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Université de Ouagadougou Université Libre de Bruxelles Unité de ...

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<strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Ouagadougou</strong> <strong>Université</strong> <strong>Libre</strong> <strong>de</strong> <strong>Bruxelles</strong><br />

<strong>Unité</strong> <strong>de</strong> Formation et <strong>de</strong> Recherche Institut <strong>de</strong> Pharmacie<br />

en Sciences <strong>de</strong> la Santé (UFR/SDS)<br />

3 ème Cycle Spécialisé et Doctoral Laboratoire <strong>de</strong> Chimie Bioanalytique,<br />

- Pharmacologie Appliquée <strong>de</strong> Toxicologie, et <strong>de</strong> Chimie Physique<br />

- Toxicologie Appliquée Appliquée<br />

et<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Pharmacologie Laboratoire <strong>de</strong> Pharmacie Galénique<br />

et <strong>de</strong> Toxicologie et <strong>de</strong> Biopharmacie<br />

DEVELOPPEMENT D’UN IMPLANT BIODEGRADABLE A<br />

BASE DE GENTAMICINE ET DE MONOLEINE DESTINE AU<br />

TRAITEMENT DES OSTEOMYELITES CHRONIQUES<br />

Promoteur : Prof. Jacques DUBOIS<br />

Par<br />

OUEDRAOGO Moustapha<br />

Pharmacien<br />

Co-promoteur : Prof. Innocent Pierre GUISSOU<br />

Prof. Karim AMIGHI<br />

Thèse présentée en vue <strong>de</strong> l’obtention du Gra<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

Docteur en Sciences Biomédicales et Pharmaceutiques<br />

Année académique 2007/2008


DEDICACES<br />

Je dédie cette thèse à toute ma famille pour l’affection et le soutien qui ne m’ont jamais fait<br />

défaut.<br />

I


REMERCIEMENTS<br />

Au terme <strong>de</strong> ce travail, je tiens à exprimer toute ma profon<strong>de</strong> gratitu<strong>de</strong> à Monsieur le<br />

Professeur Innocent Pierre GUISSOU pour la confiance qu’il a placée en moi en acceptant<br />

non seulement <strong>de</strong> diriger mon programme <strong>de</strong> Doctorat, mais aussi <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>r mes premiers pas<br />

dans l’enseignement et la recherche. C’est pourquoi, je me fais le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> lui rendre cette<br />

confiance et <strong>de</strong> lui porter tout le respect qu’il mérite. Sa gran<strong>de</strong> expérience en recherche et en<br />

enseignement, sa rigueur scientifique, ses conseils et ses encouragements m’ont été et me<br />

seront profitables. Il est pour moi un Maître.<br />

J’exprime aussi toute ma reconnaissance aux Professeurs Jacques DUBOIS, Karim<br />

AMIGHI, Viviane HENSCHEL <strong>de</strong> l’<strong>Université</strong> <strong>Libre</strong> <strong>de</strong> <strong>Bruxelles</strong>, Brigitte EVRARD <strong>de</strong><br />

l’<strong>Université</strong> <strong>de</strong> Liège pour m’avoir accepté dans leur Laboratoire respectif et pour<br />

l’encadrement, les conseils dont j’ai pu bénéficier.<br />

Mes remerciements aussi au Professeur Pierre DUEZ pour m’avoir permis <strong>de</strong> réaliser<br />

les analyses chimiques par Chromatographie en Phase Gazeuse dans son Laboratoire.<br />

A notre Maître et Juge, le Professeur Amadou DIOUF (<strong>de</strong> l’<strong>Université</strong> Cheick Anta<br />

Diop), merci pour l’honneur que vous nous faites en acceptant <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>r ce Jury. Vos<br />

gran<strong>de</strong>s qualités scientifiques ont certainement prévalu quant à votre choix par nos maîtres<br />

pour juger ce travail. Veuillez trouver ici l’expression <strong>de</strong> notre gran<strong>de</strong> estime.<br />

Je remercie également les Professeurs Agrégés Rasmata OUEDRAOGO/ TRAORE<br />

(Laboratoire <strong>de</strong> Microbiologie/<strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Ouagadougou</strong>), Rasmané SEMDE (Laboratoire<br />

<strong>de</strong> Pharmacie Galénique et <strong>de</strong> Biopharmacie/ <strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Ouagadougou</strong>), Issa T. SOME<br />

(Laboratoire <strong>de</strong> Chimie Analytique/ <strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Ouagadougou</strong>) pour leur participation<br />

active à ce travail. Leurs conseils ne m’ont jamais fait défaut. Toute ma profon<strong>de</strong> gratitu<strong>de</strong>.<br />

Au Professeur Agrégé Julien Yilboudo (Orthopédie-Traumatologie), je lui exprime ma<br />

profon<strong>de</strong> gratitu<strong>de</strong> pour avoir été l’un <strong>de</strong>s initiateurs <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, et pour ses précieux conseils<br />

II


quant au choix <strong>de</strong>s caractéristiques que pourrait avoir l’implant que nous tentions <strong>de</strong> mettre au<br />

point.<br />

Mes remerciements vont aussi aux Docteurs Innocent NACOULMA, Christophe S.<br />

DA, Hamado KAFANDO, tous Chirurgiens au Centre Hospitalier Universitaire <strong>de</strong><br />

<strong>Ouagadougou</strong> (CHU-YO), pour leur participation active aux essais cliniques <strong>de</strong> l’implant que<br />

nous avons mis au point. Ils ont facilité mes travaux dans le service <strong>de</strong> Chirurgie à travers le<br />

climat <strong>de</strong> confiance et <strong>de</strong> cordialité qu’ils ont su créer. Par la même occasion, je remercie tout<br />

le personnel du Service <strong>de</strong> Traumatologie/Orthopédie, du Département <strong>de</strong> la Pharmacie<br />

Hospitalière et <strong>de</strong>s Laboratoires du CHU-YO, et tous les patients ayant spontanément accepté<br />

<strong>de</strong> participer aux essais cliniques.<br />

Je dois aussi remercier les Professeurs Robert B. SOUDRE, Olga GOUMBRI et les<br />

Docteurs Mélanie SANOU, Norbert RAMDE du Laboratoire d’Anatomie et <strong>de</strong> cytologie<br />

pathologiques du CHU-YO pour leur participation à la réalisation <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> réaction à<br />

l’hôte <strong>de</strong> l’implant.<br />

Je remercie tous les Doctorants et le personnel <strong>de</strong>s Laboratoires <strong>de</strong> Pharmacie<br />

Galénique/Biopharmacie, et <strong>de</strong> Chimie Bioanalytique/ Toxicologie/ Chimie Physique<br />

Appliquée <strong>de</strong> l’<strong>Université</strong> <strong>Libre</strong> <strong>de</strong> <strong>Bruxelles</strong> (Jérôme, Gilles, Charlemagne, Thami, Jamila,<br />

Philippe DELEUZE, Touria, Nancy, Marie, …et j’en oublie certainement) pour le climat <strong>de</strong><br />

collaboration plein <strong>de</strong> cordialité qu’ils ont su créer dans les laboratoires. Mes remerciements<br />

vont aussi à Henri MOTTE, Caroline BRIQUET et Nicole KABORE pour leur participation<br />

au début <strong>de</strong> nos travaux.<br />

Je remercie le Docteur Moussa OUEDRAOGO, Assistant en Pharmacologie<br />

(<strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Ouagadougou</strong>) pour les échanges dignes d’intérêt que j’ai toujours eus avec lui<br />

et aussi pour ses gran<strong>de</strong>s qualités humaines.<br />

travail.<br />

Je remercie tous ceux, qui d’une manière ou d’autres, m’ont permis <strong>de</strong> réaliser ce<br />

III


Enfin, je gar<strong>de</strong> mes <strong>de</strong>rniers remerciements et non les moindres à la Commission<br />

Universitaire pour le Développement (CUD), au Conseil Interuniversitaire <strong>de</strong> la Communauté<br />

Française <strong>de</strong> Belgique (CIUF), à l’APEFE, au CGRI pour leur appui financier à la réalisation<br />

<strong>de</strong> ce travail. Je m’en voudrai <strong>de</strong> ne pas citer quelques personnalités, qui à travers leurs<br />

institutions respectives, ont été à nos côtés pour la réalisation <strong>de</strong> nos travaux: Noëlle<br />

LEJEUNE, Emile Charlier, Francis DEPREZ, Anselme SAWADOGO, …<br />

IV


AVANT-PROPOS<br />

Les travaux <strong>de</strong> thèse que nous présentons est une <strong>de</strong>s retombées <strong>de</strong> la Coopération<br />

Nord-Sud entre d’une part l’<strong>Université</strong> <strong>Libre</strong> <strong>de</strong> <strong>Bruxelles</strong>, l’<strong>Université</strong> d’Etat <strong>de</strong> Liège, et<br />

d’autre part l’<strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Ouagadougou</strong>.<br />

En effet, L’<strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Ouagadougou</strong>, le Centre National <strong>de</strong> Recherches<br />

Scientifiques et Technologiques (Burkina Faso) et l’<strong>Université</strong> <strong>Libre</strong> <strong>de</strong> <strong>Bruxelles</strong> (ULB)<br />

entretiennent <strong>de</strong>s relations <strong>de</strong> Coopération <strong>de</strong>puis une vingtaine d’années.<br />

Ces relations se sont concrétisées au niveau <strong>de</strong> la Pharmacie par:<br />

- la création et l’équipement au Burkina Faso, <strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong> Recherche sur les<br />

Substances Naturelles (IRSN);<br />

- la construction et l’équipement d’une <strong>Unité</strong> d’extraction <strong>de</strong> plantes médicinales au<br />

sein <strong>de</strong> l’IRSN;<br />

- la formation <strong>de</strong>s Chercheurs par la recherche;<br />

- la construction et l’équipement à l’IRSN d’une unité <strong>de</strong> production<br />

pharmaceutique (U-PHARMA) <strong>de</strong>stinée à la fabrication <strong>de</strong> formes<br />

pharmaceutiques sèches (comprimés, gélules…);<br />

- la formation à l’ULB <strong>de</strong> pharmaciens burkinabé et <strong>de</strong> docteurs en Sciences<br />

Pharmaceutiques;<br />

- un soutien à la formation <strong>de</strong> pharmaciens au Burkina Faso.<br />

A travers les présents travaux, les différents acteurs <strong>de</strong> cette coopération pensent<br />

apporter leur contribution à la résolution d’un problème <strong>de</strong> santé publique ayant aussi un<br />

intérêt scientifique: le traitement <strong>de</strong>s ostéomyélites chroniques.<br />

Il s’est agi donc pour nous <strong>de</strong> mettre au point un implant biodégradable susceptible<br />

d’être utilisé efficacement dans le traitement <strong>de</strong>s ostéomyélites chroniques. Pour atteindre cet<br />

objectif, il nous a fallu passer en revue presque toutes les étapes du développement d’un<br />

nouveau médicament. Ce qui nous a permis d’approfondir non seulement nos connaissances<br />

en Pharmacie Galénique, en Physico-chimie, en Chimie Analytique, en Microbiologie, en<br />

Essais cliniques mais aussi et surtout en Etu<strong>de</strong>s toxicologiques in vitro et in vivo d’un<br />

médicament en phase <strong>de</strong> développement.<br />

Les résultats auxquels nous sommes parvenus sont encourageants quant à une<br />

contribution à une meilleure prise en charge <strong>de</strong>s ostéomyélites chroniques. L’implant mis au<br />

point permettra d’augmenter les chances <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s ostéomyélites chroniques.<br />

V


La Salle "Blanche″ installée à l’occasion <strong>de</strong> nos travaux pourra servir non seulement<br />

comme outil <strong>de</strong> formation, mais aussi comme site <strong>de</strong> fabrication d’autres formes<br />

pharmaceutiques stériles.<br />

Ces travaux sont une preuve que Recherche Fondamentale et Recherche Appliquée<br />

peuvent être jumelées pour approfondir les connaissances théoriques et résoudre les<br />

problèmes <strong>de</strong> santé <strong>de</strong>s populations.<br />

VI


SOMMAIRE<br />

VII


Page<br />

DEDICACES ..........................................................................................................................................................I<br />

REMERCIEMENTS ........................................................................................................................................... II<br />

AVANT-PROPOS.................................................................................................................................................V<br />

SOMMAIRE.......................................................................................................................................................VII<br />

RESUME .......................................................................................................................................................... XIV<br />

ABSTRACT...................................................................................................................................................... XVI<br />

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS............................................................................................... XVIII<br />

LISTE DES TABLEAUX ..................................................................................................................................XX<br />

LISTE DES FIGURES ...................................................................................................................................XXII<br />

INTRODUCTION GENERALE ......................................................................................................................... 1<br />

PREMIERE PARTIE: DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES............................................................................ 5<br />

I. L’OSTEOMYELITE................................................................................................................................... 6<br />

I.1. CLASSIFICATION DES OSTEOMYELITES.................................................................................................. 6<br />

I.2. PATHOGENESE BACTERIENNE ............................................................................................................... 8<br />

I.3. LE TERRAIN .......................................................................................................................................... 8<br />

I.3.1. Infection osseuse et diabète............................................................................................................. 8<br />

I.3.2. Ostéomyélite et polyarthrite rhumatoï<strong>de</strong>......................................................................................... 9<br />

I.4. ASPECTS CLINIQUES.............................................................................................................................. 9<br />

I.4.1. L’ostéomyélite hématogène ............................................................................................................. 9<br />

I.4.2. Les ostéomyélites par inoculation directe ou par contiguïté........................................................... 9<br />

I.4.3. L’ostéomyélite chronique .............................................................................................................. 10<br />

I.5. TRAITEMENT....................................................................................................................................... 10<br />

I.5.1. Traitement médical........................................................................................................................ 10<br />

I.5.2. Traitement chirurgical .................................................................................................................. 10<br />

II. LES IMPLANTS ....................................................................................................................................... 10<br />

II.1. LES IMPLANTS NON BIODEGRADABLES ............................................................................................... 11<br />

II.2. LES IMPLANTS BIODEGRADABLES ....................................................................................................... 11<br />

III. REPONSE DE L’HOTE A UN IMPLANT ........................................................................................ 12<br />

III.1. REACTION INFLAMMATOIRE AIGUË..................................................................................................... 12<br />

III.2. REACTION INFLAMMATOIRE CHRONIQUE............................................................................................ 13<br />

III.3. REPARATION TISSULAIRE.................................................................................................................... 13<br />

III.4. REACTION GRANULOMATEUSE ........................................................................................................... 14<br />

IV. LE SULFATE DE GENTAMICINE................................................................................................... 14<br />

IV.1. PROPRIETES PHARMACOCINETIQUES................................................................................................... 15<br />

IV.2. MODE D’ACTION................................................................................................................................. 16<br />

IV.3. PRECAUTIONS ..................................................................................................................................... 16<br />

IV.4. TOXICITE DES AMINOSIDES ................................................................................................................. 17<br />

IV.4.1. Mécanisme d’action toxique au niveau rénal................................................................................ 17<br />

IV.4.2. Caractéristiques sémiologiques <strong>de</strong> la néphropathie ..................................................................... 17<br />

VIII


IV.4.3. Histologie ...................................................................................................................................... 18<br />

IV.4.4. Toxicité auditive ............................................................................................................................ 18<br />

V. LA MONOLEINE ..................................................................................................................................... 19<br />

V.1. PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES....................................................................................................... 19<br />

V.2. TOXICITE ............................................................................................................................................ 20<br />

V.3. LES METABOLITES DE LA MONOLEINE................................................................................................. 20<br />

V.3.1. Le glycérol..................................................................................................................................... 20<br />

V.3.2. L’aci<strong>de</strong> oléique.............................................................................................................................. 21<br />

VI. ETAPES DE DEVELOPPEMENT D’UN MEDICAMENT............................................................. 22<br />

VI.1. LES PRE-REQUIS A L’EXPERIMENTATION CLINIQUE............................................................................. 22<br />

VI.1.1. Dossier technique et analytique .................................................................................................... 22<br />

VI.1.2. Etu<strong>de</strong>s pharmacologiques ............................................................................................................ 23<br />

VI.1.3. Etu<strong>de</strong>s toxicologiques.................................................................................................................... 23<br />

VI.2. L’EXPERIMENTATION CLINIQUE.......................................................................................................... 27<br />

VI.2.1. Phase I........................................................................................................................................... 27<br />

VI.2.2. Phase II ......................................................................................................................................... 27<br />

VI.2.3. Phase III........................................................................................................................................ 28<br />

VI.2.4. Etu<strong>de</strong>s après AMM........................................................................................................................ 28<br />

VII. BONNES PRATIQUES DE FABRICATION DES MEDICAMENTS STERILES ....................... 28<br />

VII.1. GENERALITES ..................................................................................................................................... 28<br />

VII.2. SURVEILLANCE MICROBIOLOGIQUE DES ZONES A ATMOSPHERE CONTROLEE...................................... 30<br />

VII.3. PRODUITS STERILISES DANS LEUR RECIPIENT FINAL............................................................................ 31<br />

VII.4. PREPARATION ASEPTIQUE................................................................................................................... 31<br />

VIII. ESSAIS DE STERILITE ET DES ENDOTOXINES BACTERIENNES DE MEDICAMENTS<br />

STERILES ........................................................................................................................................................... 32<br />

VIII.1. ESSAIS DE STERILITE........................................................................................................................... 32<br />

VIII.2. ESSAIS DES ENDOTOXINES BACTERIENNES.......................................................................................... 33<br />

VIII.2.1. Historique, nature et toxicité <strong>de</strong>s endotoxines............................................................................... 33<br />

VIII.2.2. Techniques <strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong> quantification <strong>de</strong>s endotoxines bactériennes................................ 34<br />

VIII.2.3. Mise en œuvre d’un test LAL par la technique <strong>de</strong> gélification ...................................................... 34<br />

DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE......................................................................................................... 38<br />

CADRE DE L’ETUDE ....................................................................................................................................... 39<br />

OBJECTIFS ........................................................................................................................................................ 40<br />

CHAPITRE I: FABRICATION D’IMPLANTS BIODEGRADABLES DESTINES AU TRAITEMENT<br />

D’OSTEOMYELITES CHRONIQUES............................................................................................................ 41<br />

