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La peur du changement - Alger Hebdo

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12<br />

Le climat de<br />

l’Afrique <strong>du</strong> Nord<br />

s’est-il modifié<br />

depuis l’antiquité ?<br />

Cette question a été<br />

souvent posée, et<br />

les réponses ne<br />

concordent pas.<br />

Elle doit être<br />

examinée de très<br />

près, car elle est<br />

fort importante.<br />

Pendant une partie<br />

de l’époque, dont<br />

nous avons écrit<br />

l’histoire, l’Afrique<br />

septentrionale a<br />

jouissait d’une<br />

grande prospérité<br />

agricole.<br />

Il s’agit de savoir si cette<br />

prospérité a eu pour cause<br />

principale un climat plus<br />

favorable à la culture que le climat<br />

d’aujourd’hui, ou si elle a<br />

été surtout l’œuvre de 1’intelligence<br />

et de l’énergie des<br />

hommes : si nous devons nous<br />

borner à regretter un passé qui ne<br />

revivra plus, ou lui demander au<br />

contraire des leçons utiles au<br />

temps présent. L’Afrique <strong>du</strong><br />

Nord est située dans la zone tem-<br />

pérée boréale, mais dans la partie<br />

méridionale de cette zone.<br />

Elle est comprise en effet entre le<br />

29° de latitude Nord (extrémité<br />

occidentale de l’Anti-Atlas) et le<br />

37° (extrémité nord-est de la Tunisie).<br />

Elle appartient donc à<br />

l’aire des pays chauds. Cependant,<br />

le voisinage ou l’éloignement<br />

et la diversité des altitudes<br />

y déterminent des différences de<br />

température bien marquées.<br />

Cette contrée offre une très grande<br />

éten<strong>du</strong>e de côtes, le long desquelles<br />

l’influence régulatrice de<br />

la mer établit un climat où les<br />

maxima de chaleur et de froid ne<br />

ENVIRONNEMENT<br />

AFRIQUE DU NORD<br />

Un climat particulier<br />

présentent pas de grands écarts.<br />

Il est rare que le thermomètre<br />

descende au-dessous de zéro, <strong>du</strong><br />

moins dans le cours de la journée,<br />

et qui il s’élève au-dessus de<br />

30 degrés centigrades.<br />

Il faut néanmoins tenir compte,<br />

même à proximité <strong>du</strong> littoral, des<br />

refroidissements nocturnes, qui<br />

sont causés par le rayonnement<br />

dans les temps clairs, fréquents<br />

en Afrique, et qui affectent la<br />

couche inférieure de l’atmosphère,<br />

jusqu’à une hauteur d’environ<br />

un mètre. Il arrive souvent,<br />

en hiver et parfois même au<br />

printemps, que la température,<br />

SAHARA ALGERIEN<br />

Des réservoirs naturels<br />

pour le CO2<br />

Au cœur <strong>du</strong> Sahara, des<br />

millions de mètres cubes de<br />

CO2, l'un des principaux gaz<br />

à effet de serre, sont injectés<br />

dans des réservoirs naturels<br />

souterrains pour éviter qu'ils<br />

ne s'échappent dans<br />

l'atmosphère et contribuent<br />

au réchauffement climatique.<br />

Sur le site pilote de Krechba, à quelque 1<br />

200 km d'<strong>Alger</strong>, un «laboratoire grandeur<br />

réelle» veut prouver la pertinence de la<br />

