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scènes<br />
wik-nantes.fr<br />
danse<br />
P<strong>le</strong>xus<br />
mercredi 16 et jeudi 17 janvier à 20h ; vendredi 18 janvier à 20h30. Le Grand T,<br />
84, rue du Général Buat, Nantes. De 12 à 24€. Tél. 02 51 88 25 25. www.<strong>le</strong>grandt.fr<br />
« Un dialogue entre monde<br />
intérieur et extérieur »<br />
© Mario Del Curto<br />
Après la reprise de Plan B en septembre, Aurélien<br />
Bory, artiste associé au Grand T, est de retour<br />
avec sa nouvel<strong>le</strong> création, P<strong>le</strong>xus, ou <strong>le</strong> portrait<br />
chorégraphié de la danseuse Kaori Ito, interprète,<br />
entre autres, chez Decouflé et Preljocaj.<br />
Questcequetudeviens ? était un portrait de la danseuse<br />
de flamenco Stéphanie Fuster. P<strong>le</strong>xus est celui de Kaori<br />
Ito. Pourquoi ces deux portraits s’écrivent-ils au féminin<br />
?<br />
Un des sujets de ce cyc<strong>le</strong> est l’engagement. Avec une femme,<br />
cette question est plus forte. Tout pousse une femme à s’engager.<br />
Et quand el<strong>le</strong> s’engage, c’est seu<strong>le</strong> et contre tous.<br />
On imagine faci<strong>le</strong>ment l’art du portrait en littérature, en<br />
peinture… Et peut-être moins en danse…<br />
Il est très métaphorique, très abstrait. Malgré tout, dans<br />
P<strong>le</strong>xus, on reconnaît complètement Kaori Ito. On la découvre<br />
éga<strong>le</strong>ment. C’est un portrait sous forme de dialogue permanent<br />
entre monde intérieur et monde extérieur.<br />
Quel<strong>le</strong> a été la nature de votre collaboration ?<br />
Lorsque nous nous sommes rencontrés en 2007, je connaissais<br />
un peu son parcours et je n’ai pas eu besoin d’en savoir<br />
davantage. Dès lors, el<strong>le</strong> m’a fait des propositions chorégraphiques.<br />
Je voulais que ça soit sa danse qui existe sur scène.<br />
Dans votre parcours, ces deux portraits sont à part. Malgré<br />
tout, existe-t-il des ponts entre ces portraits et votre<br />
autre travail de création ?<br />
Même s’il y a des ponts, je fais <strong>le</strong> distingo. Je voulais travail<strong>le</strong>r<br />
sur des univers différents. Ici, j’utilise la danse comme outil<br />
du portrait.<br />
Peut-on, avec P<strong>le</strong>xus, par<strong>le</strong>r de spectac<strong>le</strong> de danse ?<br />
Je tire du côté du théâtre car il y a une dramaturgie. Je par<strong>le</strong><br />
souvent de théâtre de l’expérience. P<strong>le</strong>xus relève du théâtre<br />
métaphysique. Il nous fait perdre la notion du temps et d’espace.<br />
C’est assez troublant.<br />
En travaillant avec ces deux danseuses, <strong>le</strong> regard que<br />
vous portez sur votre travail a-t-il changé ?<br />
Oui et non. Le point de départ est différent. Mais rapidement,<br />
je retrouve mes partitions et notamment cette réf<strong>le</strong>xion autour<br />
de l’espace. Dans mes autres spectac<strong>le</strong>s, mes scénarios sont<br />
toujours en mouvement. Là, je raconte une dramaturgie. Les<br />
espaces ne se transforment pas. Malgré tout, <strong>le</strong> corps de<br />
Kaori Ito a énormément dansé. J’ai donc imaginé un dispositif<br />
qui soit presque un obstac<strong>le</strong> afin qu’el<strong>le</strong> se révè<strong>le</strong> p<strong>le</strong>inement.<br />
Propos recueillis par Arnaud Bénureau<br />
4 // wik-nantes.fr // n°159