INTRODUCTION............................................................................................................................................... 42<br />

I. MATERIEL ET METHODES ................................................................................................................. 42<br />

I.1. DETERMINATION DE LA CONTAMINATION PARTICULAIRE DE L'AIR DES DIFFERENTS COMPARTIMENTS<br />

DE LA "SALLE BLANCHE" .................................................................................................................................. 44<br />

I.2. CONTROLE DE LA BIOCONTAMINATION DE L'AIR DES DIFFERENTS COMPARTIMENTS DE LA "SALLE<br />

BLANCHE" ......................................................................................................................................................... 45<br />

I.3. CONTROLE DE LA BIOCONTAMINATION DES SURFACES DE TRAVAIL ................................................... 47<br />

IX


I.4. PREPARATION DES IMPLANTS.............................................................................................................. 47<br />

II. RESULTATS ET DISCUSSIONS............................................................................................................ 50<br />

II.1. DETERMINATION DE LA CONTAMINATION PARTICULAIRE ET DE LA BIOCONTAMINATION L'AIR DES<br />

DIFFERENTS COMPARTIMENTS DE LA "SALLE BLANCHE"................................................................................... 50<br />

II.2. CONTROLE DE LA BIOCONTAMINATION DES SURFACES DE TRAVAIL ................................................... 52<br />

II.3. PREPARATION ..................................................................................................................................... 53<br />

CONCLUSION.................................................................................................................................................... 53<br />

CHAPITRE II: CARACTERISATION PHYSICO-CHIMIQUE DES IMPLANTS ET CINETIQUE DE<br />

LIBERATION DE LA GENTAMICINE.......................................................................................................... 54<br />

INTRODUCTION............................................................................................................................................... 55<br />

I. MATERIEL ET METHODES ................................................................................................................. 55<br />

I.1. CARACTERISATION PHYSICO-CHIMIQUE.............................................................................................. 55<br />

I.1.1. Observation macroscopique.......................................................................................................... 55<br />

I.1.2. Microscopie sur platine chauffante (Hot Stage Microscopy ou HSM).......................................... 55<br />

I.1.3. Calorimétrie différentielle à balayage (Differential Scanning Calorimetry ou DSC)................... 55<br />

I.1.4. Diffraction <strong>de</strong>s rayons X (DRX) .................................................................................................... 56<br />

I.1.5. La thermogravimétrie (TGA)......................................................................................................... 56<br />

I.1.6. Etu<strong>de</strong> rhéologique ......................................................................................................................... 57<br />

I.1.7. Détermination <strong>de</strong> la teneur en eau ................................................................................................ 57<br />

I.1.8. Détermination <strong>de</strong> la teneur en éthanol résiduel ............................................................................ 57<br />

I.1.9. I<strong>de</strong>ntification et dosage <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras libres.............................................................................. 58<br />

I.2. CINETIQUE DE LIBERATION DU SULFATE DE GENTAMICINE ................................................................. 60<br />

I.3. ETUDE DE STABILITE........................................................................................................................... 62<br />

II. RESULTATS ET DISCUSSIONS............................................................................................................ 63<br />

II.1. CARACTERISATION PHYSICO-CHIMIQUE.............................................................................................. 63<br />

II.1.1. Observation macroscopique.......................................................................................................... 63<br />

II.1.2. Observation microscopique........................................................................................................... 64<br />

II.1.3. Calorimétrie différentielle à balayage (Differential Scanning Calorimetry ou DSC)................... 65<br />

II.1.4. Diffraction <strong>de</strong>s rayons X (DRX) .................................................................................................... 67<br />

II.1.5. La thermogravimétrie (TGA)......................................................................................................... 68<br />

II.1.6. Etu<strong>de</strong> rhéologique ......................................................................................................................... 71<br />

II.1.7. Détermination <strong>de</strong> la teneur en eau ................................................................................................ 73<br />

II.1.8. Détermination <strong>de</strong> la teneur en éthanol résiduel ............................................................................ 74<br />

II.1.9. I<strong>de</strong>ntification et dosage <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras libres.............................................................................. 75<br />

II.2. CINETIQUE DE LIBERATION DU SULFATE DE GENTAMICINE ................................................................. 76<br />

II.3. ETUDE DE STABILITE........................................................................................................................... 80<br />

CONCLUSION.................................................................................................................................................... 82<br />

CHAPITRE III: CONTROLE MICROBIOLOGIQUE DES MATIERES PREMIERES ET DU<br />

PRODUIT FINI................................................................................................................................................... 83<br />

INTRODUCTION............................................................................................................................................... 84<br />

I. MATERIEL ET METHODES ................................................................................................................. 84<br />

I.1. ESSAI DE STERILITE............................................................................................................................. 84<br />

I.1.1. Choix <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> culture ......................................................................................................... 84<br />

I.1.2. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s propriétés nutritives <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> culture.................................................................. 85<br />

X


I.1.3. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la stérilité <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> culture.................................................................................... 86<br />

I.1.4. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fertilité <strong>de</strong>s milieux en présence <strong>de</strong>s échantillons à tester.......................................... 86<br />

I.1.5. Essais <strong>de</strong> stérilité du myristate d'isopropyle et <strong>de</strong> l'eau peptonée additionnée <strong>de</strong> polysorbate 80<br />

(Tween 80 ® ) à 1%........................................................................................................................................ 87<br />

I.1.6. Essai <strong>de</strong> stérilité <strong>de</strong> l’eau utilisée pour la préparation <strong>de</strong> l’implant............................................. 88<br />

I.1.7. Essai <strong>de</strong> stérilité <strong>de</strong> la monoléine.................................................................................................. 88<br />

I.1.8. Essai <strong>de</strong> stérilité du sulfate <strong>de</strong> gentamicine................................................................................... 88<br />

I.1.9. Essai <strong>de</strong> stérilité <strong>de</strong> l’implant........................................................................................................ 89<br />

I.2. RECHERCHE ET DOSAGE DES ENDOTOXINES BACTERIENNES IN VITRO ................................................. 90<br />

I.2.1. Vérification <strong>de</strong> la sensibilité déclarée du lysat.............................................................................. 90<br />

I.2.2. Détermination <strong>de</strong> la Concentration Limite en Endotoxines bactériennes (CLE) <strong>de</strong> l'implant, et <strong>de</strong><br />

la Dilution Maximale Significative (DMS) .................................................................................................. 91<br />

I.2.3. Extraction, recherche et dosage in vitro à proprement dits <strong>de</strong>s endotoxines bactériennes dans les<br />

implants 91<br />

II. RESULTATS ET DISCUSSIONS............................................................................................................ 92<br />

II.1. ESSAIS DE STERILITE........................................................................................................................... 92<br />

II.1.1. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fertilité et <strong>de</strong> la stérilité <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> culture .......................................................... 92<br />

II.1.2. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fertilité <strong>de</strong>s milieux en présence <strong>de</strong>s échantillons à tester.......................................... 92<br />

II.1.3. Essais <strong>de</strong> stérilité du myristate d'isopropyle et <strong>de</strong> l'eau peptonée additionnée <strong>de</strong> polysorbate 80<br />

(Tween 80 ® ) à 1%........................................................................................................................................ 93<br />

II.1.4. Essais <strong>de</strong> stérilité <strong>de</strong>s matières premières..................................................................................... 93<br />

II.1.5. Essai <strong>de</strong> stérilité <strong>de</strong> l’implant........................................................................................................ 93<br />

II.2. RECHERCHE ET DOSAGE DES ENDOTOXINES BACTERIENNES IN VITRO ................................................. 94<br />

II.2.1. Vérification <strong>de</strong> la sensibilité déclarée du lysat.............................................................................. 94<br />

II.2.2. Détermination <strong>de</strong> la Concentration Limite en Endotoxines bactériennes (CLE) <strong>de</strong> l'implant, et <strong>de</strong><br />

la Dilution Maximale Significative (DMS) .................................................................................................. 94<br />

II.2.3. Recherche et dosage in vitro à proprement dits <strong>de</strong>s endotoxines bactériennes dans les implants 95<br />

CONCLUSION.................................................................................................................................................... 96<br />

CHAPITRE IV : ETUDES TOXICOLOGIQUES IN VITRO ........................................................................ 97<br />

INTRODUCTION............................................................................................................................................... 98<br />

I. MATERIEL ET METHODES ................................................................................................................. 98<br />

I.1. TEST D’HEMOLYSE IN VITRO................................................................................................................ 98<br />

I.2. TEST DE CYTOTOXICITE IN VITRO ........................................................................................................ 99<br />

I.3. TEST DE GENOTOXICITE IN VITRO ...................................................................................................... 100<br />

I.4. ANALYSE STATISTIQUE..................................................................................................................... 102<br />

II. RESULTATS ET DISCUSSIONS.......................................................................................................... 103<br />

II.1. TEST D’HEMOLYSE IN VITRO.............................................................................................................. 103<br />

II.2. TEST DE CYTOTOXICITE IN VITRO ...................................................................................................... 104<br />

II.3. TEST DE GENOTOXICITE IN VITRO ...................................................................................................... 106<br />

CONCLUSION.................................................................................................................................................. 109<br />

CHAPITRE V: ETUDES TOXICOLOGIQUES PRECLINIQUES CHEZ L’ANIMAL .......................... 110<br />

INTRODUCTION............................................................................................................................................. 111<br />

I. MATERIEL ET METHODES ............................................................................................................... 111<br />

I.1. ANIMAUX D’EXPERIENCE.................................................................................................................. 111<br />

XI


I.2. PROCEDURE D’IMPLANTATION.......................................................................................................... 112<br />

I.3. MONITORING CLINIQUE DES SOURIS.................................................................................................. 112<br />

I.4. EVALUATION DE LA REACTION TISSULAIRE LOCALE ......................................................................... 112<br />

I.4.1. Evaluation <strong>de</strong> l’œdème................................................................................................................ 112<br />

I.4.2. Examen histologique ................................................................................................................... 112<br />

I.5. EVALUATION DES EFFETS RENAUX ET HEPATIQUES........................................................................... 113<br />

I.5.1. Examen macroscopique............................................................................................................... 113<br />

I.5.2. Examen histologique ................................................................................................................... 113<br />

I.5.3. Exploration fonctionnelle............................................................................................................ 113<br />

I.6. EFFET SUR LE METABOLISME DES TRIGLYCERIDES............................................................................ 114<br />

I.7. ANALYSE STATISTIQUE..................................................................................................................... 114<br />

II. RESULTATS ET DISCUSSIONS.......................................................................................................... 114<br />

II.1. MONITORING CLINIQUE DES SOURIS.................................................................................................. 114<br />

II.2. EVALUATION DE LA REACTION TISSULAIRE LOCALE ......................................................................... 115<br />

II.2.1. Evaluation <strong>de</strong> l’œdème................................................................................................................ 115<br />

II.2.2. Examen histologique ................................................................................................................... 120<br />

II.3. EVALUATION DES EFFETS RENAUX ET HEPATIQUES........................................................................... 121<br />

II.4. EFFET SUR LE METABOLISME DES TRIGLYCERIDES............................................................................ 123<br />

CONCLUSION.................................................................................................................................................. 124<br />

CHAPITRE VI: ETUDE D’EFFICACITE ET DE TOLERANCE CLINIQUES ...................................... 126<br />

INTRODUCTION............................................................................................................................................. 127<br />

I. PROTOCOLE EXPERIMENTAL ........................................................................................................ 127<br />

I.1. CRITERES D’INCLUSION DES PATIENTS.............................................................................................. 128<br />

I.2. BILAN PRE-THERAPEUTIQUE ............................................................................................................. 129<br />

I.2.1. Bilan clinique .............................................................................................................................. 129<br />

I.2.2. Bilan radiologique....................................................................................................................... 129<br />

I.2.3. Bilan biologique.......................................................................................................................... 129<br />

I.3. TRAITEMENT REÇU ........................................................................................................................... 130<br />

I.4. SUIVI DES PATIENTS TRAITES ............................................................................................................ 131<br />

I.5. CRITERES D’EFFICACITE ET DE TOLERANCE DU TRAITEMENT............................................................ 132<br />

I.6. CONSIDERATIONS ETHIQUES ............................................................................................................. 133<br />

II. RESULTATS ........................................................................................................................................... 133<br />

II.1. EFFICACITE DU TRAITEMENT ............................................................................................................ 133<br />

II.2. TOLERANCE AU TRAITEMENT............................................................................................................ 136<br />

III. DISCUSSIONS.................................................................................................................................... 136<br />

III.1. EFFICACITE DU TRAITEMENT ............................................................................................................ 136<br />

III.2. TOLERANCE AU TRAITEMENT............................................................................................................ 138<br />

CONCLUSION.................................................................................................................................................. 139<br />

CONCLUSION GENERALE .......................................................................................................................... 140<br />

XII


REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES........................................................................................................ 143<br />

ANNEXES ..............................................................................................................................................................I<br />

NOTE D’INFORMATION AU PATIENT ........................................................................................................ II<br />

FORMULAIRE DE CONSENTEMENT............................................................................................................V<br />

CAHIER D’OBSERVATION ............................................................................................................................ VI<br />

PUBLICATIONS ...............................................................................................................................................VII<br />

XIII


RESUME<br />

L’ostéomyélite chronique est une infection chronique du tissu osseux et <strong>de</strong> la moelle.<br />

C’est une infection grave du fait <strong>de</strong> sa localisation au sein d’un tissu profond, <strong>de</strong> la<br />

complexité <strong>de</strong> sa prise en charge thérapeutique et <strong>de</strong> la mise en jeu du pronostic fonctionnel.<br />

L’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l’ostéomyélite chronique est accrue sur certains terrains (drépanocytose,<br />

diabète, et polyarthrite rhumatoï<strong>de</strong> entre autres). Son traitement classique repose sur un<br />

curettage chirurgical associé à une antibiothérapie par voie générale durant au moins 6<br />

semaines. Ce traitement est marqué le plus souvent par <strong>de</strong>s échecs du fait <strong>de</strong> la difficulté <strong>de</strong><br />

faire parvenir <strong>de</strong>s antibiotiques à doses efficaces et <strong>de</strong> manière prolongée ou continue au<br />

niveau <strong>de</strong> l'os infecté.<br />

Le but <strong>de</strong> notre travail était <strong>de</strong> développer une formulation pharmaceutique<br />

biodégradable susceptible <strong>de</strong> libérer <strong>de</strong> manière prolongée et in situ au niveau du foyer<br />

infectieux l'antibiotique qu’est le sulfate <strong>de</strong> gentamicine. Cette formulation <strong>de</strong>vait être<br />

efficace pour le traitement <strong>de</strong>s ostéomyélites chroniques et présenter une gran<strong>de</strong> innocuité<br />

pour le patient.<br />

Quatre formulations d’implants à base <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> gentamicine et <strong>de</strong> monoléine ont<br />

été préparées en Salle blanche dont le niveau <strong>de</strong> contamination particulaire et microbiologique<br />

a été conforme aux normes européennes. Ces implants se présentaient sous forme <strong>de</strong> gels<br />

bioadhésifs, d’apparence homogène. Ils se prenaient en masse au contact <strong>de</strong> l’eau. Des<br />

observations au microscope optique, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Calorimétrie différentielle à balayage<br />

(DSC), <strong>de</strong> Diffraction <strong>de</strong>s rayons X, <strong>de</strong> thermogravimétrie, <strong>de</strong> dosage d’eau (métho<strong>de</strong> Karl<br />

Fischer) <strong>de</strong>s gels ont montré que <strong>de</strong>ux formes <strong>de</strong> monoléine co-existent dans les gels :<br />

monoléine liée à l’eau et monoléine libre; aussi, les gels se présentent sous forme <strong>de</strong> cristaux<br />

liqui<strong>de</strong>s. Les tests <strong>de</strong> dissolution ont montré que seul l’implant renfermant 5% <strong>de</strong><br />

gentamicine, 80% <strong>de</strong> monoléine et 15% d’eau a libéré la presque totalité <strong>de</strong> la gentamicine en<br />

continu sur 20 jours. Celui-ci a été sélectionné pour la suite <strong>de</strong>s travaux. Le mécanisme <strong>de</strong> la<br />

libération <strong>de</strong> l’antibiotique a été celui d’une diffusion contrôlée. Ces implants ont été<br />

physiquement instables à 30 °C mais stables lorsqu’ils sont conservés au réfrigérateur (2-6<br />

°C) pendant au moins 10 mois. La cinétique <strong>de</strong> libération <strong>de</strong>s implants reste inchangée dans<br />

les mêmes conditions <strong>de</strong> conservation (2-6 °C pendant 10 mois).<br />

Les essais <strong>de</strong> stérilité réalisés sur membrane filtrante ont montré que les implants<br />

fabriqués étaient stériles. En outre, ils se sont révélés apyrogènes à travers le test LAL (Lysat<br />

d’amoebocyte <strong>de</strong> Limule).<br />

XIV


Le test <strong>de</strong> cytotoxicité in vitro (test MTT) <strong>de</strong>s implants a été réalisé en utilisant la<br />

métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> contact direct. Ils n’ont présenté aucune toxicité vis-à-vis <strong>de</strong>s fibroblastes et <strong>de</strong>s<br />

macrophages qui ont été utilisées comme cellules tests. Par ailleurs, ils ont été compatibles<br />

avec les érythrocytes d’hémoglobine AA ou SS. L’évaluation in vitro <strong>de</strong> la génotoxicité <strong>de</strong>s<br />

implants a été réalisée en utilisant la technique <strong>de</strong>s essais comètes. Ils n’ont présenté aucun<br />

potentiel génotoxique.<br />

L’infiltration <strong>de</strong> l’implant (renfermant 5% <strong>de</strong> gentamicine, 80% <strong>de</strong> monoléine et 15%<br />

d’eau) sous l’aponévrose plantaire <strong>de</strong>s souris n’a pas perturbé les paramètres biologiques du<br />

foie et <strong>de</strong>s reins (bilirubinémie libre, bilirubinémie totale, créatininémie) au bout <strong>de</strong> 52 jours<br />

