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Une vie d'orpheline ce n'est pas facile - InterWebDesign

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FONDATION HUMANITAIRE<br />

POUR LES ENFANTS DU RWANDA<br />

JOURNAL<br />

BLEU CIEL<br />

N o 4<br />

Mai 2009<br />

Fondation humanitaire<br />

pour les enfants du Rwanda<br />

Rue du Saugey 1<br />

1026 Echandens<br />

Tél. 021 635 22 15<br />

bleuciel@bleuciel.info<br />

www.bleuciel-foundation.org<br />

SOMMAIRE<br />

2 Infos Rwanda<br />

Fini les sacs plastique<br />

3 Projets<br />

La <strong>vie</strong> à l’école de Ndago<br />

BLEU<br />

CIEL<br />

4 Activités en cours<br />

Fedevaco: 20 ans de solidarité internationale<br />

5 La parole aux parrains – marraines<br />

Les enfants de la famille Rothrock<br />

5 Portrait<br />

Marie Jeanne, agente socio-éducative<br />

6 Equipe Rwanda<br />

L’organisation du travail sur le terrain<br />

7 Témoignage<br />

Nos conseillers en visite au Rwanda<br />

8/9 Reportage photos<br />

Scènes de la <strong>vie</strong> de tous les jours


2<br />

EDITORIAL<br />

Des temps difficiles ?<br />

Chère lectri<strong>ce</strong>, cher lecteur,<br />

Chers amis et bienfaiteurs de notre fondation,<br />

La crise économique touche aussi les organisations humanitaires. Au cours de l’année<br />

dernière, nos donations ont diminué d’environ de moitié. Mais la crise actuelle n’est<br />

sûrement <strong>pas</strong> l’unique cause. Pour une organisation humanitaire, il est plus <strong>facile</strong> de faire<br />

une collecte de fonds pour des catastrophes naturelles ou pour des hommes dans des<br />

situations de guerre. Ce qui n’est <strong>pas</strong> montré en permanen<strong>ce</strong> par les médias, perd de<br />

l’intérêt et nous nous tournons vers « l’actualité ». Le génocide de Rwanda date de 1994. Au<br />

début de notre activité, il y a 8 ans, <strong>ce</strong> pays était dans une situation d’urgen<strong>ce</strong>. La guerre a<br />

fait des <strong>ce</strong>ntaines de milliers d’enfants orphelins. Maintenant, la situation n’est plus<br />

comparable. Mais, il y a comme auparavant des enfants orphelins. La pauvreté, spécialement<br />

dans la campagne, n’est <strong>pas</strong> résolue et les orphelins du SIDA ne sont <strong>pas</strong> une invention<br />

des ONG.<br />

La contribution que nous apportons s’est modifiée d’une aide d’urgen<strong>ce</strong> en une aide au développement.<br />

En améliorant les infrastructures des écoles et des <strong>ce</strong>ntres de formation pour des jeunes, nous essayons<br />

de permettre l’éveil au 21e siècle de la jeune génération de <strong>ce</strong> pays. Car c’est seulement si on leur donne<br />

une chan<strong>ce</strong> dans le monde globalisé que des événements comme <strong>ce</strong>ux de 1994 ne vont <strong>pas</strong> se répéter.<br />

Notre organisation en Suisse est une petite équipe qui règle tout le travail de BLEU CIEL, de la collecte des<br />

fonds, de manifestations de marketing jusqu’à la surveillan<strong>ce</strong> de projets au Rwanda. L’activité est<br />

bénévole. Cela apporte des avantages et des inconvénients. Que mes collègues s’identifient à <strong>ce</strong>nt pour<br />

<strong>ce</strong>nt avec le travail et les objectifs de la fondation est un avantage. Le désavantage est que nous sommes<br />

un petit nombre et notre «troupe actuelle» a besoin d’urgen<strong>ce</strong> de nouvelles têtes, de personnes engagées.<br />

