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Num238

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Journal Alhadath-LInternational Num 238, 18 février 2021

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Lebanon Outsourcing Initiative,

une plateforme pour promouvoir les

talents libanais

La startup à vocation sociale B.O.T a lancé début

février un site de mise en relation des entreprises

à l’étranger avec les travailleurs indépendants

libanais.

Compétitive, multilingue, qualifiée... La main

d’œuvre libanaise a de multiples atouts pour

séduire les entreprises à l’étranger qui veulent

faire appel à des prestataires externes. Des

talents que la « Lebanese Outsourcing Initiative

» (initiative libanaise pour l’externalisation)

entend faire valoir.

Lancée par la startup B.O.T, et soutenue par

le groupe l›Orient-Le Jour, l’initiative vise à

encourager des employeurs, notamment ceux

qui sont issus de la Diaspora, à confier des

missions de service ponctuelles à des travailleurs

indépendants au Liban, dans différents domaines

comme les ressources humaines, la finance,

l’informatique, la traduction ou les industries

créatives, à travers une plateforme de mise en

relation gratuite. «Quelques 165 employeurs et

candidats se sont déjà inscrits sur la plateforme»,

se félicite Charbel Karam, directeur du marketing

et du développement chez B.O.T. «Mais le

potentiel inexploité est énorme».

B.O.T, qui est elle-même une plateforme

d’externalisation, en sait quelque chose. « Notre

startup a paradoxalement connu sa meilleure

année en 2020 ; nous avons voulu faire un geste

en retour », poursuit-il.

Lancée en 2017 comme un programme de

l’Unicef, en partenariat avec l’ONG DOT

Lebanon, B.O.T est depuis juillet 2018 une

entreprise sociale, soutenue par l’association

philanthropique Alfanar et le réseau de financiers

libanais à l’étranger, LIFE. Sa mission : décrocher

des contrats de sous-traitance, essentiellement

dans le domaine de la collecte et du traitement

de données, et en confier l›exécution à des

Libanais, issus de milieux défavorisés ou de

groupes souvent discriminés sur le marché du

travail, comme les femmes ou les jeunes en

recherche d’un premier emploi. « Les candidats

sont des bénéficiaires de nos ONGs partenaires,

en particulier de DOT Lebanon, spécialisée dans

la formation aux outils numériques, et passent

un examen avant d’être ajoutés à notre base de

données » explique Charbel Karam.

Cette base de données comprend désormais

près de 2000 professionnels, dont plus de 370

ont déjà travaillé pour le compte de quelque 60

entreprises au Liban et à l’étranger, comme le

cabinet de conseil américain Oliver Wyman, le

groupe industriel libanais Malia ou encore le

distributeur L’Artisan du Liban. Les missions

sont confiées à B.O.T, qui sélectionne à son tour

les candidats, coordonne le travail des équipes,

et les rémunère.

La start-up, qui compte une dizaine d’employés,

ne souhaite pas communiquer son chiffre

d’affaires, mais indique que le nombre de

missions réalisées en 2020 a augmenté de 26%

sur un an, permettant aux freelancers impliqués

de générer plus de 363.000 dollars.

Dans un Liban en crise et débordé par la

COVID-19, la course aux médicaments

(Beyrouth) Faisant le tour des pharmacies,

Abbas peine à trouver de l’aspirine. D’autres

cherchent quasi désespérément du lait infantile.

Dans un Liban miné par les crises et les pénuries,

les médicaments, y compris pour combattre la

COVID-19, se font rares.

Layal ABOU RAHAL

Agence France-Presse

« J’ai demandé deux médicaments, sans succès

», s’agace Abbas Souleimane, 37 ans, en sortant

d’une pharmacie de Beyrouth. Le seul choix qui

lui reste est de se tourner vers le marché noir, qui

prolifère y compris sur les réseaux sociaux.

« Même mon shampooing, je ne le trouve plus !

», ironise-t-il. « Le pays est en totale perdition. »

Confronté à un effondrement économique et à

une propagation du coronavirus, le Liban connait

une sévère pénurie de médicaments, la plupart

importés.

Qu’il s’agisse de la COVID-19, des maladies

chroniques voire des antidouleurs ou de simples

vitamines, les Libanais font la queue devant les

pharmacies, pour finir souvent par en ressortir

bredouille.

Après la saturation des hôpitaux, des Libanais se

sont précipités pour acheter préventivement des

bouteilles d’oxygène, devenues ensuite quasi

introuvables. Ce qui a poussé les gens à lancer

des SOS sur Facebook.

Deux entreprises vendant de l’aspirine ont mis

elles sur le marché en janvier plus de 500 000

boîtes, contre 200 000 par mois en moyenne en

2020, explique à l’AFP Karim Gebara, président

du syndicat des importateurs pharmaceutiques.

« Malgré cela, le médicament n’est plus

disponible. »

« Indisponible »

Et quand, dans les médias ou sur les réseaux

sociaux, un médicament est vanté pour son

efficacité supposée contre le virus, la demande

monte aussitôt en flèche.

Comme c’est le cas dernièrement de

l’ivermectine. Des billets sur les réseaux

sociaux, dans différentes langues et plusieurs

pays, présentent cet antiparasitaire comme un

traitement éprouvé contre la COVID-19.

Mais son efficacité n’est pas démontrée à ce jour

et il n’est pas possible d’affirmer scientifiquement

qu’il prévient ou guérit la maladie. Malgré cela,

au Liban comme ailleurs, il est devenu le dernier

« produit miracle » qu’on s’arrache.

« Cela a entraîné l’apparition d’un marché noir

impossible à enrayer », dit M. Gebara.

Malgré tout, un importateur a finalement obtenu

une licence du ministère de la Santé. Difficile à

trouver, ce médicament est désormais vendu au

prix officiel de 8000 livres libanaises (environ un

dollar), mais ce montant atteint 300 000 livres

(35 dollars) sous le manteau.

Dans la pharmacie Mazen à Beyrouth, qu’il

s’agisse de ce produit ou d’un autre, les clients ont

souvent droit à la même réponse : « indisponible

».

« Les gens ont peur des pénuries, ce qui les

pousse à constituer des réserves à la maison »,

explique le propriétaire, Mazen Bissat.

Il donne l’exemple d’un antidouleur très

populaire dont il reçoit 300 boîtes chaque mois.

Mais il n’en vend que dix quotidiennement. « Si

nous ne fixons pas de limites, tout le stock va

disparaître en deux ou trois jours ».

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