technologie de captage et stockage <strong>du</strong> CO2<br />

(CCS), encore balbutiante mais qui suscite<br />

depuis peu un véritable engouement.<br />

«Nous souhaitons provoquer un effet d'entraînement<br />

en démontrant que le procédé est<br />

techniquement faisable, économiquement<br />

acceptable et géologiquement viable», expliquait<br />

le directeur général d'In Salah Gas,<br />

projet conjoint <strong>du</strong> britannique BP, de la Sonatrach<br />

et <strong>du</strong> norvégien StatoilHydro.<br />

Chaque année sur ce site, un million de<br />

tonnes de dioxyde de carbone sont enfouies<br />

dans un réservoir naturel rempli d'eau, soit<br />

l'équivalent de ce que rejettent, en moyenne,<br />

200 000 voitures roulant 30 000 km par an.<br />

Le gaz extrait à Krechba a une teneur en<br />

CO2 trop élevée (6 % en moyenne) pour être<br />

commercialisé (seuil maximum de 0,3 %),<br />

une opération d'extraction <strong>du</strong> CO2, au<br />

moyen d'un solvant chimique, l'amine, est<br />

indispensable.<br />

Une fois purifié, le gaz est acheminé par un<br />

pipeline vers Hassi R'mel, à 450 km au nord,<br />

d'où il rejoindra l'Europe. Le CO2, après<br />

avoir été comprimé à 180 bars, est envoyé<br />

dans un réservoir naturel situé à la périphérie<br />

de la zone d'extraction <strong>du</strong> gaz.<br />

L'enfouissement se fait grâce à trois puits injecteurs,<br />

tubes en acier d'environ 11 cm de<br />

diamètre qui propulsent le CO2 à 1 900<br />

mètres sous terre dans une nappe aquifère<br />

qui agit comme un piège.<br />

Des marqueurs radioactifs, différents pour<br />

chaque puits d'injection, permettent de<br />

suivre avec précision les mécanismes de<br />

piégeage <strong>du</strong> CO2 et de s'assurer qu'il ne<br />

remonte pas à la surface.<br />

Près de quatre ans après le lancement de l'exploitation,<br />

en juillet 2004, le bilan géologique<br />

est positif, aucune fuite n'a été constatée.<br />

Mais ses concepteurs reconnaissent que<br />

plus de recul est nécessaire.<br />

En termes de coût, l'opération aussi est satisfaisante.<br />

«Aujourd'hui, on injecte à environ 9<br />

USD la tonne», affirme le responsable <strong>du</strong><br />

site.<br />

Alors que la tonne de CO2 s'échangeait sur<br />

le marché européen à environ 40 dollars (26<br />

euros), le bilan économique d'In Salah est<br />

plutôt prometteur dans la perspective d'une<br />

généralisation, à terme, <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> carbone.<br />

Selon les calculs réalisés grâce aux diverses<br />

opérations-pilote à travers le monde, la technologie<br />

reste trop chère : il faudrait diviser<br />

les coûts actuels par deux ou trois pour la<br />

rendre compétitive.<br />

Mais In Salah est, à de nombreux égards, un<br />

site idéal. Et l'extraction et la séquestration<br />

<strong>du</strong> CO2 peuvent s'avérer autrement plus coûteuses<br />

sur des centrales thermiques ou des<br />

usines sidérurgiques, in<strong>du</strong>stries fortement<br />

<strong>Alger</strong> <strong>Hebdo</strong> n° 300 - Semaine <strong>du</strong> 8 au 14 octobre 2011<br />

