27.03.2013 Views

Les transferts de chaleur

Les transferts de chaleur

Les transferts de chaleur

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

CONDUCTION<br />

CONVECTION<br />

par Josianne Roy, Chimiste M.Sc.<br />

RAYONNEMENT<br />

Avant même d’apercevoir un feu, on peut<br />

ressentir sa <strong>chaleur</strong>. En effet, la <strong>chaleur</strong> se<br />

propage rapi<strong>de</strong>ment au loin <strong>de</strong> sa zone <strong>de</strong><br />

combustion et c’est sa transmission aux<br />

matériaux environnants qui permet à un incendie<br />

<strong>de</strong> se propager. Le feu transmet sa <strong>chaleur</strong> par<br />

une combinaison variable <strong>de</strong> plusieurs phénomènes<br />

tels que le rayonnement, la convection et la<br />

conduction. Pour expliquer la notion <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong>, il<br />

faut d’abord comprendre le concept <strong>de</strong> l’énergie,<br />

qui peut se présenter sous plusieurs formes. En<br />

physique mécanique, l’énergie est définie comme<br />

une capacité que possè<strong>de</strong> un système<br />

d’effectuer un travail.<br />

Il a été observé en effet que l’on pouvait transformer la plupart <strong>de</strong>s formes d’énergies en travail,<br />

c’est-à-dire en une force capable <strong>de</strong> déplacer la matière. Par exemple, l’énergie permet à un moteur<br />

<strong>de</strong> faire rouler une automobile, à une ampoule électrique d’éclairer une pièce, ou à une maison <strong>de</strong> brûler<br />

lors d’un incendie. L’énergie peut donc se présenter sous une panoplie <strong>de</strong> formes interchangeables,<br />

dont les principales sont l’énergie électrique (statique et dynamique), chimique, mécanique (potentielle<br />

et cinétique), thermique (ou calorifique), biochimique, nucléaire, naturelle, rayonnante (ou<br />

électromagnétique, radiante) (voir article 1). Lors <strong>de</strong>s <strong>transferts</strong> <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> qui surviennent dans un<br />

incendie, toutes ces formes d’énergie peuvent être impliquées. Dans le Système international d’unités<br />

(SI), l’énergie est mesurée en joules (J) ou en kilojoules (kJ). D’autres unités sont encore parfois<br />

utilisées telles que le British Thermal Unit (BTU) ou la calorie (Cal). <strong>Les</strong> relations entre la <strong>chaleur</strong> et<br />

ses phénomènes connexes sont étudiées dans une branche <strong>de</strong> la physique appelée thermodynamique,<br />

qui repose essentiellement sur 2 grands principes :<br />

1. L’énergie interne d’un système est toujours conservée : on ne peut la créer ou la<br />

détruire, on ne peut que la transformer. « Rien ne se perd, rien ne se crée »…<br />

L’énergie interne d’un système est<br />

l’énergie totale qu’il contient. Dans une<br />

molécule, l’énergie interne est souvent<br />

appelée « énergie chimique » et elle<br />

comprend l’énergie cinétique liée au<br />

mouvement <strong>de</strong> ses atomes et l’énergie<br />

potentielle associée à la distance entre<br />

ses atomes (liaison chimique).<br />

Ex : ÉNERGIE NERGIE INTERNE D’UNE D UNE MOLÉCULE MOL CULE DE DIHYDROGÈNE DIHYDROG NE (H 2 )=<br />

V I B R<br />

AT<br />

I ON<br />

V I B R<br />

AT<br />

I ON<br />

TRANSLATION<br />

DISTANCE D’UNE<br />

LIAISON CHIMIQUE<br />

_________________________________________________________________________________________<br />

Article 6 : <strong>Les</strong> <strong>transferts</strong> <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong>, tous droits réservés © Josianne Roy, www.spiq.ca<br />