<strong>de</strong> test. Le métabolisme <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s n’a pas été affecté. Les étu<strong>de</strong>s histologiques n’ont<br />

révélé ni <strong>de</strong> signes d’inflammation chronique <strong>de</strong> l’aponévrose, ni <strong>de</strong> lésions rénales ou<br />

hépatiques.<br />

Pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la tolérance et <strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong> l’implant dans le traitement <strong>de</strong>s<br />

ostéomyélites chroniques, une autorisation préalable du Comité d’Ethique pour la Recherche<br />

en Santé (CERS) du Burkina Faso a été obtenue. Une cohorte <strong>de</strong> 19 patients souffrant<br />

d’ostéomyélites chroniques et ayant donné son consentement a été incluse dans l’étu<strong>de</strong>. Tous<br />

les patients ont bénéficié d’une séquestrectomie accompagnée d’un curetage et d’un<br />

comblement <strong>de</strong> la cavité osseuse avec l’implant. Les signes cliniques, radiologiques et<br />

biologiques obtenus après le traitement ont été en faveur d’une guérison <strong>de</strong>s patients traités<br />

dans un délai <strong>de</strong> 30 à 70 jours. Avec un recul <strong>de</strong> 2 à 12 mois (une médiane <strong>de</strong> 10 mois), les<br />

suivis cliniques, biologiques et radiologiques ont permis <strong>de</strong> conclure à l’innocuité <strong>de</strong><br />

l’implant.<br />

Un implant à base <strong>de</strong> monoléine et <strong>de</strong> gentamicine ayant montré son efficacité et son<br />

innocuité dans le traitement <strong>de</strong>s ostéomyélites chroniques a été ainsi développé. Après la<br />

réalisation d’un essai clinique multicentrique randomisé, il fera l’objet d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

d’Autorisation <strong>de</strong> Mise sur le Marché.<br />

XV


ABSTRACT<br />

Chronic osteomyelitis is a chronic infection of bone and its marrow. It is commonly<br />

associated with some diseases like sickle cells disease, diabetes, and arthritis. Chronic<br />

osteomyelitis treatment is complex, due to the difficulty to achieve therapeutic drug levels at<br />

the site of infection by systemic administration.<br />

Our objective was to <strong>de</strong>velop a bio<strong>de</strong>gradable implant based on gentamicin and<br />

monoolein. It should be able to make a sustained release of the gentamicin in the site of<br />

infection. This novel formulation should be biocompatible and efficacious to treat chronic<br />

osteomyelitis.<br />

Four formulations of implants based on gentamicin and monoolein were ma<strong>de</strong>. The<br />

final products were homogenous gels, becoming more solid in contact with water. Hot stage<br />

microscopy, DSC, thermogravimetric analysis (TGA), X-ray diffraction, and <strong>de</strong>termination of<br />

moisture contents (Karl Fischer titration) showed cubic liquid crystalline and eutectic<br />

structures of the implants. Only the formulation consisting of 80-15-5% w/w monoolein-<br />

water-gentamicin sulfate progressively released the totality of the antibiotic for a period of<br />

twenty days without burst effect. This formulation was selected for the following studies. The<br />

implants were physically instable at room temperature by stable when they were kept cool (2-<br />

6 °C) during at least 10 months. Their in vitro drug release characteristics were not changed<br />

in the same conditions (after storage for 10 months at 2 – 6 ° C).<br />

The Lysat d’amoebocyte <strong>de</strong> Limule (LAL) and sterility assays proved that the<br />

implants were ma<strong>de</strong> according to the Good Laboratory Practice. They were sterile and<br />

apyrogen.<br />

The MTT and comet assays performed with fibroblasts and macrophages revealed that<br />

the implants were non-cytotoxic and were not potentially genotoxic. They were also<br />

compatible in vitro with blood erythrocytes.<br />

The biocompatibility and toxicity of the implants assessed in vivo revealed that they<br />

were well tolerated and had acceptable biocompatibility at long-term.<br />

As for clinical assessment of the implants, 19 patients with chronic osteomyelitis<br />

caused by a microorganism sensitive to gentamicin were inclu<strong>de</strong>d. After surgical curettage of<br />

the infected bone, the <strong>de</strong>ad space was filled in with the implants. To prevent post-operative<br />

septicaemia, a systemic antibiotherapy was prescribed for 3 days following the operation.<br />

Clinical, biological and radiological follow-up (range from 2 to 12 months) revealed that 18<br />

XVI


patients recovered from chronic osteomyelitis (within 30-70 days) without adverse events.<br />

The wound of one patient whose bone was exposed did not scar over after 10 months.<br />

However, it was no longer infected.<br />

Further investigations through randomized multicentric trials will be done in or<strong>de</strong>r to<br />

obtain tra<strong>de</strong> license.<br />

XVII


LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS<br />

ADN: Aci<strong>de</strong> désoxyribonucléique<br />

ALAT: Alanine-aminotransférase<br />

AMM : Autorisation <strong>de</strong> Mise sur le Marché<br />

ASAT: Aspartate amino-transférase<br />

ATCC: American Type Culture Collection<br />

Cf.: Confère<br />

CHU-YO: Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo<br />

CLE: Concentration Limite en Endotoxines<br />

CMI: Concentration minimale inhibitrice<br />

DL50: Dose Létale 50%<br />

DMM: Dose Minimale Mortelle<br />

DMS: Dilution Maximale Significative<br />

DMSO: Diméthyle sulfoxi<strong>de</strong><br />

DO: Densité Optique<br />

DRX: Diffraction <strong>de</strong>s rayons X<br />

DSC: Differential Scanning Calorimetry<br />

EEB: Essai <strong>de</strong>s Endotoxines Bactériennes<br />

FDA: Food and drug administration<br />

Fig.: Figure<br />

HSM: Hot Stage Microscopy<br />

HSP: Hématéine-phloxine-safran<br />

LAL: Lysat d’Amœbocytes <strong>de</strong> Limule<br />

LPS: Lipopolysacchari<strong>de</strong>s<br />

MTT: 3-(4,5-dimethylthiazol-2-yl)-2,5-diphenyl tetrazolium bromi<strong>de</strong><br />

NFS: Numération Formule Sanguine<br />

Ph. Eur.: Pharmacopée européenne<br />

PMMA: Polyhmétyleméthacrylate<br />

ppm: partie par million<br />

RPM: Rotation par minute<br />

TGA: Thermogravimétrie<br />

TSA: gélose Trypto-caséine soja<br />

XVIII


TSB: Bouillon trypto-caséine soja<br />

UE: <strong>Unité</strong> d’Endotoxine<br />

UFC: <strong>Unité</strong> Formant Colonie<br />

UI: <strong>Unité</strong> Internationale<br />

VIH: Virus d’Immuno-déficience Humaine<br />

VS: Vitesse <strong>de</strong> Sédimentation<br />

ZS: Zone Stérile<br />

ZT: Zone Technique<br />

XIX


LISTE DES TABLEAUX<br />

Page<br />

Tableau I: Classification <strong>de</strong>s ostéomyélites selon Cierny-Ma<strong>de</strong>r. ............................................. 7<br />

Tableau II: Tests <strong>de</strong> biomcompatibilité d'implant à libération contrôlée (Mallapragada SK et<br />

Narasimhan B, 1999)........................................................................................................ 27<br />

Tableau III: Recommandations pour la surveillance microbiologique <strong>de</strong>s zones à atmosphère<br />

contrôlée durant la production.......................................................................................... 31<br />

Tableau IV : Dose seuil d’endotoxines (K) par kg <strong>de</strong> masse corporelle et par heure, en<br />

fonction <strong>de</strong> la voie d’administration................................................................................. 35<br />

Tableau V: Composition du mélange contenu dans le ballon (début <strong>de</strong> la préparation) ......... 48<br />

Tableau VI: Composition <strong>de</strong>s différents implants.................................................................... 49<br />

Tableau VII: Nombre <strong>de</strong> particules par m 3 d’air en fonction du site <strong>de</strong> prélèvement (en<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> repos) .............................................................................................................. 51<br />

Tableau VIII: Nombre <strong>de</strong> particules par mètre cube d’air en fonction du site <strong>de</strong> prélèvement<br />

(pendant la production) .................................................................................................... 51<br />

Tableau IX : Nombre <strong>de</strong> colonies isolées (UFC) pour 1 000 L d'air en fonction du type <strong>de</strong><br />

contamination et du site <strong>de</strong> prélèvement en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> repos.......................................... 52<br />

Tableau X : Nombre <strong>de</strong> colonies isolées (UFC) pour 1 000 L d'air en fonction du type <strong>de</strong><br />

contamination et du site <strong>de</strong> prélèvement en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> production ................................. 52<br />

Tableau XI: Contrainte <strong>de</strong> cisaillement (mPa) <strong>de</strong>s implants (moyenne ± écart-type, n = 3) en<br />

fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> cisaillement............................................................................... 72<br />

Tableau XII: Pourcentage (m/m) en eau (moyenne ± écart-type, n = 3) <strong>de</strong>s implants 1, 2, 3 et<br />

4 déterminé par la métho<strong>de</strong> Karl Fischer (KF) et par TGA ............................................. 74<br />

Tableau XIII: Teneur (ppm) <strong>de</strong>s implants en éthanol (moyenne ± écart-type, n = 3) ............. 74<br />

Tableau XIV: Concentrations <strong>de</strong>s implants (% m/m) en aci<strong>de</strong>s gras libres (moyenne ± écart-<br />

type, n = 3) ....................................................................................................................... 75<br />

Tableau XV: Teneurs (% m/m) en sulfate <strong>de</strong> gentamicine (moyenne ± écart-type, n = 5) <strong>de</strong><br />

l’implant 2 fraîchement préparé et <strong>de</strong> celui conservé pendant 10 mois ........................... 81<br />

Tableau XVI: Composition <strong>de</strong>s tubes pour la vérification <strong>de</strong> la sensibilité du lysat ............... 90<br />

Tableau XVII: Résultats du test <strong>de</strong> vérification <strong>de</strong> la sensibilité déclarée du lysat ................. 94<br />

Tableau XVIII: Résultats <strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong> dosage <strong>de</strong>s endotoxines dans les implants ........ 95<br />

Tableau XIX : Composition <strong>de</strong>s tubes ayant servi au test d’hémolyse in vitro ...................... 99<br />

XX


Tableau XX : Pourcentage d’hémolyse (moyenne ± SEM, n = 10) provoqué par l’implant 2 en<br />

fonction <strong>de</strong> la dose et du type d’hématie (hématies provenant <strong>de</strong> sujets homozygotes AA<br />

et <strong>de</strong> d’homozygotes SS)................................................................................................ 104<br />

Tableau XXI: Pourcentages d’ADN dans la queue <strong>de</strong>s comètes (moyenne ± SEM) en fonction<br />

<strong>de</strong> la cellule et du produit ............................................................................................... 108<br />

Tableau XXII: Volume <strong>de</strong>s pattes (mL) <strong>de</strong>s souris avant et après administration <strong>de</strong> 0,05 mL<br />

<strong>de</strong> produits sous l’aponévrose plantaire. ........................................................................ 117<br />

Tableau XXIII:Concentrations sériques (moyenne ± S.D, n = 10) en substances endogènes<br />

pour les lots <strong>de</strong> souris ayant reçu <strong>de</strong> l’eau physiologique, <strong>de</strong> la monoléine et l’implant 2<br />

en administration sous-plantaire (52 jours après administration). ................................. 121<br />

Tableau XXIV: Résultats du traitement <strong>de</strong> 19 patients soufrant d’ostéomyélite chronique par<br />

un implant biodégradable à base <strong>de</strong> gentamicine et <strong>de</strong> monoléine. ............................... 135<br />

XXI


LISTE DES FIGURES<br />

Page<br />

Figure 1: Ostéomyélite chronique du tibia d'un homme âgé <strong>de</strong> 50 ans...................................... 6<br />

Figure 2: Formules chimiques <strong>de</strong> la gentamicine..................................................................... 15<br />

Figure 3: formule chimique <strong>de</strong> la monoléine (Mono-oléate <strong>de</strong> glycéryle) .............................. 20<br />

Figure 4: formule chimique du glycérol (propan-1,2,3-triol ou 1,2,3-propanetriol ................. 21<br />

Figure 5: formule chimique <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> oléique......................................................................... 22<br />

Figure 6: Plan détaillé <strong>de</strong> la "Salle blanche" ............................................................................ 44<br />

Figure 7: Visualisation <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> prélèvement pour les comptages particulaire et<br />

microbiologique <strong>de</strong> l'air.................................................................................................... 46<br />

Figure 8 : Photo d’échantillon d’un implant ............................................................................ 64<br />

Figure 9: HSM (lumière non polarisée, 37 °C) <strong>de</strong> monoléine et d'implant (grossissement x<br />

500)................................................................................................................................... 65<br />

Figure 10: Thermogrammes (enregistrés lors <strong>de</strong> la 1 ère chauffe) <strong>de</strong> la monoléine et <strong>de</strong>s<br />

implants 1, 2, 3, 4 ............................................................................................................. 66<br />

Figure 11: Spectre <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong>s rayons X <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> gentamicine (a), <strong>de</strong> monoléine<br />

(b), d’implant blanc 1 (c), d’implant blanc 2 (d), d’implants 1 (e), 2 (f), 3 (g), 4 (h) et<br />

d’implant 2 conservé pendant 10 mois au réfrigérateur (2-6°C) (f’). .............................. 68<br />

Figure 12 : Perte <strong>de</strong> poids <strong>de</strong>s échantillons d’implants 1 (a) et 2 (b) en fonction <strong>de</strong> la<br />

température....................................................................................................................... 70<br />

Figure 13: Perte <strong>de</strong> poids <strong>de</strong>s échantillons d’implants 1 (c) et 2 (d) en fonction <strong>de</strong> la<br />

température....................................................................................................................... 71<br />

Figure 14 : Rhéogrammes <strong>de</strong>s implants 1, 2, 3 et 4 ................................................................. 72<br />

Figure 15: Les principaux comportements rhéologiques <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s....................................... 73<br />

Figure 16: Chromatogramme typique <strong>de</strong>s implants obtenu par chromatographie en phase<br />

gazeuse. ............................................................................................................................ 74<br />

Figure 17 : Chromatogramme typique d’aci<strong>de</strong>s gras estérifiés dans les implants ................... 76<br />

Figure 18: Cinétique <strong>de</strong> libération du sulfate <strong>de</strong> gentamicine à partir <strong>de</strong>s implants ................ 79<br />

Figure 19: Pourcentage <strong>de</strong> libération du sulfate <strong>de</strong> gentamicine à partir <strong>de</strong> l’implant 2 en<br />

fonction <strong>de</strong> la racine carrée du temps............................................................................... 79<br />

Figure 20: Thermogrammes DSC <strong>de</strong> la monoléine (glyceryl monooleate) et <strong>de</strong>s implants 1, 2<br />

immédiatement après préparation ( ____ ) et après 10 mois <strong>de</strong> conservation (------)..... 80<br />

Figure 21 : Cinétique <strong>de</strong> libération du sulfate <strong>de</strong> gentamicine à partir d’implants fraîchement<br />

préparé et conservé........................................................................................................... 81<br />

XXII


Figure 22: Etapes <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong>s essais comètes .............................................................. 102<br />

Figure 23: Pourcentage <strong>de</strong> lyse <strong>de</strong>s hématies <strong>de</strong> sujets homozygotes AA (n = 10) et SS (n =<br />

10) en fonction <strong>de</strong> la dose d’implant.............................................................................. 104<br />

Figure 24: Viabilité <strong>de</strong>s fibroblastes V79-4 ATCC en fonction <strong>de</strong>s concentrations d’implants :<br />

implant 2 (gentamicine 5%, eau 15%, monoléine 80%), implant 4 (gentamicine 10%,<br />

eau 15%, monoléine 75%). Chaque point représente la moyenne <strong>de</strong> viabilité cellulaire<br />

dans 4 puits (Données obtenues <strong>de</strong> 3 expériences séparées).......................................... 105<br />

Figure 25: Viabilité <strong>de</strong>s macrophages P388D1 ATCC en fonction <strong>de</strong>s concentrations<br />

d’implants. Chaque point représente la moyenne <strong>de</strong> viabilité cellulaire dans 4 puits<br />

(Données obtenues <strong>de</strong> 3 expériences séparées).............................................................. 106<br />

Figure 26: Viabilité <strong>de</strong>s fibroblastes V79-4 ATCC et <strong>de</strong>s macrophages P388D1 ATCC en<br />

fonction <strong>de</strong>s concentrations <strong>de</strong> méthanol. ...................................................................... 106<br />

Figure 27: Box Plot <strong>de</strong>s pourcentages d’ADN dans la queue <strong>de</strong>s comètes (Tail DNA%) <strong>de</strong>s<br />

fibroblastes V79-4 témoins et <strong>de</strong>s fibroblastes V79-4 traités avec du méthanol dilué ou<br />

avec <strong>de</strong>s implants (n= nombre <strong>de</strong> comètes analysées). .................................................. 108<br />

Figure 28: Box Plot <strong>de</strong>s pourcentages d’ADN dans la queue <strong>de</strong>s comètes (Tail DNA%) <strong>de</strong>s<br />

macrophages P388D1 témoins et <strong>de</strong>s macrophages P388D1 traités avec du méthanol<br />

dilué ou avec <strong>de</strong>s implants (n= nombre <strong>de</strong> comètes analysées). .................................... 109<br />

Figure 29: Box Plot <strong>de</strong> l’évolution du volume <strong>de</strong>s pattes <strong>de</strong> souris ayant reçu 0,05 mL d’eau<br />

physiologique en fonction du temps (n = 10)................................................................. 118<br />

Figure 30: Box Plot <strong>de</strong> l’évolution du volume <strong>de</strong>s pattes <strong>de</strong> souris ayant reçu 0,05 mL <strong>de</strong><br />

carraghénine en fonction du temps (n = 10)................................................................... 118<br />

Figure 31: Box Plot <strong>de</strong> l’évolution du volume <strong>de</strong>s pattes <strong>de</strong> souris ayant reçu 0,05 mL <strong>de</strong><br />

monoléine en fonction du temps (n = 10) ...................................................................... 119<br />

Figure 32: Box Plot <strong>de</strong> l’évolution du volume <strong>de</strong>s pattes <strong>de</strong> souris ayant reçu 0,05 mL<br />

d’implant en fonction du temps (n = 10)........................................................................ 119<br />