En effet, nous cherchons 2-3 personnes qui sont intéressées à offrir leur savoir-faire à nos réunions<br />

mensuelles et qui ac<strong>ce</strong>ptent des travaux administratifs pour la fondation. Si vous voulez vous engager<br />

activement pour des enfants orphelins, pour l’Afrique et pour le Rwanda, je me réjouis de votre premier<br />

contact. Mon adresse E-mail : kajansen@hispeed.ch.<br />

Karl Albert Jansen, directeur<br />

JOURNAL DE LA FONDATION BLEU CIEL N o 4 Mai 2008<br />

INFOS RWANDA<br />

Fini les sacs plastique<br />

Le sa<strong>vie</strong>z-vous ? Probablement oui. Les sachets<br />

en plastique utilisés par nos ménagères pour<br />

l’emballage et le transport des denrées alimentaires<br />

sont nocifs pour notre santé et notre<br />

environnement.<br />

Le Rwanda est l’unique pays d’Afrique qui a su<br />

intelligemment interdire l’usage des sachets<br />

en plastique. Cela impressionne tout visiteur<br />

qui foule pour la première fois <strong>ce</strong> pays des Mille<br />

Collines. Venez voir vous-mêmes, vous ne<br />

verrez <strong>pas</strong> <strong>ce</strong> matériel traîner sur le sol, dans la<br />

