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Rotary Magazin 03/2019

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Rotary Magazin 03/2019

SCHWERPUNKT – ROTARY

SCHWERPUNKT – ROTARY SUISSE LIECHTENSTEIN – MÄRZ 2019 Baisser la consommation moyenne par habitant de 43% en 2035 par rapport à 2000 voudrait dire une consommation LES OBJECTIFS DE PRODUCTION D’ÉLECTRICITÉ optimiste – surtout en se rappelant que le résultat énergétique du pompage-turbinage est une perte ! d’environ 19 MWh/hab ce qui nous ramè- Un des objectifs de la LEne est de dévelop- La LEne vise donc une croissance de la nerait à la situation de 1965. Il est plus que per les productions renouvelables d’élec- production totale électrique entre 2017 et douteux que ceci soit encore possible. tricité hors hydraulique pour atteindre 4,4 2035 de 11,4 + 6,9 = 18,3 TWh. En conclusion, l’objectif de baisser la consommation d’énergie par habitant pour 2020 est déjà atteint alors que celui TWh en 2020 et 11,4 TWh en 2035. En 2017, cette production était de 3,7 TWh dont 1,7 TWh pour le photovoltaïque et LES CONSTATATIONS DE L’IPCC pour 2035 paraît être irréalisable. 1,3 TWh pour la partie renouvelable de A la lumière de l’Accord de Paris de 2015, LES OBJECTIFS DE CONSOMMATION D’ÉLECTRICITÉ l’incinération des déchets. Pour passer de 3,7 en 2017 à 11,4 en 2035, la croissance annuelle requise est 6,5%. Alors que ceci apparait à première vue raisonnable, il en octobre 2018, International Panel on Climate Change, IPCC, aussi connu sous l’acronyme en français, GIEC, a publié un rapport spécial dont un message phare est La LEne pose l’objectif d’une diminution convient d’approfondir. La Suisse est un que pour avoir une chance moyenne, donc de la consommation d’électricité par habi- élève modèle du triage et du recyclage des avec une probabilité de 50%, de limiter le tant de 3% d’ici 2020 et de 13% d’ici déchets ménagers ; les décisions quant réchauffement climatique à 1,5 °C au-delà 2035. De nouveau, il s’agit de la consom- aux sacs taxés ont été très efficaces ! La de l’ère préindustrielle, l’humanité peut mation totale d’électricité du pays divisée croissance de la production d’électricité encore émettre 770 Gt (giga tonnes) de par sa population et non pas seulement par incinération des déchets sera donc CO 2 après 2018. Sachant que les émissions celle des ménages. faible, elle ne progresse déjà quasiment annuelles étaient d’environ 45 Gt durant En 2000, la consommation d’électrici- plus. Il faut dès lors se tourner avant tout les années récentes, il est clair qu’un scé- té était de 7,3 MWh/hab. En 2017, elle vers le photovoltaïque pour atteindre les nario « comme si de rien n’était » est sim- était de 6,9 MWh/hab, soit une baisse déjà 11,4 TWh en 2035 en appelant de nos plement irresponsable. de 5% ! Ce résultat, également spectacu- vœux une croissance annuelle d’au moins Il faut non seulement décarboner mais laire, est notamment à créditer aux pro- 10% – donc de 550% en 18 ans ! Les décarboner rapidement ! 24 grès des éclairages. Vouloir baisser la consommation d’électricité par habitant de 16% en 2035 par rapport à 2000 est stratégiquement organisations écologiques et de la protection de la nature ont d’ores et déjà anéanti toute ambition d’envergure quant à l’énergie éolienne. FIGURES OFEN/BFE CÔTE À CÔTE En 2000, la Suisse n’a importé de l’électri- erroné ! En effet, l’objectif doit être d’éli- La LEne fixe aussi un objectif de 37,4 cité que pendant un mois alors qu’en 2017 miner les consommations d’énergies fos- TWh pour la production hydraulique en elle en importait pendant 7 mois. Sur l’an- siles, pétrole d’abord, puis gaz non renou- 2035 alors qu’elle était de 32,5 TWh en née 2000, l’exportation nette d’électri- velable ensuite. Dès lors, il faudrait 2017. La progression de 6,9 TWh est très cité a été de 7 TWh alors que sur l’en- rapidement procéder : a) au remplacement des chaudières au fuel par des pompes à chaleur qui consomment, en moyenne, trois fois moins d’énergie ; toutefois, pour 3 kWh de diminution de consommation de fuel, la consommation d’électricité augmentelle de 1 kWh ; b) encourager les propulsions alternatives des véhicules, au plus vite électriques pour les voitures et, un peu plus tard, à hydrogène pour les camions et bus ; c) échauffement climatique oblige, la climatisation deviendra nécessaire surtout dans les bureaux du secteur des services qui ne cesse de se développer ! Compte tenu de ces impératifs, un objectif déjà ambitieux serait de maintenir la consommation d’électricité à 7 TWh/hab donc proche de ce qu’elle était en 2017. Ceci voudrait dire qu’en 2035 la consommation totale d’électricité du pays elle serait d’environ 69 TWh ; était de 58,5 TWh en 2017.