1


COMBUSTIBLE COMBURANT<br />

Hydrogène (H 2 ) Oxygène (O 2 )<br />

Bris <strong>de</strong>s liaisons chimiques<br />

SOURCE DE CHALEUR<br />

(énergie d’activation)<br />

COMBUSTION<br />

Lors d’une combustion, une source <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> <strong>de</strong> départ brise <strong>de</strong>s liaisons chimiques à l’intérieur <strong>de</strong>s<br />

molécules <strong>de</strong> combustibles et <strong>de</strong> comburants. Leurs énergies internes sont alors libérées et converties<br />

en énergie interne <strong>de</strong> produits <strong>de</strong> combustion. Une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> l’énergie est également<br />

transformée en énergie thermique (<strong>chaleur</strong>), c’est pourquoi on dit qu’une combustion est toujours<br />

exothermique. Notons que l’énergie thermique est proportionnelle à la température d’un corps et que<br />

la température est la mesure <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> contenue dans un corps.<br />

2. On ne peut transformer toute l’énergie fournie en travail utile, car il y a toujours<br />

<strong>de</strong>s pertes d’énergie irrécupérables et irréversibles. De plus, la <strong>chaleur</strong> se<br />

transfère naturellement d’un corps chaud vers un corps froid, jamais l’inverse.<br />

3.<br />

Ex : Lorsqu’une voiture freine, la température <strong>de</strong>s freins augmente et il y a <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong>.<br />

L’énergie cinétique <strong>de</strong> la voiture est convertie essentiellement en énergie mécanique pour le système<br />

<strong>de</strong> freinage et une partie est perdue en énergie thermique dans l’environnement, <strong>de</strong> façon irréversible.<br />

TRANSFERTS DE CHALEUR<br />

En thermodynamique, la <strong>chaleur</strong> est décrite comme la mesure d’un changement d’énergie interne d’un<br />

système, lorsqu’il n’y a pas <strong>de</strong> travail effectué. En termes simplifiés, la <strong>chaleur</strong> pourrait être définie<br />

comme <strong>de</strong> l’énergie thermique en mouvement, c’est-à-dire <strong>de</strong> l’énergie thermique qui voyage d’une<br />

région « chau<strong>de</strong> » ou à plus haute température, vers une région « froi<strong>de</strong> » ou à plus basse température.<br />

En voyageant ainsi, la <strong>chaleur</strong> est transférée d’un corps à un autre, jusqu’à l’atteinte d’un équilibre <strong>de</strong><br />

température entre les <strong>de</strong>ux corps.<br />

Flux Flux <strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> <strong>chaleur</strong> = =<br />

taux taux <strong>de</strong> <strong>de</strong> transfert transfert<br />

(kJ/s (kJ/s ou ou W) W)<br />

TRANSFERT DE CHALEUR<br />

PRODUITS DE COMBUSTION<br />

Eau (H 2 O)<br />

ÉNERGIE<br />

ÉNERGIE<br />

INTERNE ÉLEVÉE<br />

INTERNE FAIBLE<br />

_________________________________________________________________________________________<br />

Article 6 : <strong>Les</strong> <strong>transferts</strong> <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong>, tous droits réservés © Josianne Roy, www.spiq.ca<br />

2


Lorsque la <strong>chaleur</strong> est transférée d’un corps à un autre, leurs énergies internes sont modifiées.<br />

Parfois, un transfert <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> provoque aussi un changement <strong>de</strong> phase (ou d’état) <strong>de</strong> la matière. Par<br />

exemple, un contenant en plastique se met à fondre lorsqu’il se trouve à proximité d’un feu. Ainsi, on<br />

distingue <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> : la <strong>chaleur</strong> sensible, qui engendre la hausse <strong>de</strong> température d’un<br />

corps sans qu’il ne change <strong>de</strong> phase, et la <strong>chaleur</strong> latente, qui provoque un changement <strong>de</strong> phase sans<br />

modifier la température d’un corps.<br />

Molécules complètement liées et<br />

avec peu <strong>de</strong> mouvement<br />

Ex: eau<br />

<strong>Les</strong> <strong>transferts</strong> <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> entre <strong>de</strong>ux corps varient surtout en fonction :<br />