rue, dans les champs ou dans les ménages.<br />

En effet, le 18 février 2004, le conseil des Ministres<br />

a pris la décision d’interdire la fabrication,<br />

l’importation, l’utilisation et la commercialisation<br />

des sachets en plastique au Rwanda.<br />

Le 4 octobre, une action générale de ramassage<br />

de <strong>ce</strong>s sachets a été organisée sur toute<br />

l’étendue du territoire dans le cadre des travaux<br />

communautaires (UMUGANDA), et l’action<br />

continue.<br />

Par la suite, les bases légales de <strong>ce</strong>tte interdic-<br />

tion ont été mises en pla<strong>ce</strong> par la promulgation<br />

de lois de l’Offi<strong>ce</strong> Rwandais de Protection<br />

de l’Environnement.<br />

La réussite de <strong>ce</strong>tte campagne contre l’usage<br />

du sachet en plastique au Rwanda est possible<br />

grâ<strong>ce</strong> à l’engagement de tout rwandais à respecter<br />

et à faire respecter <strong>ce</strong>s instructions.<br />

Cette participation de chacun fait ainsi de Kigali,<br />

capitale du Rwanda, la Ville la plus propre<br />

d’Afrique.<br />

En échange, il est proposé d’autres alternatives<br />

d’emballage comme l’usage des paniers en<br />

matériau local (feuilles de bananiers, feuilles<br />

de palmiers, feuilles de jacinthes d’eau, fibres<br />

de végétaux, etc.) et des sacs en carton léger.<br />

A <strong>ce</strong> jour, plusieurs associations de femmes fabriquent<br />

et vendent localement <strong>ce</strong>s objets, <strong>ce</strong><br />

qui contribue à l’atteinte d’un double objectif<br />

: une alternative est proposée à l’usage des<br />

sacs en plastique et une sour<strong>ce</strong> de revenu est<br />

offerte aux femmes qui de<strong>vie</strong>nnent de moins<br />

en moins dépendantes financièrement de leur<br />

mari.<br />

Dr Gabriel SEMASAKA<br />

Représentant de Bleu Ciel au Rwanda


PROJETS<br />

La <strong>vie</strong> à l’école de<br />

Ndago<br />

Ndago est un <strong>ce</strong>ntre scolaire niché sur le<br />

sommet d’une colline qui offre une vue<br />

panoramique du Lac Burera. 1200 écoliers<br />

des alentours fréquentent <strong>ce</strong>tte école.<br />

Il est très tôt le matin, des bananeraies s’étendent<br />

à perte de vue. Les enfants affluent de<br />

tous les coins de <strong>ce</strong>s plantations, qui avec un<br />

petit bidon d’eau en main, qui avec son cartable.<br />

Les plus petits ont leurs ardoises collées<br />

au corps, cachées sous leurs habits pour ne<br />

<strong>pas</strong> être gênés en jouant le long des sentiers.<br />

Le chemin de l’école est parfois très long pour<br />

<strong>ce</strong>rtains d’entre eux.<br />

Deux jolis bâtiments en briques cuites se présentent<br />

comme par enchantement à tout visiteur<br />

à l’entrée de l’école. L’un, apparemment<br />

plus ancien, a quatre locaux. L’autre tout neuf<br />

compte trois locaux et on peut lire sur un écriteau<br />

très visible au contour noir et fond blanc<br />

« Don de la Fondation Bleu Ciel ». Derrière <strong>ce</strong>s<br />

bâtiments, on trouve 4 salles de classes dans<br />

un triste état et 4 en plus ou moins bon état. Il<br />

suffit d’y entrer pour voir les enfants se lever<br />

et saluer en chœur : « Good morning teacher<br />

! ». Ils sont assis à des pupitres en bois qui<br />

ont été ré<strong>ce</strong>mment offerts par Bleu Ciel.<br />

Tous en pullover bleu<br />

<strong>Une</strong> agente socio-éducative est dans la cour<br />

en train de distribuer le matériel scolaire aux<br />

22 enfants parrainés : cahiers, stylos, ardoises,<br />

mathematical set... Tous les élèves ont des habits<br />

neufs. Les garçons sont en culotte et chemise<br />

kaki, les filles en robes bleues. Mais ils<br />

sont tous, sans ex<strong>ce</strong>ption, en pull-over bleus,<br />

aux bordures rayées de blanc.<br />

Tout à coup un coup de sifflet retentit. C’est le<br />

changement de leçons. On voit les enseignantes<br />

et les enseignants se croiser devant les vé-<br />

JOURNAL DE LA FONDATION BLEU CIEL N o 4 Mai 2009<br />

randas, changeant<br />

de<br />

salles de classes.<br />

C’est le<br />

système de<br />

professorat :<br />

bien que chaque<br />

classe ait<br />

son titulaire,<br />

les différents<br />

cours sont<br />

donnés par<br />

différents instituteurs.<br />

C’est enfin<br />

l’heure de la<br />

récréation. De l’école de Ndago, vue sur le Lac Burera<br />

<strong>Une</strong> foule<br />

d’enfants excités<br />

sort des classes en criant. A droite un<br />

garçon court derrière une roue, à gauche<br />

