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DEUXIÈME CIrconscription : MONT-DORE, PAÏ Gomès : être élu pour sauver ses meubles… Marginalisé au gouvernement, il compte sur les législatives pour rebondir. Cédrick Sangarné, un fidèle de Jacquot de Ouaco Avoir grandi à Ouaco est sans doute pour quelque chose dans l’adhésion de Cédrick Sangarné au RPC. Il ne limite pourtant pas son adhésion à cela, mais à l’idée du pacte cinquantenaire que le vieux Jacques avait proposé à la fin de sa vie. On ne connaît pas vraiment C.S., mais il a l’air sincère et n’a pas eu peur de répondre aux questions du Chien bleu, malgré toutes les horreurs que nous avons écrites sur Jacquot de Ouaco… Ça suffit pas pour faire un bon député, mais c’est plutôt bon signe… Il formera un couple 100 % du Nord avec Gisèle Martin. Chances d’être élu 0 % Cédrick Sangarné Né le 25 décembre 1976. Études : IFM NC. Profession : Directeur d’école. Principale qualité Il est resté fidèle à Jacques Lafleur au moment où ce n’était pas si facile que ça. Principal défaut Amateur en politique. Signe particulier Sa famille est originaire de Hienghène. Il a du sang kanak et du sang japonais. Stratégie : se présenter et on verra après… Ce qu’il veut faire oublier Ben là, on ne voit pas… Philippe Gomès était bien parti. C’était le maire le mieux élu de Calédonie (à La Foa). Il avait ensuite chassé Jacques Lafleur du pouvoir en 2004. La dernière marche consistait à tailler en pièces le RPCR. Pour cela, il fallait absolument que ce dernier perde au moins un député. C’est là que les problèmes ont commencé. Le deal était qu’en échange de son ralliement aux provinciales de 2004, Le- Didier roux soit le candidat de l’Aven i r e n - semb l e a u x législatives Sa stratégie Gomès avait battu Lafleur en 2004 en ratissant sur sa gauche (Christiane Gambey, Génération calédonienne) et sur sa droite (Martin et des ex-RPCR). Cette stratégie a été payante car elle reposait sur le sentiment anti-Jacques Lafleur. Aujourd’hui, Gomès ratisse à droite. Il espère récupérer les électeurs déçus du Rump qui n’ont toujours pas avalé le gel du corps électoral ou l’adoption officielle du drapeau du FLNKS. Son souci est d’éviter que ces électeurs filent au Front natio- d e 2 0 0 7 . Gomès n’a nal. pas tenu son engagement. Il s’est présenté quand même aux législatives. Leroux aussi, mais sans étiquette. Moralité, ni l’un ni l’autre n’ont été élus ! Yanno a eu le fauteuil. L’Avenir ensemble avait éclaté et le RPCR devenu Rump a pu ainsi amorcer sa reconquête. Gomès prouvait, comme nous l’écrivions à l’époque, qu’il était à la fois un moteur et une panne. Il voulait de nouvelles élections provinciales pour profiter de l’affaire du drapeau Comme c’est un gros travailleur et qu’il avait organisé des centaines de réunions chez l’habitant, il a limité la casse aux provinciales de 2009. Son nouveau parti termina deuxième derrière le Rump et devant l’Avenir ensemble de Martin. C’est ainsi qu’il devint président du gouvernement. Mais la coalition avec le Rump et l’AE ne dura qu’un peu plus d’un an. Elle fut balayée par une autre coalition Frogier-Martin- Pidjot-Uregei*. Officiellement, parce que Moindou, commune gérée par un maire du parti de Gomes, n’avait pas hissé le drapeau FLNKS sur la mairie. Blackfoot a alors bloqué pendant quelques mois le travail du gouvernement pour provoquer de nouvelles élections provinciales. Il aurait alors sans doute fait un bon score en surfant sur l’affaire du drapeau. L’État n’a pas cédé. Il n’y a plus d’élections importantes avant 2014… Aujourd’hui, l’ex-maire de La Foa est quasiment dans l’opposition avec trois membres du gouvernement qui ont de tout petits secteurs. Il est donc marginalisé. Il n’y a pas d’élections importantes avant 2014 (municipales et provinciales). Il lui fallait donc profiter de la première élection venue pour rebondir. S’il est député, il aura une bonne chance de sauver son parti en 2014. S’il perd, ce sera nettement plus dur… * Pour être plus précis, c’est une coalition Rump, AE, LMD, UC, PT. Ça risque d’être serré Martin était plus broussard que Gomès En 2007, le candidat du parti de Gomès était Harold Martin. Il était très bien