<strong>de</strong> la température initiale <strong>de</strong>s corps<br />

<strong>de</strong> la phase <strong>de</strong>s corps (gaz, liqui<strong>de</strong>, soli<strong>de</strong>)<br />

du type <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> ; rayonnement, convection, conduction, …<br />

<strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong><br />

fusion/liquéfaction évaporation/vaporisation<br />

Transfert <strong>de</strong><br />

<strong>chaleur</strong><br />

Molécules partiellement liées et<br />

en mouvement partiel<br />

du taux d’absorption <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> et <strong>de</strong> l’émissivité <strong>de</strong>s corps<br />

Transfert <strong>de</strong><br />

<strong>chaleur</strong><br />

Aucune liaison entre les molécules<br />

et en mouvement continu<br />

Dans un incendie, les <strong>transferts</strong> <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> peuvent se faire <strong>de</strong> plusieurs façons, dont les trois<br />

principales sont : la convection, le rayonnement et la conduction. Par exemple, la <strong>chaleur</strong> se propage :<br />

par convection, lorsqu’un courant ascendant d’air chaud (panache) est créé au-<strong>de</strong>ssus d’une<br />

flamme ; les particules chauffées par la flamme emportent avec elles leur énergie thermique et la<br />

diffusent par collision à d’autres particules plus froi<strong>de</strong>s.<br />

par rayonnement, lorsqu’une matière en feu se trouve à proximité d’un objet, avec un volume d’air<br />

qui les sépare ; <strong>de</strong>s particules <strong>de</strong> lumière (photons) transportent <strong>de</strong> l’énergie à travers <strong>de</strong>s gaz.<br />

par conduction, lorsqu’un soli<strong>de</strong> froid touche directement à un objet en feu ; les particules du<br />

soli<strong>de</strong> s’agitent sous l’effet <strong>de</strong> la <strong>chaleur</strong> et font bouger les autres particules qu’elles touchent.<br />

_________________________________________________________________________________________<br />

Article 6 : <strong>Les</strong> <strong>transferts</strong> <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong>, tous droits réservés © Josianne Roy, www.spiq.ca<br />

3


1. RAYONNEMENT (OU RADIATION)<br />

Le rayonnement est un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong> la <strong>chaleur</strong> sous forme d’on<strong>de</strong>s. <strong>Les</strong> on<strong>de</strong>s (ou<br />

rayons) sont formées <strong>de</strong> particules sans masse appelées « photons ». Le rayonnement est un<br />

mécanisme <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> très important dans un incendie, car il permet à l’énergie radiante<br />

<strong>de</strong> voyager rapi<strong>de</strong>ment sur une très gran<strong>de</strong> distance à travers l’air. Ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transfert permet à la<br />

<strong>chaleur</strong> <strong>de</strong> se propager à partir <strong>de</strong> la surface d’une matière chau<strong>de</strong> (ex : maison en flamme) vers un<br />

corps gazeux (ex : air ambiant) dont la température est plus faible. Cependant, le rayonnement ne<br />

peut se déplacer à travers les liqui<strong>de</strong>s et les soli<strong>de</strong>s, qui sont beaucoup plus <strong>de</strong>nses, car ils<br />

absorbent une partie <strong>de</strong> l’énergie rayonnante et réémettent le reste vers l’environnement. L’énergie<br />

rayonnante peut ainsi s’accumuler sur un corps liqui<strong>de</strong> ou soli<strong>de</strong>, provoquant parfois un changement <strong>de</strong><br />

phase, une pyrolyse ou une combustion. En fait, le transfert <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> par rayonnement n’est possible<br />

que lorsqu’un gaz, <strong>de</strong> la vapeur ou le vi<strong>de</strong> sépare les corps impliqués. C’est par exemple le<br />

rayonnement qui permet à une maison située à proximité d’une maison en feu <strong>de</strong> s’enflammer à son<br />

tour, même si elle se trouve à plusieurs mètres et si aucune flamme n’entre en contact avec elle.<br />