Figure 33. (A): microscopie optique d’aponévrose plantaire <strong>de</strong> souris ayant reçu <strong>de</strong> l’eau<br />

physiologique (a), <strong>de</strong> la monoléine (b), et <strong>de</strong> l’implant (c) sous l’aponévrose plantaire120<br />

Figure 34: Diagrammes <strong>de</strong>s concentrations sériques (moyenne ± S.D, n = 10) en créatinine, en<br />

bilirubine directe et en bilirubine totale chez les lots <strong>de</strong> souris ayant reçu respectivement<br />

0,5 mL d’eau physiologique, <strong>de</strong> monoléine et d’implant 2............................................ 122<br />

Figure 35 : Diagrammes <strong>de</strong>s concentrations sériques (moyenne ± SD, n = 10) en triglycéri<strong>de</strong>s<br />

chez les lots <strong>de</strong> souris ayant reçu respectivement 0,5 mL d’eau physiologique, <strong>de</strong><br />

monoléine et d’implant 2................................................................................................ 124<br />

XXIII


Figure 36: Séquestrectomie (a), curetage (b), comblement <strong>de</strong> la cavité osseuse par un implant<br />

(c), et suture <strong>de</strong> la plaie chirurgicale (d)......................................................................... 131<br />

Figure 37: Ostéomyélite chronique <strong>de</strong> l'avant bras avant traitement (a) et 35 jours après le<br />

début du traitement......................................................................................................... 135<br />

Figure 38: Radiographie d’une fibula avant (a) et après intervention chirurgicale. .............. 136<br />

XXIV


INTRODUCTION GENERALE<br />

1


Introduction générale<br />

L’infection du tissu osseux ou ostéomyélite est définie par la présence et la<br />

multiplication d’un microorganisme pathogène implanté par voie hématogène ou par un foyer<br />

contigu au niveau <strong>de</strong> la médullaire et/ou <strong>de</strong> la corticale osseuse, aboutissant à sa <strong>de</strong>struction et<br />

à l’apposition d’os pathologique (Brause BD, 1997; Lew DP et Waldvoimplant FA, 1997;<br />

King RW et Johnson D, 2005). L’ostéomyélite est <strong>de</strong> principe une infection grave du fait <strong>de</strong><br />

sa localisation au sein d’un tissu profond, <strong>de</strong> sa tendance évolutive naturelle à la chronicité,<br />

<strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> prise en charge thérapeutique et <strong>de</strong> la mise en jeu du pronostic fonctionnel<br />

(Ciampolini J et Harding KG, 2000 ; Ma<strong>de</strong>r JT et coll., 2001). L’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l’ostéomyélite<br />

chronique est accrue sur certains terrains (drépanocytose, diabète, polyarthrite rhumatoï<strong>de</strong>)<br />

(Habibou A et coll., 1999 ; A<strong>de</strong>r F et coll., 2004, Springer ING et coll., 2007). Elle représente<br />

5,3% <strong>de</strong>s causes d’hospitalisation dans le Service <strong>de</strong> Traumatologie et d’Orthopédie du<br />

Centre Hospitalier Universitaire <strong>de</strong> <strong>Ouagadougou</strong> / Burkina Faso. L’âge moyen <strong>de</strong>s patients<br />

est <strong>de</strong> 18 ans, avec <strong>de</strong>s extrêmes allant <strong>de</strong> 2 à 60 ans, selon une étu<strong>de</strong> réalisée dans le même<br />

Service entre 1996 et 2000 (Nacoulma SI et coll., 2007).<br />

Bien que sa physiopathologie et sa clinique soient bien connues, l’ostéomyélite<br />

chronique reste une maladie difficile à traiter (Ciampolini J et Harding KG, 2000 ; Ma<strong>de</strong>r JT<br />

et coll., 2001). Si le traitement chirurgical est maintenant bien codifié, les modalités du<br />

traitement par antibiotiques, complément indispensable au traitement chirurgical sont<br />

discutées. Pour atteindre <strong>de</strong>s taux osseux efficaces, les antibiotiques doivent être administrés<br />

par voie générale, pendant au moins six semaines, à <strong>de</strong>s doses à la limite <strong>de</strong>s toxicités rénale,<br />

hépatique ou auditive. Les taux d’échec consécutifs à ce type <strong>de</strong> traitement avoisinent 30%<br />

(An<strong>de</strong>rson JM et Horn KM, 1970; Hedstrom SA, 1974; Blaha J et coll., 1993 ; Nelson CL et<br />

coll., 1993 ; Traoré O et coll., 1997). Ces forts taux d’échec sont dus au fait qu’il est difficile<br />

<strong>de</strong> faire parvenir par voie générale les antibiotiques à <strong>de</strong>s concentrations efficaces au niveau<br />

du foyer infectieux sans risque <strong>de</strong> toxicité. En effet, Les concentrations sériques<br />

d’antibiotiques requises pour obtenir <strong>de</strong>s concentrations efficaces au niveau <strong>de</strong>s os, ou le<br />

traitement prolongé par voie générale peuvent entraîner une toxicité systémique. La <strong>de</strong>mi-vie<br />

courte <strong>de</strong>s antibiotiques et la faible vascularisation <strong>de</strong>s os infectés compliquent donc<br />

l’antibiothérapie par voie générale <strong>de</strong> l’ostéomyélite chronique (Stephens D et coll., 2000 ;<br />

Jain JP et coll., 2005).<br />

2


Introduction générale<br />

Ainsi, l'antibiothérapie par voie locale se présente comme un complément voire une<br />

alternative au traitement par voie générale (Rosenberg A, 1994; Stephens D, 2000). De<br />

nombreuses métho<strong>de</strong>s ont déjà été utilisées.<br />

Des implants <strong>de</strong> polyméthyleméthacrylate (PMMA) imprégnés d’antibiotiques ont été<br />

développés (Jain JP et coll., 2005). L’inconvénient majeur <strong>de</strong> ces implants est qu’ils ne sont<br />

pas résorbés in vivo. Une secon<strong>de</strong> intervention chirurgicale est donc nécessaire pour extirper<br />

l'implant <strong>de</strong> l’organisme. Cette secon<strong>de</strong> intervention est non seulement inconfortable pour le<br />

patient mais présente aussi un risque <strong>de</strong> réinfection <strong>de</strong>s tissus cicatrisés (Dion A et Coll.,<br />

2005). Elle contribue aussi à augmenter le coût du traitement <strong>de</strong> l’ostéomyélite chronique.<br />

Dès lors, d’autres étu<strong>de</strong>s se portent sur le développement d'implants biodégradables.<br />

Les plus étudiés dans ce sens sont les poly(L-lacti<strong>de</strong>), les poly(DL-lacti<strong>de</strong>-co-glycoli<strong>de</strong>), les<br />

polyanhydri<strong>de</strong>s, et le collagène imprégnés d’antibiotiques (Zhang X et coll., 1994, Meyer JD<br />

et coll., 1998; Sansdrap P, 1996; Jain JP et coll., 2005). Parallèlement, <strong>de</strong>s greffes d’os<br />

imprégnées d’antibiotiques et <strong>de</strong>s pompes implantables sont expérimentées pour assurer une<br />

libération prolongée d’antibiotiques au niveau <strong>de</strong> l’os infecté (Ruttle PE et coll., 1984; Perry<br />

CR et coll., 1988). En dépit <strong>de</strong> ces avancées, les taux <strong>de</strong> succès au traitement <strong>de</strong><br />

l’ostéomyélite chronique restent insatisfaisants (Wirganowicz PZ, 1999). En outre, même si<br />

les implants à libération contrôlée sont développés <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s décennies, ils en sont encore à<br />

leurs balbutiements au point <strong>de</strong> vue commercial. Peu <strong>de</strong> systèmes implantables <strong>de</strong> libération<br />

contrôlée d’antibiotiques existent actuellement sur le marché pour une utilisation clinique<br />

(Désévaux C., 2002).<br />

Pour notre part, notre objectif était <strong>de</strong> développer un implant biodégradable à base <strong>de</strong><br />

gentamicine et <strong>de</strong> monoléine, qui pourrait être utilisé dans le traitement <strong>de</strong>s ostéomyélites<br />

chroniques.<br />

La monoléine a été choisie comme véhicule <strong>de</strong> l’antibiotique pour ses propriétés<br />

physico-chimiques: elle est un monoglycéri<strong>de</strong> biorésorbable pouvant assurer une libération<br />

prolongée <strong>de</strong> principes actifs (Sallam A et coll., 2002 ; Esposito E et coll., 1996). Elle se<br />

présente sous forme <strong>de</strong> gel et pourrait se prendre en masse en présence d’eau. Cette propriété<br />

lui permettrait <strong>de</strong> combler la cavité osseuse laissée par le curetage, empêchant du même coup<br />

la formation d’hématome. Cet hématome pourrait entretenir l’infection locale. Le choix <strong>de</strong> la<br />

gentamicine comme principe actif s’est justifié par le fait que les germes les plus souvent<br />

isolés dans les ostéomyélites chroniques sont sensibles à la gentamicine (Traoré O et coll.,<br />

1997; Talbert M et coll., 1998 ; Habibou A et coll., 1999).<br />

3


Introduction générale<br />

L’objectif <strong>de</strong> nos travaux <strong>de</strong> thèse a été <strong>de</strong> mettre au point <strong>de</strong>s implants biodégradables<br />

<strong>de</strong>stinés au traitement <strong>de</strong>s ostéomyélites chroniques et d’étudier leurs propriétés physico-<br />

chimiques dans un premier temps, puis d’étudier la stérilité, l’apyrogénicité, la toxicité in<br />

vitro et in vivo <strong>de</strong> l’implant ayant présenté les meilleures caractéristiques et enfin, d’évaluer<br />

cliniquement sa tolérance et son efficacité chez le patient atteint d’ostéomyélite chronique.<br />

4


PREMIERE PARTIE: DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES


L’OSTÉOMYÉLITE<br />

Données bibliographiques<br />

L’ostéomyélite est une infection du tissu osseux (Fig.1). Elle est caractérisée par la<br />

présence et la multiplication d’un ou <strong>de</strong> plusieurs microorganismes pathogènes au niveau <strong>de</strong><br />

la médullaire et/ou <strong>de</strong> la corticale osseuse. L’agent pathogène atteint la médullaire et/ou la<br />

corticale <strong>de</strong> l’os par voie hématogène ou par un foyer contigu. L’infection entraîne une<br />

<strong>de</strong>struction <strong>de</strong> la médullaire et/ou la corticale et l’apposition d’os pathologique (Brause BD,<br />

1997; Lew DP et Waldvoimplant FA, 1997; King RW et Johnson D, 2005).<br />

L’ostéomyélite est une infection grave du fait <strong>de</strong> sa localisation au sein d’un tissu<br />

profond, <strong>de</strong> sa tendance évolutive naturelle à la chronicité, <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> prise en charge<br />

thérapeutique et <strong>de</strong> la mise en jeu du pronostic fonctionnel. La compréhension <strong>de</strong> ses<br />

mécanismes physiopathologiques est une ai<strong>de</strong> importante à l’élaboration d’une stratégie<br />

thérapeutique reposant le plus souvent sur une étroite collaboration médicochirurgicale (A<strong>de</strong>r<br />

F et coll., 2004).<br />

I.1. Classification <strong>de</strong>s ostéomyélites<br />

2001):<br />

Figure 1: Ostéomyélite chronique du tibia d'un homme âgé <strong>de</strong> 50 ans<br />

On peut distinguer plusieurs types <strong>de</strong> classification (Flückiger U et Zimmerli W,<br />

- Classification physiopathologique: On distingue les ostéomyélites hématogènes<br />

survenant à la suite d’une bactériémie ou d’une septicémie, <strong>de</strong>s ostéomyélites secondaires à<br />

une infection <strong>de</strong> contiguïté.<br />

- Classification en fonction du temps: ostéomyélite aiguë et ostéomyélite chronique.<br />

L’ostéomyélite aiguë dure au plus quatre semaines tandis que dans l’ostéomyélite chronique,<br />

on distingue <strong>de</strong>ux tableaux différents: (a) une infection symptomatique d’une durée <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />

6


Données bibliographiques<br />

5-7 semaines, dont l’évolution ultérieure est occasionnellement marquée par <strong>de</strong>s fistules et<br />

<strong>de</strong>s signes inflammatoires locaux pouvant persister durant <strong>de</strong>s années et (b) l’ostéomyélite qui<br />

se manifeste à nouveau après un long intervalle sans symptôme. Un tel intervalle libre <strong>de</strong><br />

symptôme peut durer <strong>de</strong>s années, voire <strong>de</strong>s décennies jusqu’à la récidive. Il se forme <strong>de</strong>s<br />

nécroses osseuses (séquestres) où <strong>de</strong>s bactéries pouvant persister durant <strong>de</strong>s années. Le<br />

mécanisme en est une pression intra-osseuse élevée du fait d’amas <strong>de</strong> bactéries et <strong>de</strong><br />

leucocytes conduisant à une ischémie osseuse localisée.<br />

- Classification <strong>de</strong> Cierny-Ma<strong>de</strong>r prenant en considération le terrain sous-jacent, le<br />

type d’atteinte osseuse, les cofacteurs associés (Tableau I).<br />

- Classification en fonction <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> matériel: on distingue les infections<br />

osseuses sur prothèse ou non (A<strong>de</strong>r F et coll., 2004).<br />

Tableau I: Classification <strong>de</strong>s ostéomyélites selon Cierny-Ma<strong>de</strong>r.<br />

7


I.2. Pathogenèse bactérienne<br />

Données bibliographiques<br />

Les bactéries atteignent l’os soit <strong>de</strong> manière hématogène par le courant sanguin, soit<br />

par inoculation directe, par exemple lors d’un traumatisme ou d’une intervention chirurgicale.<br />

Pour provoquer une infection, les bactéries doivent d’abord être capables d’adhérer aux<br />

structures osseuses. Dans les 2/3 <strong>de</strong>s cas d’ostéomyélite, on isole Staphylococcus aureus.<br />

Ce germe possè<strong>de</strong> plusieurs adhésines qui permettent l’adhésion à l’os et par conséquent sa<br />

colonisation et infection. Après Staphylococcus aureus, les principaux germes responsables<br />

<strong>de</strong> l’ostéomyélite sont les entérobactéries, Pseudomonas spp, <strong>de</strong>s streptocoques et <strong>de</strong>s<br />

anaérobies (Flückiger U et Zimmerli W, 2001).<br />

Le concept classique <strong>de</strong> la physiopathologie <strong>de</strong> l’ostéomyélite est que l’os infecté n’est<br />

plus vascularisé, se nécrose et forme ainsi un séquestre. Ce séquestre, non vascularisé<br />

entretien l’infection du fait <strong>de</strong> l’impossibilité d’y faire parvenir <strong>de</strong>s antibiotiques par voie<br />

générale (Nelson CL et coll., 1997).<br />

I.3. Le terrain<br />

Les spécificités <strong>de</strong> l’hôte jouent un rôle dans le développement d’une infection<br />

osseuse. À cet égard, une attention particulière doit être accordée à certaines situations.<br />

I.3.1. Infection osseuse et diabète<br />

Le pied diabétique est une <strong>de</strong>s plus fréquentes et <strong>de</strong>s plus sévères complications du<br />

diabète. Il s’agit au début d’une ostéite puisqu’elle affecte la corticale osseuse. L’ostéomyélite<br />

n’est effective qu’avec l’atteinte <strong>de</strong> la médullaire. Outre l’altération <strong>de</strong> la microcirculation,<br />

aboutissant à une baisse <strong>de</strong> l’oxygénation tissulaire périphérique, la neuropathie diabétique<br />

joue aussi un rôle prépondérant. La neuropathie sensitive d’abord, dont la conséquence est<br />

une hypoesthésie du pied, facilite les blessures ou traumatismes locaux (agression thermique,<br />

coupures, ulcérations). Deuxièmement, la neuropathie motrice modifie les répartitions<br />

musculaires du pied avec <strong>de</strong>s déformations anatomiques et <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> portance hétérogènes.<br />

Les zones d’appui soumises à <strong>de</strong>s pressions excessives vont s’ulcérer. Enfin, l’hypersudation<br />

<strong>de</strong> la neuropathie sera source <strong>de</strong> macération et une cause supplémentaire d’ulcérations et <strong>de</strong><br />

colonisation fongique cutanée (A<strong>de</strong>r F et coll., 2004).<br />

En plus du diabète, toute autre pathologie entraînant une perturbation <strong>de</strong> la<br />

microcirculation sanguine est un facteur favorisant la survenue d’ostéomyélite chronique. En<br />

effet la diminution du flux sanguin favorise la fixation et le développement <strong>de</strong>s germes. Le<br />

cas le plus évocateur est la drépanocytose (Ma<strong>de</strong>r JT et coll., 2001).<br />

8


Données bibliographiques<br />

I.3.2. Ostéomyélite et polyarthrite rhumatoï<strong>de</strong><br />

Il est prouvé un risque très élevé <strong>de</strong> développer une infection sur matériel prothétique<br />

ostéoarticulaire chez les patients atteints <strong>de</strong> polyarthrite rhumatoï<strong>de</strong> (A<strong>de</strong>r F et coll., 2004).<br />

I.4. Aspects cliniques<br />

I.4.1. L’ostéomyélite hématogène<br />

Chez l’enfant, l’ostéomyélite hématogène touche surtout la métaphyse <strong>de</strong>s os longs.<br />

En effet, chez les enfants, le flux sanguin se ralentit au niveau <strong>de</strong> la métaphyse, ce qui<br />

favorise la fixation et le développement <strong>de</strong>s germes. Etant donné qu’avant l’âge <strong>de</strong> un an<br />

l’épiphyse est aussi irriguée, l’infection peut à travers elle gagner l’articulation adjacente et<br />

entraîner ainsi une arthrite septique d’accompagnement. Les signes cliniques sont très<br />

dépendants <strong>de</strong> l’âge. L’ostéomyélite néo-natale est typiquement pauci-symptomatique.<br />