implanté en brousse et à Païta. Gomès est peu implanté au Mont-Dore, la plus grosse commune de la circonscription. Les dégâts de la condamnation de Gomès Sa condamnation dans l’affaire des clims tombe mal. Il est difficile de savoir quelle sera la conséquence de cette condamnation sur le vote. Il faudrait pour cela un sondage très précis. Il n’est pas sûr que Gomès fera une telle dépense… Philippe Gomès Né le 27 octobre 1958 à Alger. Études : maîtrise de droit. Signe particulier : Métropolitain arrivé jeune en Calédonie. Profession d’origine : fonctionnaire. Principale qualité : Très gros travailleur qui connaît ses dossiers. Principal défaut : Très autoritaire, il a du mal à écouter (et à entendre) les autres. Ce qu’il veut faire oublier Il vient d’être condamné pour prise illégale d’intérêts à cinq mois de prison avec sursis parce que son ex-société (Spot) avait vendu des clims à un sous-traitant de Goro Nickel alors qu’en tant que président de la province sud il avait donné à Goro Nickel l’autorisation d’exploiter. Il a fait appel, mais la condamnation, annoncée le 7 mai, arrive au plus mauvais moment. Gay, Frogier, Martin sont heureux comme des gosses. Chances d’être élu 33 % Frogier avait fait 13 771 voix en 2007, Martin 8 840, Charles Pidjot 11 924 et Bianca Hénin, 2570. L’affaire du drapeau a fait beaucoup de tort à l’UMP, surtout dans le Nord. De plus, Gay, qui se présente cette année à la place de Frogier, n’est pas implanté en Brousse. Gomès espère bien en profiter, mais le Front national viendra jouer les arbitres… Gomès se trouve cependant face à quatre inconnues. La percée de Le Pen Le FN fera-t-il une percée dans cette circonscription ? C’est prévisible. Hénin avait fait 2 570 voix en 2007. Au premier tour de la présidentielle, Marine Le Pen a obtenu… 5 386 voix dans les communes de la circonscription. On peut penser qu’une partie de ces voix étaient celles de Frogier. Les dégâts de la défaite de Sarko Quels seront les effets de la défaite de Sarkozy dans l’électorat ? Les électeurs vont-ils se regrouper autour de Gay dans une sorte d’instinct de survie, ou, au contraire, vont-ils se démotiver ? Gomès et Ga à la pêche au FN Admettons que Gomès se maintienne au second tour contre Éric Gay, les électeurs du FN feront alors sans doute la différence. Gay et Gomès auront une semaine pour courir après… ces électeurs. Mais la différence entre Guy Georges (l’ex-patron du FN) et Bianca Hénin est que celle-ci ne changera pas d’avis pour une voiture de fonction et un poste à la Savexpress, fût-il à 500 000 francs par mois. Gay : le clone de Frogier Eric Gay Né le 7 janvier 1958 à Canala. Études : Diplôme d’éducation physique. Profession : prof d’EPS. Principale qualité Il sait ce que ses électeurs veulent entendre. Principal défaut Il a un niveau général assez bas. Signe particulier Il est incapable de poursuivre un raisonnement complexe sur la fiscalité ou la politique budgétaire. Ça peut être gênant… Ce qu’il veut faire oublier Il veut faire oublier qu’il n’a pas le niveau. Il fait, certes, preuve de bon sens lorsqu’il est interviewé à la télé ou à la radio, mais cela ne dure qu’une minute. Il est incapable de mener des raisonnements complexes sur des distances plus longues… S’il est élu au Parlement, il fera partie des cancres. Il lui faudra avoir de très bons attachés parlementaires pour combler le vide. Heureusement, doit-il se dire, « Je ferai comme Lafleur, je n’irai pas souvent à l’Assemblée » (ce qui ne l’empêchera pas d’aller à Paris…). Robert Frouin ne veut pas de Gay Le Rump a, on s’en doute, essayé de récupérer les vieux de la vieille du Nord. Pas de bol, Robert Frouin, l’ex-multi-maire de Koumac et vieux dissident du RPCR, ne sera pas récupéré par Éric Gay. L’ex-élu du Nord considère Gay comme un… euh… euh… Non ! On ne peut pas écrire ce qu’il en pense. C’est pas poli du tout… On attend toujours le parc paysager à Boulari On attend toujours le parc paysager à Boulari promis par Éric Gay il y a une dizaine d’années maintenant… Au lieu de cela, nous avons des barres d’immeubles avec des poubelles Le Mont-Dore avec lui, mais pas la brousse Éric Gay aura pour lui la majorité des électeurs de Sarkozy