Politique de la mémoire nationale Etude principale I - IDHEAP

Peter Knoepfel 

Mirta Olgiati 

Politique de la mémoire nationale 

Etude principale I 

Rapport de l'IDHEAP 2007 

Chaire Politiques publiques et durabilité

Institut de hautes études en administration publique 

Unité de recherche : Politiques publiques et durabilité 

Politique de la mémoire 

Prof. Peter Knoepfel 

Mirta Olgiati 

Politique de la 

mémoire nationale. 

Etude principale I 

Cette étude constitue la suite des rapports : 

- Peter Knoepfel, Mirta Olgiati, Politique de la mémoire nationale. Etude 

de base. Idheap, UER : Politiques publiques et durabilité, Chavannesprès-Renens, 

2005. 

- Peter Knoepfel, Mirta Olgiati, Politique de la mémoire nationale. 

Compléments à l’Etude de base. Idheap, UER : Politiques publiques et 

durabilité, Chavannes-près-Renens, 2007. 

Chavannes-près-Renens 

18 juin 2007

Avant-propos 

Le présent document constitue la poursuite des recherches empiriques sur la politique 

nationale de la mémoire. Il doit être considéré comme le prolongement du rapport Politique 

de la mémoire. Etude de base publié en février 2005 et réalisé sur mandat de la Bibliothèque 

nationale suisse et des Compléments à l’étude de base, publiés en 2007. 

Après la publication de l’étude de base et grâce au travail de sensibilisation réalisé par 

Jean-Frédéric Jauslin – ainsi que tous les autres membres du groupe de travail chargé de 

concevoir une politique de la mémoire en Suisse 1 – auprès de politiciens et opérateurs du 

secteur, le thème de la mémopolitique s’est considérablement diffusé et est entré à faire partie 

des débats et des préoccupations des responsables d’archives, bibliothèques, centres de 

documentation, musées, mais aussi de toutes les administrations ayant des stocks de données 

importantes et nécessaires pour le bon fonctionnement de leurs politiques publiques, etc. Au 

fur et à mesure que ce sujet devient d’actualité, il s’avère donc d’autant plus important de 

poursuivre les études empiriques qui permettent d’une part de donner une image du 

fonctionnement actuel de la conservation documentaire et d’autre part d’essayer de 

comprendre quels sont les documents ou les informations dont une nation a impérativement 

besoin pour pouvoir fonctionner et qui doivent être conservés à long terme. 

Ainsi, l’IDHEAP a été mandatée par l’Office fédéral de la culture, en accord avec M. 

Marc Wehrlin, de compléter l’Etude de base et de poursuivre ses travaux sous forme d’une 

Etude principale d’une durée de deux ans. Il est prévu que la suite des recherches soit 

organisée en quatre volets : pratiques d’archivage dans des instances fédérales qui 

collectionnent des documents à caractère juridique ; pratiques d’archivage dans un nombre 

choisi de cantons et communes ; pratiques d’archivage dans des entreprises privées ou 

privatisées ; pratiques d’archivage dans un pays étranger déterminé. A la fin de cette période 

de deux ans, s’appuyant sur l’ensemble des études empiriques, il s’agira de proposer des 

éléments pour la mise en place institutionnelle d’une politique publique de la mémoire au 

niveau fédéral, ceci sous forme d’un rapport synthétique. L’ensemble des recherches 

effectuées par l’IDHEAP dans le domaine de la Mémopolitique prendra la forme de différents 

documents à considérer dans leur ensemble, organisés ainsi : 

Mandant Document Contenu 

BN Etude de base Pratiques d’archivage dans des institutions spécialisées 

OFC 

d’importance fédérale. 

Compléments à Pratiques d’archivage dans deux autres institutions 

l’Etude de base. spécialisées d’importance fédérale. 

Etude principale I Pratiques d’archivage de données à caractère descriptif, 

juridique et financier au niveau fédéral. 

Etude principale II Pratiques d’archivage dans un nombre choisi de cantons et 

communes. 

Etude principale III Pratiques d’archivage dans des entreprises privées ou 

privatisées. 

Etude principale IV Pratiques d’archivage dans un pays étranger déterminé. 

Rapport synthétique Eléments pour la mise en place institutionnelle d’une 

politique de la mémoire au niveau fédéral. 

1 

David Streiff, Christoph Graf, Bettina Nyffeler, Stephan Bieri, Kurt Deggeller, Rosemarie Simmen, Peter 

Knoepfel.

Cette Etude principale I est consacrée à l’étude des pratiques d’archivage dans des 

instances fédérales qui collectionnent des données ou documents à caractère descriptif, 

juridique et financier. Elle comprend également une partie conceptuelle, qui constitue un pas 

en avant par rapport aux notions analytiques déjà présentées dans l’Etude de base, qui est 

exploitée dans les chapitres dédiés à l’analyse empirique des pratiques d’archivage appliquées 

à des groupes de données déterminés. Le document se termine par une synthèse, une analyse 

du matériel récolté, l’annonce de la suite des travaux, quelques éléments anticipatifs 

concernant la construction d’une politique de la mémoire et, enfin, par le renvoi aux 

références utilisées. 

Nous soulignons en outre que ce texte est un document de travail qui est appelé à évoluer 

d’ici la fin du mandat.

Table des matières 

1 Introduction .............................................................................................................. 1 

2 Champs d’application.............................................................................................. 3 

3 Eléments conceptuels complémentaires ................................................................. 5 

3.1 Ressource « langage ».................................................................................... 7 

3.2 Ressource « raison » ...................................................................................... 8 

3.3 Ressource « espace & temps »..................................................................... 10 

3.4 Ressource « espace public »......................................................................... 11 

4 Analyse d’exemples choisis.................................................................................... 15 

4.1 Données météorologiques et climatologiques.............................................. 17 

4.1.1 Présentation des données.................................................................. 17 

4.1.2 Etude du processus de mémorisation ............................................... 26 

4.1.3 Commentaires .................................................................................. 29 

4.2 Données statistiques..................................................................................... 31 



4.2.3 Commentaires .................................................................................. 48 

4.3 Données d’observation des sols ................................................................... 51 



4.3.3 Commentaires .................................................................................. 65 

4.4 Données de la mensuration officielle........................................................... 67 



4.4.3 Commentaires .................................................................................. 85 

4.4.4 Complément d’information.............................................................. 86 

4.5 Données du registre foncier ......................................................................... 87 



4.5.3 Commentaires .................................................................................. 95 

4.6 Données de l’état civil.................................................................................. 97 


4.6.2 Etude du processus de mémorisation ............................................. 106 

4.6.3 Commentaires ................................................................................ 110 

4.7 Données du casier judiciaire ...................................................................... 113 

4.7.1 Présentation des données................................................................ 113 


4.7.3 Commentaires ................................................................................ 124

4.8 Données de l’assurance-vieillesse et survivants ........................................ 125 



4.8.3 Commentaires ................................................................................ 134 

4.9 Données de la taxe sur la valeur ajoutée.................................................... 137 



4.9.3 Commentaires ................................................................................ 145 

5 Synthèse................................................................................................................. 147 

5.1 Synthèse des paragraphes de présentation des données............................. 148 

5.1.1 Choix des données à étudier........................................................... 149 

5.1.2 Contenu .......................................................................................... 150 

5.1.3 Supports.......................................................................................... 151 

5.1.4 Organe compétent .......................................................................... 153 

5.1.5 Bases légales .................................................................................. 154 

5.1.6 Coûts .............................................................................................. 156 

5.2 Synthèse des paragraphes d’étude du processus de mémorisation ............ 156 

5.3 Synthèse des commentaires ....................................................................... 159 

6 Analyse du matériel empirique ........................................................................... 163 

6.1 Régulations par processus.......................................................................... 163 

6.2 Régulations par ressources......................................................................... 166 

6.2.1 « Mémorisabilité » – ressource « langage »................................... 167 

6.2.2 Dignité à la mémorisation – ressource « raison » .......................... 170 

6.2.3 Mémorisation réelle – ressource « espace & temps ».................... 173 

6.2.4 Accessibilité – ressource « espace public » ................................... 175 

6.3 Constats...................................................................................................... 177 

7 Conclusion du rapport......................................................................................... 179 

8 Suite prévue .......................................................................................................... 181 

9 Vers une politique de la mémoire nationale....................................................... 183 

10 Références ............................................................................................................. 187 

10.1 Entretiens ................................................................................................... 187 

10.2 Sites Internet .............................................................................................. 188 

10.3 Références bibliographiques...................................................................... 190 

10.4 Références législatives............................................................................... 194 

11 Annexe : questionnaire Memopolicy (orientation données).............................. 199

Liste des abréviations 

AES Association des entreprises électriques suisses 

AF Archives fédérales suisses 

AFC Administration fédérale des contributions 

AI Assurance-invalidité 

APG Allocations pour perte de gain 

ARE Office fédéral du développement 

ART Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon 

ASS Association suisse de Statistique 

AVS Assurance-vieillesse et survivants 

CdC Centrale de Compensation 

CEN Comité européen de normalisation 

CEPMMT Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme 

CFF Chemins de fer fédéraux suisses 

CODAM Corporate Data Management 

CORSTAT Conférence suisse des offices régionaux de statistique 

CSI Centre de service informatique du DFJP 

CWH Core Warehouse 

DDPS Dép. féd. de la défense, de la protection de la population et des sports 

DETEC Dép. féd. de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication 

DFF Département fédéral des finances 

DFI Département fédéral de l’intérieur 

DFJP Département fédéral de justice et police 

D+M Direction fédérale des mensurations cadastrales 

DP TVA Division principale de la taxe sur la valeur ajoutée 

EFIM Sys. électr. de lecture de formulaires et d’informations de la TVA 

EMG Etat-major général 

ENA Institut fédéral pour l’étude de la neige et des avalanches 

EUMETSAT Org. européenne pour l’exploitation des satellites météorologiques 

EUROSTAT Office statistique des Communautés Européennes 

FSN Fédération Suisse des Notaires 

GPS Global Positioning System 

IACETH Institut für Atmosphäre und Klima 

ICR Intelligent character recognition 

IMO Interface de la mensuration officielle

II 

INTERLIS Langage de description des données géographiques 

ISO Organisation internationale de normalisation 

KABO Kantonales Bodenbeobachtungsnetz 

MétéoSuisse Office fédéral de la météorologie et climatologie 

MO Mensuration officielle 

MOLIS Mehrwertsteuer Online Informations - System 

MTP Modèle topographique du paysage 

NABO Nationales Bodenbeobachtungsnetz 

NAPOL Réseau national suisse des mesures du pollen 

NUD Netzwerk Umweltdaten 

OCDE Organisation de coopération et de développement économiques 

OCR Optical character recognition 

OC-TVA Organe consultatif en matière de TVA 

OFAC Office fédéral de l’aviation civile 

OFAG Office fédéral de l’agriculture 

OFAS Office fédéral des assurances sociales 

OFCL Office fédéral des constructions et de la logistique 

OFEC Office fédéral de l’état civil 

OFEV Office fédéral de l’environnement 

OFIT Office fédéral de l’informatique et de la communication 

OFRF Office fédéral chargé du droit du registre foncier et du droit foncier 

OFS Office fédéral de la statistique 

OMM Organisation Météorologique Mondiale 

PC Prestations complémentaires 

PP Prévoyance professionnelle 

SIA Société suisse des ingénieurs et architectes 

SIDIS Système d’information sur les droits à incidence spatiale 

SIG Systèmes d’information géographiques 

SSCRF Société Suisse des Conservateurs du Registre Foncier 

SSIGE Société suisse de l’industrie du Gaz et des Eaux 

SSP Société suisse de pédologie 

SWISS-CABLE Association suisse de réseaux de communication 

swisstopo Office fédéral de topographie 

TVA Taxe sur la valeur ajoutée 

UN United Nations 

VSA Association suisse des professionnels de l’épuration des eaux 

VSS Union des professionnels suisses de la route

Liste des figures 

Fig. 3.1 : Schéma du bien collectif mémoire et des quatre ressources qui lui sont 

théoriquement à l’origine. 

Fig. 4.1.1 : Processus de production des données météorologiques et 

climatologiques, des données source jusqu’à la diffusion des données 

analysées. 

[Librement adapté suivant Christian Häberli, Hintergrundinformationen 

und Situationsbeurteilung für die Erarbeitung der Datenarchitektur, 

version 1.0, 2.05.2005, ill. 6, p. 35]. 

Fig. 4.2.1 : Processus de production des données statistiques, de la récolte des 

données brutes jusqu’à la diffusion des informations statistiques. 

Fig. 4.2.2 : Les organes de la statistique fédérale. 

[Tiré de : site Internet de l’OFS, page 

http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/institutionen/oeffentliche_stati 

stik/bundesstatistik.html, 16.01.07]. 

Fig. 4.2.3 : Représentation schématique du transfert des données dans le Core 

Warehouse et dans le système CODAM. 

Fig. 4.3.1 : Carte synoptique des 105 sites du réseau NABO. 

[Tiré de : Desaules André, Schwab Peter, Keller Armin, Ammann 

Stefan, Paul Jean, Bachmann Hans-Jörg, Polluants inorganiques dans 

les sols suisses et évolutions après 10 ans, Agroscope FAL Reckenholz, 

Station de recherches fédérale en agroécologie et agriculture, Zurich, 

2006]. 

Fig. 4.3.2a: Schématisation du processus de production des données du NABO, de 

la zone d’étude jusqu’aux résultats des analyses. 

[Librement adapté à partir de la fig. 3 à la p. 15 du Manuel Prélèvement 

et préparation d’échantillons de sols pour l’analyse de substances 

polluantes, Manuel de prélèvement sol (OSol), Berne, Office fédéral de 

l’environnement, des forêts et du paysage OFEFP, 2003]. 

Fig. 4.3.2b : Schématisation du processus de production des données du NABO, des 

données de base jusqu’aux publications. 

Fig. 4.3.3 : Structure organisationnelle de l’observation nationale des sols NABO. 

[Tiré de : 

http://www.bafu.admin.ch/boden/00972/00975/index.html?lang=fr, 

Contexte, 27.02 2007]. 

Fig. 4.4.1 : Schéma simplifié du système cadastral en Suisse : la mensuration 

officielle. 

[Tiré et librement adapté de : Manuel sur l’organisation de la 

mensuration officielle, Office fédéral de topographie swisstopo, 

Direction fédérale des mensurations cadastrales, 2002, p. 10, fig. 1]. 

Fig. 4.4.3 : Structuration en huit couches des données de la mensuration officielle 

numériques et des plans du registre foncier. 

[Tiré de : http://www.cadastre.ch/fr/target/layerstructure.html,

II 

31.01.2007]. 

Fig. 4.4.4 : Processus de production des données de la mensuration officielle. 

Fig. 4.5.1: Schéma simplifié du système cadastral en Suisse : le registre foncier. 

[Tiré et librement adapté de : Manuel sur l’organisation de la 

mensuration officielle, Office fédéral de topographie swisstopo, 

Direction fédérale des mensurations cadastrales, 2002, p. 10, fig. 1] 

Fig. 4.6.1 : Représentation schématique d’un système tenu en fonction des familles 

et d’un système organisé par individu, comme c’est le cas pour 

INFOSTAR. 

Fig. 4.6.2 : Schéma simplifié du système de l’état civil. 

Fig. 4.6.3 : Représentation visuelle des périodes que couvrent les registres spéciaux, 

le registre des familles et INFOSTAR. 

Fig. 4.8.1 : Schéma simplifié des principaux groupes d’acteurs de l’AVS. 

Fig. 6.1.1 : Représentation schématique des phases au travers desquelles un type de 

données hypothétique transite au cours de son existence, ainsi que des 

acteurs concernés. 

Fig. 6.1.2 : Représentation schématique des phases au travers desquelles chacun des 

neuf types de données étudiées transite au cours de son existence, ainsi 

que des niveaux d’acteurs concernés. 

Fig. 6.2.1 : Représentation schématique des cercles de régulations caractérisant une 

politique publique durable. 

Fig. 9.1 : Représentation schématique des espaces de régulation de la politique de 

la mémoire.

Liste des tableaux 

Tab. 3.1 : Ressource « langage ». Service nécessaire au processus de construction 

de la mémoire collective : capacité de produire des codes et des 

supports adéquats pour rendre l’information mémorisable. 

Tab. 3.2 : Ressource « raison ». Service nécessaire au processus de construction 

de la mémoire collective : capacité de jugement de ce qui est digne de 

faire partie de la mémoire nationale. 

Tab. 3.3 : Ressource « espace et temps ». Service nécessaire au processus de 

construction de la mémoire collective : capacité de stockage 

Tab. 3.4 : Ressource « espace public ». Service nécessaire au processus de 

construction de la mémoire collective : capacité de mise en valeur et 

accessibilité. 

Tab. 5.2.1 : Tableau comparatif des éléments qui caractérisent les quatre étapes du 

processus de mémorisation selon le domaine étudié. 

Tab. 5.3.1 : Tableau comparatif des éléments qui caractérisent les quatre étapes du 

processus de mémorisation selon le domaine étudié. 

Tab. 6.2.1.1 : Ressource « langage ». Service nécessaire au processus de construction 

de la mémoire collective : capacité de produire des codes et des 

supports adéquats pour rendre l’information mémorisable. 

Tab. 6.2.2.1 : Ressource « raison ». Service nécessaire au processus de construction 

de la mémoire collective : capacité de jugement de ce qui est digne de 

faire partie de la mémoire nationale. 

Tab. 6.2.3.1 : Ressource « espace et temps ». Service nécessaire au processus de 

construction de la mémoire collective : capacité de stockage. 

Tab. 6.2.4.1 : Ressource « espace public ». Service nécessaire au processus de 

construction de la mémoire collective : capacité de mise en valeur et 

accessibilité.

1 Introduction 

La mémoire nationale – bien que nous ayons opté de ne prendre en considération que son 

volet matériel – peut être représentée par n’importe quel type de document, elle se trouve 

donc pour ainsi dire partout. Le choix de désigner une certaine catégorie de documents ou de 

données comme étant partie de la mémoire nationale et de sélectionner par ce biais ce qui doit 

et ce qui ne doit pas être conservé à long terme est, par la force des choses et dans une mesure 

plus ou moins grande, arbitraire. Cependant, comme il s’avère absolument indispensable de 

faire une sélection parmi la masse de documents et d’informations produites et susceptibles 

d’être transmises à travers les décennies, il est nécessaire de se poser la question de savoir 

qu’est-ce qui pourrait constituer cette mémoire helvétique. 

Dans l’Etude de base et dans la première partie de cette Etude principale I nous avons 

étudié un nombre choisi d’institutions oeuvrant à un niveau national et ayant explicitement 

une fonction – au moins partiellement – de conservation patrimoniale (archives, 

bibliothèques, centres de documentation, musées). Ces institutions, au travers de leurs 

responsables et collaborateurs·trices, se caractérisent toutes par une sensibilité et une attention 

marquées pour la réflexion autour du patrimoine national et, par conséquent, de ce qui 

constitue la « mémoire » d’une nation. La grande partie des documents, objets et informations 

qui sont conservés par ces institutions le sont justement parce qu’il a été considéré qu’ils ont 

une valeur patrimoniale et qu’ils méritent d’être conservés à (très) long terme. Il s’est donc 

avéré relativement aisé de réaliser le travail empirique comparatif que nous avons fait dans la 

perspective qui est la nôtre : un document ayant passé à travers les quatre étapes de sélection 

qui caractérisent schématiquement l’aboutissement du processus de mémorisation 2 entre à 

faire partie d’une forme officielle de patrimonialisation au travers de l’institution qui l’a pris 

en charge. 

Néanmoins, il serait justement très limitatif de réduire la mémoire nationale aux seuls 

documents, objets et informations conservés dans des archives, des bibliothèques ou des 

musées. Quelles sont alors les autres types de données qui pourraient être considérées comme 

étant une partie importante de la mémoire nationale et qui sont produites, utilisées et 

conservées par des institutions publiques au niveau national ? Dans l’Etude de base nous 

avions proposé plusieurs pistes possibles, notamment celles d’étudier les documents liés à des 

produits de politiques publiques, les outputs juridiques et les outputs statistiques et 

inventaires 3 . 

Après avoir réalisé quelques entretiens préalables, nous avons pris le parti de nous 

concentrer sur des exemples d’outputs descriptifs, juridiques et financiers (qui ont tous une 

valeur statistique), car nous nous sommes rendu compte qu’ils sont constitués de données qui 

ne rentrent souvent pas dans les processus d’archivage habituels. Nous avons donc décidé de 

modifier notre point de vue et de nous concentrer sur des données qui ne sont pas archivées au 

sens technique du terme, mais qui doivent être conservées à plus ou moins long terme. 

Ce choix a été motivé pour deux raisons : la première est que les Archives fédérales, 

institution officiellement chargée d’archiver à long terme les documents produits par les 

instances fédérales, ont déjà été présentées dans l’Etude de base. Nous considérons donc qu’il 

n’y a pas lieu de se pencher sur les documents soumis à la Loi fédérale sur l'archivage (Lar) 

du 26 juin 1998 (RS 152.1) et à l’Ordonnance relative à la loi fédérale sur l'archivage 

2 Se référer au chapitre « 2 Conception analytique de la Memopolicy » de l’Etude de base, pp. 3-9 en particulier. 

3 Se référer au chapitre « 2.3 Champs d’application » de l’Etude de base, pp. 9 et sv.

2 INTRODUCTION 

(OLAr) du 8 septembre 1999 (RS 152.11) et qui aboutissent à la fin de leur cycle de vie aux 

Archives fédérales. La deuxième raison est que les Archives fédérales connaissent mieux que 

quiconque les processus d’archivage de ce type de documents ; il serait donc redondant de les 

étudier ici. 

Ainsi, cette deuxième partie de l’Etude principale I consacrée à la politique de la 

mémoire nationale se propose de se pencher sur l’analyse de quelques exemples de catégories 

d’informations (surtout sous forme de données informatiques) sans lesquelles une nation ne 

pourrait pas fonctionner et qui sont mal connues, car il s’agit de données dont la durée du 

cycle de vie – et donc leur utilisation de la part des institutions compétentes – peut s’étaler sur 

plusieurs décennies et même sur une durée de temps indéterminée. Leur archivage au sens 

stricte du terme n’est donc pas possible, mais leur conservation à long terme doit être 

garantie. 

Il s’agira ainsi de déterminer à travers des exemples quelles sont ces catégories de 

données, de les désigner, d’essayer de les décrire et d’en déterminer les caractéristiques afin 

d’en avoir un aperçu plus précis. Cette connaissance empirique préalable, outre le fait 

d’élargir la réflexion, permettra de sensibiliser les différents acteurs impliqués au fait que les 

grandes questions liées aux processus d’archivage ou de conservation documentaire à long 

terme sont le commun dénominateur de toutes les institutions et que, en dépit des 

caractéristiques qui différencient les processus en usage dans chacune d’entre elles, des 

similitudes peuvent être mises en relief. Suite à cette prise de conscience de la part des acteurs 

concernés et, si possible, à un échange de compétences entre eux, la prise de décisions dans ce 

domaine pourrait se révéler pour chacun plus aisée. 

En lisant les pages qui suivront, le lecteur devra ainsi tenir compte du fait que, par rapport 

aux chapitres traités précédemment sur la politique de la mémoire nationale, ici la perspective 

d’observation n’est plus la même : on traitera ici du processus de conservation à long terme 

du point de vue du type de données (produites par différents acteurs), et non pas du point de 

vue des institutions.

2 Champs d’application 

Plusieurs types de données ou d’informations nous apparaissent comme étant 

fondamentales pour le fonctionnement d’un Etat, dans le cas présent la Confédération suisse : 

nous avons pris l’option de nous concentrer ici sur des exemples de données d’outputs 

descriptifs, juridiques et financiers. 

Nous utilisons ici le terme d’output au sens d’acte de mise en œuvre d’une politique 

publique. Nous partons donc de l’idée qu’il existe des informations, sous forme de données 

informatisées ou sous forme de documents, qui représentent le produit (au sens de résultat) 

d’une activité administrative de mise en œuvre de politiques publiques. Ce type d’information 

peut posséder différentes formes de valeur, dont les plus utilisées nous paraissent justement 

être la valeur descriptive, juridique et financière. Toutes ces données sont en outre utilisées à 

des fins de statistiques. 

Les données que nous définissons comme étant descriptives sont constituées 

essentiellement d’informations découlant de mesures et d’observations : elles constituent le 

produit de politiques publiques déjà existantes et permettent en même temps d’anticiper et de 

concevoir des politiques publiques futures suivant les variations que le milieu qu’elles 

observent et décrivent subit. Les exemples que nous avons choisis, toujours au niveau fédéral, 

pour illustrer cette catégorie de données sont les suivants : 

• données météorologiques et climatologiques 

• données statistiques 

• données d’observation environnementale (sol) 

Les données d’ordre juridiques sont par contre individuelles, personnalisées et 

constitutives pour l’existence de droit. Les données qui seront étudiées sont des exemples de 

données juridique de nature spatiale (deux premiers exemples) et personnelle (trois exemples 

suivants) : 

• données de la mensuration officielle 

• données du registre foncier 

• données de l’état civil 

• données du casier judiciaire 

• données des assurances sociales (AVS) 

Enfin, nous avons pris un exemple de données qui ont essentiellement un caractère 

financier : 

• données de la taxe sur la valeur ajoutée 

Ces groupes de données, ou d’informations, sont produits par plusieurs groupes d’acteurs 

se situant à niveaux administratifs, mais leur surveillance est attribuée au niveau fédéral à des 

administrations ou organes déterminés. Des entretiens effectués avec des personnes travaillant 

dans ces institutions de centralisation fédérales ont constitué la porte d’entrée pour étudier ces 

données sans devoir interviewer chaque groupe d’acteur concerné dans la production de ces 

informations. Les personnes qui se sont engagées pour ces entretiens ont ensuite relu et validé 

les chapitres rédigés ; ce travail a donc impliqué de leur part un engagement en termes de 

temps et d’effort que nous avons tout particulièrement apprécié. Nous tenons à les remercier

4 CHAMPS D’APPLICATION 

pour cet effort. D’autres institutions ont été sollicitées mais n’ont pas pu accepter la demande 

d’entretien, essentiellement pour des raisons de temps et de charge de travail 4 . 

Cette nouvelle étape de l’étude nous rapproche de plus en plus des supports informatiques 

et aux banques de données. Comme il s’agit en effet de données actuellement en utilisation et 

non pas de documents déjà archivés, le papier est de moins en moins utilisé dans la réalisation 

courante des tâches dans l’administration fédérale. La numérisation des informations 

produites à l’origine sur papier et la production sous forme informatique des données permet 

de mieux les partager et de mieux les faire circuler. De plus, il s’agit de plus en plus de 

données sous forme de textes écrits, d’images et de sons. La distinction entre catégories de 

produits et de supports devient donc très rapidement caduque. 

Comme nous le verrons tout au long de l’étude empirique, les questions liées à 

l’archivage des données informatiques si diverses et nombreuses sont encore à résoudre, les 

Archives fédérales travaillent d’ailleurs actuellement à la recherche de solutions. 

4 Il s’agit de l’Office fédéral du registre du commerce et de l’Institut fédéral de la propriété intellectuelle (IPI).

3 Eléments conceptuels complémentaires 

Nous avions présenté au début de l’Etude de base le concept analytique qui soutient notre 

représentation théorique de la politique de la mémoire et la structure des chapitres d’analyse 

empirique. Ce concept était représenté par un schéma résumant le processus de production de 

la mémoire (comprise dans son acception physique) ainsi que les prestations collectives 

nécessaires à son existence 5 . Le schéma montrait comment le processus de production de la 

mémoire au niveau de l’action des opérateurs du secteur se caractérise par des opérations de 

choix successives qui interviennent le long du processus de traitement des documents, de la 

création d’une masse indéterminée d’informations jusqu’à la mise à disposition du public 

d’un document donné. Nous avions montré également que les quatre sélections qui 

caractérisent ce processus ne sont réalisables que dans la mesure où l’on dispose d’un nombre 

correspondant de capacités déterminées (ou prestations) qui devraient être gérées par des 

régulateurs afin d’en assurer la subsistance et de garantir la qualité du déroulement de tout le 

processus. 

Dans les entretiens menés jusque là, ce cadre analytique a été opératif et structurant. Il a 

permis de mettre en relief un certain nombre d’aspects intéressants d’une manière 

comparative. Aussi, les personnes interviewées suivant cette structure théorique ont souvent 

été amenées à réfléchir au fonctionnement de l’institution dans laquelle elles travaillent 

suivant un regard qui leur était inhabituel, à prendre du recul et à se poser des questions 

d’ordre général. 

Néanmoins, il nous est apparu que, avec l’entrée en jeu des nouveaux supports 

informatiques, les étapes qui mènent de la création de l’information jusqu’à la mise à 

disposition du public d’un document donné se complexifient davantage et poursuivent un 

chemin de moins en mois linéaire. Certains aspects, pratiquement absents dans les processus 

d’archivage traditionnels, prennent du ressort et deviennent fondamentaux. Ainsi, dans la 

suite de nos réflexions théoriques, nous nous sommes demandé comment il était possible de 

compléter le cadre conceptuel afin de tenir compte de ces nouveaux éléments. Nous avons 

pris l’option d’appliquer les concepts de ressources et de durabilité, traditionnellement 

utilisés dans le domaine des politiques environnementales, à celui de la gestion de la mémoire 

nationale. 

Les quatre capacités (capacité de production de supports, capacité de jugement, capacité 

de stockage, capacité de mise en valeur appropriée) nécessaires à gérer la production de la 

mémoire nationale peuvent être considérées comme des services fournis par des ressources en 

partie matérielles et en partie immatérielles. Si le régulateur veut veiller à ce que ces quatre 

capacités soient toujours actives, il doit également s’assurer que la reproduction et par là 

même l’existence des ressources de base soient garanties. Nous avons pour le moment appelé 

ces quatre ressources « langage », « raison », « espace & temps », « espace public ». Ce 

concept est néanmoins encore à développer et subira certainement encore des changements. 

Les quatre ressources 6 , schématisées dans la figure 3.1 ci-dessous, peuvent être définies 

comme suit : 

5 Se référer à la Fig. 1 de l’Etude de base, p. 2. 

6 Se référer à Peter Knoepfel/Mirta Olgiati, "National Memory Building Processes: the Emergence of 

Institutional Regimes for collective resources in the field of Sustainable Management of the Documentary 

Heritage", Paper for the International Association for the Study of Common Property Europe Regional Meeting 

(Brescia – Italy – March 23-25, 2006), February 2006. [http://iascpeurope.eco.unibs.it/]

6 ELEMENTS CONCEPTUELS COMPLEMENTAIRES 

(1) le « langage » est la ressource permettant la mémorisabilité des documents ou 

des informations, au sens de la capacité d’une société à produire des codes et 

des supports adéquats pour fixer une information ; 

(2) la « raison » est la ressource qui produit la capacité de juger si un document 

est digne ou non d’être mémorisé ; 

(3) l’« espace & temps » est la ressource responsable de la capacité de stocker 

des documents ou des données ; 

(4) l’« espace public » est la ressource capable de permettre la mise à disposition 

et la valorisation des documents et des informations aux utilisateurs 

intéressés. 

Producteurs 

Capacité de 

production 

de supports 

prestations 

Données 

Ressource 

« langage » 

T 

Filtre 

« Mémorisabilité 

» 

Ressource 

«raison» 


jugement 

Données 

mémorisables 

Dignité à la 

mémorisation 

Ressource 

« espace & temps » 


stockage 

Données à 

mémoriser 

Mémorisation 

réelle 

Données 

mémorisées 

Ressource 

« espace public » 

Données 

accessibles 

Accessibilité 

au public 


mise en valeur 

Fig. 3.1 : Schéma du bien collectif mémoire et des quatre ressources qui lui sont 

théoriquement à l’origine. 

La prise en considération d’une perspective axée sur les ressources nous permet 

d’englober dans notre analyse l’approche des régimes institutionnels 7 . Ceci nous permet de 

prendre en considération dans la réflexion des groupes d’acteurs, des éléments et des 

régulations qui ne sont pas directement en lien avec les politiques substantielles qui régissent 

les domaines analysés. Ces aspects complémentaires que l’approche des régimes 

institutionnels – couplée avec les concepts tirés de l’analyse des politiques publiques que nous 

avons utilisés jusqu’ici – permet de mettre en évidence sont essentiellement trois : 

7 Se référer à Peter Knoepfel, Ingrid Kissling-Näf, Frédéric Varone (éds.), Institutionelle Regime für natürliche 

Ressourcen: Boden, Wasser und Wald im Vergleich – Régimes institutionnels de ressources naturelles: analyse 

comparée du sol, de l’eau et de la forêt, Bâle: Helbing & Lichtenhahn (série Ecologie & Société, vol. 17), 2001 ; 

Peter Knoepfel, Ingrid Kissling-Näf, Frédéric Varone (éds.), Institutionelle Ressourcenregime in Aktion 

(Régimes institutionnels de ressources naturelles en action), Bâle: Helbing & Lichtenhahn (série Ecologie & 

Société, vol. 19), 2003. 

Utilisateurs

ELEMENTS CONCEPTUELS COMPLEMENTAIRES 7 

• les différents services que la ressource concernée fournit pour produire la capacité 

correspondante, nécessaire à la construction des processus de la mémoire collective ; 

• les rivalités d’usage (plus ou moins exclusives) potentielles ou effectives entre ces 

services nécessaires et d’autres services dérivant de la même ressource et 

susceptibles d’entraver la mise à disposition des services utilisés pour les processus 

de construction de la mémoire collective ; 

• certaines régulations déjà existantes ou alors imaginables permettant de gérer les 

rivalités mentionnées en créant ou en modifiant par exemple les droits de propriété 

susceptibles d’atténuer ou de maîtriser les rivalités et de garantir la capacité de 

reproduction de la ressource en question. 

L’idée qui soutient cette nouvelle perspective est que, pour créer une bonne régulation de 

la mémoire à travers une nouvelle politique publique, il n’est pas suffisant de se limiter aux 

capacités (ou prestations) nécessaires aux quatre étapes de mémorisation que nous avons 

mises en lumière. Ces capacités sont générées par des ressources qui –comme pour les 

ressources naturelles – ne doivent pas faire l’objet d’une sur ou sous exploitation. Ces 

ressources ne servent pas uniquement les capacités que permettent de générer (et gérer) le 

processus de production du bien collectif que nous avons appelé mémoire, elles servent 

également à de nombreux autres processus. C’est pourquoi les capacités qu’elles génèrent 

sont de plus en plus exploitées et peuvent entrer en conflit et générer des rivalités d’utilisation 

avec d’autres prestations. 

Dans les sous chapitres qui suivent, nous nous efforçons de montrer sous forme de 

tableaux des exemples de facteurs à considérer parmi les éléments individuels de la ressource, 

les potentielles ou effectives rivalités d’usage et, enfin, les possibles régulations 

envisageables. 

Ces tableaux constituent une première réflexion autour de ces éléments et ne se réfèrent 

pas en particulier aux chapitres d’analyse empirique qui suivront plus loin. Ils se fixent 

comme but de donner des pistes et des idées éventuellement à développer 8 . 

3.1 Ressource « langage » 

Le terme de langage au sens où nous l’entendons recouvre tout type de signe (écriture, 

son, mouvement, peinture, etc.) qui rend un message compréhensible à deux individus qui 

désirent communiquer. Ce signe doit pouvoir être fixé sur un support physique qui permet sa 

reproduction dans le temps et dans l’espace. Sa régulation concerne d’une part la structure et 

la construction des codes qui le composent et, d’autre part, les caractéristiques physiques du 

support. Les droits d’usage affectent donc aussi l’utilisation de codes et/ou des supports. 

8 Se référer à Peter Knoepfel/Mirta Olgiati, 2006, op. cit.


Tab. 3.1 : Ressource « langage ». Service nécessaire au processus de construction de la 

mémoire collective : capacité de produire des codes et des supports adéquats pour 

rendre l’information mémorisable. 

Service nécessaire au 

processus de 

construction d’une 

mémoire nationale 

Elément 1 

Continuité dans le temps 

(perpétuité) 

Elément 2 

Reproductibilité dans le 

temps et dans l’espace 

Elément 3 

Universalité 

Elément 4 

Transférabilité (coûts 

d’interaction limités) 

Rivalités d’usage (plus ou 

moins grandes) 

• Destruction/modification de 

langages existants, codes ou 

supports 

• arrivée de langages, codes ou 

supports nouveaux 

• Destruction de codes et de 

langages informatiques 

• reproductibilité restreinte 

• etc. 

• Utilisation de langages-club 

(par ex. les SMS) 

• langages techniques 

• hiéroglyphes 

incompréhensibles 

• etc. 

3.2 Ressource « raison » 

• Langages non traduisibles 

(espaces linguistiques fermés) 

Régulations des droits d’usage 

(droits de propriétés / politiques publiques) 

• Licences (pour langages) informatiques 

• propriété intellectuelle de textes, objets 

d’art, etc. 

• interdiction de destruction 

• droit de l’homme d’utiliser sa langue 

maternelle 

• interdiction d’utiliser n’importe quelle 

langue maternelle, etc. 

• Record management (archives), obligation 

d’utiliser les documents et supports officiels 

• régulation ISBN 

• obligation de dépôt légal 

• etc. 

• Propriété intellectuelle (y compris le droit de 

détruire un support) 

• droits de copie (reproduction limitée, 

contrôlée) 

• droits d’utilisation des équipements 

• etc. 

• droits de propriété de mots clés, codes, 

secrets, etc. 

• autres droits de propriété intellectuelle sur 

des données personnelles 

• accès public aux d’informations 

administratives (Loi sur la transparence) 

• interdictions de publier 

• accès libre à des régulations de 

l’information 

• etc. 

• Régulation des droits d’usage de 

dictionnaires, interdictions de traduire 

• protectionnisme linguistique 

• senseurs qui permettent de détecter les 

traductions 

• règles de traduction, obligations 

La ressource « raison » permet de disposer des connaissances nécessaires à la capacité de 

juger si un document est digne ou non d’être mémorisé ; cette ressource renvoie à de plus en 

plus de prestations différentes, car la multiplication des supports et de la production 

d’informations requiert une telle différenciation des savoirs, qu’elle se trouve difficilement 

dans un même groupe d’acteurs. Cette ressource permet d’identifier les différents savoirs (ou 

valeurs) nécessaires à estimer la valeur archivistique ou conservative d’une information ou 

d’un document.


Tab. 3.2 : Ressource « raison ». Service nécessaire au processus de construction de la mémoire 

collective : capacité de jugement de ce qui est digne de faire partie de la mémoire 






Elément 1 

Valeurs généralement 

partagées (sens commun) 

dans le domaine de 

l’esthétique (jugement de 

la valeur esth. d’un doc.) 

Elément 2 



dans le domaine de la 

justice (jugement de la 

valeur légale d’un 

document) 

Elément 3 




l’histoire (jugement de la 

valeur historique d’un 

document) 

Elément 4 




science (jugement de la 

valeur scientifique d’un 

document) 

Elément 5 




culture (jugement de la 

valeur culturelle d’un 

document) 

Elément 6 




vérité (jugement de la 

véracité d’un document) 



Argumentations en faveur de la 

« laideur » 

Argumentations pour interdire / 

détruire des documents légaux 

Argumentations sur l’absence de 

valeur historique d’un document 

Argumentations pour dénigrer la 

valeur scientifique d’un 

document 

Argumentations contre la valeur 

culturelle d’un document 

Argumentations contre la 

véracité d’un document 



• Interdiction de collectionner un art laid, de 

porter des habits laids, etc. (Entartete Kunst) 

• protection des droits d’usage de la laideur 

• votations populaires sur 

l’acquisition/destruction d’objets d’art 

• etc. 

• Droits d’usage individuels sur des 

documents légaux personnels 

• ordre de destruction de registres officiels 

(par exemple : registres fonciers, registres 

électoraux, etc.) 

• interdiction des droits d’usage de documents 

légaux 

• régulation de l’obligation de conserver des 

archives dans le secteur public et privé 

• Garantie des droits d’usage sur l’histoire 

collective et individuelle 

• droits d’usage sur l’histoire, interdiction de 

falsification historique, campagnes d’oubli 

historique ("Ley del Punto final") 

• reconnaissance des droits d’usages sur 

l’histoire 

• reconstruction de périodes historiques 

controverses 

• Droits d’usage de méthodes scientifiques (le 

droit de s’y référer) 

• doits d’usage de participer à des débats 

scientifiques ouverts (y compris le droit de 

refuser) 

• droits de propriété intellectuelle sur des 

cadres conceptuels, des modèles, etc. (par 

exemple, les brevets, etc.) 

• interdiction des recherches (par exemple 

dans le domaine des génomes humains, etc.) 

• Droit d’usage des traditions culturelles et 

éventuelle restriction de ces droits 

• interdiction de cultures indigènes 

• politiques de promotion culturelle 

• Droits d’usages de la justice (Recht auf den 

Richter) 

• droits d’usage de la vérité (par exemple, 

dans les mains des juges) 

• droit de participer à la production de la 

vérité, de critiquer et de questionner la vérité






Elément 7 




l’éthique (jugement de la 

valeur éthique d’un 

document) 



Argumentations pour réduire la 

valeur éthique d’un document 

3.3 Ressource « espace & temps » 



• Droits (plus ou moins exclusif) de participer 

à des commissions d’éthique, à des 

jugements éthiques, etc. 

• droits d’usage de codes éthiques (droit de 

s’y référer) 

• régulations de chartes éthiques 

professionnelles 

• etc. 

La capacité de stockage d’un document ou d’une donnée peut être considérée comme un 

bien privé ou comme un club good ; elle devient un bien commun si elle est possédée et gérée 

par les opérateurs de la construction d’une mémoire publique, qui ne recherchent pas 

l’exclusion politique des utilisateurs intéressés à l’accès des informations stockées. Il ne faut 

pas oublier que le manque de capacités de stockage est l’un des déclencheurs de la remise en 

question des processus actuels de construction de la mémoire. Cette capacité, qui dérive de la 

ressource que nous avons appelée « espace & temps » est très importante, car elle peut avoir 

une influence directe – dans le sens qu’elle en affecte l’utilisation – sur la ressource 

« raison » : le manque de temps ou de place peut en effet faire varier les choix quant à ce qui 

est digne d’être mémorisé (en les rendant plus ou moins sélectifs). En outre, cette ressource 

est clairement man made et sa reproduction ou extension dépend directement des décisions 

politiques. 

Tab. 3.3 : Ressource « espace et temps ». Service nécessaire au processus de construction de la 

mémoire collective : capacité de stockage. 





Elément 1 

Capacité de stockage en 

fonction des catégories 

de supports (livres, 

supports audio, objets, 

documents légaux, etc.) 

Elément 2 

Capacités particulières 

de conservation pour les 

documents prioritaires 

(par ex. : peintures, 

documents historiques, 

conditions de 

conservation 

particulières) 



Stockage de toutes les autres 

catégories de supports (affectés 

par le privilège) 

Extension des services à des 

documents non prioritaires (non 

privilégiés) 



• Système de quota suivant la cat. de support 

• privilèges explicites pour une catégorie de 

support 

• extension des capacités de 

stockage/réduction des doublettes par une 

meilleure coordination 

• droits d’usage (publics ou privés) des 

capacités de stockage négociables 

• droits de propriété sur les bâtiments 

• possibilité d’hériter des droits sur les 

capacités de stockage pour des producteurs 

de documents spécifiques 

• droits de partage dans les mains des futurs 

utilisateurs pour l’attribution des capacités 

• déclassement et désherbage au détriment des 

droits d’usage de catégories jusqu’ici non 

privilégiées (« expropriation »)






Elément 3 

Capacités 

d’inventorisation 

(ressources humaines) 

Elément 4 

Capacités de 

conservation 

(restauration, besoins de 

réhabilitation et 

compétences) 

Elément 5 

Capacités de préarchiver 

(stockage 

provisoire avant de 

dresser les inventaires) 

Elément 6 

Capacités de stockage 

physique (surfaces, 

place, hard discs, etc.) 

Elément 7 

Autres utilisations des 

surfaces (enseignement, 

conférences, boutiques, 

cafétéria, etc.) 

Elément 8 

D’autres éléments 

(externes) du service 

(par exemple : droits sur 

le bâtiment, 

approvisionnement 

électrique, fonctions 

urbaines, monuments 

historiques, etc.) 



Augmentation de toutes les 

autres capacités au détriment du 

budget pour le personnel 

Tous les autres éléments de ce 

service (sans augmenter le 

budget) 

Tous les autres éléments 

Privilèges en faveur des droits 

d’usage des capacités 

Tous les autres éléments 

Potentiellement tous les autres 

éléments (exclusion des 

capacités pour d’éventuelles 

modifications ou extensions, 

mesures d’épargne énergétique, 

utilisations sociales de bâtiment, 

etc.) 

3.4 Ressource « espace public » 



• Régulation du marché du travail pour les 

employés civils, comme le droit à une place 

de travail 

• introduction de nouvelles techniques 

d’inventorisation (nécessitant de nouvelles 

qualifications d’une partie plus ou moins 

grande du personnel) 

• standards et régulations (professionnelles, 

internationales) pour l’inventorisation 

• Régulation des techniques de conservation 

• droit des producteurs de documents de 

restaurer ou non leurs œuvres 

• propriété intellectuelle attribuée aux 

producteurs 

• règles prioritaires pour documents 

spécifiques 

• régulations sur les conditions de 

conservation (température, humidité, etc.) 

• Régulations des obligations d’accepter 

automatiquement des documents spécifiques 

(liste d’attente) 

• Droits d’usage de capacités privilégiées 

• régulations des compressions techniques 

• (Attribution, modification) des droits 

d’usage pour des associations de soutien, 

clubs, universités ou magasins 

• Droits d’usage pour le public des 

monuments historiques : interdictions de 

destruction ou de modification 

• licences pour le stockage/l’inventorisation 

de programmes informatiques, etc. 

L’« espace public » produit des services vitaux pour tous les acteurs des sociétés 

démocratiques ouvertes. Il s’agit d’une ressource très dynamique, dont les services peuvent


nourrir ou gêner les autres ressources en jeu (par exemple modifier les codes de 

communication électroniques, modifier les connaissances nécessaires à juger de ce qui doit 

être transmis, etc.). Ils peuvent être menacés de privatisation ou d’utilisation monopolisante 

les documents, les données, les informations ; elle peut exclure ou favoriser l’accès à des 

groupes spécifiques d’acteurs. Ces phénomènes sont aujourd’hui quotidiennement visibles, il 

existe en effet des processus d’appropriation ou de création de droits d’utilisation de l’espace 

public (sous ses différentes formes, physique ou virtuelle) plus ou moins exclusifs (par 

exemple l’accès à Internet, aux médias, aux télécommunications, à la culture). 

L’accessibilité plus ou moins amplement garantie est une caractéristique importante pour 

tout le processus de construction de la mémoire (stockage d’informations mémorisables et 

d’intérêt public, qui méritent de figurer dans une mémoire collective). Comme nous pourrons 

le constater dans la partie empirique de cette étude, il convient de noter en outre que ce 

postulat affecte également d’autres types d’informations d’importance publique, mais qui ne 

figurent pas dans la mémoire nationale. 

Tab. 3.4 : Ressource « espace public ». Service nécessaire au processus de construction de la 

mémoire collective : capacité de mise en valeur et accessibilité. 





Elément 1 

Accessibilité physique 

(archives, bibliothèques, 

musées) 

Elément 2 

Accessibilité virtuelle 

(Internet) 

Elément 3 

Possibilité d’utilisation: 

documents secrets 

Elément 4 


reproduction 



• Surexploitation homogène 

par le même groupe 

d’usagers : utilisations 

massives et simultanées 

• rivalités d’usage hétérogènes 

par différents groupes 

d’usages : horaires 

d’ouverture, manque de 

places de lecture 

• etc. 

• Rivalités d’usage homogènes: 

surexploitation des accès 

Internet (arrivée massive) 

• rivalités d’usage hétérogènes: 

limitations (temp.) de l’accès 

Internet à certains doc. 

• Vol de documents secrets 

• piratage sur ordinateur 

• etc. 

Reproduction de documents pour 

lesquels la reproduction est 

interdite 



• Vente (temporelle) des droits d’usage 

• limitations suivant un quota global 

• régulations de l’accès 

• limitation du temps pour les visiteurs 

• politiques publiques concernant les heures 

d’ouverture 

• services de prêt 

• obligation de déposer des garanties de la 

part des acteurs utilisateurs 

• interdiction particulière d’accès à certains 

groupes d’utilisateurs (par exemple : les 

enfants, etc.) 

• etc. 

• Accessibilité payante 

• limitation temporelle des droits d’usage 

• codes d’accès particuliers 

• interdiction particulière d’accès à certains 

groupes d’acteurs utilisateurs (par exemple : 

les enfants, etc.) 

• Droits d’usage (temporaires) à des 

documents inaccessibles pour des individus 

affectés par l’information (secret concernant 

les données personnelles) 

• droits d’accès particuliers pour des acteurs 

spécifiques à des documents secrets 

• ouverture des droits d’accès suite à une 

décision judiciaire 

• sanctions pénales pour utilisations abusives 

• Droits de reproduction pour certains groupes 

d’utilisateurs 

• régulations des taxes de reproduction, etc. 

• régulations des droits de propriété 

intellectuelles dans les mains des 

producteurs, etc. 

• interdictions de reproduction






Elément 5 


exploitation économique 

Elément 6 


modification 



Rivalités homogènes: 

exploitation économique (par 

exemple : brevets) par des 

personnes non autorisées 

Modification de documents 

(destruction, dommage, 

changements substantiels 

illicites, falsification) 



• Droits d’usage (plus ou moins exclusifs) 

garantis par les brevets 

• Régulation des droits d’usage des brevets 

• interdiction d’exploitation économique 

• tous les types de régulations du commerce 

(internationales) 

• Tous les types d’interdiction de modification 

dans l’intérêt de la protection des droits 

intellectuels pour les auteurs, la vérité 

historique, etc. 

• Persécution pénale 

• Obligation de donner des garanties

4 Analyse d’exemples choisis 

Afin d’étudier empiriquement les groupes de données qui seront présentés dans les 

chapitres suivants il a été fait usage du questionnaire Memopolicy (Annexe) en l’adaptant 

néanmoins à la nouvelle perspective étudiée, axée sur la conservation de données et non plus 

sur des institutions d’archivage. 

Ainsi, l’organisation des chapitres de cette partie de l’étude a été modifiée et suivra 

désormais le schéma que voici : la première partie, intitulée Présentation des données, 

s’occupera tout d’abord de justifier le choix des données à étudier ; elle décrira ensuite leur 

contenu substantiel et leurs caractéristiques, montrera leur évolution et accroissement dans le 

temps ; elle abordera la question des supports (type de supports sur lesquels les données sont 

fixées, gestion des supports, problèmes et changements) ; elle décrira le fonctionnement, 

l’organisation, les devoirs de ou des organe(s) de production, de compétence ou de (haute) 

surveillance qui s’occupe(nt) des données en question ; elle expliquera quelles sont les bases 

légales qui concernent le fonctionnement de ou des organe(s) en question d’une part et la 

conservation à long terme ou l’archivage des données d’autre part ; enfin, elle donnera les 

informations disponibles concernant les coûts liés à la conservation des données. La deuxième 

partie de chaque chapitre, intitulée Etude du processus de mémorisation, s’occupera de 

décrire ce processus suivant les quatre étapes du modèle déjà exploité dans les chapitres 

précédents. La troisième et dernière partie, Commentaires, s’occupera de mettre en relief les 

points essentiels que chaque chapitre aura permis de mettre en exergue. 

Nos démarches n’ont pas permis, dans cette première partie de l’étude, d’analyser 

précisément les régulations des quatre ressources présentées dans le chapitre précédent. En 

effet, cette régulation se fait dans beaucoup de cas à l’extérieur des groupes d’acteurs 

interrogés. L’analyse sera par conséquent reprise ultérieurement à partir des traces empiriques 

présentes dans le matériel empirique récolté. 

Il est en outre à souligner que dans cette nouvelle perspective d’étude, par rapport aux 

chapitres développés dans l’Etude de base, les informations obtenues pendant les entretiens 

acquièrent une importance beaucoup plus centrale : il n’existe en effet que très peu de 

documents écrits qui permettent de comprendre et compléter les informations orales obtenues 

sur le processus de conservation des données.

4.1 Données météorologiques et climatologiques 

[Etat en mars 07] 

En Suisse, l’institution responsable de l’observation du temps présent, d’établir les 

prévisions et d’avertir les organes d’intervention et la population en cas de danger est l’Office 

fédéral de météorologie et de climatologie MétéoSuisse, fondé en 1881. 

Outre les documents et les actes produits à travers le fonctionnement administratif de 

l’institution (Verwaltungsakten) et ceux concernant le personnel (Personalakten) – archivés 

suivant les prescriptions dictées par la Loi fédérale sur l’archivage 9 – une importante masse 

de données (et de documents) concernant la météorologie et la climatologie est produite par 

les activités de MétéoSuisse. Ces données sont principalement constituées de relevés 

(Messwerte) se situant à différents degrés de traitement suivant l’avancement de leur 

exploitation, c’est-à-dire de leur collecte jusqu’à leur analyse et publication. 

En dépit de l’importance économique, sociale et politique de ce type d’informations, la 

connaissance de leurs caractéristiques du point de vue de la conservation à long terme est à ce 

jour encore partielle. Le chapitre qui suit leur sera par conséquent consacré. 

4.1.1 Présentation des données 

4.1.1.1 Choix des données à étudier 

Les données météorologiques et climatologiques dont MétéoSuisse s’occupe de récolter – 

en partie également au travers d’autres acteurs, comme nous le verrons plus loin – permettent 

d’observer les phénomènes météorologiques 24 heures sur 24, d’établir les prévisions et 

d’avertir les organes d’intervention et la population à l’approche d’intempéries, de fortes 

précipitations, d’orages ou de vagues de chaleur. De plus, elles permettent de fournir des 

prévisions qui répondent à des besoins et des demandes spécifiques, ainsi que des prestations 

détaillées. Ces données permettent également à plus long terme d’étudier et de mieux 

comprendre des phénomènes météorologiques et climatologiques propres à l’espace alpin et 

d’entretenir des échanges d’informations avec les pays voisins. 

La récolte et le traitement de ces données permettent à MétéoSuisse d’accomplir des 

tâches importantes au service de la population en général, mais aussi de l’Etat et de 

l’économie privée. En effet, un nombre très élevé d’acteurs publics et privés ont besoin 

d’informations météorologiques spécifiques : dans le domaine public, il s’agit par exemple 

des services en charge des politiques de transports, des services de protection de la 

population, des services d’entretien des routes, de l’armée, etc. ; dans le domaine privé, il 

s’agit par exemple des assurances, de l’industrie agricole et des centrales électriques. Deux 

autres groupes d’acteurs, qui peuvent être publics ou privés, sont les médias (télévisions, 

radios, presse) et l’aviation (civile, militaire, privée). 

Les relevés et les données récoltées et produites par MétéoSuisse constituent en somme 

des informations indispensables au bon fonctionnement de notre pays. Elles servent un très 

grand nombre d’acteurs et d’individus et ont un impact social, économique et politique 

considérable. Il serait en effet inimaginable à l’heure actuelle de renoncer à ce type 

d’informations, qui sont indispensables depuis des décennies, mais dont le processus de 

production et de mémorisation à long terme n’est pas très bien connu : ces données sont 

9 Loi fédérale sur l’archivage (LAr) du 26 juin 1998, RS 152.1.

18 DONNEES METEOROLOGIQUES ET CLIMATOLOGIQUES 

stockées et conservées sur des supports informatiques et la question de savoir comment au 

juste les archiver reste toujours ouverte et nous sommes actuellement dans une phase de 

réflexion. 

4.1.1.2 Contenu 

Les données météorologiques et climatologiques récoltées sont utilisables seulement si 

elles sont accompagnées d’un minimum d’informations les concernant. Pour caractériser le 

contenu des données que MétéoSuisse produit et conserve à long terme, il convient donc de 

tenir compte de la distinction existante entre deux types de données : 

(1) les relevés météorologiques et climatologiques au sens large du terme 

(Messwerte), récoltées par MétéoSuisse ainsi que toutes les données et 

informations qui en découlent (données épurées, agrégées, analysées, 

interprétées), y compris la surveillance de la couche d’ozone, des indices UV, 

de la radioactivité et de la transmission des pollens. De plus, l’institution 

échange, utilise et conserve des données qui sont récoltées par d’autres 

acteurs publics ou privés, travaillant au niveau international, national, 

cantonal ou régional. Des relevés, qui concernent des domaines proches de la 

météorologie, sont sous la responsabilité d’autres institutions et ne se trouvent 

par conséquent pas chez MétéoSuisse : il s’agit notamment des domaines des 

prévisions des avalanches et de la surveillance de la pollution de l’air. 

(2) Les données contextuelles (Kontextdaten) ou métadonnées, qui permettent de 

donner un sens aux relevés ; ces derniers ne peuvent en effet pas être utilisés, 

interprétés et analysés s’ils ne sont pas accompagnés d’un certain nombre 

d’informations, comme par exemple le nom de l’observateur ou de l’appareil 

qui a fait le relevé, le lieu, la date, l’heure, l’instrument de mesure utilisé, les 

conditions ambiantes, etc. 

Ces deux groupes d’informations constituent le matériel sur la base duquel toutes les 

activités de MétéoSuisse se fondent. Il ne s’agit pas d’un ensemble de données d’une même 

nature, mais du résultat d’un processus de traitement des données qui se réalise par couches 

successives. La valeur, le contenu et l’accessibilité des différentes couches de données 

diffèrent donc suivant l’étape de traitement à laquelle on se situe. 

Le schéma ci-dessous (figure 4.1.1) 10 représente les principales couches de données 

(niveaux de données : des données source jusqu’aux données du niveau 5) et les différentes 

étapes de traitement auxquelles elles sont soumises (de l’étape A à l’étape E) qui peuvent être 

mises en évidence dans le processus de production d’informations à caractère météorologique 

et climatologique. Cette schématisation montre à quel point le processus de transformation 

des données ainsi que leur conservation et mise à disposition entre une étape et l’autre est 

complexe, car il se déroule dans le temps suivant plusieurs phases de traitement. Ces 

transformations, d’ordre technique, sont réalisées quotidiennement par les 

collaborateurs·trices de l’institution et se déroulent par conséquent suivant un processus 

bottom up. Il est relativement difficile de décrire ces processus complexes de manière 

linéaire ; néanmoins, dans une démarche de conservation à long terme des données – et 

encore plus dans une perspective d’archivage – il est indispensable de les connaître pour se 

rendre compte que la conservation de ces informations doit se faire par couches et doit 

10 Ce schéma et les explications qui lui sont associées se fondent sur un document interne rédigé par Christian 

Häberli, Hintergrundinformationen und Situationsbeurteilung für die Erarbeitung der Detenarchitektur, version 

1.0 du 2.05.2005.

DONNEES METEOROLOGIQUES ET CLIMATOLOGIQUES 19 

pouvoir être retracée à des décennies d’intervalle, puisque ces données nécessitent d’être 

recalculées périodiquement. 

Réseau de 

mesure, 

stations de 

relevage 

Données 

source, 

sensorielles, 

décentralisées 

Simulations, 

premières 

corrections 

Etape 

A 

Données 

externes 

Provenance 

externe des 

relevés 

Niveau 1 

Données 

brutes, 

en unités 

physiques 

Raw Data 

Repository 

Calibration, 

Ier contrôle de qualité, 

regroupement 

dans des systèmes 

de récolte 

Etape 

B 

Données qui ne peuvent pas être distribuées 

Centralisation DWH, 

IIe contrôle de qualité, 

agrégation, calcul des 

valeurs dérivées, 

propagation dans 

bases de données 

analytiques 

Niveau 2 

Données 

brutes, 

centralisées, 

uniformisées 

Data 

Warehouse 

System 

Etape 

C 

Niveau 3 

Données 

agrégées 

prêtes pour 

analyse 

Bases 

de données 

analytiques 

Contrôle consistance 

temporelle et spatiale 

des données, 

résolution des erreurs, 

historicisation du 

traitement 

Etape 

D 

Données de commande 

Logiciels de distribution 

Niveau 4 

Données 

analysées 

Logiciels de préparation, agrégation et calcul des données 

Homogénéisation, 

données contextuelles 

Etape 

E 

Niveau 5 

Données 

analysées et 

contextualisées 

Données qui peuvent être distribuées 

Fig. 4.1.1 : Processus de production des données météorologiques et climatologiques, des 

données source jusqu’à la diffusion des données analysées. [Librement adapté suivant 

Christian Häberli, Hintergrundinformationen und Situationsbeurteilung für die 

Erarbeitung der Datenarchitektur, version 1.0, 2.05.2005, ill. 6, p. 35] 

Les différentes couches de données représentées, ainsi que les étapes de transformation 

qu’elles subissent, peuvent être décrites comme suit : 

Données 

source : 

Clients 

MétéoSuisse récolte ces données grâce à un réseau de mesures couvrant 

l’ensemble du territoire suisse, aux images radar, aux ballons-sondes, aux 

satellites et à l’observation directe au sol. 

Etape A : Les données source, sous forme de données sensorielles (par exemple : 

impulsions numériques) sont transformées en unités physiques qui ont une 

signification pour une utilisation climatologique ou météorologique 

ultérieure (par exemple : température, pression atmosphérique, volume de 

précipitations). Un premier contrôle de qualité est effectué. 

Niveau 1 : Les données ainsi produites sont des données en unités physiques et sont 

centralisées dans un dépôt de données brutes (Raw Data Repository). 

Etape B : Les données sont calibrées et épurées des erreurs les plus visibles dans un 

deuxième contrôle de qualité. Les lacunes sont elles aussi signalées. En cas 

de besoin, il est possible dans un deuxième temps de transformer à nouveau 

ces données déterminées suivant des polynômes de calibration améliorés


(réévaluation des données). 

Niveau 2 : Les données, provenant de différents systèmes, sont centralisées dans un 

Data Warehouse System (banque de données). 

Etape C : Un même type de données (par exemple : toutes les données produites dans 

une station au sol) et provenant de différents systèmes de récolte sont 

soumises à un même contrôle de qualité. Dans cette étape de transformation, 

les tests de plausibilité appliqués sont plus rigoureux et systématiques que 

ceux réalisés auparavant. Les données sont ensuite désignées avec des 

symboles déterminés, agrégées et propagées dans des bases de données 

analytiques, au travers desquelles leurs utilisateurs peuvent y accéder. 

Niveau 3 : Les données sont maintenant prêtes pour les différentes analyses et sont 

accessibles à certains groupes d’acteurs au travers de bases de données. 

Elles sont également enrichies de données provenant d’autres producteurs. 

Etape D : Cette étape de transformation des données constitue la véritable préparation 

des données météorologiques et climatologiques. Ici, sont contrôlées 

qualitativement également la consistance temporelle et spatiale des données. 

Des corrections ultérieures (automatiques ou manuelles) peuvent être 

apportées. Ces transformations peuvent être faites à plusieurs reprises, mais 

tous les changements apportés doivent pouvoir être retracés (historisation et 

démarches de correction). 

Niveau 4 : Les données du niveau 4 sont prêtes à être concrètement utilisées pour les 

analyses météorologiques et climatologiques. 

Etape E : Une sélection des données du niveau 4 sont homogénéisées à l’aide des 

données de commande (Steuerdaten) et des données contextuelles 

(Kontextdaten). 

Niveau 5 : Les données sont associées aux données de commande et aux données 

contextuelles et peuvent être utilisées à différentes périodes temporelles. 

Ces différents niveaux de données sont regroupés dans l’Ordonnance du DFI sur les 

émoluments perçus dans le domaine de la météorologie et de la climatologie (OEMét) du 3 

décembre 2003 (RS 429.111) en trois catégories principales désignées comme données 

météorologiques, informations météorologiques traitées et produits météorologiques. Cette 

distinction permet d’attribuer une valeur différente aux données en fonction de leur niveau de 

traitement (les tarifs des émoluments sont en effet plus élevés pour les produits que pour les 

données météorologiques). 

4.1.1.3 Supports 

Chez MétéoSuisse, la très grande majorité des relevés sont produits sous forme 

électronique, en partie de manière automatique ; lorsque ce n’est pas le cas (par exemple pour 

les relevés au sol effectués par des observateurs·trices), ils sont aussitôt informatisés. Ainsi, 

les différentes couches de données suivant les étapes de transformation mises en relief 

précédemment sont de nature informatique et sont gérées par leurs utilisateurs·trices sur deux 

bases de données Oracle (l’une qui est optimisée pour l’épuration des données, l’autre pour 

l’analyse), qui sont soumises à des sauvegardes automatisées journalières (incremental


backups) et hebdomadaires (full backups). Tous ces processus sont centralisés grâce à un 

Metadata driven system qui permet de les piloter et de s’assurer que les données et les 

transformations qu’elles subissent restent uniformes et soient ainsi comparables. Les serveurs 

qui stockent toutes ces informations sont situés au siège de Zürich. Il est en outre à signaler 

que – afin de garantir la pérennité à long terme de cette énorme masse d’informations – il 

existe des copies sur DVD des données informatiques (réalisées chaque mois), qui sont 

conservées dans l’un des sièges de MétéoSuisse à l’extérieur de Zürich. 

Cette institution fait d’ailleurs partie des administrations qui, de par le domaine de 

compétence hautement technologique dont elle s’occupe, sont graduellement passées à l’ère 

informatique à une période très précoce, c’est-à-dire à partir des années 60. Avant cette 

révolution, les données étaient relevées à la main par des observateurs·trices et transcrites sur 

des fiches, reliées ensuite sous forme de cahiers à couverture noire (dont il existe des copies 

sur microfilms). Progressivement, suivant l’évolution technologique et la modernisation des 

systèmes et des appareils de mesure, l’informatique et l’automatisation ont supplanté les 

relevés manuels. Toutefois, les relevés qui ont été faits à la main dans les décennies situées 

entre la création de MétéoSuisse en 1881 et le passage à l’informatisation complète des 

activités de l’institution autour des années 80 ont été en partie sélectionnés suivant des critères 

de pertinence et de comparabilité bien déterminés, puis retranscrits et insérés dans les bases de 

données actuelles lors de campagnes d’informatisation ; des lacunes existent cependant 

encore. La même opération se déroule actuellement avec le très petit pourcentage de relevés 

qui sont toujours effectués manuellement : les démarches de digitalisation a posteriori sont 

néanmoins très coûteuses et demandent un grand investissement en termes de temps. 

Actuellement, les serveurs de MétéoSuisse stockent environ 2 Terabytes d’information 

numérique ; parmi cette masse de données, il existe encore des redondances qui pourraient 

être supprimées. La capacité de stockage nécessaire est actuellement disponible et ne 

constitue donc pas un problème pour l’institution à court terme. L’accroissement des données 

recueillies est difficile à déterminer, mais il apparaît qu’elle devient exponentielle : en effet, la 

production de données de la dernière année constitue le double de l’année précédente. La 

raison de cette augmentation est due en particulier au fait que les instruments des stations au 

sol ont été renouvelés : ils mesurent désormais plus de paramètres et donnent plus 

d’informations techniques. Toutes les données sont centralisées et contrôlées par des serveurs 

se trouvant au siège central à Zurich. Les compétences nécessaires pour faire fonctionner tout 

le système sont en partie internes et en partie externes, notamment pour ce qui concerne 

l’appareillage informatique. 

Aucun changement significatif concernant les supports n’est prévu pour les temps à venir. 

Le souci principal concernant la sauvegarde des données, outre le problème de leur archivage, 

est constitué par la question des migrations. Ce problème, qui a été pour le moment résolu 

grâce à l’uniformisation et l’homogénéisation des bases de données ainsi que grâce à une 

architecture qui permet à un système de migrer sur un autre en conservant le noyau de 

l’information, risque toutefois de refaire surface si la masse d’informations à conserver 

continue d’augmenter de manière trop exponentielle. Une telle augmentation risquerait en 

effet de mettre en péril une gestion de l’information qui fonctionne actuellement bien, 

notamment à cause de la limite imposée par les processeurs, qu’il faudrait alors rendre plus 

puissants dans un futur relativement proche. 

4.1.1.4 Organe compétent 

MétéoSuisse est le service national de météorologie et de climatologie et se trouve sous la 

responsabilité du département de l’Intérieur. Elle fait partie des offices GMEB (2 ème cercle de


l’administration fédérale) depuis 1997. Ses activités sont établies par la Loi fédérale sur la 

météorologie et la climatologie (LMét) du 18 juin 1999 (RS 429.1), ainsi que par 

l’ordonnance y relative (OMét, RS 429.11). L’office a fêté en 2006 ses 125 ans d’existence et 

compte aujourd’hui près de 316 collaborateurs·trices (282 postes de travail) répartis dans cinq 

sièges régionaux, à savoir : 

Siège Abréviation 

MeteoSchweiz ZUE 

MétéoSuisse Genève GVE 

MeteoSvizzera Locarno-Monti LOM 

MeteoSchweiz Zürich-Flughafen KLO 

MétéoSuisse Payerne PAY 

L’organigramme de MétéoSuisse est structuré en une Direction générale (subdivisée en 

Direction, Personnel et Formation, Controlling et Management de l’intégration) et en trois 

domaines nommés Temps (domaine subdivisé en MétéoZurich, Météo aéronautique, Météo 

Genève, Météo Locarno-Monti, Modèles), Climat (Données atmosphériques, Technique de 

mesures, Services climatologie, Biométéorologie et météorologie de l’environnement) et 

Soutien (Economie et logistique, Informatique). Chacun de ces trois domaines possède son 

propre Etat-major et des services transversaux suivant une logique axée sur les processus. 

Le siège central de MétéoSuisse est à Zurich, où se trouve la Direction générale, ainsi que 

les Etats-major des trois domaines. C’est ici que sont organisés les projets et que les 

collaborations internationales sont coordonnées. Les données météorologiques et 

climatologiques sont centralisées à Zurich, ainsi que les archives et la bibliothèque 

scientifique spécialisée de l’institution (météorologie, climatologie, hydrologie, physique, 

mathématique, géophysique et géographie), par ailleurs accessible au public. En outre, le 

siège de Zurich est responsable de l’étude des conditions météo de la grande région 

alémanique. Le centre de Genève, qui est situé dans le même immeuble que l’Organisation 

Météorologique Mondiale (OMM), est essentiellement responsable des pronostics 

météorologiques et des avertissements d’intempéries pour la Suisse occidentale et pour le 

Valais, ainsi que pour les prévisions et le conseil météorologique pour l’aéroport de Genève 

(sécurité aérienne). MeteoSvizzera à Locarno s’occupe de la surveillance des conditions 

météo, par ailleurs très particulières, du Sud des Alpes. Il est également le centre de 

compétence au niveau national des satellites et des radars météorologiques. Le centre de 

Zurich-aéroport étudie les conditions météos à des échéances d’une heure pour le trafic 

aérien. La station aérologique de Payerne est le centre technique pour les relevés 

météorologiques : c’est depuis là que l’on prend soin des nombreuses stations météo (environ 

500) et que l’on envoie les ballons-sondes et des sondes radio dans l’atmosphère. En outre, 

dans les laboratoires à Payerne et à la centrale à Zürich sont analysés et comptés les pollens 

présents dans l’air sous l’égide du Réseau national suisse des mesures du pollen (NAPOL), 

qui comprend 14 stations de mesure et est géré par MétéoSuisse. 

Cette répartition régionale, qui demande un certain effort d’organisation et de 

coordination, présente deux avantages importants : d’une part, elle permet de suivre de près 

les événements météorologiques et, d’autre part, d’assurer un contact plus proche avec la 

clientèle de l’institution. 

Suivant l’art. 1 de la LMét, les domaines de compétence et les devoirs (sous forme de 

prestations de base) de MétéoSuisse peuvent être résumés en quatre points : 

• établir et communiquer des prévisions météo, c’est-à-dire des pronostics sur le temps 

atmosphérique dans le présent et le futur qui sont transmis aux services publics,


civils et militaires et, en tant que prestations, sont vendus aux clients privés de 

MétéoSuisse ; 

• assurer le service météorologique dans le cadre de la politique de sécurité et alerter 

les autorités fédérales, cantonales, communales à l’approche d’intempéries, fortes 

précipitations ou orages ; assurer la surveillance de la radioactivité dans 

l’atmosphère et fournir les bases météorologiques nécessaires au calcul de la 

propagation des polluants atmosphériques ; 

• récolter, analyser et conserver des données météorologiques, ce qui permet une 

meilleure compréhension des phénomènes météorologiques et climatologiques ; 

• réaliser et favoriser les recherches scientifiques dans ses domaines de compétence, 

notamment pour ce qui concerne l’espace alpin. 

L’institution peut ensuite fournir des prestations supplémentaires répondant à des 

demandes particulières, dans le sens où elle peut traiter les données et les résultats 

météorologiques et climatologiques ou toute autre information dont elle dispose pour 

répondre à des demandes spécifiques et les exploiter sur une base commerciale, c’est-à-dire 

sur la base de contrats de droit privé (art. 4, LMét). 