SCHWERPUNKT – ROTARY SUISSE LIECHTENSTEIN – MÄRZ 2019 semble de 2017 l’importation nette était de 5,5 TWh. Cette situation, quoiqu’inquiétante, n’est guère surprenante. En effet, sur la même période la consommation finale nette d’électricité a augmenté de 6 TWh, alors que la dernière mise en service d’une grande centrale date de 1984, celle de Leibstadt, alors que la dernière centrale fossile, Vouvry en Valais, a été arrêtée en 1999. La consommation continue d’augmenter et cela fait maintenant 34 ans que nous ne construisons plus de grandes centrales ! A l’horizon 2035, la centrale de Leibstadt aura été arrêtée ayant atteint 50 ans en 2034. Entre 2005 et 2014, la production moyenne par an du parc nucléaire suisse était de 25,3 TWh (Beznau I était partiellement hors service en 2015 et totalement indisponible en 2016 et 2017). Le bilan électrique de la Suisse en 2035 par rapport à 2000 serait donc : ·· Une contribution des énergies renouvelables, y compris hydraulique, de +18,3 TWh. ·· Le retrait de toutes les centrales nucléaires, donc –25,3 TWh ·· Une augmentation de la consommation, donc –6 TWh Soit un déficit de 13 TWh, sans compter les consommations dues au pompage turbinage ni les pertes systèmes, qui en 2017, représentaient presque 9 TWh. RÉACTION DU CONSEIL FÉDÉRAL Alors qu’en 2011, le Conseil Fédéral reconnaissait qu’au vu de la politique annoncée il faudrait construire quelques centrales au gaz, à l’heure actuelle il n’est plus question d’en construire mais de faire appel à des importations d’électricité des pays limitrophes. Une telle politique est à la fois dangereuse et éthiquement douteuse. Dangereuse, car elle accentue la dépendance énergétique de notre pays en y incluant l’électricité ce qui n’a jamais été le cas avant 2004 et qui va s’accroitre au fur et à mesure que les centrales nucléaires sont mises hors service. Dangereuse, car nos voisins sortent aussi du nucléaire, surtout l’Allemagne dès 2022 ; il est dès lors à craindre que l’électricité que nous importons maintenant à bon prix ne devienne nettement plus chère dès 2022 ce qui impacterait nos industries. Ethiquement douteuse, car l’électricité que nous importons à présent est nucléaire, de France, et au très mauvais charbon, d’Allemagne – or nous ne voulons ni du nucléaire ni du charbon chez nous, mais c’est très bien chez nos voisins ! Pour reprendre un terme à la mode, nous externalisons notre pollution. Ethiquement douteux, car pour importer surtout du solaire du sud et de l’éolien du nord, il faudra que nos voisins construisent les lignes nécessaires, lignes que nous refusons de construire chez nous ! Fig. 10 Monatliche Erzeugungsanteile und Landesverbrauch im Kalenderjahr 2017 Quotes-parts mensuelles et consommation du pays durant l’année civile 2017 700 0 600 0 500 0 400 0 300 0 200 0 GWh Landesverbrauch Consommation du pays Speicherkraftwerke Centrales à accumulation Laufkraftwerke Centrales au fil de l’eau Kernkraftwerke Centrales nucléaires Konventionell-thermische und erneuerbare Kraftwerke Centrales thermiques classiques et renouvelables Enfin, dangereuse, car autour de nous l’intégration des marchés énergétiques, avant tout celui de l’électricité, au sein de l’Union Européenne avance à grands pas vers un couplage complet dès 2020. Tant que nous maintiendrons notre frigidité vers l’UE, cette intégration se passera sans nous, avec des procédures réglementaires décidées sans nous, alors que nous ne pourrons qu’observer les flux électriques passer sur nos lignes telles que décidés sans nous. QUE FAIRE ? Il convient d’abord d’abandonner toute nostalgie nucléaire et aller de l’avant vers un futur électrique et décarboné. La Suisse a les ressources tant techniques que financières pour assumer son propre approvisionnement électrique par un bilan annuel neutre établi et mis en œuvre en étroite collaboration avec l’UE. Ceci impliquera immanquablement la construction de quelques centrales au gaz en Suisse. Il convient que l’industrie gazière elle-même devienne un partenaire clé dans ces constructions non seulement pour assurer l’approvisionnement du gaz, mais aussi pour mener la mutation vers du gaz renouvelable, c.à d. produit à partir du CO 2 et de l’hydrogène produit, à son tour, par des énergies renouvelables ou encore par fermentation des déchets. Enfin, il convient que les cantons et les communes, qui détiennent plus de 85% du capital dans les compagnies électriques en Suisse, assument un rôle plus proactif, non seulement dans la planification énergétique sur leur territoire mais aussi dans sa mise en œuvre, et ceci vis-à-vis de sa population et du Conseil Fédéral. Nous n’allons pas manquer d’énergie sur Terre – le soleil, la géothermie et les marées nous en fournissent plus qu’il n’en faut et faudra ! Le défi est donc d’en faire une utilisation raisonnable tout en satisfaisant les aspirations vers une meilleure qualité de vie des personnes les plus démunies et en n’impactant pas celle des générations futures ! Et oui, Yes we can ! Rot. Hans Björn Püttgen (RC Lausanne) 25 1000 0 J F M A M J J A S O N D Monat – Mois BFE, Schweizerische Elektrizitätsstatistik 2017 (Fig. 10) OFEN, Statistique suisse de l’électricité 2017 (fig. 10)

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