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PATRImOInE BâTI ET ARCHITECTURAL HIsTORIQUE DE LA ...

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Patrimoine bâti et architectural<br />

historique de la commune d’Herbeumont<br />

Promenades découvertes des lavoirs, abreuvoirs, fontaines, chapelles,<br />

calvaires, moulins et château.<br />

Avec le soutien financier des<br />

fonds Feoga, de l’Union Européenne<br />

et de la Région Wallonne.<br />

www.lescheminsdelapierre.be / www.laroutedelapierre.eu


Table des matières<br />

© Benjamin stassen<br />

Edito<br />

I. Promenade des lavoirs, abreuvoirs et fontaines<br />

II. Promenade des chapelles et calvaires<br />

III. Promenade des moulins<br />

IV. Découverte du Château d’Herbeumont<br />

Edito<br />

Cher amateur de promenades didactiques,<br />

Bienvenue à Herbeumont, sur les chemins de la Pierre, de l’histoire et du<br />

patrimoine bâti de notre belle région !<br />

La Commune d’Herbeumont et ses environs possèdent un important patrimoine<br />

naturel et culturel, riche d’un patrimoine bâti et architectural diversifié.<br />

Ainsi le paysage de ses villages regorge-t-il de lavoirs, abreuvoirs, fontaines,<br />

chapelles, calvaires, moulins et même d’un château fort exceptionnel.<br />

Ce patrimoine témoigne de l’histoire de nos aïeuls et de leur mode de vie.<br />

Nous vous proposons de le découvrir au cours d’une balade didactique dont<br />

cette brochure sera votre guide.<br />

Belle découverte !<br />

Danièle Deppe<br />

Présidente du Royal Syndicat d’Initiatives d’Herbeumont<br />

Bienvenue


© Benjamin stassen<br />

Promenade<br />

des lavoirs<br />

et abreuvoirs<br />

Lavoir abreuvoir « La Charbonnière » (1) *<br />

« La Charbonnière »<br />

La Charbonnière est située rue du Château, à l’embranchement des routes vers Boult et le<br />

Moulin de Willaime, à 00 mètres de la Chapelle Saint-Roch.<br />

Ce lavoir est classé comme monument en raison de sa valeur historique et artistique. Il<br />

s’agit en effet d’un témoin exceptionnel de la vie herbeumontoise.<br />

Ce vaste bâtiment rectangulaire construit en schiste du pays et restauré en 190 est coiffé<br />

d’un toit à deux pans avec croupettes. Une banquette en même pierre couverte de dalles<br />

en pierre d’ardoise court le long de chacun des murs latéraux. Une corniche moulurée<br />

borde la poutre maîtresse et les pignons. Le pavement intérieur est en dallage de pierre<br />

bleue.<br />

Le terme « charbonnière » évoque les méthodes anciennes de lavage du linge avec l’emploi<br />

de charbon de bois pour le blanchissage. Une énorme cuve en bois de 00 à 00 litres<br />

accueillait le linge en couches successives séparées par une bonne dose de savon noir.<br />

Par-dessus le tout, on plaçait un épais matelas de cendres de bois. La teneur en potasse du<br />

charbon de bois avait pour propriété de blanchir le linge et de dissoudre les corps gras.<br />

A côté de ce cuvier, le « cabouloir » (grande cuve en fonte) permettait de chauffer l’eau de<br />

pluie que l’on allait verser sur le linge sale pendant quatre à cinq heures.


Au bas du cuvier, une cannette en bois permettait de récupérer l’eau que l’on portait à<br />

nouveau à ébullition.<br />

Ce travail fastidieux était l’objet d’un rassemblement communautaire qui permettait de se<br />

retrouver en famille et entre amis.<br />

Sur la route menant à « la Charbonnière », vous apercevrez un puits de forme circulaire<br />

recouvert d’une margelle en béton.<br />

Abreuvoir de la Place ou « La Pomp » (2) *<br />

Jouissant d’une situation privilégiée au centre du village, ce puits au corps de pompe en<br />

fonte et au bac en granit cerclé constitue un lieu de joie pour les enfants qui aiment y venir<br />

se rafraîchir les jours chauds d’été.<br />

Abreuvoir du Paquis (3) *<br />

Situé rue du Paquis et accolé au mur entourant la maison communale, cet ensemble est<br />

connu sous plusieurs appellations dialectales : « Pomp’dou Paquis Colson » ou « La<br />

boun Fontain ». Ce puits, avec regard en béton, est surmonté d’un corps de pompe à<br />

bras en fonte et est complété par un bac abreuvoir en pierre calcaire taillée en excellent<br />

état. Le mécanisme de pompage est un système spécial conçu par un nommé Colson de<br />