Il apparaît que les différentes activités de MétéoSuisse ne peuvent être réalisées qu’en 

collaborant avec un nombre important d’acteurs publiques, militaires et privés, que ce soit au 

niveau régional, national ou international (art. 5, LMét). Suivant la distinction de ses quatre 

tâches principales, les collaborations les plus importantes que cet office fédéral entretient sont 

les suivantes : 

• une relation de proximité – dans le temps (échéances rapprochées des prévisions) et 

dans l’espace (positionnement géographique de l’un ou l’autre centre) – avec les 

bénéficiaires de ses prestations, c’est-à-dire ses clients directs, ainsi que les 

intermédiaires qui transmettent les informations plus loin. Il s’agit de toute sorte 

d’acteurs : publics ou para-publics, comme les médias, les entreprises de transport 

aérien, terrestre, lacustre, les organisateurs de manifestations culturelles ou sportives, 

les services d’entretien des routes, etc. ; militaires, comme les aéroports militaires, 

Armasuisse ou l’Etat-major du DPPS, etc. ; privés, comme les entreprises de 

construction, les assurances, etc. ; des instituts également chargés de tâches du 

service météorologique, comme l’Institut für Atmosphäre und Klima (IACETH) et 

l’Institut fédéral pour l’étude de la neige et des avalanches (ENA), etc. ; d’autres 

administrations fédérales s’occupant de domaines proches de la météorologie et la 

climatologie, comme l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) pour la politique 

climatologique, la protection de l’environnement et l’hydrologie, l’Office fédéral de 

l’aviation civile (OFAC) et skyguide pour la sécurité aérienne civile et l’Office 

fédéral de l’agriculture (OFAG) pour l’agriculture ; 

• les collaborations, grâce à ses Domaines coordonnées, avec des services civiles et 

militaires de sécurité, d’alerte et de prise en charge de la population, au travers 

notamment de la Centrale nationale d’alarme (CENAL), les autorités civiles de la 

Confédération, des cantons et des communes, l’armée, les services de protection de 

la population (police, sapeurs-pompiers, premiers secours, services industriels, 

protection civile) ; 

• la météo ne s’arrête pas aux frontières géopolitiques, ni au niveau régional, ni au 

niveau international. C’est la raison pour laquelle MétéoSuisse échange des données 

météorologiques au-delà des frontières, suivant des conventions valables dans le 

monde entier, ainsi que des compétences techniques et scientifiques (élaboration de


modèles) ; les collaborations lui permettent en outre l’exploitation de matériel 

particulièrement onéreux comme par exemple les satellites. MétéoSuisse fait ainsi 

partie entre autres de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) – institution 

spécialisée des Nations Unies (NU) – ainsi que de l’Organisation européenne pour 

l’exploitation des satellites météorologiques (EUMETSAT). Elle collabore 

notamment avec le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen 

terme (CEPMMT), etc. ; 

• enfin, MétéoSuisse collabore avec des partenaires tels que les Hautes écoles, les 

Universités et les Ecoles polytechniques, ainsi que d’autres instituts de recherche 

météorologique ou climatologique en Suisse et à l’étranger. 

Bien que l’Office fédéral de météorologie et de climatologie soit l’institution 

officiellement responsable de l’étude de la météorologie et de la climatologie en Suisse, on 

comprend bien qu’il ne s’agit pas de la seule institution qui produit des données dans ces deux 

domaines et qu’elle ne peut pas fonctionner de manière isolée. Les données qu’elle produit et 

récolte par ses propres moyens ou au travers d’autres institutions, puis qu’elle traite et 

analyse, ont par conséquent une pertinence qui va bien au-delà de cette administration : elle 

traverse en effet les échelons administratifs (du communal au fédéral et à l’international) et 

embrasse un nombre conséquent d’organisations de droit privé ou public. 

4.1.1.5 Bases légales 

Outre la Loi fédérale sur la météorologie et la climatologie (LMét) du 18 juin 1999 (RS 

429.1), l'Ordonnance sur la météorologie et la climatologie (OMét) du 23 février 2000 (RS 

429.11) et l'Ordonnance du DFI sur les émoluments perçus dans le domaine de la 

météorologie et de la climatologie (OEMét) du 3 décembre 2003 (RS 429.111) déjà citées 

précédemment, dans l'accomplissement de son mandat et de l'ensemble de ses multiples 

tâches, MétéoSuisse est liée par un nombre élevé de lois et d’ordonnances fédérales 

concernant différents domaines, ainsi qu'à des conventions et protocoles internationaux 

ratifiés par la Suisse et qui ne seront pas pris en considération ici 11 . 

En ce qui concerne l’archivage des données qui nous intéressent ici, MétéoSuisse – 

comme tout office de la Confédération – est soumise à la Loi fédérale sur l'Archivage (LAr) 

du 26 juin 1998 (RS 152.1) et à l'Ordonnance relative à la loi fédérale sur l'archivage 

(Ordonnance sur l'archivage, OLAr) du 8 septembre 1999 (RS 152.11). Suivant l’art. 6 de la 

LAr, elle est donc tenue de proposer aux Archives fédérales tous les documents dont elle n’a 

plus besoin en permanence, au plus tard après une échéance de 10 ans (art. 4, al. 1 OLAr). 

Cependant, au contraire des actes produits à travers le fonctionnement administratif de 

l’institution et de ceux concernant le personnel, qui suivent les procédures d’archivage 

prévues par la loi suivant un plan de classement, les données météorologiques ne peuvent pas 

être archivées de la même manière en raison du fait que leur cycle de vie ne se termine pour 

ainsi dire jamais. En effet, tous les différents niveaux de données mis en évidence 

précédemment sont périodiquement recalculés, analysés, utilisés de différentes manières 

même sur des périodes très longues, notamment pour les besoins des études climatologiques. 

11 Par exemple, la Convention de l’Organisation météorologique mondiale conclue à Washington le 11 octobre 

1947 (RS 0.429.01), la Convention portant création du Centre européen pour les prévisions météorologiques à 

moyen terme conclue à Bruxelles le 11 octobre 1973 (RS 0.420.514.291), la Convention portant création d’une 

Organisation européenne pour l’exploitation de satellites météorologiques (Eumetsat) conclue à Genève le 24 

mai 1983 (RS 0.425.43), la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques conclue à New 

York le 9 mai 1992 (RS 0.814.01), le Protocole de Kyoto à la Convention-cadre des Nations Unies sur les 

changements climatiques du 11 décembre 1997 (RS 0.814.011), le Protocole de Montréal relatif à des 

substances qui appauvrissent la couche d’ozone du 16 septembre 1987 (RS 0.814.021), etc.


On ne peut donc pas parler d’archivage pour ce type de données, mais il convient plutôt 

de parler de conservation à long terme. Dans cette perspective, il n’existe actuellement aucune 

base légale ou règlement officiel stipulant comment conserver ce type de documents, mais 

uniquement des conventions internes ad hoc. MétéoSuisse est en train de préparer un 

règlement qui concerne cet aspect en collaboration avec les Archives fédérales : l’enjeu des 

décisions qui seront prises dans ce cadre est la mise en place d’un système d’archivage qui 

puisse garantir la conservation effective à long terme des données météorologiques et 

climatologiques, tout en laissant aux usager la possibilité d’y accéder sans attendre 

l’expiration du délai de protection minimal de 30 ans (art. 9, LAr) ; ceci sur la base d’une 

exception qui pourrait se justifier pour des raisons commerciales. 

Ainsi, à l’heure actuelle, la question de l’archivage (au sens formel du terme) des données 

météorologiques et climatologiques n’est pas encore résolue. Il est néanmoins à préciser que 

cette situation de partielle incertitude – ne concernant que des informations numériques et 

ayant un cycle de vie très prolongé – est partagée par de nombreuses autres administrations 

fédérales se trouvant dans une situation similaire. Des réflexions autour de l’archivage de ce 

type de données sont d’ailleurs en cours non seulement aux Archives fédérales mais, comme 

nous le verrons dans les chapitres suivants, dans de nombreuses institutions et 

administrations. 

Il convient encore de préciser que l’institution, en tant qu’administration fédérale, est 

également soumise à différentes bases légales concernant la protection des données. Il s’agit 

en particulier de l’art. 57a de la Loi sur l’organisation du gouvernement et de l’administration 

(LOGA) du 21 mars 1997 (RS 172.010), qui concerne le traitement des données personnelles, 

de l’Ordonnance concernant la protection des données personnelles dans l’administration 

fédérale du 3 juillet 2001 (RS 172.220.111.4), ainsi que de la Loi fédérale sur la protection 

des données (LPD) du 19 juin 1992 (RS 235.1) et de son ordonnance 12 . Ces bases légales ne 

concernent cependant que marginalement les données météorologiques et climatologiques, 

qui contiennent peu de données personnelles. 

Enfin, en ce qui concerne la gestion informatique des données, MétéoSuisse est 

également soumise à l’Ordonnance sur l’informatique et la télécommunication dans 

l’administration fédérale (Ordonnance sur l’informatique dans l’administration fédérale, 

OIAF) du 26 septembre 2003 (RS 172.010.58). 

4.1.1.6 Coûts 

Les descriptions précédentes montrent que la récolte, le traitement, l’analyse, l’insertion 

dans des bases de données et la conservation à long terme des données météorologiques et 

climatologiques font partie du travail quotidien des collaborateurs·trices de MétéoSuisse. Il 

n’est donc pas possible de déterminer et de détailler quels sont les coûts de tout ce processus 

de production et de traitement des données, qui s’imbrique étroitement avec toutes les 

activités de l’institution. La production des données et leur conservation à long terme sont 

considérées comme constituant un tout. 

MétéoSuisse faisant partie du 2 ème cercle de l’administration fédérale, elle est gérée par 

mandats de prestations et enveloppes budgétaires ; elle reçoit par conséquent tous les quatre 

ans de la part de l’Etat fédéral un mandat de prestation traçant les grandes lignes de ses 

activités. Chaque année, un document obligatoire précise ce mandat en fixant des objectifs 

concrets et des mesures contrôlables. Le budget de MétéoSuisse est actuellement de 76,5 

12 Ordonnance relative à la loi fédérale sur la protection des données (OLPD) du 14 juin 1993 (RS 235.11).


millions de francs. MétéoSuisse engrange quelque 30 millions de francs par an avec les 

émoluments et les recettes commerciales. 

4.1.2 Etude du processus de mémorisation 

Quelles sont les données météorologiques et climatologiques qui doivent être conservées 

à long terme et comment sont-elles sélectionnées ? Au contraire de ce que nous avions mis en 

relief dans l’étude des processus de mémorisation tels qu’ils ont lieu dans les institutions 

d’archivage, soit, que la masse des documents à archiver diminue au fur et à mesure que les 

différentes étapes de sélection ont lieu, la masse de données météorologiques et 

climatologiques conservées par MétéoSuisse dans ses serveurs augmente au fil du processus. 

En effet, les relevés passent à travers différentes étapes de transformation qui s’additionnent 

les unes aux autres, faisant ainsi augmenter la quantité de données. Toutes ces informations 

sont ensuite centralisées dans des bases de données gérées par des organes transversaux. 

La question qui se pose alors en termes de conservation de l’information et d’archivage, 

est celle de savoir s’il est nécessaire de faire un tri et si la réponse est oui, de quelle manière. 

Le chapitre qui suit vise à décrire comment ces processus ont actuellement lieu. 

4.1.2.1 Mémorisabilité 

Toutes les données que MétéoSuisse récolte, traite, analyse et publie sont mémorisables 

dans le sens qu’elles sont toutes traitées par voie informatique ou, si ceci n’est pas le cas, 

transférées sur des supports informatiques qui permettent de les introduire dans le système et 

de les conserver sous forme numérique. Parmi tous les relevés météorologiques ou 

climatologiques recueillis sont écartées seules les données erronées mises en évidence grâce 

aux contrôles de qualité. On peut donc dire qu’en principe toutes les données météorologiques 

et climatologiques récoltées et produites par MétéoSuisse sont conservées pour des raisons 

utilitaires, c’est-à-dire, dans un premier temps, pour leur exploitation immédiate (prévisions 

météorologiques essentiellement) et, dans un deuxième temps, pour des études 

climatologiques à plus long terme. 

En plus des données que MétéoSuisse produit elle-même, elle conserve également les 

données produites par d’autres acteurs. Il s’agit en particulier des données mesurées dans les 

pays avoisinants ou d’autres pays européens, ceci en particulier pour les besoins de l’aviation 

et des prévisions météo générales. Il s’agit aussi des données relevées dans des stations 

appartenant à d’autres offices fédéraux ou cantonaux qui s’occupent de domaines ayant un 

lien direct avec la météorologie (pollution de l’air, hydrologie, environnement) ou qui 

surveillent des conditions météorologiques très localisées (stations météo au bord des routes 

cantonales). En effet, alors qu’il y a quelques décennies, MétéoSuisse était le seul organe à 

prélever des mensurations météorologiques, il existe actuellement de plus en plus d’acteurs 

qui le font pour des besoins spécifiques. 

Ainsi, toutes les données qui ont à voir avec la météorologique sont susceptibles 

d’intéresser MétéoSuisse et donc de compléter et d’être conservées avec les données qu’elle 

produit, sans néanmoins que ceci représente une contrainte. La condition pour que 

l’institution puisse conserver les données produites par d’autres acteurs est qu’elle soit mise 

au courant de leur existence. En effet, alors que l’échange des données est bien réglé au 

niveau international, il n’existe actuellement pas de véritable coordination à l’intérieur des 

frontières suisses pour ce qui concerne l’échange des données environnementales sur l’air. 

Ainsi, nous pouvons dire que a priori tous les relevés de MétéoSuisse et des autres 

acteurs qui lui sont proches par leur domaine de compétence sont mémorisables, pour autant


que l’institution soit au courant de leur existence, qu’elle puisse les utiliser à court ou à long 

terme et qu’ils aient été épurés au travers de contrôles de qualité. 

Suivant notre concept, la mémorisabilité des données ne peut être assurée qu’en tenant 

compte d’un niveau conceptuel plus abstrait, suivant la ressource que nous avons nommée 

« langage ». En effet, les données sont mémorisables dans le temps – c’est-à-dire 

transmissibles, reproductibles, comparables, universelles – pour autant qu’un langage ou code 

informatique commun soit utilisé : il s’agit notamment de faire les relevés suivant des 

standards déterminés, de gérer les bases de données de manière unifiée, de faire en sorte que 

les divers systèmes informatiques utilisés puissent communiquer entre eux. 

4.1.2.2 Dignité à la mémorisation 

Comme nous l’avons vu, les données météorologiques ou climatologiques sont 

facilement mémorisables grâces aux technologies actuellement à disposition. La question est 

maintenant de savoir s’il vaut effectivement la peine de tout conserver, ceci en tenant compte 

en particulier de l’augmentation massive des données qui est à prévoir dans les années à venir. 

MétéoSuisse n’a pas encore trouvé une réponse à cette question. En effet, en l’absence de 

directives qui permettent aux collaborateurs·trices de l’office de prendre des décisions 

sélectives dans leur travail quotidien sur les données météorologiques et climatologiques, 

l’institution a opté pour une conservation des données sans sélection. Les différents niveaux 

de données mis en évidence plus haut sont donc tous conservés, au même titre. Ceci permet à 

MétéoSuisse de disposer de toutes les informations recueillies et, au besoin, de les retravailler 

et les analyser à nouveau selon des critères différents. 

Les différentes étapes de traitement des données sont réalisées par les producteurs ou les 

groupes de producteurs des données, à l’intérieur de l’office. C’est donc le personnel 

spécialisé de MétéoSuisse qui seul possède les connaissances substantielles nécessaires pour 

juger de quelles informations il a besoin pour effectuer son travail à court et à long terme. 

Dans ce cadre, nous constatons donc l’importance fondamentale que la ressource que nous 

avons conceptuellement appelée « raison » revêt. Le jugement de ce qui est digne d’être 

conservé nécessite des connaissances spécifiques au domaine et ne peut que difficilement être 

imposé par un régulateur. 

4.1.2.3 Mémorisation réelle 

Les données météorologiques et climatologiques conservées chez MétéoSuisse sont 

informatiques et suivent leur cycle de vie sous cette même forme. Pour être effectivement 

mémorisées, il est donc indispensable de les faire migrer d’un système informatique à l’autre 

à une échéance régulière. Comme expliqué précédemment, leur conservation à long terme est 

assurée du moment que l’institution possède les ressources nécessaires pour assurer cette 

migration (homogénéisation des bases de données, architecture informatique uniforme, 

processeurs suffisamment puissants, temps et financement suffisants). De plus, les relevés 

conservés sont utilisables à long terme pour autant qu’ils soient associés aux données 

contextuelles qui les concernent. MétéoSuisse réussit actuellement à faire face à ces tâches 

indispensables, car elle dispose des ressources nécessaires à leur réalisation. Une réflexion 

autour de ces problématiques est cependant en cours, car l’évolution à la hausse de la 

production de données demande de trouver des solutions à court terme. 

Dans notre concept, nous avons lié la mémorisation réelle à la ressource que nous avons 

dénommée « espace & temps ». Alors que l’élément « temps » ne semble pas ici jouer un rôle 

prépondérant, puisque MétéoSuisse a déjà informatisé les données qui méritaient de l’être


(action qui demande un énorme investissement en termes de temps), la ressource « espace » 

acquière différentes significations. D’une part, elle peut se référer à l’espace de stockage, 

c’est-à-dire au réseau des machines informatiques qu’il est nécessaire d’entretenir, d’autre 

part, elle peut se référer au réseau de mesure, qui permet de collecter les données 

météorologiques. Quoiqu’il en soit, ces réseaux doivent être entretenus au même titre qu’un 

réseau routier, ils demandent par conséquent d’investir périodiquement dans leur entretien ou 

renouvellement. Chaque changement en relation à ces réseaux engendre un changement dans 

la production et la gestion des données (par exemple : augmentation substantielle de la masse 

de données à sauvegarder). 

4.1.2.4 Accessibilité 

Les données météorologiques, les informations météorologiques traitées et les produits 

météorologiques, suivant les définitions données par l’Ordonnance du DFI sur les 

émoluments perçus dans le domaine de la météorologie et de la climatologie, sont des 

prestations de base de l’Office fédéral de météorologie et de climatologie et sont soumises à 

des émoluments. Ce ne sont donc pas des informations publiques auxquelles tout un chacun 

aurait accès. Les émoluments varient en fonction du type (données, sondages, images radar, 

résultats de modèles numériques de prévision, prévisions, informations, bulletins, avis, etc.) et 

du degré de traitement des données et des informations (temps consacré au traitement). Les 

émoluments peuvent aussi être perçus sous forme de forfait, établi en fonction de la quantité 

des prestations acquises (nombre d’unités achetées par type) et sur la base de l’estimation de 

la fréquence avec laquelle les prestations fournies seront utilisées. 

Les utilisateurs des prestations de base sont regroupés par type (art. 2 OEMét) : 

l’utilisateur final, qui acquiert des prestations pour ses propres besoins et n’est pas autorisé à 

les redistribuer à des tiers ; les médias, c’est-à-dire les diffuseurs et les éditeurs, qui 

transmettent les prestations qu’ils ont acquises par l’intermédiaire de la radio, la télévision ou 

la presse ; les fournisseurs de contenu, qui transmettent les prestations acquises par Internet à 

partir de leur propre site ; les prestataires de service, qui conçoivent eux-mêmes des 

prestations météorologiques et les diffusent à leurs clients ; les prestataires de service, qui 

disposent de l’infrastructure pour transmettre les données et informations acquises à des 

utilisateurs finaux et à des médias. Lorsque les prestations de base sont utilisées à des fins 

d’enseignement et de recherche, aucun émolument n’est perçu (art. 16). De même, les 

conseils ainsi que les données, les informations et les produits fournis en situation de crise aux 

organes d’intervention fédéraux, cantonaux et communaux ou à des organes d’intervention de 

droit privé oeuvrant sur mandat public pour protéger la population contre les répercussions 

d’événements météorologiques extrêmes sont gratuits (art. 17). 

Afin de faciliter la transmission des données et des informations et tenant compte des 

directives données par l’OEMét, certaines institutions bénéficient d’un accès direct aux bases 

de données suivant des accords stipulés avec MétéoSuisse. Il s’agit en particulier de médias, 

d’assurances, de tribunaux, d’autres administrations fédérales et d’universités, écoles 

polytechniques et autres instituts universitaires. 

Le public, c’est-à-dire tout un chacun, ne peut prendre connaissance que des informations 

météorologiques et climatologiques qui résultent à la fin de tout le processus de traitement et 

d’analyse, à savoir, les informations publiées. De ce point de vue, il est à noter qu’un 

changement important est en cours : les informations météorologiques deviennent de plus en 

plus mobiles et sont accessibles à tout le monde à tout moment grâce aux nouveaux supports 

de communication (Internet, SMS, MMS, etc.). La ressource que nous avons nommée


« espace public » prend ainsi une nouvelle signification : l’accessibilité devient de plus en 

plus virtuelle. 

4.1.3 Commentaires 

Ce chapitre, réalisé grâce aux informations recueillies lors d’entretiens avec M. Christian 

Häberli, Chef du projet Data Warehouse et M. Gregor Stork, Bibliothécaire et Archiviste de 

MétéoSuisse, ainsi qu’à travers la lecture des bases légales, des documents internes et publiés 

ayant trait à l’institution et de son site Internet, ont permis de mettre en évidence les aspects 

suivants, du général au particulier : 

(1) L’exemple de MétéoSuisse montre bien que la question de la mémorisation 

des données ou des documents de pertinence nationale est de nature 

transversale : elle concerne tout autant des domaines environnementaux et 

économiques (comme les données météorologiques et climatologique) que 

des domaines historiques (comme les institutions d’archive). Les données 

recueillies par MétéoSuisse n’ont pas en soi un caractère patrimonial et 

public, car elles se situent en amont des processus de publication. Elles sont 

conservées par leurs producteurs·trices pour des raisons avant tout utilitaires, 

mais leur sauvegarde à travers le temps pour permettre d’effectuer des 

vérifications et de réaliser des études climatologiques à long terme revêt une 

importance capitale pour tout le monde, non seulement en Suisse, mais bien 

au-delà des frontières, notre pays présentant une morphologie particulière 

(alpine) qui permet de mettre en évidence plus rapidement les changements 

climatiques en cours. 

(2) Les données météorologiques et climatologiques, suivant toutes les étapes de 

transformations qu’elles subissent, sont actuellement conservées dans leur 

intégralité. Néanmoins, il ne sera pas possible de tout stocker et conserver à 

l’infini, la masse de données en question ayant tendance à devenir trop 

conséquente. La question de savoir comment réaliser une sélection parmi 

toutes ces informations devra être discutée à court terme. Les variantes 

actuellement envisageables pour un choix des données à sauvegarder sont 

actuellement de deux sortes : une sélection transversale des différents niveaux 

de données (garder un certain pourcentage de données pour chaque étape 

mise en relief) ou alors une sélection par niveau de donnée (par exemple : 

conserver les données des niveaux 1 et 2 et ne pas conserver ni les données 

source, ni les niveaux 3 à 5). Ce qui paraît essentiel, est la conservation des 

données qui ne peuvent pas être reconstituées. 

(3) La prise en considération des quatre ressources théoriques mises en évidence 

dans la partie conceptuelle de cette étude permet de mettre en lumière des 

aspects pertinents dans le processus de mémorisation des données 

météorologiques et climatologiques. La ressource appelée « langage », se 

référant ici principalement à l’utilisation de standards informatiques, montre 

le lien qui existe entre la récolte et gestion des données déterminées (record 

management) et les facteurs économiques (dépendance du marché et de 

services spécialisés) et politiques (dépendance dans les décisions) qui 

déterminent la prise de décisions dans ce domaine (infrastructure, 

équipement, entretien du réseau, etc.). La ressource « raison » permet de 

mettre en relief l’importance des compétences spécifiques nécessaires au 

jugement de la valeur pour ainsi dire archivistique des données. La prise en


considération de la ressource « espace » (en relation au « temps ») permet de 

se rendre compte des investissements nécessaires à la maintenance et au 

renouvellement des réseaux informatiques et de mesure. Enfin, la ressource 

« espace public » permet de constater le passage à une communication de plus 

en plus virtuelle de l’information, information qui demeure cependant 

payante. 

L’exemple suivant de données d’importance nationale qui sont mémorisées et qu’il 

convient d’étudier est celui des données statistiques. Comme nous le verrons, les processus 

qui mènent de la collecte à la sauvegarde et ensuite à la diffusion des données statistiques sont 

par certains aspects similaires à ceux qui concernent les données météorologiques et 

climatologiques, mais ne se situent pas encore à une étape d’informatisation et de 

centralisation aussi avancée.

4.2 Données statistiques 

[Etat en janvier 2007] 

Un autre type d’information d’importance capitale – qui renseigne notamment sur l’état 

et l’évolution de la population, de l’économie, de la société, du territoire et de 

l’environnement – est constitué par les données statistiques. Ces données permettent en effet 

aux instances publiques, privées ainsi qu’à tout un chacun, de se tenir au courant, de prendre 

des décisions et de planifier des activités futures. En Suisse le système de la statistique 

publique, connu sous le nom de Statistique suisse, est coordonné par l’Office fédéral de la 

statistique (OFS) à Neuchâtel, officiellement créé en 1860 sous le nom de Bureau fédéral de 

la statistique 13 . L’OFS est donc le centre national de compétences et de services de la 

statistique et fait fonction d’observateur des secteurs clés de l’Etat, de la société et de 

l’économie : il est le plus important producteur de statistiques du pays. 

Ce chapitre se propose d’appliquer les réflexions de la mémoire nationale aux données 

statistiques en utilisant comme point d’ancrage la production de cette importante et grande 

administration, qui joue un rôle centralisateur pour la statistique suisse. Il est fondamental de 

souligner que les processus de production, traitement, diffusion et conservation des données 

statistiques tel qu’il a lieu à l’OFS est ici présenté sous une forme simplifiée et suivant une 

perspective globale. Ces processus sont en effet multiples et variés : plus on s’efforce de les 

décrire dans le détail, moins il s’avère possible de les observer de manière générale. 

Une partie des informations contenues dans ce chapitre a été tirée du site Internet de 

l’institution. 



Les données statistiques – entendues comme étant l’ensemble d’informations allant des 

simples relevés jusqu’aux données analysées – constituent l’instrument qui permet d’observer 

et d’étudier de la manière la plus objective possible des phénomènes sociaux, économiques, 

territoriaux, environnementaux, etc. complexes. Ce type d’observation quantitative permet de 

mesurer les changements et d’élaborer, dans un deuxième temps, des scénarios d’évolution ; 

elle a également pour objectif d’assurer le suivi des changements au travers des décennies, 

pour autant que les données soient conservées de manière adéquate, mises à disposition des 

utilisateurs de manière transparente, complète et rapide et que les relevés concernant le thème 

étudié continuent d’être faits. 

Par leur ambition à la pertinence de l’information, à l’indépendance, à la rigueur 

scientifique du travail exécuté, à l’attention apportée à la comparabilité des données, à 

l’actualité des données, à leur protection et à la garantie à l’accessibilité de l’information – 

suivant les principes universels de l’activité statistique 14 – les données statistiques constituent 

13 Il est néanmoins intéressant de savoir que la statistique acquiert de l’importance en tant que source 

d’information en Suisse dès le XVIIIe siècle. Le tessinois Stefano Franscini publie une des premières analyses 

quantitatives en 1827, la Statistica della Svizzera. Les premiers offices de la statistique sont créés au niveau 

cantonal (Berne, Zurich, Argovie) juste avant la fondation de l’Etat fédéral en 1848. Le premier recensement de 

la population a lieu peu de temps après, en 1850 sous l’égide du Département fédéral de l’intérieur. 

14 Se référer à la Charte 2002 des principes éthiques de la statistique publique sur le site de l’OFS à l’adresse 

http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/institutionen/oeffentliche_statistik/ethische_prinzipien/charta_2002/ 

praeambel.html, 31 janvier 2007.

32 DONNEES STATISTIQUES 

un ancrage privilégié pour l’étude du fonctionnement et de l’évolution d’une société d’un 

point de vue non seulement quantitatif mais aussi, de plus en plus, qualitatif. Elles ont alors 

une importance fondamentale aussi bien au moment de leur création et analyse – car elles sont 

utilisées immédiatement par un grand nombre de personnes – que a posteriori, puisqu’elles 

permettent la comparaison thématique de périodes actuelles avec des périodes passées (séries 

temporelles) et, enfin, car elles ont une valeur historique particulièrement importante. 

Le choix de prendre l’Office fédéral de la statistique comme porte d’entrée pour l’étude 

de ce type de données permet d’avoir une vision d’ensemble de la création, du traitement et de 

la conservation de ces données sans passer par une enquête auprès d’une multitude d’acteurs 

différents : cet office fonctionne en effet également comme organe de coordination de la 

production statistique publique des offices fédéraux et cantonaux et des services des villes 15 . 

Il veille à la comparabilité des données et établit pour chaque législature le programme 

pluriannuel des activités statistiques approuvé par le Parlement. Comme nous le verrons plus 

loin, il entretient également un lien privilégié avec d’autres organes, institutions et entreprises 

suisses et étrangers producteurs d’informations statistiques. 


L’information statistique constitue donc un instrument qui permet de représenter des faits 

complexes de manière claire et de les comparer dans l’espace et dans le temps, ceci sur la 

base d’un chiffre, l’indicateur statistique. La statistique officielle est regroupée dans les 21 

domaines déterminés suivants : 

1. population ; 12. monnaie, banques, assurances ; 

2. espace et environnement ; 13. protection sociale ; 

3. vie active et rémunération du travail ; 14. santé ; 

4. économie nationale ; 15. éducation et science ; 

5. prix ; 16. culture, médias ; 

6. industrie et services ; 17. politique ; 

7. agriculture et sylviculture ; 18. administration et finances publiques ; 

8. énergie ; 19. droit et justice ; 

9. construction et logements ; 20. revenus et qualité de vie de la population ; 

10. tourisme ; 21. 

11. transports et communications ; 

développement durable et disparités 

régionales. 

Le travail de production d’informations statistiques sur ce large panel de domaines 

d’activité produit une énorme masse de données, qui toutes se basent sur des relevés et des 

enquêtes auprès de personnes physiques ou morales, sur l’exploitation des données des 

registres administratifs et sur d’autres sources de provenance externe. Toutes ces données 

doivent pouvoir être comparées entre elles et être conservées à long terme, afin notamment 

d’être réutilisées pour les analyses quantitatives et/ou qualitatives diachroniques. 

Les données statistiques au sens large sont en fait constituées de deux groupes 

d’informations : 

• les microdonnées, qui sont des données individuelles, élémentaires ; elles constituent 

l’information la plus petite à un moment donné sur l’objet observé par la statistique 

en question. 

15 Il est toutefois à souligner que l’OFS n’est pas le seul producteur de statistiques et que son rôle de 

coordinateur se limite à la statistique publique. Les autres acteurs de la statistique, comme par exemple les 

cantons et les villes, produisent leurs données propres, de manière indépendante à l’office fédéral.

DONNEES STATISTIQUES 33 

• les macrodonnées, qui se situent à un niveau de traitement supérieur, car elles sont 

des données agrégées et résument le contenu des microdonnées (par exemple : des 

moyennes, des sommes, etc.) ; 

Aux microdonnées et aux macrodonnées il faut ensuite toujours associer les 

métadonnées, c’est-à-dire les éléments qui fournissent des informations sur les données, qui 

les documentent et qui, en somme, leur donnent un sens contextuel et par conséquent 

permettent l’accessibilité dans l’espace et dans le temps de l’ensemble des données. Comme 

nous l’avions déjà relevé pour les données météorologiques et climatologiques, dans le cas 

présent également les données (qu’elles soient micro ou macro) n’ont aucune pertinence si 

elles ne sont pas associées aux métadonnées, qui permettent de les interpréter et, par la suite, 

de les comprendre. Les métadonnées assurent aussi l’information quant à la méthode de 

travail utilisée (par exemple : la manière dont un indice du prix de la consommation a été 

calculé), elles assurent la traçabilité du travail et acquièrent ainsi de plus en plus de valeur au 

fur et à mesure que le temps passe. 

Il apparaît par conséquent que les données statistiques prises au sens large sont – comme 

les données météorologiques et climatologiques – un énorme ensemble d’informations 

concernant des thématiques disparates mais toujours en relation avec l’action de l’Etat. Elles 

sont composées de couches d’informations ayant subi différents niveaux de traitement, 

associées et comparées entre elles lors des analyses et interprétations, toujours accompagnées 

de métadonnées qui permettent de les comprendre et de les interpréter et provenant de 

différentes sources. En effet, bien que l’OFS soit le plus grand producteur d’informations 

statistiques en Suisse, une partie des données qu’il développe est récoltée par d’autres acteurs 

et services publics des statistiques. 

Le schéma ci-dessous (figure 4.2.1) résume le processus de production des données 

statistiques, de la récolte des données brutes jusqu’à la diffusion des informations 

statistiques : 

Initialisation, 

définition de 

l’enquête 

Questionnaires, 

enquêtes 

Autres 

données 

(provenance 

externe des 

relevés, reprise 

d’autres 

données 

CODAM) 

Collecte 

et saisie 

des données 

Etape 

A 

Niveau 1 

Données 

brutes, 

microdonnées 

métadonnées 

Transformation: 

contrôle de qualité, 

consolidation, 

anonymisation 

Etape 

B 

Niveau 2 

Données 

anonymes 

prêtes pour 

analyse, 

macrodonnées 

métadonnées 

Bases 

de données et 

de métadonnées 

des différentes 

sections 

Données en traitement, ne sont pas accessibles aux utilisateurs 

Analyse, 

agrégation 

intégration, 

interprétation 

Etape 

C 

Core 

Warehouse 

et système 

CODAM 

Niveau 3 

Données 

analysées, 

métadonnées 

Préparation 

à la diffusion 

et diffusion 

Etape 

D 

Niveau 4 

Données 

publiées 

Utilisateurs, 

clients 

Données accessibles 

(utilisateurs déterminés, clients) 

Fig. 4.2.1 : Processus de production des données statistiques, de la récolte des données brutes 

jusqu’à la diffusion des informations statistiques.


Les différentes couches de données représentées, ainsi que les étapes de transformation 

qu’elles subissent, peuvent être décrites comme suit : 

Initialisation : L’une des caractéristiques de la récolte des données statistiques renvoie 

au fait qu’elles nécessitent une définition préalable du champ d’enquête. 

Une fois établi le périmètre du sujet, il faut déterminer les questions que 

l’enquête posera, les valeurs qui seront mesurées, etc. Cette initialisation 

constitue un passage obligé, que ce soit pour les enquêtes nouvelles ou 

pour celles qui se poursuivent dans le temps (comme par exemple le 

recensement de la population) : les changements d’époque demandent en 

Etape A 

(collecte) : 

effet une mise à jour du questionnement. 

Une fois l’enquête définie, les données sont collectées et ensuite, si elles 

ont été récoltées sous forme papier, saisies à l’ordinateur. La collecte des 

données se fait suivant différentes stratégies (les relevés directs, c’est-àdire 

la collecte à la source de données nouvelles via les enquêtes réalisées 

par les collaborateurs⋅trices de l’OFS, par exemple par questionnaire ou 

par téléphone ; les relevés indirects en utilisant les données fournies par 

d’autres personnes morales de droit public ; les relevés fondés sur des 

observations ou sur des mesures 16 ; les données déjà existantes et reprises 

une nouvelle fois). Les personnes physiques ou morales interrogées 

peuvent être obligées de répondre aux questions ; elles doivent fournir 

des informations véridiques, gratuitement et sous la forme prescrite, dans 

un délai imparti. 

Niveau 1 : Les données brutes ainsi rassemblées constituent le matériau de base pour 

réaliser les analyses statistiques. Comme ce sera le cas dans tout le 

Etape B 

(transformation) : 

processus de traitement, ces données sont associées à leurs métadonnées. 

Les données brutes nécessitent d’être contrôlées et épurées des erreurs. 

Ceci est réalisé de manière automatique d’abord (élimination des 

invraisemblances évidentes) et ensuite dans le cadre d’une analyse 

(complément d’enquête pour vérifier la pertinence des informations). 

Cette étape dans le traitement des données statistiques est 

particulièrement importante, car la qualité des données dépend 

directement de la qualité des informations ayant été fournies par les 

personnes participant à l’enquête. Les questionnaires qui auront été 

utilisés seront détruits après un délai de contrôle. 

Les microdonnées sont associées entre elles de manière à créer les 

macrodonnées. Elles sont totalement dépersonnalisées afin d’assurer la 

protection des données 17 . 

Il est à noter qu’au fur et à mesure que le processus de traitement avance, 

les métadonnées associées aux données augmentent. 

Niveau 2 : Les macrodonnées sont donc en principe des microdonnées anonymes, 

mais il se peut que des macrodonnées ne soient pas encore 

dépersonnalisées. 

Ces données serviront comme base pour faire les véritables analyses 

statistiques. A ce stade, elles peuvent être conservées soit dans des bases 

de données décentralisées et gérées par les différentes sections 

16 

Se référer à l’art. 4 de la Loi sur la statistique fédérale (LSF) du 9 octobre 1992, RS 431.01. 

17 

Cet aspect sera développé dans le sous-chapitre consacré aux bases légales et, plus loin encore, dans celui qui 

concerne l’accessibilité au public.


Etape C 

(analyse) : 

thématiques de l’Office fédéral de la statistique, soit déjà dans CODAM. 

Les macrodonnées ou microdonnées – toujours accompagnées des 

métadonnées qui les concernent – sont associées entre elles pour réaliser 

les analyses statistiques. Les collaborateurs·trices de l’OFS vérifient dans 

le détail que l’assemblage de l’un ou de l’autre groupe de macrodonnées 

ne permet pas de déduire des informations susceptibles de passer outre la 

protection des données. 

Niveau 3 : Les données analysées, associées aux métadonnées et aux microdonnées, 

sont regroupées dans une banque de données appelée Core Warehouse 

(CWH), elle-même faisant partie d’un système central nommé Corporate 

Data Management (CODAM), récemment mis en place à l’OFS 18 . Toutes 

les données utiles et utilisables pour effectuer le travail d’analyse 

statistique actuel et futur seront donc regroupées dans un même 

Etape D 

(diffusion) : 

environnement informatique. 

Les données sont enfin préparées pour la diffusion et la publication : elles 

peuvent l’être sous forme de publications papier ou sous forme de 

publications thématiques interactives on et off line (tableaux, rapports 

commentés, ouvrages, données statistiques à disposition des 

utilisateurs⋅trices leur permettant de faire des analyses sur mesure, etc.). 

Niveau 4 : Les données ainsi publiées, que ce soit sur Internet, sur support 

informatique ou sur papier, entrent dans les processus habituels 

d’archivage (en tant que Helvetica, elles sont conservées à la 

Bibliothèque nationale suisse suivant la Loi fédérale sur la Bibliothèque 

nationale suisse (LBNS) du 18 décembre 1992). 

Ces descriptions nous montrent que les termes de « données statistiques » au sens large 

désignent en fait un ensemble de données associées à des métadonnées, ayant subi différents 

niveaux de traitement et étant regroupées thématiquement. Elles sont produites en très grande 

partie par les collaborateurs⋅trices de l’OFS et, dans une moindre mesure et suivant des 

processus de production différents, par d’autres acteurs de droit public et de droit privé (s’ils 

sont soumis à l’obligation de fournir des données). Leur gestion au niveau de l’exploitation et 

de la conservation à long terme se révèle complexe, car leur caractère thématique et les 

différentes phases de traitement et d’analyse qu’elles subissent rendent la standardisation et 

l’uniformisation des processus plus difficiles. 


Comme dans toutes les administrations de la Confédération, le passage à l’ère de 

l’informatique – qui a eu lieu progressivement à l’OFS autour des années 90 – a sensiblement 

changé la manière de traiter, d’analyser et ensuite de conserver les données produites 

directement sous forme informatique. Alors que les documents administratifs de l’OFS sont 

imprimés systématiquement et archivés sur papier en raison du fait qu’il n’existe pas encore 

d’outil accrédité qui garantisse une conservation électronique à long terme, les données 

statistiques passent au travers du processus de traitement, d’analyse et de sauvegarde sans 

plus passer par les supports papier ; le traitement des données et les résultats des analyses sont 

effectués beaucoup plus rapidement que par le passé. 

Depuis quelques années, la gestion des données à l’Office fédéral de la statistique se 

trouve dans une phase de complète réorganisation. Jusqu’à récemment et, en partie, encore 

18 

Les caractéristiques du système CODAM seront relatées plus bas dans le sous chapitre concernant les 

supports.


maintenant, l’office fonctionnait suivant un système de production de donnée appelée stow 

pipe : chacun de ses services, articulé suivant une logique thématique, travaillait en effet de 

manière imperméable par rapport aux autres et suivant une organisation interne indépendante. 

Ce système de travail était à la source de nombreuses redondances et incohérences au niveau 

de la production et du traitement des données statistiques ; d’une part, les différentes sections 

récoltaient, traitaient et conservaient les données sans se coordonner entre elles, créant ainsi 

des doublons dans les données ; d’autre part, ni les données (micro et macro), ni les 

métadonnées, ni les infrastructures (informatiques) étaient harmonisées, créant ainsi des 

redondances d’une section à l’autre. Outre la nuisance que cette structure inefficace pouvait 

donner à l’image de l’institution (envoi de différents questionnaires contenant des mêmes 

questions, publication d’analyses statistiques donnant des chiffres ou des résultats légèrement 

discordants, etc.) et la lourdeur des processus de collecte et d’analyse de l’institution, elle 

faisait augmenter considérablement les coûts de production de l’information statistique. 

Pour pallier ces problèmes, l’OFS a envisagé dans les années 90 un plan global qui 

permette de passer d’un système de production et de traitement des données vertical et sous la 

responsabilité individuelle de chaque section de l’office (stow pipe) à un système horizontal 

qui favorise l’unification et l’uniformisation des processus, notamment concernant la 

définition des enquêtes, la récolte, la consolidation, l’agrégation et la dépersonnalisation des 

données (étapes A, B et C). L’une des réalisations majeures de ce plan a été la mise en place 

du projet CODAM (Corporate Data Management). 

CODAM, qui a été lancé en 1998, est considéré comme un concept qui prône une 

philosophie de partage de l’information et d’uniformisation des processus, ainsi que comme 

un système informatique qui sert d’une certaine manière de « mémoire institutionnelle » : il 

regroupe en effet les données (macrodonnées et microdonnées) et les métadonnées récoltées 

et utilisées pour produire les statistiques officielles (créées par l’OFS, mais aussi par les autres 

producteurs officiels de statistiques). De cette manière, la création de CODAM permet de 

regrouper les informations statistiques disponibles sous un même toit, de créer un accès 

facilité, de mettre en place des synergies et, incontestablement, de faire baisser les coûts : les 

différents systèmes informatiques qui étaient utilisés auparavant dans les diverses sections 

vont se réduire, les processus sont en train d’être standardisés et on est en train de faire baisser 

de manière très sensible les coûts des licences pour les programmes informatiques utilisés. Le 

système CODAM est actuellement encore en train de subir des adaptations qui devraient 

répondre aux besoins de l’ensemble des collaborateurs·trices de l’OFS. L’importation des 

données et des métadonnées (qui est impérative et est faite au préalable) se réalise petit à petit, 

au fur et à mesure que les données sont récoltées et traitées : elle a démarré en 2005 et prendra 

vraisemblablement quelques années. 

Ainsi, alors que la récolte des données statistique se réalise encore souvent sur support 

papier (mais de plus en plus via l’Internet et les enquêtes en ligne), le traitement et l’analyse 

des données se réalise sur des bases de données et des supports informatiques. Toutes ces 

informations, auparavant très décentralisées, sont en train d’être réunies au sein de périmètres 

informatiques gérés sur des serveurs centraux. La gestion des conditions cadre de leur 

conservation à long terme, qui jusqu’à récemment était un souci des producteurs des données 

(c’est-à-dire les collaborateurs·trices des diverses unités thématiques de l’OFS, qui jouaient 

ainsi en même temps le rôle d’opérateurs et de régulateurs) est désormais du ressort de l’Etatmajor 

de direction et de la division Infrastructure statistique : elle est techniquement assurée 

par le biais de l’OFIT (Office fédéral de l’informatique et de la communication), responsable


de la gestion informatique des administrations du DFI 19 . La sauvegarde des données est 

assurée par des backups réguliers (incremental et full backups) et par des migrations (deux 

migrations dans les 10 dernières années). 

Le volume des données et métadonnées statistiques actuellement conservées à l’OFS est 

d’environ 5 Terabytes ; il est estimé que leur croissance s’élève à 5% par année. La place de 

stockage nécessaire à sauvegarder ces informations ne représente pas un obstacle : on 

considère en effet que les ressources techniques à la réalisation de cet objectif existent et sont 

accessibles. 

Une des questions qui se pose à l’office concernant la conservation des données et des 

supports, et à laquelle une réponse définitive n’a pas encore été donnée, est de savoir que faire 

avec les données qui n’ont pas été produites sous une forme digitale. En effet, la saisie 

informatique de ces données demande un investissement énorme en termes de travail, de 

temps et de coûts. Si l’on considère que CODAM constitue une sorte de mémoire historique 

et actuelle de la production de données de l’office, les anciennes données devraient également 

y figurer. Si l’on aborde par contre cette question du point de vue de l’effort nécessaire (en 

termes de ressources) pour réaliser cet objectif et qu’on le met en relation avec le bénéfice 

direct qui en est tiré en termes d’utilisation, les anciennes données sur papier risquent dans ce 

cas de ne pas y être intégralement intégrées. 

4.2.1.4 Organe compétent 20 

L’Office fédéral de la statistique fait partie du Département fédéral de l’intérieur ; suivant 

le modèle des cercles de la Nouvelle gestion publique de la Confédération, par son mandat de 

réalisation d’une politique publique fédérale (la statistique officielle) et par son rôle de 

coordinateur, il est intégré dans le premier cercle des administrations fédérales. 

L’organigramme de l’OFS, réorganisé en 2004, se compose d’une Direction (Direction, 

Secrétariat de direction, Communication), d’un Etat-major de direction (Méthodes 

statistiques, Politique statistique et coopération, Planification et processus, Technologies de 

l’information), d’une division de support et de sept divisions spécialisées. 

La Direction de l’OFS – outre le fait qu’elle veille à ce que toutes les divisions et sections 

de l’office collaborent de manière efficace afin de pouvoir remplir le mandat d’information 

statistique avec les ressources disponibles, en définissant précisément les objectifs et la 

répartition des tâches – est responsable du domaine de la statistique publique en Suisse : elle 

établit quelles informations statistiques il convient de fournir et à quels intervalles, selon 

quelle méthode, en coopération avec quels services, pour quels groupes cible, etc. Elle 

s’interroge sur les besoins en information statistique à l’avenir et sur la manière d’y répondre. 

L’Etat-major de direction, en fonction depuis le début de 2003, joue le rôle d’une entreprise 

de services pour l’ensemble de l’OFS et ses structures. Il est chargé de quatre tâches 

essentielles : la gestion stratégique, le management de l’évaluation, le soutien des processus 

19 Dans les années 1999 à 2001, plusieurs administrations fédérales (y compris l’OFS) ont perdu leur propre 

unité informatique. La Confédération avait en effet décidé de les centraliser sous un même toit par département 

suivant le projet NOVE IT : c’est donc le service informatique du Département fédéral de l’intérieur (IDZ, 

Information Dienstleitung Zentrum) qui était responsable du parc informatique de l’OFS. Actuellement c’est 

l'Office fédéral de l'informatique et de la télécommunication (OFIT) qui fournit à l'ensemble de l'administration 

fédérale les prestations informatiques centrales. L’OFS ne possède qu’une petite unité informatique qui sert de 

médiateur et de relais entre les deux institutions. 

20 Pour ce sous-chapitre, se référer au site Internet de l’OFS, aux adresses suivantes: 

http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/institutionen/oeffentliche_statistik.html pour la statistique publique 

et http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/institutionen/bundesamt_fuer_statistik.html pour l’OFS. 31 

janvier 2007.


de production et la réalisation de projets de l’OFS. L’unité de support, appelée Ressources et 

logistique, joue un rôle de gestion des ressources et de prestation de services (logistique, 

personnel, finances, infrastructure, produits statistiques, services linguistiques, publication, 

archives, etc.). 

Les sept divisions spécialisées sont organisées suivant les différentes thématiques 

traitées ; elles s’occupent de la collecte, la gestion et l’analyse des données dans leurs 

domaines. Il est à noter que la division Infrastructure statistique représente le centre de 

services pour la collecte de données sur la base des registres, pour la gestion et le traitement 

de données statistiques et pour l’utilisation des statistiques. Les autres six divisions de l’OFS 

constituent les centres de compétence statistique des domaines thématiques que leurs noms 

respectifs indiquent : 

1. Infrastructure 

statistique : 

2. Etudes démographiques 

et enquêtes auprès des 

ménages : 

3. Enquêtes auprès des 

entreprises : 

Registres des entreprises et des établissements 

Bâtiments et logements 

Géo-information 

CODAM 

Population et recensement 

Démographie et migration 

Revenus, consommation et conditions de vie 

Travail et vie active 

Enquêtes auprès des personnes et des ménages 

Structure des entreprises 

Statistiques monétaires des entreprises 

Prévoyance professionnelle 

Enquêtes conjoncturelles 

4. Salaires et prix : Salaires et conditions de travail 

Prix 

5. Santé, éducation et Systèmes d’éducation et science 

sciences : 

Formation scolaire et professionnelle 

Hautes écoles 

Santé et Observatoire de la santé 

6. Economie, Etat et Comptes nationaux 

société : 

Structures et conjoncture économiques 

Analyses socio-économiques 

Politique, culture et médias 

Sécurité sociale 

Criminalité et droit pénal 

7. Economie spatiale et Environnement, développement durable, 

développement durable : agriculture 

Transports 

Analyses spatiales 

Tourisme 

En tant que service statistique central de la Confédération, suivant l’art. 10 de la Loi sur 

la statistique fédérale (LSF) du 9 octobre 1992 (RS 431.01), l’OFS accomplit des tâches de 

différentes natures. Elles peuvent être résumées ainsi : 

• il fournit des prestations de nature statistique aux unités administratives de la 

Confédération, ainsi qu’à d’autres utilisateurs de la statistique fédérale et au public 

en général ;


• il coordonne la statistique fédérale et crée des bases homogènes permettant la 

comparabilité nationale et internationale ; 

• il établit le programme pluriannuel avec le concours d’autres services et après 

consultation des milieux intéressés ; 

• il effectue en principe les relevés, élabore des aperçus et des statistiques de synthèse ; 

• il tient des registres et des fichiers, en particulier le Registre des entreprises et des 

établissements (REE), qui sert à l’exécution des relevés auprès des entreprises et des 

établissements, et le Registre fédéral des bâtiments et des logements (RegBL) en 

collaboration avec les cantons et le Fichier suisse des étudiants, en collaboration 

cette fois-ci avec les hautes écoles ; 

• il est en relation avec d’autres unités administratives et organismes soumis à la 

surveillance, touchant des aides financières et des indemnités ou exerçant une 

activité fondée sur une concession ou autorisation de la Confédération, qui lui 

communiquent les bases et les résultats de leurs travaux statistiques et, au besoin, lui 

fournissent des données provenant de leurs fichiers et relevés. 

Afin de réaliser ses tâches, l’OFS emploie 693 collaborateurs·trices permanent·e·s 

correspondant à 588 postes de travail. Lors de certaines grandes enquêtes, comme le 

recensement de la population, jusqu’à 150 auxiliaires (122 postes) peuvent venir compléter 

cet effectif 21 . Pour réaliser son rôle de coordinateur, l’office peut en outre s’appuyer sur divers 

organes, comme le montre le schéma ci-dessous (figure 4.2.2) : 

Fig. 4.2.2 : Les organes de la statistique fédérale [Tiré de : site Internet de l’OFS, page 

http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/institutionen/oeffentliche_statistik/bundesstatistik. 

html, 16.01.07]. 

21 Le personnel est ainsi réparti (état en février 2007) : 45 personnes (42.1 postes) travaillent à la Direction et à 

l’Etat major de direction ; 100 personnes (80,6 postes) à l’unité de support Ressources et logistique ; 103 

personnes (90,9 postes) à la division Infrastructure statistique ; 52 personnes (47,6 postes) à la division Etudes 

démographiques et enquêtes auprès des ménages ; 58 personnes (51,5 postes) à la division Enquêtes auprès des 

entreprises ; 57 personnes (51,8 postes) à la division Salaires et prix ; 122 personnes (96,1 postes) à la 

division Santé, éducation et sciences ; 93 personnes (75,6 postes) à la division Economie, Etat et société ; 63 

personnes (52 postes) à la division Economie spatiale et développement durable.


La Commission de la statistique fédérale a pour tâche de conseiller le Conseil fédéral, 

l’OFS et les autres producteurs de statistiques pour tout ce qui a trait à la politique statistique 

de la Confédération (suivi et évaluation du programme pluriannuel de la statistique fédérale, 

établissement du rapport annuel à l’intention du Conseil fédéral, adoption des 

recommandations et directives s’appliquant aux travaux de la statistique fédérale, évaluation 

de projets d’introduction, suppression ou modification de statistiques importantes, promotion 

de la collaboration entre les différents producteurs de la statistique publique, évaluation de la 

politique de diffusion), suivant les 21 domaines de la statistique mis en évidence 

précédemment. Ses membres, nommés par le Conseil fédéral et placés sous l’autorité du DFI, 

sont les représentants des cantons, des communes, de l’économie, des partenaires sociaux, de 

la Banque nationale, de l’administration fédérale et du monde académique. 

FEDESTAT, présidé par la directrice de l’OFS, constitue un organe de coordination 

s’occupant de tâches de nature conceptuelle, organisationnelle et administrative : elle réunit 

les producteurs de la statistique de la Confédération et d’autres institutions soumises à la Loi 

sur la statistique fédérale. Suivant une même logique, REGIOSTAT (lui aussi présidé par la 

directrice de l’OFS) réunit les représentants de l’OFS, des offices cantonaux de statistique, 

des services statistiques des cantons qui n’ont pas leur propre office de statistique et des 

services statistiques des villes ; son comité règle les affaires courantes. 

Les groupes d’experts – qui traitent des questions statistiques ou des besoins en données 

– sont composés de représentants d’offices fédéraux, de cantons, de communes, de 

l’économie, des partenaires sociaux et des sciences qui ont des connaissances particulières 

dans des domaines déterminés ainsi que des représentants de la Commission de la statistique 

fédérale, de FEDESTAT et de REGIOSTAT. Les domaines concernés sont les suivants : le 

système des enquêtes auprès des ménages et des personnes ; la balance des paiements ; les 

statistiques économiques ; les transports ; la protection sociale ; la santé ; l’éducation et la 

formation ; les hautes écoles et les sciences ; la criminalité. 

La Conférence suisse des offices régionaux de statistique (CORSTAT) regroupe les 

offices régionaux de statistique de Suisse et l’Association suisse de Statistique (ASS) 

s’occupe de promouvoir l’usage et le développement de la statistique en Suisse, de représenter 

les intérêts des enseignants, chercheurs et praticiens du domaine et de contribuer à faire 

reconnaître la statistique comme une discipline scientifique à part entière. 

En somme, la statistique en Suisse (comme ailleurs) est l’affaire d’un nombre 

incalculable d’acteurs et doit être le résultat d’un effort soutenu de coordination. L’OFS en 

constitue d’une certaine manière le pivot central ; chacune de ses divisions et sections doit 

donc s’investir dans de nombreuses collaborations. Les acteurs qui entretiennent des 

collaborations ou des liens relativement proches avec l’Office fédéral de statistique peuvent 

être délimités en trois groupes principaux : les producteurs de statistique (en Suisse et à 

l’étranger), les fournisseurs d’informations (surtout en Suisse) et les clients de l’OFS. 

Les producteurs de statistique sont principalement : 

• les institutions de la statistique en Suisse, à savoir : 

- au niveau national, des Administrations fédérales (des contributions, des 

douanes, des finances) et des Offices fédéraux (de l’aviation civile, de 

l’énergie, de l’environnement, de la communication, de la santé publique, des 

routes, des transports, du développement territorial, du logement), ainsi que la 

Banque Nationale Suisse, le Bureau suisse de prévention des accidents, la 

Direction du développement et de la coopération, l’Institut fédéral de


recherches sur la forêt, la neige et le paysage, MétéoSuisse, l’Observatoire 

suisse de la santé, l’Office vétérinaire fédéral et la régie fédérale des alcools ; 

- les différents offices et institutions cantonaux (tous les cantons sauf ZG et 

AR) ; 

- les services statistiques de six villes (Bienne, La Chaux-de-Fonds, St. Gallen, 

Winterthur, Zurich et Berne) ; 

- des écoles polytechniques (Centre de recherches conjoncturelles de l’EPFZ) et 

des hautes écoles (Fachhochschule Aargau Nordwestschweiz) ; 

- d’autres institutions (Santésuisse, Service de centralisation des statistiques de 

l'assurance-accidents LAA, Union suisse des paysans). 

• les institutions statistiques au niveau international : 

- les services nationaux ou centraux de la statistique ; 

- diverses organisations internationales ainsi que leurs organisations spéciales ou 

régionales, comme la division statistique des Nations Unies ou le portail des 

statistiques de l’Organisation de coopération et de développement économiques 

(OCDE), qui définissent des normes internationales qui visent à rendre les 

données comparables ; 

- EUROSTAT, qui est l’Office statistique des Communautés européennes et qui 

fournit des efforts en vue de l’harmonisation et la normalisation des statistiques 

publiques ; ses normes et standards sont appliqués également par la 

Suisse suivant les accords bilatéraux de coopération dans le domaine de la 

statistique 22 . 

Le groupe des fournisseurs d’information est constitué par des personnes physiques ou 

morales – ces dernières pouvant être aussi bien des institutions publiques que privées 

(entreprises, organes représentant l’économie, etc.) – qui doivent fournir des données à l’OFS 

pour lui permettre de réaliser ses analyses statistiques. Suivant l’art. 6 de la Loi sur la 

statistique fédérale, ces groupes d’acteurs peuvent être contraints à fournir des informations 

(véridiques et suivant les indications données). 

Enfin, comme nous le verrons dans le sous-chapitre consacré à l’accessibilité, les clients 

de l’OFS sont toutes les personnes ou institutions qui nécessitent et utilisent les informations 

statistiques fournies par l’office. Parmi celles-ci, un groupe important d’acteurs est constitué 

par les universités, les écoles polytechniques et le milieu scientifique en général. 


C’est tout d’abord l’art. 65 de la Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 

avril 1999 (RS 101) qui attribue à la Confédération le mandat de collecter les données 

statistiques nécessaires concernant l’état et l’évolution de la population, de l’économie, de la 

société, de la formation, de la recherche, du territoire et de l’environnement en Suisse. La 

législation concernant la statistique est ensuite composée d’un très grand nombre de lois, 

d’ordonnances et d’articles regroupés dans le recueil systématique sous le domaine 431 

suivant différentes thématiques (l’organisation de la statistique tout d’abord ; ensuite les 

22 Un accord d’eurocompatibilité des données économiques est d’ailleurs entré en vigueur au début de l’année 

2007. L’harmonisation totale de l’appareil statistique helvétique avec Eurostat devrait être terminée en 2011. Se 

référer à l’article de Willy Boder apparu dans Le temps le mercredi 10 janvier 2007, intitulé « L’Office fédéral 

de la statistique se donne cinq ans pour s’aligner sur l’Europe ».


statistiques démographiques, des étrangers, sur les élections et les votations, afférentes aux 

marchés publics, l’acquisition d’immeubles par des personnes domiciliées à l’étranger, la 

statistique en droit pénal, celle sur les écoles, les statistiques sportives, en matière de 

recherche, sur le cinéma, en matière d’approvisionnement du pays, des recettes provenant de 

l’exportation de l’énergie électrique, des transports, dans le domaine des postes et 

télécommunications, sur l’environnement, sanitaire, du travail, sociale, des bâtiments et des 

logements, économique, etc.) 23 . Les divisions et les sections de l’OFS possèdent ainsi des 

instruments légaux sur mesure suivant leurs domaines de compétence. 

D’un point de vue général et organisationnel, c’est la Loi sur la statistique fédérale (LSF) 

du 9 octobre 1992 (RS 431.01) déjà citée, l’Ordonnance concernant l’organisation de la 

statistique fédérale du 30 juin 1993 (RS 431.011) et l’Ordonnance sur les émoluments et 

indemnités perçus pour les prestations de services statistiques des unités administratives de la 

Confédération du 25 juin 2003 (RS 431.09) qui sont centrales. Ces documents englobent 

d’ailleurs tous les aspects fondamentaux : ces lois et ordonnances visent à assurer à la 

Confédération les fondements statistiques dont elle a besoin pour accomplir ses tâches (LSF, 

art. 1, let. a.), à mettre des résultats statistiques à disposition des cantons, des communes, des 

milieux scientifiques, de l’économie privée, des partenaires sociaux et du public (let. b.), à 

organiser la statistique fédérale de manière à assurer une collecte et un traitement efficaces 

des données, tout en ménageant les personnes interrogées (let. c.), à encourager la coopération 

nationale et internationale en matière de statistique (let. d.) et à garantir la protection des 

données (let. e.). La section 4 de la LSF (art. 14 à 17) aborde la question fondamentale de la 

protection et de la sécurité des données, dont les éléments essentiels sont les aspects suivants : 

• les données collectées ou communiquées à des fins statistiques ne peuvent en 

principe pas être utilisées à d’autres fins et le secret de fonction doit être garanti (art. 

14) ; 

• l’OFS peut apparier des données (même sensibles), mais uniquement à condition de 

les rendre anonymes et, si l’appariement permet d’établir des profils de la 

personnalité, les données appariées doivent être effacées une fois les travaux 

statistiques d’exploitation terminés (art. 14a, al. 1) ; 

• tous les services traitant des données personnelles en relation avec la statistique 

fédérale ont l’obligation de les protéger (art. 15, al. 1) ; les organes responsables des 

relevés n’ont le droit de conserver les listes des noms et adresses établis pour la 

préparation, l’exécution et la coordination des relevés que tant qu’ils en ont besoin 

pour leurs travaux (art. 15, al. 2) ; les questionnaires et autres documents d’enquête 

qui contiennent les noms des personnes concernées doivent être détruits dès que le 

dépouillement est achevé (art. 15, al. 3) ; les données auxquelles ne sont attachés ni 

les noms des personnes concernées ni des numéros d’identification personnels 

peuvent être conservées et archivées (art. 14, al. 4). 

La personnalité et les droits fondamentaux des personnes qui font l’objet d’un traitement 

de données sont en outre protégés par la Loi fédérale sur la protection des données (LPD) du 

19 juin 1992 (RS 235.1) et de son Ordonnance relative à la loi fédérale sur la protection des 

données (OLPD) du 14 juin 1993 (RS 235.11). Actuellement les questions liées à la 

protection des données, qui devient un sujet de plus en plus sensible, sont d’ailleurs en train 

de prendre du ressort. La dépersonnalisation des informations et la protection des profils de la 

personnalité lors de l’appariement de données deviennent en effet des aspects influençant de 

23 Il est également à signaler qu’il existe de nombreux documents internationaux qui régularisent et codifient le 

travail des statisticiens, comme des principes fondamentaux de la statistique, des déclarations sur l’éthique 

professionnelle ou des codes de déontologie. Ces documents ne seront pas pris en considération ici.


plus en plus le travail de récolte, de traitement et d’analyse des données à cause de leur nature 

électronique et d’une mise à disposition de l’utilisateur de plus en plus rapide et facilitée. 

L’OFS est d’ailleurs en train de préparer un règlement concernant ces aspects. 

La conservation à long terme ou l’archivage des données statistiques ne font pas encore 

l’objet d’une base légale, d’un règlement ou d’instructions internes à l’OFS. En effet, alors 

que la Loi fédérale sur l’archivage et l’Ordonnance relative à la loi fédérale sur l’archivage 

s’appliquent sans autre aux documents administratifs de l’office 24 , il devient de plus en plus 

difficile de les appliquer pour les données statistiques, qui sont utilisées en permanence et qui 

sont désormais de nature électronique uniquement (ce qui n’était évidemment pas le cas 

auparavant). L’OFS est conscient que ces questions nécessitent d’être abordées et, à court 

terme, de trouver des solutions formelles pour garantir la pérennité des données. Cependant, 

puisque CODAM se trouve encore dans sa phase de construction (importation des données, 

etc.) et de consolidation (calibrages, etc.), il apparaît encore prématuré de fixer des règles 

dans ce domaine. L’OFS attend en outre une prise de décision de la part des Archives 

fédérales quant à l’archivage des données électroniques. 

4.2.1.6 Coûts 

Comme nous l’avons vu, les données statistiques – suivant tout le processus qui va de 

leur récolte jusqu’à la diffusion des analyses – sont le résultat du travail de l’OFS additionné à 

celui d’un nombre important d’autres administrations ou organisations publiques suisses et 

étrangères et d’institutions académiques. Aucune tentative n’a été entreprise jusqu’ici pour 

attribuer une valeur à la masse de données que tous ces acteurs manient et fournissent, il n’est 

donc pas possible de le faire dans le cadre de cette étude. Les coûts du système CODAM ne 

peuvent pas non plus être pris actuellement comme indicateurs pour calculer les coûts du 

processus de traitement des données dans son ensemble, le projet n’étant pas encore 

entièrement abouti. 

A titre purement indicatif, le budget de l’OFS dépasse actuellement (2006) les 100 

millions de francs, dont presque 2,3 millions sont budgétés pour l’infrastructure et 

l’exploitation 25 . 


Avec l’entrée en jeu de l’informatique, tout le processus de mémorisation des 

informations est en train de changer, d’évoluer. En effet, si jusqu’ici un certain pourcentage 

de données était déjà produit sous forme électronique, lorsqu’il s’agissait de les archiver ces 

données étaient habituellement imprimées. 

L’exemple des données météorologiques et climatologiques présenté dans le chapitre 

précédent, ainsi que celui des données statistiques abordé ici, montrent que nous sommes en 

train de passer à un autre stade de l’évolution dans la gestion informatique des données. Ces 

dernières sont en effet désormais récoltées (ou si ce n’est pas le cas, saisies sur ordinateur 

après-coup), traitées, puis conservées uniquement sous forme digitale. 

Quelle est la place de l’archivage dans ce contexte ? Comment faire une distinction entre 

les données qui ont terminé leur cycle de vie (à archiver) et les autres données (à conserver en 

vue d’une réutilisation programmée) ? Telles sont les questions qu’il convient désormais de se 

poser. 

24 A ce propos, il est à signaler que l’OFS dispose depuis 2000 d’un plan de classement, appliqué par l’ensemble 

de l’office, et organisé par domaines, thèmes et activités. 

25 Se référer au Budget 2006, Berne, Administration fédérale des finances, pp. 440 et 441.



Du point de vue technique, il est actuellement possible de tout mémoriser : toutes les 

données statistiques produites et traitées sous forme informatique sont en effet mémorisables 

et peuvent ensuite être réutilisées pour autant qu’elles correspondent à des standards 

déterminés, qu’elles soient traitées suivant des processus comparables, qu’elles soient gérées 

de manière centralisée ou coordonnée et qu’on sache de quelles données on dispose. 

L’OFS, important producteur de données, a su se doter d’un puissant concept et système 

permettant la centralisation des données électroniques pour assurer leur mise à disposition et 

leur subsistance dans le temps, suivant des codes et des standards établis. Nous pouvons ainsi 

considérer le système CODAM comme le support physique qui permet – à travers ses 

serveurs informatiques, les mises à jour et les migrations de données nécessaires – de 

conserver pour une durée indéterminée l’ensemble des données qu’il contient. Suivant notre 

modèle d’analyse, les données deviennent donc mémorisables lorsqu’elles sont susceptibles 

d’être introduites et centralisées dans CODAM. 

La mémorisabilité en termes de supports peut donc être assurée pour les différents types 

de données statistiques pour autant que les moyens nécessaires soient disponibles : il s’agit 

évidemment des moyens financiers, techniques et infrastructurels, il s’agit également d’un 

consensus au niveau des employés (confiance dans le système informatique) et des moyens 

cognitifs à disposition (nouvel apprentissage de la part des utilisateurs·trices). Ces deux 

dernières ressources sont particulièrement importantes, puisque le passage à un nouveau 

système de gestion demande l’implication directe des collaborateurs·trices de l’office et des 

autres institutions concernées. 

Enfin, suivant notre concept, la nécessité de prendre en considération également les 

ressources nécessaires à une réelle « mémorisabilité » des données statistiques – ressources 

que nous avons regroupées sous le terme de « langage » et qui assurent la pérennité des 

données, leur reproductibilité, leur universalité, leur transférabilité – apparaît ici clairement : 

comment serait-il envisageable de sauvegarder et par la suite d’utiliser à distance de temps 

une telle quantité de données de nature informatique s’il n’existait pas des règles et des codes 

communs qui permettent de les comprendre ? Ces aspects sont la condition nécessaire à la 

mise en place d’un système comme CODAM et le Core Warehouse qu’il gère. 


Actuellement, l’OFS est justement en train d’importer les données statistiques anciennes 

et actuelles – lesquelles se trouvaient auparavant disséminées dans plusieurs bases de données 

gérées individuellement par les diverses divisions et sections de l’office – dans le 

système CODAM : le principe poursuivi est que toutes les données doivent être introduites 

dans le système (les données actuelles, ainsi que les données anciennes). Néanmoins, sachant 

qu’il n’est pas possible de tout mémoriser (notamment les données anciennes), l’institution est 

en train de faire une réflexion approfondie quant aux données qui sont dignes ou non d’être 

mémorisées. 

Sont en premier lieu considérées dignes d’être mémorisées dans CODAM les 

métadonnées reliées aux données statistiques qui seront ensuite introduites dans le système. 

En effet, celles-ci étant absolument indispensables à la compréhension et à l’utilisation des 

données, CODAM a été conçu et construit de manière à ce que, avant d’y introduire les 

données statistiques proprement dites, il faut y introduire d’abord les métadonnées. Dignes 

d’être mémorisées sont ensuite les macrodonnées (justement associées aux métadonnées qui 

les concernent), car elles répondent à toutes les conditions nécessaires à leur exploitation,


analyse et future diffusion : elles sont consolidées, dépersonnalisées et agrégées. 

L’importation de macrodonnées dans le système se concentre pour l’instant sur les données 

actuelles et sur les données anciennes nécessaires aux analyses diachroniques (comparaisons 

dans le temps). Les macrodonnées concernant des sujets qui ne sont plus analysés ou dont il 

est prévu que les enquêtes périodiques pour lesquelles elles sont utilisées ne seront à l’avenir 

plus menées ; elles ne sont par contre introduites dans le système que lorsqu’il est possible. 

Quant aux microdonnées, elles sont actuellement systématiquement introduites dans CODAM 

suivant la politique de conservation choisie par l’OFS, mais on peut se poser la question de 

savoir si elles sont effectivement toutes dignes d’être mémorisées : en effet, il ne semble pour 

l’instant pas possible d’établir des règles préalables qui déterminent de manière générale s’il 

est nécessaire oui ou non de les introduire dans le système. Par exemple, pour une analyse 

statistique faite dans quelques décennies, aura-t-on besoin du prix individuel des différentes 

marques de bouteilles de bière au fil du temps (microdonnées) ou plutôt de l’oscillation des 

prix des bouteilles dans le temps (macrodonnées) ? Difficile à dire. Ainsi, afin d’assurer la 

reconstruction d’une analyse statistique, il a été pour l’instant choisi de conserver et importer 

dans le système toutes les microdonnées. Quant aux anciennes données (celles qui se réfèrent 

à des enquêtes passées mais qui sont réutilisées à titre comparatif – c’est-à-dire les données 

évolutives – et celles qui ont totalement terminé leur cycle de vie, car l’enquête à laquelle ils 

servaient de base n’est plus réalisée – c’est-à-dire les données ponctuelles), elles sont jugées 

dignes d’être mémorisées suivant un degré d’urgence moins élevé. Ces données posent 

d’ailleurs parfois problème du point de vue de CODAM, puisque la manière dont elles ont été 

documentées (métadonnées) n’est pas forcément suffisante en vue de leur introduction dans le 

système, qui est très exigeant. 

Ainsi, la question de la dignité à la mémorisation est actuellement posée en termes 

utilitaires, de reconstitution et de priorités. Il n’existe pour l’instant pas de régulation qui 

permette de donner des indications sur le type ou le niveau de donnée correspondant à ces 

critères ; une analyse ponctuelle et sur mesure est faite au cas par cas suivant un processus 

bottom up, l’autonomie des producteurs et utilisateurs des données dans les différentes 

sections de l’OFS reste donc grande. C’est ainsi que la capacité à juger de la valeur 

« utilitaire » d’une donnée devient fondamentale : faute de tout pouvoir mémoriser, il faut être 

à même de juger ce qu’il vaut et ce qu’il ne vaut pas la peine d’introduire dans le système. 

Nous constatons enfin que, bien que tous les instruments matériels nécessaires à la 

gestion des données statistique soient en place, la ressource que nous avons appelée « raison » 

et qui se manifeste dans les compétences substantielles spécialisées des collaborateurs·trices 

de l’office reste indispensable pour déterminer qu’est-ce qui est digne d’être mémorisé. La 

valeur utilitaire, la qualité scientifique, le jugement d’une éventuelle réutilisation d’une 

microdonnée ne peut être fait que par les producteurs et analystes statistiques eux-mêmes. Les 

compétences qu’ils possèdent ne peuvent pas être remplacées, le processus bottom up de 

l’évaluation de la valeur en termes de sauvegarde d’un certain type de données ne peut pas 

être remplacé pour l’instant par un processus top down. 


Le système CODAM et ses plateformes informatiques permettent donc de gérer et mettre 

à disposition de manière rationnelle les données statistiques indispensables aux 

collaborateurs·trices de l’OFS, ainsi qu’à toutes les personnes qui y ont accès ; il ne peut 

néanmoins pas être considéré comme un système d’archivage électronique central. La 

mémorisation réelle de ces données n’est garantie qu’en partie, ceci essentiellement pour deux 

raisons. D’une part, nous ne savons pas exactement comment ces systèmes informatiques de 

sauvegarde évolueront dans le temps, la sauvegarde des données qu’ils contiennent dépendant


très directement de l’évolution des infrastructures mises à disposition par le marché 

(machines, processeurs, programmes informatiques, etc.), des moyens à disposition de 

l’institution pour les entretenir (sauvegardes, mises à jour, migrations des données, etc.) et 

enfin de la bonne ou mauvaise gestion de crise en cas de problème majeur (bug, incendie, 

panne électrique, etc.). 

T 1 

Thème 1 

Thème 2 

Thème 3 

Sauvegarde 

Enquête 

périodique 

Document 

papier 

T 2 T 3 T 4 

Base de 

donnée 

2005 

Thème 2 

Thème 3 

Enquête 

périodique 

Core 

Warehouse 

et système 

CODAM 

Fig. 4.2.3 : Représentation schématique du transfert des données dans le Core Warehouse et 

dans le système CODAM. 

