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Rotary Magazin 03/2019

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Rotary Magazin 03/2019

SCHWERPUNKT – ROTARY

SCHWERPUNKT – ROTARY SUISSE LIECHTENSTEIN – MÄRZ 2019 ROTARY PORTRAIT LES PLANTES COMME ÉNERGIE DE LA VIE 32 Notre ami Rotarien Gino Muller (1948) est membre du Rotary Club Lausanne-Léman depuis 1990, où il a occupé plusieurs fonctions, dont celle de président en 1998– 1999. Botaniste systématicien aujourd’hui à la retraite, il a travaillé pour l’Etat de Vaud comme conservateur de ses herbiers, puis dès 1981 comme directeur de ses Musée et Jardins botaniques. Entretien sur l’énergie des plantes. Les plantes développent des capacités vitales à partir de l’énergie solaire qui permettent de synthétiser toutes les substances organiques nécessaires à leur croissance. Est-ce bien cela le phénomène de la photosynthèse créatrice d’énergie chimique ? La photosynthèse est non seulement un phénomène énergétique, mais aussi, et surtout, le point de départ de toutes les réactions chimiques conduisant à la création de matière organique et à l’existence de tous les êtres vivants. Sans les plantes et la photosynthèse, nous n’existerions tout simplement pas. De très nombreuses réactions biochimiques produisent l’énergie et la matière pour satisfaire les besoins vitaux et permettre la croissance des organismes vivants comme les animaux et les humains. Ces derniers, appelés les hétérotrophes, puisent l’énergie dont ils ont « LA FORÊT, UN ÉLÉMENT RÉGULATEUR ESSENTIEL » besoin exclusivement dans des substances organiques qui existent déjà. Seuls les organismes vivants capables d’utiliser directement d’autres formes d’énergie comme le soleil sont dits autotrophes. Or, l’autotrophie, chez les organismes supérieurs, concerne le règne végétal, donc les plantes. L’énergie qui les alimente est fournie directement par la lumière du soleil, laquelle est transférée sous forme d’énergie chimique dans les glucides que les plantes édifient au cours de la photosynthèse. Autrement dit, sur la base d’éléments inorganiques, le CO 2 ou carbone atmosphérique et l’eau, les plantes produisent des éléments organiques pour se nourrir et croître. On dit aussi des plantes qu’elles sont phototrophes, car grâce à leur chlorophylle, elles utilisent l’énergie lumineuse et élaborent leurs composés organiques à partir du gaz carbonique. A l’aide de l’énergie solaire, les plantes convertissent le gaz carbonique qu’elles prélèvent de l’air. Leur contribution à la lutte contre la pollution de l’air s’avère donc réellement importante ? Effectivement. Lorsqu’une plante évolue dans des conditions optimales d’humidité du sol, d’énergie solaire et de température, elle réussit de belles performances en matière de fixateur de gaz carbonique, alors que sinon il se déverse en grandes quantités dans l’atmosphère. Avant notre ère industrielle, le cycle du carbone était parfaitement équilibré. La matière organique carbonée était utilisée par les êtres vivants, puis rendue à la nature à leur mort. De plus, l’utilisation de l’oxygène libéré par la photosynthèse, indispensable à la respiration des êtres, rendait à l’atmosphère le gaz carbonique qui avait été prélevé par les végétaux chlorophylliens. Puis l’utilisation massive de combustibles fossiles a bouleversé cet équilibre, dont l’humanité paie aujourd’hui les conséquences particulièrement dommageables pour l’environnement. Les plantes, en particu- Le biologiste et Rotarien Gino Muller du RC Lausanne-Léman en balade dans une forêt suédoise lier les grandes forêts et les algues océaniques, jouent un rôle de premier plan pour capter ce gaz carbonique et rejeter de l’oxygène dans l’atmosphère. Sans elles, plus de vie humaine ! Qu’existe-t-il de particulier dans la relation entre les plantes et l’azote, ce composant prépondérant de l’atmosphère terrestre ? L’azote est un autre composant indispensable à la vie, en particulier pour la formation des acides aminés, des protéines, de l’ADN. Les plantes s’alimentent dans le sol à partir de l’azote minéral, mais elles sont incapables d’utiliser directement l’azote de l’air qui représente pourtant près de 80% du volume de l’atmosphère. L’azote, naturellement présent dans le sol sous plusieurs formes dont l’ammoniac et les nitrates, est donc le seul élément de base assimilable par les plantes. Son action essentielle concerne la partie aérienne des végétaux, à savoir les tiges et le feuillage. Cependant, certaines plantes, chez nous les légumineuses comme les différentes variétés de haricots, les pois chiches, les lentilles, le trèfle, la luzerne, etc., vivent en symbiose avec des bactéries aérobies du

