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C onsacrée au travail clinique dans le<br />
champ de l’anxiété et de l’état de<br />
stress post-traumatique, cette présentation<br />
du Dr Spiegel fut très intéressante.<br />
L’anxiété est un problème fréquent qui se<br />
traduit par des symptômes dans le corps et<br />
qui empêche la personne de penser en accaparant<br />
son attention. Il faut alors aider le sujet<br />
au moyen de l’hypnose à séparer l’anxiété<br />
des réactions du corps. Il faut lui apprendre<br />
à relâcher sa tension corporelle par des exercices<br />
de relaxation ou encore par la détente<br />
mentale (voyage imaginaire, par exemple).<br />
En donnant à la personne la maîtrise de l’autohypnose,<br />
elle retrouve une partie de son<br />
contrôle sur elle-même. Lorsque le corps est<br />
détendu, il devient alors possible de penser<br />
ou de tenter de solutionner son problème.<br />
Cela peut être utilisé avec profit pour les<br />
difficultés avec les procédures médicales.<br />
Dr Spiegel ne peut s’empêcher d’observer<br />
qu’en dépit des preuves 1 de son efficacité<br />
dans ce domaine, l’hypnose reste encore<br />
trop peu utilisée comme on le sait tous.<br />
Dans un deuxième temps, l’hypnose<br />
aide à composer avec les aspects psychologiques<br />
du problème. Dr Spiegel insiste<br />
sur l’importance de bien focaliser le travail<br />
sur un seul problème à la fois. La technique<br />
de l’écran divisé 2 offre plusieur possibilités<br />
en ce sens. Quand le client l’aura<br />
maitrisée, il pourra s’en servir à nouveau<br />
lors d’une autre situation conflictuelle.<br />
La plus grande partie de cette présentation<br />
a porté sur le travail avec l’état de stress posttraumatique<br />
(ESPT). Le conférencier nuance<br />
son approche selon qu’il travaille avec les<br />
patients dont les symptômes sont plutôt du<br />
côté de l’hyperstimulation par rapport à ceux<br />
qui sont davantage dissociatifs. Si le rappel<br />
de l’expérience traumatique et l’exposition<br />
demeurent les éléments-clés, il faut chez les<br />
patients hyper stimulés ajouter la gestion<br />
du stress et viser à défaire les réponses conditionnées<br />
en réponse à des stimuli associés<br />
à ceux de la situation traumatique.<br />
Pour les patients dissociatifs, il faut faire<br />
de la restructuration cognitive. Il faut corriger<br />
les distorsions cognitives comme le<br />
fait qu’ils peuvent se sentir coupables ou<br />
encore aborder leur perception quant à<br />
leur niveau de contrôle dans l’expérience<br />
vécue. Il faut aussi beaucoup travailler sur<br />
les émotions tout en gérant prudemment<br />
le rappel du trauma. Pour les amener à une<br />
réévaluation personnelle plus adéquate.<br />
Tant que la dissociation se maintient, les<br />
symptômes persistent et les empêchent de<br />
penser à leur vécu. Ils peuvent aussi se mettre<br />
en péril en se dissociant d’un danger<br />
actuel. Ils doivent apprendre à se protéger<br />
mieux.<br />
De plus, il faut toujours garder en tête le<br />
possible transfert traumatique dans lequel<br />
le thérapeute en vient à être perçu luimême<br />
comme un agresseur quand il essaie<br />
de leur faire revivre le trauma.<br />
Les grands principes psychothérapeutiques<br />
à considérer avec ces patients complexes<br />
:<br />
1. Confronter le trauma. Vérifier s’il y a<br />
des traumas antérieurs.<br />
2. Assembler les éléments difficiles de l’expérience<br />
pour les travailler.<br />
3. Favoriser la confession des sentiments<br />
de honte, de culpabilité et d’impuissance.<br />
4. Apporter une consolation professionnelle<br />
de soutien.<br />
5. Faire émerger le matériel réprimé ou<br />
dissocié.<br />
7<br />
Échos du congrès 2012<br />
La transe et le traitement : l’utilisation<br />
clinique de l’hypnose<br />
Dr David Spiegel, M. D<br />
Résumé et commentaires de Pauline Bernier, psychologue<br />
6. Élaborer une version « corrigée » de<br />
l’expérience. Travailler avec les deux versions<br />
pour les relier.<br />
7. Redonner au patient un sentiment de<br />
contrôle sur ses mémoires.<br />
8. Aider le sujet à retrouver son sentiment<br />
de congruence en lui permettant<br />
d’intégrer cette expérience tragique<br />
dans son image de soi.<br />
Le Dr Spiegel étoffe ce schéma de base en<br />
ce qui concerne les patients dissociatifs :<br />
1. Identifier les symptômes dissociatifs et<br />
leur mode d’expression.<br />
2. Explorer les stresseurs qui provoquent<br />
les épisodes dissociatifs.<br />
3. Contrôler les risques de re-victimisation<br />
chez le patient.<br />
4. Aider le patient à retrouver du contrôle<br />
par rapport à ce mécanisme de défense.<br />
5. Faciliter l’intégration des mémoires ou<br />
des états de personnalités dissociées.<br />
6. Travailler le transfert traumatique.<br />
7. Consolider et stabiliser les gains.<br />
8. Supporter et travailler à la prévention<br />
des rechutes.<br />
En plaçant bien en évidence la dissociation dans<br />
sa conférence, le Dr Spiegel nous prépare à<br />
la sortie de la prochaine version du Manuel<br />
diagnostique et statistique des troubles mentaux<br />
(DSM V) à laquelle il a participé.<br />
1. Lang EV, Benotsch EG, et al : Adjunctive non-pharmacological<br />
analgesia for invasive medical procedures<br />
: a randomised trial.<br />
Lancet 355 : 1486 – 1490, 2000.<br />
2. Technique de l’écran divisé: Méthode hypnotique<br />
utilisée pour permettre soit de se distancier d’un<br />
événement traumatique en le projetant, soit de<br />
travailler avec les deux parties de l’écran, en plaçant<br />
« le problème » à gauche et en projetant à<br />
droite, ce qui est recherché.