Mortehan. Quatre bacs au coin de la rue du Paquis ont été transformés en bacs à fleurs.<br />

Puits-fontaine de Bravy<br />

Situé rue de Bravy, le long de la route de Florenville, ce puits de forme semi-circulaire, peu<br />

profond, est un exemple de maçonnerie sèche en schiste ardoisier sur les côtés et sur le<br />

fond.<br />

Abreuvoir de « La bonne fontaine » (5) *<br />

Situé à l’embranchement des rue de la Hulette et Voye du four en direction de Saint-Médard, cet<br />

abreuvoir à borne-fontaine en fonte avec bac en pierre calcaire à ciel ouvert est dans un très bon<br />

état de conservation. Il est du système Dewandre avec dégorgeoir en tête de poisson.<br />

A remarquer la borne-fontaine de la Hulette (4) * , datant de 190 et située rue de la Hulette.<br />

Lavoir de Menugoutte (6) *<br />

Ce lavoir a fait l’objet d’une importante rénovation à la fin de l’année 200 par les enfants<br />

du village, qui y ont investi beaucoup de leur temps et de leur cœur.<br />

Lavoir et abreuvoirs de Saint-Médard (7) *<br />

Le lavoir se situe rue du Centre. Le support du toit a été renouvelé et constitue maintenant<br />

un remarquable travail du bois. La construction doit elle-même être rénovée incessamment.<br />

Dans le prolongement du lavoir, des abreuvoirs permettent aux animaux des fermes voisines<br />

de venir se désaltérer en toute quiétude.<br />

Lavoir de Straimont (8) *<br />

Ce lavoir se trouve rue de la Chapelle. Il accueille chaque année, à Noël, une très belle<br />

crèche. A côté, un abreuvoir fait les délices d’une bande de canards plus effrontés les uns<br />

que les autres.<br />

* Voir carte en page 21<br />

Le lavoir de Menugoutte


Promenade<br />

des chapelles<br />

et calvaires<br />

La Chapelle Saint-Roch<br />

En contrebas du Château, la Chapelle Saint-Roch, nichée dans la verdure, le long de la rue<br />

du Château, date de la 2ème moitié du XVllème siècle. Il s’agit d’un petit édifice blanchi avec<br />

des fenêtres en pierre de France et munie d’un clocheton en charpente ardoisée sommée<br />

d’une croix en fer forgé. La toiture est en ardoises. Elle abrite un autel à portique en bois<br />

et une statue de Saint-Roch datant aussi du XVIIème siècle. En 1 - sévissait une terrible<br />

épidémie de peste qui ravageait la région. La chapelle fut érigée à l’endroit même d’une<br />

fosse commune. Le fait que le Saint était vénéré contre la peste fait supposer que les malheureux<br />

qui gisaient sous ses fondations en avaient été victimes. Lorsque le fléau prit fin,<br />

ses suites funestes perdurèrent encore longtemps.<br />

Elle fut construite et financée par nos ancêtres. Elle fut classée le février 19 .<br />

Croix et potelles<br />

La Chapelle Saint-Roch<br />

Depuis des siècles, calvaires de pierre, croix de bois, chapelles aux toits d’ardoises bleues<br />

confèrent une physionomie particulière à certains de nos sites. Ils sont les oeuvres d’artistes<br />

inspirés par un Christ au bord du chemin, une croix villageoise, une potelle ou une<br />

statue dans sa niche de bois ou de pierre. Leur présence est une ligne sur une page d’histoire<br />

d’un village. Découvrons ces modestes souvenirs d’Herbeumont :<br />

9


• la croix de la Garenne (ou Croix du Père Talbot) et la croix de la Voye du Four, dénommées<br />

croix des rogations et placées en 19 sous l’égide de Mr. Le Curé Capon<br />

• la vierge ou potelle du château d’eau datant de 19<br />

• le Chêne du Bon Dieu datant du début du siècle<br />

• le Christ au 2 ème pont de l’Antrogne érigé en 19<br />

• Sainte-Barbe au Boulois, monument construit en 1 par Mme Pierlot.<br />

La Chapelle Sainte-Barbe<br />

Sise au Boulois, cette chapelle fut érigée en 1 par Madame Pierlot-Gérard. C’est sur<br />

les chemins que les ardoisiers empruntaient pour se rendre sur leur lieu de travail que<br />

beaucoup de ces chapelles ont été érigées. La Chapelle Sainte-Barbe a souvent subi des<br />

transformations à cause des nombreux actes de vandalisme dont elle a été victime. Sa<br />

dernière restauration date de l’année 200 . Des travaux de consolidation et de protection<br />

ont été effectués et une statue de Sainte-Barbe a été remise dans sa niche. Espérons que<br />

le site soit à l’avenir plus respecté.<br />

Notre Dame de Waillimont<br />

Il semble que lors de la grande peste de 1 , les villages de Saint-Médard, Gribomont et<br />