pendant une partie de la nuit,<br />

tombe au-dessous de zéro dans<br />

le voisinage <strong>du</strong> sol.<br />

Ces refroidissements peuvent<br />

être funestes à la végétation. En<br />

été, l’humidité de l’air est pénible<br />

pourtant, elle atténue l’ardeur<br />

des rayons <strong>du</strong> soleil, modère<br />

l’évaporation et, quand le sirocco<br />

sévit, tempère sa brûlante<br />

sécheresse. De mai à septembre,<br />

la brise de mer souffle au milieu<br />

de la journée et apporte une fraîcheur<br />

bienfaisante. Mais<br />

l’Afrique <strong>du</strong> Nord est, dans son<br />

ensemble, un pays de hautes<br />

terres. A mesure qu’on s’élève et<br />

qu’on s’éloigne <strong>du</strong> littoral,<br />

l’écart entre les températures extrêmes<br />

augmente, et en hiver le<br />

thermomètre peut descendre<br />

dans la journée à 9 degrés à Tiaret,<br />

11 à Sétif,13 à Batna.<br />

Les froids nocturnes que le<br />

rayonnement provoque à la surface<br />

<strong>du</strong> sol sont souvent très vifs,<br />

même au printemps, dans une<br />

saison où la gelée est particulièrement<br />

redoutable aux cultures.<br />

Dans les jours d’été, la transparence<br />

de l’atmosphère laisse toute<br />

leur force aux rayons <strong>du</strong> soleil,<br />

la chaleur et l’évaporation sont<br />

intenses. Mais la fraîcheur des<br />

nuits exerce une action tonique<br />

sur les hommes et les animaux ;<br />

le rayonnement pro<strong>du</strong>it des<br />

rosées qui réparent, dans une<br />

émettrices de dioxyde de carbone auxquelles<br />

la technologie pourrait s'appliquer. <strong>La</strong> plus<br />

grosse difficulté est de trouver, à proximité<br />

<strong>du</strong> site d'exploitation, un réservoir naturel<br />

récepteur.<br />

Les espèces<br />

menacées<br />

Les marées noires affectent des dizaines<br />

d'espèces d'oiseaux, de poissons<br />

et de mammifères marins.<br />

Tortue caouanne<br />

Cette tortue carnivore passe les plages<br />

de sable au peigne fin pour y déposer<br />

ses œufs.<br />

Crabe bleu<br />

Les crevettes, les huîtres et les écrevisses<br />

de la Louisiane, à l’exemple, ne<br />

devraient pas être épargnées non plus.<br />

Thon à queue bleue<br />

<strong>La</strong> situation est plus critique si la ma-<br />

certaine mesure, les effets de<br />

l’évaporation diurne.<br />

Parmi les vents, le sirocco présente<br />

des caractères spéciaux. Ce<br />

nom, qui parait venir <strong>du</strong> grec<br />

(d’un mot signifiant dessécher),<br />

est donné, dans l’Europe méridionale<br />

et quelquefois même<br />

dans l’Afrique <strong>du</strong> Nord, à des<br />

vents d’hiver humides et chauds.<br />

Il en est résulté des confusions.<br />

Conformément à l’étymologie<br />

qui vient d’être indiquée, il<br />

convient de réserver le nom de<br />

sirocco à un vent sec. Tantôt il ne<br />

se manifeste que sur une éten<strong>du</strong>e<br />

tris limitée, tombant verticalement,<br />

sans perturbation apparente<br />

de l’atmosphère, et <strong>du</strong>rant en<br />

général peu de temps.<br />

Tantôt c’est un vent d’origine saharienne,<br />

dont la direction varie<br />

par conséquent <strong>du</strong> Sud-Est au<br />

Sud-Ouest. Il peut traverser la<br />

mer et s’avancer jusqu’aux côtes<br />

méridionales de l’Espagne et au<br />

centre de l’Italie. Il souffle avec<br />

violence, obscurcissant l’air par<br />

les poussières qu’il entraîne,<br />

pompant l’humidité, amenant<br />

une chaleur de four, sauf lorsqu’il<br />

passe sur des montagnes<br />

couvertes de neige.<br />

Quoiqu’il puisse éclater en toute<br />

saison, il se déchaîne surtout en<br />

été et <strong>du</strong>re soit quelques heures à<br />

peine, soit plusieurs jours. Son<br />

influence sur les êtres vivants est<br />

déprimante.<br />

Il dessèche la végétation et est<br />

particulièrement redoutable à la<br />

vigne, et les céréales moissonnées<br />

au début de l’été sont moins<br />

exposées à ses ravages. Le sirocco<br />

mis à part, les vents qui dominent<br />

pendant l’hiver sont ceux<br />

<strong>du</strong> Sud-Ouest et de l’Ouest au<br />

Maroc, <strong>du</strong> Nord-Ouest en Algérie<br />

et en Tunisie. Dans cette saison,<br />

ceux <strong>du</strong> Sud-Ouest et de<br />

l’Ouest sont fréquents aussi en<br />

Algérie. Les vents dominants<br />

d’été viennent <strong>du</strong> Nord et <strong>du</strong><br />

Nord-Est au Maroc et en Algérie,<br />

<strong>du</strong> Nord-Est et de l’Est sur la<br />

côte orientale de la Tunisie.<br />

C’est la quantité plus ou moins<br />

forte des pluies et leur répartition<br />

plus ou moins favorable à la végétation,<br />

beaucoup plus que la<br />

qualité des sols, qui font la valeur<br />

économique des régions :<br />

pays de cultures et d’arbres,<br />

steppes où ne poussent que des<br />

plantes permettant l’élevage<br />

d’espèces animales sobres et, enfin,<br />

déserts.<br />

rée noire correspond à la période de<br />

repro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> thon.<br />

Grand dauphin<br />

Egalement appelé souffleur, ce dauphin<br />

au nez large (bottlenose en anglais)<br />

est le mieux connu des dauphins.<br />

On craint qu’il ne souffre de<br />

problèmes respiratoires et dermatologiques.<br />

Pélican brun<br />

Plusieurs spécimens ont déjà été retrouvés<br />

morts lors de marées noires.<br />

Le poisson, dont cet oiseau-pêcheur<br />

se nourrit, peut baigner dans le<br />

mazout.

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