D’autre part, il n’est désormais plus possible de sauvegarder toutes les données 

statistiques produites dans les différents stades de traitement, car il s’agirait d’un travail sans 

fin d’importation de données. L’utilisation de systèmes informatiques centraux comme 

CODAM permet de gérer les données produites et insérées dans le système en temps réel 

depuis la mise en route de celui-ci (l’importation des données à commencé en 2005), mais 

d’un point de vue de la mémorisation réelle elle implique la subsistance de deux univers 

parallèles (figure 4.2.3): l’univers CODAM pour les données actuelles et futures (partie à 

droite du schéma) ; l’univers « papier » et « bases de données décentralisées » pour les 

données passées, qu’on peut comparer aux dossiers clos et archivés (partie gauche du 

schéma). En effet, l’introduction dans le Corporate Data Management de données statistiques 

anciennes demande un énorme investissement en termes de temps, de personnel et de moyens 

financiers et ne peut être faite que lorsque le cycle de vie de ces données n’est pas terminé, 

c’est-à-dire lorsque leur réutilisation à long terme est assurée. 

Il n’est pas possible de décrire comment les données statistiques sont actuellement 

archivées (au sens technique du terme), car cette tâche est exécutée au niveau des services de 

l’office, de manière individuelle et non coordonnée ; avec l’introduction du système 

CODAM, tout le processus se trouve en outre dans une phase de transition et demande une 

réadaptation. La relation entre CODAM et la LAr – et par conséquent les Archives fédérales – 

est encore à établir. L’OFS attend que des prescriptions concernant l’archivage des données 

électroniques soient faites avant de prendre des décisions formelles. 

T


En termes de ressources, la « place » ne semble définitivement plus constituer une réelle 

préoccupation dans le monde de la sauvegarde informatique des données. Le « temps », par 

contre, est en facteur décisif notamment pour l’informatisation des données historiques, c’està-dire 

des données qui ont déjà terminé leur cycle de vie et dont la conservation sous forme 

informatique ne constitue pas une priorité. 


Les données statistiques s’adressent à des publics ou acteurs différents suivant leur degré 

de traitement. Les données enregistrées dans CODAM sont rendues accessibles uniquement 

aux collaborateurs·trices de l’OFS concernés par la thématique en question : les accès au 

système sont donc régulés de manière détaillée et sont modulés suivant différents niveaux 

d’information (accès à des informations de base ou à des informations plus détaillées). Un 

deuxième groupe d’acteurs est composé par les personnes qui utilisent les données à des fins 

de recherche (universités, polytechniques, hautes écoles, autres administrations, etc.). Ces 

acteurs ont accès à des microdonnées dépersonnalisées suivant des contrats détaillés et bien 

déterminés. Enfin, les données publiées sont accessibles à tout public : en effet, suivant l’art. 

18 al. 1 de la Loi sur la statistique fédérale et l’art. 11 de l’Ordonnance concernant 

l’organisation de la statistique fédérale, les bases et les principaux résultats statistiques sont 

publiés au moyen de communiqués de presse, publications, supports de données 

informatiques et banques de données. 

Indépendamment du type de public auquel on s’adresse, ce qui caractérise les résultats 

statistiques, c’est qu’ils se distinguent en données qui se rapportent à des personnes 

(physiques ou morales), en données qui ne se rapportent pas à des personnes et en données 

rendues anonymes. Ainsi, suivant l’art. 18 al. 3 de la LSF (ainsi que la LPD), l’OFS est dans 

l’obligation de protéger les données personnelles, c’est-à-dire de présenter les résultats sous 

une forme qui rend impossible toute déduction sur la situation d’une personne physique ou 

morale, sauf si les données traitées ont été rendues publiques par la personne concernée. L’art. 

19 al. 2 prévoit néanmoins que les producteurs de statistiques de la Confédération sont en 

droit de communiquer les données personnelles à des services de statistique, à des institutions 

de recherche de la Confédération ou à des tiers, notamment dans le cadre de la recherche, de 

la planification ou de la statistique si ces données sont rendues anonymes et si un certain 

nombre de conditions garantissant la protection des données sont respectées. L’art. 20 précise 

enfin que l’utilisation et la reproduction de résultats publiés, rendus accessibles ou élaborés à 

partir de données de la statistique fédérale est libre, moyennant l’indication de la source. Des 

exceptions peuvent exister pour les utilisations à des fins lucratives. Les prestations de 

services que l’OFS fournit sont en outre soumises à l'Ordonnance sur les émoluments et 

indemnités perçus pour les prestations de services statistiques des unités administratives de la 

Confédération. 

Or, depuis quelques années, l’Office fédéral des statistiques favorise la diffusion qui 

donne la possibilité aux utilisateurs d’avoir à disposition des données statistiques qu’ils 

peuvent préparer et combiner eux-mêmes suivant leurs besoins. L’institution publie de moins 

en moins sur papier et augmente les publications sur Internet, non plus seulement sous forme 

de tabelles d’analyse statistique, mais également sous forme de petites bases de données 

thématiques (appelées cubes), qui permettent aux utilisateurs de préparer eux-mêmes les 

tableaux statistiques dont ils ont besoin. Bien que l’intention à la base de ces initiatives 

consiste à augmenter les prestations aux utilisateurs tout en réduisant les coûts (diminution du 

travail d’analyse, des frais de publication, des renseignements par téléphone, etc.), l’OFS est 

obligé d’analyser dans la mesure du possible les combinaisons possibles de ces données 

statistiques avant de les mettre à disposition : en dépit du fait que ces données soient


totalement dépersonnalisées, leur appariement risque en effet de donner des informations qui 

permettent de retracer des éléments concernant une personne (physique ou morale qu’elle 

soit) et de lui porter préjudice. Pour éviter de telles dérives, les collaborateurs·trices de l’OFS 

doivent fournir un très important travail d’analyse préalable. Il apparaît donc que, avec une 

mise à disposition des informations de plus en plus rapide et facilitée, la protection des 

données devient un aspect toujours plus sensible et difficile à assurer. Il est d’ailleurs à 

signaler que ce problème existait déjà auparavant, mais que les moyens informatiques 

désormais à disposition de tout un chacun facilitent la diffusion d’informations à protéger. 

Les utilisateurs des données statistiques publiées peuvent être distingués en trois 

catégories, suivant la terminologie définie dans les concepts de diffusion de l’OFS : les 

Beobachter (ou, suivant une vision imagée, les randonneurs), c’est-à-dire tout un chacun 

désirant se renseigner sur un domaine qui l’intéresse ; les Benutzer (ou agriculteurs), 

notamment les écoles et les médias, qui désirent posséder des informations un peu plus 

approfondies ; et enfin les Bearbeiter (ou mineurs), comme par exemple les chercheurs ou les 

services de l’administration qui nécessitent des informations très détaillées. Par les moyens 

d’information et de diffusion que l’OFS met à disposition – comme les publications papier, 

les publications off line comme les CD-Rom et les publications on line – l’ensemble de ces 

trois groupes d’utilisateurs peuvent accéder aux données désirées. L’office dispose en outre 

d’un espace public qui comprend un centre d’information pour la statistique avec une 

bibliothèque spécialisée, ainsi qu’un espace réservé pour des expositions. 

La ressource que nous avons dénommée « espace public » prend du ressort à l’OFS. Elle 

est la condition qui permet, dans la société de l’information dans laquelle nous vivons, une 

accessibilité accrue aux données statistique et une utilisation personnalisée de celles-ci. Son 

désavantage est qu’elle est strictement dépendante d’une autre ressource qu’il s’agit de 

réguler afin qu’elle ne se tarisse jamais : l’énergie électrique. 


Ce chapitre a été réalisé grâce aux informations recueillies lors d’entretiens avec M. 

Claude Macchi, Chef de la section CODAM, et M. Rolf Lerjen, Chef du service Document 

Management, ainsi qu’à travers la lecture des bases légales, de documents publiés et non 

concernant la thématique traitée, ainsi que du site Internet de l’OFS. Suite à ce qui a été 

décrit, se font jour les commentaires suivants (organisés du général au particulier). 

(1) Les données statistiques ne constituent pas des informations qui ne 

s’adressent qu’à des spécialistes sur des domaines pointus ; elles servent 

globalement à la formation de l’opinion publique, à la prise de décisions 

politiques, à l’évaluation de l’action de l’Etat et à la prédiction des 

problématiques futures ; elles donnent une image de la situation économique, 

politique, sociale, culturelle, etc. du pays. En d’autres termes, elles sont 

nécessaires au fonctionnement de la démocratie. Elles acquièrent évidemment 

aussi une valeur historique avec le temps qui passe puisque, si elles sont 

conservées, elles renseignent de manière quantitative sur la situation de la 

nation à des époques antérieures. Les données statistiques font donc partie du 

patrimoine et constituent une tranche de la mémoire nationale. 

(2) La production, le traitement, l’analyse et enfin la diffusion des données 

statistiques – tout comme des données récoltées dans d’autres domaines – se 

trouve dans une période de grands changements. Nous sommes en effet en 

train de passer à la phase d’automatisation des processus, c’est-à-dire de la 

récolte des données, jusqu’à leur diffusion. En même temps, nous passons


d’un système de gestion décentralisé et organisé thématiquement, à un 

système central. Ce passage constitue un moment privilégié pour réfléchir de 

manière globale aux processus de mémorisation, car il nous permet de savoir 

quels sont les groupes de données sauvegardées ; l’étude de ces processus 

n’aurait certainement pas été possible dans une organisation atomisée des 

données, où l’information quant à leur existence et leur gestion serait 

fragmentaire. 

(3) La distinction entre l’archivage (au sens technique du terme) des données qui 

ne sont plus utilisées et la conservation à long terme des données dont le 

cycle de vie est toujours actif devient de plus en plus difficile à faire dans le 

cadre d’une gestion centralisée et totalement informatisée. Elle est encore 

plus difficile à faire lors du passage d’un système à l’autre, ce qui est 

justement le cas aujourd’hui. Les réflexions autour de ces problématiques 

sont actuellement dictées par les besoins et les nécessités, et non pas par une 

réflexion de fonds sur la signification globale de la sauvegarde de ce type de 

données ; cet état de fait est la conséquence des impératifs financiers et 

temporels. 

(4) Le traitement et l’utilisation des données statistiques se caractérisent par 

l’obligation d’assurer la protection des données personnelles. Dans un monde 

où l’information circule de plus en plus, cet aspect prend une importance 

énorme, notamment avec la mise à disposition facilitée et à la carte des 

données. Les régulateurs (le gouvernement et le parlement) lancent parfois de 

nouveaux processus de gestion et de diffusion des données sans tenir compte 

de tous les tenants et aboutissants des nouvelles possibilités technologiques à 

disposition. 

(5) Les métadonnées jouent un rôle fondamental. Alors que les données actuelles 

sont bien documentées et peuvent être introduites dans les bases de données 

et les systèmes de centralisation comme CODAM associées à des 

métadonnées fiables, les données anciennes (évolutives ou ponctuelles) 

posent problème : plus elles sont anciennes, moins les métadonnées sont 

complètes et fiables. Ces données ont moins de chance d’être intégrées dans 

ces nouveaux systèmes de mémorisation. 

(6) Une gestion centralisée et bien réfléchie des données statistiques implique 

une réflexion théorique approfondie sur les ressources dont il faut se 

préoccuper afin d’assurer leur durabilité dans le temps. Sans vouloir 

aucunement émettre un jugement de valeur, alors que les « langages » 

informatiques (codes, standardisations, migration, etc.) sont des ressources 

très sérieusement prises en considération lors de la réalisation de projets 

comme CODAM, il apparaît que la ressource « raison », à savoir les 

compétences internes de l’office, risque de ne pas être suffisamment ménagée 

et de subir des impositions venant du haut (suivant une structure top down). 

La ressource « temps » peut également poser problème dans la mesure où elle 

est exclusive pour la mémorisation des données moins indispensables à court 

terme. Enfin, la ressource « espace public » est très sérieusement prise en 

considération et tous les moyens nécessaires sont mis en place pour la 

valoriser.

4.3 Données d’observation des sols 



Sujet de grande actualité, la raréfaction des ressources naturelles devient un souci de plus 

en plus présent dans les débats politiques, en Suisse comme ailleurs. Afin de définir, gérer et 

surtout planifier les futures politiques publiques de protection de l’environnement de manière 

efficace, il faut pouvoir disposer de données qui informent sur son état : plus ces données sont 

complètes et fiables, mieux les mesures à prendre peuvent être déterminées. Actuellement, les 

données d’observation de l’état de l’environnement sont recueillies et gérées suivant le 

domaine concerné (air, eau, sol, forêt, etc.), l’aspect étudié (état biologique, chimique, 

physique, etc.) et par différents acteurs publics (Confédération, cantons). Quoiqu’il existe des 

projets allant dans ce sens, les processus qui permettent de disposer de ces informations ne 

sont pour le moment pas encore centralisés : c’est pourquoi nous avons pris l’option d’étudier 

un domaine déterminé qui puisse donner une image représentative du fonctionnement de la 

récolte, du traitement, de l’analyse et surtout de la conservation à long terme de ce type de 

données, qui, en particulier est mal connue : ce sera le domaine de l’observation de l’état 

chimique du sol (polluants inorganiques) 26 . 

Afin d’observer l’évolution des polluants dans la terre, la Confédération a créé en 1984 le 

Réseau national d’observation des sols (NABO : Nationales Bodenbeobachtungsnetz). Celuici 

est géré par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) et l’Office fédéral de l’Agriculture 

(OFAG) et sa mise en œuvre est réalisée par la Station fédérale de recherches en agroécologie 

et agriculture (Agroscope ART Reckenholz-Tänikon, appelé ci-après Agroscope). 

L’étude du processus de mémorisation des données d’observation des sols utilisera donc 

l’Agroscope comme porte d’entrée. 


Il n’y a pas de hiérarchie d’importance parmi les ressources naturelles : toutes doivent 

être utilisées durablement pour éviter leur surexploitation et toutes doivent être protégées 

d’une pollution excessive. En tant que tel, le sol présente néanmoins des caractéristiques 

distinctives qui font de lui un excellent exemple pour étudier la manière dont des données 

d’observation environnementale sont gérées et conservées dans le temps : 

• tout d’abord, le sol évolue lentement, ce qui fait qu’il recèle les éléments polluants 

qu’il contient plus que des ressources comme l’eau ou l’air ; 

• les polluants qui sont contenus et transportés dans d’autres ressources naturelles 

finissent tôt ou tard par s’y déposer ou par le traverser, on trouvera par conséquent 

leur trace dans le terrain : le sol est ainsi un média indicateur primordial ; 

26 Quoique dans le reste du chapitre nous utiliseront à plusieurs reprises une terminologie plus généraliste 

(données d’observation du sol, données sur l’état du sol, évolution de la pollution du sol, etc.), il est sousentendu 

que nous nous référons en particulier aux données sur l’analyse de l’état chimique du sol et en 

particulier aux polluants inorganiques. L’étude des polluants organiques est encore à ses débuts, de même que 

les analyses biologiques ou physiques de l’état du sol.

52 DONNEES D’OBSERVATION DES SOLS 

• le sol possède une valeur économique considérable, d’une part car sa surface 

constitue le support physique des activités anthropiques et d’autre part car il est la 

base de notre chaîne alimentaire ; 

• pour les mêmes raisons, il constitue un domaine politiquement fortement débattu et 

tout changement de son état chimique, biologique ou physique peut avoir une 

incidence directe dans de multiples domaines (propriété foncière, agriculture, 

transports, etc.) ; 

• l’observation de son état chimique au niveau national constitue un domaine pilote, 

puisqu’elle se fait déjà depuis plus de 20 ans ; 

• afin que les observations de l’état du sol puissent donner des résultats, elles doivent 

se dérouler de manière permanente et sur une longue période de temps, car les 

polluants restent présents dans le sol très longtemps. 

Le sol, ou plus précisément la terre, peut alors être considéré comme une sorte d’archive 

vivante possédant une valeur économique, politique et sociale particulière. Les données qui 

font état des changements qu’il vit – en particulier celles qui déterminent la charge en 

polluants qu’il subit – sont à la base de prises de décisions politiques importantes et doivent 

par conséquent être gérées attentivement : des erreurs d’interprétation peuvent être lourdes de 

conséquences. 

Suivant les prescriptions données par l’Ordonnance sur les atteintes portées aux sols 

(OSol) du 1 er juillet 1998 (RS 814.12), cette tâche est réalisée par les cantons et la 

Confédération à partir de deux logiques différentes. En effet, les cantons sont chargés de 

surveiller en priorité des sols dont le vécu ou la proximité d’une source de pollution laisse 

supposer qu’ils sont (ou pourraient être) pollués. Comme nous le verrons dans le détail, la 

Confédération est pour sa part responsable de surveiller des sols dont l’état est a priori 

« normal » – c’est-à-dire ni particulièrement préservé ni particulièrement pollué – et établir 

ainsi des références. L’étude d’un choix de terrains correspondant à cette définition permet 

non seulement de mesurer le niveau des atteintes diffuses portées aux sols, de remarquer un 

éventuel changement de la situation de leur état chimique, d’apprécier l’efficacité des mesures 

de protection des sols, mais également de bénéficier de données de référence pour l’étude des 

sols pollués. 

Ayant ainsi choisi de se concentrer sur le processus de mémorisation des données qui 

visent à étudier l’état chimique du sol, ce chapitre se concentrera plus spécifiquement sur les 

données récoltées par la Confédération, qui constituent d’une certaine manière la référence 

dans ce domaine. Nous expliquerons dans les sous-chapitres qui suivent de quelles 

informations il s’agit, comment elles sont récoltées, traitées, analysées et conservées dans le 

temps pour permettre l’analyse comparative diachronique dont elles font l’objet 

périodiquement. 


Le mandat de l’observatoire national des sols NABO comprend trois tâches principales 27 , 

qui sont liées l’une à l’autre et dont la première constitue le fondement du réseau : 

• la surveillance dans le temps et dans l’espace de l’évaluation des atteintes au sol ; 

• le contrôle de l’efficacité des mesures de protection ; 

27 Se référer au site Internet consacré au NABO, qui fait partie du site de l’OFEV et qui est régulièrement mis à 

jour : http://www.bafu.admin.ch/boden/00972/00975/index.html?lang=fr, 22 février 2007.

DONNEES D’OBSERVATION DES SOLS 53 

• l’identification précoce des tendances négatives et l’établissement de prévisions 

concernant l’évolution de ces atteintes. 

Afin de répondre à ce mandat et de disposer des informations nécessaires, il a été mis en 

place un concept détaillé, le réseau NABO 28 . Ce réseau est composé de 105 sites 

d’observation, regroupés selon le type d’exploitation dont ils font l’objet : cultures, pâturages, 

cultures maraîchères, arboriculture et viticulture, forêts, sites protégés et parcs (figure 

4.3.1) 29 . 

Cultures (35) 

Pâturages (25) 

Cultures maraîchères, arboriculture, viticulture (11) 

Forêt (28) 

Sites protégés (4) 

Parcs (2) 

Fig. 4.3.1 : Carte synoptique des 105 sites du réseau NABO. [Tiré de : Desaules André, Schwab 

Peter, Keller Armin, Ammann Stefan, Paul Jean, Bachmann Hans-Jörg, Polluants 

inorganiques dans les sols suisses et évolutions après 10 ans, Agroscope FAL 

Reckenholz, Station de recherches fédérale en agroécologie et agriculture, Zurich, 2006] 

Un site d’observation se définit par des éléments tels que le climat, la qualité de l’air, la 

végétation, l’occupation et l’exploitation des sols, la géologie, le relief et le sol lui-même (la 

pédologie). Ces éléments sont déterminants pour la charge en polluants du sol, ainsi que pour 

le comportement dans le temps de ceux-ci. La sélection des sites et leur répartition a par 

28 La description du fonctionnement du réseau NABO est faite ici de manière linéaire et globale afin d’en 

faciliter la compréhension et de ne pas alourdir la lecture. Nous n’avons pas englobé dans les descriptions les 

changements ponctuels intervenus dans le temps depuis sa mise en œuvre, comme par exemple l’augmentation 

des sites d’observation, le changement de certains éléments dans les techniques d’extraction ou d’analyse, etc. 

Nous nous sommes efforcés d’en rester à la description du processus. 

29 La description concernant le réseau NABO, sa mise en place, son programme, ses méthodes analytiques, etc. 

se base très largement sur le troisième et dernier rapport NABO : Desaules André, Schwab Peter, Keller Armin, 

Ammann Stefan, Paul Jean, Bachmann Hans-Jörg, Polluants inorganiques dans les sols suisses et évolutions 

après 10 ans, Agroscope FAL Reckenholz, Station de recherches fédérale en agroécologie et agriculture, Zurich, 

2006. Cette publication contient également les indications concernant l’emplacement précis des différents sites.


conséquent été faite sur la base de critères bien déterminés en utilisant comme référence la 

carte des sols (1:500'000) 30 . Ces critères peuvent être résumés ainsi : 

• le type de végétation présente, le type d’occupation et d’exploitation du sol : environ 

50% des sites devaient se trouver dans des secteurs agricoles représentatifs des 

différents types et intensités d’exploitation, 30% sous forêts, 20% dans des surfaces 

ouvertes proches du milieu naturel (pâturages, zones protégées) ; 

• les caractéristiques pédologiques et des différentes catégories de sols sur tout le 

territoire suisse ; 

• une répartition géographique aussi régulière que possible ; 

• la qualité de l’air et les différences de climat ; 

• les immissions polluantes probables ; 

• la perspective de la pérennité des sites ; 

• la coordination des sites avec d’autres programmes d’observation de 

l’environnement. 

Le choix définitif de l’emplacement des sites a été fait en 1985 après une reconnaissance 

sur le terrain et en accord avec les propriétaires et les autorités cantonales concernées. Chaque 

site a fait l’objet d’une description au travers d’un questionnaire (Questionnaire pour 

l’analyse des polluants dans le sol) portant notamment sur l’emplacement géographique 

(plan, croquis), la description du profil du sol, les caractéristiques du site et l’adresse du 

propriétaire, de l’exploitant ou autre acteur concerné. L’emplacement exact des sites n’est pas 

signalé sur le terrain ; il est repéré avec des détecteurs par les personnes concernées grâce à 

deux aimants placés sous terre. 

Suivant l’annexe I de l’OSol, le programme de mesures permanent du NABO porte en 

particulier sur les teneurs totales, c’est-à-dire la concentration au sol, de neuf polluants 

inorganiques : 

• cadmium (Cd) • cuivre (Cu) • chrome (Cr) 

• zinc (Zn) • mercure (Hg) • cobalt (Co) 

• plomb (Pb) • nickel (Ni) • fluor (F) 

Depuis 1998, des analyses de micropolluants organiques sont également faites ; elles sont 

moins avancées, car elles posent une série de problèmes techniques qu’il s’agit encore 

d’apprivoiser (instabilité des micropolluants, etc.) : 

• hydrocarbures polycycliques aromatiques (HPA) 

• biphényles polychlorés (PCB) 

• dioxines et furanes (PCDD/F) (sur un nombre de sites limité) 

Les prélèvements du réseau NABO comprenant 105 sites destinés aux analyses de 

référence à long terme sont effectués sur des surfaces carrées de 100m 2 . Les échantillonnages 

sont faits suivant une logique de quadrillage stratifié régulier : chaque surface est divisée en 

25 carrés de 4 m 2 , dont chacun fait l’objet d’un prélèvement de 4 échantillons composés (I, II, 

III et IV, donc une carotte par m 2 ). La raison de cette multiplication des points 

d’échantillonnage réside dans le besoin d’éliminer et de contrôler le plus possible la variation 

spatiale afin de la discriminer de la variation temporelle. La profondeur du carottage est de 20 

30 Se référer au premier rapport NABO : Desaules André, Studer Konrad, NABO - Réseau d'observation des sols: 

période d'observation 1985-1991, Cahier de l'environnement n° 200, Office fédéral de l'environnement, des 

forêts et du paysage, Berne, 1993, p. 8 et sv.


cm à partir de la surface du terrain conformément à l’OSol, le diamètre des prélèvements est 

de 3 cm. 

Les échantillons sont mis tels quels dans un sac en plastique puis conduits au laboratoire, 

où ils sont nettoyés des pierres et autres corps étrangers, séchés, broyés et passé par un tamis 

de 2 mm de maille, divisés de manière représentative et remplis dans des bocaux. Les 

analyses chimiques de polluants sont faites à partir d’un échantillon de laboratoire 

repésentatif. Les manipulations, les traitements, les méthodes, les dosages, etc. dont les 

échantillons font l’objet sont consignés sur un journal de laboratoire par les chimistes qui 

réalisent les tests. Ces journaux assurent la traçabilité de ce qui a été entrepris et des résultats 

obtenus. Les résultats des analyses déterminent combien de métaux ou polluants organiques 

sont présents dans un tel échantillon ; ces mêmes résultats, associés aux métadonnées de 

procédure qui les concernent, subissent à la fin de la procédure un contrôle de qualité de la 

part du NABO et sont ensuite déclarés valides ; ils sont stockés dans une banque de données 

Access accessible uniquement aux collaborateurs⋅trices du réseau. Ces valeurs constituent le 

matériau de travail qui permet de réaliser les évaluations de l’évolution de la charge de 

polluants dans les sites choisis par le NABO. 

Tous les échantillons de terre sont divisés représentativement et conditionnés dans des 

bocaux hermétiques, archivés dans un local sombre et sec à température ambiante. Les 

échantillons de terre destinés à l’analyse des micropolluants organiques sont par contre 

conservés congelés, dans des bocaux hermétiques mais sans traitement préalable, dans un 

local à -20°C. 

Les campagnes d’échantillonnage pour les observations à long terme des sites du réseau 

NABO ont lieu à une cadence de 5 ans et durent chacune 5 ans. Ainsi, depuis le début du 

programme en 1985, quatre campagnes de prélèvement et d’analyse ont été faites, la 

cinquième étant actuellement en cours : 

Première campagne : 1985 - 1989 

Deuxième campagne : 1990 - 1994 

Troisième campagne : 1995 - 1999 

Quatrième campagne : 2000 - 2004 

Cinquième campagne : 2005 - 2009 

Le réseau NABO surveille pour l’instant les pollutions chimiques, mais il prévoit à terme 

d’étendre ses activités aux propriétés physiques et biologiques du sol : un projet pilote allant 

dans cette direction a été lancé au début de l’année 2000. Cependant, l’observation à long 

terme n’intégrera de nouveaux paramètres ou indicateurs que s’il est établi qu’ils sont 

significatifs pour l’interprétation de la fertilité – et donc de la qualité – des sols, ce qui n’as 

pas encore été déterminé 31 . 

Comme cette rapide présentation du réseau NABO l’a montré, il apparaît que les données 

de l’observation de la pollution des sols, et en particulier de polluants inorganiques, sont 

constituées d’informations de nature chimique qui ont été récoltées au fil des années et qui 

doivent pouvoir être comparées entre elles en dépit de tout changement qui puisse intervenir 

entre une campagne et l’autre. 

Si nous essayons de schématiser les processus qui permettent d’obtenir les données qui 

constituent la base des évaluations du NABO, nous obtenons les schémas ci-dessous (figures 

4.3.2a et 4.3.2b, partie supérieure): 

31 

Se référer la page Internet http://www.bafu.admin.ch/boden/00972/00975/index.html?lang=fr, Perspectives, 

consultée le 27 janvier 2007.


Zone 

d’étude 

Plan de 

prélèvement Prélèvement Préparation 

Etape 

A 

Site de 

prélèvement 

Etape 

B 

Dossiers de 

documentation 

Echantillon 

de terrain 

Etape 

C 

Echantillon 

de 

laboratoire 

Archives de la terre 

(bocaux hermétiques) 

Partage de 

l’échantillon 

Etape 

D 

Prise pour 

analyse 

Extraction 

Etape 

E 

Quantité 

nécessaire à 

la mesure 

Cahiers et 

documentation 

de laboratoire 

Analyse 

Etape 

F 

Résultats 

des analyses 

Contrôle de 

qualité 

Fig. 4.3.2a: Schématisation du processus de production des données du NABO, de la zone 

d’étude jusqu’aux résultats des analyses. [Librement adapté à partir de la fig. 3 à la p. 

15 du Manuel Prélèvement et préparation d’échantillons de sols pour l’analyse de 

substances polluantes, Manuel de prélèvement sol (OSol), Berne, Office fédéral de 

l’environnement, des forêts et du paysage OFEFP, 2003] 

Bases de données 

KABO et 

d’autres institutions 

et réseaux 

Contrôle de 

qualité 

Etape 

G 

Données de base 

NABO: 

- données analytiques 

environnementales 

- métadonnées 

stationnelles 

- métadonnées de 

procédure 

Agrégation, 

analyse, 

évaluation 

Etape 

H 

Base de 

données 

Access 

En projet 

Evaluation 

des 

variations de 

polluants 

dans les sols, 

tendances 

Diffusion 

Etape 

I 

Publications, 

rapports, 

etc. 

NABODAT: 

- données analytiques 

environnementales 

- métadonnées stationnelles 

Fig. 4.3.2b: Schématisation du processus de production des données du NABO, des données 

de base jusqu’aux publications. 

Les données de base des évaluations réalisées par le NABO constituent le résultat validé 

d’un processus de récolte d’échantillons de la part des responsables du réseau et d’analyse de 

la part de laboratoires spécialisés. Ce processus a lieu quatre fois par site pour chacun des 

quatre échantillons composés prélevés. Les données finales constituent ainsi une moyenne de 

4 résultats obtenus pour chaque site et polluant analysé.


Les données de la première campagne d’échantillonnage servent de témoin pour les 

campagnes suivantes ; cependant, puisque les résultats auxquels les analyses aboutissent 

d’une fois à l’autre sont sensiblement variables (changement de techniques, de personnel, 

d’appareils, etc.), les échantillons de la première campagne sont à chaque fois analysés à 

nouveau suivant exactement la même procédure et les mêmes techniques que pour la 

campagne en cours, de manière à ce que les résultats puissent être comparés avec un risque 

d’erreur réduit. Cette démarche est réalisée pour chacun des polluants pris en considération. 

C’est la différence qui apparaît entre les résultats obtenus (données de base) pour la campagne 

en cours et la première campagne d’échantillonnage qui font l’objet de l’évaluation de la 

variation de l’état de pollution du sol. Suivant les attentes, les résultats auxquels les 

différentes campagnes NABO ont donné lieu montrent beaucoup de variations (évolution des 

résultats en zig-zag) et se situent dans une fourchette large (bande de fiabilité). Seule 

l’augmentation de la périodicité des campagnes d’échantillonnage (chaque année) et/ou la 

poursuite des activités NABO sur une très longue période de temps permettrait de disposer 

d’une quantité suffisante d’échantillonnages pour permettre la réduction des erreurs 

(aléatoires ou systématiques) et, par conséquent, de la bande de fiabilité des résultats. 

L’interprétation des résultats ne doit donc pas se faire d’une campagne à une autre, mais au 

long d’une série temporelle suffisante. Si le degré de comparabilité des analyses entre la 

majorité des laboratoires est sous un excellent contrôle de qualité grâce au programme 

d’essais interlaboratoire Osol depuis 1989 32 , il en est encore insuffisant du point de vue de la 

comparabilité de l’évolution dans le temps des différents réseaux. 

Les sept cantons de Saint-Gall, des Grisons, de Schaffhouse, de Bâle-Campagne, 

d’Argovie, de Fribourg et de Schwytz sont les seuls parmi les 17 cantons possédant un réseau 

d’observation des sols ayant publié des résultats de plus d’une campagne. 

Comme les résultats et les interprétations nuancés des variations des teneurs en polluants 

des sites NABO le montrent 33 , l’observation de l’état chimique des sols paraît être une tâche 

complexe. Il a été montré également que si les augmentations significatives dominent après 

une période de 5 ans (Zn, Pb, Cu, Hg, Cr, Co), les diminutions sont plus fréquentes après 10 

ans (Zn, Cu, Hg, Ni, Cr, Cou, F). Le décalage des valeurs (augmentation après 5 ans et 

diminution après 10 ans) n’as pas encore pu être expliqué de manière univoque : il montre 

cependant que les évolutions continues sont plutôt rares et que les fluctuations importantes, en 

zig-zag, sont fréquentes. 


Comme le suggèrent les figures 4.3.2a et 4.3.2b, partie inférieure, les informations 

concernant chacune des étapes du processus de récolte, d’analyse et d’évaluation des données 

NABO décrites sont fixées sur des supports qui permettent de les conserver à plus ou moins 

long terme : 

• dossiers de documentation : les informations sur chaque zone d’étude, site de 

prélèvement et échantillon de terrain sont confiées dans des dossiers de 

documentations sur papier par les collaborateurs·trices du NABO, conservés à 

l’Agroscope en double copie. Les informations liées à chacun des sites sont ainsi 

32 

Se référer à l’adresse Internet http://www.bafu.admin.ch/boden/00972/00981/index.html?lang=fr, consultée le 

28 février 2007. 

33 

Se référer à Desaules André, Schwab Peter, Keller Armin, Ammann Stefan, Paul Jean, Bachmann Hans-Jörg, 

Polluants inorganiques dans les sols suisses et évolutions après 10 ans, Agroscope FAL Reckenholz, Station de 

recherches fédérale en agroécologie et agriculture, Zurich, 2006, pp. 38-49.


documentées depuis le début et permettent de conserver un regard sur chaque 

changement survenu ; 

• archives de la terre : les échantillons prélevés sur le terrain constituent la base 

informative de tout le processus, leur réutilisation se fait en outre périodiquement 

pour augmenter la comparabilité des résultats. Par conséquent, ils doivent être 

conservés avec soin dans des conditions adéquates par rapport à l’utilisation qui en 

est faite (à température ambiante pour les polluants inorganiques, congelés pour les 

polluants organiques). Ces échantillons constituent une petite archive de la terre et se 

trouvent à l’Agroscope ; 

• cahiers et documentation de laboratoire : les informations techniques qui concernent 

les analyses des échantillons (données et métadonnées analytiques) sont consignées 

sur des cahiers de laboratoire et sur des bases de données personnelles par les 

chimistes qui effectuent ces travaux. Ces informations ne sont pas accessibles à des 

tierces personnes, car il est admis qu’elles constituent l’apanage des laboratoires 

engagés ; la couche supérieure de ces informations est néanmoins associée aux 

résultats des analyses (sous forme de métadonnées de procédure) et communiquée au 

NABO ; 

• données de base et évaluations du NABO : les résultats des analyses et les 

métadonnées de procédure sont transmis au NABO ; une fois qu’ils sont validés, ils 

sont introduits dans la banque de données Access qui permet d’y accéder et de les 

évaluer. L’ensemble de ces informations est ainsi constitué de : 

- données analytiques environnementales (c’est-à-dire les résultats validés des 

analyses) ; 

- métadonnées stationnelles (c’est-à-dire une description du site avec ses 

coordonnées, son altitude et son environnement, une description du relief, du 

climat et de l’humidité du sol, des sources d’émissions, de la végétation et de 

l’utilisation du site, une description minéralogique et pédologique) ; 

- et métadonnées de procédure (Labordaten) fournies par les laboratoires au 

NABO. 

C’est cette banque de données Access, associée aux archives de la terre, qui doit 

assurer la pérennité à long terme des données et métadonnées sur l’état des sols et 

permettre ainsi la comparabilité des informations : elle constituera par conséquent le 

pilier de nos réflexions autour de la mémorisation des données d’observation des 

sols ; 

• publications, rapports : enfin, les résultats auxquels les évaluations du NABO 

parviennent, à savoir l’évolution de la présence des polluants dans les sols, sont 

publiés et disponibles à tout un chacun. Parmi ces publications, celles qui sont faites 

sur support papier sont envoyées et archivées à la Bibliothèque nationale suisse. 

Toutefois, de plus en plus de publications dans ce domaine sont mises à disposition 

uniquement sur Internet34 et ne sont donc plus archivées. Comment assurer, dès lors, 

leur conservation à long terme ? 

Nous pouvons ainsi dire que la gestion et conservation des données d’observation des 

sols est principalement assurée par les collaborateurs·trices du NABO et par l’Agroscope. 

Néanmoins, toutes les données d’observation des sols récoltées par le NABO et par les 

34 

Se référer à la page Internet http://www.bafu.admin.ch/boden/00972/00991/index.html?lang=fr, consultée le 

28 février 2007.


différents KABO qui ont fourni les résultats de leurs analyses font l’objet de la part de 

l’OFEV d’un projet de centralisation dans une banque de données NABODAT (banque de 

données sur les polluants du sol). En effet, grâce aux prescriptions techniques qui déterminent 

comment l’extraction des polluants à partir des échantillons doit être réalisée 35 – prescriptions 

contenues dans l’OSol et par conséquent valables pour tous les organes concernés en Suisse – 

il existe en Suisse une certaine standardisation et harmonisation des données demandée par 

l’OSol qui est respectée et qui permet un degré de comparabilité des données relativement 

élevé. Le but final de la centralisation des données d’observation des sols est de pouvoir 

effectuer des analyses comparatives nationales et intercantonales : la mise à disposition de 

l’ensemble de ces informations devrait permettre de tirer des conclusions valables au niveau 

de l’état de la pollution des sols pour l’ensemble du territoire. NABODAT dans son ensemble 

représente une quantité de données analytiques estimée à plus de 330'000, recueillies entre 

1990 et 1996 par 24 institutions (en grande partie des offices cantonaux de la protection des 

sols, mais aussi des hautes écoles ou autres stations de recherche), issues de 1'350 sites 

environ, analysées par 31 laboratoires différents et dont le 90% a fait l’objet d’un contrôle de 

qualité externe. Parmi toutes ces données (données analytiques environnementales et 

métadonnées stationnelles) ne seront néanmoins intégrées que marginalement les 

métadonnées de procédure. Une gestion centralisée des données d’observation des sols 

permettra de réaliser des analyses spatiales, des interpolations et une cartographie des teneurs 

en polluants des sols à l’aide de systèmes d’information géographiques (SIG) au niveau de 

l’harmonisation atteinte. 

A une plus large échelle encore et sur la base des expériences en cours avec NABODAT, 

il existe des projets de mise en réseau de toutes les données d’observation environnementales 

actuellement disponibles : il s’agit du réseau NUD (Netzwerk Umweltdaten). Ce réseau vise à 

long terme la comparabilité des données récoltées en Suisse avec les données disponibles au 

niveau européen. Le frein qui empêche actuellement l’effective réalisation de ces mises en 

réseau, dont l’un des buts est d’assurer leur conservation à long terme, reste néanmoins le 

problème de la comparabilité et de la compatibilité des données. Il y a en ce sens encore un 

long apprentissage à faire. 


L’observation des sols est considérée comme partie intégrante de l’observation de 

l’environnement. C’est la raison pour laquelle le réseau NABO est géré stratégiquement par 

l’Office fédéral de l’environnement avec le concours de l’Office fédéral de l’Agriculture 36 – 

qui sont également responsables de surveiller, soutenir techniquement et conseiller les 

observatoires des sols cantonaux – alors que sa mise en œuvre opérationnelle a été confiée à 

l’institution spécialisée dans la recherche en agroécologie et agriculture, à savoir l’Agroscope. 

Celle-ci applique la GEMB, c’est-à-dire la gestion par mandat de prestations et enveloppe 

budgétaire (2 ème cercle des administrations fédérales suivant le modèle des cercles de la 

Nouvelle Gestion Publique). 

Les collaborateurs·trices directement rattachés au NABO sont à moitié employé·es par 

l’OFEV et à moitié par l’Agroscope, dans la division Observation de l’environnement et 

prévisions environnementales : il s’agit de 6 personnes pour un taux d’emploi total de 490%. 

Les personnes qui effectuent les analyses de laboratoire, ainsi que toutes les personnes 

35 Soit, l’utilisation d’un échantillon se situant entre 0 et -20 cm de la surface du terrain et, lors de l’extraction 

proprement dite du polluant à partir de l’échantillon, l’utilisation d’acide nitrique (HNO3). 

36 L’OFEV est intégré au Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la 

communication (DETEC), alors que l’OFAG fait partie du Département fédéral de l’économie (DFE).


participant de manière indirecte aux activités du réseau (informaticiens, techniciens, etc.), ne 

sont pas considérées dans ces chiffres. 

Comme la figure ci-dessous le montre (figure 4.3.3), le réseau NABO comprend six 

modules qui visent à assurer la réalisation du mandat qui lui a été confié (surveillance dans le 

temps et dans l’espace de l’évaluation des atteintes ; contrôle de l’efficacité des mesures de 

protection ; identification précoce des tendances négatives et l’établissement de prévisions 

concernant l’évolution de ces atteintes) ; ces modules sont liés à l’observation cantonale des 

sols afin d’améliorer la comparabilité des données 37 . 

Fig. 4.3.3 : Structure organisationnelle de l’observation nationale des sols NABO. [Tiré de : 

http://www.bafu.admin.ch/boden/00972/00975/index.html?lang=fr, Contexte, 27.02 

2007]. 

L’objectif du module NABO-Trend est de détecter rapidement les atteintes portées au sol 

et d’évaluer leur évolution : les résultats de cette observation à long terme fournissent les 

bases nécessaires à la mise en œuvre de mesures de protection des sols et permettent de 

contrôler leur efficacité. NABO-Flux se concentre sur le suivi des flux de polluants, c’est-àdire 

sur l’établissement des causes des changements des concentrations mesurées dans les 

sols. Il permet ainsi de détecter suffisamment tôt d’éventuelles accumulations de polluants et 

de faire des pronostics. NABO-Status analyse et évalue la répartition géographique de la 

pollution des sols en Suisse ; la prise en compte de l’ensemble des résultats des analyses 

effectuées au niveau cantonal et au niveau fédéral de 1990 à 1996 a permis de mieux étayer 

les valeurs indicatives légales dans la nouvelle Ordonnance sur les atteintes portées aux sols 

(OSol) du 1 er juillet 1998. Ce module s’occupe également de la mise en place de la banque de 

données sur les polluants du sol (NABODAT). Le module NABO-Quality assure la qualité 

des données de l’observation nationale des sols en quantifiant les incertitudes liées à 

l’analyse, au prélèvement et à la préparation des échantillons. Un outil important pour le 

contrôle de la comparabilité des résultats analytiques est le programme des essais 

interlaboratoires Osol, qui inclut une trentaine de laboratoires impliqués dans l’analyse de 

37 

Se référer à la page Internet http://www.bafu.admin.ch/boden/00972/00975/index.html?lang=fr, Contexte, 

consultée le 27 février 2007.


polluants dans le sol 38 . Concernant les procédés d’échantillonnage, le NABO s’efforce 

également de développer et optimiser les méthodes. Le module NABO-Public a pour tâches 

de présenter des exposés, d’éditer les publications, de promouvoir la formation et d’assurer la 

maintenance du site Internet du réseau 39 . NABO-expertise, enfin, a été créé pour assurer le 

conseil aux institutions publiques et privées concernées. Il permet également de réaliser des 

expertises et de représenter la Suisse dans les organisations nationales et internationales. 

L’observatoire national des sols est par exemple représenté dans les groupes de travail 

Protection des sols, cartographie pédologique et classification des sols de la Société suisse de 

pédologie (SSP). Il collabore en outre avec d’autres groupes de travail et de pilotage dans le 

domaine de la pollution des sols. Au niveau international, il collabore sur des thématiques 

liées à la caractérisation des sols avec le Comité européen de normalisation (CEN) et 

l’Organisation internationale de normalisation (ISO). 


Le mandat du réseau national d’observation des sols repose sur les bases légales 

suivantes : 

• l’art. 44 de la Loi fédérale sur la protection de l’environnement (Loi sur la protection 

de l’environnement, LPE) du 7 octobre 1983 (RS 814.01), qui oblige la 

Confédération et les cantons à procéder à des enquêtes sur les nuisances grevant 

l’environnement et à contrôler l’efficacité des mesures prises (al. 1) ; le même article 

(al. 2) prévoit la coordination des enquêtes et des banques de données sur le plan 

fédéral et cantonal de la part du Conseil fédéral ; 

• l’art. 3 de l’Ordonnance sur les atteintes portées aux sols (OSol) du 1 er juillet 1998 

(RS814.12), qui prévoit l’observation par la Confédération des atteintes portées aux 

sols, ceci au moyen du réseau NABO géré par l’OFEV et l’OFAG (al. 1) ; l’OFEV, 

propriétaire des données, est responsable d’informer les cantons et de publier les 

résultats (al. 2). L’art. 4 de la même ordonnance prévoit la surveillance de la part des 

cantons des atteintes portées aux sols ; ceux-ci doivent également informer l’OFEV 

des résultats de leur surveillance et les publier (al. 3) ; 

• l’art. 8 de l’Ordonnance sur la recherche agronomique (ORAgr) du 9 juin 2006 (RS 

915.7) attribue à la Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon la 

responsabilité primaire du contrôle et de l’exécution de la protection chimique, 

physique et biologique du sol et des polluants dans le sol (al. 2, let. c., ch. 1.). 

Une uniformisation avec la législation européenne pourrait impliquer un changement 

dans les références légales citées, en particulier dans l’OSol : en effet, l’extractant utilisé 

partout en Suisse pour analyser les polluants inorganiques des échantillons de terre (l’acide 

nitrique) n’est pas utilisé par la majorité des pays européens. Les résultats des analyses ne 

sont donc pas comparables pour le moment ; un changement de procédure de la part des 

institutions suisses impliquerait néanmoins une rupture dans la suite temporelle des analyses 

et donc une perte de comparativité avec les données anciennes. 

Concernant plus spécifiquement la conservation à long terme ou l’archivage des données 

il est à souligner que, alors que la LPE reconnaît implicitement l’importance et la valeur des 

données concernant les atteintes à l’environnement (art. 44, al. 2), il n’existe à l’heure actuelle 

aucune base légale ni document formel qui règle la conservation ou l’archivage de ce type 

38 

Se référer à la page Internet http://www.bafu.admin.ch/boden/00972/00981/index.html?lang=fr, consultée le 

28 février 2007. 

39 

L’adresse Internet du NABO est : http://www.nabo.admin.ch.


d’informations, dont le cycle de vie reste toujours actif et qui ne rentrent donc pas dans les 

processus établis par la Loi fédérale sur l’archivage (LAr) du 26 juin 1998 (RS 152.1). 

4.3.1.6 Coûts 

Il n’existe pas de chiffres publiés qui puissent nous éclairer sur les coûts du réseau NABO 

et encore moins sur les coûts liés à la gestion et à la conservation de l’information qu’il 

produit. Les coûts de l’infrastructure, du fonctionnement et des salaires des 

collaborateurs·trices engagés par NABO sont estimés à 800'000 francs par année, mais ce 

chiffre est purement indicatif, car il ne comprend que partiellement les dépenses liées aux 

collaborations externes, aux analyses de laboratoire et autres frais de fonctionnement. 


L’étude du processus de mémorisation des données de l’observation des sols auquel nous 

nous apprêtons n’est pas à considérer comme un simple exercice de style : ce domaine, très 

technique et spécifique, nous permet de réfléchir par domaine interposé aux enjeux et aux 

défis que les nouvelles technologies nous imposent. Il nous donne l’occasion de mettre en 

évidence des éléments très intéressants au niveau de la conservation des données et de nous 

questionner sur les chemins et les formes que l’archivage prendra dans les décennies à venir. 


Dans les domaines étudiés jusqu’ici – à savoir celui des données météorologiques et 

climatologiques et celui des données statistiques – nous avons affirmé que toutes les données 

traitées le long de la chaîne de la production d’information sont a priori mémorisables, ceci 

grâces aux nouvelles possibilités offertes par les supports informatiques. Ce discours est bien 

sûr valable aussi pour les données du réseau NABO. Il est intéressant de noter ici qu’un 

nouvel élément susceptible d’être mémorisé entre en jeu : la terre, ou plutôt les polluants 

contenus dans les échantillons prélevés et archivés. Alors que dans les autres domaines pris en 

considération il serait impossible de « figer » par l’archivage les objets décrits par les données 

conservées (à savoir les manifestations météorologiques ou, dans le cas des statistiques, toute 

sorte d’activité humaine), nous nous trouvons ici dans un champ qui permet de mémoriser 

l’objet étudié 40 . La conservation des échantillons prélevés est faite pour des raisons 

utilitaires : en effet, ce qui est étudié n’est pas la concentration de polluants dans les sols, mais 

la variation de cette concentration sur une périodicité de cinq années, ce qui requiert de 

disposer des anciens échantillons. De plus, les échantillons de la première campagne servent 

de référence et sont analysés de nouveau à chaque nouvelle campagne : ces échantillons 

seront d’ailleurs bientôt en rupture de stock c’est pourquoi, depuis peu, tous les échantillons 

des différentes campagnes sont désormais utilisés comme référence, ce qui permet également 

d’avoir une bonne vue d’ensemble. 

Si nous considérons la problématique de la mémorisabilité à travers l’œil du scientifique 

qui effectue ces analyses du sol, nous nous rendons compte à quel point tout est mouvant et 

combien il est difficile de fixer les choses (figures 4.3.2a et 4.3.2b, partie inférieure). Les 

dossiers de documentation ont pour but de fixer par écrit les informations sur les zones 

d’étude, les sites de prélèvement et les échantillons de terrain prélevés : alors que les zones 

d’étude restent toujours les mêmes, les sites de prélèvement subissent des dégâts, sont 

40 Dans ce contexte, il est utile de consulter des informations sur la banque d’échantillons environnementales 

d’Allemagne (http://www.umweltbundesamt.de/umweltproben/upb4.htm).


modifiés, voir détruits 41 et les échantillons de terre sont à chaque fois prélevés d’une manière 

légèrement différente due à des changements des conditions de l’environnement (degré de 

compactage et d’humidité du sol), ce qui peut biaiser les résultats. En créant des archives de 

la terre on vise à fixer un matériau contenant des éléments qui ne sont pas inertes et qui 

risquent de se modifier avec le temps (en particulier les polluants organiques, c’est pourquoi 

les échantillons sont congelés à une température très basse). Les cahiers et autres 

documentations de laboratoire ont pour fonction de permettre la reconstitution des analyses 

faites et des techniques utilisées, qui varient énormément dans le temps et qui sont effectuées 

par quelque dizaine de laboratoires différents. 

En introduisant les données analytiques validées et les métadonnées essentielles dans la 

banque de données NABO on désire regrouper ces informations électroniques et 

décentralisées et les sauvegarder dans le temps, pour qu’elles soient à disposition au moment 

venu : les données analytiques environnementales constituent des résultats et n’évoluent pas 

(elles s’enrichissent d’une campagne d’échantillonnage à l’autre), les métadonnées 

stationnelles s’efforcent de fixer par écrit une situation mouvante (changements des 

conditions dans les sites) et les métadonnées procédurales permettent de contrôler des 

résultats obtenus par le travail effectué par un nombre de laboratoires, et donc de personnes et 

de méthodes différentes, très élevé. Les données d’observation de l’état chimique des sols 

constituent ainsi un exemple qui montre une corrélation entre le degré de précision qu’on 

désire obtenir au niveau des résultats et la nécessité de mémoriser une information, une 

donnée, un objet. Plus on désire de la précision au niveau technique, plus il s’avère nécessaire 

de conserver toutes les traces du travail effectué et, dans ce cas, de l’objet analysé. 

Dans ce cas spécifique également, la ressource que nous avons désignée sous le nom de 

« langage » prend toute son importance. En effet, tout le long du processus de production des 

données NABO et, ensuite, de leur conservation, un langage et des méthodes communs 

doivent être utilisés afin que les informations soient durables dans le temps, compréhensibles 

par tous les acteurs concernés, reproductibles et, enfin, transférables. Cette réflexion est 

d’autant plus valable dans le cas du NABODAT : plus la production d’information se 

diversifie et se complexifie (supports, technologies, méthodes, acteurs), plus il s’avère 

indispensable de fixer de manière commune les codes de traitement et de mémorisation 

nécessaires. 


Du point de vue du réseau NABO, est digne d’être mémorisé tout ce qui permet de 

reconstituer le processus qui mène aux évaluations des variations de polluants dans les sols. 

Se référant toujours aux figures 4.3.2a et 4.3.2b, partie inférieure, il s’agit des dossiers de 

documentation, des archives de la terre et des données de base NABO, à savoir : les données 

analytiques environnementales, qui ont été communiquées par les différents laboratoires au 

NABO et qui ont été validées ; les métadonnées stationnelles, qui sont compilées par les 

collaborateurs·trices de l’observatoire ; enfin, les métadonnées de procédure, qui sont 

transmises par les laboratoires au NABO pour qu’il puisse avoir un regard sur les 

manipulations effectuées. Les cahiers et documentations de laboratoire, produits par d’autres 

acteurs que le NABO, restent à l’extérieur du processus. 

41 En dépit des accords, de nature informelle, établis avec les propriétaires et exploitants des parcelles choisies, 

de nombreuses modifications sont intervenues : la moitié des sites sélectionnés a en effet subi un changement de 

type d’occupation ou d’exploitation, notamment suite au passage à une production agricole intégrée. En outre, 

certains sites ont été endommagés par l’ouragan Lothar.


Concernant les données NABO (ainsi que des données KABO ou autres résultats 

d’observations des sols), le projet NABODAT montre indirectement que leur valeur est 

reconnue : ces données sont considérées comme étant dignes d’être conservées et, surtout, 

mises à disposition d’un plus large nombre d’usagers potentiels. Néanmoins, comme anticipé 

dans le sous-chapitre consacré aux supports (4.3.1.2), cette banque de données centralisée, qui 

pourrait fonctionner comme élément dynamique de mémorisation des données, ne prévoit pas 

d’intégrer les données de procédure : ceci constituera une perte de mémoire dans le sens 

qu’une partie de la traçabilité des analyses effectuées ne sera pas possible à partir des données 

mises à disposition. NABODAT s’oriente par conséquent vers une mise à disposition des 

données sans possibilité de remonter dans le processus de leur production. 

Concernant les échantillons de terre conservés, il est à signaler que leur valeur ne se 

limite pas à l’utilisation qui en est faite par l’observatoire. Ces échantillons peuvent receler la 

mémoire d’événements majeurs de pollution environnementale, tel que par exemple 

Tchernobyl l’a été le 26 avril 1986. Les archives de la terre de l’Agroscope abritent en effet 

des prélèvements de terre de la première campagne d’échantillonnage qui ont été faits avant la 

catastrophe. En outre, les échantillons archivés peuvent se révéler d’une grande utilité 

lorsqu’un nouveau polluant est découvert : leur conservation permet un regard en arrière qui 

serait impossible sinon. 

En conclusion, suivant l’orientation ressourcielle de notre concept, nous pouvons dire que 

la ressource « raison » joue un rôle fondamental dans ce domaine également : les responsables 

de l’observatoire NABO savent précisément ce qui est digne d’être conservé suivant leurs 

besoins techniques actuels et futurs, ceci grâce à leurs compétences. D’autres compétences 

doivent ensuite se greffer sur les leurs pour qu’il soit possible de déterminer de quelle manière 

mémoriser effectivement ces données. Dans ce domaine, les rôles de régulateur et d’opérateur 

se chevauchent donc, il n’existe pas de régulation explicite. 


La réflexion autour de la mémorisation réelle des données de l’observation des sols est 

similaire à celles qui ont déjà été menées pour les données météorologiques et 

climatologiques. En tant que données électroniques, la mémorisation réelle à long terme des 

données de base NABO (qu’ils soient considérés sous l’angle de la banque de données Access 

ou de NABODAT) ne peut être assurée que si les transferts nécessaires à leur pérennité sont 

faits (migrations) et que si les conditions de base pour que cela se fasse sont garanties 

(homogénéité des données, architecture informatique uniforme, processeurs adéquats, 

métadonnées suffisantes, etc.). Ces conditions (mises à disposition sous forme de temps et 

financements) n’existent actuellement pas suffisamment. L’observation des sols comprend 

encore des lacunes méthodologiques sérieuses et les questions de résolution nécessaire dans le 

temps et dans l’espace ne sont pas résolues. Les moyens limités sont en général toujours 

investis au dépends de travaux de documentation, et donc de mémorisation, suffisants. 

La conservation à long terme des échantillons de terre semble être plus délicate à 

surveiller, puisque l’expérience dans ce domaine est encore insuffisante : on ne sait en effet 

pas exactement dans quelle mesure les échantillons – conservés à température ambiante ou 

congelés – sont stables. Des contrôles de qualité sont donc faits régulièrement pour vérifier ce 

paramètre : jusqu’ici les conditions de conservation se sont avérées optimales. En outre, leur 

utilisation périodique pour des nouvelles analyses comparatives a pour conséquence le risque 

de se retrouver en rupture de stock : il existe ainsi une contradiction – que nous avions déjà 

mise en évidence dans le cadre d’institutions d’archivage – entre les besoins d’utilisation et 

les besoins de conservation d’un support.


Concernant la ressource que nous avons désignée « espace & temps », les mêmes 

remarques que nous avons faites pour les données météorologiques et climatologiques sont 

valables. L’investissement nécessaire en termes d’espace et de temps pour faire fonctionner 

l’observatoire NABO n’est pas si important en termes de conservation de l’information et des 

échantillons, mais il s’étale sur tout le processus de production des données : NABO est 

justement un réseau, et c’est son entretien global qui demande des grands investissements. 

Sans ça, la mémorisation réelle des données ne peut pas non plus être garantie. 


Comme expliqué, les données de base du NABO ne sont pas en tant que telles des 

données publiques. Les instituts universitaires et les écoles polytechniques peuvent accéder 

aux données sur demande, suivant une procédure formelle qui remonte jusqu’à l’OFEV, 

véritable « propriétaire » des données (Datenherr). Par contre, les résultats des évaluations 

des variations de la présence de polluants dans le sol devraient être publiés, suivant l’art. 3 de 

l’OSol. 

La création de la NABODAT ou, d’autant plus, du NUD, montre néanmoins que la 

tendance est de mettre à disposition ce type d’information à un cercle d’utilisateurs de plus en 

plus large, qui pourront en bénéficier pour réaliser à leur tour des évaluations et analyses 

comparatives (dans le temps ou dans l’espace) 42 . Toutefois, cette possibilité ne sera 

réellement effective que lorsque les questions liées aux droits d’auteur, invoquées en 

particulier par les cantons sur la base de la Loi fédérale sur le droit d’auteur et les droits 

voisins (Loi sur le droit d’auteur, LDA) du 9 octobre 1992 (RS 231.1), seront résolues. 

L’accessibilité aux informations (ressource « espace public ») a ainsi tendance à devenir 

toujours plus rapide, virtuelle et sans rivalités d’usage. 


Ce chapitre a été réalisé grâce aux informations recueillies lors d’un premier entretien 

préalable avec M. Rolf Brunner, Responsable de l’informatique, de la logistique et de 

l’information à l’OFEV, ensuite d’un deuxième entretien préalable avec M. Brunner et M. 

Tom Klingl, Responsable du projet Umwelt data management dans le même office fédéral. 

Un troisième entretien avec M. André Desaules, Chef de la division Observation de 

l’environnement et prévisions environnementales de l’Agroscope ainsi que des aspects 

opérationnels du réseau NABO, a permis d’entrer dans le vif du sujet des données NABO. 

Les informations récoltées lors de ces rencontres ont été ensuite complétées par la lecture des 

bases légales, des documents internes et publiés ayant un lien direct avec la thématique. 

En conclusion de ce travail nous désirons mettre en relief les aspects suivants : 

(1) Tout d’abord, le domaine de l’observation de l’évolution de la pollution des 

sols à long terme – qui est très technique et peut paraître bien éloigné des 

réflexions archivistiques – fournit en réalité un excellent exemple qui montre 

la relation très directe qui peut exister entre le processus de production de 

l’information et celui de la conservation de celle-ci. Les données du NABO 

sont à considérer comme des données vivantes, c’est pourquoi elles ne 

rentrent pas dans un processus d’archivage. Leur sauvegarde devrait 

42 Il est imaginable qu’un jour les différents réseaux d’observation environnementale collaborent et centralisent 

la mise à disposition des données. Il s’agit de réseaux tels que NADUF (réseau national d’observation des eaux 

de surface), NAQUA (réseau d'observation de la qualité des eaux souterraines), NABEL (réseau national 

d'observation des polluants atmosphériques), etc.


(2) 

néanmoins pouvoir être régulée et, par là, garantie, ce qui n’est pas encore le 

cas aujourd’hui. 

Un autre aspect qui est mis en évidence dans ce cadre est qu’il faut tenir 

compte de différentes couches d’informations, qui vont de l’objet documenté 

par l’information à conserver (les échantillons de terre), à l’information ellemême 

(les données analytiques environnementales) et, enfin, aux 

métadonnées qui les accompagnent (métadonnées stationnelles et 

(3) 

procédurales). La mémoire de l’évolution de l’état chimique de la terre ne 

peut être véritablement assurée qu’en conservant tous les éléments, 

informations et supports qui entrent dans les étapes de production de ces 

données. Une sélection des informations ou supports à conserver équivaut à 

une perte de mémoire ou, en tout cas, à une perte de mémoire du point de vue 

scientifique. 

La production d’information, d’un point de vue thématique, devient 

aujourd’hui un processus transversal. Des domaines qui étaient auparavant 

traités par un acteur déterminé deviennent l’affaire de plusieurs acteurs 

(OFEV, Agroscope, les cantons, les hautes écoles, etc.), ce qui nécessite alors 

une recentralisation des données récoltées. Et aussi, plus les technologies 

modernes nous offrent la possibilité de dissocier l’information des supports 

analogiques et de les mettre à disposition d’une manière plus démocratique à 

partir de banques de données ou autres moyens informatiques, plus les acteurs 

qui entrent en jeu dans le processus deviennent nombreux. Dès lors, les 

solutions d’archivage ou, du moins, de conservation à long terme de ces 

informations doivent elles aussi être conçues de manière transversale. Par 

quelles voies ? 

(4) Le noyau de la réflexion autour de la conservation et l’archivage de ce type 

de données concerne la question de la traçabilité. S’il s’avère qu’il existe des 

interruptions temporelles dans la conservation des données qui assurent la 

traçabilité des analyses, le danger de réaliser des fausses interprétations ou 

des surinterprétations augmente considérablement. Cette problématique est 

tout particulièrement sensible pour ce qui concerne les métadonnées, qui ont 

tendance à être l’objet de ces lacunes de mémorisation. 

(5) La prise en compte de la perspective ressourcielle que nous avons développée 

dans le concept de cette étude montre qu’il faut impérativement tenir compte 

des ressources que nous appelons « langage », « raison », « espace & temps » 

et « espace public » afin de garantir une véritable mémorisation de 

l’information : cette réflexion devient d’autant plus importante que le 

processus de production des données se fait désormais de manière 

électronique et sous forme de réseaux. Une autre question qui se posera de ce 

point de vue, sera celle de savoir comment garantir le lien entre l’objet étudié 

(échantillons de terre archivés) et les données conservées sous forme 

virtuelle.

4.4 Données de la mensuration officielle 


Comment fonctionne le processus de mémorisation de la répartition spatiale des biensfonds 

en Suisse ? Comment sont récoltées, traitées et surtout mémorisées les données qui 

permettent de cartographier le territoire helvétique, c’est-à-dire les données qui sont à la base 

du système cadastral et qui permettent de garantir la propriété du sol ? Ces processus ont une 

importance fondamentale pour le fonctionnement économique du pays car ils garantissent les 

valeurs patrimoniales immobilières : qu’en est-il donc de l’archivage et de la conservation à 

travers les décennies de ce type d’informations ? 

Ce chapitre se propose de répondre à ces questions en utilisant comme porte d’entrée les 

données de la mensuration officielle (MO), introduite en Suisse voilà plus de 90 ans et 

actuellement pilotée par la Direction fédérale des mensurations cadastrales (D+M) de 

l’Office fédéral de topographie swisstopo. Ce domaine étant très technique et complexe, nous 

le présenterons ici de manière simplifiée. 


En Suisse, le système cadastral est constitué par deux piliers : la mensuration officielle, 

dont la gestion des données sera traitée dans ce chapitre 4.4, et le registre foncier, que nous 

aborderons à la suite, au chapitre 4.5. Les tâches sont reparties sur les différents niveaux 

administratifs et impliquent également des bureaux privés, qui possèdent des compétences 

spécifiques (figure 4.4.1). 

Données 

de la mensuration officielle / 

plan du registre foncier 

DDPS 

Office fédéral de topographie swisstopo 

Direction fédérale 

des mensurations cadastrales 

Services cantonaux 

du cadastre 

Services communaux 

du cadastre (villes) 

Système cadastral suisse 

Bureaux 

de géomètres privés 

Données du 

registre foncier 

Office fédéral de la justice 

Office chargé 

du droit du registre foncier 

et du droit foncier 

Offices cantonaux, 

régionaux et communaux 

du registre foncier 

Bureaux 

de notaires privés 

Fig. 4.4.1 : Schéma simplifié du système cadastral en Suisse : la mensuration officielle. [Tiré et 

librement adapté de : Manuel sur l’organisation de la mensuration officielle, Office 

DFJP

68 DONNEES DE LA MENSURATION OFFICIELLE 

fédéral de topographie swisstopo, Direction fédérale des mensurations cadastrales, 2002, 

p. 10, fig. 1]. 

Que faut-il donc mesurer pour pouvoir attribuer la propriété d’une parcelle déterminée à 

quelqu’un ? La mensuration officielle s’occupe de décrire la position, la forme et le contenu 

d’une parcelle (c’est-à-dire de lever le bien-fonds), de mettre à jour ces informations et de les 

consigner dans le plan du registre foncier, dont l’échelle peut varier de 1:500 à 1:10'000. 

C’est tout d’abord en suivant cette procédure de nature graphique qu’il est possible de garantir 

la propriété du sol. Le plan du registre foncier constitue un document officiel et les 

délimitations des biens-fonds qui y figurent ont force de loi. Il ne contient par contre pas 

d’informations sur le régime de la propriété foncière, informations qui se trouvent justement 

dans son pendant, le registre foncier. 


Les données de la mensuration officielle servent de base à toute sorte d’activités 

humaines qui sont en lien avec la propriété du sol : elles mesurent avec précision et fiabilité la 

surface terrestre et déterminent par exemple les points limites des parcelles, le genre de 

couverture au sol ou l’altitude du terrain. Ces données, qui possèdent une valeur officielle, 

sont soigneusement levées et mises en permanence à jour. Elles sont ensuite directement 

utilisées dans d’innombrables domaines, comme par exemple l’aménagement du territoire, les 

projets de construction, la planification du trafic, la protection de l’environnement, le 

tourisme ou l’agriculture. Il existe aussi de nombreux produits dérivés qui se basent 

substantiellement sur les données de la mensuration officielle, notamment différents types de 

plans et les systèmes d’information géographique : 

• les plans d’ensemble, qui ont pour fonction de reproduire le monde réel dans une 

échelle allant du 1:2'500 au 1:10'000 en incluant également les informations ayant 

trait à l’altimétrie (courbes de niveau) ; 

• les modèles numériques de terrain, qui reproduisent la forme de la surface terrestre ; 

• les plans de ville et les plans régionaux, qui sont communément utilisés par tout un 

chacun pour trouver une adresse ; 

• les plans de zones, qui déterminent les zones à bâtir dans le cadre de l’aménagement 

du territoire ; 

• les plans des conduites, où figurent les conduites aériennes et souterraines, comme 

par exemple celles servant au transport de l’électricité, de l’eau, des eaux usées, du 

gaz, les conduites pour le téléphone, la télévision, etc. ; 

• les systèmes d’information géographiques (SIG), qui saisissent, gèrent, analysent et 

présentent des informations géographiques à référence spatiale décrivant les 

caractéristiques d’un terrain sous forme de coordonnées, noms de lieu, adresses 

postales, etc. 

Sans les données de la mensuration officielle, les plans et les systèmes d’information 

géographiques qu’elles permettent de réaliser, il serait impossible d’avoir une connaissance et 

une maîtrise spatiale du territoire, de gérer la propriété des biens-fonds et de faire fonctionner 

de nombreux domaines directement liés à la cartographie du sol. Ces données de base ont par 

conséquent une importance fondamentale non seulement dans le présent, mais aussi a 

posteriori puisque – avec le registre foncier – elles permettent de transmettre dans le temps 

les informations spatiales et juridiques associées à une parcelle de terrain.

DONNEES DE LA MENSURATION OFFICIELLE 69 

C’est en tenant compte de l’importance et des multiples utilisations de ce type de données 

que nous avons choisi de les étudier dans le cadre de cette recherche. Comme nous le verrons 

plus loin, la tâche de la mensuration officielle est accomplie suivant une répartition des 

compétences sur l’ensemble des niveaux administratifs (ce qui caractérise notre état fédéral 

dans de nombreuses politiques publiques) et jusqu’aux bureaux des géomètres privés pour le 

travail sur le terrain. De plus, comme c’est le cas pour les données récoltées et traitées dans 

d’autres domaines, les données et les plans de la mensuration officielle sont de plus en plus 

traités et sauvegardés sous forme numérique. Par conséquent, d’une part les démarches de 

conservation à long terme et d’archivage s’effectuent de manière décentralisée, et d’autre part 

cet univers se trouve lui aussi dans une phase de grands changements. Nous nous situons donc 

à un moment stratégique de l’évolution de la gestion de ce type de données et il s’avère du 

plus grand intérêt de se pencher sur les processus de conservation à long terme et d’archivage 

qui les caractérisent. 


C’est suite à l’entrée en vigueur en 1912 du Code civil suisse (CC) du 10 décembre 1907 

(RS 210) que le registre foncier, et par conséquent la mensuration des biens-fonds, acquière 

une valeur juridique qui garantit la propriété au citoyen. Dès lors, cette propriété ne peut être 

garantie en Suisse qu’en suivant trois principes de base : la démarcation de la propriété sur le 

terrain, la représentation de celle-ci sur un plan et enfin son inscription dans un inventaire (le 

registre foncier). Il est d’ailleurs intéressant de noter que le CC place le plan et la démarcation 

sur le terrain à un même niveau (art. 668, al. 1), mais s’il existe une contradiction entre les 

limites du plan et celles du terrain, c’est l’exactitude des premières qui est présumée (art. 668, 

al. 2). C’est dire combien les données de la mensuration officielle sont importantes, qu'elles 

doivent être relevées dans les règles de l’art, être précises et garantir une représentation 

graphique juste et fiable. C’est dire aussi combien leur transmission dans le temps est 

essentielle. 

Environ 80% du territoire suisse est ainsi actuellement mensuré et représenté sur un plan 

suivant des prescriptions très précises et toujours identiques, que ce soit sur le contenu ou sur 

la forme. Le sol et son occupation représentant une réalité qui évolue et leur représentation 

précise nécessitent par conséquent une continuelle mise à jour (levé des biens-fonds, 

représentation dans le plan). Les plans de la mensuration officielle sont construits sur un jeu 

de données récoltées par des géomètres au niveau des communes et des cantons. Les plans 

contiennent essentiellement trois éléments : 

• les limites des propriétés ; 

• les constructions ; 

• des éléments topographiques (couverture du sol et altimétrie). 

Pour réaliser une représentation du terrain, il est nécessaire de pouvoir bénéficier d’un 

cadre de référence, c’est-à-dire d’un moyen qui permette la superposition de la représentation 

graphique sur la réalité physique. Pour ce faire, les données de la mensuration officielle se 

basent sur les coordonnées et les altitudes de la mensuration nationale suisse : le cadre de 

référence est constitué d'un réseau de points fixes planimétriques et altimétriques déterminés 

avec exactitude. Depuis 1992, un réseau de base suisse nommé AGNES, composé de 29 

stations qui fonctionnent en permanence et qui sont implantées sur tout le territoire, permet de 

déterminer des coordonnées et des altitudes à l'aide de la technologie GPS avec une précision 

de l'ordre du centimètre.


Il existe ensuite plusieurs techniques pour relever les données de la mensuration 

officielle : 

• le levé terrestre, qui est la méthode la plus ancienne et qui consiste à déterminer les 

coordonnées à partir de la mensuration au sol en utilisant un appareil appelé 

tachéomètre, qui mesure les angles et les distances ; 

• la photogrammétrie terrestre ou aérienne, méthode qui consiste à photographier de 

manière systématique le terrain. La photogrammétrie aérienne est réalisée à partir 

d’un avion : on effectue des prises de vue verticales, couloir par couloir, au moyen 

d’un appareil spécialement conçu à cet effet. Les prises ont un chevauchement entre 

60 et 80%, ce qui permet ensuite de fondre optiquement les prises de vue en une 

seule image de manière à ce que la surface du sol apparaisse en trois dimensions 

(effet stéréoscopique) au moyen d’un restituteur photogrammétrique. On peut ainsi 

restituer les courbes de niveau et saisir des objets tridimensionnels ; 

• le Global Positioning System (GPS), qui utilise les signaux envoyés par des satellites 

spéciaux qui tournent autour de la terre et qui sont enregistrés au moyen de 

récepteurs GPS. A partir de ces signaux et de points de références (réseau AGNES), 

il est possible de calculer des distances et des coordonnées avec une précision de 

quelques centimètres ; 

• le nivellement, qui permet de déterminer les différences d’altitude en partant de la 

lecture de la hauteur de deux lattes placées verticalement. 

Le schéma ci-dessous montre sous forme simplifiée comment les données sont récoltées 

et traitées (figure 4.4.2) : 

Systèmes 

de référence 

Appareils 

de mesure 

Réalité 

du terrain 

Levé des 

données 

Bureaux de géomètres: 

on complète et affine les 

données relevées 

Banques 


cantonales 

Données de la 

mensuration 

officielle 

Interface de la 

mensuration officielle 

Modèle de données 

(structure) 

Règles du format 

(architecture) 

Bureaux de géomètres: 

on réalise et 

met à jour les plans 

Plans 

Banques de 

données 

cantonales 

Utilisateurs 

Géomètres conservateurs: 

Banques de données 

et/ou documents papier 

Fig. 4.4.2 : Processus de levé, de traitement, d'échange et de représentation visuelle des données 

de la mensuration officielle.