Accumulation <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong><br />

sur les surfaces touchées<br />

par le rayonnement. Une<br />

partie <strong>de</strong> la <strong>chaleur</strong> est<br />

absorbée et une partie<br />

est réémise.<br />

Tous les objets ayant une température interne au-<strong>de</strong>ssus du zéro absolu émettent un rayonnement<br />

appartenant au spectre électromagnétique (voir article 2). Plus la température du corps augmente, plus<br />

le rayonnement <strong>de</strong>vient intense. Lors d’un incendie, la température atteinte dans la zone <strong>de</strong> combustion<br />

est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> centaines et <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés Celsius, ce qui correspond à <strong>de</strong>s rayons <strong>de</strong> type<br />

infrarouges, visibles et parfois ultraviolets. Ces types <strong>de</strong> rayonnements diffèrent par leur longueur<br />

d’on<strong>de</strong> (ou leur fréquence). Par exemple, les flammes sont le résultat visuel du transfert <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong><br />

<strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> combustion qui émettent un rayonnement visible au-<strong>de</strong>ssus d’une zone <strong>de</strong> combustion.<br />

Le taux <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> par rayonnement d’un combustible en combustion vers un corps<br />

froid dépend <strong>de</strong> plusieurs facteurs tels que :<br />

la distance parcourue par le rayonnement (l’intensité diminue avec la distance)<br />

la nature du combustible et la surface du combustible (mat, lisse, rugueux…)<br />

la température du combustible (change la nature du rayonnement émis) et du corps froid<br />

l’étendue <strong>de</strong> la surface qui brûle<br />

la couleur <strong>de</strong> la surface (les corps noirs émettent plus <strong>de</strong> rayonnement)<br />

l’absorptivité et l’émissivité du corps froid<br />

_________________________________________________________________________________________<br />

Article 6 : <strong>Les</strong> <strong>transferts</strong> <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong>, tous droits réservés © Josianne Roy, www.spiq.ca<br />

4


2. CONVECTION<br />

La convection est un autre mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> la <strong>chaleur</strong> qui repose sur un principe physique.<br />

Dans toute flamme naturelle (flamme <strong>de</strong> diffusion), le panache pointe spontanément vers le haut grâce<br />

à la poussée d’Archimè<strong>de</strong>, qui pousse en hauteur tout flui<strong>de</strong> dont la <strong>de</strong>nsité est plus faible que celle <strong>de</strong><br />

l’air ambiant (voir article 3). En montant ainsi, les particules chauffées <strong>de</strong> l’air chaud transmettent leur<br />

<strong>chaleur</strong> aux particules <strong>de</strong> l’air froid qu’elles croisent sur leur passage. <strong>Les</strong> particules chauffées et<br />

agitées entraînent donc avec elles les particules <strong>de</strong> l’air environnant par un mécanisme <strong>de</strong> frottement<br />

(force <strong>de</strong> traînée visqueuse), provoquant ainsi un courant aspirant d’air sous la flamme, ce qui permet<br />

d’alimenter la flamme en air frais. Ces mouvements <strong>de</strong> convection sont à l’origine <strong>de</strong> la propagation <strong>de</strong><br />

plusieurs incendies. Par exemple, dans un édifice <strong>de</strong> plusieurs étages dont l’incendie a débuté au rez<strong>de</strong>-chaussée,<br />

l’air chaud, qui apparaît souvent sous forme <strong>de</strong> fumée, monte par convection et permet à<br />

la <strong>chaleur</strong> <strong>de</strong> se propager aux étages supérieurs.<br />