Martilly aient été épargnés. En signe de reconnaissance à la vierge, le maître des forges de<br />

Waillimont y aurait fait construire une grotte. Plus tard, le nouveau propriétaire des lieux,<br />

la famille de Gerlache de Gomery, aurait façonné une statue de la vierge en fer à l’endroit<br />

de l’actuelle vierge. Sa dernière rénovation date de 19 . Cette version est dorée.<br />

Notre Dame de Lourdes<br />

Cette chapelle, située rue du Centre à Martilly, est une chapelle privée.<br />

A Herbeumont, Gribomont, Martilly, Menugoutte, Saint-Médard, et Straimont se trouvent<br />

de nombreux calvaires élevés souvent par la population en remerciement pour une grâce<br />

obtenue. Ils servaient aussi d’étapes pour les pèlerinages qui sillonnaient nos campagnes.<br />

Ces temps-là semblent révolus.<br />

Chapelle Notre-Dame du Perpétuel Secours<br />

Au nord de Straimont, une croix plantée en terre au bout d’une longue allée montante<br />

que l’on dit ancienne chaussée romaine, bordée de vieux arbres centenaires… C’est là que<br />

fut posée la première pierre de la Chapelle Notre-Dame du Perpétuel Secours, le 1er juin<br />

1 , par les villageois. Ce sont eux qui la construisirent pierre par pierre sur le terrain qui<br />

appartenait à Louis Delaize. Elle fut inaugurée le 29 avril 1 .<br />

L’Abbé Fayon, curé de l’époque (1 -1 ) a écrit : « Jamais on n’a remarqué, dans cette<br />

affaire, plus parfaite entente, pareille rivalité de zèle. Le motif de cette construction ne fut<br />

ni un miracle, ni une grâce particulière obtenue, mais le désir des habitants de donner à<br />

la Sainte Vierge un gage de leur affection et de leur confiance ».<br />

A l’époque, Monseigneur Gravez, Evêque de Namur, accorda au villageois les privilèges<br />

suivants: permission de bénir la chapelle et de la consacrer au culte ; d’organiser ce jour<br />

une procession solennelle et de la renouveler chaque année ; autorisation d’y célébrer la<br />

messe une fois par semaine ; concession de quarante jours d’indulgence par visite à la<br />

chapelle à toute personne récitant au moins un Ave Maria. Et aujourd’hui, qu’en est-il?<br />

Vous pouvez y admirer les statues de Ste Appoline, St Valère, Ste Rose de Lima et St<br />

Antoine de Padoue ainsi qu’un cadre de Notre-Dame du Perpétuel Secours datant d’une<br />

mission prêchée par les pères Rédemptoristes en janvier 191 . L’autel de la Vierge supporte<br />

toujours la statue de Notre-Dame du Sacré Coeur. De nombreuses personnes y viennent<br />

prier Ste Rose quand la médecine ne peut rien faire contre l’eczéma. La procession se<br />

célèbre toujours le dimanche avant l’Ascension. La Sainte Vierge est portée sur un brancard,<br />

jusqu’à l’église paroissiale pour le Salut Solennel du St Sacrement. Par contre, les<br />

« Rogations », trois jours de prières et processions qui avaient lieu dans nos campagnes<br />

les lundi, mardi et mercredi ne sont plus réalisées. Néanmoins, nombreux sont encore<br />

ceux qui tiennent encore à réciter ces prières en privé ou à l’église.<br />

Au carrefour des chemins de Martillly, Menugoutte et Grapfontaine, la chapelle domine un<br />

paysage champêtre des plus reposants.<br />

Vous serez séduit par cette petite chapelle néo-gothique en schiste à la toiture d’ardoises<br />

ponctuée d’un clocheton, sommé d’une croix et meublée d’un autel classique en bois<br />

polychrome du XlXème siècle.<br />

10 11


Promenade<br />

des moulins<br />

Le Moulin Willaime<br />

En empruntant la rue du Château, au-delà du lavoir de « la Charbonnière », vous arriverez<br />

le long de la Semois où est érigé le « Moulin Willaime » dont le volume principal est en<br />

schiste, grès et pierre de France, crépi et peint. Il a été restauré en 1 0 et la roue qui fut<br />

brisée en 19 9 a été remise en fonction le 0 juin 1999. Les dimensions de cette nouvelle<br />

roue sont les suivantes: m de diamètre, 1,2 m de large, l’arbre étant de m. Son poids<br />

est de 2 tonnes, 1000 kilos pour la partie mécanique et autant pour le bois. Sa densité est<br />

tellement élevée qu’il ne flotte même pas.<br />

On ne peut que féliciter Luche et Charlie pour leur belle réalisation et sachez qu’au<br />