Les données qui permettent de mesurer les parcelles sont donc relevées sur le terrain par 

des géomètres brevetés suivant ces différentes méthodes ; elles sont ensuite travaillées sous 

forme informatique en utilisant divers logiciels (dépendant de la méthode choisie pour la 

mensuration) et sont ensuite complétées et affinées. Afin d’obtenir des données standardisées 

dans toute la Suisse, il a été défini et introduit au niveau national 43 une Interface de la 

mensuration officielle (IMO), c’est-à-dire un système neutre et indépendant qui permet 

l’échange des données géographiques entre des logiciels différents 44 . Cette interface IMO se 

compose du modèle de données de la mensuration officielle, qui définit la structure des 

données, ainsi que du format de transfert des données géographiques mis en service en 1998 

(INTERLIS), qui définit les règles d’architecture des fichiers et qui permet la modélisation et 

l’intégration des données et, par conséquent, leur échange entre les divers systèmes 

d’information du territoire. Ce système de standardisation permet ainsi d’échanger (recevoir 

et envoyer) les données entre les acteurs concernés, ainsi qu’entre divers systèmes 

d’information du territoire 45 . Celui qui souhaite obtenir des données de la mensuration 

officielle a le droit d'exiger qu'elles lui soient fournies par l'IMO; celui qui fournit des 

données pour la mensuration officielle a le droit d'exiger que le destinataire accepte ces 

données par le biais de l'IMO (art. 44 OTEMO). 

Une fois les données de la mensuration officielle complétées et standardisées suivant les 

indications de l’Ordonnance technique du DDPS sur la mensuration officielle (OTEMO), il 

est possible de réaliser la banque de données de la mensuration officielle qui est composée de 

données numériques structurées en huit couches thématiques principales qui peuvent être 

associées ou dissociées (figure 4.4.3). Une couche d’information (ou de donnée, par exemple 

couverture du sol) comprend un ou plusieurs thèmes (par exemple eau) et un thème comprend 

un ou plusieurs objets (par exemple eau stagnante, cours d’eau, roselière). 

→ Points fixes : points faisant le lien avec le système des coordonnées ; 

→ Couverture du sol : bâtiments, routes, cours/plans d’eau, forêts, etc. ; 

→ Objets divers : murs, fontaines, ponts, etc. ; 

→ Altimétrie : modèle numérique de terrain ; 

→ Nomenclature : noms de lieux, noms locaux, etc. ; 

→ Biens-fonds : parcelles ; 

→ Conduites : gazoducs, oléoducs; 

→ Divisions administratives : limites cantonales et communales, 

adresses, zones de mouvement permanent, etc. 

Fig. 4.4.3 : Structuration en huit couches des données de la mensuration officielle numériques et 

des plans du registre foncier. 

[Tiré de : http://www.cadastre.ch/fr/target/layerstructure.html, 31.01.2007]. 

Les données de la mensuration officielle sont donc constituées de différents types 

d’informations, de documents et mêmes d’objets physiques dont il faut garantir la sauvegarde 

dans le temps. Dans le détail, il s’agit de : 

• les points de repère et les signes de démarcation, qui délimitent le bien-fonds (bornes 

fixées dans le terrain) ; 

43 

Se référer à l’Ordonnance technique du DDPS sur la mensuration officielle (OTEMO) du 10 juin 1994, RS 

211.432.21. 

44 

Se référer à la brochure Amtliche Vermessungsschnittstelle / Interface de la mensuration officielle, Office 

fédéral de topographie swisstopo, Wabern, 2004. 

45 

Pour une description plus détaillée d’INTERLIS, se référer à http://www.interlis.ch.


• les données récoltées selon le modèle de la mensuration officielle (données 

informatiques, gérées par des bases de données) ; 

• le plan du registre foncier et les autres extraits des données de la mensuration 

officielle établis en vue de la tenue du registre foncier (représentations graphiques 

sous forme papier ou électronique) ; 

• les documents techniques à établir (documents papier) ; 

• les éléments et les documents de l’ancienne mensuration officielle (des plans et des 

registres anciens, sur papier). 

Le plan du registre foncier est un produit graphique standardisé qui est établi à partir des 

données de la mensuration officielle. En tant qu'élément constitutif du registre foncier, il 

délimite les biens-fonds et les droits distincts et permanents et il acquiert la force juridique au 

sens du Code civil. Le mode de représentation du plan du registre foncier est définit par la 

Direction fédérale des mensurations cadastrales de manière uniforme pour l'ensemble de la 

Suisse. 

Actuellement, le rôle de conservation et d’archivage des données, des documents et des 

plans est confié à des géomètres conservateurs ; ceux-ci assurent la sauvegarde de la 

répartition spatiale du territoire au nom du canton. La délégation de cette tâche à un seul 

géomètre permet d’assurer la sauvegarde de l’information suivant des règles déterminées et de 

réglementer les exigences de sécurité. Concernant le contenu, les procédures et les manières 

de stocker les informations il subsiste néanmoins une grande hétérogénéité des procédés, 

puisque les lieux de stockage sont multiples (entre 250 et 300) et décentralisés. L'IMO 

garantit cependant que les données pourront être échangées entre ces différents systèmes et 

vers les utilisateurs. 


L’introduction de l’Ordonnance sur la mensuration officielle (OMO) en 1992 a marqué 

un changement de mentalité concernant les supports : à partir de son entrée en vigueur en 

janvier 1993, il est considéré que la mensuration officielle ne doit plus être constituée 

d’informations textuelles et graphiques fixées sur du papier – ou même, dans certains cas, 

enregistrées sous forme électroniques, mais suivant encore une logique analogique – mais 

qu'elle doit désormais être le résultat d’un traitement informatique avec des règles de 

catalogage et de structuration numériques déterminées, qui permettent la communication de 

ces données fondamentales avec d’autres systèmes informatiques qui contiennent des 

informations géographiques. Les plans de la mensuration officielle sont donc désormais à 

considérer comme un jeu de données structuré en une superposition de couches 

d’informations qu’il s’agit de gérer (et mettre à disposition) sous forme électronique 46 . Ce 

changement radical demande des temps de réalisation très longs, c’est pourquoi il est encore 

en cours : il est estimé que cette réforme, appelée MO93, devrait aboutir en 2008. Tous les 

cantons, dont le degré d’informatisation des données de la mensuration officielle varie 

sensiblement, devraient par la suite parvenir à gérer les données de la mensuration officielle 

sur des banques de données informatiques. Du point de vue de la gestion de l’information, ce 

46 Cette réforme a eu pour but d’améliorer les prestations que la mensuration officielle proposait, notamment 

grâce à une présentation nouvelle des données relatives au territoire, ainsi qu’à une simplification de l’accès à 

ces données. Pour atteindre cet objectif il fallait donc recourir à l’informatique, par exemple pour le traitement et 

la diffusion électroniques des données, ainsi que la réalisation des plans (tracé) assistée par ordinateur. Se référer 

au Message relatif à l’arrêté fédéral concernant les indemnités fédérales dans le domaine de la mensuration 

officielle du 14 novembre 1990, 90.074.


passage d’un monde « papier » à un monde « informatique » permet une centralisation et une 

standardisation des données. 

Ce changement de pensée et de support a un impact considérable également du point de 

vue de la conservation de l’information. Son grand avantage est tout d’abord celui d’avoir pu 

créer l'interface IMO, qui permet de communiquer et conserver des données créées avec 

différentes méthodes et en utilisant une multitude de programmes différents sous une forme 

standardisée, c’est-à-dire suivant des normes de format et de langage déterminées et égales 

dans toute la Suisse. Son désavantage du point de vue de l’archivage est que désormais les 

changements des parcelles au fil du temps ne sont plus mémorisés 47 : les données, et par 

conséquent les plans, évoluent en effet à travers les années et les générations. Puisque 

juridiquement ce qui compte est de montrer l’état actuel des biens-fonds, les changements ne 

sont pas enregistrés. Le déplacement d’une limite, qui apparaissait auparavant parfois dans un 

plan en papier sous forme d’une ligne biffée à l’encre rouge et qui était remplacée par une 

autre ligne, n’est plus visible dans les systèmes informatiques d’aujourd’hui. Auparavant, 

lorsqu’un plan de registre foncier risquait de devenir difficilement lisible à cause des 

nombreux changements enregistrés, il était redessiné et l'ancien plan était déposé aux 

Archives cantonales ou communales. Ces traces de l’évolution historique d’une parcelle, 

c’est-à-dire leur historisation, se perdent avec l’avènement du traitement informatique de la 

mensuration officielle. Comme nous le montrerons plus bas dans le détail, des mesures 

spécifiques pour l’éviter sont prévues dans le projet de loi sur la géoinformation et devront 

par contre être prises. 

Quel est le volume que l’ensemble des données de la mensuration officielle représente ? 

Il n’est actuellement pas possible de le calculer, car ces informations sont enregistrées, 

comme expliqué, sur différents supports. Même en ne considérant que celles qui sont gérées 

sous forme de banques de données, il n’est actuellement pas possible de les quantifier, car il 

n’existe pas encore un système central qui les rassemble. Ce qu’il est par contre possible de 

dire est que leur accroissement n’est pas très important, puisque 80% du territoire a déjà fait 

l’objet de mesures détaillées (il reste donc 20% du territoire à mesurer). L’augmentation des 

données est donc principalement représentée par les mises à jour de la mensuration officielle. 

Si l’on devait passer à l’avenir à un système de mensuration en trois dimensions, il est évident 

que dans ce cas, l’augmentation des données à traiter pourrait être plus significative. Ainsi, 

puisque le traitement et la conservation des données de la mensuration officielle se font 

actuellement de manière décentralisée, la question de la place de stockage nécessaire à 

garantir leur sauvegarde ne pose pas de problème, ni d’un point de vue technique, ni d’un 

point de vue physique. 

4.4.1.4 Organes compétents 

Comme indiqué plus haut (figure 4.4.1), dans le domaine de la mensuration officielle la 

répartition des tâches s’effectue sur les trois échelons administratifs que sont la 

Confédération, les cantons et les bureaux privés d’ingénieurs géomètres ou les villes qui 

possèdent un service du cadastre. 

La Direction fédérale des mensurations cadastrales (D+M) est, depuis 1999, l’un des 

domaines de l’Office fédéral de topographie swisstopo (créé en 1838) rattaché au 

Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS). A 

partir du début de cette année 2007 il devrait y avoir un sensible rapprochement entre la 

mensuration officielle et les autres domaines de swisstopo du fait de l'introduction du Modèle 

47 

Cette situation existait en fait déjà auparavant : il se pouvait en effet que les anciennes limites ne fussent pas 

biffées, mais carrément effacées.


topographique du paysage (MTP), banque de données topographique permettant l'édition des 

cartes et dont une partie des données proviendra de la mensuration officielle. 

Le rôle de la D+M est principalement stratégique, car elle exerce la haute surveillance sur 

la mensuration officielle de la Suisse. Elle édicte ainsi des instructions et des directives, 

définit d’entente avec les cantons la stratégie nationale pour le relevé, le renouvellement et le 

développement ultérieur de la mensuration officielle, ainsi que les exigences posées en termes 

de qualité ; elle coordonne la mensuration officielle avec les projets de mensuration d’autres 

services fédéraux et veille à leur développement ultérieur ; elle conseille les organes fédéraux 

en matière d’acquisition des données de la mensuration officielle et représente les intérêts de 

la Confédération vis-à-vis des cantons et des tiers. Au niveau de l’organisation, elle se 

structure en trois processus: la Direction de la mensuration officielle, la Coordination et 

développement de la mensuration officielle, et les Prestations de service de la mensuration 

officielle 48 . 

La conduite opérationnelle et la surveillance de la mensuration officielle est l’affaire des 

cantons (Services cantonaux du cadastre) : ceux-ci définissent les concepts de réalisation, 

planifient et dirigent les travaux, déterminent les normes d’exécution spécifiques à leur 

niveau, contrôlent le travail de la mensuration officielle et approuvent l’œuvre cadastrale 

après avoir remédié aux défauts éventuels : c’est cette approbation qui confère d’ailleurs à ces 

documents le caractère officiel qui les caractérise. 

L’organisation de la mensuration officielle varie d’un canton à l’autre, mais dans les 

grandes lignes trois cas de figure peuvent être distingués : 

• vingt cantons ont leur propre organe cantonal chargé de la surveillance de la 

mensuration officielle (le service cantonal du cadastre) ; 

• les six cantons d’Appenzell Rhodes-Intérieures, Appenzell Rhodes-Extérieures, 

Glaris, Nidwald, Obwald et Uri ont délégué la conduite opérationnelle à la Direction 

fédérale des mensurations cadastrales, de même que la Principauté du Liechtenstein ; 

Il existe des différences entre un canton et l’autre également pour ce qui concerne la 

répartition des tâches et la conservation des informations : 

• 3 cantons, (Bâle ville, Neuchâtel et Schaffhouse), se chargent de tout le processus de 

la mensuration officielle, des relevés jusqu’à la conservation et à l’archivage des 

données ; 

• Vaud, Genève et Fribourg confient les travaux sur le terrain à des bureaux de 

géomètres privés, mais assurent eux-mêmes la conservation des données ; 

• les autres cantons, comme le Tessin, le Jura ou le Valais, confient la conservation de 

la mensuration officielle, suivant une division en arrondissements ou par communes, 

à des géomètres conservateurs qui gèrent également les documents. 

• Quelques villes (environ 15) sont dotées de leur propre service du cadastre 

responsable de la conservation de la mensuration officielle de leur territoire. 

Les mensurations proprement dites sont effectuées presque exclusivement par des 

bureaux d’ingénieurs et de géomètres privés. Comme la mensuration officielle relève des 

données ayant force de droit, seuls les titulaires du brevet fédéral d’ingénieur géomètre 

entrent en ligne de compte pour un certain nombre de travaux. En Suisse, près de 270 bureaux 

d’ingénieurs et géomètres privés sont chargés de relever, de gérer et de mettre à jour les 

48 Se référer à l’organigramme publié dans le Rapport annuel 2005 (état au 1 er février 2005).


données de la mensuration officielle. Ils sont systématiquement placés sous la conduite d’un·e 

ingénieur·e géomètre breveté·e 49 . 

Le déroulement d’une œuvre cadastrale se décompose en quatre phases : planification, 

réalisation, exploitation, contrôle des résultats. Celles-ci correspondent à trois domaines de 

conduite qui se déroulent comme un système en boucle qui traverse les échelons 

administratifs et qui demande un haut niveau de coordination entre les divers acteurs 

concernés : la planification de la mensuration officielle, qui est définie sur une période de 

quatre ans, est déterminée par la D+M en tenant compte des concepts et programmes 

cantonaux de réalisation et se réalise suivant des mandats et des accords de prestation entre la 

Confédération et les cantons ; la réalisation et l’exploitation de la mensuration officielle 

concerne l’exécution des travaux et la réalisation de comptes rendus de la part des cantons ; 

enfin, le contrôle des résultats est fait une fois par an et sert à comparer les résultats obtenus 

au niveau de la réalisation et de l’exploitation avec les objectifs déterminés par la 

planification de la mensuration officielle et à mettre en œuvre d’éventuelles mesures de 

correction. Ce processus permet à l’ensemble des acteurs concernés de réaliser une mesure 

officielle suivant des principes communs. 

Il apparaît donc que la mensuration officielle est le résultat d’un processus de travail 

défini dans le détail et très contrôlé, réalisé par quelques milliers de personnes, toutes tâches 

confondues, dont il s’agit de coordonner l’action dans le cadre de la politique publique de la 

mensuration officielle : 15 personnes travaillant à la D+M, 21 géomètres cantonaux et environ 

3'000 collaborateurs·trices de bureaux d’ingénieurs et géomètres privés. 

Enfin, la mensuration officielle constituant, avec le registre foncier, l’un des deux piliers 

du système cadastral suisse, les différents niveaux administratifs entretiennent un échange 

d’information suivi avec l’office fédéral (Office fédéral chargé du droit du registre foncier et 

du droit foncier, OFRF) et les offices cantonaux et communaux correspondants (offices du 

registre foncier). La coordination des tâches de la mensuration officielle requiert en outre la 

collaboration avec d’autres offices fédéraux, comme par exemple l’Office fédéral de 

l’agriculture (OFAG), l’Office fédéral de la statistique (OFS), l’Office fédéral du 

développement territorial (ARE) et l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). La 

mensuration officielle collabore également avec les hautes écoles (écoles polytechniques, 

hautes écoles spécialisées, écoles techniques). 


La mensuration officielle est donc une tâche assumée en commun par différents groupes 

d’acteurs publics et privés. Au niveau fédéral, les textes législatifs les plus importants pour la 

réalisation de la mensuration officielle sont les articles 942, 943, 950 et 38 à 42 du Titre final 

du Code civil suisse 50 , l’Ordonnance sur la mensuration officielle (OMO) du 18 novembre 

1992 (RS 211.432.2), l’Ordonnance technique sur la mensuration officielle (OTEMO) du 10 

juin 1994 (RS 211.432.21), l’Arrêté fédéral concernant les indemnités fédérales dans le 

domaine de la mensuration officielle du 20 mars 1992 (RS 211.432.27) 51 , ainsi que la Loi 

49 L’obtention du titre d’ingénieur géomètre breveté est d’ailleurs régie par une ordonnance, l’Ordonnance 

concernant le brevet fédéral d’ingénieur géomètre du 16 novembre 1994 (RS 211.432.261). C’est la condition 

nécessaire pour pouvoir exécuter des mensurations officielles dans toute la Suisse. Les émoluments perçus pour 

l’examen qui permet d’acquérir ce titre sont soumis à l’Ordonnance concernant les émoluments perçus pour 

l’examen de technicien géomètre du 6 octobre 1980 (RS 211.432.263.1). 

50 En résumant l’essentiel, ces articles du CC déterminent le lien entre la mensuration du sol (ainsi que sa 

représentation graphique) et le registre foncier, ainsi que la responsabilité financière de la Confédération 

concernant la mensuration officielle. 

51 Cet arrêté sera abrogé très vraisemblablement à la fin de 2007.


fédérale sur la géoinformation (Loi sur la géoinformation, LGéo), approuvée le 6 mars 2007 

par le Conseil national et qui entrera en vigueur vraisemblablement le 1 er janvier 2008. 

Pour la question qui nous intéresse plus particulièrement, à savoir la sauvegarde des 

données de la mensuration officielle, la base législative est constituée par l’art. 31 de l’OMO, 

consacré à l’entretien de ces données et inséré au chapitre 5 (Conservation de la mensuration 

officielle) de l’ordonnance. Cet article dit : 

Art. 31 Entretien 

1 Les éléments de la mensuration officielle doivent être entretenus de manière à conserver 

constamment leur intégralité et leur qualité. 

2 Le département édicte des instructions sur les exigences d’ordre technique et organisationnel 

concernant l’entretien de la mensuration officielle, et notamment sur la sécurité des données. 

Ces deux alinéas font clairement référence à la conservation des données dans leur état le 

plus actuel. Il n’est donc pas question d’archivage au sens technique du terme. Puisque c’est 

l’état actuel des plans qui importe du point de vue juridique, la législation exige uniquement 

que l’information la plus actuelle soit garantie. Elle se réfère donc à des données toujours 

vivantes. 

L’OTEMO consacre pour sa part un titre (titre septième) à la conservation de la 

mensuration officielle et à l’archivage des documents (art. 80 à 88). Dans le premier chapitre, 

consacré aux généralités, cette tâche est définie comme suit : 

Art. 80 Définition 

La conservation comprend les mesures techniques et organisationnelles utiles à la gestion des 

données ainsi qu’à la garde, à l’archivage et à la sécurité des éléments de la mensuration officielle 

afin d’en maintenir la valeur. 

L’article 81 attribue la responsabilité de la surveillance de la gestion et de la sécurité des 

données aux cantons et l’art. 82 détermine la commune comme étant la plus petite unité de 

gestion des éléments de la mensuration officielle. Le deuxième chapitre est consacré à 

l’entretien des données de la mensuration officielle (art. 83 à 85) : l’art. 83 prévoit la création 

d’un document de gestion des données, c’est-à-dire l’obligation de fixer par écrit les 

métadonnées de gestion, de manière à ce qu’il soit possible de retracer a posteriori les actions 

effectuées en relation avec la mensuration officielle : 

Art. 83 Document de gestion des données 

Des documents de gestion des données doivent être établis et constamment actualisés ; leur teneur 

minimale est la suivante : 

a. situation de départ au moment de l’élaboration de la base de données numériques d’une ou de 

plusieurs communes avec appréciation de la qualité, de l’actualité et du caractère complet des 

travaux antérieurs et description de la documentation et du mode d’archivage des documents 

existants ; 

b. responsabilité de la gestion des données ; 

c. compétence pour toute intervention ou modification ; 

d. diagramme de l’organisation interne pour la mise à jour des données ; 

e. description de la documentation technique établie lors de l’exécution de la mensuration officielle 

et à établir lors des mises à jour, indications concernant l’archivage de cette documentation ; 

f. directives en cas d’erreurs dans les données ou de contradictions dans la base de données et 

g. procès-verbal d’exploitation. 

La let. e. mentionne une activité d’archivage, mais celle-ci est mise en relation avec la 

documentation technique établie lors des mensurations et non pas les données de la


mensuration elles-mêmes. L’art. 84 prévoit un contrôle des modifications des données 

(exhaustivité, cohérence, plausibilité et qualité) consigné dans un procès-verbal, mais pas une 

historisation de celles-ci. Enfin, l’art. 85 se concentre sur la sécurité des données, qui doit être 

garantie indépendamment du fait qu’elles soient de nature informatique (suivant une norme 

suisse en vigueur) ou analogique. Le chapitre 3 est dédié à l’entretien des autres éléments de 

la mensuration officielle – à savoir les repères des points fixes et signes de démarcation (art. 

86) et les plans, documents et éléments de l’ancienne mensuration officielle (art. 87) – dont la 

compétence est attribuée aux cantons. L’art 87 parle d’entretien des plans, extraits et 

documents ; il mentionne l’obligation de la part des cantons d’édicter des mesures sur 

l’archivage des anciens éléments de la mensuration officielle, c’est-à-dire des données, 

documents et plans établis avant l’entrée en vigueur de l’ordonnance OMO : 

Art. 87 Plans, documents et éléments de l’ancienne mensuration officielle 

1 

Chaque canton édicte les directives nécessaires à l’entretien 

a. des plans du registre foncier ; 

b. des autres extraits établis en vue de la tenue du registre foncier et 

c. de la documentation technique. 

2 

Le canton édicte des directives sur l’archivage des éléments de la mensuration officielle établis 

selon les anciennes dispositions. 

Enfin, le chapitre 4 et l’art. 88 qui le compose sont consacrés explicitement à 

l’archivage : 

Art. 88 

1 L’archivage des documents techniques doit permettre de reconstituer toutes les modifications 

intervenues pendant la période de garde citée à l’al. 2. 

2 Les documents établis selon les art. 68, 70 et 71 sont gardés jusqu’à l’approbation de la 

mensuration, ceux qui sont établis selon les art. 69, 72 et 73 le sont jusqu’au renouvellement des 

couches d’information correspondantes. 

3 

Les mesures et calculs effectués pour la détermination des points fixes selon les art. 54 à 56 sont 

archivés de manière complète et adéquate. 

4 Les cantons règlent l’archivage des extraits établis selon les art. 65 à 67. 

On remarque que l’archivage est compris comme ayant essentiellement pour but de 

permettre la reconstruction du travail technique effectué (al. 1), de permettre la vérification 

des mensurations jusqu’à leur approbation (al. 2) et de garantir l’archivage des mesures 

effectuées pour la détermination des points fixes (al. 3). L’al. 4 concerne l’archivage des 

extraits pour la tenue du registre foncier, à savoir l’état descriptif du bien-fonds (art. 65), le 

plan et le tableau de mutation (art. 66) et le plan des zones de glissement : cet alinéa se réfère 

donc explicitement aux données qui nous intéressent ici ; c’est leur sauvegarde en particulier 

qui permet en effet de conserver la « mémoire » d’une parcelle, c’est-à-dire de déterminer 

quelles sont les modifications intervenues sur un bien-fonds. La compétence pour régler 

l’archivage de ce type d’information est entièrement attribuée aux cantons. 

En conclusion de ce regard sur les textes législatifs, nous remarquons qu’une distinction 

est faite entre l’entretien des données (c’est-à-dire la vérification de leur constante actualité), 

leur conservation en tant que données toujours actuelles, vivantes et ayant une relevance 

juridique et, enfin, leur archivage en tant qu'informations ayant terminé leur cycle de vie. 

Alors que l’entrée en vigueur de la MO93 et le passage à l’informatisation de la gestion de ces 

données est un gros avantage du point de vue de l’entretien et de la conservation des données 

actuelles, le risque existe que du point de vue de l’archivage des informations se perdent : il 

s’agit en particulier de celles qui permettent l’historisation d’une parcelle. Un autre problème


est que, l’archivage étant de compétence cantonale, il est difficile de savoir comment il est 

globalement réalisé, dans quelles conditions, suivant quels moyens. 

Cet état de fait pourrait changer si le projet actuel de la Loi fédérale sur la 

géoinformation (Loi sur la géoinformation, LGéo) 52 devait aboutir, puisqu’il prévoit un art. 9 

comme suit : 

Art. 9 Garantie de disponibilité 

1 

Le service chargé de la saisie, de la mise à jour et de la gestion des géodonnées de base garantit la 

pérennité de leur disponibilité. 

2 

Pour les géodonnées de base de droit fédéral, le Conseil fédéral règle : 

a. les modalités de leur archivage ; 

b. les modalités et la périodicité de l’établissement de leur historique. 

Cet article prévoit en d’autres termes une régulation au niveau fédéral de l’archivage des 

géodonnées de base, dont les données de la mensuration officielle font partie, ainsi que 

l’historisation de celles-ci à une périodicité qui n’est pas déterminée. Il apparaît ainsi qu’il 

existe une conscience de l’importance de la mémorisation à long terme de ce type de données, 

conscience qui n’était peut être pas encore actuelle il y a quelques années à cause du 

changement de support (passage de l’ère du papier à l’ère de l’informatique) que les différents 

producteurs et gestionnaires d’informations sont en train de vivre. Il est donc politiquement 

reconnu que la nécessité de mettre continuellement à jour les géodonnées n’enlève en rien 

l’importance de leur sauvegarde et exploitabilité à long terme grâce à l’archivage : celui-ci est 

compris comme la conservation des informations sous une forme totalement indépendante des 

logiciels ou des supports informatiques utilisés à un moment donné. Cette règle doit en outre 

s’appliquer non seulement aux données en tant que telles, mais aussi aux métadonnées qui 

doivent y être associées, aux modèles de données (c’est-à-dire la structuration architecturale 

des données), ainsi qu’aux modèles de représentation correspondants (à savoir la manière 

dont une telle ou telle information est représentée graphiquement) 53 . 

Il est cependant fondamental de souligner que, si ce souhait de sauvegarde est 

compréhensible du point de vue historique, il peut susciter une certaine crainte du point de 

vue du droit foncier. En effet, le principe qui veut qu'un droit nouveau remplace et rende 

caduc tout droit antérieur est très important : il est par exemple exclu qu'un propriétaire 

revendique un droit plus ancien que la dernière inscription ou mutation entrée en force, sauf 

dans le cas d’une erreur manifeste, qui serait alors reconnue et corrigée 54 . Ainsi, il faut 

considérer que la sauvegarde de données anciennes pourrait d’une certaine manière ouvrir la 

voie à des quérulents inattentifs au moment d’une mutation. 

4.4.1.6 Coûts 

Il n’est pas possible de donner une estimation des coûts de la conservation et de 

l’archivage des données de la mensuration officielle dans le cadre de cette étude. 

Il apparaît néanmoins utile de mentionner le fait que ces données, qui permettent de 

donner une image du territoire et d’en fixer la propriété foncière, sont à la base d’un système 

52 er 

Cette nouvelle loi pourrait être mise en vigueur au 1 janvier 2008. Elle a pour objet les géoinformations, 

c’est-à-dire les données liées à l'espace et qui décrivent les particularités d'un pays : elles constituent en somme 

la base pour l'établissement de planifications et pour la prise de mesures ou de décisions liées au territoire. Le 

plan du registre foncier fait justement partie de ces données. 

53 

Se référer au Message relatif à la loi fédérale sur la géoinformation (Loi sur la géoinformation, LGéo), 

06.000. 

54 

Les cas d'erreurs nécessitant une reconstitution sont par contre extrêmement rares.


qui se chiffre en milliards de francs. La valeur globale du parc immobilier en Suisse est en 

effet actuellement estimée à 2’000 milliards de francs. La réalisation de la réforme de la 

mensuration officielle, débutée en 1993, avait été estimée en 1990 à 3530 millions de francs 

(dont 2800 millions concernant la mensuration officielle, le reste l’abornement), dont un peu 

moins d’un tiers était pris en charge par la Confédération 55 . Actuellement, la subvention 

fédérale annuelle pour la réalisation de la réforme est de 30 millions de francs. Puisque celleci 

devrait se terminer en 2008, cette subvention est en nette diminution. 


La partie descriptive et explicative du fonctionnement de la mensuration officielle, qui se 

termine ici, nous donne les instruments nécessaires pour interpréter les processus de 

conservation de ce type de données spécifiques suivant notre modèle d’analyse. 


Comme nous l’avons déjà constaté pour les autres domaines pris en considération, 

techniquement toutes les données qui entrent en jeu dans le processus de réalisation de la 

mensuration officielle – de leur récolte jusqu’à leur fixation sur un plan ou dans une banque 

de données – sont mémorisables. Néanmoins, puisque nous sommes en train de passer d’un 

traitement sur papier à un traitement entièrement informatisé, la réflexion sur la 

mémorisabilité se pose également en termes de ce qu’il est possible de transférer d’un support 

à l’autre. De ce point de vue, deux réflexions peuvent être faites. 

Comme nous l’avons mis en évidence, quoique la mensuration officielle en Suisse se 

fasse sur la base d’un travail réalisé de manière très décentralisée, la normalisation et la 

volonté d’assurer la compatibilité entre systèmes (grâce à IMO) sont telles que l’homogénéité 

des données de la mensuration officielle, même lors de l’étape de la conservation, est garantie. 

Actuellement, il existe une intention très marquée de centraliser l'accès aux données de la 

mensuration officielle via des portails cantonaux et régionaux. Ces données publiques sont en 

outre de plus en plus mises en réseau afin de pouvoir les associer à d’autres informations de 

caractère géographique ou à référence spatiale (systèmes d’information du territoire comme egeo.ch 

ou geowebforum.ch). Nous pouvons imaginer que, dans un futur plus ou moins 

proche, seront considérées comme données mémorisables au niveau fédéral celles qui seront 

accessibles par un système central de mise à disposition de l’information. 

L’autre aspect qu’il est intéressant de relever est lié à la complémentarité des bases 

graphiques par rapport aux informations textuelles. Le langage graphique comporte en effet 

une série de métadonnées qui lui sont implicites et qu’il faut également mémoriser : l’échelle, 

la couleur, l’épaisseur et la structure des traits, les dimensions, etc. La question est donc de 

savoir comment respecter et rendre compte de ces métadonnées sur un écran d’ordinateur 56 . 

En conclusion, dans le domaine de la mensuration officielle comme dans d’autres, la 

question de la mémorisabilité ne se pose plus tellement en termes de possibilités techniques 

(réussir à fixer une certaine information sur un support matériel), car l’informatisation dont 

nous disposons offre en ce sens des possibilités quasiment infinies. Il s’agit plutôt de trouver 

55 Idem, p. 16. 

56 La conversion du papier vers le numérique pose des problèmes différents selon qu’elle est faite par scannage 

ou par vectorisation. Le scannage permet de reprendre l’ensemble de l’image, mais n’est que difficilement 

maniable ou modifiable et donne lieu à un fichier de volume important. La vectorisation, qui consiste à 

transformer les éléments d’un dessin en éléments géométriques, permet une structuration par couches et une 

bonne maniabilité, mais demande beaucoup plus de travail et entraîne une perte de métainformation. Se référer 

au projet du Rapport final du groupe SIDIS, version 2 du 30 août 2006, p. 2 et 18.


les moyens et la volonté politique de centraliser les données – au travers de systèmes 

d’information – et, en reprenant les termes de notre approche basée sur les ressources, de 

s’assurer que cette centralisation électronique soit formatée suivant un seul et même 

« langage ». 


Nous l’avons vu, les données de la mensuration officielle sont le résultat d’un processus 

complexe et impliquant de nombreux acteurs, elles sont textuelles et graphiques, organisées 

par couches, récoltées et traitées suivant différentes méthodes et systèmes, conservées ou 

archivées de diverses manières, etc. Comment décrire dans cette variété de cas de figure ce 

qui est actuellement considéré comme étant digne d’être mémorisé ? 

Le schéma ci-dessous représente une tentative de décrire de manière générale ce qui, 

suivant le processus de production des données de la mensuration officielle, est digne d’être 

mémorisé (figure 4.4.4). 

Les données qui sont récoltées directement sur le terrain subissent des transformations 

significatives une fois qu’elles sont importées dans les ordinateurs des géomètres : sur le 

terrain on mesure en effet des angles et des distances suivant les coordonnées polaires ; au 

bureau, elles sont transformées en coordonnées orthogonales (comme sur une carte 

géographique). Dans un deuxième temps, à partir de ces données, on crée une couche de 

données en les associant entre elles : on obtient ainsi par exemple la surface d’un terrain. 

Enfin, dans un troisième temps, on représente ce jeu de données (Datensatz) dans une image 

graphique et on l’associé aux métadonnées qui le concernent : c’est le produit final de la 

mensuration officielle. Les données des relevés faits sur le terrain sont conservées mais ne 

sont pas tenues à jour (art. 69 OTEMO). 

Systèmes 

de mesure 

Données 

des relevés, 

brutes, 

(angles et 

distances, 

coordonnées 

polaires) 

Transformation 


Données 

source, 

(angles et 

distances, 

coordonnées 

orthogonales) 

et 

métadonnées 

Agrégation 


Données 

agrégées 

(mensurations, 

surfaces, etc.) 

et 

métadonnées 

Contrôle 

des résultats 

Conservées 

à l’état le 

plus actuel 

Données de la 

mensuration officielle: 

Jeu de 

données de la 

mensuration 

officielle 

Métadonnées 

Plans 

graphiques 

Géomètres conservateurs: 

Banques de données 

et/ou documents papier 

Fig. 4.4.4 : Processus de production des données de la mensuration officielle.


Nous pouvons donc considérer que, indépendamment des variations de pratique qui 

peuvent exister d’un canton à l’autre, c’est le produit final du processus de production des 

données de la mensuration officielle qui est considéré comme étant digne d’être mémorisé. Le 

critère de choix qui est appliqué ici est donc celui de la potentialité d’utilisation d’une 

donnée : en effet, les données brutes des relevés ne constituent qu’une base de travail et ne 

peuvent pas être exploitées en tant que telles. On va s'intéresser aux informations (ou aux 

produits) plutôt qu'aux données brutes. 

Néanmoins, comme dit précédemment, ce qui compte du point de vue juridique, c’est 

toujours l’état le plus actuel des données. Il se pose donc la question de savoir si les états 

antérieurs de la mensuration officielle (toujours sous forme de jeu de données, de 

métadonnées et de plans graphiques) sont, eux, dignes d’être mémorisés. Comme le souschapitre 

consacré aux bases légales l’a montré, la réponse à cette question varie actuellement 

d’un canton à l’autre, car c’est bien à eux que revient actuellement la décision de garder 

l’historisation de la mensuration officielle ou bien pas. Pour déterminer quelles sont les 

pratiques de conservation et d’archivage des états antécédents de la mensuration officielle, ce 

qui dépend également du degré d’informatisation de celle-ci, il serait par conséquent 

nécessaire de mener l’étude au niveau cantonal. 

Si la LGéo devait entrer en vigueur telle qu’elle se présente actuellement sous forme de 

projet (ce qui est pratiquement certain), il serait alors considéré que oui, suivant l’art. 9, les 

éléments de la mensuration officielle caducs sont eux aussi dignes d’être mémorisés et 

devraient par conséquent être archivés suivant un planning périodique. L’exécution de cette 

nouvelle obligation, dont le mode de réalisation serait déterminé par une ordonnance, n’est 

toutefois pas si facile à réaliser, ceci pour une raison en particulier : les données de la 

mensuration officielle sont en fait un jeu de données (figure 4.4.4) organisées en huit 

couches, chacune composée d’un ou plusieurs thèmes et qui doivent être conservées dans leur 

ensemble. Chacune de ces couches et chacun des thèmes est indépendant des autres et 

constitue le résultat d’un processus individuel suivant des rythmes et des opérations 

variables : chaque couche ou thème évolue dans le temps de manière autonome, à une vitesse 

différente 57 . Si l’on désire permettre une historisation des données de la mensuration 

officielle, il s’agira donc de réaliser des « coupes » au travers des différents niveaux de 

données qui permettent de photographier l’état de la mensuration officielle à un moment 

déterminé. C’est en tenant compte de la rapidité à laquelle les changements interviennent sur 

le terrain et sont mémorisés dans le jeu de données de la mensuration officielle qu’il faudra 

déterminer à quelle fréquence réaliser ces « coupes photographiques » (périodicité de 

l’historisation) : si les changements ont lieu fréquemment, les « coupes » devront avoir lieu 

plus souvent, si au contraire les changements sont plus rares, elles pourront se faire suivant 

des délais plus longs, l’important étant que la périodicité de l’historisation se fasse à des 

intervalles de temps toujours identiques. L’hypothétique historien ou chercheur du futur 

devrait ainsi disposer d’un échantillonnage d’informations (sur les données, mais aussi sur les 

processus) sauvegardées (au moyen de back up) à des intervalles déterminés qui devraient lui 

permettre de reconstituer les informations liées à la mensuration officielle sur une période 

57 Dans la mise à jour de la mensuration officielle, on émet une distinction entre la mise à jour permanente et la 

mise à jour périodique. La mise à jour permanente concerne les éléments pour lesquels un système d’annonces 

peut être organisé, suivant les art. 23 de l’OMO et 66 de l’OTEMO : par exemple, le service des routes qui 

annonce un nouveau projet, une commune qui annonce la construction d’un nouveau bâtiment, un propriétaire 

qui demande une mutation de limites. La mise à jour périodique, suivant l’art. 24 de l’OMO, concerne les 

modifications naturelles ou spontanées des éléments de la mensuration : par exemple, l’avancement des lisières 

de forêts, les déplacements de cours d'eau, etc.


donnée. Ces « photographies ponctuelles » devront par ailleurs être coordonnés avec d'autres 

informations à référence spatiale (aménagement du territoire, zones de protection, etc). 

Une dernière réflexion autour de la dignité à la mémorisation concerne la distinction entre 

les informations figées et celles qui sont interactives. Les données figées, comme par exemple 

un plan cadastral au format .pdf, peuvent être facilement gérées et conservées dans le temps 

grâce au fait qu’il s’agit de produits passifs, qu’on ne peut modifier et qui ne livrent que ce 

qui est visible immédiatement. Les données interactives, comme une banque de données, 

permettent d'effectuer par exemple des choix sur les données à représenter, sur le mode de 

représentation, elles permettent de faire des recoupements entre différents niveau (quelle 

surface de pré sur la parcelle 132 ?) ou encore de procéder à des agrandissements ou à des 

réductions dynamiques. La sauvegarde dans le temps de ce genre d’informations exige un 

système de gestion et des moyens informatiques poussés. 

En conclusion, si nous reprenons la partie de notre modèle d’analyse centrée sur les 

ressources – la capacité de jugement de ce qui est digne d’être mémorisé faisant appel à la 

ressource « Raison » – nous constatons que le passage à l’ère de l’informatisation des 

processus nous demande un changement radical dans notre manière de penser la conservation 

et surtout l’archivage de l’information. Le jeu des données de la mensuration officielle en est 

un exemple parlant, puisqu’il nous montre que plus les informations sont traitées de manière 

informatique, plus il est possible de les organiser par couches et par conséquent de les 

associer ou les dissocier librement. Le choix, parmi ces processus à plusieurs vitesses, de ce 

qu’il convient de conserver à long terme devient toujours plus laborieux et demande des 

compétences extrêmement spécialisées et, pour ainsi dire, un don de clairvoyance. 


De nouveau, pour savoir ce qui est effectivement conservé ou archivé et dans quelles 

conditions cela s’effectue il faudrait mener une étude ciblée au niveau des cantons, 

responsables de ces aspects. Deux réflexions générales concernant la mémorisation réelle des 

données peuvent tout de même être faites. 

Tout d’abord, nous avons vu que la réalisation de la mensuration officielle s’effectuant de 

manière décentralisée et par une multitude d’acteurs, il est extrêmement difficile d’imposer 

des standards dans l’utilisation des logiciels et des programmes de traitement des données. 

Afin que les données de la mensuration officielle puissent être communiquées d’un canton à 

l’autre, être utilisées à un niveau national et en relation également avec d’autres données à 

caractère géographique, une certaine uniformisation des données est cependant indispensable. 

C’est justement la raison pour laquelle la mensuration officielle a mis en service le langage 

INTERLIS, ainsi que l’Interface de la mensuration officielle. Ces instruments informatiques, 

indispensables pour la communication des données, représentent un outil intéressant 

également au niveau de la conservation des données. 

Deuxièmement, nous avons mis en évidence les difficultés principales que le passage 

d’un traitement des plans graphiques sur papier à un traitement électronique pose. Du point de 

vue de la conservation et de l’archivage, un retour en arrière (de la forme électronique à la 

forme papier) poserait encore plus de problèmes et ne peut donc pas être envisagé. En effet, il 

n’est actuellement plus possible de considérer les différents éléments et couches des données 

de la mensuration officielle (y compris les plans) individuellement : il s’agit désormais 

d’informations interactives qui suivent des processus évolutifs différents. Pour cette raison, il 

serait désormais difficile de les imprimer de manière complète en vue de leur archivage. La 

conservation à long terme et l’archivage des données de la mensuration officielle doivent par


conséquent être réalisés sous forme numérique par des sauvegardes ; leur subsistance dans le 

temps doit être assurée par des migrations réalisées périodiquement. 

En conclusion, nous constatons l’importance que ces systèmes d’information sont en train 

d’acquérir : en effet, ils permettent une uniformisation des données de la mensuration 

officielle ainsi que leur mise en réseau avec d’autres systèmes. Ces processus doivent 

néanmoins être régulés de près, car ils sont extrêmement complexes et requièrent la 

compétence de nombreux groupes d’acteurs. Ces réseaux permettent ainsi de gérer de manière 

plus durable la ressource que nous avons nommée « espace », pour autant que leur entretien 

soit assuré dans le temps. Concernant la ressource « temps » : alors que leur mise en place 

demande un investissement énorme en termes temporels, une fois qu’ils sont fonctionnels, le 

temps que les opérateurs du secteur gagnent est très significatif. 


L’Ordonnance sur la mensuration officielle (OMO) détermine au chapitre 6 (Diffusion 

d’extraits et de restitutions de la mensuration officielle) le caractère public des données de la 

mensuration officielle (art. 33) ainsi que les conditions de consultation et de diffusion de 

celles-ci. Les données de la mensuration officielle peuvent être consultées par tout un chacun, 

on peut en demander des extraits ou des restitutions (art. 34 al. 1) ; si l’intérêt public l’exige, 

les cantons peuvent néanmoins subordonner à des conditions la consultation ou la remise des 

données, en particulier la remise d’extraits (art. 34 al. 2 et al. 2 bis). Ce sont toujours les 

cantons qui déterminent qui est autorisé à remettre des extraits et des restitutions de la 

mensuration officielle (art. 34 al. 3 OMO) et qui règlent l’accès direct par ordinateur aux 

données (art. 36 al. 1). L’utilisateur doit être renseigné sur l’actualité et la qualité des données 

ainsi que sur l’intégralité et le degré de généralisation de celles-ci, même via ordinateur (art. 

35, art. 36 al. 2). Les extraits des plans du registre foncier émis doivent porter, à titre 

d’attestation d’exactitude, la date et la signature des personnes autorisées à les remettre (art. 

37. al 1) ; cette attestation doit pouvoir être garantie également par accès direct par ordinateur 

(art. 37 al. 3). La remise des extraits et restitutions est soumise à émolument, dont le montant 

et les modalités de paiement sont fixées par les cantons (art. 38). 

La reproduction des données de la mensuration officielle (art. 39) à des fins 

professionnelles et pour la publication est régie par l’Ordonnance sur la reproduction de 

données de la mensuration officielle (ORDMO) du 9 septembre 1998 (RS 510.622), qui sera 

très vraisemblablement abrogée à la fin de 2007. Elle est définie à l’art. 3 al. 1 comme étant 

toute mise en mémoire ou visualisation, même temporaire, d’informations qui se basent sur 

des données de la mensuration officielle, quel que soit le support utilisé. La reproduction des 

données de la mensuration officielle – y compris sur support informatique – est donc fixée de 

manière très détaillée et soumise à autorisation. De même, les émoluments que les autorités 

compétentes (cantonales ou communales) perçoivent suivent des calculs bien établis en 

fonction du tirage, de la quantité de données contenues dans le produit, du mode de 

reproduction des données, de la précision de la reproduction des données et de l’usage qu’il 

est prévu d’en faire (art. 14). Les aspects techniques liés à la demande d’autorisation et aux 

émoluments sont encore réglés dans une ordonnance à part, l’Ordonnance du DFJP sur la 

reproduction de données de la mensuration officielle (ORDMO-DFJP) du 9 septembre 1998 

(RS 510.622.2). Concernant les émoluments, il est néanmoins important de préciser que ce 

qui est facturé est le travail fourni et non pas les données en tant que telles. 

Les domaines d’application de politiques publiques qui utilisent des données de la 

mensuration officielle se sont considérablement élargis au fil des années du fait d’une 

sollicitation accrue du sol. Ce sont des domaines comme l’aménagement du territoire, la


protection civile, la protection de l’environnement, la défense, la construction routière, les 

transports, l’agriculture, l’économie forestière, la protection des monuments, le tourisme, la 

statistique, etc. De même, on assiste à une augmentation des principaux clients de la 

mensuration officielle, c’est-à-dire des acheteurs réguliers de ses produits, qui sont 

actuellement les suivants 58 : 

• les administrations fédérales, cantonales et communales ; 

• les services du registre foncier ; 

• les associations de propriétaires fonciers ; 

• la Fédération Suisse des Notaires (FSN) ; 

• la Société suisse des propriétaires fonciers ; 

• la Société suisse des ingénieurs et architectes (SIA) ; 

• la Société suisse de l’industrie du Gaz et des Eaux (SSIGE) ; 

• l’Association suisse de réseaux de communication (SWISSCABLE) ; 

• l’Association suisse des professionnels de l’épuration des eaux (VSA) ; 

• l’Association des entreprises électriques suisses (AES) ; 

• l’Union des professionnels suisses de la route (VSS) ; 

• les CFF ; 

• la Poste ; 

• Swisscom ; 

• etc. 

Les acteurs qui ont besoin des données de la mensuration officielle sont en général des 

clients spécialisés, qui connaissent son fonctionnement dans le détail ou des propriétaires dans 

le cas de demandes d'autorisations administratives ou de crédits. Néanmoins, la Direction 

fédérale des mensurations cadastrales informe son public cible sur le fonctionnement de la 

mensuration officielle, sur l’avancement des différents projets en cours, sur les changements 

qui interviennent, etc. au moyen de son site Internet (www.cadastre.ch) et de publications de 

vulgarisation ou spécifiquement adressées à un public de spécialistes. 

En conclusion, nous pouvons mettre en évidence le fait que l’informatisation des données 

de la mensuration officielle les rend accessibles à un nombre toujours plus élevé d’acteurs et, 

surtout, permet la mise en réseau de ces données avec celles d’autres domaines en relation 

avec le territoire. Ces nouvelles possibilités informatiques constituent un élargissement de la 

ressource que nous avons appelée « espace public » : par conséquent, elles demandent de 

nouvelles régulations de l’accès, des nouveau canaux de communication qui permettent de 

renseigner sur l’état des données (actualité, qualité, intégralité, degré de généralisation), des 

procédures qui garantissent et attestent d’exactitude des extraits 59 . 

58 Se référer à la brochure intitulée Manuel sur l’organisation de la mensuration officielle, Office fédéral de 

topographie swisstopo, Direction fédérale des mensurations cadastrales, 2002, p. 31. 

59 L’un des buts du projet SIDIS est d’ailleurs bien celui de définir les moyens permettant de diffuser de manière 

fiable les informations relatives aux restrictions de droit public, de décrire les conditions juridiques relatives à 

ces restriction et de décrire les conditions juridiques relatives à la sécurité des informations.



Les informations rassemblées dans ces pages ont été recueillies grâce à des entretiens 

avec M. Jean-Paul Miserez (Responsable de la haute surveillance des cantons de VS, VD, FR 

et BS, géomètre cantonal d’OW et NW et chargé du projet SIDIS) et M. Pierre Gerber 

(Responsable de la bibliothèque et de la collection des cartes), ainsi qu’à travers la lecture des 

bases légales et des documents publiés ayant trait aux données de la mensuration officielle. 

Les commentaires principaux qui peuvent être faits à la suite de ce travail de description du 

fonctionnement du processus de production, de traitement et de conservation des données de 

la mensuration officielle sont les suivants : 

(1) les données de la mensuration officielle (jeu de données, métadonnées et 

plans graphiques), constituent un bon exemple pour illustrer la tendance 

actuelle de réunir les outputs d’une politique publique décentralisée afin de 

les mettre à disposition plus facilement. En effet, la mise en œuvre de la 

politique de la mensuration officielle, fortement liée au territoire, ne peut être 

que régionale. C’est pourquoi elle est de compétence cantonale et est réalisée 

sur le terrain par un grand nombre de bureaux privés d’ingénieurs géomètres 

possédant un brevet fédéral. Alors que durant des décennies ce processus a 

fonctionné tout au long de ses étapes de réalisation de manière décentralisée, 

nous assistons actuellement à la mise en place d’une centralisation du 

système, non pas au travers d’un changement de politique, mais au moyen 

d’une mise en commun des données. 

(2) Il s’agit d’un changement radical dû aux possibilités que les technologies 

informatiques nous offrent : il facilite la mise en réseau, la communication et 

l’accessibilité aux informations, mais pose de nouvelles difficultés qu’il faut 

être à même de prévoir à l’avance et de réguler par des droits d’utilisation, 

notamment afin d’éviter de trop nombreuses rivalités. Ceci d’autant plus que 

les données de la mensuration officielle acquièrent dans ce contexte une 

importance énorme, car on tend à vouloir gérer de plus en plus de politiques à 

partir d’éléments spatiaux. 

(3) Les données de la mensuration officielle décrivent toujours l’état le plus 

actuel de la situation des biens fonds, leurs continuelles mises à jour radient 

d’une certaine manière le passé, ceci afin de correspondre toujours 

exactement à la situation réelle du terrain et à l'état de droit de la propriété 

foncière. Il est néanmoins fondamental de conserver et archiver également les 

données anciennes – ou du moins un échantillon d’entre elles, prélevé suivant 

des périodicités régulières – ceci afin de permettre une historisation de la 

mensuration officielle. Ces anciennes données représentent en effet un capital 

volatil qu’il s’agit de fixer : elles permettent par exemple de se renseigner sur 

l’état passé des biens-fonds, de réaliser des vérifications a posteriori, de 

constater l’évolution des biens fonds, des méthodes de travail, etc. 

(4) Les données de la mensuration officielle (ancienne et actuelle) constituent 

ainsi une tranche très importante de la mémoire nationale, non seulement 

parce qu’elles donnent la représentation la plus fine du territoire (jusqu’à 

1:100, en général 1:500), mais aussi parce qu’elles sont à la base d’un 

important nombre de politiques publiques liées au territoire. 

(5) Le rôle du régulateur devient absolument fondamental, tout au long du 

processus de production des données de la mensuration officielle. Suivant


notre modèle des quatre ressources, nous constatons que les ressources 

« langage » (communication informatisée qui requiert des règles déterminées) 

et « raison » (changement de mode de pensée concernant la gestion de 

l’information) prennent de plus en plus d’importance et demandent la maîtrise 

de compétences très spécifiques et techniques ; la ressource « espace & 

temps » devient une question de mise en réseau électronique (dépendance du 

marché, à des groupes d’acteurs publics ou privés, à d’autres politiques 

publiques, comme le réseau électrique) et, enfin, l’« espace public » s’élargit 

considérablement et demande la mise en place de nouvelles régulations de 

l’accès. 

4.4.4 Complément d’information 

Ce chapitre a été consacré aux données de la mensuration officielle, suivant le mandat de 

cette partie de l’étude de la politique de la mémoire. Les entretiens menés à l’Office fédéral de 

topographie, dont la Direction fédérale des mensurations cadastrales fait partie, nous ont 

néanmoins permis de découvrir une autre tranche de mémoire d’importance nationale 

extrêmement intéressante qu’il vaut la peine de mettre en évidence ici 60 . 

M. Pierre Gerber nous a en effet introduits dans le monde des collections des cartes 

géographiques, des pierres lithographiques, des plaques de cuivre et de verre, des photos (et 

négatifs) aériennes, des images satellites et des appareils de mensuration que l’office recèle. 

Tout ce matériel, conservé dans d’innombrables locaux dans les sous-sols du bâtiment de 

Wabern, a été estimé à 170 tonnes de matériel. 

La collection des cartes géographiques – qui est la plus riche et la plus importante de 

l’institution, puisqu’elle ne comprend pas moins de 600'000 pièces – a été rassemblée à partir 

de 1838 au fil des décennies en conservant toutes les cartes que l’office produisait (saufs 

exceptions, quelques lacunes existent) 61 . La collection se compose de toutes les cartes qui ont 

été et sont produites et imprimées par l’Office fédéral de topographie swisstopo ou, en Suisse 

ou ailleurs, par l’un·e de ses collaborateurs·trices ; elle comprend notamment la série des 

cartes Dufour et celle des cartes Siegfried, ainsi que les anciennes cartes nationales. Il s’agit 

donc en grande partie de cartes du territoire suisse, mais aussi de pays étrangers éloignés et 

des pays limitrophes. 

Ce patrimoine – dont l’existence à été officiellement légitimée à partir de l’entrée en 

vigueur de la Loi fédérale concernant l’établissement de nouvelles cartes fédérales du 21 juin 

1935 (RS 510. 62), qui contient à l’art. 3 une référence à la conservation des cartes – n’est 

malheureusement pas directement accessible au public (sauf exceptions). Un projet de 

numérisation des collections historiques, qui devrait faciliter l’accessibilité et la prise de 

conscience de ce patrimoine, est en cours. 

60 

Se référer à Gerber Pierre, Klöti Thomas, „Die Kartensammlung des Bundesamtes für Landestopographie als 

Landschaftsgedächtnis des Schweiz“, Die kartographischen Sammlungen der Schweiz, Kartographische 

Schriften, Band 2, Bonn, Kirschbaum Verlag GmbH, [à paraître en 2007]. 

61 

Font exception à cette règle les cartes contenant des informations militaires secrètes, qui sont conservées aux 

Archives fédérales.

4.5 Données du registre foncier 


Nous venons de montrer comment le processus de mémorisation de la répartition spatiale 

des biens-fonds en Suisse fonctionne. Ce chapitre se propose maintenant, par le biais du 

registre foncier, de se pencher sur le processus de mémorisation de l’état des droits sur les 

immeubles. Pour ce faire, l’Office fédéral chargé du droit du registre foncier et du droit 

foncier (OFRF), qui fait partie de l’Office fédéral de la justice (OFJ), sera utilisé comme point 

d’ancrage. Comme ça a été le cas pour les données de la mensuration officielle, ce domaine 

étant très technique, complexe et traversant une période de grandes réformes, nous le 

présenterons ici de manière simplifiée et sous forme complémentaire avec le chapitre 

précédent. 


Le deuxième pilier du système cadastral en Suisse est le registre foncier. Dans ce 

domaine, comme nous l’avons constaté pour la mensuration officielle, les tâches sont 

reparties sur les différents niveaux administratifs et impliquent également des bureaux privés, 

qui possèdent des compétences spécifiques (figure 4.5.1). 

Données 

de la mensuration officielle / 

plan du registre foncier 

DDPS 

Office fédéral de topographie 

Direction fédérale 

des mensurations cadastrales 

Services cantonaux 

du cadastre 

Services communaux 

du cadastre (villes) 

Système cadastral suisse 

Bureaux 

de géomètres privés 

Données du 

registre foncier 


Office chargé 

du droit du registre foncier 

et du droit foncier 

Offices cantonaux, 

régionaux et communaux 

du registre foncier 

Bureaux 

de notaires privés 

Fig. 4.5.1: Schéma simplifié du système cadastral en Suisse : le registre foncier. [Tiré et 

librement adapté de : Manuel sur l’organisation de la mensuration officielle, Office 

fédéral de topographie swisstopo, Direction fédérale des mensurations cadastrales, 2002, 

p. 10, fig. 1] 

DFJP

88 DONNEES DU REGISTRE FONCIER 

Que faut-il donc immatriculer au registre foncier pour déterminer les droits qui sont 

rattachés à des immeubles ? Comment le système fonctionne-t-il, de quelles données est-il 

composé ? 


Les informations qui figurent dans le registre foncier sont de nature juridique et ont force 

de loi. Elles garantissent la possibilité de faire valoir les droits réels (Sachenrechte) rattachés 

aux immeubles ou, plus simplement dit, elles garantissent la propriété d’un bien immeuble 

(bene immobiliare). Il s’agit donc d’informations possédant une valeur économique très 

étendue et leur conservation dans le temps doit être garantie. 

L’importance de la sauvegarde de ce type d’informations est notamment constatée lors 

des conflits civils et des guerres (par exemple : en Palestine) ou lors de changements de 

régimes (par exemple : le passage de la RDA à l’actuelle République Fédérale d’Allemagne) : 

les registres fonciers, les plans cadastraux et toutes les archives qui permettent de fixer la 

propriété des immeubles et des biens-fonds font souvent l’objet dans ces situations 

conflictuelles d’une destruction systématique. La disparition de ces informations entraîne 

l’anarchie non seulement dans la gestion de la propriété foncière, mais dans tous les domaines 

qui lui sont rattachés. 

La connaissance du fonctionnement des processus de production, traitement, conservation 

et archivage des données du registre foncier est donc fondamentale et indispensable. 


Le registre foncier fédéral, réglé aux art. 942 et sv du Code civil suisse du 10 décembre 

1907 (RS 210), est un registre qui donne l’état et la portée des droits privés sur les biens 

immeubles ; ceux-ci constituent son élément de base 62 , dans le sens qu’il s’agit de la plus 

petite unité (objet) sur laquelle des droits peuvent être fixés. 

La tenue des registres du registre foncier n’est pas centralisée en Suisse : lorsque l’on 

utilise les termes de registre foncier, on se réfère donc en réalité aux différents registres gérés 

par les offices du registre foncier (tenus au niveau des cantons, des arrondissements ou des 

communes) et qui peuvent présenter des caractéristiques individuelles, mais qui tous 

possèdent des éléments communs et minimaux. 

L’art. 943, al. 1 CC précise quel est le contenu du registre foncier, c’est-à-dire ce qui peut 

être immatriculé comme immeuble au registre foncier. Il s’agit : 

• des biens-fonds ; 

• des droits distincts et permanents sur des immeubles ; 

• des mines ; 

• des parts de copropriété d’un immeuble. 

Tous les immeubles ne sont pas immatriculés au registre foncier (art. 944 CC) : ceux qui 

servent à l’usage public ne sont immatriculés que s’il existe à leur égard des droits réels dont 

l’inscription doit avoir lieu ou si l’immatriculation est prévue par la législation cantonale. 

Les inscriptions au registre foncier se font en règle générale sur la base d’une déclaration 

écrite du propriétaire de l’immeuble sur lequel le droit de disposition s’est exercé (dépôt 

62 En non pas, par exemple, sur le propriétaire. Les propriétaires des immeubles sont répertoriés dans un registre 

accessoire (ou sur une liste), tenu par commune ou arrondissement de registre foncier.

DONNEES DU REGISTRE FONCIER 89 

d’une réquisition). Les réquisitions sont fondées sur des actes (contrats de vente, de donation, 

de constitution de servitudes, de partage successoral, etc.) ainsi que sur des consentements et 

des autorisations. 

L’art. 942, al. 2 du CC précise de quels éléments le registre foncier est composé : 

• le grand livre ; 

• le journal ; 

• les documents complémentaires (plan, rôle, pièces justificatives, état descriptif) ; 

C’est donc en tenant compte des informations contenues dans ces différents types de 

documents qu’il est possible de connaître l’état des droits sur les immeubles, c’est-à-dire le 

régime de la propriété foncière qui est appliqué. Voici en quelques mots une description du 

contenu formel de ces documents : 

• Le grand livre (art. 945 CC) est l’élément statique du registre foncier ; il est composé 

de feuillets, un par immeuble. Chaque immeuble qui y figure est identifié par un 

numéro attribué par le canton 63 et par le nom de la commune sur lequel il se trouve. 

Le feuillet est composé de différentes rubriques (art. 946 CC), dans lesquelles sont 

portées les inscriptions concernant (art. 958 CC) : 

- la propriété ; 

- les servitudes et les charges foncières établies en faveur de l’immeuble ou sur 

l’immeuble ; 

- les droits de gage dont l’immeuble est grevé. 

D’autres droits, comme les droits personnels, peuvent également être annotés au 

registre foncier (art. 959 CC). Il se peut que, avec l’assentiment du propriétaire, 

plusieurs immeubles même non contigus puissent être immatriculés sur un feuillet 

unique (art. 947 CC). 

• Le journal (art. 948 CC) est un document dynamique. Il contient les réquisitions 

d’inscription, qui y sont insérées à mesure qu’elles ont lieu et à la suite les unes des 

autres, avec l’indication de leur auteur et leur objet. Ces réquisitions sont faites par 

les notaires. Le conservateur du registre foncier ne peut opérer d’inscription au 

registre que sur réquisition. 

• Les documents complémentaires : suivant l’art. 1 de l’Ordonnance sur le registre 

foncier (ORF) du 22 février 1910 (RS 211.432.1) pour immatriculer un immeuble au 

registre foncier il ne suffit pas d’ouvrir un feuillet au grand livre, il est également 

nécessaire de disposer de son tracé sur le plan de la mensuration officielle, de 

connaître son rôle et d’établir son état descriptif. Les pièces justificatives doivent 

contenir une série d’indications relatives aux personnes du disposant et de 

l’acquéreur (art. 13a ORF) ; elles sont classées et conservées (art. 948, al. 2 CC). 

• Il existe en outre deux registres accessoires dans tous les cantons (art. 108 ORF) : ce 

sont le registre des propriétaires et le registre des créanciers ; les cantons peuvent 

prescrire l’établissement d’autres registres. 

Cette brève description du système nous montre que le registre foncier est composé de 

plusieurs couches d’informations qui se superposent, se complètent et sont mises en relation 

63 A l’avenir un numéro d’immeuble sera attribué également par la Confédération, ce qui évitera entre autres les 

problèmes de redondance (attribution d’un même numéro à des immeubles différents se situant dans le territoire 

de différentes communes) et les confusions causées par les fusions de communes.


entre elles. L’ensemble de ces informations dans leur état actuel doit pouvoir être conservé 

afin qu’elles puissent être juridiquement reconnues. 


Le registre foncier peut être tenu sur papier ou au moyen de l’informatique. Si les 

données sont traitées électroniquement, elles ne produisent des effets juridiques que si elles 

sont correctement enregistrées dans le système (art. 942 CC). Suivant la distinction formelle 

en trois types de documents constituant le registre foncier que nous avons déterminée plus 

haut, les supports qui peuvent être utilisés sont les suivants : 

• Le grand livre – qui était historiquement un grand livre au sens propre du terme 

(format A3) et est devenu ensuite une superposition de feuillets fédéraux standardisés 

– est actuellement formellement informatisé dans la plupart des cantons. D’un point 

de vue juridique, son informatisation exige une base légale cantonale ainsi qu’une 

autorisation du Département fédéral de justice et police (art. 949a CC). Dans les 

cantons où l’informatisation du grand livre n’est pas encore réalisée, soit aucune 

démarche allant dans ce sens n’a été entreprise par le canton, soit l’une ou l’autre de 

ces deux conditions manque encore. Jusqu’ici 21 cantons ont obtenu l’autorisation 

d’informatiser le grand livre de la part de la Confédération ; tous ne l’ont néanmoins 

pas fait. Les cantons les plus avancés de ce point de vue sont Bâle-ville, Berne, Jura, 

Lucerne, Soleure et Zug. La demande d’autorisation à l’OFRF permet de garantir une 

certaine uniformité dans la tenue des registres. 

• Le journal peut être tenu sur support informatique seulement si le grand livre est lui 

aussi informatisé. 

• Les documents complémentaires sont constitués en règle générale d’actes en papier, 

sauf pour les plans de la mensuration officielle qui, comme nous l’avons montré au 

chapitre précédent, sont pratiquement totalement informatisés. Les pièces 

justificatives conservées au registre foncier, en particulier, sont des copies conformes 

d’actes authentiques établis par les notaires (qui détiennent les documents originaux). 

Suivant l’art. 110a de l’ORF, elles peuvent faire l’objet d’une numérisation, mais les 

documents numérisés n’ont pas les effets juridiques du registre foncier informatisé. 

• Les registres accessoires peuvent être tenus sous forme de livres, de fiches ou avec 

l’assistance d’un ordinateur (art. 108). 

Si le degré d’informatisation du registre foncier varie fortement d’un canton à l’autre, 

c’est justement parce que ce sont eux qui possèdent la compétence de décider quel est le 

support à utiliser. Comme nous l’avons dit, il n’y a en effet pas de registre central du registre 

foncier pour l’ensemble de la Suisse. La Confédération est néanmoins en train de travailler à 

un grand projet appelé eGRIS 64 , qui constitue le concept pour une deuxième génération de 

registre foncier informatisé. Ce système vise, à terme, à une gestion harmonisée et plus 

uniforme des données du registre foncier, en donnant les orientations stratégiques du 

développement des systèmes informatiques cantonaux actuels. Le but est donc d’arriver à 

utiliser sur tout le territoire des systèmes informatiques compatibles qui devraient faciliter 

l’échange intercantonal des données et permettre une vision d’ensemble qui manque 

actuellement. eGris aura donc essentiellement une fonction de mise en réseau et de 

coordination. L’utilisation d’un modèle de données uniforme et d’une interface standardisée 

pour le registre foncier en Suisse devrait techniquement permettre la consultation et la 

communication de tous les systèmes informatiques des registres fonciers à l’aide d’un même 

64 Se référer au site Internet http://www.egris.ch, consulté le 07 mars 2007.


outil. Par cette évolution, eGRIS vise également à une conservation facilitée des données ainsi 

qu’à une reprise plus aisée pour leur archivage. L’introduction d’eGRIS prévoit d’ailleurs que 

l’OFRF réalise des sauvegardes des données sur microfiches. De même, une éventuelle 

migration dans un hypothétique nouveau système devrait se faire plus facilement. 


Comme schématisé dans la figure 4.5.1, les données du registre foncier sont le résultat du 

travail de différents acteurs. 

L’Office fédéral chargé du droit du registre foncier et du droit foncier (OFRF) a la 

responsabilité de la haute surveillance du registre foncier et du registre des bateaux (qui n’a 

pas été pris en considération ici), ainsi que la préparation de la législation dans ces domaines 

et dans celui des droits réels immobiliers. La haute surveillance consiste essentiellement à 

veiller à la mise en œuvre uniforme du droit par le biais de directives, d’inspections et 

d’explications, ainsi qu’au moyen des procédures de recours prévues par le droit du registre 

foncier. Il s’agit également de fournir un appui aux cantons par des propositions et des 

conseils, notamment en ce qui concerne l’informatisation du registre foncier et 

l’interconnexion de celui-ci avec d’autres systèmes d’information (mensuration officielle, 

agriculture, aménagement du territoire). 

Suivant l’art. 953 CC, les cantons règlent l’organisation des bureaux du registre foncier, 

la formation des arrondissements, la nomination et le traitement des fonctionnaires ainsi que 

la surveillance 65 ; ils sont en outre responsables pour tous les dommages qui résultent d’une 

tenue incorrecte du registre foncier (art. 955 CC). Les cantons d’Uri, Zoug, Nidwald, Glaris, 

Bâle-ville, Schaffhouse, Appenzell Rhodes-Intérieures et Genève n’ont qu’un seul office du 

registre foncier pour le territoire cantonal ; les autres cantons ont prévu des arrondissements 

du registre foncier comprenant chacun plusieurs communes ou chacun une seule commune. 

Les communes municipales de Winterthur et de Zurich comptent chacune plusieurs offices du 

registre foncier. 

Les conservateurs du registre foncier, qui sont soumis à une surveillance régulière de la 

part des cantons (art. 956 CC), peuvent être des notaires travaillant dans des bureaux privés 

(notamment dans les cantons suisses alémaniques) ou directement pour le canton (en 

particulier dans les cantons latins). Ils sont organisés en une Société Suisse des Conservateurs 

du Registre Foncier (SSCRF) 66 . 

Enfin, un dernier groupe d’acteurs à citer est constitué par les notaires, qui établissent 

notamment les pièces justificatives du registre foncier. 

Ainsi, comme nous l’avions constaté pour la mensuration officielle, le registre foncier est 

lui aussi le résultat d’un processus de travail défini dans le détail et très contrôlé, réalisé par 

quelques milliers de personnes. Ce spectre se trouve encore élargi en tenant compte des 

échanges d’informations et les innombrables collaborations qui ont lieu avec les différents 

niveaux administratifs concernés. 

65 Une liste complète de tous les registres fonciers, des autorités de surveillance ou inspectorats cantonaux est 

disponible sur Internet à l’adresse http://www.registre-foncier.ch/download/adresses_GBIBA.pdf, consultée le 

07 mars 2007. 

66 Se référer au site Internet http://www.registre-foncier.ch, consulté le 07 mars 2007.



En plus de l’Ordonnance sur la mensuration officielle (OMO) du 18 novembre 1992 (RS 

211.432.2) présentée dans le chapitre précédent, les deux principales bases légales qui 

régissent le registre foncier sont le Code civil suisse, en particulier les art. 942 à 977, et 

l’Ordonnance sur le registre foncier, qui en développe les articles suivant les thèmes que 

voici : immatriculation des immeubles et établissement du grand livre ; réquisition, inscription 

au journal ; inscriptions ; délivrance des cédules hypothécaires, des lettres de rente et des 

titres hypothécaires ; modifications et radiations, cancellation des titres ; annotations ; 

mentions ; observations concernant les inscriptions de gages immobiliers ; division et réunion 

des immeubles, report des inscriptions ; rectifications ; surveillance, recours ; extraits et 

renseignements ; forme du grand livre, pièces justificatives et registres accessoires ; 

dispositions spéciales sur la tenue du registre foncier au moyen de l’informatique ; 

dispositions finales et transitoires. 

Concernant la thématique qui nous intéresse, puisque la tenue du registre foncier est de 

compétence cantonale, la conservation et l’archivage des données dont il est constitué relèvent 

elles aussi du niveau cantonal et est réglée au moyen de directives et instructions. L’art. 110 

de l’Ordonnance sur le registre foncier prévoit la conservation de l’ensemble des données et 

documents du registre foncier : 

Art. 110 Conservation des livres, des registres et des documents du registre foncier 

1 Les livres et les registres, les feuillets indépendants du grand livre et les fichiers sont conservés et 

classés soigneusement et, comme les actes servant de base aux inscriptions dans le registre, ne 

peuvent pas être détruits. 

2 Les conservateurs doivent dresser un inventaire des registres existant dans leur bureau. 

L’art. 111i détermine l’obligation de la part des cantons de garantir la pérennité des 

données informatiques, leur sauvegarde et leur archivage : 

Art. 111i Disponibilité et sécurité des données 

[…] 

2 Les données du registre foncier informatisé doivent être maintenues et sauvegardées de manière que 

leur existence et leur qualité soient préservées. La sauvegarde des données doit être garantie selon un 

concept cantonal répondant à des normes reconnues et correspondant à l’état actuel de la technique. 

3 Les données tenues dans le registre foncier informatisé doivent être mises en dépôt périodiquement 

dans des formats de données appropriés et conservées de manière sûre. Les données archivées 

doivent pouvoir être lues sans moyens informatiques auxiliaires, mais aussi pouvoir être récupérées 

sous forme numérique de façon automatisée. L’Office fédéral chargé du droit du registre foncier et du 

droit foncier édicte des directives sur la sauvegarde à long terme, la mise en dépôt, la conservation et 

l’archivage des données du registre foncier. 

La manière dont ces deux articles sont mis en application varie beaucoup d’un canton à 

l’autre. Il sera par conséquent intéressant d’en reprendre l’analyse dans la partie de ce mandat 

qui leur sera consacrée. 

Concernant la tenue informatisée centrale du registre foncier (suivant le projet eGRIS) il 

faut se référer à l’art. 949a du CC, qui attribue au Conseil fédéral un certain nombre de 

compétences – dont la conservation et l’archivage des données – afin de garantir une certaine 

uniformité au registre foncier : 

Art. 949a 

b. Tenue informatisée du registre foncier 

1 Le canton qui veut tenir le registre foncier au moyen de l’informatique doit obtenir une 

autorisation du Département fédéral de justice et police.


2 

Le Conseil fédéral règle: 

1. la procédure d’autorisation; 

2. l’étendue et les détails techniques de la tenue du registre au moyen de l’informatique, en 

particulier le processus par lequel les inscriptions déploient leurs effets; 

3. les conditions auxquelles, le cas échéant, les communications et les transactions conduites 

avec le registre foncier peuvent se faire par voie électronique; 

4. les conditions auxquelles, le cas échéant, les données du grand livre consultables sans 

justification d’un intérêt peuvent être mises à la disposition du public; 

5. l’accès aux données, l’enregistrement des interrogations et les conditions justifiant le retrait 

du droit d’accès en cas d’usage abusif; 

6. la protection des données; 

7. la conservation des données à long terme et leur archivage. 

3 

Le Département fédéral de justice et police ainsi que le Département fédéral de la défense, de la 

protection de la population et des sports définissent des modèles de données et des interfaces 

uniformes pour le registre foncier et pour la mensuration cadastrale. 