deux autres jouent aux billes à même la terre.<br />

Un groupe de filles qui sautent à la corde est<br />

à l’autre extrémité de la cour. Au milieu, des<br />

enfants sont très affairés à regarder <strong>ce</strong>lui qui<br />

frappe une toupie tournant en rond sur le<br />

sol. Les jeux sont très diversifiés. Ils jouent<br />

aux cartes ou avec une balle souvent confectionnée<br />

par eux-mêmes. Derrière, une fillette<br />

fond en larmes. Elle court se plaindre à l’enseignante<br />

responsable de discipline de <strong>ce</strong>tte<br />

semaine.<br />

Pla<strong>ce</strong> à l’anglais<br />

Après 15 minutes de récréation,<br />

les cours reprennent.<br />

Ils prennent fin à midi où<br />

tous les enfants rentrent à<br />

la maison. L’après-midi, <strong>ce</strong><br />

ne sont plus les mêmes élèves.<br />

De nouvelles frimousses<br />

occupent les salles de<br />

classes et les profs reprennent<br />

les mêmes cours<br />

qu’avant midi. C’est le système<br />

de double vacation<br />

instauré depuis l’année<br />

2009 sur tout le territoire<br />

national. Autre nouveauté<br />

depuis jan<strong>vie</strong>r 2009 : la langue<br />

française ne figure plus<br />

sur la grille horaire des écoles<br />

primaires rwandaises.<br />

Les écoliers apprennent désormais<br />

l’anglais et sont très<br />

fiers de le parler.<br />

Viateur Harelimana,<br />

coordinateur de Bleu Ciel<br />

au Rwanda<br />

Les élèves d’une classe jettent un regard<br />

amusé au photographe à travers la<br />

fenêtre<br />

3


4 JOURNAL DE LA FONDATION BLEU CIEL N o 4 Mai 2009<br />

ACTIVITES EN COURS<br />

20 ans de solidarité<br />

internationale<br />

En 20 ans d’activité, la FEDEVACO (Fédération<br />

vaudoise de coopération) a soutenu<br />

la réalisation de près de 600 projets dans<br />

les pays du Sud et de l’Est. En 2008, plus<br />

de 2 millions de francs, soit quatre fois<br />

plus qu’en 1998, ont été attribués aux<br />

projets de ses membres. Rétrospective.<br />

Simple structure de coordination<br />

Le 2 octobre 1989, une vingtaine<br />

d’ONG actives dans le domaine<br />

de la coopération au développement<br />

unissent leurs for<strong>ce</strong>s : c’est<br />

la naissan<strong>ce</strong> de la FEDEVACO.<br />

L’objectif principal était de rassembler<br />

les for<strong>ce</strong>s vives du canton<br />

afin d’ouvrir de nouveaux canaux<br />

de finan<strong>ce</strong>ment à des projets de<br />

développement. L’aventure débute<br />

véritablement en 1993 avec<br />

la professionnalisation du secrétariat,<br />

assuré jusque-là à tour de<br />

rôle par les associations membres.<br />

Commen<strong>ce</strong> alors un travail<br />

de conviction et d’argumentation auprès des<br />

collectivités publiques.<br />

La FEDEVACO gagne en crédibilité<br />

Dès lors, la FEDEVACO est devenue l’interlocutri<strong>ce</strong><br />

privilégiée des pouvoirs publics pour le<br />

finan<strong>ce</strong>ment de projets de développement.<br />

Au préalable, <strong>ce</strong>s projets sont soumis aux critères<br />

stricts d’une Commission technique (CT),<br />

composée d’experts bénévoles ayant tous une<br />

expérien<strong>ce</strong> approfondie de terrain. La CT examine<br />

chaque projet et en assure le suivi<br />

jusqu’aux décomptes financiers. Ce servi<strong>ce</strong>,<br />

mis à la disposition des collectivités publiques,<br />

permet de garantir la qualité des projets proposés,<br />

la fiabilité des partenaires du Sud et<br />

une utilisation appropriée des deniers publics.<br />

Outre l’appui de la Confédération, une quinzaine<br />

de communes coopèrent avec elle de<br />

même que trois départements cantonaux.<br />

Garder le cap<br />

La FEDEVACO regroupe aujourd’hui 38 ONG<br />

et gère une soixantaine de projets avec un<br />

budget annuel de 2 millions de francs. Au-delà<br />

des chiffres, <strong>ce</strong> bilan impressionnant témoigne<br />

à lui seul de l’utilité du regroupement des for<strong>ce</strong>s<br />

solidaires: ensemble, elles ont plus de poids<br />

et peuvent influen<strong>ce</strong>r de façon significative les<br />

politiques publiques en la matière. En définitive,<br />

<strong>ce</strong> succès est à mettre au compte de l’ensemble<br />

des membres de la fédération et de la<br />

trentaine de personnes qui s’engagent bénévolement<br />

dans ses instan<strong>ce</strong>s. <strong>Une</strong> fédération<br />

comme <strong>ce</strong>lle-ci n’existerait <strong>pas</strong> sans <strong>ce</strong>s travailleurs<br />