Fréquemment, les seuls signes en sont une tuméfaction locale, une mise au repos spontanée<br />

du membre concerné et un épanchement inflammatoire <strong>de</strong> l’articulation adjacente. Chez<br />

l’enfant <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> un an, les principaux symptômes sont la douleur, une mobilité entravée du<br />

membre concerné et la fièvre.<br />

A l’âge adulte, l’ostéomyélite hématogène se manifeste principalement par une<br />

spondylodiscite. A l’occasion d’une bactériémie, les bactéries se fixent au niveau du plateau<br />

supérieur ou inférieur d’une vertèbre en suivant la distribution <strong>de</strong> la circulation artérielle. Il<br />

s’en suit un nouveau foyer infectieux qui s’étend à travers le disque non vascularisé jusqu’au<br />

corps vertébral adjacent. La plupart <strong>de</strong>s patients se plaignent <strong>de</strong> douleurs vertébrales<br />

localisées (Lew DPet coll., 1997).<br />

I.4.2. Les ostéomyélites par inoculation directe ou par contiguïté<br />

L’infection directe <strong>de</strong>s os est généralement consécutive à une facture ouverte. Elle<br />

peut survenir au cours d’une intervention chirurgicale touchant les os, après implantation<br />

d’une prothèse, ou après infection <strong>de</strong> tissus voisins. Les principaux signes cliniques sont la<br />

fièvre et les douleurs localisées s’accompagnant souvent d’une fistulisation (Lew DP et coll.,<br />

1997).<br />

Mal traitées, les ostéomyélites hématogènes et celles par inoculation directe ou par<br />

contiguïté évoluent vers la chronicité.<br />

9


I.4.3. L’ostéomyélite chronique<br />

Données bibliographiques<br />

Les principaux signes sont généralement <strong>de</strong>s douleurs chroniques localisées au niveau<br />

du foyer infectieux, une nécrose osseuse, une fistulisation, et parfois une formation <strong>de</strong><br />

séquestre osseux (Fig. 1). La vitesse <strong>de</strong> sédimentation est accélérée, reflétant ainsi<br />

l’inflammation chronique. S’il existe une fièvre, elle est peu élevée (Brause BD, 1997; Lew<br />

DP et Waldvoimplant FA, 1997; King RW et Johnson D, 2005).<br />

I.5. Traitement<br />

Le traitement <strong>de</strong> l’ostéomyélite est médical et chirurgical.<br />

I.5.1. Traitement médical<br />

Une antibiothérapie précoce, avant extension <strong>de</strong> la nécrose et <strong>de</strong> la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> l’os<br />

produit <strong>de</strong> bons résultats. Cette antibiothérapie par voie parentérale dure pendant quatre à six<br />

mois. Elle est relayée par une administration d’antibiotiques par voie orale. Une<br />

administration locale d’antibiotiques par instillation ou par l’utilisation <strong>de</strong> matériau (implant)<br />

imprégné d’antibiotiques est aussi préconisée (Lew DP et coll., 1997).<br />

I.5.2. Traitement chirurgical<br />

Il comprend le curetage <strong>de</strong> la fistule, une excision du séquestre et <strong>de</strong>s tissus nécrosés,<br />

et un lavage/drainage. L’espace laissé par ce débri<strong>de</strong>ment est généralement comblé par greffe<br />

osseuse suivie d’une greffe cutanée.<br />

En dépit <strong>de</strong> l’association <strong>de</strong>s traitements médical et chirurgical, le taux <strong>de</strong> récidive <strong>de</strong><br />

l’ostéomyélite à long terme varie <strong>de</strong> 20 à 30% (Wirganowicz PZ, 1999).<br />

L’innovation dans la prise en charge <strong>de</strong>s ostéomyélites est l’utilisation d’implants<br />

imprégnés d’antibiotiques au niveau du foyer infectieux.<br />

LES IMPLANTS<br />

Les implants sont <strong>de</strong>s préparations pharmaceutiques soli<strong>de</strong>s, stériles, <strong>de</strong> taille et <strong>de</strong><br />

forme adaptées à une implantation. Ils assurent la libération <strong>de</strong>s substances actives sur une<br />

pério<strong>de</strong> étendue. On les distingue en non biodégradables et en biodégradables (Aiache JM et<br />

coll., 1995). Le terme biodégradable ou biorésorbable désigne la capacité d’une matière à se<br />

10


Données bibliographiques<br />

scin<strong>de</strong>r en segments résorbables et éliminables; cette scission se fait par réaction chimique ou<br />

enzymatique.<br />

I.6. Les implants non biodégradables<br />

Le polymethylmethacrylate (PMMA) est le polymère non biodégradable <strong>de</strong> référence<br />

utilisé pour assurer une libération contrôlée. A partir du PMMA, un produit a été<br />

commercialisé en Europe par la compagnie pharmaceutique alleman<strong>de</strong> E Merck KGaA sous<br />

le nom <strong>de</strong> Septopal® en 1977. Depuis, ce produit a été utilisé dans le traitement <strong>de</strong>s plaies<br />

contaminées, <strong>de</strong>s fractures ouvertes, <strong>de</strong>s ostéomyélites chroniques, <strong>de</strong>s arthroplasties totales<br />

infectées et <strong>de</strong>s infections <strong>de</strong>s tissus mous <strong>de</strong> l’abdomen, du rectum et du cou. Présenté sous<br />

forme <strong>de</strong> chapelet <strong>de</strong> billes, le Septopal® contient du sulfate <strong>de</strong> gentamicine<br />

(Kanellakopoulou K et Giamarellos-Bourboulis EJ, 2000).<br />

Le PMMA présente l’inconvénient majeur <strong>de</strong> n’être pas biodégradable; une secon<strong>de</strong><br />

intervention est requise pour le retirer <strong>de</strong> l’organisme <strong>de</strong>ux à quatre semaines après<br />

l’implantation (Kanellakopoulou K et Giamarellos-Bourboulis EJ, 2000). L’utilisation <strong>de</strong>s<br />

implants biodégradables permet d’éviter l’inconfort et les risques liés à ce retrait.<br />

I.7. Les implants biodégradables<br />

Le poly(aci<strong>de</strong> lactique-co-aci<strong>de</strong> glycolique) ou PLGA est un excellent candidat pour<br />

remplacer le PMMA parce qu’il est capable <strong>de</strong> libérer le principe actif au cours <strong>de</strong> sa<br />

dégradation. En effet, ce polymère a montré une efficacité dans le traitement local <strong>de</strong><br />

l’ostéomyélite expérimentale chez l’animal, lorsqu’il contient <strong>de</strong> la gentamicine (Garvin KL<br />

et coll. 1994), <strong>de</strong> l’ampicilline (Jacob E et coll., 1991), <strong>de</strong> la vancomycine (Calhoun J et<br />

Ma<strong>de</strong>r JT, 1997), <strong>de</strong> la céfazoline (Jacob E et coll., 1997), <strong>de</strong> l’ofloxacine (Nie L et coll.,<br />

1998) ou <strong>de</strong> la pefloxacine (Kanellakopoulou K et coll., 2000). Par contre, la biodégradation<br />

<strong>de</strong> ce matériau est rapi<strong>de</strong>, ce qui le limite à une utilisation temporaire notamment quand une<br />

fonction <strong>de</strong> support est recherchée dans une réduction <strong>de</strong> fracture (Jain AK et Panchagnula R,<br />

2000 ; Streppa et coll., 2001).<br />

Des éponges en collagène imprégnées <strong>de</strong> gentamicine sont commercialisées. La durée<br />

d’efficacité <strong>de</strong> ce type d’implant est limitée du fait <strong>de</strong> la libération trop rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l’antibiotique. En plus, il existe toujours un risque <strong>de</strong> réaction immunitaire puisque le<br />

collagène est d’origine animale (Kanellakopoulou et Giamarellos-Bourboulis, 2000; Sterppa<br />

HK et coll., 2001).<br />

11


Données bibliographiques<br />

Des implants en céramique (matériaux minéraux) ont été développés pour pouvoir<br />

assurer un rôle simultané <strong>de</strong> support dans la reconstruction osseuse. Les ciments<br />

d’hydroxyapatite et <strong>de</strong> phosphate tricalcique ont permis <strong>de</strong>s libérations constantes<br />

d’antibiotiques tout en accélérant la régénération osseuse (Dash AK et Cudworth II GC, 1998;<br />

Sterppa HK et coll., 2001). Cependant, la fragilité <strong>de</strong> cette céramique limite son utilisation<br />

comme implant orthopédique dans les situations <strong>de</strong> compression mécanique élevée (Jain AK<br />

et Panchagnula R, 2000).<br />

Le plâtre <strong>de</strong> Paris (gypse) est un sulfate <strong>de</strong> calcium hydraté qui a été utilisé en tant que<br />

système à libération contrôlée d’un antibiotique en chirurgie orthopédique parce qu’il peut<br />

jouer un rôle <strong>de</strong> support mécanique et n’inhibe pas la croissance osseuse. Malheureusement,<br />

la biodégradation du plâtre <strong>de</strong> Paris est lente (plusieurs mois) et peut altérer la réparation<br />

osseuse (Sterppa HK et coll., 2001).<br />

Les recherches en matière <strong>de</strong> libération contrôlée d’antibiotiques au niveau osseux se<br />

poursuivent. Pour notre part, nous avons utilisé la monoléine comme matrice pour assurer une<br />

libération prolongée <strong>de</strong> la gentamicine au niveau du foyer infectieux tout en comblant les<br />

cavités osseuses laissées par le curetage chirurgical.<br />

RÉPONSE DE L’HÔTE A UN IMPLANT<br />

Une réponse inflammatoire aiguë <strong>de</strong> quelques jours est observée avec n’importe quel<br />

type d’implant. Tout implant non dégradable va induire chez l’hôte un passage à<br />

l’inflammation chronique et même une réponse à un corps étranger à long terme. Dans le<br />

contexte <strong>de</strong> l’implantation, ces réponses doivent être perçues comme étant <strong>de</strong>s réponses<br />

locales inévitables. C’est l’étendue et la durée <strong>de</strong> la réaction inflammatoire qui vont<br />

caractériser la biocompatibilité <strong>de</strong> l’implant (Woodward SC, 1999).<br />

I.8. Réaction inflammatoire aiguë<br />

Cette inflammation est due à la contribution <strong>de</strong> l’implant et/ou <strong>de</strong> l’acte chirurgical<br />

qu’est l’implantation. Quatre signes cardinaux <strong>de</strong> l’inflammation aiguë peuvent être observés<br />

à divers <strong>de</strong>grés au niveau du site d’implantation: rougeur (vasodilatation locale), chaleur<br />

(augmentation du flux sanguin local), œdème (augmentation <strong>de</strong> la perméabilité vasculaire) et<br />

douleur (libération et accumulation <strong>de</strong>s médiateurs chimiques <strong>de</strong> l’inflammation) (Tizard IR,<br />

1996).<br />

12


I.9. Réaction inflammatoire chronique<br />

Données bibliographiques<br />

Elle apparaît en cas <strong>de</strong> persistance du stimulus inflammatoire, comme par exemple un<br />

implant non dégradable ou lentement dégradable. La réaction inflammatoire chronique est<br />

caractérisée par une infiltration <strong>de</strong> cellules mononucléaires (macrophages, lymphocytes et<br />

plasmocytes) avec prolifération <strong>de</strong> vaisseaux sanguins et <strong>de</strong> tissu conjonctif (Cotran RS et<br />

coll., 1994).<br />

Le macrophage est certainement la cellule la plus représentative <strong>de</strong> l’inflammation<br />

chronique causée par un implant (An<strong>de</strong>rson JM et Miller KM, 1984 ; An<strong>de</strong>rson JM, 1994a).<br />

Les macrophages activés, en préparation ou en cours <strong>de</strong> phagocytose, sont systématiquement<br />

observés à la surface d’un biomatériau implanté (Woodward SC, 1999). Cette cellule est<br />

capable <strong>de</strong> produire et <strong>de</strong> sécréter une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> substances actives incluant <strong>de</strong>s<br />

enzymes, <strong>de</strong>s protéines plasmatiques, <strong>de</strong>s métabolites <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> arachidonique<br />

(prostaglandines et leucotriènes), <strong>de</strong>s cytokines (IL-1, TNF-α, IL-8), <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong><br />

croissance (PDGF, EGF, FGF, TGF-β), <strong>de</strong> l’oxy<strong>de</strong> nitrique et <strong>de</strong>s métabolites réactifs <strong>de</strong><br />

l’oxygène. Sur le site d’implantation, les macrophages activés détruisent et éliminent les<br />

cellules nécrotiques (neutrophiles) et les tissus endommagés par phagocytose. Aussi, Ils<br />

attirent et activent les fibroblastes pour ai<strong>de</strong>r à la réparation tissulaire au site d’implantation<br />

(Cotran RS et coll., 1994).<br />

I.10. Réparation tissulaire<br />

La réparation tissulaire par du tissu conjonctif s’effectue en quatre étapes (Cotran RS<br />

et coll., 1994) :<br />

- formation <strong>de</strong> nouveaux vaisseaux sanguins (angiogenèse) ;<br />

- migration et prolifération <strong>de</strong>s fibroblastes ;<br />

- production <strong>de</strong> la matrice extracellulaire ;<br />

- maturation et organisation du tissu fibreux.<br />

La prolifération <strong>de</strong>s fibroblastes et <strong>de</strong>s cellules endothéliales vasculaires peut débuter<br />

dès le premier jour qui suit l’implantation (An<strong>de</strong>rson JM, 1994a).<br />

Avec un système à libération contrôlée <strong>de</strong> médicaments, on cherche à obtenir une<br />

fibrose minimale voire même inexistante pour permettre la diffusion d’une molécule <strong>de</strong><br />

l’implant, d’autant plus que la capsule n’est pas vascularisée.<br />

13


I.11. Réaction granulomateuse<br />

Données bibliographiques<br />

Tous les implants persistants du fait qu’ils soient inertes, très faiblement ou très<br />

lentement dégradés, finissent par induire une réaction inflammatoire <strong>de</strong> type granulomateux<br />

(Cotran RS et coll., 1994). Ce type <strong>de</strong> réaction est aussi appelé granulome à corps étranger, ou<br />

encore tout simplement réaction à corps étranger. La réaction granulomateuse est caractérisée<br />

par la formation <strong>de</strong> cellules géantes multinucléées, ou cellules géantes à corps étranger.<br />

Quand une réaction à corps étranger se développe, elle persiste toute la durée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong><br />

l’implant chez l’hôte. A long terme, une fibrose, voire une encapsulation, se développe autour<br />

<strong>de</strong> l’implant. Ce genre d’inflammation cesse et se cicatrise par du tissu fibreux aussitôt que<br />

l’irritant responsable est éliminé (Woodward SC, 1999).<br />

LE SULFATE DE GENTAMICINE<br />

Le sulfate <strong>de</strong> gentamicine est un antibiotique constitué par un mélange <strong>de</strong> sulfates <strong>de</strong><br />

substances antimicrobiennes produites par Micromonospora purpurea ou par<br />

Micromonospora echinospora ou une <strong>de</strong> ses variantes.<br />

La gentamicine comprend trois composés apparentés (gentamicines C1, C2, C1a) mais<br />

aussi <strong>de</strong> la gentamicine A qui, elle, est similaire à la kanamycine C.<br />

La gentamicine appartient à la famille <strong>de</strong>s aminosi<strong>de</strong>s, encore appelés<br />

aminoglycosi<strong>de</strong>s, oligosacchari<strong>de</strong>s ou amino-cyclidols. Ils sont constitués <strong>de</strong> sucres aminés<br />

dérivés du noyau 2 doxystreptamine (Fig. 2) (Bergeron MG, 1992; Budavari S et coll., 1996).<br />

Elle est commercialisée sous forme d’ampoules injectables (intraveineuse, ou<br />

intramusculaire), sous forme <strong>de</strong> collyres ou d’implants: Duracoll ® (gentamicine sur collagène<br />

bovin), Septopal® (gentamicine sulfate + zirconium). La gentamicine est indiquée dans le<br />

traitement <strong>de</strong>s infections bactériennes causées par <strong>de</strong>s bacilles Gram négatif ou par <strong>de</strong>s cocci<br />

(particulièrement les staphylocoques). Elle peut être appliquée localement pour traiter<br />

certaines infections bactériennes localisées (Medicines Complete Browser, 2004) comme les<br />

ostéomyélites chroniques.<br />

14


R 1<br />

I.12. Propriétés pharmacocinétiques<br />

Données bibliographiques<br />

Figure 2: Formules chimiques <strong>de</strong> la gentamicine<br />

Gentamicine C1 R1 = R2 = CH3<br />

Gentamicine C2 R1 = CH3, R2 = H<br />

Gentamicine C1a R1 = R2 = H<br />

Par voie orale, les aminosi<strong>de</strong>s ne sont pas absorbés, mais ils conservent leur activité<br />

locale. Par voie intramusculaire, les aminosi<strong>de</strong>s sont bien tolérés et rapi<strong>de</strong>ment absorbés. Les<br />

constantes <strong>de</strong> distribution et d’élimination sont analogues pour ces <strong>de</strong>ux voies. Par voie sous<br />

cutanée, la réabsorption <strong>de</strong>s aminosi<strong>de</strong>s est bonne avec une variation intra et interindividuelle.<br />

Dans le plasma, les aminosi<strong>de</strong>s sont sous forme libre. Cette propriété explique en<br />

partie leur rapidité d’action et la corrélation entre l’effet antibactérien et la concentration<br />

minimale inhibitrice (CMI).<br />

HN<br />

R 2<br />

O<br />

NH 2 O<br />

Ils se répartissent dans 3 compartiments : central essentiellement vasculaire, tissulaire<br />

extracellulaire et profond représenté par le parenchyme rénal. Leur élimination totale à partir<br />

<strong>de</strong>s 3 compartiments est lente (évaluée entre 50 et 200 heures). La variabilité interindividuelle<br />

<strong>de</strong> la pharmacocinétique est très importante. Ainsi, l’élimination <strong>de</strong>s aminosi<strong>de</strong>s à partir du<br />

compartiment extracellulaire est allongée chez le sujet âgé, en cas <strong>de</strong> déshydratation et en cas<br />

d’altération <strong>de</strong> la fonction rénale. Par contre, l’hyperdynamisme cardiaque et les états<br />

septiques ont <strong>de</strong>s effets inverses. Compte tenu <strong>de</strong> ces multiples variations, il est indispensable<br />

<strong>de</strong> contrôler régulièrement les taux sériques pour adapter la posologie.<br />