Concrètement, la conservation à long terme des données informatiques, ainsi que leur 

archivage, n’est pas encore réglementée au niveau fédéral. Une révision partielle des droits 

réels immobiliers et du droit du registre foncier est actuellement en cours, elle prévoit 

notamment la transformation du registre foncier en un système moderne d’informations 

foncières, qui sera justement effective grâce à la mise en œuvre d’eGRIS. C’est dans le cadre 

de cette révision que ces thématiques ont repris du poids dans les discussions et seront 

concrètement régulées. 

4.5.1.6 Coûts 

Il n’a pas été possible dans le cadre de cette étude de faire une estimation des coûts de la 

conservation et de l’archivage des données du registre foncier, ceux-ci étant repartis sur un 

nombre important d’acteurs. Comme nous l’avons écrit dans le chapitre précédent, la valeur 

globale du parc immobilier en suisse est estimée à 2'000 milliards de francs. La valeur des 

données du registre foncier ne doit donc pas être sous-estimée, car elles constituent une 

représentation juridique de la valeur effective des biens immeubles. 


L’analyse des processus de mémorisation du registre foncier est à lire en parallèle avec 

celle de la mensuration officielle, c’est pourquoi cette deuxième partie de chapitre n’abordera 

que les éléments qui différencient les deux domaines. En effet, non seulement les données du 

registre foncier se basent sur les données de la mensuration officielle, mais aussi la gestion 

informatisée des données de la mensuration se trouve à un stade plus avancé. D’après les 

informations récoltées lors des entretiens, il apparaît que la gestion informatisée du registre 

foncier suivra dans les grandes lignes les mêmes structures et les mêmes systèmes déjà mis en 

place pour la mensuration officielle. 


De nouveau, nous constatons que les techniques et les méthodes actuellement à 

disposition de la Confédération comme des cantons permettent de mémoriser tout ce que l’on 

désire. Ce qu’il est intéressant de constater dans le cadre du registre foncier et que la 

mémorisation des données juridiquement valables se fait actuellement sur différents supports 

(papier, supports informatiques), qui sont mis en relation entre eux moyennant la


numérotation des objets et des opérations. En d’autres termes, une mémorisation 

« relationnelle » n’est pas possible sans l’utilisation de l’informatique ; dans les faits, elle est 

réalisée grâce à une définition procédurale très détaillée qui s’appuie justement sur la 

numérotation. Alors que les procédures sont uniformes dans toute la Suisse, la numérotation 

(en tout cas en ce qui concerne les immeubles) ne l’est pas, ce qui peut poser problème. 

Les changements en cours tendent à l’amélioration de ces faiblesses avec d’une part une 

uniformisation des numérotations et, d’autre part, la mise en réseau du registre foncier. Celleci 

est d’ailleurs envisageable, car l’uniformisation des procédures est garantie en dépit d’une 

mise en œuvre extrêmement décentralisée et liée au territoire régional. Le rôle de l’opérateur 

est clairement pris en charge par les offices du registre foncier, par les notaires et les 

géomètres ; le rôle du régulateur est partagé selon le domaine entre la Confédération et les 

organes de surveillance cantonaux. Suite à l’introduction d’eGRIS, l’OFRF assumera sans 

doute d’autres domaines de régulation, en particulier les questions de conservation et 

d’archivage des données en réseau. 


Les réflexions autour de la question de savoir ce qui est digne d’être mémorisé 

s’éloignent de ce que nous avons dit à propos de la mensuration officielle. 

Dans le cas du registre foncier, toutes les informations qui sont requises pour qu’une 

inscription soit valable sont dignes d’être mémorisées ; elles le sont suivant des procédures de 

classement et de conservation bien déterminées. Le conservateur du registre foncier s’occupe 

justement de ces tâches. Ce qui paraît essentiel dans ce cadre est le lien temporel qui existe 

entre une information et l’immeuble auquel elle se réfère : en d’autres termes, une information 

doit se référer à un immeuble donné à un moment donné (art. 111b ORF). 

Lorsque le registre foncier est informatisé, les données sont organisées temporellement en 

deux couches : les données juridiquement valables et les données qui ne le sont plus. Parmi 

celles-ci font partie les données « historiques », mais aussi celles qui ont résulté d’une erreur 

et qui ont fait l’objet d’une radiation, d’une modification ou d’une rectification (art. 111h 

ORF). Par contre, lorsqu’un immeuble immatriculé se transforme en immeuble non soumis à 

l’immatriculation, il est éliminé du registre foncier (art. 944 CC). Les deux couches de 

données sont considérées comme dignes d’être mémorisées, car il est nécessaire de toujours 

pouvoir reconstituer l’historique d’un bien immeuble. Ainsi, d’une certaine manière, les 

données du registre foncier font partie des informations qui restent toujours vivantes. Le 

passage à une gestion totalement informatisée de ces données, telle que le projet eGRIS 

l’envisage, va ultérieurement accentuer cette caractéristique. 

Ce changement en direction d’une informatisation générale du registre foncier et d’une 

mise en réseau au niveau fédéral des données ne devrait introduire aucun changement dans la 

régulation de ce qui est digne d’être mémorisé. 


La question de l’archivage du registre foncier est actuellement encore de compétence 

cantonale. Les cantons doivent garantir la mémorisation réelle de données du registre foncier. 

Si l’on désire néanmoins en savoir plus sur les processus actuels de conservation et 

d’archivage des données, il est indispensable de réaliser des entretiens au niveau cantonal. 

Concernant eGRIS, les mêmes observations que pour les données de la mensuration 

officielle peuvent être faites. La mise en place d’un réseau commun exige l’utilisation d’un 

langage commun qui permette de communiquer et transférer les données. Le registre foncier


utilisera comme base le langage INTERLIS développé pour la mensuration officielle. Une 

interface, qui est déjà en place, sera utilisée pour l’échange de données entre le registre 

foncier et la mensuration officielle : il s’agit de la Petite interface (Kleine Schnittstelle, KS). 

Les mêmes constatations déjà faites pour la mensuration officielle sont valables : nous 

constatons l’importance que les systèmes d’information sont en train d’acquérir. La tendance 

va vers une uniformisation des données de plus en plus poussée qui permet la mise en réseau 

de tous les registres fonciers mais pas seulement : elle peut avoir lieu avec tous les systèmes 

électroniques qui concernent la gestion du sol. 


La consultation du registre foncier est strictement régulée (art. 970 CC). Elle se base sur 

la distinction entre une demande de consultation sans avoir un intérêt à justifier et une 

demande qui justifie d’un intérêt. S’agissant d’un immeuble, sans avoir à justifier d’un intérêt, 

chacun peut apprendre (art. 106a ORF) : 

• sa désignation et son descriptif ; 

• le nom et l’identité de son propriétaire ; 

• le type de propriété et la date d’acquisition ; 

• les servitudes et charges foncières qui s’y rapportent ; 

• dans une certaine mesure, les mentions. 

Celui qui justifie d’un intérêt a en outre le droit de consulter d’autres données plus 

confidentielles du registre foncier (comme par exemple la situation hypothécaire) ou de s’en 

faire délivrer un extrait (art. 105 et 106 ORF). La raison de cette grande accessibilité est 

juridique : au sujet de l’existence ou non de droits réels sur un immeuble, il n’est en effet pas 

possible d’objecter ne pas connaître une inscription au registre foncier. 

Sous réserve de quelques exceptions, les cantons peuvent aussi prescrire que l’acquisition 

de la propriété foncière doit en plus être publiée spécialement, par exemple dans une feuille 

d’avis officielle ou encore par Internet (art. 970a CC ; 111k ORF). 

Au contraire de ce qui se passe pour les données de la mensuration officielle, la mise en 

réseau grâce à eGRIS des données du registre foncier ne changera pas les règles 

d’accessibilité et n’élargira donc pas le nombre d’acteurs susceptibles d’y accéder. 

Simplement, elle facilitera la communication de ces informations et permettra de les mettre en 

relation avec d’autres données de nature spatiale. 


Ce chapitre a été rédigé sur la base d’entretiens avec Mme. Maria-Pia Portmann-Tinguely 

(Cheffe de projet suppléante et spécialiste du registre foncier à l’OFRF) et M. Libor F. Stoupa 

(Dirigeant de Stoupa & Partners AG, Beratungsgesellschaft für Betriebwirtschaft et Chef de 

projet eGRIS & KS de la Confédération), ainsi qu’à travers la lecture des bases légales et de 

quelques documents publiés sur Internet et ayant trait aux données du registre foncier. Les 

conclusions qui peuvent être tirées des observations précédentes sont les suivantes : 

(1) l’analyse des processus de production et conservation des données du registre 

foncier confirment le fait que certaines politiques publiques, notamment 

celles qui sont liées au territoire, ne peuvent être mises en œuvre que de 

manière décentralisées et régionale. La conservation de ces informations


s’effectue donc elle aussi de manière décentralisée, ce qui a pour conséquence 

qu’une vision d’ensemble manque. La tendance est donc celle de vouloir 

réunir dans des systèmes informatiques centralisateurs les outputs de ces 

politiques et, également, d’harmoniser la tenue de ces banques de données 

afin de pouvoir les mettre en relation. 

(2) L’analyse plus rapide qui a été faite dans ce chapitre montre que l’étude des 

processus de conservation des données du registre foncier doit se faire au 

niveau cantonal. Le fait que eGRIS se trouve dans une phase de projet et pas 

encore de mise en œuvre a en effet pour conséquence que les caractéristiques 

globales de ces processus ne sont pas très bien connues. 

(3) La conservation des données du registre foncier est absolument fondamentale. 

La distinction entre données actuelles et données historiques, que nous avions 

faite pour les données de la mensuration officielle, ne semble pas pertinente 

ici. Ceci sera néanmoins à vérifier lors des entretiens au niveau cantonal. 

(4) Il apparaît que le rôle de régulateur et d’opérateur sont très bien identifiables 

pour toutes les étapes de réalisation de cette politique publique, sauf pour les 

questions de conservation et d’archivage. La division des compétences 

régulatives entre la Confédération et les cantons ne paraît pas encore très 

claire pour ce qui concerne les données informatiques. La raison en est qu’on 

se trouve dans une période de transition et de réformes. 

(5) Suivant notre modèle d’analyse basé sur la prise en considération des 

ressources, les mêmes remarques faites pour la mensuration officielle sont 

valables pour les trois premières : les ressources « langage » (communication 

informatisée requérant des règles déterminées) et « raison » (changement de 

mode de pensée concernant la gestion de l’information) prennent de plus en 

plus d’importance et demandent la maîtrise de compétences spécifiques et 

techniques ; la ressource « espace & temps » devient une question de mise en 

réseau électronique. Par contre, la gestion de la ressource « espace public » ne 

devrait pas varier avec les changements en cours.

4.6 Données de l’état civil 


Outre l’Office fédéral chargé du droit du registre foncier et du droit foncier, d’autres 

offices faisant partie de l’Office fédéral de justice (OFJ) gèrent les données à caractère 

juridique dont ils sont responsables suivant des processus qui diffèrent de ceux utilisés dans le 

reste de l’OFJ 67 . Il s’agit – en plus de l’Office du registre du commerce, qui ne sera pas étudié 

dans ce cadre 68 – de l’Office fédéral de l’état civil et du Casier judiciaire suisse. Nous allons 

ainsi nous intéresser aux processus de production, de traitement et de conservation des 

données substantielles de ces offices : les données de l’état civil seront étudiées dans ce 

chapitre 4.6, les données du casier judiciaire dans le chapitre 4.7. 


Comme tout un chacun le sait, les faits d’état civil qui rythment la vie personnelle de tout 

individu sont confiés dans les différents registres de l’état civil. Ces informations doivent être 

enregistrées et conservées afin que les événements auxquels elles se réfèrent soient 

juridiquement reconnus et transmis dans le temps. Du point de vue de la conservation de 

l’information et suivant notre terminologie, c’est à travers ces registres que les informations 

sont donc mémorisées à long terme. Or, la gestion de ces registres a subi une révolution il y a 

quelques années : elle a en effet été totalement informatisée et, grâce à cela, mise en réseau. 

Les données de l’état civil constituent ainsi un bon exemple pour montrer dans quelle 

mesure l’utilisation des nouvelles possibilités technologiques transforment les processus de 

conservation de l’information et, par là, pose de nouveaux défis en matière d’archivage. Ce 

chapitre se propose de décrire cette révolution et de réfléchir aux enjeux qu’elle pose. 


Les données de l’état civil représentent la mémoire officielle de l’état civil des personnes. 

Leur gestion et officialisation au moyen de différents registres est très ancienne. 

Traditionnellement, elles étaient gérées et tenues à jour par des ecclésiastiques à l’échelle des 

paroisses ; en Suisse cette tâche a été attribuée à des laïcs à partir de 1876. Dès lors, les faits 

directement liés à une personne (naissance, mariage, décès, etc.), son statut personnel et 

familial (majorité, filiation, lien matrimonial, etc.), ses noms, ses droits de cité cantonaux et 

communaux ainsi que sa nationalité doivent être inscrits dans des registres gérés par les 

offices d’état civil compétents quant au lieu de l’événement. 

Cet enregistrement à l’état civil des informations sur l’état des personnes a une force 

probante et est d’une importance fondamentale, que ce soit du point de vue de l’individu ou 

de l’Etat. En tout premier lieu, il attribue une identité à la personne, c’est-à-dire qu’il 

reconnaît son existence. En deuxième lieu, il fait en sorte que la société reconnaisse 

l’événement qui a eu lieu et, par là, qu’elle en tienne compte. Cette reconnaissance de 

l’individu et de l’événement qui est enregistré se manifeste par l’attribution de toute une série 

de droits – mais aussi de devoirs – essentiels dans la vie d’une personne : ce sont tous les 

67 Les données et les documents des différents offices de l’Office fédéral de la justice sont gérés suivant deux 

systèmes distincts, le système VOSTRA et le système PAGIRUS. Les quatre offices cités font exception. 

68 Les données produites par l’Office du registre du commerce faisaient partie des exemples à étudier dans le 

cadre de cette étude, mais la demande d’entretien qui a été formulée à son encontre a été écartée.

98 DONNEES DE L’ETAT CIVIL 

droits civils reconnus par le Code civil 69 , à savoir les droits qui fondent un état démocratique. 

En outre, de très nombreuses politiques publiques utilisent les données de l’état civil comme 

élément de base pour leur mise en œuvre : le contrôle des habitants et des étrangers en 

particulier, mais aussi la formation obligatoire, le système de l’AVS, de l’AI ou celui des 

assurances maladie, le recrutement à l’armée, etc. sont quelques exemples parmi tant d’autres 

de politiques publiques qui ne pourraient pas fonctionner autrement. 

C’est ainsi que les données de l’état civil constituent un ancrage fondamental pour la vie 

de tout un chacun. Elles sont tout d’abord la mémoire de la vie civile des personnes, elles 

permettent ensuite de reconstituer la composition d’une famille en remontant même sur 

plusieurs centaines d’années et d’effectuer des analyses généalogiques. Leur conservation doit 

alors être impérativement assurée, ceci pour une durée de temps aussi longue que possible. 


Il existe des règles bien précises qui déterminent quelles sont les données de l’état civil 

qui doivent être enregistrées, ainsi que comment et par qui cette tâche doit être réalisée. Du 

point de vue du contenu, c’est l’art. 7, al. 2 de l’Ordonnance sur l’état civil (OEC) du 28 avril 

2004 (RS 211.112.2) qui précise quelles sont les données sur lesquelles l’enregistrement 

porte. Les voici : 

a. Naissance ; 

b. Enfant trouvé ; 

c. Décès ; 

d. Décès d’une personne non-identifiée ; 

e. Déclaration concernant le nom ; 

f. Reconnaissance d’un enfant ; 

g. Droit de cité ; 

h. Préparation du mariage ; 

i. Mariage ; 

j. Dissolution du mariage ; 

k. Changement de nom ; 

l. Lien de filiation ; 

m. Adoption ; 

n. Déclaration d’absence ; 

o. Changement de sexe ; 

p. Préparation de l’enregistrement du partenariat ; 

q. Enregistrement du partenariat ; 

r. Dissolution du partenariat. 

L’art. 8 précise ensuite que dans le registre de l’état civil (au sens large) sont enregistrées 

plus précisément les données suivantes : 

a. Données propres au système : 

1. Numéros d’ordre dans le système, 

2. Type d’inscription, 

3. Statut de l’inscription, 

4. Listes (communes, arrondissements de l’état civil, Etats, adresses); 

b. Numéro d’identification des personnes ; 

c. Noms : 

69 

Code civil suisse du 10 décembre 1907 (RS 210), en particulier le livre premier (droit des personnes) et le livre 

deuxième (droit de la famille).

DONNEES DE L’ETAT CIVIL 99 

1. Nom de famille, 

2. Nom avant le premier mariage, 

3. Prénoms, 

4. Autres noms officiels; 

d. Sexe ; 

e. Naissance : 

1. Date, 

2. Heure, 

3. Lieu, 

4. Naissance d’un enfant mort-né ; 

f. Etat civil : 

1. Statut (célibataire – marié/divorcé/veuf/non marié – lié par un 

partenariat enregistré/partenariat dissous: partenariat dissous 

judiciairement/partenariat dissous par décès/partenariat dissous ensuite 

de déclaration d’absence), 

2. Date ; 

g. Décès : 

1. Date, 

2. Heure, 

3. Lieu ; 

h. Domicile ; 

i. Lieu de séjour ; 

j. Statut de vie ; 

k. Tutelle ; 

l. Parents : 

1. Nom de famille de la mère, 

2. Prénoms de la mère, 

3. Autres noms officiels de la mère, 

4. Nom de famille du père, 

5. Prénoms du père, 

6. Autres noms officiels du père; 

m. Parents adoptifs : 

1. Nom de famille de la mère adoptive, 

2. Prénoms de la mère adoptive, 

3. Autres noms officiels de la mère adoptive, 

4. Nom de famille du père adoptif, 

5. Prénoms du père adoptif, 

6. Autres noms officiels du père adoptif; 

n. Droit de cité/nationalité : 

1. Date (valable dès le/valable jusqu’au), 

2. Motif de l’acquisition, 

3. Annotation concernant le motif de l’acquisition, 

4. Motif de la perte, 

5. Annotation concernant le motif de la perte, 

6. Référence au registre des familles, 

7. Bourgeoisie ou appartenance à une corporation; 

o. Données afférentes aux relations de famille : 

1. Type (mariage/partenariat enregistré/filiation) 

2. Date (valable dès le/valable jusqu’au), 

3. Motif de la dissolution.


La lecture de ces listes nous permet de constater que les données de l’état civil sont 

composées de couches d’informations qui se superposent : elles donnent tout d’abord les 

informations d’état civil sur la personne (nom, nom de célibataire, prénoms, sexe ; date et lieu 

de naissance, lieux d’origine, filiation, statut matrimonial) et, ensuite, les informations 

concernent les événements d’état civil qui ont eu lieu (naissance, mariages, décès, etc.), ainsi 

que les décisions judiciaires et administratives concernant l’état civil (divorce, changement de 

nom, etc.). En effet, toute procédure d’enregistrement d’un fait implique au préalable 

l’enregistrement de l’état civil de la personne concernée (art. 15, al. 2). Par l’utilisation des 

termes « données de l’état civil » nous désignons ainsi l’ensemble des différentes couches 

d’informations devant, par force de loi, être inscrites à l’état civil. 

Les données de l’état civil sont enregistrées sur la base de pièces justificatives que les 

cantons doivent sauvegarder de manière appropriée (art. 31) ; elles doivent être conservées 

pendant 50 ans, à moins qu’elles soient copiées sur un autre support : dans ce cas, elles 

peuvent être détruites après 10 ans (art. 32). 


Dans le domaine de l’état civil, l’année 2004 restera dans les esprits comme la période 

ayant marqué un changement radical dans la gestion des données de l’état civil. En effet, 

avant cette année butoir, les données de l’état civil étaient gérées de manière totalement 

décentralisée. Elles étaient systématiquement enregistrées dans différents registres, sur 

support papier, organisés par événement : 

• le registre des naissances, 

• le registre des décès, 

• le registre des mariages et 

• le registre des reconnaissances. 

Ces registres – qui, comme nous le verrons, existent toujours – étaient tenus par les 

offices de l’état civil compétents, au niveau local (dans les communes ou, de plus en plus 

souvent, au niveau des arrondissements ou des régions) : les inscriptions s’effectuaient en 

effet au lieu de survenance de l’événement. Leur tenue permettait à tout individu directement 

concerné par l’information d’obtenir un extrait ou une confirmation de l’état civil afin de faire 

valoir ses droits et devoirs de citoyen. En plus de ces quatre registres thématiquement 

indépendants, un cinquième registre rassemble toutes ces informations : le registre des 

familles. Celui-ci – qui a été créé sur la base du registre des bourgeois, institué en Suisse en 

1650 – est tenu par l’office de l’état civil du lieu d’origine des citoyens suisses et a la fonction 

d’un registre collecteur, c’est-à-dire d’un registre où sont transcrits tous les événements d’état 

civil ainsi que les décisions judiciaires et administratives concernant l’état civil. Ce système 

des registres impliquait un échange parfois laborieux de données entre les quatre registres 

spéciaux et le registre des familles. 

Or, depuis le deuxième semestre de 2004, les données de l’état civil sont centralisées 

pour toute la Suisse grâce à un seul registre informatisé – c’est-à-dire une banque de données 

centrale – baptisé INFOSTAR et élaboré depuis 1997. Cette banque de données a été mise sur 

pieds par l’Office fédéral de l’état civil dans le but de mettre en réseau la gestion des données 

et d’éliminer les doublons (enregistrement au lieu de survenance de l’événement et 

enregistrement au lieu d’origine de la famille). Ainsi, les événements d’état civil qui ont lieu à 

partir de cette période sont désormais enregistrés uniquement dans la nouvelle banque de 

données. Les quatre registres spéciaux ne font plus l’objet de nouvelles inscriptions, sauf pour


des exceptions 70 . Le registre des familles continue pour le moment à être tenu, il sert de base à 

la nouvelle banque de données. Celle-ci fonctionne comme les registres conventionnels : le 

seul changement significatif du point de vue de l’organisation de l’information est le passage 

d’un système organisé en fonction des familles à un système structuré en fonction des 

individus (figure 4.6.1). En effet, les fiches du registre des familles étaient organisées sur la 

base du père de famille ; INFOSTAR marque ainsi le passage à une mentalisé qui n’est plus 

patriarcale et qui respecte le principe d’égalité entre hommes et femmes : chaque individu y 

est inscrit séparément et y est traité de manière identique, sur la base d’une même hiérarchie. 

Des liens entre les différents masques informatiques permettent ensuite d’avoir un aperçu de 

l’ensemble des liens familiaux qui relient les individus. 

Indications tenues par famille: Indications tenues par individu: 

Monsieur XY 

Enfant 1 

Femme 

Feuillet 

Monsieur XY 

Enfant XY 

Madame XY 

Feuillet Feuillet 

Feuillet 

Fig. 4.6.1 : Représentation schématique d’un système tenu en fonction des familles et d’un 

système organisé par individu, comme c’est le cas pour INFOSTAR. 

Comme nous l’expliquerons de manière plus détaillée dans la partie analytique de ce 

chapitre, il est important de comprendre que les registres conventionnels et la banque de 

données INFOSTAR sont destinés à coexister encore pour de nombreuses décennies. Les 

événements de l’état civil qui auront lieu dans le siècle à venir concerneront en effet pendant 

encore un bon bout de temps des personnes qui sont toujours en vie ou dont les liens 

familiaux doivent être tenus en considération. Les anciens registres conservent par conséquent 

toute leur utilité et valeur juridiques. 

Alors que l’activation des registres conventionnels par la réalisation d’extraits se réduira 

au fur et à mesure que le temps passe, INFOSTAR est au contraire destinée à être de plus en 

plus activée et, aussi, à s’enrichir de données. Jusqu’à présent, il a été estimé qu’environ 4,3 

millions de personnes ont été saisies dans le système : chacune de ces saisies comprend 

différentes couches d’informations et donc de masques, suivant les événements qui ont 

70 Les inscriptions qui sont encore faites dans les registres conventionnels sont relativement rares. Elles 

concernent en particulier le registre des naissances. Un exemple : la reconnaissance en 2006 d’un fils né en 1995 

de la part de son père (qui n’est pas marié à la mère de l’enfant) doit figurer dans l’acte de naissance et, par 

conséquent, elle doit être inscrite dans le registre des naissances car la reconnaissance d’un enfant a un effet 

rétroactif.


marqué les existences des personnes. L’accroissement de la banque de données avait lieu 

relativement lentement au début de l’introduction du système, car il y avait un apprentissage à 

faire de la part des officiers d’état civil responsables de la saisie ; il est destiné à s’accélérer 

dans les prochains mois, puis à se stabiliser. Son accroissement dans les prochaines années 

sera continuel dans le temps et dépendra d’une part des événements d’état civil ayant lieu sur 

le territoire helvétique et, d’autre part, des événements touchant les suisses à l’étranger. Il ne 

faut pas oublier en effet que les événements de l’état civil doivent être enregistrés pour toute 

personne se trouvant en sol helvétique, qu’elle soit suisse ou étrangère. Le nombre de 

transactions actuellement enregistrées dans le système est de 7,5 millions. Pour les raisons 

expliquées, il est par contre extrêmement difficile d’en quantifier l’accroissement : on estime 

qu’en moyenne une personne est susceptible de subir 4 à 5 transactions (à savoir des 

événements de l’état civil). 

Ainsi, grâce à ce nouveau système informatique, les données de l’état civil sont 

désormais raccordées pour l’ensemble de la Suisse : la banque de données est exploitée par la 

Confédération au nom des cantons, mais la saisie des données s’effectue toujours de manière 

décentralisée, de la même manière que pour les registres conventionnels. La gestion 

informatique du système INFOSTAR est assurée par le Centre de service informatique (CSI) 

du Département fédéral de justice et police sur mandant de l’OFJ : c’est ce service qui doit 

garantir la conservation et la pérennité des données et qui, par conséquent, doit prendre toutes 

les mesures nécessaires à remplir ce mandat. Les données sont conservées sur deux serveurs 

séparés, ce qui signifie qu’elles existent toutes en double copie. Néanmoins, il n’existe plus de 

copies analogiques des données de l’état civil, alors qu’auparavant, en tant que registre 

collecteur, le registre des familles était microfilmé tous les dix ans. Cependant, les pièces 

justificatives à la base de l’inscription sont conservées pendant 50 ans. 

En conclusion, il apparaît qu’avec le temps INFOSTAR est destinée à devenir le seul 

support de sauvegarde des données de l’état civil. Au fur et à mesure que les décennies 

s’écouleront, les registres conventionnels glisseront d’une fonction juridique vers une 

fonction purement historique et de mémoire. Il est donc indispensable de prévoir des mesures 

qui assurent de manière inconditionnelle le fonctionnement et la perpétuité des informations 

enregistrées de manière uniquement électronique. 


Le système de l’état civil en Suisse s’organise selon une répartition des tâches sur les 

différents niveaux administratifs (figure 4.6.2). 

L’Office fédéral de l’état civil (OFEC) fait partie de l’Office fédéral de justice (OFJ), 

soumis au Département fédéral de justice et police (DFJP). Suivant l’art. 84, al. 1 de l’OEC, 

l’OFEC est l’organe de haute surveillance de l’état civil. En tant que tel, il est autorisé à régler 

certaines affaires de manière autonome : il s’agit de l’élaboration d’instructions concernant la 

tenue des registres de l’état civil, les formules à utiliser, la procédure préparatoire et la 

célébration du mariage, la procédure préliminaire et l’enregistrement du partenariat ainsi que 

la sauvegarde des registres et des pièces justificatives (al. 3, let. a) ; l’inspection des offices de 

l’état civil, des autorités de surveillance et des archives cantonales de l’état civil (al. 3, let. b); 

l’échange et l’obtention de documents d’état civil (al. 3, let. c), notamment avec les 

représentations de la Suisse à l’étranger ainsi qu’avec les autorités et services étrangers (al. 4). 

La surveillance de l’état civil s’exerce au niveau cantonal (art. 84, al. 2) ; plusieurs 

cantons peuvent prévoir une répartition des tâches entre eux et unir leurs autorités de 

surveillance en entente avec l’OFEC. La Conférence des autorités cantonales de surveillance 

de l’état civil regroupe les représentants des services de l’état civil au niveau cantonal.


Les exécutants (c’est-à-dire les opérateurs) de l’état civil sont les Offices de l’état civil, 

qui sont inspectés tous les deux ans au moins ; suite à ces inspections, les autorités de 

surveillances présentent un rapport à l’OFEC (art. 85). Les Offices de l’état civil, qui 

existaient dans la plupart des communes et qui étaient par conséquent extrêmement 

nombreux, sont de plus en plus souvent regroupés dans des arrondissements de l’état civil 

définis par les cantons 71 . 

Il existe en outre une Commission fédérale pour les questions de l’état civil (art. 88), qui 

conseille les autorités fédérales dans l’exercice de la haute surveillance et qui peut être 

consultée notamment pour des questions liées aux domaines de la haute surveillance, de la 

législation et des questions techniques concernant l’exploitation et le développement de la 

banque de données centrale. Cette commission est composée du chef de l’OFEC, de trois à 

cinq représentants des autorités de surveillance et d’autant de représentants des Offices de 

l’état civil. 

Système de l’état civil 

DFJP 


Office fédéral de l’état civil 

Autorités cantonales de 

surveillance de l’état civil 

Offices de l’état civil 

Données de 

l’état civil 

Commission fédérale 

pour les questions de 


Fig. 4.6.2 : Schéma simplifié du système de l’état civil. 

En Suisse, l’inscription des données de l’état civil doit donc être faite par un officier 

spécialisé. L’entrée en vigueur de la version révisée de l’OEC a correspondu, en plus de la 

mise en oeuvre de INFOSTAR, à une professionnalisation de l’état civil : les officiers de 

l’état civil doivent en effet travailler désormais à un taux minimal d’occupation fixé à 40% 

(art. 1, al. 1) et, outre l’obligation de détenir la nationalité suisse et d’avoir l’exercice des 

droits civils déjà obligatoires auparavant, posséder le certificat fédéral d’officier de l’état civil 

(art. 4, al. 3). Les officiers de l’état civil sont représentés par l’Association suisse des officiers 

de l’état civil. 

L’état civil, comme de nombreuses autres politiques publiques en Suisse, fonctionne donc 

suivant une structure pyramidale. Il existe à l’heure actuelle (début 2007) en Suisse environ 

250 services et offices de l’état civil (niveau cantonal et local), où travaillent en moyenne 

entre 4 et 5 personnes à différents taux d’emplois : il s’agit en tout d’environ 1200 officiers de 

71 Le site Interne de l’OFEC met à disposition une liste complète des arrondissements de l’état civil en Suisse à 

l’adresse http://www.infostar.admin.ch/bj/fr/home/themen/gesellschaft/zivilstand/dokumentation.html consultée 

le 07 mars 2007.


l’état civil. Ce chiffre est néanmoins destiné à diminuer sensiblement, d’une part parce que la 

tendance est de regrouper les offices au niveau régional et d’autre part parce que la mise sur 

pieds de INFOSTAR réduira ultérieurement les besoins en personnel. A l’Office fédéral de 

l’état civil à Berne 12 personnes sont engagées ; en plus de celles-ci, des informaticiens·nes 

du CSI-DFJP sont également impliqués dans les processus qui assurent le fonctionnement 

technique d’INFOSTAR. 

L’enregistrement des données de l’état civil n’est en outre possible que sur la base d’un 

certain nombre de collaborations, qui sont essentiellement de deux natures : l’enregistrement 

de données de l’état civil à l’étranger et les communications officielles. Les représentations de 

la Suisse à l’étranger (art. 5) collaborent à l’enregistrement de l’état civil de même qu’à la 

procédure de préparation des mariages et de l’enregistrement des partenariats. Les 

communications officielles (art. 40 à 43) sont celles que certaines autorités doivent faire à 

l’autorité de surveillance de l’état civil. Comme nous le verrons plus loin, il s’agit notamment 

des autorités judiciaires (qui communiquent par exemple des jugements de constatation ou 

déclaratifs) et des autorités administratives (qui communiquent des décisions). 


Outre les articles constitutionnels concernant l’état civil 72 , les principales bases légales 

sur lesquelles l’état civil se fonde sont les suivantes 73 : 

• le Code Civil Suisse (CC) du 10 décembre 1907 (RS 210) notamment les art. 33 à 39 

et 39 à 49, ainsi que les art. 90 et ss. ; 

• l’Ordonnance sur l’état civil (OEC) du 28 avril 2004 (RS 211.112.2) ; 

• et l’Ordonnance sur les émoluments en matière d’état civil (OEEC) du 27 octobre 

1999 (RS 172.042.110). 

L’introduction du registre informatisé de l’état civil a impliqué une modification du 

chapitre consacré aux actes de l’état civil dans le Code Civil Suisse (chapitre II, art. 39 à 49), 

modification en vigueur depuis le 1 er juillet 2004. Ainsi, il est désormais affirmé à l’art. 39, al. 

1 que l’état civil est constaté par des registres électroniques ; l’art. 45a prévoit l’exploitation 

de la part de la Confédération d’une banque de données centrale pour les cantons (al. 1), qui 

doivent en assurer le financement en fonction du nombre d’habitants (al. 2). 

Toujours dans le cadre de ces changements liés à INFOSTAR, l’Ordonnance sur l’état 

civil (OEC) a subi une révision totale. Les démarches d’inscription à l’état civil ayant été 

simplifiées et la charge d’officier d’état civil professionnalisée, l’ordonnance a été raccourcie 

de moitié : ses contenus se limitent désormais essentiellement à des principes. Ainsi, elle 

détermine tout d’abord les dispositions générales de l’état civil, quel est l’objet et les 

procédures de l’enregistrement, quelles sont les obligations d’annoncer, les communications 

officielles, les règles de divulgation des données, les procédures de préparation du mariage et 

de sa célébration, les procédures préliminaires et l’enregistrement du partenariat, les 

procédures de surveillance, la procédure et voies du droit ; elle se clôt sur les dispositions 

pénales et finales. En plus des chapitres cités, elle consacre spécifiquement le chapitre 8 à la 

72 Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999 (RS 101), art. 7 (Dignité humaine), 14 

(Droit au mariage et à la famille), 37 (Nationalité et droits de cité), 38 (Acquisition et perte de la nationalité et 

des droits de cité) et 122 (Droit civil). 

73 Le site Internet de l’OFEC donne le détail complet de toutes les bases légales que, dans le cadre de leur 

activité, les autorités de l’état civil appliquent (droit de la Suisse, droit international et pratique de l’OFEC : 

http://www.infostar.admin.ch/bj/fr/home/themen/gesellschaft/zivilstand/rechtliche_grundlagen.html, consultée le 

08 mars 2007.


banque de données centrale INFOSTAR (organes responsables, financement, collaboration 

avec les cantons, protection et sécurité des données). 

Enfin, un autre changement intéressant et significatif en relation directe avec l’état civil 

est à signaler : l’entrée en vigueur le 1 er janvier 2007 de la Loi fédérale sur le partenariat 

enregistré entre personnes du même sexe (Loi sur le partenariat; LPart) du 18 juin 2004 (RS 

211.231), qui correspond dans les fait à l’augmentation des événements d’état civil 

susceptibles d’être enregistrés. 

Concernant le thème qui nous intéresse plus spécifiquement, on peut dire que la 

conservation et l’archivage des informations se font suivant deux processus distincts. La 

conservation des registres de l’état civil est de compétence cantonale. Ceux-ci se trouvent 

dans les offices de l’état civil et ne sont archivés qu’après des délais très longs (plus d’un 

siècle) : en effet, les registres contiennent des données qui restent vivantes et actuelles très 

longtemps, les offices de l’état civil doivent être à même de délivrer des extraits à tout 

moment. L’OEC précise en outre aux art. 31 et 32 que les cantons doivent conserver à long 

terme (en principe 50 ans) les pièces justificatives qui ont servi de base à l’enregistrement : 

ces articles concernent donc des documents sur papier (ou, éventuellement, des copies 

conformes) : 

Art. 31 Dépôt 

Les cantons veillent à ce que les pièces justificatives qui ont servi à l’enregistrement de données de 

l’état civil soient conservées de manière appropriée (art. 7). 

Art. 32 Durée de la conservation 

1 

Les pièces justificatives doivent être conservées pendant 50 ans. 

2 Si les pièces justificatives sont microfilmées ou enregistrées sur un support électronique, elles 

peuvent être détruites au terme d’un délai de 10 ans, avec l’autorisation de l’autorité de surveillance. 

Par contre, la sauvegarde et la pérennité des données sur INFOSTAR doit être garantie et 

assurée par la Confédération. Leur archivage est soumis à la Loi fédérale sur l’archivage 

(LAr) du 26 juin 1998 (RS 152.1) et à son ordonnance. La manière dont l’archivage sera 

effectué n’est pas encore établie, le moment d’archiver ces données étant encore loin. 

Enfin, l’art. 82 de l’OEC se réfère à la sécurité des données informatiques, c’est-à-dire les 

données enregistrées dans INFOSTAR, mais aussi les métadonnées de commande 

(programmes et documentation) : 

Art. 82 Sécurité des données 

1 Les données de l’état civil, les programmes et la documentation sur les programmes doivent être 

protégées par des mesures organisationnelles et techniques appropriées contre tout accès, 

modification ou destruction non autorisés ainsi que contre toute subtilisation. 

2 Les offices de l’état civil, les autorités de surveillance et l’Office fédéral de l’état civil prennent 

chacun dans leur ressort les mesures organisationnelles et techniques nécessaires pour garantir la 

mise en sûreté des données de l’état civil et pour sauvegarder l’enregistrement en cas de défaillance 

du système. 

3 L’Office fédéral de l’état civil édicte des directives sur les exigences auxquelles doit satisfaire la 

sécurité des données; ce faisant il se fonde sur les prescriptions du Conseil fédéral et du département 

en matière de sécurité informatique; il veille à assurer la coordination avec les cantons. 

4.6.1.6 Coûts 

L’art. 77 de l’OEC détermine le financement, les besoins et les décomptes liés à 

INFOSTAR. Dans ce domaine, l’OFJ tient la comptabilité de l’exploitation et des nouveaux 

investissements éventuels sur un compte séparé des finances fédérales ; il évalue le besoin


annuel et comptabilise les frais effectifs. Ce sont les cantons qui financent la banque de 

données centrale INFOSTAR ; les détails du financement sont réglés dans une convention 

d’exploitation passée entre l’OFJ et la Conférence des autorités cantonales de surveillance de 

l’état civil. 

L’introduction d’INFOSTAR a demandé des coûts d’investissement importants ; les frais 

d’exploitation de la banque de données centrale sont supportés par l’ensemble des utilisateurs 

(à savoir les cantons) comme participation aux frais centraux. Néanmoins, il permettra à plus 

long terme de réaliser des économies significatives : les inscriptions à double (dans les 

registres spéciaux et dans le registre des familles) ont été éliminées et la communication des 

informations entre autorités s’effectue de manière beaucoup plus rapide et simple. Un autre 

effet de l’introduction de ce système informatique, couplé avec le regroupement des Offices 

de l’état civil en arrondissements, est une réduction importante du nombre d’officiers d’état 

civil à l’échelle nationale. 


Cette présentation du système qui régit l’état civil en Suisse et des changements qu’il a 

vécus et qu’il est encore en train de subir nous permet d’analyser les processus de 

mémorisation tels qu’ils fonctionnent au moment présent. Le passage à INFOSTAR nous 

permet de montrer quelles sont les transitions qui ont lieu entre un système conventionnel de 

conservation de l’information et un système totalement informatisé. Ces deux systèmes sont 

destinés à subsister en parallèle et à se compléter l’un l’autre. 


En Suisse les bases légales régissant l’état civil déterminent de manière très précise 

quelles sont les informations qui peuvent faire l’objet d’un enregistrement. L’utilisation de la 

banque de données n’a fondamentalement pas modifié l’organisation de l’état civil : les 

procédures existantes continuent d’être utilisées et la répartition des tâches entre les différents 

exécutants est restée la même. L’utilisation de moyens informatiques a offert de nouvelles 

possibilités permettant de simplifier le traitement des affaires 74 et n’a pas introduit de 

changement particulier concernant la mémorisabilité des données. 

Les données de l’état civil sont facilement mémorisables, que ce soit sur support papier 

(registres) ou sur support informatique (INFOSTAR) ; ce qui a changé est simplement la 

méthode de mémorisation. En effet, suivant notre concept d’analyse orienté sur les ressources, 

l’introduction de la banque de données a demandé le développement, l’installation, 

l’exploitation et l’apprentissage d’un nouveau « langage » commun qui permette aux 

différents acteurs de communiquer entre eux. Les prestations nécessaires à la nouvelle 

méthode de mémorisation sont les suivantes 75 : 

• le développement de l’application d’INFOSTAR au niveau fédéral ; 

• son installation et, ensuite, son exploitation (serveurs, logiciels, banque de données) ; 

• l’installation et, ensuite, l’exploitation de toute l’infrastructure locale d’INFOSTAR 

(installation des logiciels client, intégration des logiciels dans l’environnement 

74 Par exemple, les événements survenus à l’étranger peuvent désormais être traités directement pas les autorités 

cantonales de surveillance de l’état civil ; de même, les événements concernant le registre des familles peuvent 

être enregistrés directement au lieu de l’événement et non plus besoin d’être traités par la commune d’origine. 

75 Se référer à Infostar. Registre informatisé de l’état civil. Rapport sur le concept informatique, Département 

fédéral de justice et police, Office fédéral de la justice, Office fédéral de l’état civil, Version 1.0, 1 er juin 1999.


informatique déjà existant, mise à disposition de services de réseau comme les 

raccords, les connections, etc.) ; 

• la formation et le soutien des utilisateurs d’INFOSTAR, à savoir les officiers d’état 

civil et tous les autres acteurs y ayant accès. 

Ces nouvelles prestations permettent ainsi aux données de l’état civil, qui doivent être 

sauvegardées suivant les règles en vigueur, d’être mémorisées sur leur nouveau support. 

Par contre, les données sont mémorisées suivant une autre logique que sur le papier. En 

effet, le support informatique permet une gestion de l’information interactive et organisée en 

différentes couches, selon la hiérarchie et l’actualité des informations. L’art. 15, al. 2 de 

l’OEC le précise, toute procédure d’enregistrement d’un fait d’état civil implique au 

préalable l’enregistrement le l’état civil de la personne concernée (al. 2). Les données de 

l’état civil sont mémorisées selon un ordre bien déterminé : tout d’abord, les indications sur la 

personne enregistrée (Suisse ou étrangère), qui reçoit un numéro permettant de l’identifier (le 

numéro STAR) et de la mettre en relation avec les événements qui surviennent ; la saisie des 

informations sur son état civil ensuite et, enfin, la saisie des événements d’état civil qui la 

concernent. Le système comprend également la mémorisation de métadonnées (qui a effectué 

la transaction, où, sur la base de quels documents, etc.). INFOSTAR fonctionne ensuite selon 

le principe de la mise à jour : chaque événement ou décision qui a un effet sur l’état civil 

entraîne la mise à jour de l’état civil et des relations de famille de la personne concernée. 

En conclusion, nous pouvons remarquer que le système de mémorisation des données de 

l’état civil est parfaitement régulé. En effet, les officiers de l’état civil suivent les procédures 

d’enregistrement suivant les indications de l’OFEC, de manière standardisée et uniforme sur 

tout le territoire suisse. Cette situation est exceptionnelle, puisque aucun autre pays n’a réussi 

jusqu’à présent à uniformiser et centraliser à tel point les données de l’état civil. 


Nous avons ainsi vu que l’introduction de l’état civil informatisé n’a pas modifié de 

manière fondamentale la question de la mémorisabilité des données : elle a simplement exigé 

la mise en place de nouvelles prestations. Par contre, l’introduction d’INFOSTAR a demandé 

une réflexion approfondie de la part de l’OFEC autour de la question de la ressaisie des 

données inscrites dans les registres conventionnels 76 : en d’autres termes, il fallait répondre à 

la question de savoir quelles données de l’état civil étaient dignes d’être introduites dans le 

système. 

En effet, comme nous l’avons expliqué, les données de l’état civil sont enregistrées 

(c’est-à-dire saisies) dans le système à partir du deuxième semestre de 2004 : ainsi, la 

naissance d’un enfant survenue après 2004 a été enregistrée sur INFOSTAR, une naissance 

ayant eu lieu avant cette année-là a été enregistrée dans le registre des naissances où 

l’événement a eu lieu et dans le registre de famille de la commune d’origine de la famille qui 

a eu le bébé. Néanmoins, puisque les événements ne peuvent être enregistrés dans le système 

que si les données concernant la personne en question ont déjà été saisies, l’OFEC a décidé de 

procéder à une ressaisie dans INFOSTAR – opération qui est toujours en cours. Puisqu’une 

ressaisie globale des suissesses et des suisses vivant·es n’était opérationnellement pas 

envisageable, il a été décidé de se concentrer en premier lieu sur les personnes « riches en 

événements », à savoir celles qui sont nées après 1968 : en effet, ce sont bien les générations 

nées à partir de cette année là qui sont en train de vivre le plus grand nombre d’événements 

76 Se référer à Infostar. Registre informatisé de l’état civil. Rapport sur le concept de ressaisie, Département 

fédéral de justice et police, Office fédéral de la justice, Office fédéral de l’état civil, Version 1.0, 1 er juin 1999.


d’état civil. Une partie de la ressaisie a eu lieu préalablement, avant l’introduction de la 

nouvelle banque de données, mais la plus grande partie du travail s’est faite (et se fait encore) 

après l’introduction d’INFOSTAR. La ressaisie se fait au lieu d’origine de la personne en 

utilisant comme base le registre des familles, car celui-ci est relativement ancien (il existe 

depuis 1929) et contient par conséquent presque toutes les données relatives aux Suisses en 

vie (figure 4.6.3). L’état civil des personnes nées avant 1968 n’est ressaisi que lorsque a lieu 

un événement nécessitant un enregistrement. Dans ce cas, on effectue une saisie de la 

personne avec le minimum d’indications indispensables au lieu de l’événement. Le système 

enregistre la ressaisie comme une ressaisie en suspens ; elle est complétée a posteriori au lieu 

d’origine sur la base des documents probants nécessaires. 

Registres spéciaux 

Registre des familles Base de la ressaisie 

2004 

INFOSTAR 

Fig. 4.6.3 : Représentation visuelle des périodes que couvrent les registres spéciaux, le registre 

des familles et INFOSTAR. 

INFOSTAR sera réellement profitable pour la gestion des données de l’état civil lorsqu’il 

comportera toutes les données relatives à la plupart des personnes concernées par un 

enregistrement ou par la délivrance d’un extrait ou d’une confirmation. Néanmoins, on ne sait 

actuellement pas encore s’il sera réellement possible de saisir dans le nouveau système 

l’ensemble des données dont la nécessité juridique est encore effective. 

Une autre réflexion sur la dignité à la mémorisation des données de l’état civil concerne 

les inscriptions n’ayant plus de relevance juridique, c’est-à-dire les données historiques : il 

s’agit de données concernant des événements et des relations de famille, qui, bien qu’ils aient 

conduit à l’état civil actuel, n’en font plus partie. Pour comprendre cette idée il suffit de 

penser à l’exemple d’une femme s’étant mariée et ayant changé de nom, ayant ensuite divorcé 

et repris son nom de jeune fille et s’étant mariée et ayant changé à nouveau de nom de famille. 

D’un point de vue juridique, c’est l’état civil actuel qui est pris en considération : les anciens 

noms de famille de cette personne ont plutôt une valeur que nous pourrions qualifier 

d’historique. Pour éviter que ce type d’information se perde, INFOSTAR a été conçu de 

manière à ce que plusieurs niveaux de masques puissent être activés : il est dès lors possible 

de connaître les anciens états et événements ayant marqué la vie de cette personne. De cette 

manière, l’historisation de l’information est elle aussi garantie. 

Comme nous l’avons déjà constaté pour les questions liés à la mémorisabilité, la dignité à 

la mémorisation des données de l’état civil est clairement régulée et couvre aussi bien le 

présent (valeur juridique) que le passé (valeur historique). La ressource que nous avons 

définie sous le nom de « raison » a été mobilisée et tous les cas de figure ont été pris en 

considération. 

T



C’est au niveau de la mémorisation réelle que des solutions concrètes doivent encore être 

déterminées. En effet, si les données confiées aux registres conventionnels 77 pouvaient très 

facilement être archivées au niveau cantonal, être copiées sur un autre support analogique 

(microfilms) à des échéances régulières (chaque 10 ans) et garantir ainsi leur sauvegarde pour 

une durée de temps indéfinie, il est difficile de prévoir dans quelle mesure des données 

électroniques survivront effectivement aux décennies qui passent. Comme nous l’avons écrit 

au sous chapitre dédié aux bases légales, la conservation des données à l’intérieur du système 

est essentiellement de la responsabilité de l’OFEC et du Centre de service informatique du 

DFJP. En cas de panne, par exemple électrique, les données enregistrées ne risquent pas 

d’être effacées, car elles font l’objet de sauvegardes ; l’enregistrement des données ou le 

fournissement d’extraits peuvent eux aussi se faire au moyen de formulaires de secours, qui 

permettent ainsi d’exercer tout de même les fonctions de l’état civil. Des directives qui 

expliquent précisément ce que les opérateurs de l’état civil doivent faire dans ces cas de figure 

sont en préparation à l’OFEC. 

La question de l’archivage des données est par contre de la compétence de la 

Confédération, qui est censée trouver des solutions concrètes. On ne sait actuellement pas 

encore comment ces données seront archivées. On remarque par conséquent que la question 

de la perpétuité des données a été régulée au niveau fédéral, mais pas celle de l’archivage des 

données sur INFOSTAR. La raison en est que le support informatique ne permet plus de 

distinguer physiquement les données actuelles des données historiques : toutes se trouvent 

fixées sur un même support et restent par conséquent vivantes. 

Pour conclure, nous pouvons dire que si la ressource que nous avons nommée « espace & 

temps » paraît essentielle pour garantir la perpétuité des données informatiques ou pour 

archiver les données sur papier, elle ne paraît pas jouer un rôle pour trouver une solution qui 

permette d’archiver des données électroniques. 


La divulgation des données de l’état civil fait l’objet d’une réglementation très précise, 

que ce soit sur la forme (directives de l’OFEC sur les formules de l’état civil et leurs modes 

d’écriture) ou sur le fond (OEC). De plus, l’OEC impose aux collaborateurs·trices de l’état 

civil (art. 44) ainsi qu’aux autorités qui reçoivent des communications ou des avis (art. 56) le 

secret de fonction. 

Il existe deux formes de divulgation : la divulgation d’office (section 2 de l’OEC) et la 

divulgation sur demande (section 3 de l’OEC). La divulgation d’office concerne les données 

de l’état civil qui doivent être transmises aux administrations concernées par des changements 

d’état civil ou par un événement de l’état civil ; ces données sont communiquées sous forme 

électronique ou papier. Il s’agit en particulier de l’administration communale du domicile ou 

du lieu de séjour de la personne (art. 49), de l’office de l’état civil de son lieu d’origine (art. 

49a), de l’autorité tutélaire (art. 50), de l’Office fédéral des migrations (art. 51), de l’Office 

fédéral de la statistique (art. 52), des organes de l’AVS et de l’AI (art. 53), des autorités 

étrangères (art. 54), des représentations étrangères (pour les avis de décès, art. 55). En outre, 

des faits d’état civil (naissances, décès, célébrations de mariage et enregistrements de 

partenariats) peuvent faire l’objet de publications de la part des cantons pour autant que les 

proches immédiats ne fassent pas opposition (art. 57). La deuxième forme de divulgation des 

77 Les registres conventionnels étaient à l’origine des volumes reliés en format A3 ; ils ont par la suite été 

remplacés par des feuillets. Ce changement n’a néanmoins pas eu d’impact sur leur archivage.


données de l’état civil est celle qui est faite sur demande et qui est communiquée sur papier 

(extrait ou communication) : celle-ci peut être faite par des tribunaux ou des autorités 

administratives suisses si ceci est indispensable à l’accomplissement de leurs tâches (art. 58) ; 

par des particuliers lorsqu’un intérêt direct et digne de protection est établi et que l’obtention 

des données auprès des personnes concernées est impossible (art. 59) ; par des chercheurs 

pour des recherches scientifiques ou des recherches généalogiques (art. 60) ; par des autorités 

étrangères, suivant des conditions précises (art. 61). 

L’art. 81 de l’OEC prévoit que toute personne peut demander des renseignements à 

l’office de l’état civil du lieu de survenance de l’événement ou de son lieu d’origine sur les 

données la concernant. Les renseignements sont fournis sous la forme d’extraits du registre ou 

de confirmations. Les frais sont facturés conformément à l’Ordonnance sur les émoluments 

en matière d’état civil (OEEC) du 27 octobre 1999 (RS 172.042.110). 

L’art. 79 de l’OEC règle les droits d’accès des autorités impliquées à la banque de 

données centrale INFOSTAR : ceux-ci sont entièrement gérés par l’OFEC, qui peut les 

accorder, les modifier ou les supprimer (al. 3). Cet article est complété par un annexe qui 

détaille quelles sont les opérations que les titulaires du droit d’accès peuvent effectuer sur 

INFOSTAR. Ces acteurs se distinguent en trois groupes : l’Office fédéral de l’état civil et les 

autres autorités habilitées et désignées à l’art. 43a, al. 4 du CC 78 (abrégés OFEC + Aut. hab.) ; 

les autorités cantonales de surveillance de l’état civil (abrégé ACS) et les offices de l’état 

civil, habilités à signer (c'est-à-dire les officiers de l’état civil, abrégés CH EC). Les 

opérations que ces différents groupes d’acteurs peuvent ou ne peuvent pas effectuer sont 

l’appel des données (A), leur enregistrement (E) ou leur saisie (S). 

La protection des données doit être garantie. L’art. 83 de l’OEC prévoit même que 

l’OFEC puisse se faire conseiller par le Préposé fédéral à la protection des données à la 

transparence et par l’unité de stratégie informatique de la Confédération. 

En conclusion, on comprend aisément que la mise en réseau électronique de tous les 

offices de l’état civil en suisse a permis une rationalisation importante et une communication 

simplifiée des informations aux autorités raccordées à INFOSTAR. La saisie des données au 

lieu de survenance actualise automatiquement les données d’état civil de la personne dans la 

banque centrale INFOSTAR : il n’est donc plus nécessaire de transmettre, puis de ressaisir les 

données au lieu d’origine. Cette mise en réseau permet en outre d’éliminer des sources 

potentielles d’erreurs et de doublons, que ce soit dans la saisie des données ou dans leur 

communication. Ainsi, comme nous l’avons constaté dans d’autres domaines, la ressource que 

nous avons appelée « espace publique » prend ici une nouvelle forme grâce aux nouvelles 

technologies. Dans ce cas spécifique, néanmoins, elle ne correspond pas à un élargissement de 

l’accessibilité, qui est très précisément régulée. 


Ce chapitre, rédigé grâce aux informations recueillies lors d’un entretien à l’OFEC avec 

Mme. Susanne Nydegger (Responsable de la formation et de l’introduction à Infostar et 

chargée de projets), M. Joseph Broquet, (employé spécialisé, anciennement Officier de l’état 

civil) et M. Gottfried Janz (chargé du support Infostar, anciennement Officier de l’état civil) 

ainsi qu’à travers la lecture des bases légales, des documents internes et publiés ayant trait à 

l’institution et de son site Internet, a permis de mettre en évidence les aspects suivants : 

78 Il s’agit notamment des autorités chargées d’établir les documents d’identité des ressortissants suisse, du 

service fédéral qui gère le système de recherche informatisé de police et des services de filtrage des corps de 

police cantonaux et municipaux raccordés à ce système, du service fédéral qui tient le casier judiciaire et, enfin, 

du service fédéral chargé de la recherche des personnes disparues.


(1) Le passage d’un système de gestion des informations sur papier à un système 

informatisé et central, tel que nous l’avons décrit ici, ne correspond pas 

forcément à un changement substantiel dans la manière de traiter et 

d’organiser les informations. Il s’agit surtout d’un changement de support qui 

permet une mise en réseau des données. Alors que celle-ci facilite 

grandement les processus d’enregistrement de l’information (mémorisabilité, 

dignité à la mémorisation) ainsi que sa mise à disposition des groupes 

d’acteurs habilités à y accéder (accessibilité), le changement du support pose 

de gros problèmes en termes de conservation de l’information et, surtout, 

d’archivage (mémorisation réelle). 

(2) La question de la conservation de l’information implique une réelle 

dépendance de l’office fédéral concerné par le contenu substantiel des 

données (dans ce cas l’OFEC) à un autre acteur institutionnel ou même 

externe à l’administration (dans ce cas le CSI du département) concerné par la 

forme, désormais électronique, que les données prennent. La dissociation 

entre le contenu de l’information et son support implique également une 

dissociation et une multiplication des acteurs appelés à gérer l’information. 

La question de la conservation de l’information fait néanmoins l’objet d’une 

régulation très précise de la part de la Confédération. 

(3) Du point de vue de l’archivage, l’exemple des données de l’état civil est 

intéressant parce qu’il montre qu’il existe des informations qui ont un cycle 

de vie extrêmement long. Dans ce cas, leur archivage n’intervient que des 

décennies après la création de l’information. Les décisions quant à la mise en 

œuvre de celui-ci, du ressort des Archives fédérales, peuvent ainsi être prises 

dans un deuxième temps. Par contre, la pérennité des données informatiques 

suite au passage à INFOSTAR, qui doit être garantie, a fait l’objet d’une 

régulation dès la mise en œuvre de celui-ci.

4.7 Données du casier judiciaire 


Le processus de gestion des données du casier judiciaire – de la responsabilité de l’Office 

fédéral de la justice par l’intermédiaire du Casier judiciaire suisse – sont très similaires à ceux 

que nous avons étudiés dans le chapitre précédent, dédié aux données de l’état civil. Ce qui 

différencie ces deux domaines est que, alors que les données de l’état civil exigent d’être 

mémorisées à très long terme, les données du casier judiciaire doivent être éliminées après des 

délais déterminés. 

Dans le cadre de nos réflexions autour de la politique de la mémoire, nous utiliserons 

ainsi les données du casier judiciaire comme un contrexemple pour montrer comment, dans 

des domaines spécifiques, l’Etat a non pas un devoir de mémoire mais, au contraire, d’oubli. 


La période de transition entre une gestion sur papier et une gestion informatique dans 

laquelle les données de l’état civil se trouvent actuellement (février 2007) s’est terminée pour 

les données du casier judiciaire en 2005. Celles-ci sont en effet désormais entièrement gérées, 

centralisées et mises en réseau grâce à une banque de données appelée VOSTRA. Les fiches 

en papier qui permettaient de gérer ces données par le passé ont été détruites et n’existent 

plus, ni au niveau fédéral, ni au niveau cantonal. 


Ce que nous appelons aujourd’hui casier judiciaire a été introduit en Suisse au XIXe 

siècle par quelques cantons en tant qu’enregistrement des condamnations. Par la suite, il s’est 

avéré rapidement indispensable de pouvoir bénéficier de renseignements complets et fiables 

sur les condamnations au niveau de tout le territoire helvétique : il a ainsi été fondé à Berne le 

Bureau central suisse de police, qui s’est occupé de tenir le casier judiciaire dès 1905 79 . A 

partir de là et jusqu’à la fin de 1999, les données du casier judiciaire ont toujours été gérées 

sur support papier : le casier judiciaire était donc tenu à la main sous forme de dossiers 

personnels, entreposé et sécurisé dans des armoires à archives. Ce même système était utilisé 

au niveau fédéral et cantonal jusqu’en 2000 ; à partir de là sa gestion a été attribuée à la 

Confédération. 

Les informations contenues dans ces dossiers permettaient – et permettent toujours, 

indépendamment des changements de support qui ont eu lieu entre temps – aux autorités de la 

Confédération et des cantons d’accomplir un certain nombre de tâches fondamentales liées à 

leurs fonctions relevant du droit pénal, des affaires internationales et de l’entraide judiciaire. Il 

s’agit entre autres de : 

• la mise en œuvre de procédures pénales ; 

• l’exécution des peines et mesures ; 

• la réalisation de procédures de naturalisation ; 

79 Pour cette petite introduction historique se référer à Roger Dolder, « VOSTRA – le casier judiciaire 

automatisé de la Suisse. La Confédération et les cantons se répartissent maintenant le travail en ligne », Bulletin 

info. Informations sur l’exécution des peines et mesures, Département fédéral de justice et police DFJP, Office 

fédéral de la justice OFJ, Section de l’exécution des peines et mesures, 1/2006, p. 19.

114 DONNEES DU CASIER JUDICIAIRE 

• l’examen de la « qualité » de réfugié ; 

• l’octroi et le retrait de permis de conduire ou de permis d’élève conducteur ; 

• la procédure d’entraide judiciaire internationale et d’extradition. 

Un extrait des informations contenues dans ces dossiers – à savoir, un extrait du casier 

judiciaire – peut être exigé par un certains nombre d’acteurs publics ou même demandé par 

des acteurs privés, afin que des particuliers puissent faire valoir certains droits (par exemple, 

faire une demande de naturalisation ou se faire délivrer un visa) ou accéder à des biens et 

services ou à des prestations (par exemple : obtenir un emploi ou louer un appartement, etc.). 

Un extrait avec jugement portera sans doute préjudice à la personne concernée, dans le sens 

que celui-ci la désignera aux yeux de la société comme n’étant pas fiable et pourrait donner 

lieu à des discriminations sociales et économiques. 

Pour cette raison, le Code pénal suisse (CP) du 21 décembre 1937 (état le 19 septembre 

2006, RS 311.0) prévoit à l’art. 369 que, passé un certain délai en fonction de la gravité de 

l’acte commis, les jugements ne doivent plus figurer dans ce registre, ils doivent y être 

éliminés. Ceci correspond dans les faits à une mesure de déni de mémoire, qui vise clairement 

à une réhabilitation sociale de la personne jugée. Ainsi fonctionne le système du casier 

judiciaire, qui constitue donc un excellent exemple de la nécessité qui existe, dans des cas 

déterminés, d’un effacement de la mémoire. 


Le casier judiciaire s’occupe en particulier de centraliser les informations concernant les 

personnes (de nationalité suisse et étrangère) ayant commis des infractions et qui ont été 

condamnées à une peine privative de liberté ou à des mesures pénales par un tribunal 

suisse ainsi que, dans des cas spécifiques, à des amendes. La toute nouvelle Ordonnance sur 

le casier judiciaire (Ordonnance VOSTRA) du 29 septembre 2006 (RS 331), entrée en 

vigueur le 1 er janvier 2007, donne le détail des données qui doivent être enregistrées dans le 

casier judiciaire. 

Nous les rapportons ici sous forme abrégée. 

• Les sanctions suivantes (art. 4) : les peines principales ; les peines accessoires ; la 

peine privative de liberté de substitution prononcée par le tribunal dans le jugement ; 

les mesures thérapeutiques et l’internement ; le cautionnement préventif ; 

l’interdiction d’exercer une profession ; l’interdiction de conduire ; la dégradation ; 

l’exclusion de l’armée. Les condamnations infligées à des mineurs ne sont 

enregistrées qu’en cas de privation de liberté ou de placement dans un établissement 

fermé. 

• Les décisions qui entraînent une modification de l’inscription, à savoir les décisions 

ultérieures suivantes (art. 5) : la révocation ou la non-révocation du sursis ou du 

sursis partiel, ainsi que ses conséquences ; le remplacement d’une peine par une 

autre ; la levée d’une interdiction d’exercer une profession, la limitation de sa durée 

ou de son contenu. 

• Les décisions d’exécution des peines ou des mesures rendues par les autorités 

compétente ou le tribunal, ainsi que la grâce et l’amnistie (art. 6). 

• Les personnes contre lesquelles une procédure pénale pour crime ou délit selon le 

droit fédéral est pendante en Suisse, avec la mention : 

- de l’identité du prévenu ;

DONNEES DU CASIER JUDICIAIRE 115 

- de la date d’ouverture de la procédure pénale ; 

- de la direction de la procédure compétente ; 

- des infractions qui sont reprochées au prévenu, 

ainsi que les modifications notables telles que le transfert d’une procédure ou la 

modification de l’inculpation (art. 7). 

• Les demandes d’extraits de casiers judiciaires étrangers présentées par les autorités 

suisses (art. 8). 

L’annexe 1 de la même ordonnance, basée sur l’art. 10, détaille ensuite très précisément 

tous les types de données et champs de données qui doivent figurer dans le casier judiciaire, 

comme suit : 

1. Données concernant les personnes 

1.1 Numéro attribué aux données concernant les personnes (numéro de système 

successif) 

1.2 Nom, nom de naissance, prénom 

1.3 Anciens noms 

1.4 Date, lieu, pays de naissance 

1.5 Sexe 

1.6 Lieu d’origine, nationalité 

1.7 Parents 

1.8 Etat civil 

1.9 Conjoint ou conjointe 

1.10 Adresse, domicile inconnu, sans domicile fixe 

1.11 Note à usage interne (informations supplémentaires destinées à l’identification 

de personnes) 

1.12 Titre de séjour (ressortissants étrangers) 

1.13 Mention d’un éventuel jugement 

1.14 Mention d’une éventuelle procédure pénale en cours 

1.15 Mention d’une éventuelle demande en suspens auprès d’un casier judiciaire à 

l’étranger 

1.16 Dates de la première inscription et de la dernière mutation 

2. Données concernant les fausses identités 

2.1 Nom, prénom 

2.2 Date de naissance 

3. Données concernant les procédures pénales en cours 

3.1 Numéro attribué aux données concernant les personnes selon ch. 1.1 

3.2 Date de l’ouverture de la procédure 

3.3 Direction de la procédure compétente 

3.4 Numéro de référence utilisé par la direction de la procédure compétente 

3.5 Infractions reprochées au prévenu 

4. Données concernant les jugements 

4.1 Numéro du jugement (numéro de système successif) 

4.2 Date du jugement, date de la notification et de l’entrée en force, autorité qui a 

statué 

4.3 Date du jugement de l’instance précédente, instance précédente 

4.4 Numéro de référence utilisé par l’autorité qui a rendu le jugement 

4.5 Canton d’exécution (jugements militaires) 

4.6 Contradictoire, par défaut, mandat pénal 

4.7 Jugement initial, jugement complémentaire, jugement partiellement


complémentaire, peine d’ensemble 

4.8 Infraction et mode de commission 

4.9 Taux d’alcoolémie 

4.10 Date de l’infraction (date ou période) 

4.11 Genre, durée ou montant et forme de l’exécution (sans ou avec sursis ou sursis 

partiel) de la peine principale 

4.12 Pour les peines pécuniaires, nombre de jours-amendes ainsi que montant et 

monnaie du jour-amende 

4.13 En cas de peine avec sursis partiel, durée totale de la peine, ainsi que durée de la 

partie de la peine avec sursis 

4.14 Montant de l’amende, monnaie, peine privative de liberté de substitution 

4.15 Durée du délai d’épreuve 

4.16 Sorte de mesure 

4.17 En cas d’interdiction d’exercer une profession, la durée de l’interdiction et 

l’espèce de l’activité interdite ainsi que l’étendue de l’interdiction (interdiction 

d’exercer l’activité de façon indépendante ou interdiction complète) 

4.18 Durée (en jours) de la détention préventive imputée sur la peine 

4.19 Mention d’une éventuelle règle de conduite, d’une assistance de probation 

4.20 Peines accessoires 

4.21 Règles de la fixation de la peine 

5. Données concernant les décisions ultérieures et les décisions d’exécution 

5.1 Numéro de la décision (numéro de système successif) 

5.2 Date de la décision, date de la notification et de l’entrée en force 

5.3 Autorité qui a statué 

5.4 Type de la décision 

5.5 Date de la libération 

5.6 Peine exécutée, non exécutée 

5.7 Mesure (levée, changement ou nouvelle mesure) 

5.8 Durée du délai d’épreuve prolongé 

5.9 Mention d’une éventuelle règle de conduite ou d’une assistance de probation 

5.10 Avertissement 

5.11 Sursis révoqué, non révoqué 

5.12 Réintégration, pas de réintégration 

5.13 Reste de la peine 

5.14 Sursis à l’exécution de la peine prononcé ultérieurement 

5.15 Grâce et amnistie 

6. Données concernant les demandes adressées à des casiers judiciaires à 

l’étranger 

6.1 Données concernant les personnes selon ch. 1 

6.2 Motif de la demande 

6.3 Mention d’une éventuelle détention 

6.4 Autorité requérante, date de la demande 

6.5 Autorité étrangère sollicitée 

Comme nous l’avions observé pour les données de l’état civil, ces listes nous montrent 

qu’il s’agit de données sensibles et de profils de la personnalité, constitués de différents types 

d’informations et organisés par couches : les données sensibles et des profils de la 

personnalité relatifs aux condamnations et ceux relatifs aux demandes d’extraits du casier 

judiciaire déposées dans le cadre d’enquêtes pénales en cours sont traitées séparément dans le 

casier judiciaire. En outre, comme nous le verrons dans le sous-chapitre dédié à l’accessibilité


des données, les autorisations des autorités cantonales ou fédérales de traiter ces données sont 

différentes et dépendent de leur besoin d’information. 


Le système VOSTRA (Vollautomatisiertes Strafregister) a été mis sur pieds suite à un 

essai pilote en 1997 dans 9 cantons (ZH, BE, LU, FR, SO, BS, SG, AG et VD). Une fois la 

décision prise de procéder à une informatisation générale du casier judiciaire, tous les extraits 

de jugement et des décisions qu’il comporte (détaillés dans la liste précédemment citée) ont 

été codifiés et, ensuite, les dossiers sur papier ont été informatisés. L’informatisation des 

données s’est déroulée en deux étapes, la première ne comportant que les données concernant 

les personnes. Ces différentes opérations ont duré presque huit ans, puisqu’elles ont 

commencé en 1998 et se sont achevées en 2005. 

Le casier judiciaire est donc actuellement constitué par une banque de données centrale 

qui permet la mise en réseau des données des autorités concernées au niveau cantonal et 

fédéral et est désormais tenu uniquement par l’Office fédéral de la justice. Ce système 

implique une série d’avantages, dont les plus importants sont les suivants : 

• les données sont introduites dans le système directement par les autorités qui 

prononcent les jugements, si celles-ci y sont reliées ; 

• les échanges entre les autorités qui nécessitent de disposer de ces informations sont 

simplifiées et se font de manière plus rapide, sans devoir effectuer des envois de 

papier ; 

• la sécurité dans l’échange de ces informations est plus grande et la sécurité du 

système est garantie ; 

• les données sont à la disposition des instances habilitées à y accéder 24 heures sur 

24 ; 

• toutes les données pour VOSTRA sont codées et peuvent y être introduites en trois 

langues. 

La gestion informatique du système VOSTRA est – tout comme INFOSTAR pour les 

données de l’état civil – assurée par le Centre de service informatique (CSI) du Département 

fédéral de justice et police. Les données sont enregistrées sur deux serveurs distincts qui se 

trouvent à Zollikofen et existent donc en double copie. 

Le nombre de personnes enregistrées dans VOSTRA se situe actuellement (mars 2007) 

autour de quelques 550'000 personnes pour un total de plus de 800'000 jugements, ce qui 

correspond à environ 4,8 millions d’entrées. L’accroissement des enregistrements se fait en 

fonction des infractions commises sur le territoire suisse. Les statistiques sont réalisées à une 

cadence hebdomadaire : la moyenne de l’accroissement par semaine de l’année 2006 était de 

2’000 jugements environ. 


Le casier judiciaire informatisé est géré par l’OFJ par l’intermédiaire de la section Casier 

judiciaire suisse (qui faisait auparavant partie de l’Office fédéral de police), subordonnée à la 

subdivision de la direction Droit pénal et recours, ceci en collaboration avec d’autres autorités 

fédérales et les cantons. La responsabilité du système lui est attribuée suivant l’art. 2 de 

l’Ordonnance VOSTRA. En outre, il coordonne les activités des autorités et des services 

raccordés au système et veille à ce qu’ils remplissent leurs tâches conformément aux


prescriptions en vigueur ; il les aide à résoudre les problèmes d’application et organise des 

cours de formation et de perfectionnement ; il vérifie les données introduites dans le système, 

qu’il peut même rectifier en cas d’erreur ; il délivre et retire les droits individuels d’accès pour 

le traitement des données et il édicte des directives concernant l’utilisation de VOSTRA. La 

section Casier judiciaire suisse est organisée en deux services : le service qui s’occupe des 

demandes faites par des privés et celui qui s’occupe des demandes faites par des autorités. Le 

premier service comporte 17 collaborateurs·trices (13,8 postes), le deuxième 7 (6,4 postes). 

La section 5 de l’Ordonnance VOSTRA détaille quelles sont les autorités participantes au 

système et quelles sont leurs obligations en matière d’enregistrement, d’information et de 

coopération. L’Office fédéral de la justice (art. 13), tout d’abord, enregistre dans VOSTRA 

les données qui lui sont communiquées par des autorités fédérales non raccordées (art. 17, al. 

3 et al. 4) et les jugements prononcés à l’étrangers ; il traite les demandes d’extraits qui 

émanent des particuliers, des autorités fédérales non raccordées et d’autorités étrangères ; il 

traite les demandes d’extraits de casiers judiciaires étrangers déposées par des autorités 

suisses raccordées au système et, enfin, il communique les condamnations et les décisions 

ultérieurs concernant des ressortissant étrangers à l’état dont la personne est ressortissante. Il 

existe ensuite des services de coordination des cantons (art. 14 et 17, al. 1 et al. 5) et un 

service de coordination de la justice militaire (art. 15 et 17, al. 2) qui jouent principalement le 

rôle de trait d’union entre les autorités cantonales ou de la justice militaire qui émettent les 

informations qui doivent être enregistrées dans le système et n’y sont pas raccordées et le 

système lui-même. Aussi, ils établissent les extraits de VOSTRA pour les autorités cantonales 

ou de la justice militaire qui n’y son pas raccordées. Enfin, les autorités de la justice pénale, 

de la justice militaire et d’exécution des peines sont habilitées à saisir les données dans 

VOSTRA, dans la mesure où elles y sont raccordées (art. 16). 