« Moulin Willaime » on a le privilège de déguster le meilleur Orval du pays. Un moulin<br />

qui vaut le détour.<br />

Le Moulin des Nawés<br />

Le Moulin Willaime<br />

Le Moulin des Nawés (qui signifie « prairies » dans le langage local) dit Moulin Deleau,<br />

nom du grand-père de Georges Deleau, décorateur de renom qui monta à Paris et qui fut<br />

aussi appelé l’imagier de la reine (1 1-19 ), se situe sur la Semois au bout de la rue de<br />

la Garenne. Il date de 1 2.<br />

12 1


Cet ancien moulin a été restauré et aménagé en gîte. Cette splendide bâtisse se trouve<br />

dans un écrin de verdure au bord de la rivière. Sans nul doute, cette région magnifique<br />

ravira les promeneurs.<br />

Le Moulin de Gribomont<br />

On retrouve des actes notariés concernant le Moulin de Gribomont à partir de 1610. En<br />

1845, le moulin exerçait deux activités : moudre le grain et scier le bois. Elles furent perpétuées<br />

jusqu’à la fin des années septante. Jean Maury, le dernier meunier, décédé en 1987,<br />

avait repris l’activité de son père Léon. En 1845, le moulin appartenait à Jean-François<br />

Defossé. Le moulin a également appartenu à la famille Fostie, d’où il tire le nom « Fosti<br />

moli ».<br />

La première des deux roues a été remise en état de fonctionnement en juin 2003 grâce,<br />

en partie, aux subsides du Petit patrimoine Populaire Wallon. La seconde a été rénovée en<br />

mai 2005. Les roues sont actionnées par l’eau de la rivière, la Vierre, déviée partiellement<br />

via un bief. Il s’agit de roues « par-dessus », c’est la chute de l’eau sur les roues qui leur<br />

permet de tourner et de faire fonctionner les mécanismes du moulin et de la scierie.<br />

Le moulin est situé en bordure de village, en zone naturelle « Natura 2000 ». Ces roues<br />

sont des copies fidèles de celles qui tournaient auparavant au Moulin de Gribomont. C’est<br />

sur base d’une ancienne photo que tout a été réalisé. Le Patrimoine impose une reconstitution<br />

à l’identique. Elles sont totalement en chêne.<br />

Si, pour l’instant, les deux roues sont principalement un apport esthétique au moulin, les<br />

propriétaires, M. et M me Waeytens, envisagent de les utiliser pour produire de l’électricité<br />

dans un proche avenir.<br />

Si vous passez par le Moulin de Gribomont, n’hésitez pas à faire une halte pour observer<br />

cette magnifique revalidation d’une œuvre du temps passé, devenu le temps présent.<br />

Le Moulin de Gribomont<br />

Le Moulin de la Cochette<br />

L’origine de son nom viendrait de « cochet » signifiant petit coq.<br />

Le 1 er écrit retrouvé le concernant est un acte authentique de 1830 dans lequel Mme<br />

Casaquy accorde au meunier le droit de jouissance des eaux du canal de dérivation issu du<br />

Ruisseau de Neufchâteau à 600 rn en amont du moulin. Un bâti devait cependant exister<br />

à cet endroit bien avant cette date. Les parties existantes les plus anciennes construites<br />

en schiste étaient composées d’une cave voûtée semi enterrée avec un puits, un four à<br />

pain et une pièce à l’étage.<br />

Par la suite, le moulin s’est agrandi vers l’ouest jusqu’à englober complètement les 2 roues<br />

à aube située en contrebas. Le canal d’amenée se divisait en deux pour déverser l’eau par<br />

le haut sur chacune des roues (Principe identique et visible au moulin de Gribomont).<br />

Elles actionnaient leur propre engrenage situé au rez avec leur tournant (Paire de meules)<br />

à l’étage.<br />

L’une était réservée au seigle, à l’épeautre et au froment affiné en 3 qualités de farine et<br />

déversé dans des sacs qui glissaient depuis l’étage le long d’une rampe directement sur<br />

les charrettes des villageois de Menugoutte, Straimont et Martilly.<br />

L’autre tournant broyait plus grossièrement l’orge, l’avoine et occasionnellement l’escourgeon<br />

et le maïs.<br />

Le moulin a fonctionné jusqu’en 1949 avec une activité plus intense pendant la seconde<br />

guerre mondiale.<br />

Ce moulin fait partie du patrimoine rural au même titre que les lavoirs et les églises ! Lieux<br />

de rassemblement et de brassage social, que personne ne pouvait contourner, hommes,<br />

femmes, riches ou pauvres, et d’où les nouvelles y étaient échangées et colportées.<br />