HO<br />

H 2N<br />

O<br />

O<br />

HO CH 3<br />

H 3C<br />

NH 2<br />

NH<br />

OH<br />

15


Données bibliographiques<br />

Les aminosi<strong>de</strong>s sont éliminés sous forme active essentiellement par voie rénale et<br />

faiblement par voie biliaire. L’élimination urinaire représente 80 à 90% <strong>de</strong> l’élimination sur<br />

24 h. Elle dépend <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> filtration glomérulaire. Ils subissent ensuite une<br />

réabsorption tubulaire modérée, saturable, suivie d’une excrétion secondaire <strong>de</strong> faible<br />

intensité (Ezaitouni F et coll., 1999; Medicines Complete Browser, 2004).<br />

I.13. Mo<strong>de</strong> d’action<br />

Les aminosi<strong>de</strong>s sont actifs principalement sur les bacilles aérobies à Gram négatif et<br />

les staphylocoques (Davani S et coll., 2002).<br />

Les aminosi<strong>de</strong>s se fixent sur <strong>de</strong>s récepteurs bactériens et traversent rapi<strong>de</strong>ment la<br />

paroi. Ils sont ensuite transportés vers la membrane cytoplasmique. Dans la cellule, ils se lient<br />

aux ribosomes et induisent une erreur ou une inhibition <strong>de</strong> la traduction <strong>de</strong>s protéines <strong>de</strong> la<br />

cellule. La formation <strong>de</strong> ces protéines anormales augmente la perméabilité bactérienne, altère<br />

la respiration cellulaire et conduit à la mort bactérienne.<br />

Les aminosi<strong>de</strong>s sont donc <strong>de</strong>s agents bactérici<strong>de</strong>s. Cette bactéricidie est pic et dose<br />

dépendante. Par ailleurs, ils ont un effet post-antibiotique important, concentration dépendant,<br />

d’où l’intérêt <strong>de</strong> forte dose unique (Ezaitouni F et coll, 1999).<br />

I.14. Précautions<br />

Des précautions relatives à l’utilisation <strong>de</strong>s aminosi<strong>de</strong>s doivent être prises dans<br />

certaines situations:<br />

- Pathologie cochléo-vestibulaire: la gentamicine doit être utilisée avec pru<strong>de</strong>nce chez<br />

les sujets porteurs d'une lésion vestibulaire ou cochléaire.<br />

- Insuffisance rénale: la néphrotoxicité et l'ototoxicité <strong>de</strong> l'antibiotique imposent les<br />

précautions d'emploi suivantes.<br />

En cas d'insuffisance rénale, la gentamicine ne doit être utilisée qu'en cas <strong>de</strong> stricte<br />

nécessité et la posologie adaptée en fonction <strong>de</strong> la clairance <strong>de</strong> la créatinine. Une surveillance<br />

médicale portant sur les fonctions rénale et auditive est nécessaire. Les concentrations<br />

sériques <strong>de</strong> l'antibiotique seront contrôlées, dans la mesure du possible, afin d'éviter <strong>de</strong><br />

dépasser, <strong>de</strong> façon prolongée, le seuil toxique pour l'appareil cochléovestibulaire que l'on<br />

situe à 10-12 µg/mL.<br />

De même, <strong>de</strong>s concentrations sériques résiduelles supérieures à 2 µg/mL sont à éviter.<br />

- Traitement prolongé et/ou répété à éviter: compte tenu <strong>de</strong> la pharmacocinétique du<br />

produit et du mécanisme <strong>de</strong> l'ototoxicité et <strong>de</strong> la néphrotoxicité, les traitements itératifs et/ou<br />

16


Données bibliographiques<br />

prolongés, particulièrement chez les sujets âgés doivent être évités (Medicines Complete<br />

Browser, 2004).<br />

I.15. Toxicité <strong>de</strong>s aminosi<strong>de</strong>s<br />

Les aminosi<strong>de</strong>s ont un faible in<strong>de</strong>x thérapeutique car les taux d’activité sont proches<br />

<strong>de</strong>s taux toxiques. Leur toxicité est largement dominée par la néphrotoxicité, suivie <strong>de</strong><br />

l’ototoxicité. La néphrotoxicité est favorisée par la coadministration <strong>de</strong> médicaments<br />

néphrotoxiques, par la présence <strong>de</strong> pathologies sous-jacentes (déshydratation) ou par la<br />

présence d’une diminution <strong>de</strong> la filtration glomérulaire (insuffisant rénal, vieillard, nouveau-<br />

né). L’évolution après arrêt du toxique est généralement favorable, aboutissant à une guérison<br />

spontanée sans séquelles. L’ototoxicité se manifeste par une atteinte cochléaire et/ou<br />

vestibulaire irréversible.<br />

Mais les aminosi<strong>de</strong>s peuvent aussi être responsables <strong>de</strong> réactions allergiques, d’un<br />

effet curarisant par effet compétitif avec les ions calcium en présynaptique et par inhibition <strong>de</strong><br />

la libération présynaptique d’acéthylcholine au niveau <strong>de</strong> la jonction neuro-musculaire.<br />

D’exceptionnels effets neurologiques, hépatiques ou hématologiques ont été rapportés<br />

(Davani S et coll., 2002, Ezaitouni F et coll., 1999).<br />

I.15.1. Mécanisme d’action toxique au niveau rénal<br />

Après filtration glomérulaire, les aminosi<strong>de</strong>s se fixent par la charge cationique <strong>de</strong>s<br />

groupements aminés sur les sites anioniques phospho-inositols <strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong> la bordure en<br />

brosse du tube contourné proximal. Intégrés par pinocytose dans les vacuoles, ils<br />

s’accumulent dans la cellule, puis sont transférés vers les lysosomes. Ils inhibent les<br />

phospholipases et les sphyngomyélinases lysosomiales, induisant une phospholipidose. Ils<br />

altèrent les membranes lysosomiales, le métabolisme mitochondrial et inhibent l’ATPase<br />

Na+/K+ dépendante et les phospholipases C. Une atteinte glomérulaire est possible mais plus<br />

rare, due à une ischémie et à une altération <strong>de</strong> l’endothélium glomérulaire avec diminution <strong>de</strong><br />

l’ultrafiltration (Ezaitouni F et coll., 1999).<br />

I.15.2. Caractéristiques sémiologiques <strong>de</strong> la néphropathie<br />

Sa survenue est insidieuse. En effet, l’atteinte rénale ne s’accompagne ni d’œdèmes, ni<br />

d’hypertension artérielle, ni <strong>de</strong> douleurs lombaires, ni d’hématurie macroscopique ni<br />

d’oligoanurie. Seule une polyurie peut être notée, due à un trouble <strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong>s<br />

urines en rapport avec une insensibilité <strong>de</strong>s cellules épithéliales du tube collecteur à l’action<br />

17


Données bibliographiques<br />

<strong>de</strong> la vasopressine. C’est en fait, bien souvent <strong>de</strong>vant l’élévation <strong>de</strong> l’urée et/ou <strong>de</strong> la<br />

créatinine sanguines que l’on découvre l’atteinte rénale (Ezaitouni F et coll., 1999).<br />

I.15.3. Histologie<br />

Les aminosi<strong>de</strong>s entraînent une nécrose tubulaire, habituellement limitée aux tubes<br />

contournés proximaux et à la pars recta. La lésion la plus précoce visible au microscope<br />

électronique est une augmentation du nombre et <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s lysosomes contenant <strong>de</strong>s<br />

phospholipi<strong>de</strong>s appelés corps myéliniques. Ces anomalies lysosomiales ne sont pas toujours<br />

associées à une nécrose cellulaire et à une insuffisance rénale. De plus, elles ne sont pas<br />

spécifiques <strong>de</strong> la toxicité <strong>de</strong>s aminosi<strong>de</strong>s et peuvent se voir dans d’autres tissus et avec<br />

d’autres toxiques. A un sta<strong>de</strong> plus avancé, on note un gonflement <strong>de</strong>s mitochondries et une<br />

diminution ou une perte <strong>de</strong> la bordure en brosse <strong>de</strong>s cellules épithéliales proximales.<br />

Au microscope optique, les tubes per<strong>de</strong>nt leur bordure en brosse, l’épithélium tubulaire est en<br />

partie nécrosé et les lumières <strong>de</strong> certains tubes sont élargies, encombrées <strong>de</strong> débris cellulaires.<br />

Les membranes basales tubulaires persistent, et la régénération cellulaire commence tôt, vers<br />

le 10-12 ème jour. Elle aboutira dans la majorité <strong>de</strong>s cas à la reconstruction ou la régénération<br />

totale <strong>de</strong> l’épithélium tubulaire. Les signes <strong>de</strong> régénération peuvent être observés sous forme<br />

<strong>de</strong> mitoses et <strong>de</strong> cellules immatures peu différenciées reprenant progressivement une structure<br />

et une hauteur normales. Des foyers interstitiels <strong>de</strong> cellules inflammatoires sont habituels à ce<br />

sta<strong>de</strong> (Ezaitouni F et coll., 1999).<br />

I.15.4. Toxicité auditive<br />

Les aminosi<strong>de</strong>s pénètrent dans les liqui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l'oreille interne et dans le tissu lui-même<br />

par un mécanisme qui, comme dans le cas du rein, est saturable dans les conditions<br />

d'administration clinique. L'accumulation <strong>de</strong>s aminosi<strong>de</strong>s dans les cellules ciliées <strong>de</strong> la<br />

cochlée est responsable du développement d'une toxicité spécifique. La plupart <strong>de</strong>s lésions<br />

induites sont aspécifiques et sont le signe d'une dégénérescence. Les mécanismes sous-jacents<br />

sont encore mal connus mais pourraient englober une inhibition <strong>de</strong> la casca<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

phosphoinositi<strong>de</strong>s (et donc <strong>de</strong> la régulation du métabolisme cellulaire) consécutive à la liaison<br />

<strong>de</strong> l'aminosi<strong>de</strong> au lieu <strong>de</strong> Ca 2+ au phosphatidylinositol bisphosphate sur la face interne <strong>de</strong> la<br />

membrane plasmique.<br />

La toxicité se manifeste au niveau vestibulaire par <strong>de</strong>s nausées, vertiges, du nystagmus<br />

ou parfois <strong>de</strong>s céphalées. Elle se rencontre surtout avec la streptomycine.<br />

18


Données bibliographiques<br />

Au niveau cochléaire, le développement <strong>de</strong> la toxicité cause <strong>de</strong>s bourdonnements d'oreille et<br />

<strong>de</strong>s pertes auditives commençant d'abord par les hautes fréquences (effet dont le patient ne se<br />

rend souvent pas compte) et évoluant ensuite vers les fréquences conventionnelles, entraînant<br />

une surdité qui peut être complète.<br />

Contrairement à la toxicité rénale, la toxicité auditive est irréversible (car elle touche<br />

un tissu nerveux) et dès lors cumulative si l'on administre plusieurs traitements au même<br />

patient (Medicines Complete Browser, 2004).<br />

LA MONOLÉINE<br />

Glycérol-1-oleate, mono-oléate <strong>de</strong> glycéryle, monooléine, α-mono-oléine glycérol sont<br />

<strong>de</strong>s synonymes <strong>de</strong> la monoléine (Rowe RC et coll., 2003).<br />

I.16. Propriétés physico-chimiques<br />

La monoléine est en réalité un mélange <strong>de</strong> glycéri<strong>de</strong>s d’aci<strong>de</strong> oléique et d’autres aci<strong>de</strong>s<br />

gras, constitué principalement <strong>de</strong> monooléate <strong>de</strong> glycéryle. C’est un lipi<strong>de</strong> polaire qui gonfle<br />

en présence d’eau pour donner différentes phases aux propriétés rhéologiques différentes. En<br />

présence d’excès d’eau, la monoléine forme une phase cubique. Une telle phase cubique<br />

formée peut servir <strong>de</strong> forme à libération prolongée <strong>de</strong> principes actifs hydrosolubles.<br />

En effet, le groupement carboxylique <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> oléique est lié à un groupement<br />

hydroxyle du glycérol par une liaison ester. Ainsi, les <strong>de</strong>ux groupements hydroxyles libres<br />

confèrent <strong>de</strong>s propriétés polaires à la monoléine du fait <strong>de</strong> leur possibilité <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s liaisons<br />

hydrogène avec l’eau. La longue chaîne hydrocarbonée donne <strong>de</strong>s propriétés hydrophobes à la<br />

monoléine (Fig. 3). La monoléine est soluble dans le chloroforme, l’éthanol, l’éther, et dans<br />

les huiles végétales et minérales. Elle pratiquement insoluble dans l’eau.<br />

Le monoléine est préparée par estérification du glycérol avec <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras,<br />

principalement l’aci<strong>de</strong> oléique. Comme les aci<strong>de</strong>s gras ne sont généralement pas purs, mais<br />

plutôt un mélange, les produits issus <strong>de</strong> l’estérification contiendront un mélange d’esters. Des<br />

di- ou <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s peuvent aussi y être présents. La composition et, par conséquent, les<br />

propriétés <strong>de</strong> la monoléine peuvent varier d’un fabricant à un autre. En exemple, son point <strong>de</strong><br />

fusion varie <strong>de</strong> 10 à 35 °C selon les fabricants (Rowe RC et coll., 2003).<br />

19


I.17. Toxicité<br />

Données bibliographiques<br />

La monoléine est pratiquement sans toxicité, biocompatible et biodégradable (Ganem-<br />

Quintanar A et coll., 2000; Rowe RC et coll., 2003). Elle fait l’objet <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s en<br />

vue <strong>de</strong> son utilisation comme matrice <strong>de</strong> formes à libération contrôlée administrées par voies<br />

orale ou parentérale (Norling T et coll., 1992; Okonogi S et coll., 2004; Puri V et Bansal AK,<br />

2004). La monoléine est aussi utilisée en cosmétologie et en diététique comme émulsifiant.<br />

Aucun signe <strong>de</strong> toxicité et <strong>de</strong> létalité n’a été observé chez <strong>de</strong>s rats ayant reçu en<br />

administration orale une dose unique <strong>de</strong> 13 mL/Kg <strong>de</strong> produit cosmétique renfermant 5% <strong>de</strong><br />

monoléine. Une application unique <strong>de</strong> la monoléine non diluée sur peau animale a révélé<br />

qu’elle est peu irritante. Des patches occlusifs contenant <strong>de</strong> la monoléine utilisés chez<br />

l’Homme n’ont pas provoqué <strong>de</strong> réactions d’irritation. Des irritations oculaires minimes à<br />

modérées ont été observées chez le lapin avec <strong>de</strong> la monoléine diluée. (Anonymat, 1986).<br />

HO<br />

C12H40O4<br />

P.M : 248 g<br />

OH<br />

O<br />

C21H40O4<br />

O<br />

Figure 3: formule chimique <strong>de</strong> la monoléine (Mono-oléate <strong>de</strong> glycéryle)<br />

Dans le milieu biologique, la monoléine peut s’hydrolyser en glycérol et en aci<strong>de</strong> oléique<br />

sous l’action d’estérases (Ganem-Quintanar A et coll., 2000).<br />

I.18. Les métabolites <strong>de</strong> la monoléine<br />

I.18.1. Le glycérol<br />

1,2,3-propanetriol, glycérine, trihydroxypropane glycérol sont <strong>de</strong>s synonymes du<br />

glycérol (Fig. 4). Il est largement utilisé dans différentes formulations pharmaceutiques:<br />

préparations orales, otiques, topiques et parentérales. Dans les préparations parentérales, le<br />

glycérol est utilisé essentiellement comme solvant. Dans les solutions orales, il est utilisé<br />

20


Données bibliographiques<br />

comme solvant, édulcorant, conservateur antimicrobien, et agent viscosifiant. Il est aussi<br />

utilisé en cosmétologie et comme additif alimentaire.<br />

Le glycérol est considéré comme agent non irritant et non toxique. Il n’a pas d’effets<br />

délétères lorsqu’il administré lentement par voie parentérale. Cependant, administré à une<br />

dose supérieure à 70-80 g en 30-60 minutes chez l’adulte pour réduire la pression crânienne,<br />

le glycérol peut provoquer une hémolyse, une hémoglobinurie, et une insuffisance rénale. Il<br />

peut être utilisé par voie orale (à la dose <strong>de</strong> 1,0-1,5 g/kg) pour réduire la pression<br />

intraoculaire. La dose létale 50% du glycérol chez la souris par voie intraveineuse est <strong>de</strong> 6,2<br />

g/kg. (Rowe RC et coll., 2003).<br />

Dans l’organisme, le glycérol issu <strong>de</strong> l’hydrolyse <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s peut être réutilisé<br />

comme précurseur <strong>de</strong> la synthèse <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s ou du glucose (néoglucogenèse) ou suivre la voie<br />

<strong>de</strong> la glycolyse.<br />

CH2OH<br />

CHOH<br />

CH2OH<br />

Figure 4: formule chimique du glycérol (propan-1,2,3-triol ou 1,2,3-propanetriol<br />

5).<br />

I.18.2. L’aci<strong>de</strong> oléique<br />

Aci<strong>de</strong> 9,10-octa<strong>de</strong>cenoïque, aci<strong>de</strong> oléinique sont <strong>de</strong>s synonymes d’aci<strong>de</strong> oléique (Fig.<br />

Il est utilisé comme émulsifiant dans les aliments et dans les préparations<br />

pharmaceutiques topiques. Il est aussi utilisé dans les préparations pharmaceutiques<br />

trans<strong>de</strong>rmiques pour améliorer la biodisponibilité <strong>de</strong> certaines substances. L’aci<strong>de</strong> oléique<br />

marqué au 131 I et au 3 H est utilisé en imagerie médicale. Des tests in vitro ont montré que<br />

l’aci<strong>de</strong> oléique provoque <strong>de</strong>s hémolyses. Par conséquent, une gran<strong>de</strong> quantité d’aci<strong>de</strong> oléique<br />

administrée par voie intraveineuse ou per os pourrait être préjudiciable. La dose létale 50% <strong>de</strong><br />

l’aci<strong>de</strong> oléique chez la souris par voie intraveineuse est <strong>de</strong> 0,23 g/kg. (Rowe RC et coll.,<br />

2003).<br />

21


H<br />

H<br />

C<br />

H<br />

(CH2)7<br />

Figure 5: formule chimique <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> oléique<br />