Toutes les autorités participant au casier judiciaire doivent veiller à ce que les données 

soient traitées conformément aux prescriptions en vigueur (art. 18, al. 1) et doivent s’assurer 

que les informations enregistrées dans VOSTRA ou communiquées pour l’enregistrement 

soient complètes, exactes et à jour (art. 18, al. 2) ; si un doute sur l’exactitude de celles-ci 

existe ou si elles sont incomplètes, l’autorité habilitée à enregistrer les données renvoie l’avis 

pour vérification à l’autorité dont il émane (art 18, al. 3). 


Le casier judiciaire se fonde essentiellement sur les bases légales suivantes : 

• les art. 365 à 371 du Code pénal suisse (CP) du 21 décembre 1937 (RS 311), qui 

vient de subir une importante révision et dont les modifications ont également 

concerné les dispositions sur le casier judiciaire, en particulier la question de 

l’élimination des données radiées du casier ; des changements allant dans la même 

direction ont été introduits également dans le Code pénal militaire du 13 juin 1927 

(RS 321.0) et dans la Loi fédérale régissant la condition pénale des mineurs (Droit 

pénal des mineurs, DPMin) du 20 juin 2003 (état au 1 er janvier 2007, RS 311.1) ; 

• l’Ordonnance sur le casier judiciaire (Ordonnance VOSTRA) du 29 septembre 2006 

(RS 331) déjà citée maintes fois, qui est entrée en vigueur le 1 er janvier 2007 et qui 

remplace l’ancienne Ordonnance sur le casier judiciaire informatisé du 1 er décembre 

1999 ; 

• l’Ordonnance du DFJP fixant les émoluments pour les extraits du casier judiciaire 

établis pour les particuliers du 15 octobre 2003 (RS 331.1) ;


• la Convention européenne d’entraide judiciaire en matière pénale conclue à 

Strasbourg le 20 avril 1959 (RS 0.351.1). 

Les données du casier judiciaire sont soumises à la Loi fédérale sur la protection des 

données (LPD), du 19 juin 1992 (RS 235.1) et à l’ordonnance y relative 80 . Il s’agit en effet de 

données personnelles (c’est-à-dire se rapportant à une personne identifiée, art. 3, let. a) et 

sensibles (art. 3, let. c, ch. 4), car elles portent sur des poursuites ou sanctions pénales et 

administratives. Ces données permettent de dresser un profil de la personnalité, dans le sens 

que leur assemblage permet d’apprécier les caractéristiques essentielles de la personnalité 

d’une personne physique (art. 3, let. d). Suivant la loi, ces données doivent donc être exactes, 

sécurisées et les droits d’accès doivent être clairement établis, que ce soit pour des privés ou 

des autorités juridiques ou administratives. Toujours conformément à la LPD (art. 17, al. 2), 

le traitement des données personnelles sensibles enregistrées dans le casier judiciaire implique 

une base légale formelle. 

Il s’agit en l’occurrence des articles 365 à 371 du Code pénal (numérotation des articles 

après la révision). Ces articles précisent tout d’abord le but du casier judiciaire informatisé 

(art. 365), son contenu (art. 366), le traitement et la consultation des données (art. 367), la 

communication de faits donnant lieu à une inscription (art. 368), l’élimination de l’inscription, 

dont nous reparlerons plus loin (art. 369), le droit de consultation (art. 370) et, enfin, les 

extraits du casier judiciaire destinés à des particuliers. 

L’Ordonnance sur le casier judiciaire (Ordonnance VOSTRA) du 29 septembre 2006 

détaille ensuite chacun des points abordés dans la loi. Ce qu’il est intéressant de relever en 

relation avec la thématique qui nous intéresse, est que les données contenues dans VOSTRA 

ne doivent pas faire l’objet d’un traitement externe au système. L’art. 18 précise aux al. 3 et 5 

que : 

Art. 18 Devoirs de diligence et principes régissant le traitement des données 

3 Si l’autorité habilitée à enregistrer les données doute de l’exactitude de celles-ci ou si une 

communication ne contient pas toutes les indications requises, elle renvoie l’avis pour vérification à 

l’autorité dont il émane ou se procure les renseignements complémentaires dont elle a besoin. Elle 

peut imprimer l’extrait du casier judiciaire d’une personne aux fins de vérifier l’exactitude des 

données enregistrées; le document imprimé doit être détruit sitôt la vérification terminée. 

5 Les données du casier judiciaire au sens de l’art. 366, al. 2 à 4, CP ne peuvent être enregistrées ou 

conservées de manière isolée dans un nouveau fichier, a moins que cela soit nécessaire pour motiver 

une décision ou une ordonnance qui a été rendue ou une démarche de procédure qui a été engagée. 

Ainsi, les éventuels extraits du casier faits à des fins de vérification doivent ensuite être 

détruits ; les données ne peuvent pas être conservées ailleurs que dans VOSTRA, sauf 

exception. En outre, les données du casier judiciaire ne sont pas archivées (art. 369, al. 8, voir 

citation plus bas) et sont conservées seulement jusqu’à ce que l’élimination d’une inscription 

ne soit effective. Il s’agit de données toujours actuelles, qui doivent disparaître une fois que 

leur cycle de vie se termine. 

Pour terminer cette revue des bases légales, l’Ordonnance du DFJP fixant les 

émoluments pour les extraits du casier judiciaire établis pour les particuliers fixe à 20 francs 

par exemplaire l’émolument dû pour l’établissement d’un extrait. Enfin, la Convention 

européenne d’entraide judiciaire en matière pénale conclue à Strasbourg le 20 avril 1959 

prévoit à l’art. 22 l’échange d’avis de condamnations, c’est-à-dire la transmission des 

informations sur les ressortissants enregistrés dans les casiers judiciaires des parties 

contractantes de la convention. 

80 Ordonnance relative à la loi fédérale sur al protection des données (OLPD) du 14 juin 1993 (RS 235.11).


4.7.1.6 Coûts 

L’art. 31 de l’Ordonnance VOSTRA détermine quelle est la répartition des charges 

financières entre la Confédération et les cantons. La Confédération finance le raccordement et 

le fonctionnement des circuits de transmission des données jusqu’au dispositif central de 

connexion sis dans le chef-lieu du canton. Les cantons assument pour leur part les frais 

d’installation et d’exploitation du réseau de distribution sur leur territoire. Enfin, les autorités 

raccordées au système assument les frais d’acquisition et d’exploitation de leurs appareils. 

Il n’est pas possible dans le cadre de cette étude de déterminer les coûts globaux de la 

gestion informatisée du casier judiciaire. 


Dans le chapitre consacré aux données de l’état civil, nous avions mis en évidence les 

enjeux d’un passage à la gestion informatisées de données d’importance capitale et des 

conséquences que cette révolution a pour la conservation de l’information et l’archivage au 

sens propre du terme. Dans le cadre du casier judiciaire, ce passage a déjà eu lieu et ne semble 

pas avoir d’impact sur la mémorisation des données, puisque celle-ci ne doit être garantie que 

pour une période bien déterminée. Les réflexions de cette deuxième partie de chapitre se 

concentreront ainsi sur la question de la dignité à la mémorisation et sur l’accessibilité des 

données. 


Comme nous l’avons mis en évidence et comme c’est le cas également pour les données 

de l’état civil, les bases légales qui régissent le casier judiciaire déterminent précisément 

quelles sont les données à insérer dans le système informatique central qui gère les données. 

Les mêmes remarques déjà faites sont donc valables ici aussi : les procédures n’ont 

fondamentalement pas changé avec le passage à une gestion informatisée de l’information, 

mais a offert de nouvelles possibilités et a simplifié les procédures de transmission des 

données. Les données du casier judiciaire informatisé sont structurées elles aussi par couches 

superposées, qui permettent d’introduire des filtres dans leur accessibilité aux différents 

groupes d’acteurs concernés et qui permettent de faire une distinction entre les données qui 

concernent les condamnations et celles qui concernent des demandes d’extraits du casier 

judiciaire déposées dans le cadre d’enquêtes pénales en cours. 

En somme, tout les processus d’enregistrement des données est régulé dans les plus petits 

détails, d’autant plus que le régulateur est le même que pour les données de l’état civil, à 

savoir l’OFJ. 


Dans le cadre du casier judiciaire, sont dignes d’être mémorisées les données 

personnelles sensibles et les profils de personnalité qui permettent aux autorités et acteurs 

compétents d’être au courant des procédés en cours. Il est néanmoins considéré que, passé un 

certain délai suivant la gravité de l’acte commis après qu’une mesure ait été exécutée, 

l’individu concerné doive pouvoir être à nouveau réhabilité aux yeux de la société. Pour cette 

raison, le Code pénal prévoit l’élimination des inscriptions du casier judiciaire suivant des 

règles précises. 

Avant la révision du Code pénal, la loi prévoyait deux étapes dans la réhabilitation d’un 

individu dans le cadre du casier judiciaire : la radiation et, ensuite, l’élimination. Ces deux


étapes suivaient une procédure différentes selon qu’il s’agissait d’une peine sans délai 

d’épreuve (ou avec un délai d’épreuve révoqué) ou avec un délai d’épreuve. Dans le premier 

cas, une inscription pouvait être radiée d’office ou sur demande : la durée de la radiation 

d’office pouvait aller de 5 à 20 ans plus la durée de la peine à partir de la date du jugement ; la 

durée de la radiation sur demande pouvait aller de 2 à 10 ans depuis l’exécution de la peine. 

Dans tous les cas, la durée de la radiation était très précisément fixée tenant compte de la 

gravité de l’acte commis. Après l’étape de la radiation venait l’élimination définitive de 

l’inscription dans le casier judiciaire suivant dans ce cas également des délais déterminés. 

Dans le cas des mesures avec un délai d’épreuve, la radiation survenait après expiration de 

celui-ci et l’élimination avait lieu entre 5 et 10 ans après l’expiration du délai d’épreuve si 

l’inscription était radiée. Ce qu’il est encore intéressant de souligner est que dans les extraits 

du casier judiciaire destinés aux privés, les données radiées du casier n’apparaissaient plus, 

alors qu’elles étaient toujours accessibles aux autorités chargées de la poursuite pénale. Cette 

mesure avait clairement pour fonction de ne pas porter ultérieurement préjudice à une 

personne ayant déjà exécuté la peine et faisant la demande d’un extrait du casier dans le cadre 

de sa vie civile (recherche d’un emploi, d’un appartement, etc.). Ce système présentait 

néanmoins des problèmes, des incohérences 81 et des désavantages majeurs, dont la complexité 

extrême requérait l’utilisation de calculateurs électroniques pour calculer les délais et pour 

s’assurer que les radiations et les éliminations étaient bien effectuées dans le casier judiciaire 

en temps voulu. 

Or, le Code pénal révisé ne prévoit plus de radiation. L’inscription est donc éliminée, 

suivant des délais déterminés. C’est l’art. 369 du CP qui détaille les règles d’élimination de 

l’inscription : 

Art. 369 Elimination de l’inscription 

1 

Les jugements qui prononcent une peine privative de liberté sont éliminés d’office lorsqu’il s’est 

écoulé, dès la fin de la durée de la peine fixée par le jugement: 

a. 20 ans en cas de peine privative de liberté de cinq ans au moins; 

b. quinze ans en cas de peine privative de liberté de un an ou plus, mais de moins de cinq ans; 

c. dix ans en cas de peine privative de liberté de moins d’un an; 

d. dix ans en cas de privation de liberté selon l’art. 25 DPMin. 

2 

Les délais fixés à l’al. 1 sont augmentés d’une fois la durée d’une peine privative de liberté déjà 

inscrite. 

3 Les jugements qui prononcent une peine privative de liberté avec sursis, une peine pécuniaire, un 

travail d’intérêt général ou une amende comme peine principale sont éliminés d’office après dix ans. 

4 

Les jugements qui prononcent soit une mesure institutionnelle accompagnant une peine, soit 

exclusivement une mesure institutionnelle sont éliminés d’office: 

a. après quinze ans en cas de mesure ordonnée en vertu des art. 59 à 61 et 64; 

b. après dix ans en cas de placement en établissement fermé au sens de l’art. 15, al. 2, DPMin. 

4bis 

Les jugements qui prononcent exclusivement un traitement ambulatoire au sens de l’art. 63 sont 

éliminés d’office après dix ans. 

4ter Les jugements qui prononcent exclusivement une mesure au sens des art. 66 à 67b ou 48, 50 et 50a 

du code pénal militaire, dans sa version du 21 mars 2003 sont éliminés d’office après dix ans. 

5 Les délais fixés à l’al. 4 sont augmentés de la durée du solde de la peine. 

81 Nous ne désirons pas nous aventurer dans une description des problèmes que ce système extrêmement 

complexe et technique posait. Se référer pour plus de détails à Message relatif à la modification du code pénal 

dans sa version du 13 décembre 2002 et du code pénal militaire dans sa version du 21 mars 2003 du 29 juin 

2005 (05.060), FF 2005 4425, pp. 4456 et sv.


6 

Le délai court: 

a. à compter du jour où le jugement est exécutoire, pour les jugements visés aux al. 1, 3 et 4 ter ; 

b. à compter du jour de la levée de la mesure ou de la libération définitive de la personne 

concernée, pour les jugements visés aux al. 4 et 4 bis . 

7 L’inscription ne doit pas pouvoir être reconstituée après son élimination. Le jugement éliminé ne 

peut plus être opposé à la personne concernée. 

8 Les inscriptions portées au casier judiciaire ne sont pas archivées. 

L’Ordonnance VOSTRA précise encore à l’art. 12 que, en plus des cas cités ci-dessus, 

doivent être immédiatement éliminés du système les inscriptions relatives à des personnes 

dont une autorité a annoncé le décès ; les jugements annulés, les procédures pendantes qui 

sont clôturées par une ordonnance de classement ou par un jugement et les demandes 

d’extraits d’un casier judiciaire étranger, dès qu’elles ont été satisfaites. 

Que pouvons-nous apprendre de tout cela du point de vue de la mémoire ? Premièrement, 

que la mémorisation des données du casier judiciaire ne comporte pas les données historiques, 

à savoir passées, mais qu’elle se concentre sur le présent. Deuxièmement, que l’élimination 

d’une mémoire – c’est-à-dire l’effacement d’informations qui sont introduites dans un 

système destiné, au fond, à les conserver – est tout aussi compliquée, sinon plus, et demande 

un degré de régulation qui est tout à fait comparable à ce qui est nécessaire à sa sauvegarde. 

En outre, quoique les données faisant l’objet d’une élimination du système VOSTRA 

disparaissent effectivement, il est possible de les reconstituer a posteriori par le biais des 

dossiers archivés par les autorités judiciaires (tribunaux) ou administratives (comme le 

Schattenregister des archives administratives de la police) qui ont traité les dossiers des 

personnes concernées. L’effacement d’une mémoire n’est donc pas si aisé et, suivant 

comment, n’est pas à souhaiter selon quel est l’acteur concerné par cette mémoire et selon les 

droits d’accessibilité en vigueur. 


Au contraire de ce que nous avions dit à propos des données de l’état civil, on peut 

considérer que la mémorisation réelle des données du casier judiciaire est assurée, dans le 

sens qu’elle ne requiert pas leur archivage mais uniquement leur conservation pour une 

période déterminées (quoiqu’elle puisse durer plusieurs décennies). La conservation des 

données informatiques est ici aussi de la responsabilité du Centre de service informatique du 

département. Celui-ci l’assure par des sauvegardes et par l’utilisation parallèle de deux 

serveurs. 

Lors du passage à VOSTRA, l’OFJ a dû décider de conserver ou non les dossiers et les 

extraits qui composaient le casier judiciaire tenu manuellement. Il a été décidé de les détruire 

pour des questions de protection des données et de sécurité. La banque de données 

nouvellement mise en route ne contient que les informations actuelles. 


Les données du casier judiciaire sont accessibles à des degrés différents à deux groupes 

d’acteurs : les particuliers personnellement concernés par ces informations et un certain 

nombre d’autorités. 

Tout particulier a le droit d’obtenir un extrait de son casier judiciaire (art. 371 CP et art. 

26 Ordonnance VOSTRA). Le Service pour les particuliers du Casier judiciaire suisse traite 

en moyenne plus de 1200 requêtes par jour ouvrable. Depuis l’introduction de VOSTRA, les


demandes d’extrait sont effectuées en remplissant un formulaire accessible sur Internet et 

l’envoyant au service avec un document d’identité valable et en s’acquittant à l’avance de 

l’émolument de 20 frs. Le service du guichet est fermé depuis le 1 er novembre 2006. Les 

extraits avec jugements sont produits au format A4, les extraits sans jugements sont produits 

au format A5. Les deux formes d’extrait sont imprimées sur papier sécurisé et portent une 

signature qui les valide. Une personne peut, par procuration, faire délivrer son extrait de casier 

judiciaire à un tiers. Lorsque l’extrait est exigé par une autorité étrangère ou une ambassade 

(par exemple pour un visa), une légalisation par la Chancellerie fédérale est nécessaire. 

Le Code pénal suisse précise à l’art. 367, al. 1 et 2 quelles sont les autorités qui sont 

habilitées à traiter et consulter les données du casier judiciaire : 

Art. 367 Traitement et consultation des données 

1 

Les données personnelles relatives aux condamnations (art. 366, al. 2) sont traitées par les autorités 

suivantes: 

a. l’Office fédéral de la justice; 

b. les autorités de poursuite pénale; 

c. les autorités de la justice militaire; 

d. les autorités d’exécution des peines; 

e. les services de coordination des cantons. 

2 

Ces données peuvent être consultées en ligne par les autorités suivantes: 

a. les autorités énumérées à l’al. 1; 

b. le Ministère public de la Confédération; 

c. l’Office fédéral de la police, dans le cadre des enquêtes de police judiciaire; 

d. le Groupe du personnel de l’armée; 

e. l’Office fédéral des migrations; 

f. ... 

g. les autorités cantonales de la police des étrangers; 

h. les autorités cantonales chargées de la circulation routière; 

i. les autorités fédérales qui effectuent les contrôles de sécurité relatifs à des personnes visés à 

l’art. 2, al. 4, let. c, de la loi fédérale du 21 mars 1997 instituant des mesures visant au 

maintien de la sûreté intérieure; 

j. l’organe d’exécution du service civil. 

L’Ordonnance VOSTRA précise ensuite les modalités de la consultation (art. 21) et 

traitement en ligne (art. 10, al. 2) des données, de l’établissement d’extraits établis à la 

demande écrite destinés aux autorités suisses (art. 22) et étrangères (art. 8, al 3 et art. 23). Les 

art. 8 et 10 sont complétés par des annexes qui donnent la liste complète des autorisations de 

traitement des données dans le casier judiciaire accordées aux autorités fédérales (Annexe 2) 

et cantonales (Annexe 3). Ces autorisations sont tout d’abord régulées suivant s’il s’agit d’un 

accès direct (à savoir en ligne) ou par la voie écrite et ensuite suivant le type de données dont 

il s’agit (se référer à la liste donnée dans le sous-chapitre intitulé Contenu). Les opérations qui 

peuvent être effectuées sont trois : la consultation (C), l’enregistrement y compris 

consultation (enregistrement initial ou mutation, E) ou la notification sans consultation (N). 

Les conclusions concernant l’accessibilité du casier judiciaire sont similaires à celles qui 

ont été faites dans la réflexion autour des données de l’état civil. La mise en réseau 

électronique facilite la transmission des données et réduit par les codifications des opérations 

le risque d’introduire des erreurs dans le système. Ces avantages ne correspondent par contre


pas à un élargissement de l’accessibilité à d’autres acteurs, accessibilité qui est très 

précisément légiférée. 


Ce chapitre, rédigé grâce aux informations recueillies lors d’un entretien à la Section du 

Casier judiciaire suisse avec M. Roger Dolder, Chef de la Section du casier judiciaire suisse à 

l’OFJ, et M. Albert-Marc Probst, Collaborateur de la même section, ainsi qu’à travers la 

lecture des bases légales et des documents publiés et sur Internet ayant trait à l’institution, 

nous permettent de faire les commentaires suivants : 

(1) Comme remarqué dans le cadre des données de l’état civil, le passage à un 

système informatisé et central ne correspond pas à un changement substantiel 

dans la manière de traiter et organiser les informations : il s’agit plutôt d’une 

mise en réseau qui permet l’accessibilité au système de la part des autorités 

concernées et qui facilite grandement leur travail. 

(2) L’exemple du casier judiciaire a pour but de montrer qu’il existe des 

informations qui ne doivent pas être mémorisées, mais au contraire, elles 

doivent être détruites après un certain temps. Cette élimination demande une 

régulation très détaillée, car il faut être à même d’une part de trier entre les 

données qui doivent être conservées et celles qui doivent être éliminées et 

d’autre part de mettre ces données en relation avec les décisions prises par les 

autorités compétentes. En outre, il apparaît que l’élimination de cette 

mémoire n’est pas absolue et qu’elle est plus ou moins pertinente et effective 

selon l’acteur dont il s’agit (Casier judiciaire suisse vs tribunaux vs police). 

(3) Il ne faut pas tout archiver : il existe clairement des domaines qui doivent 

échapper à cette règle. 

(4) Dans le cas des données du casier judiciaire, comme c’est le cas pour les 

données de l’état civil (mais nous ne l’avons pas mis en relief dans les 

commentaires du chapitre précédent), les ressources que nous avons définies 

« langage », « raison », « espace & temps » et « espace public » jouent à 

nouveau un rôle fondamental dans les quatre étapes de mémorisation que 

nous utilisons comme point de repère. La prise en considération de la 

ressource « langage » a permis à l’OFJ de développer toutes les mesures 

nécessaire pour mettre en réseau les acteurs concernés, afin qu’ils puissent 

communiquer. La ressource « raison » a permis de déterminer précisément et 

de réguler quelles sont les données dignes d’être mémorisées dans ces 

systèmes électroniques. La prise en compte de la ressource « espace & 

temps » permet de gérer correctement la mémorisation réelle des données, qui 

devient de plus en plus virtuelle, mais elle intervient aussi en amont du 

processus : le passage du monde « papier » au monde « informatique » prend 

en effet un délai de temps qui a été relativement bref pour le casier judiciaire, 

mais qui sera bien plus long pour les données de l’état civil. Enfin, la prise en 

considération de la ressource « espace public » permet de réguler 

l’accessibilité à l’information.

4.8 Données de l’assurance-vieillesse et survivants 



Les données de l'assurance-vieillesse et survivants, communément appelée AVS, 

constituent des données personnelles qui concernent toute la population des assurés AVS/AI. 

Nous avons pris l'option d'en étudier les processus de production et de sauvegarde à titre 

d'exemple pour les assurances sociales. Pour cela, nous utiliserons comme porte d'entrée les 

registres centraux que la Centrale de Compensation (CdC) gère à Genève. Ce choix a été fait 

après un entretien préparatoire auprès de l'Office fédéral des assurances sociales (OFAS) à 

Berne. 


Parmi les neuf différentes assurances qui forment le cadre de la sécurité sociale en Suisse 

(assurance-invalidité, AI; allocations pour perte de gain, APG; prestations complémentaires, 

PC; partie obligatoire de la prévoyance professionnelle, PP; assurance maladie et accidents; 

assurance-chômage; assurance-militaire), l'assurance-vieillesse et survivants touche toute la 

population active vivant sur le territoire helvétique, de même qu’en partie à l’étranger: elle est 

en effet obligatoire pour toutes les personnes qui sont domiciliées en Suisse (y compris les 

indépendants et les personnes sans activité lucrative). Elle constitue d'ailleurs avec l'AI le 1 er 

pilier des assurances sociales 82 et, plus que les autres, elle est sensiblement influencée par les 

changements démographiques qui caractérisent notre époque, à savoir la baisse des natalités et 

l'augmentation de l'espérance de vie: l'AVS se base en effet sur un contrat de solidarité entre 

les différentes générations, car elle est financée selon le principe de la répartition; la 

population active, qui cotise, finance les rentes des assurés. Cette rente garantit (avec les 

prestations complémentaires) le minimum vital aux personnes âgées et aux survivants. 

L’origine de l’AVS remonte à 1925, lorsque le peuple approuva un article constitutionnel qui 

visait à créer une assurance vieillesse et survivants. Les premières rentes ont été versées à 

partir du 1 re janvier 1948, date de l’entrée en vigueur de cette assurance. 

Ainsi, il nous est apparu intéressant d’étudier la manière dont les données de l’AVS, 

c’est-à-dire les informations qui permettent la mise en œuvre de cette assurance sociale 

fondamentale, sont gérées en Suisse 83 . Nous avons choisi d’aborder l’étude en passant par 

l’administration qui attribue les numéros d’assurés (c’est-à-dire la Centrale de 

Compensation), qui constituent l’élément de base du fonctionnement de cette politique 

sociale. 

82 En Suisse, les assurances sociales sont organisées en trois piliers qui, en se fondant et se complétant les uns les 

autres, doivent couvrir les besoins financiers des assurés. Le premier pilier comprend l'AVS et l'AI. Les rentes de 

ces deux assurances doivent couvrir les besoins vitaux. Le deuxième pilier est constitué de la prévoyance 

professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (LPP). Elle doit permettre aux assurés de maintenir leur niveau 

de vie antérieur et n'est obligatoire que pour les salariés et les employeurs. Le troisième pilier est constitué par la 

prévoyance individuelle destinée à la couverture d'autres besoins et est facultatif. Ce concept des trois piliers est 

inscrit dans la Constitution fédérale depuis 1972. Pour une explication brève et claire de ce système, se référer à 

Prévoir l'avenir. Les assurances sociales suisses. Nécessité d'agir et options pour l'avenir, Berne, Département 

de l'intérieur, Office fédéral des assurances sociales, pp. 4 et sv. 

83 Les informations contenues dans ce chapitre sont en grande partie valables également pour l’assuranceinvalidité 

(AI), mais celle-ci ne sera pas développée dans ce chapitre, car elle ne concerne qu’une partie 

déterminée de la population.

126 DONNEES DE L’ASSURANCE-VIEILLESSE ET SURVIVANTS 


Afin de pouvoir mettre effectivement en œuvre l’AVS, un certain nombre d’informations 

doivent être gérées de manière centralisée. Pour ce faire, la Centrale de Compensation (CdC) 

située à Genève, gère les trois registres suivants 84 , conformément à l’art. 71, al. 4 de la Loi 

fédérale sur l’assurance-vieillesse et survivants (LAVS) du 20 décembre 1946 (RS 831.10) : 

• le registre central des assurés AVS/AI ; 

• le registre central des rentes AVS/AI ; 

• et le registre central des bénéficiaires des prestations en nature de l’AI 85 . 

Pour la thématique que nous désirons développer ici, c’est le registre central des assurés 

qui paraît être le plus intéressant : en effet, il sert tout d’abord à attribuer les numéros AVS 

pour l’ensemble de la Suisse. Toutes les personnes qui sont tenues de payer des cotisations ou 

qui bénéficient de prestations sans devoir cotiser reçoivent un certificat d’assurance 86 . Il s’agit 

d’une carte grise (qui atteste justement l’inscription au registre des assurés) et qui porte le 

numéro d’assuré, structuré ainsi : xxx.xx.xxx.xxx. Il est composé d’un numéro de base (trois 

premiers groupes de chiffres) – constitué par le groupe du nom, le groupe de l’année de 

naissance, le groupe du sexe, du jour et du mois de naissance – et d’un numéro d’ordre et d’un 

chiffre de contrôle (dernier groupe de chiffres). Le certificat d’assurance contient en outre les 

numéros des caisses de compensation qui tiennent un compte individuel de la personne 

assurée 87 . Ce registre a été créé en 1948. 

Le registre des assurés contient essentiellement les informations qui figurent sur le 

certificat d’assurance, à savoir : 

• numéro AVS ; 

• autre(s) numéro(s) AVS éventuellement attribué(s) à la même personne ; 

• nom, prénom de l’assuré ; 

• sexe ; 

• date de naissance ; 

• nationalité ; 

• liste des caisses de compensation où la personne a cotisé en fonction de son parcours 

professionnel, ce qui permettra à la dernière caisse où l’assuré aura cotisé – au 

moment où il faudra verser la rente – d’effectuer ce qu’on appelle un rassemblement 

des comptes individuels et de calculer la prestation. 

Le registre central des rentes rassemble les informations concernant toutes les personnes 

bénéficiaires d’une rente AVS/AI ou d’une allocation pour impotent ; il sert à détecter les 

84 

Se référer à http://www.avs-ai-international.ch/ccv12_cdc/cdc.php?pagid=12, consultée le 19 mars 2007. 

85 

Ce registre ne sera pas abordé ici. Il comprend les décisions des offices AI autorisant des mesures 

individuelles de réadaptation d’ordre médical, professionnel ou de formation scolaire spéciale, ainsi que l’octroi 

de moyens auxiliaires et contient les factures y relatives dont le contrôle et le paiement s’effectuent par la CdC. 

Il continent environ 10 millions d’entrées. 

86 

Les personnes assurées à l’AVS exerçant une activité lucrative sont tenues de payer des cotisations à partir du 

1 er janvier qui suit l’année durant laquelle elles accomplissent leur 17 e anniversaire, ceci jusqu’à la fin de leur 

activité. Les personnes assurées à l’AVS sans activité lucrative sont tenues de payer des cotisations à partir de 1 er 

janvier qui suit l’année durant laquelle elles accomplissent leur 20 e anniversaire, et ceci jusqu’à l’âge de la 

retraite. 

87 er 

Se référer au document Le numéro d’assuré, valable dès le 1 janvier 1994, Office fédéral des assurances 

sociales, Diffusion AFCL/EDMZ, Berne.

DONNEES DE L’ASSURANCE-VIEILLESSE ET SURVIVANTS 127 

doubles paiements éventuels et à informer les caisses de compensation des décès de 

bénéficiaires de prestations et il permet la conversion centralisée des rentes AVS/AI lors des 

augmentations ou des révisions. Ce registre a été créé en 1949. 

Au moment du rassemblement des comptes individuels on a un aperçu très général du 

parcours professionnel de l’assuré : on peut par exemple savoir pour quelle entreprise 

générale cette personne a travaillé, mais pas à quel endroit précisément (par exemple, qu’elle 

a travaillé chez Migros, mais sans savoir dans quelle succursale) ; dans quel domaine, mais 

pas à quel taux d’activité ; si elle a cotisé à l’étranger à des périodes déterminées, etc. Plus un 

assuré est jeune, plus il est aisé d’avoir ces informations, puisque les différentes caisses ont 

commencé à fournir ces informations à la CdC après 1981. Une autre information intéressante 

concerne les travailleurs « au gris », qui sont inscrits dans les registres au même titre que les 

autres assurés (on en peut donc pas les distinguer) : il s’agit des personnes qui cotisent à 

l’AVS sans être déclarées à d’autres instances administratives, comme l’Office des étrangers. 

La raison de cette apparente incohérence dépend du fait qu’être assuré au 1 er pilier est 

indépendant du fait d’être déclaré aux autres administrations. 

Les données de l’AVS contenues dans les deux registres renvoient essentiellement à : 

• la vie économique des assurés ; 

• leur mobilité professionnelle (Suisse / étranger) ; 

• où ces personnes perçoivent leur rente (Suisse / étranger). 

Nous pouvons donc constater que, en dépit de l’importance et de l’intérêt de ces données, 

il s’agit d’informations pauvres du point de vue socio-économique. Elles sont en effet 

récoltées et gérées pour un but bien déterminé et restreint à un domaine précis ; elles ne 

contiennent par conséquent pas d’informations substantielles allant au-delà de ce but et qui ne 

peuvent pas, dans une certaine mesure, être reconstituées ailleurs (notamment dans 

INFOSTAR pour les données de l’état civil). Au contraire de ce que nous avons observé dans 

les exemples précédents, les données ne sont pas structurées ici par superposition de couches. 

Concernant le contenu des données de l’AVS il est encore à signaler que, comme nous le 

verrons plus loin, à partir de fin 2008, un nouveau numéro d’assuré sera introduit. Il ne 

remplacera pas l’ancien numéro, mais il y sera associé. Les personnes qui seront enregistrées 

à partir du 1 er janvier 2009, par contre, ne recevront que ce nouveau numéro. 


Le registre central des assurés et celui des rentes sont gérés de manière informatique 

depuis les années 70. Depuis 1996 ils sont gérés au travers de banques de données 

relationnelles qui permettent de mettre les deux registres en relation. 

Le registre des assurés contient 20 millions d’entrées (numéros AVS), ce qui correspond 

à environ 15 millions de personnes enregistrées. En effet, le système d’enregistrement 

actuellement en place fait que, si l’une des données personnelles composant le numéro AVS 

change (par exemple le nom ou la nationalité), l’assuré reçoit un nouveau numéro ; une même 

personne peut recevoir un certain nombre de numéros AVS au cours de sa vie. Ce qu’il est 

intéressant de constater est que, une fois qu’un assuré a été enregistré dans le système sous un 

numéro AVS déterminé, il y reste toujours, même après son décès. Une grande partie des 

données de ce registre sont donc des données historiques (personnes décédées) et passives 

(personnes vivantes mais ne bénéficiant pas encore d’une rente). Lorsqu’un assuré demande 

une rente, les données qui le concernent sont activées. Chaque année sont attribués environ 

320'000 nouveaux numéros AVS.


Le registre des rentes contient 4.4 millions d’entrées, correspondant à 2.5 millions de 

personnes percevant une rente : la différence correspond à une partie historique des rentes 

éteintes. Dans ce registre, les personnes qui décèdent sont bien évidemment enlevées du 

système. Ces informations sur les décès sont communiquées à la CdC par l’Office fédéral de 

l’état civil. Les assurés qui résident à l’étranger, par contre, doivent confirmer leur droit à la 

rente chaque année, la CdC ne pouvant savoir que difficilement si un décès a eu lieu. Ces 

registres sont régulièrement mutés, c’est-à-dire qu’on y introduit les modifications ou les 

informations nécessaires de manière très régulière. Le registre des assurés est muté tous les 

soirs, le registre des rentes tous les mois. 

Les serveurs qui font tourner la banque de données qui contient toutes ces informations 

sont gérés depuis 2001 par l’Office fédéral de l’informatique et de la communication (OFIT), 

rattaché administrativement au Département fédéral des finances (DFF) tout comme la 

Centrale de Compensation. C’est cet office fédéral qui doit garantir la conservation et la 

pérennité des données et qui s’engage à prendre toutes les mesures nécessaires. En outre, afin 

d’assurer la sauvegarde à long terme de toutes ces informations qui, comme nous l’avons 

montré, peuvent rester passives pendant très longtemps, elles sont enregistrées sur d’autres 

supports à des échéances régulières. Le registre des assurés est microfilmé tous les 5 ans, le 

registre des rentes est enregistré sur bande magnétique chaque 10 ans. Ces supports externes 

sont archivés aux Archives fédérales à Berne. 


Du point de vue de l’analyse des politiques publiques, il est très intéressant de constater 

que les données de l’AVS contenues dans les deux registres cités permettent concrètement de 

créer le lien entre les différentes caisses de compensation et d’effectuer ainsi le 

rassemblement des comptes individuels pour le calcul des rentes. La figure 4.8.1 ci-dessous 

met en évidence les principaux acteurs de l’AVS en Suisse, ainsi que le rôle qu’ils sont 

appelés à jouer dans cette constellation : 

Commission fédérale 

pour l’AVS et l’AI 

OFAS 

(organe de surveillance) 

Centrale de compensation 

(organe de liaison) 

Registre central 

des assurés 

DFI DFF 

Registre central 

des rentes 

Caisses de compensation 

fédérales, cantonales, 

professionnelles, interprofessionnelles 

(organes d’exécution) 

Employeurs 

Assurés 

Fig. 4.8.1 : Schéma simplifié des principaux groupes d’acteurs de l’AVS.


L’organe de surveillance de l’AVS 88 , responsable également de l’appareil législatif, est 

l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS), qui fait partie du Département fédéral de 

l’intérieur (DFI). La Commission fédérale pour l’AVS et l’AI veille aux questions 

d’application et à l’évolution des assurances. 

Les Caisses de compensation AVS, ainsi que leurs agences, constituent les organes 

d’exécution 89 : elles appliquent les dispositions légales et constituent le contact avec les 

assurés et les employeurs, elles fixent les cotisations et les encaissent, elles sont responsables 

du calcul et du versement des prestations de l’AVS aux ayant droit. Il en existe environ 100 et 

elles émanent d’associations professionnelles et interprofessionnelles, des cantons et de la 

Confédération. L’activité des organes d’exécution de l’AVS est périodiquement contrôlée par 

des bureaux de révision indépendants. 

Les employeurs, qui sont tenus de prélever sur tous les salaires versés les cotisations des 

employés et de les faire parvenir à la caisse de compensation choisie, font également partie 

des acteurs qui participent à la gestion de l’assurance. 

La Centrale de Compensation (CdC), qui est rattachée au Département fédéral des 

finances (DFF) et fait partie des administrations FLAG (mandat de prestation, deuxième 

cercle de l’administration fédérale), fait office d’organe de liaison entre les différentes caisses 

de compensation : outre le fait qu’elle tient les registres et qu’elle attribue le numéro d’assuré, 

elle gère la comptabilité générale de l’AVS, elle centralise les cotisations de toutes les caisses 

et leur met à disposition les moyens pour le paiement des rentes. 

Enfin, d’autres instances contribuent au fonctionnement de l’AVS : il s’agit entre autres 

des administrations fiscales cantonales et des offices d’état civil. Il est néanmoins à souligner 

que la CdC ne communique pas ses informations à d’autres acteurs publics, sauf sous forme 

anonyme (par exemple à l’OFAS ou à l’OFS). 

L’organisation de l’AVS se caractérise ainsi par un contrôle (OFAS) et une mise en 

œuvre (CdC) centralisés au niveau fédéral, ainsi que par une application décentralisée (caisses 

de compensation, employeurs, etc.). Le nombre de personnes qui sont impliquées dans la 

réalisation de cette politique publique est donc très conséquent. 


Beaucoup de changements concernant le système de l’AVS sont actuellement en cours et 

marqueront sans doute les prochaines décennies ; nous ne désirons pas développer ici toutes 

les révisions en cours ou prévues dans le cadre de l’AVS 90 . Les bases légales sur lesquelles 

l’attribution du numéro AVS et la tenue des registres se fondent restent principalement les 

suivantes : 

• l’art. 92a de la Loi fédérale sur l’assurance-vieillesse et survivants (LAVS) du 20 

décembre 1946 (RS 831.10), qui règle la constitution et l’utilisation du numéro 

AVS ; 

88 Pour un bref descriptif de la répartition des tâches au sein de l’AVS, se référer à la page Internet suivante : 

http://www.bsv.admin.ch/themen/ahv/00011/01259/index.html?lang=fr, consultée le 21 mars 2007. 

89 La page Internet suivante donne la liste complète de toutes les caisses de compensation AVS en Suisse : 

http://www.avs.admin.ch/Home-F/Generalites/Caisses/CaissesListeComplete/caisseslistecomplete.html, 

consultée le 21 mars 2007. 

90 Un aperçu détaillé des révisions en cours est donné par le document édité par le Centre d’information AVS/AI 

et intitulé Révisions. AVS, édition 2006. Etat : 1 er janvier 2007. Ce texte est accessible à la page Internet 

http://www.avs.admin.ch/Home-F/Generalites/Legislatifs/Revisions.htm, consultée le 22 mars 2007.


• l’art. 133, 134 bis et 71 du Règlement sur l’assurance-vieillesse et survivants (RAVS) 

du 31 octobre 1947 (RS 831.101) ; l’art. 133 détermine la composition du numéro 

AVS, l’art. 134 bis dispose que le numéro est attribué par la Centrale de Compensation 

et l’art. 71, al. 4 détermine l’obligation pour la CdC de tenir le registre des assurés et 

le registre des rentes ; 

Aucune mention des questions liées à la conservation ou à l’archivage des numéros 

d’AVS ou des données contenues dans les registres n’est faite dans ces textes de loi. La raison 

en est que ces données sont soumises à la Loi fédérale sur l’archivage (LAr) du 26 juin 1998 

(RS 152.1) et à l’Ordonnance relative à la loi fédérale sur l’archivage (Ordonnance sur 

l’archivage, OLAr) du 8 septembre 1999 (RS 152.11). Comme souligné, il apparaît d’ailleurs 

que toutes les mesures nécessaires pour garantir la pérennité de ces informations sont 

effectivement prises. 

Concernant les données des registres, le changement le plus significatif sera, comme 

signalé précédemment, le passage à un nouveau numéro d’assuré dès 2009. L’ancien numéro 

à 11 chiffres a en effet atteint son exploitation maximale, c’est-à-dire la possibilité d’attribuer 

un numéro différent à chaque assuré : puisque le registre des assurés ne supprime jamais les 

numéros attribués à cause du fait qu’il n’y a pas de procédure systématique d’annonce de 

décès, ceux-ci ne peuvent pas être réutilisés. Il s’est donc avéré indispensable de changer le 

système. Il est en outre considéré que le numéro AVS, qui existe sous sa forme actuelle 

depuis 1972, qui est parlant et se base sur des données personnelles, posait un problème de 

fond du point de vu de la protection des données, devant être garantie suivant la Loi fédérale 

sur la protection des données (LPD) du 19 juin 1992 (RS 235.1) et l’Ordonnance relative à la 

loi fédérale sur la protection des données (OLPD) du 14 juin 1993 (RS 235.11). Ainsi, le 

nouveau numéro, qui sera composé de 13 chiffres (dont les trois premiers désigneront le pays 

qui émet le numéro, donc la Suisse) sera totalement anonyme ; il sera attribué sans équivoque 

à une seule personne dès la naissance et ne changera plus tout au long de sa vie. Il sera en 

outre utilisé comme numéro de sécurité sociale dans toutes les assurances sociales régies par 

le droit fédéral, dans certaines assurances complémentaires privées, dans les domaines de la 

fiscalité fédérale et de l’administration militaire, ainsi qu’au niveau des cantons et des 

communes (réduction des primes de caisse-maladie, de l’aide sociale, de la fiscalité et de 

l’éducation). Ce numéro sera protégé par la loi, ce qui empêchera les acteurs autres que ceux 

expressément mentionnés dans la loi d’en faire un usage systématique. 

Un autre changement significatif qui aura un impact sur la gestion des données de l’AVS 

– de la même manière que sur les données d’INFOSTAR – est la récente entrée en vigueur 

(au 1 er novembre 2006) de la Loi fédérale sur l’harmonisation des registres des habitants et 

d’autres registres officiels de personnes (Loi sur l’harmonisation des registres, LHR) du 23 

juin 2006 (RS 431.02). Cette loi vise (art. 1, al. 1) à simplifier la collecte de données à des 

fins statistiques (recensement de la population de 2010) par l’harmonisation des registres 

officiels de personnes et l’échange de données personnelles entre registres. Cette loi aura un 

impact sur la gestion des registres de l’AVS dans la mesure où des normes, des caractères et 

des modalités seront établis par l’Office fédéral de la statistique afin d’atteindre les buts 

préfixés (art. 1, al. 2). 

4.8.1.6 Coûts 

Le volume des rentes de l'AVS s'élève actuellement à près de 29 milliards de francs, il 

s’agit donc d’un domaine qui a un poids financier considérable. Les principales sources de 

financement de l'AVS (et, aussi, de l'AI) sont les cotisations des assurés, les cotisations des 

employeurs, les contributions des pouvoirs publics (Confédération et cantons) et la TVA.


La conservation des informations qui permettent au système de fonctionner a donc elle 

aussi un poids financier important. Dans le cadre de cette étude, réalisée sur une période de 

temps très courte, il n’est néanmoins pas possible de déterminer quels sont les coûts liés à la 

gestion, à la conservation et à l’archivage des données contenues dans les registres de l’AVS. 


Dans chacun des domaines que nous avons abordés dans le cadre de cette étude sur la 

politique de la mémoire, nous nous sommes efforcés d’identifier les données de base qui 

permettent à une politique publique donnée de fonctionner. Dans le cadre de l’AVS nous 

avons considéré que cette assurance, dans son état d’organisation législative et institutionnelle 

actuel, ne pourrait pas fonctionner sans que les données liées au numéro d’AVS et contenues 

dans le registre des assurés – mais aussi dans le registre des rentes – soient gérées de manière 

centralisée et soient conservées à long terme. 

Dans l’étude du processus de mémorisation qui suit, nous essaierons d’expliciter les 

diverses étapes à travers lesquelles ces données passent afin d’être sauvegardées dans le temps 

et mises à disposition des acteurs concernés par leur utilisation. Nous tiendrons également 

compte des changements en cours concernant le numéro d’AVS. 


D’un point de vue substantiel, les données de l’AVS mémorisables dans les deux 

registres cités sont essentiellement celles qui permettent de faire le lien entre les caisses de 

compensation et la Centrale de Compensation. Comme nous l’avons souligné, le numéro AVS 

actuellement encore utilisé 91 repose presque entièrement sur des données personnelles : 

chaque changement concernant ces données (en particulier de nom, de nationalité, de sexe) 

engendre l’attribution d’un nouveau numéro. De même, chaque erreur qui a donné naissance à 

l’attribution d’un tel numéro – causé par une information incorrecte au départ, concernant par 

exemple la date de naissance de la personne, ou par la mauvaise compréhension de 

l’orthographe d’un nom, etc. – a pour conséquence, une fois que cette erreur est détectée, 

l’attribution d’un nouveau numéro. Tous les numéros d’AVS qu’une personne peut posséder 

au cours de sa vie doivent être mis en relation entre eux, qu’ils soient « justes » ou qu’ils 

soient la conséquence d’une imprécision. Il se peut aussi que des numéros puissent être reliés 

par erreur. Tout ce processus est géré par le bureau de contrôle de la CdC. Les numéros 

enregistrés dans le registre des assurés – qui est un registre brut où les données ne peuvent pas 

être éliminées – sont ainsi mémorisés pour des questions de sécurité (gestion unique des 

numéros), ce qui permet de modifier en tout temps les données erronées et de conserver en 

même temps un contrôle sur le paiement des rentes et des cotisations liés à chacun des 

assurés. Ce système, certes compliqué et présentant des limites, permet néanmoins de 

mémoriser toutes ces opérations et de conserver le lien entre les différents groupes d’acteurs 

concernés. Le nouveau numéro d’assurance rendra ces processus beaucoup plus aisé : en 

dissociant les données personnelles de la structure du numéro, il sera possible de mémoriser 

les données en réduisant sensiblement les erreurs potentielles et en permettant une correction 

91 Pour plus de détails sur le numéro AVS actuel et futur se référer à la documentation suivante, disponible sur le 

site Internet www.avs-ai.info : Nouveau numéro AVS. Etat du projet au 1 er novembre 2006. Introduction du 

nouveau numéro AVS, Centre d’information AVS/AI, en collaboration avec l’Office fédéral des assurances 

sociales, novembre 2006 ; Projet NNSS – Nouveau numéro de sécurité sociale. Pourquoi un nouveau numéro 

d’assuré AVS, Centre d’information AVS/AI, mars 2005 ; Projet NNSS – Nouveau numéro de sécurité sociale. 

Information concernant le nouveau numéro d’assuré, Centre d’information AVS/AI, mars 2006 ; Message 

relatif à la modification de la loi fédérale sur l’assurance-vieillesse et survivants (Nouveau numéro d’assuré 

AVS) du 23 novembre 2005 (05.079).


de celles-ci sans conséquences sur la gestion des rentes et des cotisations. En outre, il 

permettra une mise en réseau et un échange d’informations – notamment avec les assurances 

sociales des autres pays européens – qui pose actuellement problème à cause de 

l’identification parfois équivoque des personnes. Le seul bémol de ce système, toujours du 

point de vue de la mémorisabilité, concerne les annonces de décès, notamment pour ceux qui 

ont lieu à l’étranger et qui souvent ne sont pas communiqués aux caisses de compensation ou 

aux offices d’état civil en Suisse. Dans ces cas, la Centrale de Compensation doit effectuer 

des recherches spécifiques. 

D’un point de vue technique, toutes les données sont facilement mémorisables sur les 

supports informatiques, d’autant plus que le système a été informatisé depuis longtemps. 

Néanmoins, la mise en place du nouveau numéro AVS correspondra au remplacement des 

systèmes informatiques et de traitement des données utilisés à la CdC, qui sont anciens et qui 

répondront aux nouvelles exigences des organes d’exécution et des assurés. 

Comme nous l’avions constaté pour les données gérées par des registres, celles de l’état 

civil et celles du registre des migrations, le processus de mémorisation des données de l’AVS 

est régulé dans les détails : les opérateurs (caisses de compensation) et le régulateur (Centrale 

de Compensation) se distinguent clairement, la gestion des données est centralisée et est 

attribuée au régulateur. La gestion de la ressource que nous avons appelée « langage » et qui 

permet de déterminer des codes, des applications, des architectures, etc. informatiques qui 

permettent de gérer les données est cette fois-ci encore dans les mains d’un acteur externe au 

système (OFIT), mais appartenant au même département que le régulateur (DFF). 


Ces mêmes réflexions sont valables du point de vue de la dignité à la mémorisation. Les 

données qui sont mémorisables dans les registres correspondent à des informations dignes 

d’être mémorisées : ceci non pas d’un point de vue de leur intérêt mémorial, archivistique, 

historique ou autre, mais du point de vue du fonctionnement du système de l’assurancevieillesse 

et survivants. Les critères de ce qui est digne d’être mémorisé ont été mis en place 

dès l’introduction du numéro AVS et des registres, ils ont été légèrement modifiés lors des 

changements de 1972 (passage d’un numéro de 8 à 10 chiffres à un numéro à 11 chiffres). 

Il est aussi intéressant de remarquer que dans le registre des assurés aucune distinction 

n’est faite entre les données historiques ou mortes (celles qui concernent des personnes déjà 

décédées), les données passives (celles qui concernent des personnes encore vivantes mais qui 

ne bénéficient pas pour le moment d’une rente) et les données actives ou vivantes, qui 

concernent les personnes qui bénéficient au moment présent d’une rente et qui figurent donc 

également dans le registre des rentes. Cette double présence est la seule manifestation 

physique du fait qu’il s’agit là de données activées. Toutes ces données sont dans un même 

ensemble, ce qui constitue la condition sine qua non pour gérer le contrôle de l’attribution de 

nouveaux numéros. 

Un changement important des informations qui sont introduites dans les registres aura 

lieu dès l’introduction du nouveau numéro, qui modifie sensiblement le fonctionnement du 

système : de quelle portée seront ces changements ? Est-ce que les données personnelles qui 

figurent actuellement dans le registre des assurés seront-elles maintenues ? Ces changements 

sont en lien direct avec les révisions législatives (11 ème révision de l’AVS), qui impliquent à 

chaque fois des modifications dans la gestion des données. Ces changements ont lieu de plus 

en plus fréquemment.


Nous constatons que la dignité à la mémorisation est elle aussi très bien réglementée. Le 

régulateur, dans ce contexte, n’est plus la Centrale de Compensation, mais l’Office fédéral des 

assurances sociales. C’est en effet cet acteur qui détermine quelles sont les informations qui 

doivent figurer dans les registres et qui sont associées au numéro d’assurance AVS. C’est 

donc au niveau de la Confédération que la ressource que nous appelons « raison » est gérée. 


Comme souligné, les processus qui garantissent la pérennité des données au niveau 

informatique dépendent de l’OFIT. Ayant désormais une vue d’ensemble plus précise de la 

gestion de quelques registres (état civil, casier judiciaire, AVS), il s’avère que pour effectuer 

une analyse plus approfondie des conditions nécessaires à une mémorisation réelle des 

données il faut réaliser des entretiens dans les offices qui s’occupent spécifiquement de la 

gestion informatique. Le regroupement des compétences informatiques par département ont 

en effet comme conséquence une perte de contrôle (ou, du moins, de connaissance technique) 

des processus de mémorisation réelle des données auprès des régulateurs et des opérateurs 

traditionnels. 

Dans le cas des registres de l’AVS, la mémorisation réelle des données est absolument 

garantie par l’enregistrement des informations à des échéances régulières sur des supports 

analogiques qui sont ensuite versés au Archives fédérales suisses (AF). Les régulateurs de ces 

processus sont donc dans ce contexte l’OFIT pour la pérennité des données informatiques et 

les AF pour la sauvegarde analogique à long terme de ces mêmes informations. La ressource 

« espace & temps » se trouve alors ici divisée entre acteurs : alors que l’« espace », en termes 

de stockage, est une ressource dont le soin est attribué à l’OFIT et aux AF, le « temps » doit 

être pris en considération par la CdC, qui doit réaliser et livrer les microfiches et les bandes 

magnétiques aux AF. 


Les données de l’AVS des registres gérés par la CdC ne sont bien évidemment pas 

accessibles au public. Puisqu’elles sont utilisées seulement pour les assurances sociales au 

sens strict du terme, elles ne sont accessibles qu’à un nombre restreint d’acteurs publics. 

L’art. 33 de la Loi fédérale sur la partie générale du droit des assurances sociales (LPGA) du 

6 octobre 2000 (RS 830.1) stipule d’ailleurs que : 

Art. 33 Obligation de garder le secret 

Les personnes qui participent à l’application des lois sur les assurances sociales ainsi qu’à son 

contrôle ou à sa surveillance sont tenues de garder le secret à l’égard des tiers. 

La Loi fédérale sur l’assurance-vieillesse et survivants (LAVS) prévoit à l’art. 50a la 

possibilité de dérogation à l’art. 33 LPGA et de communiquer les données aux organes 

suivants, dans la mesure où aucun intérêt privé prépondérant ne s’y oppose : 

• d’autres organes chargés de l’application, le contrôle ou la surveillance de 

l’exécution de la LAVS ; 

• aux organes d’une autre assurance sociale si une loi fédérale le prévoir ; 

• aux organes de la statistique fédérale ; 

• aux autorités d’instruction pénale ;


• à d’autres autorités compétentes en matière d’aide sociale, aux tribunaux civils, 

pénaux ou autres organes d’instruction pénale, aux offices des poursuites et aux 

autorités fiscales, pour autant qu’une demande écrite et motivée soit faite. 

La transmission des informations se passe entièrement au travers des réseaux 

informatiques, qui permettent également de fixer et mettre en œuvre des droits d’usage 

différents selon l’acteur dont il s’agit. 

L’introduction du nouveau numéro AVS, qui sera anonyme (pas de données 

personnelles) et l’application de la Loi sur l’harmonisation des registres (communication entre 

différents registres et possibilité de relier les données concernant une même personne d’un 

registre à l’autre) auront probablement pour conséquence un élargissement de la palette de 

l’accessibilité à ces données. 

En conclusion, nous constatons que les droits d’usage des données de l’AVS sont 

relativement restreints, notamment en respect à la protection des données. Ces droits sont 

clairement régulés. Comme nous l’avions affirmé dans le cadre des données de l’état civil, 

l’utilisation de supports informatiques permet une mise en réseau qui n’a pas pour but 

d’élargir l’accès à la ressource « espace public », mais de faciliter l’accès à l’information de la 

part des acteurs habilités. 


Le présent chapitre a été rédigé grâce à un entretien préalable avec M. Markus Büschi, 

Chef de la section Information, savoir et logistique de l’OFAS et M. Michel Giriens, 

Economiste de la section Organisation et comptabilité AVS/APG/PC du même office. Le 

thème choisi a ensuite été approfondi lors d’un entretien avec M. Jacek Micuta, Chef de la 

section Statistique et Registres centraux de la Centrale de Compensation à Genève, ainsi que 

par la lecture des bases légales, de documents et des pages Internet ayant trait au sujet. Les 

aspects qui peuvent être relevés en guise de conclusion sont les suivants : 

(1) Le registre central des assurés et le registre central des rentes, ainsi que toutes 

les données qu’ils contiennent, constituent l’assemblage à un même endroit 

d’une multitude d’informations disséminées parmi une multitude d’acteurs et 

faisant partie d’un même puzzle. Cette constatation est intéressante d’un point 

de vue de la politique de la mémoire, car elle montre qu’il existe des 

structures centralisatrices dont il convient, plus que pour d’autres, d’en 

conserver le contenu. La centralisation ou la mise en réseau des données 

pourrait donc constituer un moment susceptible de se poser la question des 

critères de sélection qui déterminent ce qui est digne d’être mémorisé. 

(2) Dans le cas des données de l’AVS contenues dans ces registres, nous avons 

montré que pratiquement tout le processus est précisément réglé : la 

distinction entre opérateurs et régulateurs est aisée à déterminer. A ce sujet, il 

est extrêmement intéressant de noter que d’une part la répartition entre ces 

deux tâches peut varier d’une étape à l’autre de notre modèle d’analyse et 

que, d’autre part, le rôle du régulateur peut être partagé entre plusieurs 

acteurs, ceci selon qu’il s’agit d’une conservation active des données 

(informatiques) ou passive (archivage). 

(3) Les quatre ressources que nous utilisons comme point de repère théorique 

sont ici clairement prises en considération et font elles aussi l’objet d’une 

régulation.


(4) Enfin, nous remarquons que les changements dans les processus qui 

caractérisent les quatre étapes qui vont de la mémorisabilité à l’accessibilité 

au public dépendent directement des changements législatifs qui influent sur 

la structure de gestion des données. Ces modifications sont de plus en plus 

aisées à faire, grâce aux nouvelles technologies de gestion de donnée, et 

deviennent de plus en plus fréquents. Quelles sont les conséquences de ces 

changements du point de vue des processus de mémorisations ?

4.9 Données de la taxe sur la valeur ajoutée 

[Etat en avril 2007] 

Parmi les différents groupes de données que nous avons choisi d’aborder dans cette 

étude, celui des données à caractère financier sera présenté à travers l’exemple de la taxe sur 

la valeur ajoutée (TVA). Les données de la TVA seront donc brièvement abordées en utilisant 

comme porte d’entrée la Division principale de la taxe sur la valeur ajoutée (DP TVA) de 

l’Administration fédérale des contributions (AFC). 



La TVA est un impôt perçu au niveau fédéral et géré de manière centralisée depuis son 

introduction en 1995 92 . L’étude de ce type de données permet ainsi de disposer d’un exemple 

de processus de gestion soumis à la responsabilité d’un acteur unique et ayant suivi une 

évolution linéaire. Il s’agit d’un impôt indirect sur la consommation : elle est perçue à chaque 

stade du processus de production et de distribution de biens ou de prestations de services par 

la Confédération. Elle est fondamentale, car elle représente une contribution importante aux 

moyens financiers dont la Confédération a besoin pour accomplir ses tâches et concerne 

directement un grand nombre de contribuables assujettis (et, indirectement, chacun d’entre 

nous). Du point de vue de la politique de la mémoire, s’agissant principalement de données 

financières, leur contenu ne présente qu’un intérêt socio-historique limité ; leur importance, 

qui est de nature économique et juridique, requiert une gestion sans faille de tout le processus 

de production et de traitement des données. 


L’étude du processus de gestion de ces données exige de connaître quelques éléments de 

base sur le fonctionnement général de la TVA, que nous présentons brièvement ici 93 . 

La TVA est un impôt indirect qui se calcule sur le volume de la consommation, c’est-àdire 

sur ce que les particuliers dépensent pour acquérir des prestations en tout genre (des 

biens, mais aussi des prestations de services). Trois différents taux de TVA sont appliqués, à 

savoir un taux normal (7,6%), un taux réduit qui s’applique en particulier aux biens de 

consommation courants (3,6%) et un taux spécial pour les prestations du secteur de 

l’hébergement (2,4%). Il s’agit d’un impôt indirect dans le sens que sa perception intervient 

chez les producteurs, les fabricants, les commerçants, les artisans et les prestataires de 

services qui livrent des biens aux consommateurs ou fournissent des prestations de services. 

Pour éviter les distorsions de la concurrence on impose également l’importation des biens, 

l’acquisition de prestations de services d’entreprises ayant leur siège à l’étranger ainsi que les 

prestations à soi-même (sur le territoire suisse, avec quelques exceptions). En outre, des 

mesures législatives sont prévues pour favoriser l’ouverture et la compatibilité avec la 

communauté européenne. La TVA est également un impôt multistade, c’est-à-dire qu’elle est 

perçue à tous les échelons de la production, du commerce et du secteur des prestations de 

92 Avant la création de la TVA, en Suisse le chiffre d’affaire était grevé par le biais de la ICHA (impôt sur le 

chiffre d’affaires), introduite en 1941 ; l’obligation de payer l’impôt incombait au grossiste, soit au dernier 

maillon de la chaîne des opérations. 

93 Se référer aux Instructions 2001 sur la TVA, 610.525, Administration fédérale des contributions AFC, 

Division principale de la TVA, 2000, p. 12 et sv.

138 DONNEES DE LA TAXE SUR LA VALEUX AJOUTEE 

services, à savoir sur toute opération réalisée entre un assujetti et le destinataire de la 

prestation. 

Le fournisseur ou le prestataire de services assujetti calcule la TVA sur son chiffre 

d’affaires et la transfère à l’acquéreur ; périodiquement (en principe chaque trimestre ou 

semestre), il doit adresser à l’AFC un décompte qui déclare son chiffre d’affaires global, ainsi 

que la TVA s’y rapportant. Dans ce même décompte, il opère la déduction de l’impôt 

préalable en soustrayant de la TVA due sur son chiffre d’affaires la TVA que ses fournisseurs 

de prestations lui ont transférée et celle qu’il a payée à l’importation : il ne versera à l’AFC 

que le montant restant. Lorsque l’impôt préalable dépasse l’impôt dû, l’AFC rembourse ou 

crédite la différence. 

Les informations concernant la TVA que la DP TVA gère sont donc essentiellement des 

décomptes, des déclarations, des documents de correspondance ou juridiques (décisions, 

jugement, etc.) ainsi que des données à caractère financier (chiffres) qu’il s’agit de vérifier. La 

gestion de toutes ces données est régulée à l’intérieur de la DP TVA de manière très précise et 

peut être décrite comme suit. 

Chaque contribuable potentiel commande à l’AFC un questionnaire d’enregistrement en 

donnant quelques indications de base (coordonnées, genre d’activité, etc.) sur un formulaire 

spécifique. Il remplit le questionnaire, qui est très détaillé et dont les rubriques principales 

concernent les données personnelles, juridiques et fiscales ; un réviseur de l’AFC détermine si 

le contribuable est assujetti ou non à la TVA (le chiffre d’affaires doit être supérieur à 75'000 

francs par année). S’il l’est, le contribuable reçoit un certificat qui le confirme ainsi qu’un 

numéro TVA, qui correspond à l’inscription du contribuable assujetti dans le Registre des 

contribuables ; le premier décompte, qui servira ensuite de base pour les suivants, peut alors 

être fait. Suivant le modèle d’échéance que le contribuable aura choisi (trimestriel ou 

semestriel), il aura ensuite 30 jours pour envoyer le décompte à la DP TVA et pour payer ou 

demander des remboursements. 

Les données de la TVA sont donc elles aussi, tout comme les données que nous avons 

étudiées dans les chapitres précédents, composées de différents types et couches 

d’informations, qui peuvent être distinguées ainsi : 

• le numéro de la TVA, qui permet de mettre le contribuable assujetti en relation avec 

les données (traitées dans différentes bases de données) et les documents qui le 

concernent ; 

• les données personnelles de celui-ci, qui permettent de l’identifier précisément ; 

• les données fiscales liées à son activité en relation avec la TVA ; 

• la documentation de la correspondance. 

Toutes ces informations sont actuellement entièrement gérées sous forme électronique. A 

leur arrivée dans les locaux de la Division principale de la taxe sur la valeur ajoutée, les 

décomptes ainsi que les pièces significatives de la correspondance sont immédiatement dotés 

d’un code barre qui permet de les identifier et sont ensuite scannés. Ils peuvent alors être 

introduits dans le système EFIM (système électronique de lecture de formulaires et 

d’informations de la taxe sur la valeur ajoutée). De cette manière, le personnel de la DP TVA 

concerné dispose à tout moment et en même temps des chiffres comptables des décomptes 

ainsi que d’une copie électronique des documents originaux. A partir de ces documents 

scannés (en format .pdf ou .tif), un programme informatique ad hoc utilisant une technologie 

de reconnaissance (OCR, Optical character recognition pour les données à lecture optique et 

ICR, Intelligent character recognition) permet d’extraire des décomptes uniquement les

DONNEES DE LA TAXE SUR LA VALEUX AJOUTEE 139 

chiffres (qui sont ensuite vérifiés manuellement, car les décomptes sont pour la plupart 

manuscrits); ces chiffres sont ensuite introduits dans l’application MOLIS, qui est une base de 

données mathématiques permettant de faire des calculs et d’automatiser en partie les 

contrôles. Les accès à ces bases de données sont régulés avec des codes d’accès, suivant les 

tâches que les collaborateurs·trices doivent exécuter. Les documents originaux en papier sont 

rapidement archivés dans un dépôt externe suivant les indications de la Loi fédérale sur 

l’archivage (LAr) du 26 juin 1998 (RS 152.1) et sous le contrôle des Archives fédérales 

suisses. 

En Suisse, les contribuables assujettis à la TVA sont environ 300'000. Ceux-ci envoient 

les décomptes ou d’autres documents en relation à la TVA en moyenne quatre fois par année ; 

à chaque échéance, la DP TVA reçoit en moyenne 120 caisses de décomptes à introduire dans 

le système et à vérifier. La DP TVA estime ainsi que les informations de la TVA qu’elle gère 

constituent environ 2 millions de documents, qui augmentent d’environ 5% chaque année 

(augmentation régulière des contribuables assujettis à la TVA). 


Comme les explications précédentes le montrent, le processus de gestion et de traitement 

des données de la TVA est entièrement informatisé ; de cette manière les informations sont 

conservées sous trois formes : 

• sous forme de chiffres comptables électroniques, dans l’application MOLIS. Cette 

application date de 1995 et a subi une réadaptation en 2000 ; elle est le résultat du 

jumelage de cinq bases de données différentes. MOLIS est actuellement composée 

de deux interfaces principales. La première contient les données de base (l’adresse du 

contribuable assujetti, la commune où il exerce son activité, la langue, le numéro 

TVA, depuis quand il est assujetti, la branche dans laquelle il exerce son activité) ; la 

deuxième interface contient des codes (code du réviseur responsable, contrôles 

effectués, etc.) et les chiffres comptables (chiffre d’affaire, impôt préalable, TVA 

payée, etc.). Les codes permettent de réguler l’accès aux données (accès déterminé 

par chaque employé en fonction de la tâche, possibilité ou non de modifier les 

données) et de déterminer plusieurs dizaines de fonctions (par exemple décomptes, 

comptabilité, contrôle du système, poursuites, inspectorat, etc.) ; 

• sous forme de déclarations et autres documents scannés, dans le système EFIM, qui 

a été mis en œuvre en 2005 après 7 ans de projet et qui a permis de libérer les locaux 

de stockage des documents de la DP TVA, qui étaient encombrés ; 

• sous forme de dossiers originaux sur papier, immédiatement archivés, qui seuls font 

foi au niveau juridique et qui acquièrent toute leur importance lorsque des fautes (très 

rares) introduites dans le système sont détectées, car ils permettent un retour en 

arrière. 

Le numéro TVA permet de faire le lien entre ces différents supports de l’information. A 

travers ce système de gestion, qui a été créé en fait pour faciliter le suivi des dossiers, la 

mémorisation des données de la TVA, ainsi que leur archivage, sont absolument garantis. La 

mémorisation est en effet faite à trois niveaux de détail différents : seulement les chiffres, les 

copies électroniques des documents, les documents originaux. Si un contribuable assujetti 

cesse ou change d’activité, les informations qui le concernent restent dans le système pendant 

5 ans. Après ce délai elles sont effacées et le numéro TVA qui lui était attribué est donné à un 

autre contribuable.


Les serveurs qui gèrent les données de MOLIS et d’EFIM sont gérés par l’Office fédéral 

de l'informatique et de la communication (OFIT) et se trouvent dans différents centres de 

calcul de l’Office. Leur pérennité est assurée par un système miroir qui permet de sauvegarder 

les informations à double. 

Le plus grand changement prévu au niveau de la gestion des données est le projet 

INSIEME, qui représentera un changement important dans l’ensemble de l’AFC 94 . La base de 

données qui sera constituée dans le cadre de ce projet regroupera toutes les bases de données 

existantes actuellement à l’AFC en une seule. Toujours dans le cadre de cette réforme, on 

unifiera le numéro de l’impôt fédéral direct et le numéro de la TVA. On passera à ce momentlà 

à un numéro parlant. La réalisation de l’ensemble de ce projet durera encore quelques 

années. 


La division principale de la taxe sur la valeur ajoutée (DP TVA) fait partie de 

l’Administration fédérale des contributions (AFC), qui constitue le centre de compétence de 

la Confédération pour les affaires fiscales nationales et internationales. L’AFC, qui emploie 

près de 1100 collaborateurs de formation commerciale, administrative, économique ou 

juridique, fait partie du Département fédéral des finances (DFF). Il existe en outre un organe 

consultatif en matière de TVA (OC-TVA) depuis mars 2004. 

La DP TVA emploie environ 640 personnes, elle représente d’ailleurs l’une des plus 

grandes unités organisationnelles du DFF. Elle se structure en un Etat-major législation, en 

trois divisions (Perception, Contrôle externe et Droit) et en deux sections (Analyse, projets, 

gestion des risques et Services généraux). Chacune de ces subdivisions est responsable de la 

totalité d’une tâche ou d’un processus, de même que chacune des équipes qui en font partie. 

Ainsi, chaque équipe est responsable d’un groupe de contribuables bien défini (suivant une 

répartition territoriale en 12 zones pour la Suisse). 

La DP TVA entretient des collaborations avec de nombreux partenaires commerciaux. 

Plus étroitement, elle collabore avec l’Office fédéral de la statistique, notamment afin 

d’accéder aux données du Registre des entreprises et des établissements, ce qui lui permet 

notamment de suivre l’évolution économique en Suisse. D’autres partenaires proches de la 

DP TVA (et de l’AFC) sont la Caisse fédérale de compensation, où toutes les recettes sont 

versées, l’OFIT, pour les aspects informatiques, ainsi que l’Office fédéral des constructions et 

de la logistique (OFCL). 


Une révision en profondeur de la TVA est en cours : les buts qu’elle vise sont 

principalement une simplification de la pratique (actuellement très complexe et contenant de 

nombreuses exceptions qui constituent une source d’erreurs de la part des contribuables 

assujettis), l’assurance d’une plus grande sécurité du droit pour les contribuables assujettis, 

une augmentation de la transparence, un recentrage de l’administration sur le service aux 

assujettis 95 et, globalement, moins de « formalisme ». Cette révision impliquera notamment 

des modifications dans les bases légales principales qui régissent la TVA, à savoir la Loi 

94 INSIEME désigne un programme qui vise à concrétiser la nouvelle vision TI adoptée par la direction de l’AFC 

en 2001. Il est divisé en trois grands domaines : Personnel, Processus et Technologie. Le domaine Personnel 

concerne l’organisation structurelle de l’institution, le domaine Processus le déroulement de ceux-ci à l’intérieur 

de l’organe, le domaine Technologie essentiellement la mise en place de la nouvelle informatique. 

95 Se référer au rapport intitulé Simplification de la loi fédérale régissant la taxe sur la valeur ajoutée : avantprojet 

destiné à la consultation. Rapport explicatif, Département des finances DFF, Février 2007.


fédérale régissant la taxe sur la valeur ajoutée (Loi sur la TVA, LTVA) du 2 septembre 1999 

(RS 641.20) et l’Ordonnance relative à la loi sur la TVA (OLTVA) du 29 mars 2000 (RS 

641.201), en vigueur depuis le 1 er janvier 2001. 

Dans ces bases légales, les articles touchant à des questions en relation avec la gestion, le 

traitement, l’accessibilité de l’information sont nombreux et détaillés. 

Premièrement, l’art. 53 de la LTVA affirme la compétence de l’Administration fédérale 

des contributions de gérer une banque de données d’adresses et une banque de données 

juridiques qui permettent de déterminer et de prélever l’impôt et qui contiennent également 

des données sur les poursuites et les sanctions administratives et pénales (al. 1). Le même 

article prévoit que les dispositions d’exécution relatives à l’organisation et au fonctionnement 

des banques de données, aux données à collecter, à l’accès aux données, aux autorisations de 

les traiter, à la durée de leur conservation, à leur archivage et à leur effacement soient arrêtées 

par le Conseil fédéral (al. 2). L’art. 58 de la loi attribue à l’assujetti l’obligation de tenir 

dûment les livres comptables, de manière à ce que les faits importants pour la détermination 

de l’assujettissement, le calcul de l’impôt et celui de l’impôt préalable déductible puissent y 

être constatés aisément et de manière sûre ; pour ce faire, l’AFC peut édicter des dispositions 

particulières. Ainsi, l’assujetti doit conserver dûment pendant 10 ans ses livres comptables, 

pièces justificatives, papiers d’affaires et autres documents, conformément à l’art. 962 du 

Code des obligations (RS 220). Il est en outre précisé que les pièces justificatives se 

rapportant aux biens immobiliers doivent être conservées pendant 20 ans. Cette obligation 

persiste au-delà de ces délais pour les créances fiscales à laquelle les documents se rapportent 

et qui ne sont pas encore prescrites, jusqu’à la prescription de celles-ci. Enfin, l’art. 90, al. 2, 

let. h. de la LTVA donne le droit au Conseil fédéral d’arrêter, après avoir préalablement 

consulté les milieux intéressés, les conditions auxquelles les pièces justificatives nécessaires à 

l’administration de l’impôt peuvent être transmises et conservées électroniquement. 

La OLTVA consacre la section 8 (art. 16 à 19) à la banque de données d’adresses et à la 

banque de données juridiques. L’art. 16, al. 1 donne le détail de quelles sont précisément les 

données et les informations que l’AFC est autorisée à traiter. Il est intéressant de noter que 

l’al. 3 du même article affirme que les données qui sont conservées électroniquement ou de 

façon analogue par l’AFC ont la même force probante que les enregistrements qui sont 

lisibles sans moyen auxiliaire. Sont réservées les réglementations légales spéciales qui exigent 

la présentation ou la conservation de données et informations sous une forme particulière (al. 

