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Échos du congrès 2012<br />

Le « hypnotic induction profile » (HIP) :<br />

Transe-former l’induction hypnotique en<br />

déduction hypnotique<br />

Dr David Spiegel, M.D.<br />

Un vendredi – « Black Friday ». Nous<br />

étions près d’une centaine de professionnels,<br />

en ce vendredi 16 novembre<br />

2012, à vouloir parfaire nos connaissances<br />

en hypnose. C’est sous la férule du Dr David<br />

Spiegel, anglophone par nécessité et francophile<br />

par privilège, que le tout s’est<br />

déroulé.<br />

Rapidement, le Dr Spiegel, à la fois avec<br />

la rigueur scientifique d’un chercheur et<br />

l’humour de celui qui possède à fond sa<br />

matière, trace l’historique de l’hypnose.<br />

Passant de Messmer, figure de proue de<br />

l’hypnose, qui en 1767 parle de « magnétisme<br />

animal » et de fluide cosmique qui<br />

relie tous les éléments de l’univers, y compris<br />

les hommes. Puis, en 1841, le<br />

Dr James Braid crée un consensus autour<br />

du terme « hypnose » pour englober tout<br />

ce champ issu du mesmérisme.<br />

Le neurologue Jean Martin Charcot réussit<br />

quant à lui, à convaincre les académiciens<br />

de la réalité des phénomènes hypnotiques.<br />

Avec S. Freud, l’hypnose a fini<br />

par avoir mauvaise presse car celui-ci, au<br />

lieu d’analyser comment « on peut<br />

mieux aller », cherche à comprendre comment<br />

« on va mal ».<br />

Ces dernières décennies, la pratique de<br />

l’hypnose fut dominée littéralement par<br />

le Dr Milton Erickson, psychiatre. Touché<br />

par deux attaques de poliomyélite qui le<br />

sensibilisent à la place du corps, son<br />

approche est psychobiologique. Elle se<br />

caractérise par une verbalisation individualisée<br />

pour produire une induction hypnotique<br />

qui n’est aucunement ritualisée.<br />

Tout en reconnaissant l’apport inestima-<br />

ble à l’hypnose du Dr Milton Erickson, le<br />

Dr Spiegel propose un visage à 180 degrés<br />

pour l’induction et la tenue d’une séance<br />

thérapeutique avec le HIP (Hyptonic<br />

Induction Profile).<br />

PROFIL D’INDUCTION HYPNOTIQUE<br />

(HIP)<br />

Cette technique quantifie le roulement<br />

du globe oculaire vers le haut, le retard<br />

de l’abaissement de la paupière supérieure,<br />

la rapidité de la lévitation du bras,<br />

l’effet de la suggestion post hypnotique,<br />

la dissociation des hémicorps, la confrontation<br />

entre la lévitation subjective et<br />

objective, l’amnésie de cette confrontation<br />

et la sensation de flottement qui se<br />

dissémine plus ou moins à travers le corps.<br />

Selon le docteur Spiegel, le HIP évalue<br />

en dix minutes ou moins non seulement<br />

l’hypnotisabilité d’un client laquelle est<br />

constante pour la vie, mais encore favorise<br />

l’induction au cours de la même<br />

séance. La disposition à entrer en hypnose<br />

ne relève pas du volontaire mais<br />

du constitutionnel et englobe environ<br />

70 % de la population. Une tentative<br />

infructueuse d’hypnotiser une participante<br />

confirme cette possibilité.<br />

Le cerveau se « transe-forme » par l’hypnose.<br />

Selon les études par électroencéphalographie<br />

(EEG), imagerie par résonnance<br />

magnétique fonctionnelle (IRM),<br />

et tomographie par émission de positrons<br />

(TEP scan), et contrairement à la croyance<br />

générale, le cerveau ne se divise pas en<br />

droite-gauche mais bien en antérieur<br />

(action) et postérieur (perception) et<br />

Résumé et commentaires du Dr André Lévesque, médecin<br />

6<br />

l’hypnose modifie les perceptions sensorielles.<br />

En généralisant son modèle, il associe le<br />

degré d’hypnotisabilité à certaines caractéristiques<br />

de la personnalité des gens.<br />

Ainsi, ceux qui ont un faible degré d’hypnotisabilité,<br />

auraient tendance à privilégier<br />

le travail de la pensée plutôt que<br />

leur vécu sensoriel. Ils ont besoin de comprendre<br />

avant d’agir. Ce qui les placerait<br />

dans la lignée des troubles obsessifscompulsifs.<br />

Avec un talent moyen, l’on<br />

se retrouve avec les troubles de l’affect<br />

comme les troubles impulsifs et passifsagressifs.<br />

La réflexion vient après l’action.<br />

Chez les très hypnotisables, on se situe<br />

davantage au niveau du ressenti que de<br />

la pensée. Ils peuvent être naturellement<br />

en état hypnotique et se laisser influencer.<br />

On se retrouve du côté hystérique<br />

et des troubles dissociatifs.<br />

Le Dr Spiegel suggère de nombreuses<br />

applications thérapeutiques, incluant le<br />

stress post-trauma, l’algodystrophie, le<br />

tabagisme, le contrôle de la douleur, la<br />

fatigue chronique, les phobies (12,5 %<br />

de la population en souffre). Avec les<br />

sujets qui ont une très bonne capacité<br />

hypnotique, de nombreuses pathologies,<br />

peuvent être contrôlées en une seule session<br />

d’hypnose avec l’enseignement de<br />

l’autohypnose. Le sujet utilise sa capacité<br />

hypnotique pour faire le travail de<br />

guérison.

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