Contrairement au rayonnement, qui propage la <strong>chaleur</strong> sous forme d’énergie radiante grâce à <strong>de</strong>s<br />

particules sans masse (photons), la convection transfère sa <strong>chaleur</strong> sous forme d’énergie cinétique<br />

grâce à <strong>de</strong>s particules massiques (qui ont une masse) : c’est-à-dire à <strong>de</strong>s molécules, <strong>de</strong>s<br />

radicaux, <strong>de</strong>s atomes ou <strong>de</strong>s ions. Lorsqu’elles ont un surplus d’énergie, les particules massiques<br />

s’agitent <strong>de</strong> façon désordonnée et entrent en collision avec d’autres particules voisines. Elles leur<br />

transmettent leur énergie par choc, un peu comme une boule <strong>de</strong> billard transmet son mouvement à une<br />

autre boule lorsqu’elle la heurte. Ce mécanisme <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> par agitation <strong>de</strong>s particules<br />

s’appelle la diffusion moléculaire (ou massique).<br />

AIR FROID<br />

Particules<br />

massiques<br />

« froi<strong>de</strong>s »<br />

AIR CHAUD<br />

Particules<br />

massiques<br />

chauffées chauff es<br />

et agitées agit es<br />

La convection permet à<br />

l’air chaud <strong>de</strong><br />

transmettre sa <strong>chaleur</strong><br />

à l’air froid par<br />

diffusion moléculaire<br />

MOUVEMENTS<br />

DE<br />

CONVECTION<br />

En résumé, les gaz chauffés par<br />

une flamme contiennent <strong>de</strong>s<br />

particules massiques qui<br />

s’agitent sous l’effet <strong>de</strong> la<br />

<strong>chaleur</strong>, ce qui augmente leur<br />

vitesse et leur fréquence <strong>de</strong><br />

collision avec les particules<br />

environnantes. L’air ainsi<br />

chauffé <strong>de</strong>vient moins <strong>de</strong>nse et<br />

les particules s’éloignent les<br />

unes <strong>de</strong>s autres. Devenu plus<br />

léger, l’air chaud monte par la<br />

Poussée d’Archimè<strong>de</strong> et<br />

transmet sa <strong>chaleur</strong> par collision<br />

à d’autres particules massiques<br />

qu’il croise sur son passage. Le<br />

transfert <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> par<br />

convection peut se faire entre<br />

particules <strong>de</strong> flui<strong>de</strong>s : gaz,<br />

vapeurs, liqui<strong>de</strong>s et aérosols.<br />

_________________________________________________________________________________________<br />

Article 6 : <strong>Les</strong> <strong>transferts</strong> <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong>, tous droits réservés © Josianne Roy, www.spiq.ca<br />

5


3. CONDUCTION<br />

La transmission <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> par conduction s’effectue un peu à la façon <strong>de</strong> la convection, c’est-à-dire<br />

par diffusion moléculaire, sauf qu’elle implique <strong>de</strong>s particules massiques <strong>de</strong> soli<strong>de</strong>s qui sont en contact<br />

direct. Lorsqu’elles sont chauffées, les particules d’un soli<strong>de</strong> ont un surplus d’énergie qu’elles<br />

transfèrent à leurs particules voisines. En effet, les particules d’un soli<strong>de</strong> ne peuvent se déplacer<br />

comme dans un gaz ou un liqui<strong>de</strong>, car elles sont totalement liées aux autres particules, figées à<br />

l’intérieur d’une structure <strong>de</strong>nse et rigi<strong>de</strong>. Elles peuvent donc bouger uniquement par vibration et<br />

faire vibrer les particules voisines à leur tour. C’est <strong>de</strong> cette façon qu’elles transmettent leur <strong>chaleur</strong>,<br />

sous forme d’énergie <strong>de</strong> mouvement vibratoire (énergie cinétique). La conduction se produit aussi<br />

entre liqui<strong>de</strong>s, mais elle est négligeable comparée à la convection pour les soli<strong>de</strong>s. C’est pourquoi le<br />

transfert <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> par conduction se produit principalement lorsque <strong>de</strong>ux objets soli<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

température différente sont en contact. Dans un incendie <strong>de</strong> bâtiment, les tuyaux en métal sont<br />

d’excellents conducteurs <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> et leur gran<strong>de</strong> conductivité permet parfois au feu <strong>de</strong> se propager<br />

sur <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s distances, le long <strong>de</strong> leur surface <strong>de</strong> contact avec <strong>de</strong>s matériaux combustibles.<br />