4). L’art. 17 affirme que la régulation de l’organisation et l’exploitation des banques de 

données de l’AFC est de compétence du Département fédéral des finances. Les données 

contenues dans ces banques de données ne peuvent être traitées que par les collaborateurs de 

l’AFC ou le personnel spécialisé placé sous contrôle (art. 18, al. 1). La garantie de la sécurité 

des données (art. 18, al. 2) est assurée au moyen de l’Ordonnance sur l’informatique et la 

télécommunication dans l’administration fédérale (OIAF) du 26 septembre 2003 (RS 

172.010.58), les directives y relatives de l’Office fédéral de l’informatique et de la 

télécommunication et l’Ordonnance relative à la loi fédérale sur la protection des données du 

14 juin 1993 (RS 235.11). Enfin, l’art. 19 est spécifiquement consacré à la durée de 

conservation, à l’effacement et à l’archivage des données et précise à l’al. 3 que 

3 Avant d’effacer des données et des informations, l’obligation de proposer les documents aux 

Archives fédérales doit être respectée, conformément à l’art. 6 de la loi fédérale du 26 juin 1998 sur 

l’archivage (RS 152.1). 

La TVA n’ayant que 12 années de vie, aucune donnée ou information n’a été jusqu’ici 

effacée. La DP TVA étant partie de l’AFC, elle est donc soumise à la LAr et l’applique aussi 

strictement que possible ; un contrôle périodique de la part des Archives fédérales est 

effectué.


Il existe enfin une Ordonnance concernant les données et les informations transmises par 

voie électronique (OelDI) du 30 janvier 2002 (RS 641.201.1) qui règle les exigences de nature 

technique, organisationnelle et procédurale concernant la force probante et le contrôle des 

données et des informations (données électroniques) qui sont transmises et conservées 

électroniquement ou de façon analogue (art. 1). 

Ce rapide survol des articles contenus dans la loi et dans l’ordonnance relative nous 

montre que la régulation de la gestion, le traitement et l’accessibilité des données de la TVA 

est établie dans le détail. 

4.9.1.6 Coûts 

Comme anticipé, la TVA a été introduite en suisse en 1995. Depuis lors, cet impôt est 

devenu la plus importante source de revenus de la Confédération : avec des recettes de plus de 

18 milliards de francs, elle a en effet financé un bon tiers des dépenses (51 milliards de 

francs) de la Confédération en 2005 96 . Les données de la TVA ont donc une valeur 

économique très élevée. La mise en place des deux systèmes informatiques de gestion de la 

documentation et des données a été très coûteuse, mais les chiffres exacts ne sont pas 

disponibles. 


Suivant les indications données ci-dessus, il apparaît que la mémorisation des données de 

la TVA est assurée et suit trois différentes voies (MOLIS, EFIM, documents originaux). Dans 

les paragraphes qui suivent nous allons mettre en évidence les différentes étapes qui 

caractérisent ce processus de mémorisation. 


Toutes les données concernant la TVA dont la DP TVA a besoin pour gérer cet impôt 

sont mémorisables dans le sens que les producteurs de ces données, à savoir les contribuables 

assujettis, ont l’obligation de les lui transmettre (conformément à l’art. 61 de la LTVA), 

principalement sous forme de décomptes et autres documents de nature financière ou 

juridique. Comme nous l’avons expliqué, les informations contenues dans ces documents sont 

ensuite numérisées et gérées par les deux systèmes informatiques actuellement en place à la 

DP TVA : ceci non pas dans le but de les mémoriser (conserver dans le temps), mais d’en 

faciliter l’accessibilité et le traitement aux employé·es de la DP TVA concerné·es. 

Nous pouvons ainsi constater que la ressource que nous avons nommée « langage » dans 

la partie conceptuelle de cette étude est parfaitement régulée suivant toutes les étapes de la 

production de l’information : l’assujetti doit en effet fournir un type bien déterminé 

d’informations dès le début du processus (à savoir dès qu’il remplit le formulaire Commande 

du questionnaire pour l’enregistrement comme contribuable TVA) et ensuite à chaque fois 

qu’il fournit un décompte. La même observation est valable pour la gestion de l’information 

de la part du régulateur, c’est-à-dire de la DP TVA : les données sont mémorisées suivant un 

processus bien déterminé ; l’accès aux données ainsi que les fonctions qui sont associées à 

toutes les opérations qui peuvent être faites sont précisément codifiées. 

96 Simplification de la loi fédérale régissant la taxe sur la valeur ajoutée : avant-projet destiné à la consultation. 

Rapport explicatif, Département des finances DFF, Février 2007, p.2.



Sont dignes d’être mémorisées les données de la TVA dont l’AFC a besoin pour réaliser 

son mandat et dont une liste est dressée à l’art. 16, al. 1 de la OLTVA : 

Art. 16 Acquisition de données et force probante 

1 

L’Administration fédérale des contributions est autorisée à traiter les données et les informations 

dont elle a besoin pour exécuter ses tâches légales, notamment pour: 

a. constater l’assujettissement de personnes, d’établissements, de sociétés et de collectivités de 

personnes (données et informations concernant le nom, la forme juridique, l’inscription au 

registre du commerce, la date de naissance ou de fondation, l’adresse, le domicile ou le siège 

social, le lieu d’origine, le genre d’activité commerciale, les chiffres d’affaires réalisés ou 

prévisibles, la date d’inscription et de radiation); 

b. constater les chiffres d’affaires imposables et pour déterminer et vérifier l’impôt dû et l’impôt 

préalable déductible qui en résultent (données et informations provenant des livres comptables, 

des pièces justificatives, des papiers d’affaires et autres documents, des décomptes d’impôt et de 

la correspondance commerciale); 

c. vérifier les chiffres d’affaires déclarés exclus du champ de l’impôt (données et informations 

provenant des livres comptables, des pièces justificatives, des papiers d’affaires et autres 

documents, des décomptes d’impôt et de la correspondance commerciale); 

d. vérifier l’exonération de l’impôt des opérations qui sont soumises à l’impôt en vertu de la loi ou 

qui sont imposables en raison de l’option (données et informations provenant des papiers 

d’affaires et des pièces justificatives, notamment des preuves d’importation ou d’exportation ainsi 

que des preuves concernant le lieu de la prestation); 

e. garantir le recouvrement des montants de l’impôt dus par les assujettis et par les personnes 

solidairement responsables (données et informations concernant les procédures de poursuite, de 

faillite ou de séquestre, concernant l’état de la fortune, notamment les liquidités, les comptes 

postaux ou bancaires, les papiers-valeurs, les immeubles et autres valeurs mobilières, ainsi que 

les successions indivises); 

f. infliger et exécuter, en cas d’infraction, les sanctions administratives ou pénales (données et 

informations concernant les infractions constatées dans le cadre de la procédure administrative 

ou pénale et concernant les motifs de la fixation de la peine, notamment l’état des revenus et de la 

fortune); 

g. faire les statistiques nécessaires à la perception de l’impôt (données et informations d’ordre 

économique). 

Les critères qui déterminent quelles sont les données que l’AFC peut traiter et conserver 

sont donc précisément fixées déjà au niveau de l’ordonnance. 

Une fois qu’un assujetti cesse son activité, le numéro de la TVA qui lui avait été attribué 

reste bloqué pour une période de cinq ans et est ensuite attribué à nouveau. Du point de vue 

du fonctionnement de la TVA, la mémorisation des données est donc nécessaire seulement 

pour une durée de temps relativement courte. Le critère de ce qui est digne d’être mémorisé 

est directement en relation avec l’utilité de l’information. Une fois que celle-ci n’est plus 

nécessaire, elle rentre dans le cycle de l’archivage. 

Nous constatons que la ressource que nous appelons « raison » a été prise en 

considération dans le cadre des régulations qui sont en place à partir de critères 

essentiellement utilitaires et juridiques. 


Comme nous l’avons expliqué, la gestion des données de la Division principale de la taxe 

sur la valeur ajoutée permet la réelle mémorisation des informations. Cette mémorisation


s’effectue sous forme d’archives digitalisées – composées majoritairement de chiffres 

(MOLIS) et de documents scannés (EFIM) dès 1995 – ainsi que sous forme d’archives papier 

– documents originaux archivés. La mémorisation en parallèle de ces données et documents 

est possible grâce au numéro TVA, qui permet de mettre en relation les informations qui 

concernant un contribuable assujetti déterminé. La structure du numéro TVA, telle qu’elle est 

en vigueur maintenant, présente néanmoins le désavantage de ne pas contenir un numéro de 

contrôle, ce qui permet d’éviter l’introduction d’éventuelles erreurs. En effet, si on 

introduisait dans le système un numéro TVA erroné, on n’arriverait que très difficilement à 

retrouver les dossiers dans les bases de données et, dans le pire des cas, il faudrait remonter 

aux documents papier archivés pour retrouver les bons documents. C’est l’une des raisons 

pour laquelle, dans le cadre de la révision en cours, il est prévu de changer la clé du numéro. 

Cette modification permettra de réaliser un ultérieur pas en avant dans la garantie de 

mémorisation réelle des données. 

Les données traitées et conservées par la DP TVA ne sont pas les seules données de la 

TVA qui sont mémorisées : ces données-là sont en effet en elles-mêmes déjà le résultat d’un 

processus de mémorisation qui se déroule au niveau des producteurs de ces données, à savoir 

les contribuables assujettis qui, conformément à l’art. 58 de la LTVA déjà cité, doivent en 

principe conserver pendant 10 ou 20 ans (pour les pièces se rapportant aux biens immobiliers) 

ou jusqu’à prescription des créances fiscales les livres comptables, pièces justificatives, 

papiers d’affaires et autres documents de manière à ce que les faits importants pour la 

détermination de l’assujettissement puissent y être constatés. 

La mémorisation des données de la TVA se fait donc à la fois chez les producteurs des 

données et chez l’opérateur de cette politique publique. Nous constatons que la mémorisation 

est prévue pour une durée de temps déterminée ; il s’agit donc de données dont le cycle de vie 

est relativement court et ne présentant pas de particulier intérêt mémorial du point de vue du 

producteur une fois ce cycle terminé. Les données détenues par l’opérateur sont par contre 

destinées à une sauvegarde de longue durée via leur archivage. 

La ressource « temps & espace » est elle aussi gérée de manière optimale : le temps qui a 

dû être investi à la DP TVA pour la mise en place des systèmes informatiques de gestion de 

l’information est désormais rattrapé dans le suivi des dossiers ; l’espace de stockage physique 

des dossiers qui, avant l’introduction d’EFIM, était pratiquement épuisé, a pu être trouvé 

ailleurs (pour les besoins de l’archivage). Pour les besoins courants, l’espace de stockage est 

désormais pratiquement illimité. 


Les données de la TVA constituent des données personnelles sensibles et ne sont pas 

accessibles à tout un chacun. La LTVA détermine quels sont les acteurs qui y ont accès, pour 

quelles raisons et suivant quelles conditions. L’art. 54 est consacré à l’entraide 

administrative ; les autorités fiscales des cantons, des districts, des arrondissements et des 

communes et l’Administration fédérale des contributions se prêtent assistance dans 

l’accomplissement de leurs tâches : elles doivent faire les communications appropriées, 

donner les renseignements nécessaires et permettre la consultation des dossiers (al. 1). L’art 

55 oblige quiconque est chargé de l’exécution de la loi de garder le secret dans l’exercice de 

ses fonctions et de refuser la consultation des pièces officielles (al. 1). Cette obligation 

n’existe pas en cas d’entraide administrative, à l’égard des organes judiciaires ou 

administratifs autorisés à demander des renseignements officiels, à l’égard des autorités 

chargées des poursuites pour dettes et faillite, lorsqu’il s’agit d’indiquer si une entreprise est 

enregistrée ou non en tant que contribuable (al. 2). En outre, comme déjà noté, les données


enregistrées dans les systèmes informatiques EFIM et MOLIS ne sont pas non plus 

accessibles à tous les collaborateurs·trices de la DP TVA (ou de l’AFC) : les accès sont en 

effet filtrés au moyen de codes d’accès qui permettent de réguler la lecture des informations et 

leur modification. Ainsi, une information n’est accessible ou modifiable que par les personnes 

qui doivent y travailler directement. De même, l’accès aux archives n’est possible que sous 

des conditions strictes, déterminées dans la LAr et son ordonnance. 

Nous constatons que la ressource « espace public » est elle aussi régulée de manière très 

précise au moyen de systèmes de gestion informatiques sur mesure. 


Ce chapitre a été rédigé grâce aux informations recueillies lors d’un long entretien et 

visite des locaux de la DP TVA avec M. Peter Maibach, Chef de la section Services généraux, 

ainsi que par la lecture des bases légales et des documents publiés en lien avec la thématique 

abordée. En conclusion de ce chapitre nous désirons souligner les aspects suivants : 

(1) Les données de la TVA, par leur valeur économique et juridique, suivent un 

processus de mémorisation qui est parfaitement régulé et qui a été 

grandement facilité par la mise en place de systèmes de gestion 

informatiques. La conservation des informations est garantie, premièrement 

sous forme de chiffres, deuxièmement sous forme de copies électroniques des 

documents relevants pour la réalisation du mandat légal de la DP TVA, 

ensuite sous forme des documents originaux transmis et enfin, au niveau du 

producteur des données, sous forme de tous les documents et pièces 

comptables qui servent à dresser les décomptes. 

(2) La mémorisation des données de la TVA de la part des producteurs de ces 

informations, à savoir les contribuables assujettis, est de courte durée et se 

fait pour des raisons juridiques et de contrôle. La mémorisation des données 

de la TVA de la part de l’opérateur de la politique publique, à savoir la DP 

TVA, se fait sur supports électroniques pour des raisons utilitaires et 

juridiques (réalisation du mandat légal, accessibilité à plusieurs personnes en 

même temps) et pour une durée temporelle indéterminée ; elle se fait 

également au moyen de l’archivage des documents originaux, pour des 

raisons de sauvegarde. 

(3) Les obligations juridiques et utilitaires (gestion des flux) qui constituent la 

source du système de gestion très détaillé qui caractérise les données de la 

TVA sont un catalyseur qui favorise la mémorisation de ces informations. 

(4) Nous constatons dans cet exemple également que le ressort de l’utilisation 

des technologies informatiques pour la gestion des documents implique 

l’entrée en force de nouveaux acteurs (l’OFIT, quoiqu’il fasse partie du même 

département, ainsi que des acteurs privés spécialisés dans la gestion 

informatique de processus) qui prennent en charge une partie de la régulation, 

ce qui place l’AFC dans une situation de dépendance qui pourrait avoir des 

conséquences (essentiellement financières et techniques) si les règles du jeu 

devaient être modifiées (payement de la place de stockage sur les serveurs ou 

changement trop rapide des formats sur le marché des documents scannées 

par exemple). Il est en outre à remarquer que l’utilisation de l’informatique 

comme outil facilitateur pour le traitement et le suivi des dossiers a un impact


direct sur la composition du personnel et sur la qualité des relations 

interpersonnelles (diminution des relations sociales en milieu professionnel). 

(5) Enfin, les quatre ressources que nous avons mises en évidence ont été prises 

en considération dans les régulations actuellement en place.

5 Synthèse 

Les neuf exemples de types de données que nous avons développés au chapitre 4 sont le 

résultat d’un travail de recherche visant une meilleure connaissance des différents processus 

que les données traversent au cours de leur existence. 

Les exemples présentés n’ont pas été choisis suivant une logique d’archivage (distinction 

entre données archivées et données non archivées), mais plutôt en tenant compte de la valeur 

économique, politique et sociale, etc. qu’ils représentent dans le cadre des groupes de données 

que nous avons définis dans le chapitre 2 (Champs d’application) comme étant descriptives, 

juridiques spatiales, juridiques personnelles et financières 97 . En effet, si tous les domaines 

qui produisent ces données sont en principe soumis aux obligations légales de l’archivage (via 

la loi fédérale ou des lois cantonales), le chemin que celles-ci parcourent, la durée de leur 

exploitation et, par conséquent, l’application effective de l’archivage varient d’un cas à 

l’autre. Ainsi, le but central de l’étude empirique a été d’observer et de décrire l’intégralité du 

parcours de vie des différents types de données en suivant toutes les étapes qu’elles 

traversent : création, traitement, utilisation, modes de gestion appliqués, méthodes de 

sauvegarde adoptées, archivage ou, à défaut, les dispositions prévues pour l’archivage ou, 

encore, les réflexions faites à ce sujet. 

L’idée fondamentale qui sous-tend cette approche est que, dans notre perspective de 

préparation à la création de la politique publique de la mémoire, il n’est possible de 

déterminer quels sont les éléments qui requièrent une régulation qu’en tenant compte de 

l’ensemble du processus qui va de la production jusqu’à la sauvegarde des données. C’est 

d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle nous parlons ici de processus de mémorisation 

(entendu comme un processus qui couvre tout le parcours de vie d’une donnée) plutôt que 

d’archivage. Avec l’entrée en jeu des nouveaux outils informatiques (par exemple les banques 

de données relationnelles), la sauvegarde des données (toujours suivant notre terminologie, 

leur mémorisation) peut d’ailleurs prendre différentes formes : il peut s’agir d’une sauvegarde 

informatique dont la finalité est d’assurer la perpétuité des données pour des raisons utilitaires 

(qui concerne les données en cours d’utilisation) ou, à l’autre extrême, d’un archivage en 

bonne et due forme (qui concerne les données dont l’exploitation dans le cadre d’une 

politique publique est terminée et qui, par conséquent, ne subissent plus aucune 

transformation). 

Les neuf chapitres développés décrivent ainsi les étapes fondamentales qui caractérisent 

la mémorisation des divers types de données ainsi que les modes de gestion, les changements 

importants en cours et, surtout, permettent de déterminer si la mémorisation s’effectue en 

suivant un seul ou plusieurs processus. Aussi, nous nous sommes efforcés de souligner les 

différences qui caractérisent un type de données plutôt qu’un autre. 

Le contenu et les descriptions des chapitres sont de nature empirique. Ceci signifie que 

nous avons utilisé notre concept de recherche pour structurer les informations recueillies, qui 

constituent un reflet aussi fidèle que possible de la vision des opérateurs des domaines traités. 

Les différents textes ont en effet été rédigés suivant la démarche que voici : 

• réalisation d’entretiens semi-directifs sur la base du questionnaire en annexe et 

préalablement préparés afin de disposer d’une connaissance globale du domaine 

97 Nous aurions donc pu sélectionner également d’autres exemples de types de données, mais nous estimons que 

les informations recueillies ici sont représentatives pour les groupes choisis.

148 SYNTHESE 

abordé. En tout, 18 entretiens avec une, deux ou trois personnes ont été menés. 

Chacun de ces entretiens a duré au minimum deux heures, mais la plupart du temps 

trois heures ont été consacrées à la discussion ; 

• lecture de textes législatifs, de publications ou autres documentations directement 

reliées à la thématique, de pages Internet concernant le domaine, parfois de 

documents internes mis à disposition par les personnes interviewées pour une 

meilleure compréhension du sujet. Il est à signaler qu’il n’existe que très peu de 

textes écrits décrivant les processus de production, de traitement, de gestion, 

d’exploitation, de conservation et, enfin, d’archivage des données spécifiques aux 

domaines étudiés ; 

• rédaction des différents chapitres sur la base des informations recueillies. Nous nous 

trouvons dans une période de grands et rapides changements : parfois, des 

changements significatifs ont eu lieu entre la date de l’entretien et le moment de 

rédaction du chapitre. Les informations contenues dans les textes de cette étude 

correspondent dans la plupart des cas à l’état des choses au moment de la validation 

des chapitres [Etat en…] ; 

• validation du chapitre de la part des personnes interviewées. Cette étape a demandé 

un important investissement de la part des collaborateurs·trices contacté·es, elle a 

parfois été faite en plusieurs étapes afin de disposer d’un texte de bonne qualité. 

Dans plusieurs cas la relecture du chapitre a été faite également par des membres de 

la direction des institutions concernées, qui ont ainsi été sensibilisés à leur tour à la 

thématique qui nous occupe. 

Les chapitres sont tous structurés de la même manière et contiennent, sur certains points, 

des redondances. Ceci a été fait d’une part pour que les personnes interviewées puissent 

comprendre la logique du texte concernant leur domaine sans devoir se référer aux parties 

introductives de ce rapport et d’autre part pour conserver une approche aussi systématique que 

possible et favoriser ainsi la comparabilité des chapitres. Chaque chapitre est donc 

indépendant et peut être lu, utilisé et valorisé individuellement. Les descriptions denses en 

informations qui caractérisent chaque première partie de chapitre (Présentation des données) 

ont été rédigées ainsi pour pouvoir disposer de suffisamment de matériau d’analyse jusqu’à la 

fin du mandat, et pouvoir ainsi, au besoin, renforcer et compléter ultérieurement les 

deuxièmes parties de chapitre (Etude du processus de mémorisation) et les conclusions 

générales au fur et à mesure que les connaissances liées à cette recherche s’enrichissent. 

Ce chapitre 5 (Synthèse) constitue un résumé des informations empiriques recueillies, ce 

qui permettra de visualiser les éléments fondamentaux et de les intégrer au chapitre 6 

(Analyse du matériel empirique). 

5.1 Synthèse des paragraphes de présentation des données 

Dans cette étude nous avons distingué les données en quatre groupes : celles de nature 

essentiellement descriptive, comme les données météorologiques et climatologiques, les 

données statistiques et les données d’observation de l’état chimique du sol ; les données 

juridiques de nature spatiale, comme celles de la mensuration officielle et celles du registre 

foncier, et les données juridiques personnelles, comme les données de l’état civil, celles du 

casier judiciaire et celles de l’AVS ; enfin, les données financières comme celles de la TVA. 

Cette synthèse sera organisée en respectant ces subdivisions.

SYNTHESE 149 

5.1.1 Choix des données à étudier 

Les sous-chapitres intitulés Choix des données à étudier avaient essentiellement pour but 

de justifier le choix des types de données étudiées parmi tant d’autres produites par d’autres 

acteurs (par exemple, les données de l’AVS parmi celles des autres assurances sociales), de 

justifier le choix des données étudiées en relation avec les autres données produites ou gérées 

par le(s) même(s) opérateur(s) (par exemple, les données d’observation de l’état chimique du 

sol plutôt que les données d’observation de l’état physique du sol) et d’en montrer la valeur et 

l’utilisation. De manière générale, les caractéristiques qui distinguent ces groupes de données 

sont les suivantes : 

• données descriptives : 

- elles se caractérisent par le fait que leur utilisation (exploitation de 

l’information) peut être immédiate (sauf peut-être pour les données 

d’observation du sol) ou s’étaler sur de très longues périodes de temps 

(évaluation des changements) ; 

- il s’agit d’informations extrêmement importantes du point de vue économique, 

social, politique et scientifique ; leur valeur historique augmente au fil du 

temps qui passe ; 

- une mise à disposition large est fondamentale pour le fonctionnement présent 

et futur du pays (utilité universelle, périmètre d’impact très large) ; 

- elles ont pour but la prévisibilité ; 

- elles sont très nombreuses et contiennent une très grande quantité 

d’informations ; 

- elles découlent de domaines régis par les sciences dures et sont gérées depuis 

longtemps au moyen de l’informatique ; pour cette raison, elles constituent un 

champ d’étude qui peut donner lieu à des éléments précurseurs si appliqués à 

d’autres domaines ; 

• données juridiques spatiales : 

- elles se caractérisent par une utilisation qui peut avoir lieu à tout moment ; 

- il s’agit d’informations extrêmement importantes surtout du point de vue 

économique et politique ; leur valeur historique est également très élevée ; 

- leur mise à disposition poursuit des buts en relation au domaine concerné ; 

elles sont exploitées par de nombreuses politiques publiques en relation au 

territoire ; 

- elles ont pour but la maîtrise spatiale du territoire et la garantie de la propriété 

et des droits réels ; 

- elles sont nombreuses ; 

- elles sont produites par un nombre très important d’acteurs se situant sur tous 

les échelons administratifs et dans le secteur privé ; pour cette raison, elles 

représentent très bien la nature fédéraliste de la démocratie helvétique ; 

• données juridiques personnelles : 

- elles se caractérisent toutes par une gestion au moyen de registres ; leur 

utilisation peut avoir lieu à tout moment ;

150 SYNTHESE 

- il s’agit d’informations possédant une valeur sociale et personnelle, leur intérêt 

économique et politique est par contre limité ; 

- étant des données personnelles, leur accès est strictement régulé et limité aux 

personnes ou instances directement concernées ; 

- elles ont pour but la gestion de faits (événements civils, condamnations, 

interruption de la vie professionnellement active) rythmant la vie personnelle 

des individus ; 

- leur contenu est bien déterminé et relativement limité ; 

- elles sont produites et gérées par un nombre limité d’acteurs ; 

- leur mémorisation (ou leur oubli, dans le cas des données du casier judiciaire) 

est fondamentale à titre privé (individus), mais également pour le bon 

fonctionnement d’un très grand nombre de politiques publiques ; 

• données financières : 

- elles sont centralisées, traitées, gérées, exploitées et sauvegardées par un acteur 

unique, leur utilisation est immédiate ; 

- elles représentent un intérêt purement économique et juridique ; 

- étant des données personnelles sensibles, leur accès est strictement régulé et 

limité aux instances directement concernées ; 

- elles ont uniquement pour but la gestion de la TVA ; 

- leur contenu est bien déterminé et très limité. 

5.1.2 Contenu 

Les sous-chapitres consacrés au Contenu avaient pour objectif de décrire dans le détail les 

informations substantielles contenues par les différents types de données en fonction de leur 

utilisation, de mettre en évidence leurs caractéristiques spécifiques, de suivre le ou les 

parcours que chacun d’entre eux suit tout au long de son existence. 


- elles sont produites à partir d’un réseau (appareils de mesure, acteurs, stations 

de prélèvement) ; 

- leur contenu substantiel peut être modifié selon les besoins ; 

- elles sont le résultat de processus de traitement (agrégations, analyses, 

évaluations, etc.) sur la base de relevés (prélevés grâce au réseau) et doivent 

impérativement être associées aux métadonnées (contextuelles, procédurales, 

spatiales, etc.) ; 

- les processus de traitement s’effectuent par couches successives ; selon l’étape 

à laquelle se situent les données, leur valeur n’est pas la même (degré de 

traitement élevé ou réduit) ; 


- elles sont produites par différents acteurs mais leur contenu substantiel est 

précisément défini et ne peut varier ;

SYNTHESE 151 

- elles sont constituées de couches d’informations indépendantes traitées et de 

différentes catégories d’informations ; 


- leur gestion se base sur l’existence d’un numéro ou d’un code de référence ; 

- leur contenu substantiel est précisément défini et ne peut varier ; 

- elles sont constituées d’un nombre restreint de couches d’informations 

indépendantes traitées (référence, données personnelles, événement / décision / 

procédure, données du système) ; 


- leur gestion se base sur l’existence d’un numéro ou d’un code de référence ; 

- leur contenu substantiel est précisément défini et ne peut varier ; 

- elles sont constituées d’un nombre restreint d’informations (données 

personnelles, données fiscales, procédure, données du système). 

Nous constatons ainsi que presque toutes les données sont constituées par couches 

superposées plus ou moins complexes selon le type de données en question, mais que le degré 

de traitement de ces couches peut varier (données en cours de traitement, données déjà 

traitées). Les données dont l’architecture est la plus complexe sont les données descriptives et 

les données juridiques spatiales. Ces structurations par couches, qui évoluent dans certains cas 

à des rythmes différents, rendent plus compliqués les processus de mémorisation. L’état actif 

(données exploitées par la politique publique concernée) ou passif (données historiques) dans 

lequel les données se trouvent devient plus difficile à détecter, celles-ci étant de plus en plus 

conservées dans de mêmes « paniers » (bases de données, de plus en plus souvent 

relationnelles). 

5.1.3 Supports 

Les sous-chapitres consacrés aux Supports ont permis de distinguer le contenu et le 

contenant afin d’observer sur quels supports les données sont globalement gérées et de mettre 

en évidence les changements actuellement en cours : 


- des différents groupes de données étudiés, les données descriptives sont celles 

qui – tout au long des différents processus de gestion – possèdent globalement 

le plus haut degré d’informatisation, en particulier dans les domaines 

scientifiques ; ceci est essentiellement dû au fait que ce type de données est 

majoritairement produit sur support informatique (relevés faits au moyen 

d’appareils de mesure). Les données qui ne sont pas produites directement sur 

support informatique mais qui passent d’abord sur support papier (une grande 

partie des données statistiques), sont numérisées dans un deuxième temps ; 

- la numérisation des données historiques (c’est-à-dire celle dont l’exploitation 

directe est conclue) pose problème dans le sens qu’elle ne peut pas être réalisée 

de manière complète (à cause du financement et du temps nécessaires, trop 

élevés pour des données qui ne seront plus utilisées par l’acteur concerné, mais 

aussi à cause du fait que souvent les métadonnées sont insuffisantes) ; il 

s’avère donc indispensable de déterminer des critères précis pour pouvoir 

réaliser une sélection des données à numériser ;

152 SYNTHESE 

- les données – qu’elles soient produites et traitées essentiellement par un seul 

acteur (données météorologiques et climatologiques) ou par plusieurs (données 

statistiques, données de l’observation de l’état chimique du sol) – sont 

généralement gérées sur différentes banques de données et ensuite centralisées 

dans des systèmes informatiques dont l’architecture est créée sur mesure et qui 

respecte leurs caractéristiques ; 

- les données se situant à la fin des différents processus de traitement sont toutes 

de nature informatique et sont stockées sur des serveurs internes (acteurs 

possédant une certaine autonomie vis-à-vis de la Confédération, 2 ème cercle de 

l’administration) ou sur des serveurs externes gérés par l’office chargé de 

l’informatique (acteurs appartenant au 1 er cercle) ; la perpétuité des données est 

assurée par des sauvegardes, des migrations et des copies (par exemple sur 

DVD) ; 

- l’accroissement de la masse de données à stocker est directement en relation 

avec le domaine concerné en fonction de l’évolution des connaissances, de 

l’augmentation de la précision et du nombre des relevés, du bassin ou 

périmètre étudié (constant, plus grand), de l’appareillage utilisé. 


- le degré d’informatisation des données juridiques spatiales varie beaucoup d’un 

canton à l’autre et des couches ou catégories d’informations dont il s’agit, 

puisque celles-ci comprennent également des plans graphiques et des 

documents juridiques validés par une signature ; 

- le but visé après avoir atteint une bonne informatisation des données au niveau 

des différents acteurs cantonaux (gestion des données au moyen de banques de 

données, standardisation, signature électronique, etc.) est la centralisation de 

l’information par la création d’un réseau (informatique) au niveau national ; 

- l’accroissement de ces données est limité, notamment pour les données de la 

mensuration officielle (il s’agit de faire essentiellement des mises à jour) ; 


- les données juridiques personnelles étant essentiellement gérées au moyen de 

registres, leur passage du papier à l’informatique ne s’est pas fait au fil des 

années comme dans le cas des autres groupes de données (évolution), mais 

suite à une décision politique (« révolution ») ; dans le cas des données de 

l’état civil, qui ont un cycle de vie extrêmement long, l’utilisation des moyens 

informatiques va néanmoins de pair avec les traditionnels registres papier ; 

- le passage à une gestion informatisée correspond ici également à une 

centralisation (création d’une banque de données centrale ou d’un réseau) ; 

- la gestion des serveurs se fait par l’office chargé de l’informatique, qui 

s’occupe également de la sauvegarde des données à plus long terme 

(sauvegardes informatiques, migrations, copies sur d’autres supports) ; 

- l’accroissement de ces données est difficilement prévisible mais est 

relativement régulier (pas d’accroissement exponentiel).

SYNTHESE 153 


- les données financières sont entièrement gérées et traitées de manière 

informatique ; les données et documents électroniques constituent une copie 

des documents en papier ; 

- les données sont centralisées ; 

- la gestion des serveurs se fait par l’office chargé de l’informatique, qui 

s’occupe également de la sauvegarde des données à plus long terme 

(sauvegardes informatiques, migrations, copies sur d’autres supports) ; 

- l’accroissement des données est régulier. 

Dans tous les domaines couverts par l’étude, des grands changements sont en cours, 

caractérisés par un passage des supports papiers aux supports informatiques. La tendance va 

vers une centralisation et une mise en réseau des données à l’intérieur d’un même système, 

mais aussi entre différents systèmes thématiquement reliés. Dans plusieurs domaines, ceci 

signifie que la structuration des processus de mémorisation des données prend une nouvelle 

forme qui est typiquement informatique et qui permet de les mettre en relation autrement que 

sur le papier. Cette tendance est nouvelle, auparavant on gérait plutôt les informations sur 

support informatique en utilisant encore une logique « papier ». 

5.1.4 Organe compétent 

Les sous-chapitres intitulés Organe compétent avaient pour objectif de donner des 

informations concernant l’organisme utilisé comme porte d’entrée pour l’étude de chaque 

type de donnée. Les données étant la plupart du temps le résultat du travail de différents 

acteurs, il a fallu en effet en choisir un pour pouvoir réaliser l’étude. Les acteurs choisis sont 

ceux qui jouent le plus important rôle au long du processus de production, traitement, gestion, 

exploitation et conservation des données. Il peut s’agir d’un organe de surveillance ou de 

haute surveillance, d’un organe d’exécution ou du principal producteur d’un type déterminé 

de données ; ces différentes fonctions ont ainsi été regroupées sous la dénomination « Organe 

compétent ». Concrètement, le choix des institutions s’est fait grâce à des entretiens 

téléphoniques préalables et, parfois, après avoir réalisé un entretien préliminaire. 

A l’intérieur des organes sélectionnés il a parfois été difficile de trouver des personnes 

aptes à décrire tout le processus de mémorisation des données, de leur production jusqu’à leur 

archivage, car les compétences sont la plupart du temps réparties sur différentes institutions 

(dissociation des rôles du régulateur et de l’opérateur). La priorité a été attribuée au contenu 

substantiel des données et à la description des différents processus. Pour un développement 

plus approfondi des aspects techniques de la conservation des données électroniques il serait 

nécessaire de réaliser d’autres entretiens au sein des organes informatiques responsables. 

De manière générale, les points qui méritent d’être mis en évidence sont les suivants : 


- l’importance et l’utilisation des données descriptives ne se limitent pas aux 

institutions compétentes en la matière en Suisse ; les collaborations et la 

présence de ces institutions dans des organes spécialisés au niveau européen ou 

mondial est essentiel, notamment car elles permettent de développer des 

standards tout le long du processus de mémorisation et de favoriser les 

échanges et les comparaisons ;

154 SYNTHESE 

- les collaborations avec d’autres acteurs publics sont nécessaires pour le bon 

fonctionnement d’une longue série de politiques publiques basées sur ces 

données ; 


- la mise en réseau des données tend à déplacer des compétences de régulation 

des cantons vers la Confédération (organes de haute surveillance) et de les 

dissocier ainsi du rôle des opérateurs ; 

- les organes de compétence profitent des changements en cours pour réfléchir à 

la question de la valeur des données et aux sélections possibles et, par 

conséquent, également aux méthodes de conservation et d’archivage ; 


fonctionnement d’une série de politiques publiques concernant le territoire et la 

propriété basées sur les données en question ; 


- la mise en réseau des données tend à déplacer des compétences de régulations 

concernant le processus de mémorisation des cantons vers la Confédération 

(organes de haute surveillance) et de les dissocier ainsi du rôle des opérateurs ; 


fonctionnement d’une série de politiques publiques basées sur les données en 

question ; 


- l’exemple des données de la TVA est intéressant car elles sont gérées par un 

seul et même acteur tout au long du processus et, en plus de 10 ans d’existence, 

peu de changements institutionnels sont survenus ; il existe par conséquent une 

bonne continuité dans le processus de mémorisation des données. 

Ainsi, dans la plupart des cas, nous constatons qu’il existe une tendance à la dissociation 

des rôles de régulation dans les différentes étapes de mémorisation et, d’autre part, une 

augmentation des groupes d’opérateurs directement concernés (production, traitement, 

utilisation ou exploitations des données, sauvegarde). Nous avons également constaté que la 

mise sur pieds de nouveaux systèmes de gestion ou de centralisation des données (à l’intérieur 

ou à l’extérieur de l’institution) correspond à un moment privilégié pour réfléchir à la 

question de la valeur des données et aux sélections possibles et, par conséquent, également 

aux méthodes de conservation et archivage. 

5.1.5 Bases légales 

Les sous-chapitres Bases légales avaient pour but de mettre en évidence le cadre législatif 

dans lequel la production, le traitement, la mise à disposition, la protection et, surtout, la 

sauvegarde des différents types de données s’inscrit. Les lois et ordonnances citées dans ces 

sous-chapitres constituent les principales bases légales et sont celles qui ont été 

prioritairement citées pendant les entretiens ; d’autres bases légales contiennent néanmoins 

des articles qui se réfèrent aux domaines considérés ou qui peuvent avoir un impact sur ceuxci. 

Les aspects que nous désirons mettre en relief ici concernent les questions liées à la 

conservation et à l’archivage des données :

SYNTHESE 155 


- la compétence en matière d’archivage est dans les mains de la Confédération ; 

les données descriptives sont donc elles aussi soumises à la LAr ; 

- une distinction est faite entre la conservation à long terme des données 

(garantie de pérennité) et leur archivage : la pérennité informatique des 

données est garantie par les bases légales qui fondent les activités du domaine 

concerné ou par des conventions internes ; concernant l’archivage, 

l’application de la LAr est difficile pour ce groupe particulier de données, car 

leur exploitation est continuelle et ne se conclut pour ainsi dire jamais ; des 

réflexions pour trouver des solutions durables à ce problème sont en cours 

(entre les opérateurs du secteur et les Archives fédérales) ; 

- une uniformisation avec la législation européenne est nécessaire ; 


- actuellement, la compétence en termes d’archivage des données juridiques 

spatiales est attribuée aux cantons ; la connaissance de la mise en œuvre 

effective de l’archivage par les cantons est lacunaire au niveau fédéral ; 

- une distinction est faite entre l’entretien des données (vérification de leur 

actualité), la conservation des données (garantie de la perpétuité des données 

vivantes et ayant une relevance juridique) et l’archivage proprement dit des 

données qui ne sont plus actuelles ; 

- la tendance des changements en cours ou futurs (centralisation) est d’attribuer 

la compétence de l’archivage des données à la Confédération pour qu’une 

historisation soit réalisée ; 


- la conservation et l’archivage des types de données regroupés ici présentent des 

caractéristiques propres, dans le sens que la durée du cycle de vie de ces 

données est différent d’un cas à l’autre (extrêmement long pour les données de 

l’état civil et, à l’opposé, aussi court que possible pour les données du casier 

judiciaire) ; 

- les compétences pour la pérennité et l’archivage des données de l’état civil se 

fait selon le support utilisé ; pour les données sur papier la compétence est 

cantonale, pour les données sur INFOSTAR elle est fédérale : pour ces données 

la LAr n’a pas encore été appliquée, des réflexions sur comment s’y prendre 

sont en cours ; 

- alors que les données du casier judiciaire ne sont pas archivées, les données de 

l’AVS sont elles aussi soumises à la LAr ; 


- la compétence en matière de conservation et d’archivage des données est 

fédérale ; 

- s’agissant de données qui sont exploitées durant une courte période de temps et 

dont la gestion se fait à la fois sur papier (originaux) et sur supports 

informatiques (copies), la perpétuité des données est garantie et l’archivage est 

effectué dans les règles de l’art.

156 SYNTHESE 

Les bases légales qu’il faut prendre en considération pour étudier tout le processus de 

mémorisation sont nombreuses : nous avons observé qu’il peut déjà exister un décalage entre 

les obligations légales et leur mise en œuvre effective ou, du moins, la connaissance de leur 

mise en œuvre par les acteurs directement concernés, notamment pour ce qui concerne 

l’archivage des données (qui souvent n’est pas considéré comme une priorité). 

De plus, le nombre de bases légales à prendre en considération suite à l’utilisation des 

outils informatiques a tendance à augmenter. Des nouvelles ordonnances – qui deviennent 

déterminantes pour les questions liées aux processus de gestion des données – ont fait leur 

apparition au cours des dernières années : il s’agit en particulier de l’Ordonnance concernant 

les données et les informations transmises par voie électronique (OelDI) du 30 janvier 2002 

(RS 641.201.1) et de l’Ordonnance sur l’informatique et la télécommunication dans 

l’administration fédérale (OIAF) du 26 septembre 2003 (RS 172.010.58) 98 . 

En outre, différents changements qui risquent d’avoir un impact sur l’ensemble des 

processus de mémorisation sont en cours. On pense notamment à la mise en œuvre de la Loi 

fédérale sur le principe de la transparence dans l’administration (Loi sur la transparence, 

LTrans) du 17 décembre 2004 (RS152.3), qui pourrait avoir comme effet la création d’un 

processus de mémorisation parallèle, ainsi qu’à la Loi fédérale sur l’harmonisation des 

registres des habitants et d’autres registres officiels de personnes (Loi sur l’harmonisation 

des registres, LHR) du 23 juin 2006 (RS431.02), qui pourrait modifier les choix des données à 

mémoriser. 

5.1.6 Coûts 

Comme nous l’avions prévu, il n’a pas été possible d’obtenir des chiffres permettant 

d’estimer la valeur des données et les coûts de leur mémorisation. Ceci aurait en effet 

demandé aux personnes interviewées un travail de recherche et de calcul allant bien au delà de 

leurs disponibilités en termes de temps. Dans les différents chapitres, nous avons par 

conséquent essayé de mettre en relief la valeur économique du domaine que les données 

couvrent. Nous estimons en effet que la valeur de ces données est en relation avec celle-ci. 

5.2 Synthèse des paragraphes d’étude du processus de mémorisation 

Nous avons pris l’option de faire une synthèse des paragraphes d’étude du processus de 

mémorisation sous forme d’un tableau, sans regrouper les neuf types de données dans les 

groupes énoncés. Ceci nous permet d’avoir un aperçu global des éléments principaux des 

quatre étapes du processus de mémorisation et de mieux pouvoir en apprécier les similitudes 

et les différences. 

Type de 

donnée 

Tab. 5.2.1: Tableau comparatif des éléments qui caractérisent les quatre étapes du processus de 

mémorisation selon le domaine étudié. 

Météor. et 

climat. 

Processus de mémorisation 

Mémorisabilité Dignité à la 

mémorisation 

• Possible pour toutes 

les données qui 

peuvent être 

réutilisées 

• uniquement sous 

• Aucune sélection 

• critère: réutilisation 

• absence de 

directives internes 

• une éventuelle 

Mémorisation réelle Accessibilité 

• Uniquement sous 

forme informatique 

• dépendance des 

moyens financiers à 

disposition et de 

• Ne sont pas 

publiques 

• soumises à 

émoluments en 

fonction du type de 

98 Cette ordonnance a remplacé l’ancienne Ordonnance concernant la protection des applications et des 

systèmes informatiques dans l’administration fédérale du 10 juin 1991 (RS 313.0).

SYNTHESE 157 


donnée 

Processus de mémorisation 

Mémorisabilité Dignité à la 

mémorisation 


• pas de limitations 

techniques mais les 

ressources 

financières doivent 

être garanties 

• comprend les 

données produites 

par d’autres acteurs 

Statistiques • possible pour toutes 

les données 

produites par les 

acteurs de la 

statistique 

(production interne 

et externe) 

• de plus en plus 

informatisée 

(informatisation des 

processus); données 

introduites dans 

CODAM 

• suivant des 

standards, des 

processus 

comparables, une 

gestion centralisée 

ou coordonnée 

• pas de limitations 

techniques, mais les 

limitations 

financières doivent 

Observ. du 

sol 

être observées 

• possible pour toutes 

les données 

produites (papier ou 

support 

informatique) et 

pour les échantillons 

• domaine qui 

requiert la 

mémorisation d’une 

grande masse 

d’informations pour 

aboutir à des 

résultats 

scientifiquement 

valables 

• lien entre le degré 

de précision désiré 

et la quantité 

d’informations à 

mémoriser 

sélection requiert 

des compétences 

substantielles et 

scientifiques 

approfondies 

spécifiques au 

domaine 

• association 

indispensable des 

relevés aux données 

contextuelles 

• correspondra à 

l’introduction dans 

CODAM 

• très peu de 

sélection, réflexions 

en cours 

• priorité des 

métadonnées, 

ensuite 

macrodonnées, 

ensuite 

microdonnées 

• données évolutives 

ponctuelles des 

anciennes enquêtes 

mémorisées dans un 

2 ème temps 

• critères: utilité, 

reconstitution et 

priorité 

• pas de régulation 

formelle mais 

analyse sur mesure 

• tout ce qui permet 

de reconstituer les 

processus 

d’évaluation de la 

présence de 

polluants dans les 

sols: données 

analytiques, 

métadonnées 

stationnelles et de 

procédure, 

échantillons 

• critère: traçabilité 

• les cahiers des 

laboratoires restent 

à l’extérieur du 

processus 

• projet NABODAT 

exclura les 

métadonnées de 

procédure 

Mémorisation réelle Accessibilité 

l’évolution des 

marchés 

• réflexions en cours, 

augmentation de la 

production de 

données 

• compétence fédérale 

• archivage réalisé de 

manière 

décentralisée à 

l’intérieur de 

l’office, réflexions 

en cours 

• existence de deux 


mémorisations 

parallèles (CODAM 

vs univers papier et 

banques de données 

décentralisées) 





marchés 


• données toujours 

actives 

• projets de mise en 

réseau 



disposition 

• dissociation de 

l’opérateur et du 

régulateur pose 

problème 

(impositions) 

donnée et du degré 

de traitement 

• diffusion très large, 

différents groupes 


• accès direct aux 

banques de données 

pour certains 

groupes 

• informations 

publiées accessibles 

à tous, 

élargissement du 

spectre de 

communication par 

les nouvelles 

technologies 

• différents groupes 


suivant le degré de 

traitement: 

distinction entre 

Beobachter, 

Benutzer et 

Bearbeiter 

• publications 

virtuelles en 

augmentation, mise 

à dispositions de 

petites banques de 

données 

thématiques 

• protection des 

données 

personnelles 

(problème de 

l’appariement des 

résultats) 

• données qui ne sont 

pas publiques, mises 

à disposition de la 

recherche 

• résultats des 

analyses publiés 

• tendance vers un 

élargissement de 

l’accessibilité

158 SYNTHESE 

Mensur. 

officielle 

Registre 

foncier 

• possible pour toutes 

les données 

produites, pour 

autant qu’elles 

soient homogènes 

• bien informatisée et 

passage à une mise 

en réseau 

• complémentarité des 

bases graphiques et 

informations 

textuelles 

indispensable 

• toutes les données 

contenues dans les 

différents éléments 

du registre 

• informatisation du 

RF très variable 

d’un canton à 

l’autre, tendance à 

une mise en réseau 

• différents supports 

qui doivent être mis 

en relation entre eux 

et avec les biens 

immeubles 

concernés 

Etat civil • toutes les données 


anciens registres 

(papier) et dans 

INFOSTAR 

Casier 

judiciaire 


contenues dans 

VOSTRA 



• seulement le produit 

final, les données de 

la mensuration 

officielle: jeu de 

données, 

métadonnées, plans 

graphiques 

• distinction entre 

données figées et 

interactives 

• seulement l’état le 

plus actuel des 

données 

• critère: valeur 

juridique, toutes les 

informations qui 

sont requises pour 

qu’une inscription 

soit valable 

• données historiques 

exclues; projet 

d’historisation 

• tout 


juridique, toutes les 

informations ou 

documents qui sont 

requis pour qu’une 

inscription soit 

valable 


aussi 

• tout 

• critère: toutes les 

informations qui 

sont requises pour 

qu’une inscription 

soit valable 

• données ressaisies 

selon le temps et les 

moyens financiers 

disponibles et les 

besoins 

d’inscription 


aussi 


personnelles 

sensibles et profils 

de personnalité qui 

permettent aux 

autorités et acteurs 

concernés d’être au 

courant des 

procédés en cours 


juridique et pénale 

• seulement les 

données actuelles 

• compétence 

cantonale et fédérale 

• nécessité d’étudier 

les processus 

d’archivage au 

niveau cantonal 

• nécessité d’une 

plateforme de 

communication 

(INTERLIS) et 

d’une interface 

(IMO) 

• évolution 

indépendante des 

différentes couches 

d’information 

• compétence 

cantonale 

• nécessité d’étudier 

les processus 

d’archivage au 


• système 

centralisateur en 

projet (eGRIS) 






marchés 

• dépendance d’un 

régulateur externe 

(informatique) 

• données vivantes: 

solutions concrètes 

d’archivage à longue 

échéance encore à 

déterminer 


• conservation pour 

une durée limitée de 

temps; pas 

d’archivage 

• large et soumise à 

émolument 

• reproduction 

soumise à 

autorisation 

• augmentation des 

clients de la MO 

(acheteurs des 

produits) 

• accessibilité 

facilitée par les 

moyens 

informatiques 

• restreinte 

• régulation stricte des 

droits d’accès 


demande de 

consultation sans 

avoir un intérêt à 

justifier et avec une 

justification 

d’intérêt (protection 


personnelles) 

• publication de 

certaines 

informations 


données 

personnelles 




divulgation d’office 

et divulgation sur 

demande 

• rationalisation de 

l’accès sans 

élargissement 


données 

personnelles 

sensibles 



• deux groupes 

d’acteurs: les 

particuliers 

directement 

concernés et les 

autorités 

compétentes

SYNTHESE 159 

AVS • toutes les données 


deux registres 



• utilité concrète du 

numéro d’assuré 

TVA • toutes les données et 

les informations que 

les contribuables 

assujettis doivent 

fournir 

• sur papier et sous 


en même temps 

• utilité concrète du 

numéro d’assujetti 

• élimination des 

inscriptions une fois 

qu’elles ne sont plus 

actuelles 

• numéro AVS et 

toutes les données 

qui permettent de 

faire le lien entre 

l’assuré et les 

différentes caisses 

de compensation 

• critère: utilisation 

directe 

• pas de distinction 

entre données 

historiques, passives 

ou vivantes 

• tout 

• critère: toutes les 

données dont la DP 

TVA a besoin pour 

réaliser son mandat 

(ordonnance) 






marchés 


et des contribuables 

assujettis euxmêmes 

• conservation 

informatique des 

données vivantes et 

archivage pour 

toutes les données 

• rationalisation de 

l’accès sans 

élargissement 


données 

personnelles 



• seulement un 

nombre restreint 

d’organes 


données 

personnelles 

sensibles 

• régulation stricte 

des droits d’accès 

• seulement un 

nombre restreint 

d’acteurs, même à 

l’intérieur de 

l’institution 

La lecture de ce tableau nous permet de constater que, en dépit du fait que les exemples 

de types de données étudiés appartiennent tous à la Confédération et ont une importance 

nationale, les processus de mémorisation des données (processus toujours compris comme 

regroupant les étapes qui vont de la production des données jusqu’à leur éventuel archivage) 

varient considérablement d’un domaine à l’autre, puisque chacun d’entre eux présente des 

caractéristiques particulières et s’est historiquement et institutionnellement mis en place selon 

un parcours qui lui est propre. 

Comme nous le verrons dans le chapitre 6, consacré à l’analyse des données rassemblées 

et synthétisées, ces variations dans les processus de mémorisation sont en relation au nombre 

plus ou moins grand d’acteurs et de politiques publiques externes au domaine et tout de même 

impliquées dans l’une ou l’autre étape des processus de mémorisation. Les régulations 

nécessaires à un domaine ou à un autre peuvent donc présenter des similitudes ou des 

différences. 

5.3 Synthèse des commentaires 

Chacun des neuf chapitres développés dans cette étude se concluaient sur des 

Commentaires, qui avaient pour but de souligner les aspects saillants d’un type de donnée par 

rapport à un autre. En particulier, ces commentaires soulignaient l’importance des données 

dans une vision patrimoniale globale (réflexions en rapport avec la politique de la mémoire), 

les changements en cours et les mesures prises en conséquences, les caractéristiques 

principales des méthodes de gestion actuellement en place et, enfin, la ressource qui est 

actuellement centrale dans les réflexions de l’Organe compétent ou qui paraît fondamentale 

dans la gestion actuelle des données. Le tableau ci-dessous résume tous ces points. 

Tab. 5.3.1: Tableau comparatif des éléments qui caractérisent les quatre étapes du processus de 

mémorisation selon le domaine étudié.

160 SYNTHESE 


donnée 

Météor. et 

climat. 

Commentaires 

Importance Changements Situation actuelle Ressource 

fondamentale 

• Analyses 

climatologiques à 

long terme, 

vérifications 

• importance 

économique 

régionale et 

nationale très 

accentuée, 

importance nationale 

et internationale 

pour la recherche 

• lien entre l’évolution 

technologique 

(appareils) et la 

conservation des 

données 

Statistiques • analyses 

transversales 

• très large palette 



politique, sociale, 

historique régionale, 

nationale et 

internationale 

Observ. du 

sol 

Mensur. 

officielle 

Registre 

foncier 

• analyses 

scientifiques et 

décisions politiques 


scientifique et 

politique, nationale 

et internationale 

• relation directe entre 


production des 

données et 

conservation 

• exigences très 

élevées pour une 

mémorisation 

scientifiquement 

valable 

• mensuration exacte 

du territoire 

• importance juridique 

et patrimoniale, 

régionale et 

nationale 

• relation entre 

données descriptives 

et territoire physique 

• mémorisation de la 

propriété de biens 

immeubles 

• Agrandissement de 

la masse de données 

trop rapide 

• recherche de critères 

de sélection qui 

permettent de 

conserver tout ce 

qui ne peut pas être 

reconstitué à 

posteriori 

• passage à une 

automatisation des 

processus de gestion 

• réflexions sur les 


mémorisation 

• distinction difficile 

entre données 

historiques et 

données encore 

exploitées 


grandissante des 

métadonnées 

• possibilités 

d’appareillage en 

augmentation 

• rupture de stocks 

des échantillons 

anciens 

• augmentation des 

producteurs et, en 

général, des acteurs 

concernés 

• questions de 

sauvegarde à 

clarifier 

• mise en réseau en 

cours 

• nécessité d’une 

historisation des 

données 

• informatisation des 

RF en cours 

• Système bien en 

place ; centralisation 

interne 

• système récent et 

encore en évolution 

(CODAM), 

centralisation 

interne et externe 

• projet 

(NABODAT), 

centralisation 

externe 

• système en place 

(IMO et INTERLIS) 

en évolution : mise 

en réseau interne 

(échelons 

administratifs) et 

externe (MO vs RF 

et autres systèmes 

liés au territoire) 

• interface en place 

(Petite interface) et 

projet (eGRIS) de 

• « Raison » 

• « langage » 

• « espace public » 

prend du ressort 



• « raison » 

• « espace public » 

prend du ressort 

• « langage »

SYNTHESE 161 


donnée 

Commentaires 

Importance Changements Situation actuelle Ressource 

fondamentale 

• importance régionale 

et nationale, 

juridique et 

patrimoniale 

• relation entre 

données, documents 

et territoire 

Etat civil • mémorisation de 


• très haute 

importance 

politique, juridique, 

patrimoniale, etc. 

• cycle de vie 

extrêmement long 

Casier 

judiciaire 


• mémorisation des 

condamnations et 

leur exécution pour 

une période 

déterminée 


juridique et pénale 

• effacement de 

mémoire 

AVS • mémorisation et 

centralisation des 

assurés et des rentes 


économique 

• rassemblement des 

différents éléments 

d’un même puzzle 

TVA • mémorisation des 

contribuables et des 

informations 

financières 

concernant leurs 

activités 

commerciales 


économique et 

juridique 

• mémorisation 

facilitée par les 

systèmes de gestion 

en place 

• cycle de vie des 

données 

relativement court 

• mise en réseau des 

données terminées 

• nouvelle 

dépendance des 

organes 

informatiques 

• mise en réseau des 

données terminée 

• nouvelle 


organes 

informatiques 

• nouvelle 


organes 

informatiques 

• changement du 

numéro d’assuré 

• ont déjà eu lieu 

• évolution linéaire de 

l’institution et de la 

gestion des données 

• nouvelle 


organes 

informatiques 

• changement du 

numéro d’assujetti 

mise en réseau 

interne (échelons 

administratifs) et 

externe (RF vs MO 

et autres systèmes 

liés au territoire) 


(INFOSTAR), mais 

toujours en 

évolution 

• mise en réseau 

interne, accessibilité 

facilitée 


(VOSTRA) 

• « temps & espace » 


• système en place • « raison » 

• système en place • « langage » et 

« raison » 

La synthèse des commentaires nous permet tout d’abord de mettre en évidence le fait que 

le fonctionnement des politiques publiques sous-jacentes aux domaines que nous avons pris 

en considération s’appuie fortement sur un ensemble de données bien précis et qui en 

constituent pour ainsi dire le fondement. Ces données sont donc primordiales, dans le sens 

qu’elles permettent de réaliser le contenu substantiel de ces politiques publiques. Leur valeur 

patrimoniale ne réside pas dans la richesse et la variété des informations qu’elles contiennent, 

ni du périmètre d’intérêt qu’elles recouvrent (toute la population helvétique ou seulement des 

catégories déterminées), mais dans le fait qu’elles sont indispensables pour le fonctionnement

162 SYNTHESE 

de ces politiques publiques. Leur mémorisation permet en outre de reconstituer a posteriori 

un ensemble d’autres informations qui se construisent sur cette base. 

Il apparaît ensuite que le degré de détail dans lequel la régulation est faite n’est pas en 

relation avec le périmètre d’acteurs susceptibles d’être intéressés aux données aux différents 

stades de traitement de celles-ci, car la régulation plus ou moins poussée dépend d’autres 

facteurs, comme par exemple le nombre d’acteurs impliqués dans le processus de 

mémorisation ou la valeur juridique et économique des données. Le tableau montre encore 

que nous nous situons dans une période de grands changements pour ce qui concerne la 

gestion des données dans presque tous les domaines étudiés. Les acteurs interviewés profitent 

d’ailleurs de ces changements – qui touchent souvent des aspects plus vastes des politiques 

publiques concernées – pour réfléchir de manière plus approfondie aux différentes étapes de 

traitement des données, y compris les questions de conservation et d’archivage. 

Dans le chapitre qui suit nous allons tirer les conséquences de toutes ces constatations 

empiriques d’un point du vue de la régulation.

6 Analyse du matériel empirique 

Au stade actuel de nos recherches pour la mise en place d’une politique de la mémoire, 

l’analyse des données empiriques rassemblées dans les neuf chapitres présentés consiste 

essentiellement dans l’identification des régulations actuellement en place dans les domaines 

étudiés ainsi que de celles (plus ou moins pertinentes, parfois même contradictoires) qu’on 

pourrait encore imaginer. 

6.1 Régulations par processus 

L’étude des exemples choisis nous permet de constater qu’il existe un lien entre la 

linéarité du processus de mémorisation des différents types de données et le nombre d’acteurs 

impliqués dans les diverses étapes au travers desquelles les données transitent long de leur 

existence : plus le nombre d’acteurs impliqués est grand, moins le processus est linéaire. 

La figure ci-dessous (Figure 6.1.1) représente de manière schématique les groupes 

d’acteurs (lignes horizontales), ainsi que les différentes phases au travers desquelles un type 

de données déterminé passe au long de son parcours de vie (petits ronds organisés en 

colonnes). Le schéma indique uniquement le nom de l’organe compétent utilisé pour cette 

étude, ainsi que le niveau administratif où se situent les autres groupes d’acteurs qui 

interagissent dans l’une ou l’autre des phase suivantes : la production (par exemple au moyen 

de relevés ou d’enquêtes), le traitement (par exemple les contrôles de qualité, l’agrégation des 

données, l’insertion dans un système informatique central), l’exploitation (par exemple 

l’utilisation des données à l’interne pour la mise en œuvre d’une politique publique donnée), 

la conservation (par exemple les mesures prises pour la garantie de pérennité informatique 

des données), la diffusion (par exemple, la transmission des données à des acteurs externe, la 

publication des résultats auxquels elles permettent d’aboutir). L’archivage est désigné par des 

traits-tillés dans la même colonne que la diffusion pour désigner le fait que ces phases 

peuvent être parallèles et dans une autre ligne, car il peut être sous la responsabilité du même 

acteur ou, plus souvent, conjointement aux archives du niveau administratif compétent en la 

matière. Les différentes phases n’ont pas forcément lieu à la suite, comme représenté ; il s’agit 

ici d’une simplification. 

Acteur 

Autres 

acteurs au 

niveau fédéral 

ou cantonal 

Modèle hypothétique « linéaire » 

Production Traitement Exploitation Conservation Diffusion 

Archivage 

Fig. 6.1.1 : Représentation schématique des phases au travers desquelles un type de données 

hypothétique transite au cours de son existence, ainsi que des acteurs concernés. 

Dans ce modèle, qui est hypothétique, les phases au travers desquelles les données 

transitent sont sous la responsabilité d’un acteur unique, éventuellement doublé d’un 

deuxième acteur pour l’archivage des données. Ainsi, les régulations nécessaires pour assurer 

le processus de mémorisation des données ne concernent ici que l’action de deux acteurs 

déterminés.

164 ANALYSE DU MATERIEL EMPIRIQUE 

Cette même représentation schématique appliquée aux neuf types de données étudiés 

(Figure 6.1.2) montre que dans la réalité les groupes d’acteurs qui interviennent dans l’une ou 

l’autre phase sont nombreux. La complexification croissante de la programmation et de la 

mise en œuvre des politiques publiques, l’entrée en jeu des nouvelles technologies, les 

exigences de précision et d’exhaustivité de plus en plus élevés ont d’ailleurs pour effet une 

augmentation du nombre d’acteurs directement concernés par une politique publique donnée 

et, en conséquence, une augmentation des besoins de régulation. 

MétéoSuisse 

Autres 

acteurs au 


OFS 

Autres 

acteurs au 


Agroscope 

OFEV / OFAG 

Autres 

acteurs au 


Acteurs privés 

Swisstopo 

Acteurs au 


Acteurs au 

niveau communal 

et privés 

OFRF 

Acteurs au 


Acteurs au 

niveau communal 

et privés 

1. Données météorologiques et climatologiques 

Production 

2. Données statistiques 

Production 

Traitement Exploitation Conservation Diffusion 

Traitement Exploitation 

3. Données d’observation des sols 

Production 

Traitement 

4. Données de la mensuration officielle 

Production Traitement 

5. Données du registre foncier 


Conservation 

Archivage 

Diffusion 

Archivage 

Exploitation Diffusion 

Exploitation 

Exploitation 

Conservation 

Conservation 

Conservation 

Archivage 

Diffusion 

Archivage 

Diffusion 

Archivage 

OFEC 

Autres acteurs au 


Acteurs au 




Acteurs au 

niveau 

communal 

Casier judiciaire 

suisse 



Centrale de 

compensation 

Autres acteurs 

au niveau fédéral 


privés 

AFC 

(Division 

principale 

de la TVA) 


au niveau fédéral 

6. Données de l’état civil 


7. Données du casier judiciaire 

Production 

Traitement Exploitation 

8. Données de l’assurance-vieillesse et survivants 


Exploitation Conservation 

Exploitation 

9. Données de la taxe sur la valeur ajoutée 

Conservation 

Conservation 

Conservation 

Fig. 6.1.2 : Représentation schématique des phases au travers desquelles chacun des neuf types 

de données étudiées transite au cours de son existence, ainsi que des niveaux 

d’acteurs concernés. 

Ces représentations permettent de se rendre compte visuellement du fait que ceux que 

nous avons appelés « organes de compétence » sont en fait constitués des institutions qui 

prennent en charge le plus grand nombre de phases au travers desquelles les données 

transitent : elles ont d’ailleurs été choisies pour réaliser les entretiens, car elles détiennent une 

grande part du savoir sur les aspects substantiel des politiques publiques concernées et sur le 

fonctionnement de l’ensemble du processus. 

Acteurs 

privés 

Production 

Traitement 

Exploitation 

Diffusion 

Archivage 

Diffusion 

Archivage 

Diffusion 

Diffusion 

Diffusion 

Archivage 

Diffusion 

Archivage

ANALYSE DU MATERIEL EMPIRIQUE 165 

Les diverses figures montrent également que la phase de production des données est 

majoritairement dans les mains d’autres acteurs, qui peuvent dans certains cas être des privés 

(acteur institutionnel ou individus). Même dans les cas où les données sont produites par le 

même organe, une partie de la production est externe. La phase du traitement des données se 

situe dans la plupart des cas au niveau du producteur ; ce n’est pas le cas lorsque les phases 

suivantes sont centralisées chez un acteur unique. L’exploitation des données ne se situe pas 

forcément uniquement chez le Datenherr : d’autres acteurs peuvent entrer en jeu, notamment 

dans les politiques publiques mises en réseau au moyen de plateformes informatiques. La 

conservation des données (garantie de perpétuité) requiert dans de nombreux cas 

l’intervention d’acteurs externes spécialisés, en particulier lorsqu’il s’agit de données 

électroniques ; si le producteur des données est un autre acteur, souvent elles sont conservées 

à plusieurs endroits en même temps (doublons), ou alors de manière parcellaire (suivant les 

phases de traitement, chez les différents acteurs concernés). La diffusion est du ressort du 

Datenherr ; lorsque des réseaux sont mis en place, elle peut être faite par d’autres acteurs 

participant à la même politique publique. Enfin, la responsabilité de l’archivage est toujours 

attribuée au Danteherr et à l’instance responsable au niveau fédéral ou cantonal. 

De manière générale, les caractéristiques qui distinguent ces trois groupes de données 

sont les suivantes : 


- le processus de mémorisation qu’elles suivent est composé d’un seul processus 

(ou, si ce n’est pas encore le cas, tend à ce but), dans le sens qu’il a été pensé 

du début (production des données) à la fin (conservation) comme étant un tout ; 

- elles s’appuient très fortement sur les métadonnées ou données contextuelles 

qui les accompagnent, qu’il devient de plus en plus important de sauvegarder ; 

- dans la plupart des cas, elles ont un parcours de vie perpétuel et ne suivent pas 

les processus d’archivage habituels, leur pérennité dans le temps doit donc être 

assurée autrement ; 


- leur mémorisation se fait en passant par plusieurs processus : en particulier, 

leur conservation suit des chemins différents selon qu’elles sont 

- 

informatiquement mises en réseau et centralisées (responsabilité attribuée à la 

Confédération) ou non (responsabilité attribuée aux cantons) ; 

leur conservation dans le temps, qui a une énorme importance économique de 

par le fait qu’elles permettent de donner une représentation et une description 

juridique de la propriété, doit pouvoir s’assurer en dépit des changements de 

processus qui peuvent intervenir sans que leur relation aux biens-fonds et aux 

biens immobiliers se perdent ; 


- les processus de mémorisation qui les caractérisent suivent des chemins 

beaucoup moins compliqués et diversifiés que les deux groupes de données 

précédentes ; leur architecture est donc plus simple ; 

- leur intérêt socio-économique est moins élevé, mais leur gestion est plus 

complexe, car il s’agit justement de données personnelles ; 

- comme ces données sont gérées au travers de registres, leur structuration varie 

peu lors du passage à d’autres supports (du papier à l’informatique) ;



- le processus de mémorisation suit un processus unique et est extrêmement bien 

régulé ; 

- elles représentent un intérêt purement économique et juridique ; 

- leur structuration varie peu suivant le support sur lequel elles sont fixées. 

Les représentations schématiques que nous avons faites des différentes phases 

correspondent, avec plus ou moins d’exactitude selon la complexité et le nombre d’acteurs 

concernés, à la situation dans laquelle les opérateurs se trouvent actuellement. Les régulations 

formelles (et même informelles) qui existent dans cette situation et que nous avons mises en 

évidence tout au long des chapitres empiriques concernent donc ces mêmes opérateurs 

appartenant à des politiques publiques substantielles (ou sectorielles) et les activités qu’ils 

exercent ; elles ne s’étendent en principe pas à des domaines qui ne sont pas directement en 

relation avec leur activités mais qui sont susceptibles d’avoir une influence sur les processus 

de mémorisation des données dont il sont responsables. Dans certains cas, de plus en plus 

nombreux, des formes de régulation sont également mises en place en fonction des exigences 

internationales (régulations « corporatives » dans un domaine déterminé, chartes, codes, 

standards, etc.). 

6.2 Régulations par ressources 

La régulation qu’il faut envisager dans le cadre d’une politique publique de la mémoire 

ne doit pas se limiter aux institutions d’archivage, aux acteurs et aux activités directement en 

lien avec les différentes phases au travers desquelles les données transitent au cours de leur 

existence ou aux exigences internationales des domaines concernés. Il existe en effet de 

nombreux autres acteurs – publics ou même privés – qui peuvent avoir une influence 

significative sur les processus de mémorisation. Pour cette raison, il est important d’élargir 

autant que possible les réflexions préalables à la mise sur pieds de cette nouvelle politique. 

Le modèle conceptuel en quatre phases (mémorisabilité, dignité à la mémorisation, 

mémorisation réelle, accessibilité au public) que nous avons proposé au début de notre 

recherche, ainsi que les éléments conceptuels complémentaires introduisant les quatre 

ressources désignées comme « langage », « raison », « espace & temps » et « espace public » 

permettent justement d’aborder les réflexions autour de la régulation d’un autre angle de vue 

et de déterminer quels sont les autres acteurs et activités qui peuvent, même de manière 

indirecte, avoir un impact sur la nouvelle politique (Figure 6.2.1). 

Seules des régulations élargies sont à même de préserver et exploiter de manière 

contrôlée (ni excessive, ni insuffisante) les ressources qui permettent à l’ensemble des 

processus de mémorisation de fonctionner à long terme. Le rôle de ces régulations, qu’elles 

soient directes ou indirectes, est de réduire au maximum les rivalités d’usage d’une même 

ressource par différentes politiques publiques, ce qui conduirait, à terme, à son épuisement. 

Les aspects dont il faut tenir compte concernant les rivalités et les régulations sont à identifier 

à partir des services nécessaires au processus de construction d’une mémoire nationale, 

éléments qui s’identifient à leur tour grâce aux descriptions empiriques et aux expériences 

relatées.


Régulations de la 

politique publique 

de la mémoire 

Régulations « directes »: 

elles sont le noyau de la politique publique 

de la mémoire. Elles concernent les groupes 

d’acteurs exerçant une activité directement 

en lien avec une ou plusieurs phases au 

travers desquelles les données transitent au 

cours de leur existence (production, 

traitement, exploitation, conservation, 

diffusion, archivage). 

Régulations « indirectes »: 

elles concernent des zones plus périphériques 

de la politique publique de la mémoire, mais 

elles sont indispensables et garantissent la 

durabilité de celle-ci. Elles concernent les 

groupes d’acteurs dont l’activité peut avoir un 

impact sur l’une ou l’autre des ressources 

(« langage », « raison », « espace & temps », 

« espace public ») qui permettent au processus 

de mémorisation des données 

(« mémorisabilité », dignité à la mémorisation, 

mémorisation réelle, accessibilité au public) 

d’avoir lieu sans arriver à un stade 

d’épuisement. 

Fig. 6.2.1: Représentation schématique des cercles de régulations caractérisant une politique 

publique durable. 

Le matériel empirique récolté jusqu’ici et la synthèse qui en a été faite nous permettent de 

reformuler les tableaux dédiés aux rivalités et aux régulations des ressources présentés une 

première fois au chapitre 3 (Eléments conceptuels complémentaires). Alors que dans le 

chapitre 3 les tableaux avaient été réalisés de manière intuitive et sur la base des exemples 

d’institutions d’archivage présentés dans l’Etude de base, ils sont conçus ici suivant une 

démarche inductive, c’est-à-dire en s’appuyant sur les données empiriques présentées dans les 

neuf chapitres présentés (de la réalité vers la théorie) selon les quatre groupes de données 

utilisées (données descriptives, données juridiques spatiales, données juridiques personnelles, 

données financières). 

Ces nouveaux tableaux contiennent des régulations déjà en place mais aussi des 

régulations (plus ou moins réalistes) qui pourraient être imaginées dans le cadre des domaines 

étudiés ; il peut s’agir de régulations importantes, qui demandent une réflexion de base 

substantielle, ou de régulations moins vastes, qui portent sur des aspects très ponctuels. Les 

abréviations entre parenthèses (météo, stat, sol, mo, rf, ec, cj, avs, tva) – qui désignent les neuf 

types de données étudiées – indiquent quel est le domaine qui a permis d’insérer dans le 

tableau l’une ou l’autres des rivalités d’usage indiquée. Ces renvois ne signifient pas que le 

domaine indiqué présente ces rivalités ; ils indiquent uniquement le domaine qui nous a 

suggéré l’idée de ces régulations potentielles et ont pour but de montrer la systématique qui a 

été suivie dans la construction des tableaux. 

6.2.1 « Mémorisabilité » – ressource « langage » 

Du point de vue de la ressource « langage », qui permet d’assurer la « mémorisabilité » 

des données et des informations, les services nécessaires au processus de construction d’une 

mémoire nationale sont les suivants : 

• homogénéité : pour pouvoir être mémorisables, les données doivent pouvoir être 

comparables entre elles ; 

• pérennité : pour pouvoir être mémorisables, les données et les supports doivent 

survivre dans le temps ;


• reproductibilité : pour pouvoir être mémorisables, les données et les supports doivent 

pouvoir être reproduits ou copiés ; 

• universalité : pour pouvoir être mémorisables, les données doivent être 

compréhensibles par tous les acteurs susceptibles de vouloir les mémoriser ; 

• transférabilité : pour pouvoir être mémorisables, les données doivent pouvoir être 

transférées d’un support à l’autre ; 

• lisibilité : pour pouvoir être mémorisables, les données doivent être 

compréhensibles ; 

• durabilité : pour pouvoir être mémorisables, les données doivent être récoltées sur 

une durée de temps suffisante et selon des critères durables ; 

En tenant compte des sept services que nous avons identifiés, les rivalités d’usage 

potentiellement existantes et les régulations qui peuvent être imaginées sont relatées dans le 

tableau ci-dessous. 