au Mont-Dore et à Dumbéa. C’est un atout considérable pour être élu et cela fait de lui le favori. Il aura plus de mal à conquérir les électeurs du Nord qui ne le considèrent pas comme un des leurs. L’affaire du drapeau a laissé des traces énormes dans le Nord. Il le paiera d’autant plus que Gomès sillonne le Nord depuis des semaines… qui dégueulent et un Quick sur le bord de la route… Gay, un père métro ! Comme Yanno, Gay est calédonien par sa mère. Son père est métropolitain. C’est sans doute le seul point commun que cet ex-prof de sport a avec Yanno ! Gay et Yanno, deux candidats du Sud… Gay député, ça veut dire : pas de lycée à Koumac. Il ne connaît pas le Nord qui ne le connaît pas. Après les élections, il n’y retournera plus, craignent ses détracteurs du Nord qui pensent qu’il utilisera sa capacité de lobbying (que tous les députés ont), en faveur du Sud en général et de sa commune du Mont- Dore en particulier. Gay ne sera pas à son bureau Quand il était vice-président de la province Sud, il n’était quasiment jamais à son bureau. La province était gérée par les collaborateurs de Frogier. À l’Assemblée nationale, il ne sera pas plus souvent dans son bureau. Il dira sans doute, à Paris, qu’il est retenu par ses activités en Calédonie et, en Calédonie, il dira qu’il est retenu par ses activités à Paris. Il n’y aura personne pour vérifier. Sa stratégie Faire ce que lui dit de faire Pierre Frogier. Chances d’être élu 33 % Armande Duraisin, le pot de fleurs ! Éric Gay, le candidat, étant un homme, européen, du Sud, son suppléant ne pouvait être qu’une femme ou un ou une Kanak du Nord. C’est ce qu’on appelle le dosage. Il devait aussi impérativement appartenir à l’Avenir ensemble, le parti d’Harold Martin, qui est associé au Rump au Congrès. Coup de bol, une personne avait le profil. C’est Armande Duraisin. Elle est première adjointe du maire de Koumac. Elle s’occupe d’enseignement. C’est pas vraiment un cadeau. Elle n’a pas le charisme de feu son oncle, le fameux Georges Montagnat. Elle ne passe d’ailleurs pas vraiment bien dans le village de Koumac où son action est assez pauvre. Elle a aussi été durant cinq ans élue à la province Nord. Elle n’a pas souvent ouvert le bec. Elle dira qu’elle était dans l’opposition. C’est vrai que l’équipe de Néaoutyine dans le Nord n’est pas du genre à partager le pouvoir. Cela dit, elle aurait pu s’y faire une place. On se souvient qu’il y a quelques années Robert Frouin ou même Éric Babin étaient bien seuls dans l’hémicycle. Cela ne les empêchait pas d’animer les séances… La valeur ajoutée d’Armande Duraisin est très limitée. 6
TA, DUMBÉA, TOUTES LES COMMUNES DE BROUSSE SAUF L’Île des Pins. Jean-Pierre Djaïwé : un indépendantiste à l’Assemblée nationale ? Pour une fois, le FLNKS a choisi l’efficacité. Le calme et pondéré Jean-Pierre Djaïwé pourrait réussir ce que Néaoutyine et Pidjot avaient raté en 2002 et en 2007. Derrière l’homme policé se cache un vrai marxiste… Chances d’être élu 33 % Avec le déchirement de la droite et les candidatures de Gay et de Gomès, le FLNKS a une chance de gagner. C’est pour cette raison que le front indépendantiste a gommé ses divisions et choisi une personnalité qui fait l’unanimité. Il n’y en a pas trente-six, mais une seule, Jean-Pierre Djaïwé. Ses amis comme ses ennemis reconnaissent en lui un homme pondéré, conciliant et qui ne s’énerve jamais. « Cela change des caractériels que nous avons vus ces dernières années », nous a confié, discrètement, un cadre du parti. Maire adjoint de Hienghène, vice président de la province Nord, J.- P.D. est l’homme de confiance de Paul Néaoutyine, qui s’était d’ailleurs présenté à ce poste en 2002. Djaïwé est le chef du groupe UNI au Congrès. C’est le signe qu’il est les yeux et les oreilles d’un Néaoutyine de plus en plus distant avec le marigot politique, pour ne pas dire absent. J.