de l’ombre. Qu’ils soient ici remerciés<br />

du fond du cœur de leur engagement et leur<br />

dévouement.<br />

En <strong>ce</strong>tte année 2009 qui marque son 20e anniversaire,<br />

la FEDEVACO organise plusieurs manifestations<br />

publiques, notamment les assises de<br />

la coopération au développement et une fête<br />

interculturelle. Ces deux événements auront<br />

lieu respectivement les jeudi 4 juin et samedi 26<br />

septembre 2009 au Casino de Montbenon à<br />

Lausanne. Réservez d’ores et déjà <strong>ce</strong>s deux dates.<br />

Plus d’informations sur www.fedevaco.ch.<br />

Maxime Gindroz,<br />

Chargé d’information de la FEDEVACO


PORTRAIT<br />

LA PAROLE AUX PARRAINS ET AUX MARRAINES<br />

Les enfants de la<br />

famille Rothrock<br />

Marie Jeanne<br />

Agent sociale<br />

Elle s’appelle UWANYIRIGIRA Marie Jeanne.<br />

Agée de 43 ans, elle travaille pour Bleu Ciel<br />

depuis 2006 en tant qu’agent socio-éducative.<br />

Comme <strong>ce</strong>rtaines de ses neuf collègues, son<br />

choix a été motivé par son statut de veuve et<br />

mère de famille, donc mieux placée pour mener<br />

le suivi des dizaines de petits orphelins,<br />

écoliers de sa zone, assistés par Bleu Ciel. Selon<br />

son planning hebdomadaire, elle a à sillonner<br />

des villages pour s’enquérir des conditions<br />

familiales des enfants à scolarité irrégulière, à<br />

distribuer aux enfants les objets qui leur sont<br />

réservés, à gérer leurs dossiers pour l’assuran<strong>ce</strong><br />

maladie, bref à veiller à leur scolarisation.<br />

Native de la localité et donc connue de tous les<br />

habitants, rien ne lui échappe. Elle constitue<br />

LA sour<strong>ce</strong> d’informations. A travers elle, nous<br />

sommes partout visibles et notre action rencontre<br />

les aspirations des populations.<br />

Hitayezu Pontien,<br />

responsable des parrainages<br />

La famille Rothrock d’Echandens soutient<br />

Bleu Ciel depuis ses débuts. Ils ont quatre<br />

enfants: Jonas, 13 ans, Jeremy, 12 ans, Julianne,<br />

10 ans et Jannick 9 ans. Tous parrainent<br />

un enfant!<br />

<strong>Une</strong> <strong>vie</strong><br />

d’orpheline <strong>ce</strong><br />

n’est <strong>pas</strong> <strong>facile</strong><br />

JOURNAL DE LA FONDATION BLEU CIEL N o 4 Mai 2009<br />

Jannick, 9 ans:<br />

Je parraine un enfant par<strong>ce</strong> que dans le pays<br />

où j’habitais avant, il y avait plein de pauvres<br />

et ça me faisait mal au cœur. Et pour mon anniversaire,<br />

je vais demander un cadeau collectif<br />

pour parrainer un autre enfant.<br />

Julianne, 10 ans:<br />

Je parraine une enfant par<strong>ce</strong> que je pense<br />

qu’eux aussi ont le droit d’aller à l’école et il<br />

faut qu’ils grandissent tout en sachant les<br />

choses.<br />

Jeremy, 12 ans:<br />

Je parraine un enfant par<strong>ce</strong> que je ne trouve<br />

<strong>pas</strong> juste qu’au lieu d’aller à l’école comme<br />

nous, ils doivent travailler aux champs tous les<br />

jours du matin au soir. Et aussi par<strong>ce</strong> qu’en regardant<br />

les photos de <strong>ce</strong>s enfants, ça m’a fait<br />

mal au cœur.<br />

Jonas, 13 ans:<br />

Je parraine un enfant car je trouve totalement<br />

injuste que nous puissions aller à l’école et <strong>pas</strong><br />

eux.<br />

De haut en bas et de g. à<br />

dr.: Julianne, Jonas,<br />

Jannick et Jeremy<br />

« Le suivi des enfants, c’est<br />

intéressant mais aussi triste.<br />

Ca intéresse d’aider et voir les<br />

pauvres petits orphelins rire et<br />

jouer comme si de rien n’était.<br />

Mais c’est aussi émouvant<br />

quand on connaît les conditions<br />

dans lesquelles ils<br />

évoluent : même s’ils rient et<br />

jouent, il n’y a <strong>pas</strong> suffisamment<br />

à manger à la maison, il pleut à l’intérieur du logis familial et <strong>ce</strong>rtains<br />

étant orphelins chefs de ménage, c’est la solitude qui les attend le soir quand<br />

l’école est finie. Ça m’enchante de voir <strong>ce</strong>s petits réussir là où les adultes<br />

échouent : ne <strong>pas</strong> trop désespérer devant les capri<strong>ce</strong>s de la <strong>vie</strong>. »<br />