Tab. 6.2.1.1 : Ressource « langage ». Service nécessaire au processus de construction de la mémoire 

collective : capacité de produire des codes et des supports adéquats pour rendre 

l’information mémorisable. 





Homogénéité 



• Augmentation des producteurs 

(météo, stat, sol, mo, rf, tva) 

• méthodes de production de la 

part des différents producteurs 

(stat, sol) 

• concurrence excessive / 

insuffisante dans la production 

des données (stat, mo, rf, tva) 

• refus de transfert des 

compétences (thésaurisation / 

rétention des informations) de 

la part des producteurs (sol, 

avs, tva) 

• enchevêtrement entre 

production publique et privée 

(météo, stat, mo, rf, tva) 

• fédéralisme, démocratie, 

déplacement des compétences 

(stat, sol, mo, rf) 

• évolution / modification des 

appareils de mesure suite à 

l’évolution du marché privé 

(météo, sol, mo) 

Pérennité • disparition / modification de 

langages existants suite aux 

exigences du marché privé 

(météo, stat, sol, mo, rf, ec, cj, 

avs, tva) 

Régulations des droits d’usage (droits de 

propriété / politiques publiques) 

• Standards dans la production des données 

• régulation externe de la production 

• standardisation des méthodes de production 

selon le domaine 

• normes de production 

• régulation externe aux opérateurs 

• mise en réseau des données 

• détermination précise des acteurs compétents 

• contrôles externes 

• obligation de transférer les compétences et les 

connaissances 

• mise en place de systèmes d’information 

• mise en réseau des données 

• établissement du Datenherr 

• détermination de la valeur collective des 

informations 

• centralisation post-production 

• standardisation au niveau national 

• standards et normes dans la production des 

appareils 

• garanties de compatibilité 

• standardisation des langages informatiques 

• garanties de durabilité 

• standardisation des codes utilisés 

• contrôle public des produits du marché privé 

• licences pour langages informatiques 

• propriété intellectuelle 

• normes de caractères, de format, etc.


Reproductibilité 

Universalité 

• création de langages, codes, 

systèmes, programmes, etc. 

nouveaux suite aux exigences 

du marché privé (météo, stat, 

sol, mo, rf, ec, cj, avs, tva) 

• perte de connaissance des 

codes de lecture des langages 

suite aux exigences des acteurs 

sectoriels ou du marché de 

l’informatique (météo, stat, sol, 

mo, rf, ec, cj, avs, tva) 

• disparition des appareils de 

lecture des données suite aux 

exigences du marché privé 


avs, tva) 

• manque d’uniformité dans les 

systèmes informatiques utilisés 

(architecture, programmes, 

etc.) (météo, stat, sol, mo, rf, 

ec, cj, avs, tva) 

• réduction des moyens 

financiers à disposition 

(irrégularité des financements), 


avs, tva) 

• impossibilité de mettre en 

relation la réalité avec sa 

représentation et les différentes 

couches de données qui la 

décrivent, potentielle 

introduction d’erreurs (mo, rf, 

tva) 

• régulation disputée par divers 

acteurs (sol) 

• insuffisance d’informations de 

la part des producteurs 

(traçabilité impossible) (stat, 

sol) 

• protection excessive des 

données (reproductibilité 

restreinte) (rf, tva) 

• utilisation de langages 

sectoriels par les différents 

producteurs /langages-club 


avs, tva) 

• refus / insuffisance de 

collaborations (internationale, 

nationale, régionale), 

information concernant les 

autres acteurs insuffisante (sol) 

• garanties de compatibilité à long terme 

• conservation d’une partie des compétences 

techniques de la part des acteurs politicoadministratif 

des politiques publiques 

• contrôle public des produits du marché privé 

• droits de propriété de mots clés, codes, 

systèmes, etc. 

• obligation de conserver les clés de lecture 

• régulation externe à la politique publique 

• obligation de fournir des garanties de 

transférabilité des données 

• obligation d’anticipation 

• conservation d’une partie des compétences 

techniques de la part des acteurs politicoadministratif 

des politiques publiques 

• gestion financière pluriannuelle 

• obligation de prévoir un budget pour ce 

domaine 

• uniformisation des numéros de référence 

• introduction de numéros de contrôle 

• centralisation des fonctions régulatrices 

• obligation d’assurer la traçabilité 

• obligation de pouvoir renseigner 

• régulation de la protection des données 

externe 

• analyse détaillée des effets de la reproduction 

• droit de copie 

• régulation institutionnelle (vs substantielle), 

c’est-à-dire généralisée 

• transparence 

• encouragement à la collaboration 

• obligation à une formation continue adéquate 

du personnel


Transférabilité 

Lisibilité 

• utilisation de programmes et 

plateformes non transférables 

(mo, rf) 

• impossibilité de distinguer 

contenu et contenant (stat, sol, 

mo, rf) 

• manque de temps ou d’autres 

moyens 

• utilisation immédiate ou 

différée dans le temps (météo, 

stat, sol, rf, ec, cj, avs) 

• noyade d’information par 

manque de sélection (météo, 

stat) 

• perte / rétention de 

métadonnées par gestion 

insuffisante dans le passé (stat) 

Durabilité • perte d’information suite à des 

changements de politique (stat, 

sol) 

• création de plateformes de communication 

• création de copies (numériques) 

• descriptions du contenant 

• obligation de programmer les ressources 

nécessaires à la mémorisabilité 

• garantie de lisibilité pour une durée de temps 

suffisante 

• création de critères de sélection qui réduisent 

les quantités (frein à la production) 

• attribution de moyens suffisants pour pouvoir 

suivre dans la gestion des données 

• obligation de connaître les groupes de données 

• obligation de conserver les métadonnées 

• création de standards 

• garanties d’indépendance au niveau du 

contenu 

Nous constatons que les deux éléments qui requièrent la plus grande densité de 

régulations sont la garantie d’homogénéité et de pérennité des données. Les éléments qui 

risquent de se trouver en rivalité avec l’homogénéité dépendent en grande partie de la 

tendance à l’augmentation des producteurs, ce qui conduit à un manque d’uniformité dans les 

méthodes de production, une tendance à la thésaurisation des informations par politique 

publiques sectorielle, un enchevêtrement encore plus poussé entre ce qui est « public » et ce 

qui est « privé » ; les changements des infrastructures (appareils de mesure, appareils 

informatiques, etc.) peuvent également représenter un danger de rivalités. Les rivalités 

d’usage liées à la pérennité des données sont une conséquence typique du passage massif à 

l’informatique et à l’augmentation de la production. Dans ce contexte, le souci principal des 

opérateurs consiste à pouvoir assurer une constance dans la sauvegarde de l’information 

indépendamment des changements dictés par le marché informatique, qui stimule une 

innovation toujours plus rapide (lois de consommation). 

6.2.2 Dignité à la mémorisation – ressource « raison » 

Du point de vue de la ressource « raison », qui garantit la dignité à la mémorisation des 

données et des informations, les services nécessaires au processus de construction d’une 


• évaluation de la valeur juridique, économique, politique, scientifique, personnelle, 

historique des données et des supports : pour pouvoir juger de ce qui est digne d’être 

mémorisé, il faut être à même d’évaluer la valeur des données et des supports suivant 

différents points de vue ; 

• évaluation de l’évolution de la valeur des données : pour pouvoir juger de ce qui est 

digne d’être mémorisé, il faut être à même d’évaluer l’évolution de la valeur des 

données (et des supports) ; 

• prévisibilité : pour pouvoir juger de ce qui est digne d’être mémorisé, il faut être à 

même d’évaluer le besoin futur en information ;


• quantité : pour pouvoir juger de ce qui est digne d’être mémorisé, il faut être à même 

d’évaluer la masse de données nécessaire au fonctionnement démocratique du pays. 

En tenant compte des quatre services que nous avons identifiés (dont le premier présente 

une série de services secondaires), les rivalités d’usage potentiellement existantes et les 

régulations qui peuvent être imaginées sont relatées dans le tableau ci-dessous. 

Tab. 6.2.2.1 : Ressource « raison ». Service nécessaire au processus de construction de la mémoire 

collective : capacité de jugement de ce qui est digne de faire partie de la mémoire 






Evaluation de la valeur 

juridique, économique, 

politique, scientifique, 

personnelle, historique 

des données et des 

supports 



• Concurrence entre différentes 

valeurs (ex : juridique vs 

historique / économique vs 

personnelle) (mo, rf / ec, cj, 

avs, tva) 

• changement des besoins 

substantiels en relation avec 

l’évolution sociale et de 

nouvelles orientations des 

politiques publiques (météo, 

stat, sol, cj, avs, tva) 

• changements 

environnementaux, 

historiques, politiques, etc. 

(qui modifient la valeur des 

données, par exemple la 

valeur historique, 

documentaire) (météo, stat, 

sol, mo, rf, ec, avs) 

• manque de critères 

permettant d’évaluer 

l’importance des informations 

• séparation « physique » 

impossible entre données 

actuelles et données 

historiques, entre données 

« figées » et données 

interactives (météo, stat, sol, 

mo, rf, ec) 

• absence ou perte de 

métadonnées (contextuelles, 

stationnelles, procédurales, 

macrodonnées, 

microdonneés) (météo, stat, 


• manque de distinction des 

diverses étapes de traitement 

des données de la part des 

opérateurs, manque de 

critères de sélection définis 

(stat) 



• Hiérarchisation des valeurs 

• établissement d’une échelle de valeur 

suivant des délais temporels 

• mise en place de droits d’usage selon le type 

de document ou de donnée 

• obligation d’anticipation dans les besoins en 

données des politiques publiques 

• réalisation de prévisions sectorielles 

• chartes 

• favoriser les réflexions transversales entre 

politiques publiques 

• tenir compte des changements en cours dans 

d’autres domaines 

• obligation de réaliser des réflexions 

substantielles de la part des opérateurs et des 

régulateurs des politiques publiques 

• établissement de critères de distinction 

• hiérarchisation de l’information 

• obligation de lier les données aux 

métadonnées 

• distinction des différents types de 

métadonnées 

• distinction par couches des données 

• établissement d’une hiérarchie dans 

l’importance des données 

• établissement de critères


Evaluation de l’évolution 

de la valeur des données 

(et des supports) 

Prévisibilité 

Quantité 

• distinction difficile entre 

entretien, conservation et 

archivage des données 

(météo, stat, sol, mo, rf) 

• existence de doublons ou 

lacunes 

• manque de compétences 

spécifiques au domaine ou de 

compétences techniques 

(informatique) (stat, sol, mo, 

rf, ec, cj) 

• exclusion d’acteurs externes, 

limitations territoriales 

(météo, stat, sol) 

• méconnaissance du contenu 

des données (météo, stat, sol, 

mo, rf) 

• méconnaissance des 

interactions entre couches 

d’information (météo, stat, 

sol, mo, rf) 

• utilisation des données 

passées et actuelles comme 

champs d’étude pour le futur 

(météo, stat, sol, avs, tva) 

• méconnaissance de la mise en 

œuvre des politiques 

publiques concernées (mo, rf) 

• impossibilité de réaliser une 

historisation (mo, rf) 

• degré de précision souhaité 

insuffisamment défini 

(météo, sol) 

• rupture de stock des données 

(échantillons, sol) 

• chevauchement des couches 

de données (mo, rf) 

• établissement de distinctions formelles 

• régulation des questions liées à l’archivage 

informatique 

• mise en place d’une coordination 

transversale 

• contrôle de l’externalisation des tâches 

• conservation de compétences polyvalentes à 

l’interne 

• consolidation des échanges 

• réalisation de comparaisons internationales, 

nationales, cantonales, etc. 

• soutient de la qualité plutôt que de la 

quantité 

• interdiction de la gestion d’une quantité de 

données ingérable 

• réalisation d’une sélection pertinente 

• obligation de conserver les métadonnées 

• distinction des différentes couches 

d’information et les processus de traitement 

• conservation des liens entre les couches 

d’information et les processus de traitement 

• mise à disposition des données pour la 

recherche 

• évitement d’une gestion trop fédéraliste 

• suivi de la gestion des données au niveau 

fédéral 

• encouragement des sauvegardes et de la 

conservation des exemplaires à des 

échéances déterminées 

• définition du degré de précision des relevés 

en fonction de l’acteur 

• attribution des nouvelles tâches à un nouvel 

acteur 

• régulation de l’utilisation des données, des 

supports, des objets d’étude 

• évitement des doublons, mise en réseau des 

acteurs 

L’évaluation de la valeur des données est l’élément central de la ressource « raison ». Les 

difficultés liées à cet élément décisionnel résident dans le fait que les rivalités qui risquent de 

faire surface en faisant un choix plutôt qu’un autre (sélections) touchent des questions de fond 

pour lesquelles il est très difficile de trancher. L’informatisation des données et des processus 

à laquelle nous assistons actuellement dans tous les domaines (y compris dans les institutions 

classiques d’archivage, avec la numérisation des collections) permet de contourner les 

questions de sélection et de stocker ainsi virtuellement une plus grande portion de patrimoine 

et de données. Dans ce tableau nous avons regroupé l’élément de l’évaluation de la valeur des 

données en une seule rubrique : il faut néanmoins tenir en considération la multiplicité des 

formes que cette valeur – et les définitions qui lui sont associées – peut prendre. 

Toutes ces difficultés sont démultipliées par la problématique de l’évaluation de 

l’évolution de la valeur des données (et des supports).


6.2.3 Mémorisation réelle – ressource « espace & temps » 

Du point de vue de la ressource « espace & temps », qui garantit la mémorisation réelle 



• Conservation : pour pouvoir garantir la mémorisation réelle des données et des 

supports, leur conservation à long terme doit pouvoir être techniquement possible. 

• Stockage : pour pouvoir garantir la mémorisation réelle des données et des supports, 

leur stockage durable (en termes d’espace et de temps) doit être possible. 

• Identification : pour pouvoir garantir la mémorisation réelle des données, elles 

doivent pouvoir être identifiées. 

Suivant ces services, les rivalités d’usage potentiellement existantes et les régulations qui 

peuvent être imaginées sont relatées dans le tableau ci-dessous. 

Tab. 6.2.3.1 : Ressource « espace et temps ». Service nécessaire au processus de construction de la 

mémoire collective : capacité de stockage. 





Conservation 



• Utilisation immédiate ou 

différée dans le temps 

(météo, stat, sol, mo, rf, ec) 

• données toujours actives 

(météo, stat, sol) ou actives 

pour une très longue période 

de temps (mo, rf, ec, avs) 

• variabilité de la durée de vie 

(exploitation) des données 

(météo, stat, sol, mo, rf, ec, 

cj, avs, tva) 

• organisation des données par 

couches (météo, stat, sol, mo, 

rf, ec, cj, avs, tva) 

• existence de plusieurs 

processus de mémorisation en 

parallèle (stat, sol, mo, rf) 

• evolution du marché 

informatique et donc des 

programmes, etc. (météo, 

stat, sol, mo, rf, ec, cj, avs, 

tva) 

• évolution du marché 

informatique et donc des 

appareils, etc. (météo, stat, 




• Hiérarchisation des délais d’exploitation 

• règles d’utilisation déterminées en fonction 

des délais d’exploitation 

• garantie de pérennité des systèmes, 

programmes, etc. 

• vérifications de la conservation effective des 

données 

• sauvegardes régulières 

• historisation des données à archiver 

• recherche de consensus pour une sauvegarde 

durable des données (avec ou sans 

archivage) 

• création de liens entre les couches 

(utilisation de bases de données 

relationnelles) 

• analyse et description des processus 

• création de lien entre les processus (ex : 

numéros de référence) 

• exigences de garanties de pérennité des 

données 

• exigences de garanties de possibilité de 

transfert et de migration 

• prise en considération du temps nécessaire 

aux transferts de données 

• exigences de compatibilité des appareils 

• prise en considération des moyens financiers 

nécessaires aux changements infrastructurels 

• démarches prônant le ralentissement de 

l’évolution


Stockage 

Identification 

• dissociation excessive des 

rôles du régulateur et de 

l’opérateur, étalement des 

compétences (sol, mo, rf) 

• attribution des différentes 

étapes de sauvegarde ou 

conservation à différents 

acteurs selon le support 

concerné (stat, sol, mo, rf) 

• augmentation de la 

production de données 

(météo, stat, avs, tva) 

• danger d’irrégularité dans les 

financements (météo, stat, 


• mauvaise connaissance des 

procédures de sauvegarde 

informatique ou d’archivage 

(rf, ec) 

• puissance des processeurs 

informatiques limitée (météo, 


tva) 

• insuffisance de temps ou de 

personnel, concurrence de 

priorités (météo, stat, sol, mo, 

rf, ec, cj, avs, tva) 

• place physique limitée (cj, 

tva) 

• moteurs de recherche 

inadaptés ou insuffisamment 

puissants 

• organisation de l’information 

sectorielle ou par acteur 

• transparence des processus, des décisions 

• transparence dans la communication 

• recommandations de collaboration 

• mise en réseau des données (interne) 


et d’interfaces 

• recommandations de collaboration entre les 

différents acteurs sectoriels 


et d’interfaces 

• mise en réseau des données (externe) 

• création d’un lien entre les différents 

supports (par exemple : numéro de 

référence) 

• établissement de critères plus stricts de 

sélection 

• augmentation de l’espace de stockage 

• prise en considération anticipée de la 

ressource « espace et temps » 

• évaluation de la valeur financière de la 

mémorisation des données 

• prise en compte des coûts des processus de 

mémorisation à court et long terme 

• recommandations de collaboration et de 

communication entre les acteurs des 

politiques institutionnelles d’archivage et les 

acteurs des politiques sectorielles 

• anticipation de la production de données et 

des informations électroniques 

• anticipation du temps nécessaire pour la 

mise en place des processus 

• sensibilisation de l’importance de la 

sauvegarde et de l’archivage des données 

• anticipation de l’augmentation de la 

production documentaire 

• développement de moteurs et de structures 

de recherche adéquats 

• création de codes d’identification de 


• clé de lecture des codes toujours disponible 

• uniformisation des architectures qui 

organisent l’information (de la production à 

l’archivage) 

• obligation de remplir les rubriques 

informatiques qui identifient l’information 

• recommandations de coordination de 


• mise en place d’instructions communes 

Nous constatons que les questions liées à la conservation des données prennent de 

l’ampleur avec l’utilisation des supports informatiques dans les processus de mémorisation. 

En effet, la garantie de la pérennité des données afin d’assurer la mémorisation réelle de 

celles-ci se complexifie essentiellement à cause du fait que l’utilisation des données peut 

subvenir à différents moments, que la durée de leur exploitation tend à augmenter, qu’elles


sont composées de différentes couches et, aussi, que le marché des produits informatiques 

nécessaires aux processus de mémorisation réelle évoluent de plus en plus rapidement. Les 

aspects techniques de la sauvegarde informatique sont donc actuellement prioritaires. 

Il apparaît également de manière claire que les questions liées au stockage, qui restent 

prioritaires pour les institutions d’archivage étudiées dans l’Etude de base et dans les 

Compléments à l’étude de base en dépit des changements technologiques en cours, ne 

constituent plus ici un véritable souci. 

Enfin, l’identification des données apparaît facilitée, d’une part parce que les bases de 

données généralement utilisées prévoient des rubriques obligatoires qui permettent 

d’identifier les données et d’autre part parce que le pré-archivage (stockage provisoire) que 

nous avions constaté dans la plupart des institutions d’archivage n’est pas envisageable pour 

les données électroniques. 

6.2.4 Accessibilité – ressource « espace public » 

Du point de vue de la ressource « espace & temps », qui garantit la mémorisation réelle 



• Utilisation : pour pouvoir être effectivement accessibles, les données doivent pouvoir 

être utilisées. 

• Accessibilité: pour pouvoir être effectivement accessibles, les données doivent 

pouvoir être mises à disposition. 

• Impact : pour pouvoir être effectivement accessibles, les données doivent pouvoir 

susciter un certain impact auprès des utilisateurs potentiels. 

• Prévisibilité : pour pouvoir être effectivement accessibles, l’utilisation potentielle des 

données doit pouvoir faire l’objet d’une estimation préalable. 

Suivant ces services, les rivalités d’usage potentiellement existantes et les régulations qui 

peuvent être imaginées sont relatées dans le tableau ci-dessous. 

Tab. 6.2.4.1 : Ressource « espace public ». Service nécessaire au processus de construction de la 

mémoire collective : capacité de mise en valeur et accessibilité. 





Utilisation 



• Production des données de la 

part d’acteurs privés : 

privatisation des données 

(météo, sol, tva) 

• excessive ou insuffisante 

protection des données 

(piratage, droits d’auteur, 

protection des données, 

transparence) selon le degré 

de traitement (par exemple : 

problème de l’appariement 



• Création d’une discussion de fond sur la 

valeur publique des données produites par 

des acteurs privés 

• fixation de règles qui permettent d’établir 

qui est le vrai Datenherr (le producteur, 

l’exploitant, le manager, le conservateur, 

etc. des données) 

• création de compromis d’accès aux données 

privées 

• réflexions sur l’application des droits 

d’auteur à la production des données 

• réflexions sur l’application de la protection 

aux différentes couches de données selon 

leur traitement 

• réflexions autour de la transparence 

appliquées aux données






Accessibilité 





des données) (stat, ec, cj, avs) • réflexions sur les questions d’appariement 


• régulation suivant la justification de l’intérêt 

à accéder aux données 

• distinction entre divulgation d’office et 

divulgation sur demande 

• distinction entre particuliers, acteurs privés 

et acteurs publics (mise en œuvre d’autres 

politiques publiques 

• garanties de sécurité (contre le piratage, etc.) 

• sanctions contre le piratage 

• etc. 

• émoluments excessifs 

(absence de forfaits) ou 

insuffisants (météo, stat) 

• reproduction facilitée (météo, 

stat, sol, mo) 

• utilisation concurrentielle ou 

contradictoire des données 

par différents groupes 

d’acteurs (stat, rf, tva) 

• absence ou difficulté 

d’identification des groupes 

d’utilisateurs (stat, sol) 

• absence de références 

communes pour des 

domaines proches (par 

exemple : politiques 

publiques concernant le sol) 

(sol, mo, rf) 

• moment d’utilisation 

indéterminé (ec, cj, avs) 

• nouvelles technologies 

facilitant trop / pas assez 

l’accès aux données (météo, 


tva) 

• concurrence potentielle entre 

différentes politiques 

publiques (mo, rf) 

• réévaluation des émoluments appliqués aux 

données (et non uniquement aux produits 

finaux) 

• droits de reproduction 

• taxes de reproduction 

• droits de propriété intellectuelle 

• brevets 

• obligation de donner des garanties 

• réflexions transversales autour de 

l’utilisation des données 

• dévalorisation du cloisonnement par secteur 

• évitement des utilisations contradictoires 

• mise à disposition élargie (création de 

« cubes » de données on line) 

• mise en place d’une accessibilité sur 

demande 

• création de plateformes d’échange 

• création de numéros de référence intra 

politiques publiques (coordination entre 

politiques publiques d’un même domaine) 

• mise en place de régulations dans 

l’accessibilité correspondantes aux couches 


• mise en place d’une accessibilité en temps 

réel 

• garanties de l’état actuel des données 

• englobement des informations temporelles 

dans les métadonneés à conserver 

• attribution de la gestion de l’accès au 

Datenherr 

• détermination de règles d’accès précises et 

transparentes 

• création de codes d’accès 

• centralisation du contrôle à l’accès 

• distinction entre données accessibles et 

données protégées 

• évaluation des risques de conflit d’intérêt 

entre politiques publiques (droits de recours)


Impact 

• surexploitation des accès 

Internet 

• impossibilité d’évaluer le 

périmètre d’impact et d’utilité 

potentielle des données (sol) 

• impossibilité de valider des 

données, des documents 

numériques 

Prévisibilité • impossibilité de prévoir 

l’utilisation des données 

• limitations des droits d’usage 

• accessibilité payante 

• codes d’accès particuliers 

• accès possible seulement à certains groupes 


• évaluation de la valeur des données en 

relation avec le poids économique, politique, 

historique, etc. des politiques publiques 

correspondantes 

• introductions de codes de sécurité ou de 

garanties de véridicités 

• introduction de signatures électroniques 

• évaluation de l’utilisation potentielle des 

données sur la base d’une politique 

publiques similaire 

Suivant la logique des choses, la plus ou moins grande accessibilité aux supports et aux 

données est en relation avec les besoins et à la possibilité d’utilisation qui existent. Ainsi, les 

données produites dans la mise en œuvre d’une politique publique donnée doivent aussi 

pouvoir être utilisées dans le cadre d’une autre politique publique. L’utilisation des données 

paraît être en plein essor, puisque la tendance va vers un rapprochement entre politiques 

publiques sectorielles mais appartenant à un même domaine. Les nouvelles technologies de 

mise en réseau informatique permettent cette ouverture, qui est de plus en plus exploitée. 

Nous constatons également l’importance que la protection des données ou des droits 

d’auteur prennent à une période où la transparence est considérée comme étant centrale. 

Les questions d’accessibilité perdent leur priorité, dans le sens qu’elles peuvent être 

résolues plus facilement (mise à disposition au travers de nouvelles technologies plutôt que 

d’exiger un déplacement physique des utilisateurs intéressés ou alors l’envoi par courrier des 

données demandées). 

6.3 Constats 

En étudiant de manière globale l’ensemble des services nécessaires au processus de 

construction d’une mémoire nationale, les rivalités d’usage qui peuvent apparaître lors de 

l’utilisation de ces services ainsi que les régulations des droits d’usage par des droits de 

propriété ou par des politiques publiques (régulations actuellement existantes ou 

imaginables), nous constatons qu’elles sont réparties différemment selon la ressource 

concernée. Il apparaît en effet que certaines ressources sont plus fondamentales que d’autres, 

ce qui transparaît également dans les réflexions (orientation des préoccupations actuelles) que 

les opérateurs étaient en train de mener pendant la période des entretiens (se référer au 

Tableau 5.3.1, colonne intitulée Ressource fondamentale). 

Les différents tableaux (Tableaux 6.2.1.1, 6.2.2.1, 6.2.3.1, 6.2.4.1 et 5.3.1) montrent que 

les ressources « langage » et « raison » sont fondamentales et prennent de plus en plus 

d’importance : ceci non seulement parce que les rivalités potentielles et les régulations 

proposées sont nombreuses, mais également parce que elles concernent des aspects centraux 

et extrêmement vastes, qui requièrent une réflexion poussée de la part des opérateurs et des 

régulateurs. La ressource « espace & temps » n’est actuellement plus prédominante, car les 

nouvelles technologies utilisées permettent un stockage pratiquement illimité des données et 

un gain de temps considérable à long terme (après un investissement initial). La ressource


« espace public » est en développement et se trouve confrontée à de nouvelles possibilités 

desquelles elle peut largement profiter essentiellement grâce à la mise en réseau des données, 

qui permet d’une part une ouverture illimitée vers l’extérieur (accès aux données depuis 

n’importe où) et d’autre part une régulation très précise et fine des droits d’utilisation (mise 

en place de filtres selon les groupes d’utilisateurs concernés). 

Nous constatons ainsi qu’une partie conséquente des réflexions nécessaires à la mise en 

place d’une politique de la mémoire doivent se concentrer sur les deux premières ressources. 

Cette tendance devrait se confirmer dans les études de cas qui sont prévues pour la prochaine 

partie du mandat.

7 Conclusion du rapport 

L’analyse des neuf chapitres empiriques présentés dans ce rapport part du principe que 

les réflexions préalables à la mise en place d’une politique de la mémoire ne doivent pas se 

limiter à ce qu’il y a déjà dans les institutions d’archivage (étude de la situation actuelle des 

institutions chargées de la conservation du patrimoine, comme nous l’avons fait dans l’Etude 

de base et le Complément à l’étude de base), mais doit s’étendre à la question de savoir ce 

qu’il risque de se trouver ou de ne pas se trouver à l’avenir dans les dépôts de ces organes, 

afin de pouvoir anticiper l’évolution de leur action (étude de l’ensemble du processus de 

mémorisation des données produites par la mise en œuvre de politiques publiques, comme 

nous l’avons fait dans l’étude présente, Etude principale I). C’est la raison pour laquelle nous 

avons déplacé en amont l’objet d’étude de ce rapport. 

En conséquence à cette nouvelle orientation et en conclusion à l’étude empirique des 

chapitres traités ici, les points essentiels que nous désirons souligner sont quatre. 

• La question de la mémorisation des données ou de l’archivage des documents ne doit 

pas être circonscrite aux politiques culturelles et d’archivage : il existe justement des 

données, comme celles qui ont été présentées ici, qui transcendent ces domaines et 

qui possèdent avant tout une importance économique, politique, juridique, sociale, 

etc. En limitant les réflexions de la politique de la mémoire au cadre des politiques 

culturelles et d’archivage, des domaines fondamentaux de l’information sont laissés 

de côté. Ces domaines ne doivent pas être exclus des réflexions, car ils représentent 

l’évolution actuelle et future de la production documentaire (documents, 

informations, données). 

• La période actuelle se caractérise par une véritable révolution dans la manière dont 

les données sont gérées aux différents stades qui caractérisent leur durée de vie : 

nous passons d’une gestion traditionnelle à une gestion qui informatise l’ensemble 

des processus. Ce changement a un impact direct sur la manière dont les 

informations peuvent être conservées et, encore plus, sur le sens que le mot archivage 

acquière : il se peut qu’une nouvelle vision de celui-ci doive être constituée. 

L’archivage est en effet un processus fait sur mesure pour le papier et les autres 

supports analogiques ; puisqu’il apparaît que les supports informatiques permettent 

aux données de prolonger leur vie et de les gérer avec les données dont l’exploitation 

est terminée, il n’est plus possible de les archiver suivant les processus habituels. 

• Il existe parfois un décalage entre les régulations actuellement en place et leur mise 

en œuvre effective. Du fait que les régulations des processus de mémorisation sont 

de plus en plus souvent attribuées à d’autres acteurs (parfois même plusieurs) que les 

producteurs des données et qu’elles changent d’une étape à l’autre, nous avons 

constaté une perte de compétence de ceux-ci, notamment dans les processus de 

conservation des données ou d’archivage des documents. Si ceux-ci connaissent 

parfaitement les processus traditionnels (supports papier), ils connaissent désormais 

moins biens les processus actuels (supports informatiques). 

• Ce rapport a été réalisé de la manière la plus souple possible. Nous n’avons pas 

cherché à trouver les réponses que nous attendions, nous avons laissé toutes les 

portes ouvertes. Les informations contenues dans les chapitres empiriques utilisent 

une terminologie, notamment en ce qui concerne les questions informatiques et 

d’archivage, qui n’est pas technique et qui respecte le vocabulaire utilisé par les

180 VERS UNE POLITIQUE DE LA MEMOIRE NATIONALE 

acteurs interviewés. Ceci reflète également les changements en cours, qui brouillent 

d’une certaine manière l’utilisation traditionnelle de la terminologie (conservation, 

sauvegarde, archivage, archivage électronique ; donnée, information, document ; 

mémoire, mémorisation, patrimoine, etc.). Nous assumons cet état de fait et nous 

considérons qu’il fait partie du processus d’apprentissage et d’immersion qui 

caractérise toute recherche. 

Enfin, nous tenons à souligner que cette étude représente une plus value qui va en 

direction d’une mise en œuvre microscopique de la politique de la mémoire. Les entretiens 

réalisés, les relectures des textes, les téléphones faits, les discussions que nous avons menées 

afin de faire avancer la recherche ont sensibilisé les acteurs à cette question et leur a montré 

qu’ils ne sont pas isolés dans leurs réflexions.

8 Suite prévue 

Le travail de recherche sur la politique de la mémoire nationale que nous effectuons sur 

mandat de l’Office fédéral de la culture peut subir des modifications en réponse aux exigences 

du mandant et du groupe de travail qui le soutient dans ses démarches, ainsi qu’à l’évolution 

de la recherche. La fin de la rédaction des différents rapports est généralement suivie d’une 

discussion commune qui détermine la suite à donner à l’étude. 

Durant la dernière réunion (17 avril 2007) ayant rassemblé toutes les personnes 

concernées (les auteurs de ce rapport, M. Marc Wehrlin et les membres du groupe de travail 

restreint, composé de Mme Marie-Christine Doffey, M. Kurt Deggeller, M. Andreas 

Kellerhals et d’un collaborateur de l’OFC, M. Emanuel Amrein) il a été décidé de modifier 

ainsi la suite de la recherche dans le but d’identifier des aspects nouveaux (pour la 

planification d’origine, se référer à l’avant-propos) : 

Mandant Document Contenu 

BN Etude de base Réalisée. 

OFC Compléments à 

l’Etude de base. 

Réalisée. 

Etude principale I Réalisée. 

Etude principale II • Pratiques d’archivage (données) d’un organe se situant 

entre la Confédération et les cantons : Office fédéral des 

routes (OFROU) 

Etude principale III • Pratiques d’archivage (données) d’un choix d’entreprises 

privées : 

- Industrie pharmaco-chimique 

- Banques (standards internationaux) 

- Industrie atomique (standards internationaux) 

- Assurances (se situant entre le secteur privé et 

public) 

Etude principale IV Pratiques d’archivage en France. 

Rapport synthétique Anticipation d’éléments substantiels dans l’épilogue de ce 

rapport, intitulée Vers une politique de la mémoire 

nationale 

Ainsi, nous tenons à souligner que les différents rapports constituent un work in progress, 

publié sous forme de Working paper de l’IDHEAP pour des raisons de transparence, pour 

susciter les débats autour de la politique de la mémoire et, aussi, pour permettre aux acteurs 

interviewés de comparer les démarches de leur organe avec celles entreprises dans la mise en 

œuvre de politiques publiques similaires.

9 Vers une politique de la mémoire nationale 

Nous désirons clore ce document en anticipant quelques éléments qui feront partie du 

Rapport synthétique, rapport qui terminera le mandat qui nous a été confié et qui contiendra 

nos recommandations. Cette anticipation permettra au mandant et aux lecteurs de mieux 

cerner la perspective qui est la nôtre et de disposer de quelques pistes de réflexion sur la 

manière dont nous concevons la construction et la mise en place d’une politique de la 

mémoire. 

Comme nous l’avons déjà anticipé, nous pensons que les futurs architectes de la politique 

de la mémoire devront veiller à ce que les régulations à mettre en place ne se limitent pas aux 

domaines directement concernés, mais touchent également des domaines plus éloignés qui 

risquent néanmoins d’avoir un impact sur les processus de mémorisation (Figure 6.2.1). 

Toutes ces régulations ne seront pas sous la responsabilité d’un seul régulateur. Nous 

considérons en effet que les régulations devront être attribuées à différents groupes d’acteurs 

(régulateurs ou opérateurs) en fonction de leur degré de généralisation. 

Les tableaux qui identifient les services nécessaires au processus de construction d’une 

mémoire nationale, les potentielles rivalités d’usage et les actuelles ou possibles régulations 

des droits d’usages – que nous avons présentés sur la base du matériel empirique (Tableaux 

6.2.1.1, 6.2.2.1, 6.2.3.1 et 6.2.4.1) – ont pour but de lister toutes les régulations qu’on peut 

actuellement identifier ou imaginer et, aussi, de leur attribuer une échelle d’importance en 

fonction de l’étendue du nombre d’acteurs et d’activités qu’elles sont susceptibles 

d’intéresser. Ainsi, plus d’acteurs une régulation est susceptible d’intéresser, plus elle est 

générale et fondamentale ; au contraire, une régulation qui ne touche qu’un nombre très limité 

d’opérateurs est spécifique et ne doit pas être appliquée à d’autres acteurs. En poursuivant les 

études empiriques, de nouveaux éléments, de nouvelles rivalités et de nouvelles régulations 

pourront être identifiés et être ajoutés ainsi à celles que nous connaissons déjà ; en outre, une 

hiérarchie basée sur le périmètre d’impact et sur l’importance d’une régulation donnée pourra 

être dressée. A un moment donné, les listes arriveront à un stade de saturation : nous pourrons 

alors considérer l’étude empirique épuisée et procéder à la hiérarchisation des régulations. 

On comprend maintenant que les tableaux et les listes que nous dressons à la suite des 

analyses empiriques servent à identifier de quelle manière la politique publique de la mémoire 

déterminera la compétence des différentes régulations nécessaires, des plus générales aux plus 

spécifiques. 

Ainsi, notre modèle de mise en place d’une politique de la mémoire proposera l’existence 

de différents espaces de régulation, organisés en tenant compte des quatre phases de 

mémorisation, comme la Figure 9.1 ci-dessous le schématise : 

• les régulateurs de la politique publique institutionnelle de la mémoire, qui 

s’occuperont de réguler les éléments susceptibles de couvrir toutes les politiques 

substantielles ; 

• les régulateurs des politiques publiques substantielles (ou sectorielles), qui 

s’occuperont de réguler les éléments caractéristiques d’une politique publique 

déterminée ; 

• les opérateurs des politiques publiques substantielles, qui s’occuperont de réguler en 

interne les éléments les plus spécifiques de leur domaine.

184 VERS UNE POLITIQUE DE LA MEMOIRE NATIONALE 

Politiques publiques 

substantielles 

Pol. publ. des musées 

Pol. publ. des bibliothèques 

Pol. publ. des statistiques 

Pol. publ. de la prot. 

environnement (sol) 

Pol. publ. des assurances 

sociales (AVS) 

etc. 

« mémorisabilité », 

Régulations à charge de la 

politique institutionnelle 

de la mémoire 

Phases de 

mémorisation 

dignité à la mémorisation 

mémorisation réelle 

accessibilité au public 

Régulations à charge 

des politiques 

substantielles 









Régulations à 

charge des 

opérateurs 

Fig. 9.1 : Représentation schématique des espaces de régulation de la politique de la mémoire. 

La politique de la mémoire est à considérer comme une politique institutionnelle, dans le 

sens qu’elle se caractérise par sa transversalité, puisqu’elle touchera pratiquement toutes les 

autres politiques publiques. Cette caractéristique la rapproche de la politique publique 

d’archivage actuellement en place, qui est elle aussi transversale et qui impose à d’autres 

politiques publiques le respect d’un certain nombre de régulations. Ce qui distinguera 

essentiellement ces deux politiques institutionnelles est le fait que la première touchera un 

périmètre d’action beaucoup plus vaste et qu’elle sera bâtie selon une formule qui sera 

probablement plus flexible. La fonction de la politique de la mémoire sera ainsi d’assurer la 

gestion d’une mémoire « nationale » et coordination avec la politique d’archivage. 

Les politiques substantielles (que l’on peut appeler également sectorielles) permettent 

aux différents domaines de l’existence pris en charge par l’Etat de fonctionner ; elles aussi se 

caractérisent chacune par un besoin de mémoire. Celui-ci assure leur survie, leur stabilité, leur 

permet de produire du sens, leur permet de suivre leur propre évolution, de justifier les 

changements, de fixer les attentes dans un monde qui change de plus en plus rapidement. Ce 

besoin de mémoire est néanmoins individuel, car il présente des caractéristiques sectorielles 

qui ne peuvent pas être généralisées. Ces différentes politiques substantielles ne sont pas 

figées, elles évoluent et se modifient dans le temps. Elles se trouveront donc confrontées à la 

politique institutionnelle de la mémoire à différents moments de leur évolution : les 

régulations qu’elle leur imposera auront pour but de faciliter les processus et de permettre les 

changements en rappelant aux opérateurs du secteur la nécessité de créer leur propre 

mémoire. 

Ce qui appartient à la politique de la mémoire en tant que politique institutionnelle 

générale et ce qui appartient aux politiques sectorielles devra être défini politiquement selon 

le degré d’autodétermination des politiques sectorielles voulu, ainsi que le degré 

d’harmonisation nécessaire. Le rapport entre les régulations attribuées aux régulateurs et

VERS UNE POLITIQUE DE LA MEMOIRE NATIONALE 185 

celles laissées aux opérateurs constituera également une décision politique : celle-ci devra 

distinguer les régulations portant sur des questions stratégiques (à confier aux régulateurs) et 

celles portant sur les questions d’ordre opérationnel (à confier aux opérateurs). Notons 

néanmoins que tout opérateur devra disposer de qualifications professionnelles le rendant 

capable d’œuvrer dans le domaine qui lui aura été confié. 

Enfin, la rencontre de la politique institutionnelle de la mémoire et des politiques 

substantielles pourra donner lieu à des tensions. Celles-ci pourront se manifester par des 

mesures visant à se protéger contre des obligations et des immiscions des acteurs publics 

externes (comme les régulateurs de la politique de la mémoire) en développant par exemple 

des codes sectoriels incompréhensibles à l’extérieur de la politique concernée ou des 

processus de décision internes exclusivement basés sur l’oralité. Dans ce contexte, les 

questions fondamentales auxquelles il faudra réfléchir seront alors les suivantes : 

• dans quelle mesure la politique institutionnelle de la mémoire sera-t-elle 

effectivement à même de piloter ces mémoires sectorielles ou, en d’autres termes, 

dans quelle mesure le modèle de gestion de ses ressources (« langage », raison, 

espace & temps, espace public) sera-t-il généralisable ? 

• dans quelle mesure les impositions de la politique de la mémoire risquent d’étouffer 

les différentes politiques substantielles en réduisant leur efficacité ? 

Telles sont les considérations que l’état actuel de nos recherches nous permet de formuler 

sur la base de 23 études de cas (14 institutions d’archivage et 9 types de données). La 

poursuite de l’étude nous permettra de les approfondir ultérieurement.

10 Références 

10.1 Entretiens 

Mme. Anita Ruf, Responsable du Geschäftskontrolling à l’Office fédéral de la justice 

depuis 2006. Berne, Office fédéral de la justice, le 31 août 2006. 

Données météorologiques et climatologiques : 

M. Christian Häberli, Chef du projet Data WareHouse depuis 2003. Zürich, Office 

fédéral de météorologie et de climatologie, le 19 septembre 2006. 

M. Gregor Stork, bibliothécaire et archiviste de MétéoSuisse depuis 2002. Zürich, Office 

fédéral de météorologie et de climatologie, le 25 juillet 2006. 

Données statistiques : 

M. Rolf Lerjen, Chef de service Document Management (Section service d’exploitation) 

depuis 2002. Neuchâtel, Office fédéral de la statistique, le 3 octobre 2006. 

M. Claude Macchi, Chef de la section CODAM (Corporate Data Management) de 2001 

à fin 2006. Neuchâtel, Office fédéral de la statistique, le 9 janvier 2007. 

Données de l’observation du sol : 

M. Rolf Brunner, Responsable de l’informatique, de la logistique et de l’information 

depuis 2004. Ittigen, Office fédéral de l’environnement, le 20 septembre et le 20 

octobre 2006. 

M. Thomas Klingl, Responsable du projet Umwelt data management depuis 2005. 

Ittigen, Office fédéral de l’environnement, le 20 octobre 2006. 

M. André Desaules, Chef de la division Observation de l’environnement et prévisions 

environnementales de l’Agroscope ainsi que des aspects opérationnels du réseau 

NABO depuis son début en 1984. Reckenholz, Station fédérale de recherche 

Agroscope Reckenholz-Tänikon, le 29 janvier 2007. 

Données de la mensuration officielle : 

M. Pierre Gerber, Responsable de la bibliothèque (depuis 1990) et de la collection des 

cartes (depuis 1978). Wabern, Office fédéral de topographie swisstopo, les 29 

août et 6 septembre 2006. 

M. Jean-Paul Miserez, Responsable de la haute surveillance des cantons de VS, VD, FR 

et BS, Géomètre cantonal d’OW et chargé du projet SIDIS. Wabern, Office 

fédéral de topographie swisstopo, le 18 septembre 2006. 

Données du registre foncier : 

Mme. Maria-Pia Portmann-Tinguely, Cheffe de projet suppléante et spécialiste du 

registre foncier à l’Office fédéral chargé du droit du registre foncier et du droit 

foncier. Berne, Office fédéral de la justice, le 11 octobre 2006 et le 7 mars 2007.

188 REFERENCES 

M. Libor F. Stoupa, Dirigeant de Stoupa & Partners AG, Beratungsgesellschaft für 

Betriebwirtschaft et Chef de projet eGRIS & KS de la Confédération. Berne, 

Office fédéral de la justice, le 11 octobre 2006. 

Données de l’état civil : 

Mme. Susanne Nydegger, Responsable de la formation et de l’introduction à Infostar et 

chargée de projets à l’OFEC depuis 2001. Berne, Office fédéral de l’état civil, le 

18 janvier 2007. 

M. Joseph Broquet, employé spécialisé depuis 1979. Berne, Office fédéral de l’état civil, 

le 18 janvier 2007. 

M. Gottfried Janz, chargé du support Infostar depuis début 2006. Berne, Office fédéral de 

l’état civil, le 18 janvier 2007. 

Données du casier judiciaire : 

M. Roger Dolder, chef de la Section du Casier judiciaire suisse à l’Office fédéral de la 

justice depuis 2000. Berne, Office fédéral de la justice, le 11 octobre 2006. 

M. Albert-Marc Probst, collaborateur à la section du Casier judiciaire suisse à l’Office 

fédéral de la justice depuis 1973. Berne, Office fédéral de la justice, le 11 octobre 

2006. 

Données de l’assurance-vieillesse et survivants : 

M. Jacek Micuta, Chef de la section Statistique et Registres centraux de la Centrale de 

Compensation jusqu’en 2007. Genève, Centrale de Compensation, le 6 février 

2007. 

M. Markus Büschi, Chef de la section Information, Savoir et Logistique de l’OFAS. 

Berne, Office fédéral des assurances sociales, le 4 septembre 2006. 

M. Michel Giriens, Economiste de la section Organisation et comptabilité AVS/APG/PC 

à l’OFAS. Office fédéral des assurances sociales, le 4 septembre 2006. 

Données de la taxe sur la valeur ajoutée : 

M. Peter Maibach, Chef de la section Services généraux de la Division principale de la 

taxe sur la valeur ajoutée à l’Administration fédérale des contributions. Berne, 

Division principale de la taxe sur la valeur ajoutée, le 15 février 2007. 

10.2 Sites Internet 


http://www.meteosuisse.ch 

(site Internet de MétéoSuisse) 

http://www.wmo.ch 

(site Internet de l’Organisation Météorologique Mondiale) 

http://www.iac.ethz.ch 

(site Internet de l’Institut für Atmosphäre und Klima) 

http://www.eumetsat.int

REFERENCES 189 

(site Internet de l’Organisation européenne pour l’exploitation des satellites 

météorologiques) 

http://www.ecmwf.int 

(site Internet du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen 

terme) 


http://www.statistique.admin.ch 

(site Internet de l’Office fédéral de la statistique) 

http://www.annuaire-stat.ch 

(encyclopédie statistique en ligne, accès avec mot de passe) 

http://news-stat.admin.ch 

(communiqués de presse avec résultats actuels) 

http://statweb.admin.ch 

(banque de données statistiques de la Suisse, accès avec mot de passe) 

http://www.stat.ch 

(site Internet de l’Association suisse de Statistique) 


http://www.bafu.admin.ch 

(site Internet de l’Office fédéral de l’environnement) 

http://www.blw.admin.ch 

(site Internet de l’Office fédéral de l’agriculture) 

http://www.art.admin.ch 

(site Internet de l’Agroscope) 

http://www.bafu.admin.ch/boden 

(page d’accueil de la section Sol de l’Office fédéral de l’environnement) 

http://www.nabo.admin.ch 

(site Interne du NABO) 


http://www.swisstopo.ch 

(site Internet de l’Office fédéral de topographie swisstopo) 

http://www.cadastre.ch 

(site Internet de la mensuration officielle en Suisse) 

http://www.interlis.ch 

(site Internet d’INTERLIS) 

http://www.e-geo.ch 

(site Internet consacré à la geoinformation) 

http://www.geowebforum.ch 

(site Internet du Forum suisse de l’information géographique) 


http://www.bj.admin.ch


(site Internet de l’Office fédéral de justice) 

http://www.bj.admin.ch/bj/fr/home/themen/wirtschaft/grundbuch___egris.html 

(page d’accueil de l’Office fédéral chargé du droit du registre foncier et du droit 

foncier) 

http://www.egris.ch 

(page Internet du projet eGRIS) 

http://www.registre-foncier.ch 

(site Internet de la Société Suisse des Conservateurs du Registre Foncier) 


http://www.ofj.admin.ch 

(site Internet de l’Office fédéral de la justice) 

http://www.ofj.admin.ch/bj/fr/home/themen/gesellschaft/zivilstand.html 

(pages Internet de l’Office fédéral de l’état civil) 


http://www.ofj.admin.ch/bj/fr/home/themen/staat_und_buerger/strafregister.html 

(pages Internet de la Section du Casier judiciaire suisse à l’OFJ) 


http://www.avs-ai-international.ch 

(site Internet de la Centrale de Compensation) 

http://www.bsv.admin.ch/themen/ahv 

(pages Internet dédiées à l’AVS sur le site de l’OFAS) 

http://www.avs-ai.info 

(site Internet du Centre d’information AVS/AI) 


http://www.estv.admin.ch/f/index.php 

(site Internet de l’Administration fédérale des contributions) 

http://www.estv.admin.ch/f/themen/mwst.htm 

(pages Internet consacrés à la TVA dans le site de l’AFC) 

10.3 Références bibliographiques 

Peter Knoepfel, Ingrid Kissling-Näf, Frédéric Varone (éds.), Institutionelle Regime für 

natürliche Ressourcen: Boden, Wasser und Wald im Vergleich – Régimes 

institutionnels de ressources naturelles: analyse comparée du sol, de l’eau et de 

la forêt, Bâle: Helbing & Lichtenhahn (série Ecologie & Société, vol. 17), 2001. 

Peter Knoepfel, Ingrid Kissling-Näf, Frédéric Varone (éds.), Institutionelle 

Ressourcenregime in Aktion (Régimes institutionnels de ressources naturelles en 

action), Bâle: Helbing & Lichtenhahn (série Ecologie & Société, vol. 19), 2003. 

Peter Knoepfel/Mirta Olgiati, "National Memory Building Processes: the Emergence of 

Institutional Regimes for collective resources in the field of Sustainable


Management of the Documentary Heritage", Paper for the International 

Association for the Study of Common Property Europe Regional Meeting (Brescia 

– Italy – March 23-25, 2006), February 2006 [http://iascpeurope.eco.unibs.it/]. 


Brochure Gut zu wissen, Eidgenössischen Departement des Innern EDI, Bundesamt für 

Meteorologie und Klimatologie MeteoSchweiz, [s. d.]. 

Häberli Christian, Markus von der Crone, Hintergrundinformationen und 

Situationsbeurteilung für die Erarbeitung der Datenarchitektur, MeteoSchweiz, 

Version 1.0, mai 2005. 

Häberli Christian, Tombros Dimitrios, A Data Warehouse Architecture for MeteoSwiss: 

An Experience Report, International Workshop on Design and Management of 

Data Warehouses (DMDW’01) in conjunction with the 13th Conference on 

Advanced Information Systems Engineering (CaiSE’01), 2001 [available from 

Swiss Life, IT Research&Development, CC/ITRD, P.O. Box, 8022 Zurich, 

Switzerland]. 

Jahresbericht / Rapport annuel 2000, Zürich, MeteoSchweiz. 






Mandat de prestations de MétéoSuisse pour 2004-2007, MétéoSuisse, Version du 

05.12.03. 


Boder Willy, « L’Office fédéral de la statistique se donne cinq ans pour s’aligner sur 

l’Europe », Le temps, 10 janvier 2007. 

Brochure www.statistique.admin.ch… et autres sources d’information, Neuchâtel, Office 

fédéral de la statistique, nro. de commande 572-0400, [s. d.] 

Budget 2006, Berne, Administration fédérale des finances. 

CODAM. Conditions-cadre, Neuchâtel, Office fédéral de la statistique, novembre 2004. 

CODAM, Bericht Konzept – Fachlich, Neuchâtel, Office fédéral de la statistique, octobre 

2003. 

CODAM, Bericht Konzept – Anhang 1. Anforderungen an das System, Neuchâtel, Office 

fédéral de la statistique, octobre 2003. 

CODAM, Bericht Konzept – Anhang 2. Use Cases, Neuchâtel, Office fédéral de la 

statistique, octobre 2003. 

CODAM, Bericht Konzept – Anhang 3. CODAM Prozesse, Neuchâtel, Office fédéral de 

la statistique, octobre 2003. 

Programme pluriannuel de la statistique fédérale, 2003-2007, Neuchâtel, Office fédéral 

de la statistique, nro. de commande 192-0700, 2004.



Desaules André, Studer Konrad, NABO - Réseau d'observation des sols: période 

d'observation 1985-1991, Cahier de l'environnement n° 200, Office fédéral de 

l'environnement, des forêts et du paysage, Berne, 1993. 

Desaules André, Dahinden Ruedi, Réseau national d'observation des sols - Variations 

des teneurs en polluants après 5 et 10 ans de suivi, Cahier de l'environnement n° 

320, Office fédéral de l'environnement, des forêts et du paysage, Berne, 2000. 

Desaules André, Schwab Peter, Keller Armin, Ammann Stefan, Paul Jean, Bachmann 

Hans-Jörg, Polluants inorganiques dans les sols suisses et évolutions après 10 

ans, Agroscope FAL Reckenholz, Station de recherches fédérale en agroécologie 

et agriculture, Zurich, 2006. 

Manuel Prélèvement et préparation d’échantillons de sols pour l’analyse de substances 

polluantes, Manuel de prélèvement sol (OSol), Berne, Office fédéral de 

l’environnement, des forêts et du paysage OFEFP, 2003. 

Rausch Heribert, Panorama du droit de l’environnement, Cahier de l’environnement n° 

226, Office fédéral de l'environnement, des forêts et du paysage, Berne, 2005. 


Brochure Amtliche Vermessungsschnittstelle / Interface de la mensuration officielle, 

Office fédéral de topographie swisstopo, Wabern, 2004. 

Brochure La mensuration officielle suisse, Office fédéral de topographie swisstopo, 

Direction fédérale des mensurations cadastrales, Wabern, 2003. 

Brochure Manuel sur l’organisation de la mensuration officielle, Office fédéral de 

topographie swisstopo, Direction fédérale des mensurations cadastrales, Wabern, 

2002. 

Gerber Pierre, Klöti Thomas, « Die Kartensammlung des Bundesamtes für 

Landestopographie als Landschaftsgedächtnis des Schweiz », Die 

kartographischen Sammlungen der Schweiz, Kartographische Schriften, Band 2, 

Bonn, Kirschbaum Verlag GmbH, [à paraître en 2007]. 

Gerber Pierre, Oehrli Markus, « Unsere Kartensammlung », Topo. Bulletin de l’Office 

fédéral de la topographie, 88 / 1997, pp. 12-16. 

Gerber Pierre, « UnsereSpezialsammlung Übersichtsplan », Topo. Bulletin de l’Office 

fédéral de la topographie, 89 / 1998, pp. 6-7. 

Gerber Pierre, « Unsere Instrumentensammlung », Topo. Bulletin de l’Office fédéral de la 

topographie, 89 / 1998, p. 5. 

Gerber Pierre, Oehrli Markus, « Unsere Spezialsammlung Festungskarte », Topo. Bulletin 

de l’Office fédéral de la topographie, 89 / 1998, pp. 8-9. 

Gerber Pierre, Böhlen Ruth, « Notre photothèque / Unsere Fotothek », Topo. Bulletin de 

l’Office fédéral de la topographie, 89 / 1998, pp. 10-11. 

Info D+M. Bulletin d’information pour les professionnels de la mensuration, Office 

fédéral de topographie swisstopo, Direction fédérale des mensurations cadastrales, 

Wabern, 2/2006.


Message relatif à la loi fédérale sur la géoinformation (Loi sur la géoinformation, LGéo), 

06.000. 

Message relatif à l’arrêté fédéral concernant les indemnités fédérales dans le domaine de 

la mensuration officielle du 14 novembre 1990, 90.074. 

Projet du Rapport final du groupe SIDIS. Les systèmes d’information sur les droits à 

incidence spatiale et plus particulièrement le cadastre des restrictions de droit 

public à la propriété foncière (cadastre RDPPF), version 4, 13.02.2007. 

Rapport annuel 2005, Office fédéral de topographie swisstopo, Wabern. 


Manuel sur l’organisation de la mensuration officielle, Office fédéral de topographie 

swisstopo, Direction fédérale des mensurations cadastrales, 2002. 


Infostar. Glossaire. Terminologie relative au passage à la tenue informatisée des 

registres de l’état civil. Annexe 1 à la Circulaire du 9.4.2001, Introduction 

d’INFOSTAR. 

Infostar. Registre informatisé de l’état civil. Rapport sur le concept, Juin 99, Aperçu, 

Département fédéral de justice et police, Office fédéral de la justice, Office 

fédéral de l’état civil, Version 1.0, 1 er juin 1999. 

Infostar. Registre informatisé de l’état civil. Rapport sur le concept d’organisation, 

d’exploitation et de financement, Département fédéral de justice et police, Office 

fédéral de la justice, Office fédéral de l’état civil, Version 1.0, 1 er juin 1999. 

Infostar. Registre informatisé de l’état civil. Rapport sur le concept informatique, 



Infostar. Registre informatisé de l’état civil. Rapport sur le concept de ressaisie, 




Dolder Roger, « VOSTRA – le casier judiciaire automatisé de la Suisse. La 

Confédération et les cantons se répartissent maintenant le travail en ligne », 

Bulletin info. Informations sur l’exécution des peines et mesures, Département 

fédéral de justice et police DFJP, Office fédéral de la justice OFJ, Section de 

l’exécution des peines et mesures, 1/2006, pp. 19-21. 

Message relatif à la modification du code pénal dans sa version du 13 décembre 2002 et 

du code pénal militaire dans sa version du 21 mars 2003 du 29 juin 2005 

(05.060), FF 2005 4425. 

Code pénal suisse et code pénal militaire (Correctifs en matière de sanctions et casier 

judiciaire), Modifications du 24 mars 2006, RO 2006 3539.



Brochure Prévoir l'avenir. Les assurances sociales suisses. Nécessité d'agir et options 

pour l'avenir, Berne, Département de l'intérieur, Office fédéral des assurances 

sociales, (s. d.), no. de commande 318.130f. 

Brochure L’assurance-vieillesse et survivants AVS, Berne, Centre d’information AVS/AI, 

Office fédéral des assurances, 2005. 

Document Le numéro d’assuré, valable dès le 1 er janvier 1994, Office fédéral des 

assurances sociales, Diffusion AFCL/EDMZ, Berne. 

Document Nouveau numéro AVS. Etat du projet au 1 er novembre 2006. Introduction du 

nouveau numéro AVS, Centre d’information AVS/AI, en collaboration avec 

l’Office fédéral des assurances sociales, novembre 2006. 

Document Projet NNSS – Nouveau numéro de sécurité sociale. Information concernant 

le nouveau numéro d’assuré, Centre d’information AVS/AI, mars 2006. 

Document Projet NNSS – Nouveau numéro de sécurité sociale. Pourquoi un nouveau 

numéro d’assuré AVS, Centre d’information AVS/AI, mars 2005. 

Document Révisions. AVS, édition 2006. Etat : 1 er janvier 2007, Centre d’information 

AVS/AI. 

Message concernant l’harmonisation des registres officiels de personnes du 23 novembre 

2005 (05.083), FF 2006 439. 

Message relatif à la modification de la loi fédérale sur l’assurance-vieillesse et 

survivants (Nouveau numéro d’assuré AVS) du 23 novembre 2005 (05.079), FF 

2006 515. 


Instructions 2001 sur la TVA, 610.525, Administration fédérale des contributions AFC, 

Division principale de la TVA, 2000. 

Rapport du Conseil fédéral sur des améliorations de la TVA (10 ans de TVA), du 27 

janvier 2005. 

Simplification de la loi fédérale régissant la taxe sur la valeur ajoutée : avant-projet 

destiné à la consultation. Rapport explicatif, Département des finances DFF, 

Février 2007. 

10.4 Références législatives 

101 Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999. 

152.1 Loi fédérale sur l'archivage (LAr) du 26 juin 1998. 

152.11 Ordonnance relative à la loi fédérale sur l'archivage (OLAr) du 8 

septembre 1999. 

172.010 Loi sur l’organisation du gouvernement et de l’administration (LOGA) 

du 21 mars 1997. 

172.010.58 Ordonnance sur l’informatique et la télécommunication dans 

l’administration fédérale (Ordonnance sur l’informatique dans 

l’administration fédérale, OIAF) du 26 septembre 2003.


172.042.110 

Ordonnance sur les émoluments en matière d’état civil (OEEC) du 27 

octobre 1999. 

172.220.111.4 Ordonnance concernant la protection des données personnelles dans 

l’administration fédérale du 3 juillet 2001. 

210 Code civil suisse du 10 décembre 1907. 

211.112.2 Ordonnance sur l’état civil (OEC) du 28 avril 2004. 

211.432.1 Ordonnance sur le registre foncier (ORF) du 22 février 1910. 

211.432.2 Ordonnance sur la mensuration officielle (OMO) du 18 novembre 

1992. 

211.432.21 Ordonnance technique du DDPS sur la mensuration officielle 

(OTEMO) du 10 juin 1994. 

211.432.261 Ordonnance concernant le brevet fédéral d’ingénieur géomètre du 16 

novembre 1994. 

211.432.263.1 Ordonnance concernant les émoluments perçus pour l’examen de 

technicien géomètre du 6 octobre 1980. 

211.432.27 Arrêté fédéral concernant les indemnités fédérales dans le domaine de 

la mensuration officielle du 20 mars 1992. 

220 Loi fédérale du 30 mars 1911 complétant le code civil suisse (Livre 

cinquième: Droit des obligations) du 30 mars 1911 (Code des 

obligations, CO). 

231.1 Loi fédérale sur le droit d’auteur et les droits voisins (Loi sur le droit 

d’auteur, LDA) du 9 octobre 1992. 

231.11 Ordonnance sur le droit d’auteur et les droits voisins (Ordonnance sur 

le droit d’auteur, ODAu) du 26 avril 1993. 

235.1 Loi fédérale sur la protection des données (LPD) du 19 juin 1992. 

235.11 Ordonnance relative à la loi fédérale sur la protection des données 

(OLPD) du 14 juin 1993. 

311.0 Code pénal suisse (CP) du 21 décembre 1937. 

321.0 Code pénal militaire du 13 juin 1927. 

331 Ordonnance sur le casier judiciaire (Ordonnance VOSTRA) du 29 

septembre 2006. 

331.1 Ordonnance du DFJP fixant les émoluments pour les extraits du casier 

judiciaire établis pour les particuliers du 15 octobre 2003. 

311.1 Loi fédérale régissant la condition pénale des mineurs (Droit pénal des


mineurs, DPMin) du 20 juin 2003. 

429.1 Loi fédérale sur la météorologie et la climatologie (LMét) du 18 juin 

1999. 

429.11 Ordonnance sur la météorologie et la climatologie (OMét) du 23 

février 2000. 

429.111 Ordonnance du DFI sur les émoluments perçus dans le domaine de la 

météorologie et de la climatologie (OEMét) du 3 décembre 2003. 

431.01 Loi sur la statistique fédérale (LSF) du 9 octobre 1992. 

431.011 Ordonnance concernant l’organisation de la statistique fédérale du 30 

juin 1993. 

431.02 Loi fédérale sur l’harmonisation des registres des habitants et d’autres 

registres officiels de personnes (Loi sur l’harmonisation des registres, 

LHR) du 23 juin 2006. 

431.09 Ordonnance sur les émoluments et indemnités perçus pour les 

prestations de services statistiques des unités administratives de la 

Confédération du 25 juin 2003. 

432.21 Loi fédérale sur la Bibliothèque nationale suisse (LBNS) du décembre 

1992. 

510. 62 Loi fédérale concernant l’établissement de nouvelles cartes fédérales 

du 21 juin 1935. 

510.622 Ordonnance sur la reproduction de données de la mensuration 

officielle (ORDMO) du 9 septembre 1998. 

510.622.2 Ordonnance du DFJP sur la reproduction de données de la 

mensuration officielle (ORDMO-DFJP) du 9 septembre 1998 (RS). 

641.20 Loi fédérale régissant la taxe sur la valeur ajoutée (Loi sur la TVA, 

LTVA) du 2 septembre 1999. 

641.201 Ordonnance relative à la loi fédérale régissant la taxe sur la valeur 

ajoutée (OLTVA) du 29 mars 2000. 

641.201.1 Ordonnance concernant les données et les informations transmises par 

voie électronique (OelDI) du 30 janvier 2002. 

814.01 Loi fédérale sur la protection de l’environnement (Loi sur la protection 

de l’environnement, LPE) du 7 octobre 1983. 

814.12 Ordonnance sur les atteintes portées aux sols (OSol) du 1 er juillet 1998. 

830.1 Loi fédérale sur la partie générale du droit des assurances sociales 

(LPGA) du 6 octobre 2000. 

831.10 Loi fédérale sur l’assurance-vieillesse et survivants (LAVS) du 20


décembre 1946. 

831.101 Règlement sur l’assurance-vieillesse et survivants (RAVS) du 31 

octobre 1947. 

915.7 Ordonnance sur la recherche agronomique (ORAgr) du 9 juin 2006. 

En projet Loi fédérale sur la géoinformation (Loi sur la géoinformation, LGéo) 

du…, approuvée par le Conseil national le 6 mars 2007. 

0.351.1 Convention européenne d’entraide judiciaire en matière pénale conclue 

à Strasbourg le 20 avril 1959. 

0.420.514.291 Convention portant création du Centre européen pour les prévisions 

météorologiques à moyen terme conclue à Bruxelles le 11 octobre 

1973. 

0.425.43 

Convention portant création d’une Organisation européenne pour 

l’exploitation de satellites météorologiques (Eumetsat) conclue à 

Genève le 24 mai 1983. 

0.429.01 Convention de l’Organisation météorologique mondiale conclue à 

Washington le 11 octobre 1947. 

0.814.01 Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques 

conclue à New York le 9 mai 1992. 

0.814.011 Protocole de Kyoto à la Convention-cadre des Nations Unies sur les 

changements climatiques du 11 décembre 1997. 

0.814.021 Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la 

couche d’ozone du 16 septembre 1987.

11 Annexe 

Questionnaire Memopolicy (orientation données) 

1 Présentation des données 

1.1 Choix des données à étudier 

1.1.1 Quelles sont les différents types de données, d’informations ou de documents que 

l’institution produit et conserve / archive à long terme ? 

1.1.2 Quelles sont les données, informations ou documents qui ne suivent pas le 

parcours habituel d’archivage ? 

1.1.3 Commentaire éventuel. 

1.2 Contenu substantiel des données choisies 

1.2.1 Quelles sont les informations que ce type de données contient ? Quelles sont leurs 

caractéristiques ? Qui les produit ? 

1.2.2 Sont-elles structurées par couches ? 

Si oui, comment, lesquelles ? 

1.2.3 Pourquoi faut-il conserver ces données à long terme ? Dans quelle mesure fontelles 

partie du patrimoine national, dans quelle mesure sont-elles un bien 

commun ? 

1.2.4 Quel est le volume des données actuellement sauvegardées (en mètres linéaires, 

unités, bytes ou autre entité de mesure) par votre institution ? 

1.2.5 Quel est l’accroissement de la masse de données par année (estimation) ? 

1.2.6 Où sont conservées actuellement ces données ? 

1.2.7 Comment sont-elles stockées ? 

1.2.8 Pour combien de temps la place à disposition sera-t-elle suffisante ? 

1.2.9 Y a-t-il des changements prévus ? 

Si oui, dans quelle mesure ? Pour quand ? 


1.3 Supports 

1.3.1 Quels sont les différents supports utilisés par votre institution pour conserver ces 

données ? 

1.3.2 Comment ces supports sont-ils gérés ? Où se trouvent-ils ? 

1.3.3 Y a-t-il un changement de supports récemment intervenu ou prévu pour les années 

à venir? (Par exemple grâce à l’avancée technologique) 

Si oui, lequel ? Quand ? 

1.3.4 Quels sont les problèmes principaux associés aux supports utilisés actuellement ? 

(Par exemple la place qu’ils occupent, leur durée de vie, leur capacité de 

mémorisation)

200 ANNEXE 

1.3.5 Commentaire éventuel concernant les supports. 

1.4 Organe compétent 

1.4.1 Quelles sont les compétences de votre institution pour ce qui concerne les données 

choisies ? 

1.4.2 De quel organe dépend votre institution ? 

1.4.3 Quels sont ses différents services ? 

1.4.4 Combien de collaborateurs y travaillent ? 

1.4.5 A quelles autres institutions est-elle rattachée ? 

1.4.6 Qui sont les autres producteurs de données dans le domaine concerné ? 


1.5 Bases légales 

1.5.1 Sur quelles bases légales repose votre institution ? Sur quelles bases légales 

reposent les activités de conservation des données, des informations, des 

documents ? 

1.5.2 Quelles sont les dernières modifications survenues concernant ces bases légales ? 

1.5.3 Y a-t-il des changements prévus dans un futur proche ? 

Si oui, lesquels ? 

1.5.4 Pour quelles raisons et selon quels arguments les dernières modifications ou les 

éventuels changements prévus ont-ils été introduits ? 

1.5.5 Y a-t-il d’autres bases légales desquelles il faut tenir compte ? 

1.5.6 Commentaire éventuel concernant les bases légales. (Par exemple des lacunes, des 

problèmes d’application) 

1.6 Coûts 

1.6.1 Quels sont et à quel montant sont estimés les coûts directs globaux que 

l’institution doit assumer en rapport avec la conservation / l’archivage à long 

terme des données, des informations, des documents ? Si possible, détaillez les 

différents montants entre 2000 et 2006. 

1.6.2 Quels sont et à quel montant sont estimés les coûts indirects ? Si possible, 

détaillez les différents montants entre 2000 et 2006. 

1.6.3 Commentaire éventuel sur les coûts. (Par exemple leur évolution, les coupures, les 

changements de financement) 

2 Etude du processus de mémorisation 

2.1 Sélection des données 

2.1.1 De toutes les données que votre institution pourrait conserver parmi le type qui a 

été choisi (analogiques et numériques), lesquelles sont écartées d’emblée de votre 

activité de collectionnement et sont donc destinées à disparaître ? 

2.1.2 Pour quelles raisons ces données sont-elles écartées ?

ANNEXE 201 

2.1.3 Quels sont les critères de jugement appliqués pour décider qu’il ne faut pas les 

mémoriser ? 

2.1.4 Qui est responsable des décisions prises à ce sujet ? 

2.1.5 Est-ce que la situation a changé par rapport au passé ? (Par exemple la 

conservation de nouvelles données grâce à l’amélioration des supports en termes 

de place) 

Quelle évolution prévoyez-vous pour le futur ? 

2.1.6 Commentaire éventuel sur la sélection des données. 

2.2 Sélection des documents 

2.2.1 Quels sont les données qui sont jugés dignes d’être conservés à long terme? 

Lesquelles ne le sont pas ? 

2.2.2 A quel moment la sélection est-elle opérée ? 

2.2.3 Quel sont les critères appliqués pour faire cette sélection ? 

2.2.4 Qui applique ces critères dans l’institution ? 

2.2.5 Y a-t-il dans les bases légales sur lesquelles l’institution s’appuie un article qui 

spécifie comment la sélection des documents doit être opérée ? 

Si oui, lequel ? Si non, qui établit ces critères de sélection ? 

2.2.6 Quelle est la marge de manœuvre dans l’application des critères de sélection ? 

(Par exemple suite aux différentes manières de les interpréter) 

2.2.7 Commentaire éventuel sur la sélection des documents (Par exemple les 

changements des critères de sélection ou de leur application). 

2.3 Conservation, classement, répertoriage 

2.3.1 Quels sont les procédés de conservation que les données conservés par 

l’institution nécessitent pour ne pas se dégrader ou pour qu’elles soient 

effectivement sauvegardées à long terme ? 

2.3.2 Est-ce que les procédés de conservation demandent un transfert sur d’autres 

supports ? 


2.3.4 Quelles sont les conditions de stockage nécessaires pour la conservation des 

données ? 

2.3.5 Quel est le système de classement appliqué ? 

2.3.6 Quel est le système de répertoriage utilisé ? 

2.3.7 Dans quelle mesure toutes les dispositions de conservation, de stockage, de 

classement et de répertoriage nécessaires à une bonne sauvegarde et mise à 

disposition des données sont effectivement appliquées ? 

Où sont les lacunes, quelles données concernent-elles? 

Quelles sont les causes de ces lacunes ?

202 ANNEXE 

2.3.8 Quelles sont les mesures de sécurité et de protection mises en oeuvre pour 

sauvegarder les données ? 


2.4 Accessibilité 

2.4.1 A qui sont accessibles ces données ? 

2.4.2 Dans les bases légales sur lesquelles l’institution se fonde y a-t-il des articles qui 

concernent l’accessibilité des données ? 


2.4.3 Y a-t-il des données dont l’accès est réservé seulement à certaines catégories 

d’utilisateurs ? 

Si oui, lesquels et à qui sont-ils accessibles ? Sous quelles conditions ? 

2.4.4 Y a-t-il des émoluments à payer pour y accéder ? 

Si oui, quels sont les tarifs appliqués ? 

2.4.6 Qui sont les utilisateurs qui désirent prioritairement accéder aux données ? 

(Par exemple des acteurs publics, des privés, des chercheurs, etc.) ? 

2.4.7 Quelles sont les dispositions mises en place par l’institution pour informer le 

public ? 

2.4.8 Commentaire éventuel sur l’accessibilité. 

3 Observations finales 

3.1 Dans quelle mesure l’institution réussit effectivement à sauvegarder les données et 

les documents qu’elle aimerait conserver ? Dans quelle mesure peuvent-ils être 

considérés comme étant partie du patrimoine national ? 

3.2 Quels sont les principaux problèmes auxquels l’institution est confrontée ? 

3.3 Commentaire final. 

MO/PK, IDHEAP, Chavannes-près-Renens, le 18 juin 2007

Politique de la mémoire nationale Etude principale I - IDHEAP

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