H<br />

C<br />

H<br />

C<br />

Données bibliographiques<br />

(CH2)7<br />

ETAPES DE DÉVELOPPEMENT D’UN MEDICAMENT<br />

Il existe plusieurs voies <strong>de</strong> recherche pour mettre au point un médicament:<br />

O<br />

C<br />

- l’extraction d’une substance à partir <strong>de</strong> produits naturels végétal, animal ou minéral; la<br />

synthèse chimique <strong>de</strong>s molécules à partir <strong>de</strong> radicaux dont on connaît ou suppose les<br />

OH<br />

propriétés thérapeutiques. Elle peut être totale ou partielle;<br />

- la création <strong>de</strong> nouvelles substances par le biais <strong>de</strong>s biotechnologies;<br />

- la modélisation <strong>de</strong> molécules actives. La démarche <strong>de</strong> ce nouveau concept comporte<br />

un certain nombre d’étapes dont la première est la détermination <strong>de</strong> la structure<br />

tridimensionnelle d’une substance, qui au sein <strong>de</strong> l’organisme, agit à un niveau précis<br />

du développement d’une maladie. La secon<strong>de</strong> étape consiste à " créer " une molécule<br />

dont la structure est en parfaite adéquation avec celle <strong>de</strong> la cible <strong>de</strong> la substance<br />

concernée. Une autre approche fait appel à la même démarche mais consiste à<br />

" prendre une empreinte " <strong>de</strong> cette cible et à fabriquer d’après un moulage la molécule<br />

susceptible d’agir;<br />

- un autre type <strong>de</strong> recherche est la forme galénique qui permet d'améliorer ce qui existe<br />

déjà en étudiant <strong>de</strong> nouveaux mo<strong>de</strong>s d'administration plus adaptés, plus efficaces, mieux<br />

tolérés, plus faciles d'emploi.<br />

Quelle que soit la voie <strong>de</strong> recherche, le développement d’un "nouveau" médicament<br />

requiert <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s pré-cliniques et cliniques.<br />

I.19. Les pré-requis à l’expérimentation clinique<br />

Il comporte:<br />

I.19.1. Dossier technique et analytique<br />

- la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la composition qualitative et quantitative du médicament;<br />

22


Données bibliographiques<br />

- la <strong>de</strong>scription du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> préparation du médicament (développement<br />

pharmaceutique);<br />

- la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s matières premières utilisées (substance<br />

active et excipients;<br />

- la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle du médicament et <strong>de</strong>s formes intermédiaires:<br />

contrôle <strong>de</strong> la forme (caractéristiques physico-chimiques, cinétique <strong>de</strong> dissolution…),<br />

l’i<strong>de</strong>ntification et le dosage du principe actif, <strong>de</strong> l’excipient et <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong><br />

dégradation;<br />

- Description <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> conditionnement ;<br />

- Description <strong>de</strong>s substances <strong>de</strong> référence;<br />

- les essais <strong>de</strong> stabilité.<br />

La connaissance <strong>de</strong> ces paramètres permet d’assurer un contrôle <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>s<br />

médicaments fabriqués (Bourin M et coll., 1993; Allain P, 1999).<br />

I.19.2. Etu<strong>de</strong>s pharmacologiques<br />

Il s’agit <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce les effets du principe actif sur différents organes et<br />

appareils. Ces étu<strong>de</strong>s pharmacologiques comprennent aussi la recherche du mécanisme<br />

d’action du principe actif (Bourin M et coll., 1993).<br />

I.19.3. Etu<strong>de</strong>s toxicologiques<br />

- Toxicité par administration unique (toxicité aiguë) :<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> toxicité aiguë comprend la détermination <strong>de</strong> la dose minimale mortelle<br />

(DMM) et <strong>de</strong> la dose létale 50% (DL50), qui la quantité <strong>de</strong> substance (en mg/kg <strong>de</strong> poids<br />

corporel) qui provoque la mort <strong>de</strong> 50% d’animaux d’un lot homogène quant à la race, le sexe,<br />

l’âge et le poids. La voie d’administration choisie est <strong>de</strong> préférence celle qui sera utilisée pour<br />

l’administration du médicament. La détermination <strong>de</strong> la DL50 permet <strong>de</strong> classer la substance<br />

selon une échelle <strong>de</strong> toxicité.<br />

Bien qu’obligatoire, la détermination <strong>de</strong> la DL50 a été souvent critiquée pour<br />

différentes raisons: utilité clinique limitée, sacrifice d’un nombre élevé d’animaux, influence<br />

marquée <strong>de</strong> diverses variables sur les résultats (souche, sexe <strong>de</strong>s animaux, température à<br />

laquelle est réalisé le test, régime alimentaire, conditions d’élevage, etc.), rendant l’exactitu<strong>de</strong><br />

et la reproductibilité <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> DL50 relativement aléatoires (Giroud JP et coll., 1988 ;<br />

Bourin M et coll., 1993).<br />

23


Données bibliographiques<br />

- Toxicité par administration réitérée :<br />

Le but <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s est <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce les altérations fonctionnelles ou<br />

anatomopathologiques consécutives à l’administration du principe actif, et les organes cibles<br />

sur lesquels s’exerce la toxicité (Giroud JP et coll., 1988 ; Bourin M et coll., 1993).<br />

- Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la mutagenèse (ou <strong>de</strong> génotoxicité) :<br />

Elle permet d’évaluer la capacité d’un produit à induire <strong>de</strong>s altérations du patrimoine<br />

génétique. Outre que ces altérations peuvent entraîner <strong>de</strong>s anomalies permanentes et<br />

héréditaires <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scendance, on sait que 85 à 90% <strong>de</strong>s cancérogènes chimiques connus sont<br />

mutagènes expérimentalement (Allain P, 1999, Viala A et Botta A, 2005). L’intérêt <strong>de</strong><br />

l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la mutagenèse n’est plus donc à démontrer. Il existe une batterie <strong>de</strong> test pour<br />

étudier la mutagenèse.<br />

Test d’Ames<br />

Il utilise <strong>de</strong>s procaryotes. Il consiste à examiner si une substance chimique ou un agent<br />

physique est capable d'induire <strong>de</strong>s mutations spécifiques chez différentes souches <strong>de</strong><br />

Salmonella typhimurium. Les souches utilisées dans le test sont <strong>de</strong>s souches porteuses d'une<br />

mutation dans un <strong>de</strong>s gènes gouvernant la synthèse <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> aminé histidine. Cette mutation<br />

His- rend les souches incapables <strong>de</strong> pousser sur un milieu sans histidine. Avec une fréquence<br />

très faible, ces mutations His - reversent spontanément vers His + et donc les cellules<br />

retrouvent leur capacité à pousser sur un milieu dépourvu d'histidine. Cette fréquence <strong>de</strong><br />

réversion peut augmenter en exposant les bactéries His - à <strong>de</strong>s agents mutagènes. Ainsi, le test<br />

d'Ames permet <strong>de</strong> quantifier l'induction <strong>de</strong> ces mutations reverses His + .<br />

En pratique, Le test d'Ames consiste à préparer une série <strong>de</strong> mélanges d'une quantité<br />

constante d'une <strong>de</strong>s souches et <strong>de</strong>s quantités croissantes du produit à tester et à les étaler sur<br />

<strong>de</strong>s boîtes <strong>de</strong> Pétri contenant un milieu minimal. Ce milieu autorise la croissance <strong>de</strong>s mutants<br />

His + uniquement. Afin d'augmenter la sensibilité du test, une trace d'histidine est ajoutée qui<br />

permet la croissance <strong>de</strong> 2 à 3 générations <strong>de</strong> His - et amplifie l'apparition <strong>de</strong>s mutants. Après<br />

incubation pendant 48h, le dénombrement <strong>de</strong>s mutants His + est effectué. Ceux-ci apparaissent<br />

sous la forme <strong>de</strong> colonies sur un tapis cellulaire transluci<strong>de</strong>. Une courbe dose-réponse est<br />

tracée en portant en ordonnées le nombre <strong>de</strong> His - /boîte en fonction <strong>de</strong>s doses testées. Le<br />

pouvoir mutagène est défini comme la pente <strong>de</strong> la région ascendante <strong>de</strong> la courbe (nombre <strong>de</strong><br />

His + /µg ou nmole).<br />

24


eucaryote.<br />

Données bibliographiques<br />

C'est un test rapi<strong>de</strong> et peu coûteux mais limité par son extrapolation à la cellule<br />

Le test <strong>de</strong> numérisation <strong>de</strong>s micronoyaux<br />

Il est réalisé sur cellules eucaryotes. Lors d'une lésion majeure <strong>de</strong> l'ADN, une fraction<br />

<strong>de</strong> chromosome ou un chromosome entier après la division cellulaire peut se détacher et<br />

former un micronoyau visible après coloration au microscope. Sur culture <strong>de</strong> cellules, ce test<br />

<strong>de</strong> micronoyaux permet <strong>de</strong> mesurer la génotoxicité <strong>de</strong>s produits. Il a l’inconvénient d’être<br />

lourd à mettre en œuvre. Les chercheurs lui préfèrent une nouvelle technique : les essais<br />

comètes.<br />

Les essais comètes<br />

Il s'agit d'un test sur cellules eucaryotes qui consiste en l'étu<strong>de</strong> du matériel nucléaire <strong>de</strong><br />

cellules individuelles. D'une façon schématique, I'ADN peut être représenté sous la forme<br />

d'une bobine <strong>de</strong> fil et après cassures simples ou doubles brins induites par le composé<br />

génotoxique, cette bobine se segmente. Positionnée dans un champ électrique, la bobine<br />

s'étire et prend la forme d'une comète plus ou moins allongée proportionnellement au nombre<br />

<strong>de</strong> lésions (voir schéma ci-après). Avec ce test, les chercheurs visualisent toutes les lésions<br />

mais aussi celles provoquées par les mécanismes <strong>de</strong> réparation. C'est le gros avantage <strong>de</strong> cette<br />

métho<strong>de</strong> comparée aux <strong>de</strong>ux précé<strong>de</strong>ntes qui ne détectent que le sta<strong>de</strong> final, c'est-à-dire les<br />

lésions ayant entraîné une mutation.<br />

• Dans la cellule, l'ADN est sous forme surenroulée et double-brins.<br />

• Dans <strong>de</strong>s conditions alcalines: relâchement <strong>de</strong> la structure surenroulée et libération <strong>de</strong>s<br />

fragments d'ADN.<br />

ADN non fragmenté<br />

Cellule<br />

ADN<br />

Cellule<br />

lys<br />

lyse<br />

déroulement<br />

<strong>de</strong> l'ADN<br />

déroulement<br />

<strong>de</strong> l'ADN<br />

Electrophorèse<br />

Electrophorèse<br />

pas <strong>de</strong> migration<br />

<strong>de</strong> l'ADN non<br />

fragmenté<br />

Migration <strong>de</strong>s fragments d'ADN<br />

25


- Etu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> carcinogénicité :<br />

Données bibliographiques<br />

Ce sont <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s longues (24 mois chez le rat) et coûteuses réalisées le plus souvent<br />

sur <strong>de</strong>s rats et <strong>de</strong>s souris. Ces étu<strong>de</strong>s sont réalisées surtout pour <strong>de</strong>s substances qui ont montré<br />

<strong>de</strong>s effets mutagènes (une telle caractéristique mène généralement à l’abandon d’une nouvelle<br />

molécule). Les éléments d’évaluation <strong>de</strong> l’effet cancérigène comprennent la fréquence<br />

d’apparition <strong>de</strong> tumeurs, la relation <strong>de</strong> cette fréquence avec la dose, le temps écoulé jusqu’à<br />

l’apparition <strong>de</strong>s premières tumeurs, la localisation et la multiplicité (éventuellement<br />

métastases) <strong>de</strong>s néoplasies (Giroud JP et coll., 1988).<br />

Les étu<strong>de</strong>s toxicologiques peuvent comporter aussi:<br />

sur la <strong>de</strong>scendance;<br />

du mâle et <strong>de</strong> la femelle ;<br />

- l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la toxicité fœtale: <strong>de</strong>s effets néfastes du produit sont recherchés<br />

- l’examen <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> reproduction: il consiste en l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fertilité<br />

- l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s effets sur la péri et la post-natalité, <strong>de</strong> la tératogenèse à la<br />

recherche d’apparition <strong>de</strong> malformations congénitales.<br />

Pour le cas spécifique <strong>de</strong>s implants ou <strong>de</strong>s biomatériaux, avant d’être utilisés chez<br />

l’homme, ils doivent passer plusieurs tests pour établir leur biocompatibilité (Tableau II).<br />

26


Données bibliographiques<br />

Tableau II: Tests <strong>de</strong> biomcompatibilité d'implant à libération contrôlée (Mallapragada SK et Narasimhan B,<br />

1999)<br />

Tests<br />

Environnements biologiques <strong>de</strong> l’implant<br />

Tissus mous et flui<strong>de</strong>s Tissus osseux Sang<br />

Cytotoxicité in vitro x x x<br />

Implantation intramusculaire x x<br />

Hémocompatibilité x<br />

Hémolyse x<br />

Carcinogénicité x x x<br />

Implantation à long terme x x x<br />

Toxicité aiguë (injection systémique) x x x<br />

Injection intracutanée x x<br />

Sensibilisation x x x<br />

Mutagénicité x x x<br />

Pyrogénicité x x x<br />

I.20. L’expérimentation clinique<br />

(AMM).<br />

Il comporte trois phases et une étu<strong>de</strong> après Autorisation <strong>de</strong> Mise sur le Marché<br />

I.20.1. Phase I<br />

Elle est réalisée chez <strong>de</strong>s volontaires sains (à l’exception près du cas <strong>de</strong>s médicaments<br />

anticancéreux). Des doses croissantes du médicament sont administrées à <strong>de</strong>s patients<br />

successifs jusqu’à détermination d’un seuil d’intolérance. Elle comprend ensuite <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

pharmacocinétique et si possible la mise en évi<strong>de</strong>nce d’effets pharmacologiques.<br />

I.20.2. Phase II<br />

Elle est réalisée chez <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s semblables à ceux chez qui on prévoit utiliser le<br />

médicament. Son but est <strong>de</strong> tester l'efficacité du nouveau médicament, d'i<strong>de</strong>ntifier sa dose<br />

optimale (en relation avec son efficacité) et <strong>de</strong> contrôler les effets secondaires qu'il<br />

occasionne.<br />

27


I.20.3. Phase III<br />

Données bibliographiques<br />

Elle est réalisée chez <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s appartenant à la cible thérapeutique définie pour le<br />

médicament, sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> temps suffisante pour permettre <strong>de</strong> juger <strong>de</strong>s effets sur<br />

l’évolution <strong>de</strong> la maladie. Son but est <strong>de</strong> tester l'efficacité du nouveau traitement par rapport à<br />

celle du meilleur traitement connu, c'est-à-dire le traitement <strong>de</strong> référence. Ces étu<strong>de</strong>s sont <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong> envergure car elles doivent être à même <strong>de</strong> détecter une éventuelle différence entre les<br />

<strong>de</strong>ux traitements qui peut être petite.<br />

I.20.4. Etu<strong>de</strong>s après AMM<br />

Encore appelées étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Pharmacovigilance, elles sont <strong>de</strong>stinées à affiner la<br />

connaissance du médicament (situations physiologiques et pathologiques particulières,<br />

mécanisme d’action) et à définir éventuellement <strong>de</strong> nouvelles indications, contre-indications,<br />

ou effets indésirables après la mise sur le marché (Bourin M, 1993 ; Moulin M et Coquerel A,<br />

2002).<br />

BONNES PRATIQUES DE FABRICATION DES MEDICAMENTS STÉRILES<br />

Les conditions <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong>s médicaments stériles sont celles <strong>de</strong> Bonne pratique<br />

<strong>de</strong> fabrication édictée par la Commission européenne (Commission européenne, 1999).<br />

I.21. Généralités<br />

La fabrication <strong>de</strong>s médicaments stériles impose <strong>de</strong>s exigences particulières en vue <strong>de</strong><br />

réduire les risques <strong>de</strong> contaminations microbienne, particulaire et <strong>de</strong> pyrogènes.<br />

La fabrication <strong>de</strong>s médicaments stériles doit s'effectuer dans <strong>de</strong>s zones à atmosphère<br />

contrôlée; l'entrée dans ces zones doit se faire par <strong>de</strong>s sas réservés au personnel et/ou au<br />

matériel et aux substances. Les zones à atmosphère contrôlée doivent être maintenues à un<br />

niveau <strong>de</strong> propreté approprié et elles doivent être alimentées en air passé sur <strong>de</strong>s filtres<br />

d'efficacité correspondant au niveau <strong>de</strong> propreté requis.<br />

Les différentes opérations <strong>de</strong> préparation du produit et <strong>de</strong> remplissage doivent être<br />

effectuées dans la zone d'atmosphère contrôlée.<br />

Aux fins <strong>de</strong> la fabrication <strong>de</strong> médicaments stériles, on distingue ordinairement quatre<br />

classes <strong>de</strong> zones à atmosphère contrôlée:<br />

28


Données bibliographiques<br />

Classe: les points où sont réalisées <strong>de</strong>s opérations à haut risque, tels que le point <strong>de</strong><br />

remplissage, les emplacements <strong>de</strong>s bols vibrants <strong>de</strong> bouchons, les ampoules et flacons ouverts<br />

ou les points <strong>de</strong> raccor<strong>de</strong>ments aseptiques. Les postes <strong>de</strong> travail sous flux d'air laminaire<br />

satisfont normalement aux conditions requises pour ce type d'opérations. Les systèmes <strong>de</strong> flux<br />

d'air laminaire doivent délivrer <strong>de</strong> l’air circulant à une vitesse homogène <strong>de</strong> 0,45m/s ± 20%<br />

(valeur gui<strong>de</strong>) au niveau du poste <strong>de</strong> travail.<br />

Classe B: elle est <strong>de</strong>stinée aux opérations <strong>de</strong> préparation et <strong>de</strong> remplissage aseptiques. A cette<br />

classe <strong>de</strong>vra appartenir l’environnement immédiat d’une zone <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> classe A.<br />

Classes C et D: ces zones à atmosphère contrôlée sont <strong>de</strong>stinées aux étapes moins critiques<br />

<strong>de</strong> la fabrication <strong>de</strong> médicaments stériles.<br />