Marie Jeanne<br />

5


6 JOURNAL DE LA FONDATION BLEU CIEL N o 4 Mai 2009<br />

EQUIPE RWANDA<br />

L’organisation du<br />

travail sur le terrain<br />

L’organigramme de la<br />

Fondation Bleu Ciel est<br />

tel que les employés<br />

sur pla<strong>ce</strong> au Rwanda<br />

mettent tous les projets<br />

en exécution en<br />

s’auto-organisant.<br />

Deux à trois fois par année,<br />

quelqu’un du siège<br />

effectue une visite sur<br />

le terrain.<br />

Depuis 2001, avec l’évolution<br />

croissante des activités,<br />

le nombre d’employés<br />

n’a <strong>ce</strong>ssé d’augmenter.<br />

Fortunée, secrétaire de l’équipe au Rwanda avec<br />

Actuellement, il s’élève à<br />

Viateur Harelimana et Pontien Hitayezu<br />

près d’une trentaine : un<br />

représentant national(bénévole),<br />

un coordinateur des projets,<br />

un responsable des parrainages<br />

qui anime une équipe de 10<br />

femmes (Agentes Socio-Educatives<br />

: ASOE) et un superviseur<br />

des métiers assurant la liaison<br />

entre 6 <strong>ce</strong>ntres de formation<br />

professionnelle. Chaque <strong>ce</strong>ntre<br />

compte deux formateurs, soit au total<br />

12 personnes. <strong>Une</strong> secrétaire qui est<br />

en permanen<strong>ce</strong> au bureau et une sentinelle<br />

pour la sécurité nocturne des bureaux.<br />

Comment l’équipe est-elle organisée? Basé à<br />

Kigali, le représentant bénévole joue un rôle<br />

d’intermédiaire. Il transfère régulièrement les<br />

fonds né<strong>ce</strong>ssaires de Kigali au compte de la<br />

Sensibilisation des hommes d’un village<br />

banque locale. Il des<strong>ce</strong>nd pour animer une<br />

réunion mensuelle de l’équipe.<br />

Le coordinateur suit au quotidien les activités.<br />

<strong>Une</strong> réunion hebdomadaire regroupe autour<br />

de lui deux responsables des volets et la secrétaire<br />

comptable. C’est le moment d’évaluer<br />

les activités de la semaine <strong>pas</strong>sée et de programmer<br />

la semaine suivante, voire projeter<br />

les activités à court terme.<br />

<strong>Une</strong> fois par mois, le responsable des parrainages<br />

tient une réunion avec les ASOE. Chaque<br />

femme est chargée de suivre les enfants<br />

de 3 à 5 <strong>ce</strong>ntres scolaires du secteur de son<br />

ressort.<br />

Le superviseur, lui, voyage beaucoup. Il sillonne<br />

tous les <strong>ce</strong>ntres de formation. Il est tenu de<br />

visiter chaque <strong>ce</strong>ntre au moins une fois par semaine<br />

et doit en faire le rapport au<br />

coordinateur. Il donne des conseils<br />

pédagogiques et sub<strong>vie</strong>nt à tous<br />

les besoins exprimés pour un<br />

bon fonctionnement de chacun<br />

des <strong>ce</strong>ntres.<br />

Tout est sous l’œil du coordinateur<br />

et tout est programmé : le<br />

planning de chacun est affiché<br />

sur un tableau au bureau, au vu<br />

de tout le monde.<br />

Plutôt que d’user d’un système autoritaire,<br />

c’est la confrérie qui est mise en avant : « Primus<br />

inter pares ». Le dialogue est l’outil privilégié<br />

de résolution des problèmes dans l’exerci<strong>ce</strong><br />

des activités. Et quand il y a peu de<br />

matériel de fonctionnement, on se le partage.<br />

On travaille comme une équipe de foot. Au<br />

simple coup d’œil sur le tableau de bord, on<br />

sait qui fait quoi, le lieu de prestation, etc.<br />

La secrétaire fait le rapport de toutes les réunions.<br />

Après avoir effectué la saisie, elle les<br />

transmet. En cas de besoin, l’argent est retiré<br />

à la banque. Deux signatures sont requises. La<br />

secrétaire comptable en fait la distribution<br />

contre signature. Chaque provision accordée<br />

doit être justifiée en bonne et due forme. Les<br />

piè<strong>ce</strong>s justificatives sont rassemblées et envoyées<br />

au siège au moins une fois le trimestre<br />

par DHL ou, le cas échéant, par quelqu’un du<br />

siège de <strong>pas</strong>sage au Rwanda.<br />

Viateur Harelimana,<br />

coordinateur de Bleu Ciel au Rwanda.