De ce temps, seul l’un des 2 engrenages a pu être conservé et la roue de celui-ci sera bientôt<br />

reconstruite à l’extérieur du bâti, pour le plus grand plaisir des passants.<br />

Certains accessoires ont été déposés au Fourneau St-Michel ouvert tous les jours, sauf le<br />

lundi, du 1 er mars à fin novembre.<br />

Actuellement, le moulin et ses dépendances sont propriétés privées et ne sont pas visitables.<br />

Le Moulin des Nawés<br />

14 15


© Benjamin stassen<br />

A la découverte<br />

du Château<br />

d’Herbeumont<br />

Le château-fort de Herbeumont fut construit en 1268 par Jehan de Rochefort sur une colline<br />

boisée au-dessus du village. Durant le XIV ème et le XV ème siècle, le château ne connut que<br />

peu de transformations. Ensuite, avec l’apparition de l’artillerie, les murs sont épaissis<br />

et les plates-formes de tir aménagées. En 1657, il tombe aux mains de Louis XIV et il est<br />

démantelé.<br />

Le site de 25 ha formé par les ruines et les abords du château d’Herbeumont a été classé<br />

par un arrêté royal du 24 octobre 1938, en raison de sa valeur historique et archéologique.<br />

Etant donné le patrimoine exceptionnel que ces ruines représentent, elles ont fait l’objet<br />

d’un arrêté de classement spécifique daté du 7 août 1989.<br />

Le château d’Herbeumont a été construit au sommet d’une crête rocheuse qui domine les<br />

méandres de la Semois de quelque 111 mètres.<br />

L’initiateur en a été Jehan, le fils cadet de la maison de Walcourt et fondateur de la maison<br />

d’Orgeo qui, dans la charte de 1268 affranchissant Herbeumont selon les modalités de la<br />

loi de Beaumont, a fait stipuler qu’il « se réserve la roche pour y construire sa maison ».<br />

Quatre grandes familles se sont succédé à la tête de cette seigneurie créée en 1268 et issue<br />

de la terre d’Orgeo : les maisons d’Orjo (1268-1420), de La Marck-Rochefort (1420-1544),<br />

de Stolberg (1544-1574) et de Löwenstein (1574-1796).<br />

16 17


Il semble bien que seule la famille d’Orjo ait établi son domicile au château d’Herbeumont.<br />

A partir des La Marck, la seigneurie d’Herbeumont est gérée par un administrateur<br />

nommé « châtelain » au XV ème siècle ou encore « prévôt » ; il faut ajouter un portier formant<br />

ainsi tout le personnel du château en temps de paix.<br />

L’histoire n’a pas gardé le souvenir d’événements militaires précis concernant le château aux<br />

XIII ème et XIV ème siècles. A partir du XVI ème siècle, les textes sont plus explicites. Englobée<br />

dans l’ensemble des Terres wallonnes des principautés impériales groupées dans le bassin<br />

du Main, la prévôté d’Herbeumont entre dans l’orbite politique de l’Empire et confère au<br />

château un rôle de « forteresse-frontière » ignoré jusqu’alors. Au XVI ème siècle, les garnisons<br />

étaient encore généralement recrutées parmi les habitants d’Herbeumont, d’Orgeo<br />

et d’Ochamps. A partir de la fin du XVIe siècle, les garnisons locales seront remplacées<br />

par des troupes mercenaires placées sous les ordres d’un capitaine.<br />

Le château fut investi une première fois le 6 février 1588, par les troupes françaises placées<br />

sous les ordres du duc de Nevers. Le château ne fut cependant restitué à la famille de<br />

Stolberg qu’en 1559.<br />

Un siècle plus tard, en 1657, peu après la prise de la ville de Montmédy par les troupes<br />

françaises placées sous le commandement du maréchal de La Ferté, le château fut investi,<br />

le 21 août, par le marquis d’Uxelle. Incendiée, la place-forte fut abandonnée et rasée et le<br />

prévôt Henry de Valansart alla s’installer au château de Cugnon.<br />

La seigneurie d’Herbeumont n’en resta pas moins la propriété de la famille de Löwenstein<br />

jusqu’en 1796.<br />

Quadrilatère irrégulier<br />

La première des six phases de l’histoire architecturale du château est donc à situer peu<br />

après 1268, où le tracé général est créé : quadrilatère irrégulier d’une soixantaine de mètres<br />

sur quarante, doté à l’est, d’une tour et, au nord, d’un solide donjon surveillant l’entrée ;<br />

le tout protégé naturellement par une pente raide au sud et à l’ouest, artificiellement au<br />

nord et à l’est par un fossé profond taillé dans le sol schisteux.<br />

Défectueuse ou précaire, la courtine méridionale fut sensiblement épaissie au XIV ème siècle<br />

ou dans la première moitié du XV ème siècle et percée d’une poterne en arc brisé.<br />