SCHWERPUNKT – ROTARY SUISSE LIECHTENSTEIN – MÄRZ 2019 sol appelées les rhizobiums, lesquelles transforment l’azote atmosphérique et s’en servent comme monnaie d’échange avec les mêmes légumineuses qui s’en nourrissent. Ces échanges se font au niveau des nodosités ou nodules. Un couvert de légumineuses absorbe ainsi une grande quantité d’azote de l’air et, surtout, fournit l’azote organique indispensable eux autres organismes vivants. « SANS LES PLANTES, PLUS DE VIE HUMAINE ! » Un superbe ruisseau au jardin botanique La Thomasia, à Pont de Nant au-dessus de Bex (Vaud) Peux-tu dire quelques mots sur les principales influences des arbres sur l’équilibre du biotope ? Les écosystèmes forestiers, grâce à leur stratification, s’opposent aux violences mécaniques des vents et des précipitations atmosphériques. Ils tamisent également les radiations solaires, atténuent les excès thermiques et modulent les rigueurs climatiques. Les forêts apparaissent comme des milieux d’échanges privilégiés tant pour l’oxygène et le gaz carbonique liés à la photosynthèse et à la respiration que pour l’eau empruntée ou libérée par absorption et évapotranspiration. Mais le rôle assumé par le manteau végétal arborescent dépasse largement le cadre du biotope forestier. En fait, la forêt représente un élément régulateur essentiel pour l’équilibre écologique de la biosphère tout entière. Absorbant l’eau comme une éponge, la forêt constitue le meilleur garant du maintien des nappes phréatiques, du débit des sources, des rivières et des fleuves, de même que de la rétention d’eau des sols qu’elle protège de l’érosion. DES ROTARIENS SUR LE TERRAIN Tu t’es occupé pendant longtemps de La Thomasia, le jardin alpin de Pont de Nant au-dessus de Bex qui appartient au canton de Vaud. Qu’a-t-il de particulier ? Quelques membres du RC Lausanne-Léman en plein travail au jardin botanique La Thomasia, à Pont de Nant au-dessus de Bex (Vaud) Le jardin botanique La Thomasia a été fondé en 1891 pour faire découvrir la flore des Alpes aux touristes, en particulier britanniques. Puis au fil des années, des espèces issues de différentes montagnes du monde entier ont été introduites, y compris des espèces rares et protégées. Situé à plus de 1200 mètres, La Thomasia se caractérise par un microclimat particulier entretenu par le glacier qui le domine. Malheureusement, cette situation se modifie à cause de la fonte du glacier qui aura bientôt totalement disparu. A une certaine époque, que faisaient les membres de ton Club Lausanne- Léman qui se rendaient régulièrement à ce jardin alpin ? Dans le cadre d’une action rotarienne intérieure, ils participaient au nettoyage du jardin botanique et à la modernisation des infrastructures comme le renforcement des barrières, par exemple. Leur chef d’œuvre a surtout consisté à réaliser un étang dans un premier temps, puis à construire des passerelles en bois avec du treillis pour éviter de glisser, dans un deuxième temps, afin de pouvoir accéder facilement à une magnifique forêt naturelle adjacente au jardin. Ils ont dépensé leur énergie sans compter pour rendre toujours plus beau La Thomasia ! Rot. Didier Planche 33

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