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Sahara - Sahel - IRD

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- 53 - <strong>Sahara</strong>-<strong>Sahel</strong><br />

INTRODUCTION<br />

Le <strong>Sahara</strong> recouvre le tiers de la superficie du continent africain et a tendance<br />

actuellement à progresser vers le sud. Il se définit par un critere climatique:<br />

par convention, il est délimité par l’isohyète 100 mm et le climat est<br />

hyper-aride. Des différences , apparaissent néanmoins dans le climat et<br />

l’hydrologie. Le <strong>Sahara</strong> est un vaste plateau s’étendant à faible altitude et<br />

dominé par six ensembles montagneux émergeant au centre et au Sud: le Hoggar<br />

avec les massifs adjacents du Tedfeset, Maydir, Ahnet et le plateau de<br />

Tassili-n-Ajjer très profondément érodé, le Adrar-des-Aforhas, l’Aïr, le<br />

Tibesti, 1’Rnnedi et la chaîne cotière bordant la Mer Rouge. Le Djebel Marra<br />

(Darfur) est à la limite de la zone désertique. Ces zones montagneuses sont<br />

sensiblement plus humides que les plateaux occidental et oriental situés à basse<br />

altitude. La côte Atlantique reçoit aussi plus de pluies dans la zones<br />

orientale, alors que la mousson d’été influence la zone la plus méridionale.<br />

Le <strong>Sahara</strong> n’a pas toujours été aussi désertique, et des fluctuations<br />

climatiques humides ont, à plusieurs reprises, totalement changé sa physionomie<br />

au cours du quaternaire. Ainsi, à 1’IIolocène inférieur, le <strong>Sahara</strong> était occupé<br />

par de vastes lacs d’eau douce dont ne subsistent plus aujourd’hui que des mares<br />

salées résiduelles, des playas desséchées, des chotts salés ou des gueltas de<br />

montagne isolées et alimentées par des sources ou les rares eaux de pluie. La<br />

plupart des gueltas se situent sur le cours supérieur de rivières qui ne coulent<br />

plus aujourd’hui qu’occasionnellement et de façon torrentielle (par exemple,<br />

l’oued Tafassasset débouchant dans le lac Tchad, les oueds Tamanrasset et Azouek<br />

tributaires du Niger, l’oued Mya atteignant la Méditerranée). Dans un contexte<br />

aride tel que celui-ci, les lacs très dispersés aujourd’hui se si tuent<br />

principalement dans des dépressions alimentées par des eaux souterraines, dans<br />

des régions géographiquement très éloignées l’une de l’autre.<br />

Cinq types d’eaux de surface peuvent être considerés:<br />

ï. Les grands lacs salés permanents situés dans des dépressions où les apports<br />

d’eau de nappe compensent l’évaporation.<br />

2. Les lacs salés semi-permanents et saisonniers, approvisionnés temporairement<br />

par une nappe, les pluies locales, ou les apports de rivières. un cas<br />

particulier est celui des bassins endoréiques dans lesquels viennent se<br />

perdre les rivières, tel que l’oued Saoura qui, avant son barrage, drainait<br />

les eaux de l’Atlas vers les Sebkhas terminales de Mekerrhane et Azzel-Hatti.<br />

3. Les eaux douces stagnantes, permanentes ou éphémères (guelta, aquelman) de<br />

superficie variable mais toujours petite, alimentées par des sources ou par<br />

l’eau de pluie et situées dans des zones montagneuses très ombragées. Des<br />

gueltas typiques sont souvent situees dans des canyons au pied d’anciennes<br />

chutes d’eau qui ont creusé le lit de la rivière pendant les périodes<br />

d’intense activité fluviale.<br />

4. Les rivières “relictuelles”: A part l’oued Saoura les rivières du désert sont<br />

intermittentes et torrentielles. L’eau de l’oued Saoura devient de plus en<br />

plus salée vers l’aval avant de s’évaporer totalement dans sa plaine<br />

d’inondation terminale. Dans son lit inférieur, l’oued Saoura alimente un<br />

chapelet de mares, milieux aquatiques intermédiaires entre les types 2 et 3.<br />

D’autres rivières sahariennes de moindre importance (tels que l’oued Imirhou<br />

dans ie Tassili-n-Ajjer et le Chor Arbaat en bordure de la Mer Rouge) ont un<br />

comportement similaire. Dans les lits d’oueds où l’écoulement souterrain est<br />

important, l’eau peut réapparaître à la surf ace à la faveur d’une zone de<br />

fracture sous forme d’une série de sources ou de cascades produisant une eau<br />

courante sur quelques centaines de mètres. Reaucoup de gueltas permanentes<br />

sont ainsi alimentées.

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