Mais l’apparition de l’artillerie au XV ème siècle nécessita de nouvelles garanties et on peut<br />

dire que, en ce début des Temps modernes, la physionomie du château médiéval dut<br />

être modifiée : renforcement des murailles jouxtant l’accès et nouvel épaississement de<br />

la courtine sud flanquée cette fois, à chaque extrémité, d’une solide tour circulaire ; création,<br />

sur tout le pourtour de la forteresse, d’une plate-forme de remblais maintenue vers<br />

l’extérieur par un mur à parapet et constituant de la sorte une seconde courtine doublant<br />

la première et prévue, tant pour protéger le pied des murs d’enceinte que comme plate-<br />

forme d’artillerie de défense. Un renforcement de l’angle nord-ouest du château termine les<br />

grandes transformations défensives du monument.<br />

De part et d’autre de la cour oblongue apparaissent des substructions d’habitat (le long<br />

de la courtine ouest) et des communs (bordant la courtine est). Elles constituent la base<br />

de bâtiments érigés en général dans le courant des Temps modernes : salle avec cheminée<br />

pavée de schiste posé de chant et caves à demi souterraines ; citerne, fournil ou écuries ;<br />

c’est de ce côté que le puits fut creusé.<br />

Face à l’entrée, on peut voir une pile du pont mobile de même que les substructures d’un<br />

ouvrage défensif qui en commandait l’accès.<br />

Fouilles jusqu’au fond du puits et des fossés<br />

De 1973 à 1976, à l’initiative du Service national des Fouilles, quatre campagnes de fouilles<br />

furent organisées au château d’Herbeumont. Une équipe de spéléologues vida le puits du<br />

château. Les troupes du génie d’Arlon vidèrent les fossés.<br />

Les travaux furent menés à bien grâce à la collaboration étroite du Service national des<br />

Fouilles avec l’administration communale d’Herbeumont, l’Administration des Eaux et<br />

Forêts et l’asbl Les Amis du château.<br />

à Herbeumont, comme dans la plupart des autres sites archéologiques, les objets contemporains<br />

des premières périodes d’occupation sont rares. Ce sont les couches de la dernière<br />

destruction et de l’abandon qui fournissent la grande part du matériel archéologique.<br />

La majorité du matériel provient donc du niveau d’abandon contemporain du démantèlement<br />

du château par les troupes de Louis XIV après le 21 août 1657, date de sa prise.<br />

C’est ainsi qu’un nombre important d’objets usuels de la première moitié du XVII ème siècle<br />

sont parvenus jusqu’à nous.<br />

18 19<br />

© Benjamin stassen<br />

© Benjamin stassen


Une médaille, une coquille de Saint-Jacques, un chapelet et une statuette de Notre-Dame<br />

de Foy sont les quelques objets de piété abandonnés dans la tourmente. Les monnaies<br />

et jetons sont nombreux, on y compte même un plomb de drap et un poids monétaire.<br />

Du puits provient un petit trésor de 125 deniers en cuivre frappés sous Ferdinand-Charles,<br />

comte de Löwenstein-Wertheim-Rochefort, dans son château tout proche de Cugnon, en<br />

1649-1650. Des fusaïoles de grès, peignes en os, épingles et aiguilles, ciseaux, dès à coudre,<br />

chaînettes, perles, bagues témoignent de la présence féminine au château. Les armes<br />

à feu, quoique fragmentaires, sont nombreuses : arquebuses, couleuvrines et même une<br />

bombarde découverte dans le puits. Les accessoires tels que balles, boulets, fourches à<br />

arquebuse, pinces et moules à balles, poires à poudre sont aussi présents. Les armes<br />

blanches : épées, pommeaux, gardes, dagues, hallebardes, pertuisane, piques, carreaux<br />

d’arbalète figurent parmi les objets plus rarement découverts. Du côté de la cuisine, ce<br />

sont marmites de fonte, poêles, pots et cruches de terre cuite ou de grès, de toutes grandeurs<br />

et provenances, bouteilles cuillers et louches, robinets, gril, crémaillère et même<br />

une taque de fonte datée de 1608, qui figurent l’inventaire. à côté de fers à cheval, une<br />

étrille et plusieurs éperons rappellent également les écuries du château.<br />

La plupart de ces vestiges sont visibles à la maison communale d’Herbeumont.<br />