PERSONNALITE<br />

DIVERS<br />

Bleu Ciel<br />

recherche des<br />

bénévoles<br />

Nos conseillers en<br />

visite au Rwanda<br />

Victor Schmid à l’occasion de son<br />

voyage au Rwanda <strong>ce</strong> mois de février<br />

Pour renfor<strong>ce</strong>r notre équipe, nous sommes<br />

à la recherche de bénévoles motivés qui<br />

seraient intéressés à nous rejoindre.<br />

Parmi les activités figurent notamment une<br />

réunion toutes les six semaines environ, ainsi<br />

que quelques heures de travail à la maison.<br />

Les séan<strong>ce</strong>s ont lieu le soir, à Renens.<br />

Fin février 2009, Bruno Frick, président<br />

de Bleu Ciel et Conseiller aux Etats et<br />

Victor Schmid, conseiller de la fondation,<br />

accompagné de son fils Fabian,<br />

sont allés pour la première fois au Rwanda.<br />

Pendant une semaine, ils ont visité<br />

les différents projets et activités de la<br />

fondation. Ils ont aussi eu des entretiens<br />

avec des membres du gouvernement,<br />

des représentants des autorités suisses<br />

et d’autres organisations humanitaires<br />

actives au Rwanda. Entretien avec Victor<br />

Schmid, après son voyage.<br />

Bleu Ciel : Comment jugezvous<br />

la né<strong>ce</strong>ssité des actions<br />

de Bleu Ciel, aujourd’hui 15<br />

ans après le génocide ?<br />

Victor Schmid : Le travail de Bleu<br />

Ciel est comme auparavant indispensable<br />

! Les projets concrets de<br />

Bleu Ciel aident à surmonter les<br />

conséquen<strong>ce</strong>s tangibles du génocide.<br />

Pouvez-vous vous faire une<br />

opinion de la pérennité de<br />

l’aide sur le terrain ?<br />

Par son aide sur le terrain Bleu<br />

Ciel crée de l’espoir dans la population.<br />

Lorsqu’on a vu avec quelle<br />

joie des milliers d’enfants vont à<br />

l’école, alors il n’y a plus besoin de<br />

chercher plus loin les raisons de<br />

poursuivre le travail de Bleu Ciel.<br />

A chaque visite d’un projet nous<br />

avons pu nous assurer que Bleu<br />

JOURNAL DE LA FONDATION BLEU CIEL N o 4 Mai 2009<br />

Nous demandons aussi une participation<br />

ponctuelle lors d’évènements spéciaux (par<br />

exemple : le marché solidaire de Noël).<br />

Plusieurs fonctions sont possibles au sein de<br />

notre direction. En voici quelques exemples :<br />

secrétariat, recherche de fonds, organisation<br />

d’événements, rédaction du journal, etc.<br />

Vous avez un peu de temps libre ? Vous êtes<br />

intéressé à le consacrer à <strong>ce</strong>tte cause ? Vous<br />

avez besoin de renseignements supplémentaires<br />

? Alors prenez contact avec nous, par<br />

téléphone ou par mail. Nous nous réjouissons<br />

de votre appel:<br />

021 635 22 15 / bleuciel@bleuciel.info<br />

Ciel a vraiment créé quelque chose depuis sa<br />

fondation, il y a 8 ans. Quelqu’un qui veut<br />

employer son argent pour le développement<br />

durable et pour la promotion de l’espoir est<br />

à la bonne adresse chez Bleu Ciel.<br />

Comment évaluez-vous le travail des<br />

coordinateurs locaux de Bleu Ciel ?<br />

Les collaboratri<strong>ce</strong>s et collaborateurs locaux<br />

de Bleu Ciel ont constitué pour moi la plus<br />

grande surprise. Leur engagement exemplaire<br />

et leur assiduité au travail sur les différents<br />

projets sont probablement un des principaux<br />

facteurs du succès de Bleu Ciel.<br />

Quel type d’aide devrait être augmenté<br />

dans <strong>ce</strong> pays ?<br />

Quand je vois dans quelle pauvreté les orphelins<br />

soutenus par Bleu Ciel vivent, alors la<br />

permanen<strong>ce</strong> de l’activité de Bleu Ciel de<strong>vie</strong>nt<br />