-P.D. est ce que les Occidentaux (et les journalistes métros) appellent un modéré. Cette expression ne veut pas dire grand-chose dans la mesure où si cet homme est capable de faire des concessions, selon la stratégie néaoutyinienne qui veut que l’on obtient tout par la négociation plus que par la guerre, il n’en est pas moins un représentant d’un parti marxiste. Jean-Pierre Djaïwé Né le 3 septembre 1955 à Hienghène. Études : École normale. Profession : instituteur. Signe particulier Sympathique. Ce qu’il veut faire oublier La division chronique du FLNKS. Principale qualité Il fait partie de la poignée d’élus du Nord qui connaissent les dossiers dont ils ont la charge. Principal défaut N’a pas d’autonomie par rapport à Paul Néaoutyine. Sa stratégie Rassurez les non indépendantistes effrayés à l’idée de voir un indépendantiste à l’Assemblée nationale. Un triangle… d’or pour Djaïwé Les candidats faisant plus de 12,5 % des inscrits au premier tour (environ 11 000 voix) peuvent se maintenir au second. On pourrait donc avoir Gay, Gomès et Djaïwé. La logique voudrait que l’un des deux candidats non indépendantistes se retire au profit de l’autre. Gay pourrait alors appeler à voter en faveur de Gomès et vice versa. (À les entendre, on n’y croit pas trop, à moins qu’il y ait des négociations pour des postes au gouvernement…) Les idées politiques, la stratégie électorale et le nombrilisme sont des choses différentes. Si ces deux candidats se maintiennent, Djaïwé sera élu. Caroline Machoro, une ex du… RPCR Jusqu’au début des années 80, Caroline Machoro (et son futur compagnon Gérard Regnier) était au RPCR (comme tant d’autres d’ailleurs à cette époque). Cette idée était insupportable pour Éloi Machoro, le secrétaire général de l’UC. Celuici alla trouver sa sœur pour la convaincre de quitter le parti de Jacques Lafleur contre lequel il se battait. La discussion fut très animée. Caroline finit par écouter son frère. Le détail de cette discussion mériterait un article beaucoup plus long… Néaoutyine ne voulait pas de Pidjot Malgré ses ennuis de santé, Charles Pidjot, le patron de l’UC, la principale composante du FLNKS, voulait se présenter. Problème, Paul Néaoutyine (Palika) n’en voulait absolument pas. C’était même catégorique. Parmi les nombreuses raisons de ce refus, il y avait notamment le fait que Pidjot n’était pas assez consensuel. Il est vrai, que même à l’UC, il donne des boutons à quelques-uns… Pidjot appellerait… discrètement à voter Gay ? Des cadres du FNKS craignent que Pidjot, furieux de ne pas avoir été choisi pour être candidat, conseille discrètement à ses partisans de voter Gay au deuxième tour. Cela le gêne d’autant moins que Djaïwé est Palika, le vieil ennemi de l’UC. Machoro… un nom qui attire Pour le choix du suppléant, la préférence des négociateurs des partis qui composent le FLNKS allait à une femme, mais la priorité des priorités était de prendre une personne qui rapporte des voix. Il s’agissait de faire efficace. Très vite le nom de Caroline Machoro s’est imposé. Non pas parce que son mari, Gérard Regnier, faisait partie des négociateurs, mais parce qu’elle a un nom prestigieux chez les indépendantistes. Elle est en effet la sœur d’Éloi Machoro, tué à Thio pendant les Événements. De plus, elle gravite depuis vingt-cinq ans dans les institutions qu’elle connaît donc très bien. Bianca Hénin, la bonne sœur de Le Pen Bianca Hénin ne fait pas ce qu’elle veut. Après le premier tour de la présidentielle, elle n’a pas été fichue de dire pour qui elle votait au second tour. Elle a expliqué sur RFO qu’elle attendait les instructions de Marine Le Pen. On sait que la stratégie du FN en France était de faire élire Hollande. L’idée est qu’après le départ de Sarkozy, il y aura une guerre des chefs à l’UMP pour déterminer le prochain candidat du parti à la présidentielle de 2017. François Copé ne rêve que de ça. Il est officiellement sur les rangs. Alain Juppé et François Fillon ont à la fois la stature et l’image d’un présidentiable. Cela fait trois candidats sérieux auxquels s’ajouteront ceux qui feront semblant de viser 2017 pour, en réalité, préparer les élections de 2022. Il y a donc tout ce qu’il faut pour casser en morceaux l’UMP. Le FN espère alors franchir un cran dans la popularité et la respectabilité et récupérer des cadres, des militants et des électeurs de l’ex-parti de Sarko. La stratégie Apparaître comme le seul parti vraiment anti-indépendantiste La stratégie du FN en Calédonie est simple : apparaître aux yeux des