<strong>Les</strong> métaux sont <strong>de</strong> meilleurs conducteurs <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> que les<br />

autres soli<strong>de</strong>s en raison <strong>de</strong> leurs liaisons chimiques<br />

métalliques qui sont peu rigi<strong>de</strong>s. En fait, leurs liaisons sont<br />

constituées d’électrons libres qui entourent tous les noyaux<br />

du métal <strong>de</strong> façon continue, se promenant ainsi à travers la<br />

structure métallique dans un mouvement permanent. Cette<br />

gran<strong>de</strong> mobilité <strong>de</strong>s électrons permet <strong>de</strong> déplacer<br />

facilement les atomes et <strong>de</strong> transmettre plus rapi<strong>de</strong>ment<br />

leur agitation, animée par l’énergie cinétique <strong>de</strong> vibration.<br />

En recevant <strong>de</strong> la <strong>chaleur</strong>,<br />

les atomes du soli<strong>de</strong><br />

conducteur s’agitent par<br />

vibration et transmettent<br />

leur surplus d’énergie aux<br />

atomes voisins par collision<br />

(diffusion moléculaire).<br />

Vibration <strong>de</strong>s<br />

atomes<br />

« chauffés »<br />

é<br />

é é é<br />

+ + + +<br />

é<br />

é<br />

é<br />

é é<br />

é<br />

é + + + + é<br />

é é é<br />

é Liaisons métalliques é<br />

é<br />

é +<br />

é<br />

+ + + é<br />

é<br />

CONDUCTION<br />

Atomes<br />

« froids et<br />

calmes »<br />

_________________________________________________________________________________________<br />

Article 6 : <strong>Les</strong> <strong>transferts</strong> <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong>, tous droits réservés © Josianne Roy, www.spiq.ca<br />

électron<br />

noyau<br />

6


La conduction entre <strong>de</strong>ux soli<strong>de</strong>s <strong>de</strong> températures différentes dépend <strong>de</strong> :<br />

la conductivité thermique du soli<strong>de</strong> (inverse <strong>de</strong> la résistance thermique)<br />

la surface <strong>de</strong> contact ; plus elle est gran<strong>de</strong>, plus le flux <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> transféré est important<br />

les différences <strong>de</strong> température<br />

l’épaisseur du soli<strong>de</strong> où s’effectue le transfert <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong><br />

En résumé, un incendie transmet <strong>de</strong> la <strong>chaleur</strong> dans son environnement <strong>de</strong> 3 principales façons : par<br />

rayonnement, convection et conduction. La compréhension <strong>de</strong> ces mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong> est<br />

essentielle pour analyser et prévoir le comportement d’un incendie. Pour cela, il faut examiner la<br />

nature et les propriétés physicochimiques <strong>de</strong>s matériaux impliqués, <strong>de</strong> même que la température<br />

ambiante et la distance entre les objets.<br />

Références :<br />

1. BOYER L., Feu et flammes, editions Pour la Science, Paris, 2006, 189 p.<br />

2. DRYSDALE., An Introduction to Fire Dynamics, Ed. Wiley, 2 nd ed., USA, 1998, 452 p.<br />

3. QUINTIERE JG., Principles of Fire Behavior, Delmar Publishers, USA, 1998, 258 p.<br />

4. QUINTIERE JG., Fundamentals of fire phenomena, John Wiley & son edition, USA, 2006, 439 p.<br />

5. BORGHI R., DESTRIAU M., La combustion et les flammes, Éditions Technip, Paris, 1995, 373 p.<br />

6. http://canteach.candu.org/library/20070900.pdf<br />

_________________________________________________________________________________________<br />

Article 6 : <strong>Les</strong> <strong>transferts</strong> <strong>de</strong> <strong>chaleur</strong>, tous droits réservés © Josianne Roy, www.spiq.ca<br />

7

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!