à plus forte raison précieuse. On ne peut que<br />

continuer à donner à Bleu Ciel la possibilité<br />

de prendre en charge encore bien d’autres<br />

enfants pour leur offrir des soins, une scolarisation<br />

et une formation professionnelle.<br />

Qu’est-<strong>ce</strong> qui vous a le plus impressionné<br />

pendant votre visite au Rwanda ?<br />

L’énorme gratitude que montrent les enfants<br />

soutenus par Bleu Ciel ! Pour nous, les Suisses<br />

riches, il est humiliant de voir comme ils<br />

sont reconnaissants pour - à mon avis - le peu<br />

qu’ils reçoivent.<br />

Votre idée initiale de la situation dans<br />

<strong>ce</strong> pays a-t-elle été confirmée ?<br />

Je ne pouvais <strong>pas</strong> du tout m’imaginer <strong>ce</strong> qui<br />

m’attendait au Rwanda. J’ai toutefois trouvé<br />

un pays merveilleux avec des gens très gentils<br />

mais aussi une grande pauvreté matérielle<br />

qui paraît particulièrement dramatique<br />

chez les orphelins.<br />

7


O BLEU CIEL<br />

. Quadri Exe MEDAILLON - 2<br />

le blanc pour fond couleur<br />

8 JOURNAL DE LA FONDATION BLEU CIEL N o 4 Mai 2009<br />

Nous<br />

remercions les<br />

parrains qui se<br />

sont acquittés<br />

du renouvellement<br />

de leur<br />

parrainage pour<br />

l’année 2009.<br />

Le paiement<br />

pour l’année<br />

scolaire 2010<br />

sera envoyé en<br />

même temps<br />

que l’édition<br />

d’automne 2009<br />

du journal.<br />

BLEU<br />

CIEL<br />

Les motifs des cartes<br />

réalisées à la main évoquent<br />

scènes de la <strong>vie</strong> de tous les<br />

jours et paysages du<br />

Rwanda.<br />

IMPRESSUM<br />

Fondation BLEU CIEL<br />

Rue du Saugey 1, 1026 Echandens,<br />

Tél. 021 635 22 15<br />

e-mail: bleuciel@bleuciel.info<br />

www.bleuciel-foundation.org<br />

BCV 1001 Lausanne, Compte 10-725-4, en faveur de :<br />

U 5023.14.42.767 Fondation BLEU CIEL<br />

IBAN : CH76 0076 7000 U502 3144 2<br />

REPORTAGE PHOTOS<br />

Scènes de<br />

la <strong>vie</strong> de<br />

tous les jours<br />

À <strong>ce</strong>t endroit de notre journal, nous profitons<br />

généralement de vous faire un peu voyager<br />

dans <strong>ce</strong> pays dont nous vous parlons au fil des<br />

pages. Dans <strong>ce</strong>tte édition, nous avons choisi<br />

de vous montrer quelques scènes de la <strong>vie</strong> de<br />

tous les jours au Rwanda. Et de lier <strong>ce</strong>s photos<br />

à <strong>ce</strong>lles de cartes faites à la main sur pla<strong>ce</strong>,<br />

dont les motifs sont découpés dans des feuilles<br />

de bananiers et collés un à un. C’est un magnifique<br />

travail effectué par les femmes du Rwanda.<br />

Nous vous proposons d’acheter <strong>ce</strong>s cartes. Cette<br />

vente permettra d’offrir un soutien pour<br />

nos projets liés à l’école secondaire, donc aux<br />

enfants qui y suivent les cours chaque jour.<br />

Les cartes sont vendues par paquet de 6, pour<br />

20.- CHF. Voir bon de commande ci-dessous.<br />

Merci et à bientôt!<br />

IMPRESSUM<br />

Stiftung BLEU CIEL<br />

Kramgasse 5, P. O. Box 515, 3000 Bern 8<br />

Tel. 031 328 27 46, Fax: 031 328 27 39<br />

E-Mail: bleuciel@bleuciel.info<br />

www. bleuciel-foundation.org<br />

BCV 1001 Lausanne, Konto 10-725-4, zu Gunsten von:<br />

U 5023.14.42.767 Fondation BLEU CIEL<br />

IBAN : CH76 0076 7000 U502 3144 2

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