non-indépendantistes comme le seul parti réellement contre l’indépendance. Les dirigeants, comme les militants du FN sont souvent des déçus du RPCR devenu Rump qu’ils accusent de faire trop de concessions aux indépendantistes. Les sympathisants n’osent pas militer au FN En Calédonie, les sympathisants du FN n’osent pas militer. Le parti a beaucoup de mal à trouver des militants d’un bon niveau. Ces sympathisants craignent le retour de bâton du Rump. Le parti de Frogier a en effet des moyens pour dissuader les volontés. Il peut bloquer des carrières dans l’administration et a une certaine influence sur les marchés publics… C’est une conséquence du caractère bananier de notre république locale, mais aussi de la petite taille du pays… Il y a pourtant quelques places éligibles à prendre pour les provinciales de 2014. Avis aux amateurs… Guy Georges avait quasiment sabordé le FN Après les élections de 2004, Guy Georges s’était rapproché de l’Avenir ensemble. Le boss avait, en échange de son soutien, récupéré un poste de président de la Savexpress pour 500 000 francs par mois et une 407 de fonction. Il a fini par se fondre dans la droite classique en créant un parti bidon dont tout le monde a oublié le nom. L’opération avait été orchestrée par Harold Martin. Michel Barat, le très Rump vice-recteur et exgrand manitou franc-maçon, y avait aussi joué un rôle. Le FN local fait moins qu’en France… 10 409 personnes (11,6%) ont voté pour le FN au premier tour de la présidentielle. C’est deux fois plus qu’en 2007, mais le pourcentage est nettement inférieur à celui réalisé en France ( 17,9 %). Cela n’a rien d’étonnant car le Rump est très à droite sur les questions de société et sur la politique économique. Il bénéficie de plus de sa longue histoire, de sa forte implantation dans toutes les couches de la société et de ses gros moyens financiers… Guy Georges est en Serbie Guy Georges, le fondateur et patron du FN pendant deux décennies a jeté l’éponge. Il est parti vivre dans le pays de son épouse, la Serbie. Il y est installé depuis un an. Chances d’être élue 0 % C’est Paris qui va payer Le FN ne devait se présenter que dans une seule circonscription. Il n’a en effet pas les moyens de faire campagne partout. L’état-major de Marine Le Pen a exigé qu’il y ait un candidat dans les deux circonscriptions. C’est lui qui financera la campagne. Bianca Hénin Née le 7 août 1956 à Nouméa. Etudes secondaire. Profession : agent technique à la Cafat à la retraite l’année prochaine. Principale qualité force ses convictions en Sincère comme une bonne quelques formules. sœur Bianca Hénin n’a, certes, pas fait Polytechnique, mais elle a une arme redoutable et rare en Principal défaut Un raisonnement un peu plus technique… la dépasse. politique : la sincérité. Elle ne cherche pas un poste à tout prix comme tant d’autres. Elle est une sorte de bonne sœur de la politique au service de son Dieu tout-puissant : la patrie. C’est pour cela qu’elle est, comme Ce qu’elle veut faire oublier Pas grand-chose. Elle n’a pas de gamelles. L’évocation d’un Guy Georges vendant son parti pour un plat de lentilles ne l’enchante sans doute pas. Guy Georges, son prédécesseur, capable de faire passer avec Si tous ceux qui ont voté pour Marine Le Pen à la présidentielle votent pour le FN aux provinciales de 2014, le parti de Bianca Hénin aura une poignée d’élus au Congrès. Ce ne sera cependant pas si facile que cela. Le succès du FN est trompeur. De nombreux électeurs de Gomès, de Simon Loueckhote ou même Le FN a de la concurrence de l’Avenir ensemble ont voté pour Marine Le Pen. Aux prochaines provinciales, ils voteront pour leur parti et non pour le front. Le FN souffrira aussi de la concurrence de Calédonie ensemble (Philippe Gomès). Ce parti essaie en effet de mobiliser sur des thèmes abordés aussi par le FN comme celui du drapeau commun. La stratégie de Gomès est de siphonner les anciens électeurs du FN ainsi que ceux du Rump pour qui l’affaire du drapeau n’a toujours pas été avalée. Cela va être compliqué pour un parti qui est peu organisé et a peu de moyens. En face, le parti de Gomès, lui, est très organisé. 7
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