(Extrait de J.Gengoux du Saglé n° 72)<br />

© Benjamin stassen<br />

Sources :<br />

• A. MATTHYS-G.HOSSEY, Le château d’Herbeumont, ARCAEOLOGICUM BELGII<br />

SPECULUM Bruxelles 1978.<br />

• Le Patrimoine monumental de la Belgique Wallonie Volume 14, Province de Luxembourg,<br />

Arrondissement de Neufchâteau, Pierre Mardaga, éditeur.<br />

Vers St Médard<br />

Vers Florenville<br />

Vers l’Antrogne<br />

20 21<br />

Semois<br />

Deleau<br />

Vers Bertrix<br />

Place<br />

Les bains<br />

Avenue Georges<br />

Rue de Garenne<br />

Le Boulois<br />

Camping<br />

Château<br />

Camping<br />

Rue de la Roche<br />

Rue du Château<br />

Blanc Cailloux<br />

Rue Champs Simon<br />

R. de<br />

l’Horloge<br />

Rue<br />

des Ponts<br />

Rue des combattants<br />

1<br />

Rue lauvaux<br />

2<br />

Rue Haie Richy<br />

Paquis<br />

3<br />

Grand<br />

Place<br />

S.I.<br />

Plaine de<br />

Jeux<br />

Avenue R.<br />

Hustin<br />

Demarteau<br />

Rue de Bravy<br />

Ruelle<br />

Rue de la Plite<br />

4<br />

5<br />

Camping<br />

Les<br />

Fourches<br />

Rue de la Hulette<br />

Voie du Four<br />

Rue de Plannois<br />

aire de<br />

pique-nique<br />

Semois<br />

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La légende du Chevalier<br />

Par André Rozet<br />

Comme tous les vieux villages ardennais dont l’origine remonte à l’existence du château<br />

féodal, Herbeumont possède ses légendes dorées.<br />

En voici une qui me fut contée voilà plusieurs décennies, par un vieil indigène à la barbe<br />

fleurie et à l’imagination fertile, Charles Perlot.<br />

Cela se passait voilà des milliers d’années ! Herbeumont n’existait pas encore. Ce lieu était aride<br />

et froid, humide, fermé par une forêt impénétrable. C’était le lieu rêvé des esprits maléfiques, des<br />

sorciers, des loups-garous.<br />

Un jour, un seigneur, venant du pays du soleil, un géant comme on n’en avait jamais vu s’en vint<br />

par la vallée de la Semois : il s’arrêta au pied d’un mont herbeux sur lequel plus tard s’érigea un<br />

imposant château-fort. Il y établi son campement. Par une belle soirée d’été, alors qu’il se prélassait<br />

au soleil, il vit des nymphes qui s’ébattaient dans l’eau cristalline. L’une d’elle, d’une beauté exceptionnelle<br />

retint son attention. Il s’approcha, mais brusquement toutes disparurent dans l’épaisse<br />

forêt. Furieux, le géant jura de retrouver celle qu’il convoitait et, sur son fringant coursier pendant des<br />

semaines, il arpenta les sentes des bois environnants. Un soir, qu’il avait chevauché toute la journée<br />

en forêt, il s’arrêta épuisé sur les hauteurs de « Mauleux ». Quelle ne fut pas sa surprise quand il vit<br />

les nymphes danser au clair de lune sur le versant opposé. Sans crainte du danger, il éperonna sa<br />

monture qui d’un bond s’élança dans le vide au-dessus de la Semois et vint s’écraser sur une crête de<br />

la colline qui s’ouvrit engloutissant monture et cavalier.<br />

Cet endroit fut surnommé « Tombeau du Chevalier ».<br />

La légende du Sire d’Herbeumont<br />

Patriote illustré 1954<br />

Il y a bien longtemps, vivait au Château d’Herbeumont un seigneur qui ne devait pas précisément<br />

jouir de l’affection de ses serfs. On lui attribuait bien des forfaits, entre autres celui de<br />

transgresser sans vergogne les commandements et préceptes et en particulier de profaner le<br />

jour du Seigneur. On était à l’aube du jour de Noël. Le Sire d’Herbeumont traînait son oisiveté sur<br />

les remparts de son château haut perché. Sur la rive opposée de la Semois, à la lisière de la grande<br />

forêt, un cerf magnifique humait l’air frais du matin.<br />

Comme tous ses semblables, le seigneur était chasseur invétéré. Se promettant une journée remplie<br />

d’aventures et d’émotions fortes, il courut décrocher son arbalète, fit lâcher ses chiens et descendit<br />

jusqu’à la rivière, où il sauta dans une barque pour traverser l’eau. Son esquif avait déjà atteint le<br />

milieu du cours d’eau, que le cerf se décida seulement à se retirer tranquillement sous bois. Mais<br />

quand la barque eut atteint l’autre rive, ce fut le signal d’une poursuite effrénée à travers taillis et<br />

fourrés. Chasseur et chiens s’élancèrent têtes baissées sur les traces de l’animal. La poursuite dura des<br />

heures, le cerf entraînant la meute et son maître dans une course échevelée. Les cloches des églises<br />

d’alentours sonnaient à toute volée la messe du jour de Noël. Le chasseur pas plus que ses chiens<br />

ne s’en retournèrent. Après la messe sonnèrent les vêpres et la poursuite durait toujours. Encore des<br />

heures durant, la meute s’enfonçait plus loin dans la sombre forêt. Elle avait de loin devancé le chasseur,<br />

mais il lui semblait à un moment que les aboiements ne s’éloignaient plus, que plus il avançait<br />

plus il s’en rapprochait. Heureux présage ?<br />

Le soir allait tomber. Il se trouva en face d’une chapelle, du seuil de laquelle un vieil ermite s’efforçait<br />

d’éloigner le troupeau menaçant de chiens furieux.<br />

Le cerf à bout de ressources, traqué de toutes parts, avait cherché refuge dans le petit sanctuaire que<br />

le Sire d’Herbeumont menaçait de faire envahir par ses chiens ou de détruire sans pitié. L’ermite le<br />

supplia de ne pas ajouter à la profanation du saint jour de Noël le sacrilège d’une telle insulte faite<br />

à la Maison de Dieu.<br />

Le Sire d’Herbeumont, dans un horrible blasphème, menaça d’anéantir la chapelle ainsi que<br />

l’ermite et le cerf qui s’y étaient réfugiés.<br />

Soudain ce fut la nuit. Une nuit noire. Un éclair sillonna le ciel, la neige tomba en rafales, chassée par<br />

un vent violent. Le Sire d’Herbeumont fut rayé à jamais de la liste des vivants ; son destrier l’emporta<br />

dans une course folle, suivi par sa meute hurlante ainsi que des démons vomis par l’enfer.<br />

Le Tombeau du Chevalier<br />

Ainsi, depuis lors, le chasseur d’Herbeumont poursuit sa chasse jusqu’à la fin des temps, talonné par<br />

sa meute infernale. Quand là-bas, sur les bords de la Semois, vient l’hiver et que tôt la nuit tombe sur<br />

la vallée ; quand souffle dans la cime des arbres séculaires le vent en rafales, chassant devant lui de<br />

longues traînées de neige, semblables à un déchaînement d’enfer et que les éléments se conjuguent<br />

en ce concert diabolique, on songe au Sire d’Herbeumont, talonné par sa meute, chassant le cerf<br />

22<br />

ainsi qu’il le fit un jour de Noël.<br />

23


La présente brochure est une initiative du Royal Syndicat d’Initiative<br />

d’Herbeumont réalisée, en collaboration avec Valbois RN,<br />

dans le cadre des « chemins de la Pierre ».<br />

C'est en 2005, dans le cadre du projet pilote Leader + « Au<br />

fil de la Pierre », que les autorités politiques de Libin, Saint-<br />

Hubert, Bertrix et Herbeumont se sont associées à Valbois RN<br />

afin de créer, sur le territoire de chacune des communes concernées,<br />

les premiers circuits constitutifs des « chemins de la Pierre ».<br />

Ce nouveau produit de tourisme industriel constitue une vitrine permanente du<br />

matériau « pierre », sous toutes ses formes et dans tous ses usages, au travers<br />

d'un éventail d'activités « détente », « découverte », « art », « culture », « nature », ...<br />

Ces activités sont orchestrées autour de 3 thématiques : « Histoires et Légendes »,<br />

« Géologie et Paysages », « Savoir-faire et Métiers ».<br />

Construisez vos chemins de la Pierre ou laissez-vous guider par nos suggestions<br />

sur le site www.lescheminsdelapierre.be<br />

Des circuits modulables et accessibles à tous.<br />

www.lescheminsdelapierre.be / www.laroutedelapierre.eu<br />

Royal Syndicat d’initiative d’HeRbeumont<br />

Tél : 061 41 24 12<br />

E-mail: rsiherbeumont@skynet.be<br />

LES PHOTOS SUR LESQUELLES N’APPARAISSENT AUCUN CRéDIT AINSI QUE LES TEXTES <strong>DE</strong> C<strong>ET</strong>TE BROCHURE SONT L’ENTIèRE <strong>ET</strong><br />

UNIQUE PROPRIéTé <strong>DE</strong> MADAME D.<strong>DE</strong>PPE, ROYAL SYNDICAT D’INITIATIVE D’HERBEUMONT. CONCEPTION : WWW.EXPANSION.BE

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