Le tableau ci-<strong>de</strong>ssous classifie les différentes zones en fonction <strong>de</strong>s caractéristiques<br />

<strong>de</strong>s particules présentes dans l'atmosphère :<br />

Au repos (b) En activité<br />

Classe Nombre maximal autorisé <strong>de</strong> particule par m 3 , <strong>de</strong> taille égale ou<br />

supérieure à<br />

0,5 µm 5 µm 0,5 µm 5 µm<br />

A 3 500 0 3 500 0<br />

B(a) 3 500 0 350 000 2 000<br />

C(a) 350 000 2000 3 500 000 20 000<br />

D(a) 3 500 000 20 000 Non défini (c) Non défini (c)<br />

Notes :<br />

(a) Pour atteindre les classes B, C et D, le nombre <strong>de</strong> renouvellements d'air doit être proportionnel à la taille <strong>de</strong><br />

la pièce ainsi qu'aux équipements et effectifs présents dans le local. Le système d'aération doit être muni <strong>de</strong><br />

filtres appropriés.<br />

(b) Les indications données concernant le nombre maximum <strong>de</strong> particules "au repos" correspon<strong>de</strong>nt<br />

approximativement au US Fe<strong>de</strong>ral Standard 209 E et aux classifications <strong>de</strong> l'ISO comme suit : les classes A et B<br />

correspon<strong>de</strong>nt à la classe 100, M 3.5, ISO 5; la classe C, à la classe 10 000, M 5.5, ISO 7 et la classe D, à la<br />

classe 100 000, M 6.5, ISO 8.<br />

(c) Pour cette zone, les conditions et les limites fixées dépendront <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s opérations réalisées.<br />

29


Données bibliographiques<br />

Les <strong>de</strong>ux tableaux ci-après fournissent quelques exemples d'opérations qui seront<br />

réalisées dans les différentes zones:<br />

Classe Opérations sur <strong>de</strong>s produits stérilisés dans leur récipient final<br />

A Remplissage <strong>de</strong> produits, si l’opération présente <strong>de</strong>s risques inhabituels<br />

C Préparation <strong>de</strong> solutions, si l’opération présente <strong>de</strong>s risques inhabituels. Remplissage<br />

<strong>de</strong> produits.<br />

D Préparation <strong>de</strong> solutions et d’accessoires aux fins <strong>de</strong> remplissage<br />

Classe Opérations sur <strong>de</strong>s préparations aseptiques<br />

A Préparation et remplissage aseptique<br />

C Préparation <strong>de</strong> solutions <strong>de</strong>stinées à être filtrées<br />

D Manipulation d’accessoires après nettoyage<br />

I.22. Surveillance microbiologique <strong>de</strong>s zones à atmosphère contrôlée<br />

Les opérations aseptiques doivent être fréquemment surveillées par le biais <strong>de</strong><br />

métho<strong>de</strong>s utilisant <strong>de</strong>s boîtes <strong>de</strong> Pétri, <strong>de</strong>s échantillons volumétriques d'air et <strong>de</strong>s contrôles <strong>de</strong><br />

surfaces (prélevés au moyen d'écouvillons et <strong>de</strong> géloses <strong>de</strong> contact). Les métho<strong>de</strong>s<br />

d'échantillonnage utilisées ne doivent pas interférer avec la protection <strong>de</strong>s zones. Les surfaces<br />

et le personnel doivent être contrôlés après chaque opération critique. Une surveillance<br />

microbiologique supplémentaire est également nécessaire en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s phases <strong>de</strong> production,<br />

par exemple après <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> validation, <strong>de</strong> nettoyage ou <strong>de</strong> désinfection. La qualité<br />

microbiologique <strong>de</strong>s zones à atmosphère contrôlée obéit à <strong>de</strong>s normes européennes<br />

(Commission européenne, 1999) (Tableau III).<br />

30


Données bibliographiques<br />

Tableau III: Recommandations pour la surveillance microbiologique <strong>de</strong>s zones à atmosphère contrôlée<br />

durant la production.<br />

Classe Echantillon d’air<br />

Limites recommandées <strong>de</strong> contamination microbiologique (a)<br />

UFC/m 3<br />

Boîte <strong>de</strong> pétri<br />

(diamètre : 55<br />

mm)<br />

UFC/plaque<br />

Géloses <strong>de</strong> contact<br />

(diamètre : 55 mm)<br />

UFC/plaque<br />

Empreintes<br />

<strong>de</strong> gant (5<br />

doigts)<br />

UFC/gant<br />

A


Données bibliographiques<br />

La manipulation <strong>de</strong>s matières premières et accessoires stériles qui ne seront pas<br />

soumis ultérieurement à stérilisation ou à filtration à travers un filtre captant les<br />

microorganismes doit être réalisée à un poste <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> classe A dans un local <strong>de</strong> classe B.<br />

La préparation <strong>de</strong> solutions qui doivent subir ultérieurement une filtration stérilisante<br />

doit être effectuée dans un local <strong>de</strong> classe C; si ce n'est pas le cas, la préparation du matériel et<br />

<strong>de</strong>s produits doit se faire à un poste <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> classe A, dans un local <strong>de</strong> classe B.<br />

La manipulation et le remplissage <strong>de</strong>s produits fabriqués aseptiquement doivent être<br />

effectués à un poste <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> classe A dans un local <strong>de</strong> classe B.<br />

Le transfert, avant obturation, <strong>de</strong> récipients partiellement clos, tels que ceux qui sont<br />

utilisés pour la lyophilisation, doit s'effectuer soit à un poste <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> classe A dans un<br />

local <strong>de</strong> classe B, soit sur <strong>de</strong>s chariots <strong>de</strong> transfert scellés dans un local <strong>de</strong> classe B.<br />

Pour les pomma<strong>de</strong>s, les crèmes, les suspensions et les émulsions, la préparation et le<br />

remplissage doivent se faire à un poste <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> classe A, dans un local <strong>de</strong> classe B, si au<br />

cours <strong>de</strong> la préparation le produit est exposé et s'il n'est pas filtré ultérieurement.<br />

ESSAIS DE STÉRILITÉ ET DES ENDOTOXINES BACTÉRIENNES DE MEDICAMENTS STÉRILES<br />

I.25. Essais <strong>de</strong> stérilité<br />

L’essai <strong>de</strong> stérilité s’applique aux substances, préparations et produits qui doivent être<br />

stériles (World Health organization, 2006). Il doit être réalisé dans <strong>de</strong>s conditions aseptiques.<br />

Les techniques <strong>de</strong> filtration sur membrane ou d'ensemencement direct du milieu nutritif avec<br />

le produit à examiner sont pratiquées.<br />

La technique <strong>de</strong> filtration, qui utilise <strong>de</strong>s membranes <strong>de</strong> porosité égale à 0,45 µm, est<br />

recommandée à chaque fois que la nature du produit le permet. C'est le cas <strong>de</strong>s préparations<br />

aqueuses filtrables, <strong>de</strong>s préparations alcooliques ou huileuses, et <strong>de</strong>s préparations solubles<br />

dans <strong>de</strong>s solvants qui n'exercent pas d'effets antimicrobiens. Le filtre est découpé puis déposé<br />

sur <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> cultures appropriés. Ces milieux sont ensuite incubés pendant une pério<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux semaines.<br />

Un résultat favorable (absence <strong>de</strong> colonies microbiennes visibles) signifie qu'aucun<br />

microorganisme n'a pu être décelé dans l'échantillon examiné, dans les conditions <strong>de</strong> l'essai<br />

(Le Hir A, 2001). Pour garantir l’absence <strong>de</strong> microorganismes dans un échantillon, il faut en<br />

principe que les milieux <strong>de</strong> culture utilisés pour l’essai permettent la croissance <strong>de</strong> toutes les<br />

32


Données bibliographiques<br />

espèces microbiennes: bactéries aérobies, anaérobies, et aérobies anaérobies facultatives,<br />

champignons, levures.<br />

En pratique, les milieux <strong>de</strong> culture incubés sont examinés au quotidien pendant les 14<br />

jours pour déceler les signes macroscopiques d’une prolifération microbienne. S’il n’y a<br />

aucune prolifération, le produit satisfait à l’essai <strong>de</strong> stérilité. En cas <strong>de</strong> prolifération<br />

microbienne, <strong>de</strong>s répétitions <strong>de</strong> l’essai sont souvent nécessaires pour écarter ou confirmer<br />

l’hypothèse d’une contamination intrinsèque.<br />

Dans la première répétition <strong>de</strong> l'essai, le nombre d’échantillons et les quantités à<br />

examiner sont les mêmes que ceux indiqués pour le premier essai. Si aucune manifestation <strong>de</strong><br />

prolifération n'est décelée, le produit satisfait à l’essai <strong>de</strong> stérilité. Si la prolifération<br />

microbienne est constatée dans un <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> culture, les contaminants sont i<strong>de</strong>ntifiés et<br />

comparés avec ceux du premier essai. Si les contaminants sont i<strong>de</strong>ntiques, le produit est non<br />

stérile.<br />

Dans la situation ou les contaminants sont différents, une secon<strong>de</strong> répétition <strong>de</strong> l’essai<br />

doit être effectuée, avec un nombre d’échantillons double <strong>de</strong> celui qui a été utilisé pour le<br />

premier essai <strong>de</strong> stérilité. La quantité <strong>de</strong> produit à prélever dans chaque unité reste cependant<br />

la même que celle indiquée pour le premier essai. Si aucune manifestation <strong>de</strong> prolifération<br />

microbienne n’est décelée, le produit satisfait à l’essai. Si une croissance est décelée, le<br />

produit ne satisfait pas aux exigences <strong>de</strong> l’essai <strong>de</strong> stérilité.<br />

I.26. Essais <strong>de</strong>s endotoxines bactériennes<br />

I.26.1. Historique, nature et toxicité <strong>de</strong>s endotoxines<br />

Le terme endotoxine, désigne <strong>de</strong>s lipopolysacchari<strong>de</strong>s (LPS) issus <strong>de</strong> la paroi <strong>de</strong>s<br />

bactéries Gram négatif (Rudbach JA et coll., 1976).<br />

La toxicité <strong>de</strong>s endotoxines bactériennes, bien que rarement létale, se manifeste<br />

généralement par <strong>de</strong> la fièvre, <strong>de</strong>s frissons, <strong>de</strong>s céphalées, <strong>de</strong>s palpitations et <strong>de</strong> la cyanose.<br />

Ces manifestations appelées aussi effets pyrogènes, sont uniquement observées après<br />

administration parentérale <strong>de</strong>s préparations pharmaceutiques contenant <strong>de</strong>s substances<br />

pyrogènes dont les endotoxines. Etant donné que l'activité pyrogène <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières est<br />

beaucoup plus élevée que celle <strong>de</strong>s autres substances ayant une structure chimique différente,<br />

il est souvent admis d’interpréter l’absence d’endotoxines bactériennes dans un produit<br />

pharmaceutique comme équivalent à l’absence <strong>de</strong> pyrogènes (Fennrich S et coll., 1999; et<br />

Hoffmann S et coll., 2005).<br />

33


Données bibliographiques<br />

I.26.2. Techniques <strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong> quantification <strong>de</strong>s endotoxines<br />

bactériennes<br />

La recherche <strong>de</strong>s endotoxines dans les préparations pharmaceutiques administrées par<br />

voie parentérale était habituellement effectuée sur <strong>de</strong>s lapins. Cette technique consistait à<br />

évaluer la réponse fébrile <strong>de</strong>s lapins à l’administration du produit à tester. Un nouvel essai<br />

offre plusieurs avantages par rapport à l'essai sur le lapin .Il est moins laborieux, moins cher et<br />

plus sensible. Il s’agit du test LAL.<br />

Le test LAL permet <strong>de</strong> rechercher et <strong>de</strong> quantifier in vitro <strong>de</strong>s endotoxines produites<br />

par les bactéries Gram négatif, au moyen d’un lysat d’amœbocytes <strong>de</strong> limule (LAL).<br />

M, 1989):<br />

Le test LAL peut être réalisé selon trois techniques différentes (Le Minor L et Véron<br />

- la gélification qui induit la formation d’un gel en présence <strong>de</strong>s endotoxines.<br />

L’avantage <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong> est sa simplicité, la décision <strong>de</strong> déclarer le résultat <strong>de</strong> l’essai<br />

positif ou négatif reposant sur la présence ou l’absence <strong>de</strong> gélification, visible à l’œil nu.<br />

endogène ;<br />

- la turbidimétrie qui entraîne le développement d’un trouble par clivage d’un substrat<br />

- la colorimétrie qui entraîne le développement d’une coloration, suite au clivage d’un<br />

complexe pepti<strong>de</strong> chromogène synthétique.<br />

Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières techniques sont quantitatives. Elles nécessitent plus<br />

d’instrumentations. Elles sont cependant plus faciles à automatiser pour le contrôle <strong>de</strong> routine<br />

<strong>de</strong> grands nombres d’échantillons d’un même produit.<br />

Etant donné que dans notre étu<strong>de</strong> nous utiliserons la technique <strong>de</strong> gélification, les<br />

conditions générales <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> cette technique sont décrites ci- <strong>de</strong>ssous.<br />

I.26.3. Mise en œuvre d’un test LAL par la technique <strong>de</strong> gélification<br />

a) La limite en endotoxines<br />

La décision d’utiliser l’essai <strong>de</strong>s endotoxines bactériennes sous forme d’essai limite<br />

(gélification) implique <strong>de</strong> déterminer une teneur limite en endotoxines pour le produit à<br />

examiner. L’objectif <strong>de</strong> l’essai est <strong>de</strong> vérifier si la teneur en endotoxines du produit est<br />

inférieure ou supérieure à la limite définie.<br />

Pour les produits à l’état soli<strong>de</strong>, la teneur limite en endotoxines par unité <strong>de</strong> masse ou<br />

par <strong>Unité</strong> Internationale (UI) <strong>de</strong> produit doit être convertie en concentration par millilitre <strong>de</strong><br />

solution à examiner, puisque l’essai ne peut être effectué qu’en milieu liqui<strong>de</strong>.<br />

L = K / M<br />

34


L = Teneur limite en endotoxines<br />

Données bibliographiques<br />

K : Dose seuil d’endotoxines ayant un effet pyrogène, par kilogramme <strong>de</strong> masse corporelle et<br />

par heure;<br />

M : Dose maximale recommandée pour le produit, par kilogramme <strong>de</strong> masse corporelle et par<br />

heure.<br />

La limite en endotoxines, qui est fonction du produit et <strong>de</strong> sa voie d’administration, est<br />

souvent indiquée dans les monographies. A titre d'exemples, <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> K sont proposées<br />

dans le Tableau IV.<br />

Tableau IV : Dose seuil d’endotoxines (K) par kg <strong>de</strong> masse corporelle et par heure, en fonction <strong>de</strong> la voie<br />

d’administration<br />

Voie d’administration K (UI d’endotoxines par kilogramme <strong>de</strong><br />

masse corporelle et par heure)<br />

Intraveineuse 5,0<br />

Intraveineuse, produits radiopharmaceutiques 2,5<br />

Intrarachidienne 0,2<br />

b) La dilution maximale significative<br />

Pour chaque produit à examiner, il faut aussi déterminer la dilution maximale du<br />

produit à utiliser dans l’essai. Cela permet d'établir, avec un niveau d’assurance maximal,<br />

qu’un résultat négatif signifie que la teneur en endotoxines du produit est inférieure à la limite<br />

autorisée, et qu’un résultat positif signifie que le lysat a réagi à une concentration<br />

d’endotoxines au moins égale à cette limite. Cette dilution, qui dépend à la fois <strong>de</strong> la limite en<br />

endotoxines et <strong>de</strong> la sensibilité du lysat, est appelée Dilution Maximale Significative (DMS).<br />

Elle peut être calculée d’après la formule :<br />

DMS = L / λ<br />

λ : Sensibilité déclarée du lysat (UI / mL) pour la technique <strong>de</strong> gélification.<br />

La concentration du produit dans la solution à examiner est exprimée en:<br />

- mg / mL si la limite en endotoxines est spécifiée par rapport à la masse (UI / mg)<br />

35


Données bibliographiques<br />

- <strong>Unité</strong>s / mL si la limite en endotoxines est spécifiée par rapport à l’unité d’activité<br />

biologique (UI / <strong>Unité</strong>),<br />

- mL / mL si la limite en endotoxines est spécifiée par rapport au volume (UI / mL).<br />

Une <strong>Unité</strong> Internationale (UI) d’endotoxine équivaut à une <strong>Unité</strong> d’Endotoxine (UE).<br />

c) pH du mélange réactionnel<br />

Dans l’essai <strong>de</strong>s endotoxines bactériennes, la gélification est optimale lorsque le<br />

mélange a un pH compris entre 6,0 et 8,0. Toutefois, l’addition du lysat à l’échantillon peut<br />

conduire à une baisse du pH.<br />

d) Confirmation et validation du lysat<br />

L’application <strong>de</strong> ces différentes métho<strong>de</strong>s exige préalablement la confirmation <strong>de</strong> la<br />

sensibilité déclarée du lysat et la recherche d’éventuels facteurs d’interférences (European<br />

Pharmacopoeia, 2005). Il faut également s’assurer <strong>de</strong> l’absence d’endotoxines dans les<br />

réactifs et le matériel utilisés pour la réalisation <strong>de</strong> l’essai.<br />

e) Les Témoins<br />

Un témoin positif (solution C1) composé d’eau pour essai <strong>de</strong>s endotoxines<br />

bactériennes (EEB) et <strong>de</strong> la préparation <strong>de</strong> référence d’endotoxines à concentration double <strong>de</strong><br />

la sensibilité déclarée du lysat, doit être parallèlement soumis à l'essai. Son rôle est <strong>de</strong><br />

permettre <strong>de</strong> vérifier l’activité du lysat dans les conditions <strong>de</strong> l’essai.<br />

Un témoin négatif (solution D) constitué d'eau LAL, est aussi réalisé afin <strong>de</strong> vérifier<br />

l’absence d’endotoxines à concentration détectable dans l’eau LAL.<br />

Enfin, un autre témoin positif (solution B1) constitué du produit à examiner à la<br />

concentration utilisée dans l’essai, et <strong>de</strong> la préparation <strong>de</strong> référence d’endotoxines, sert à<br />

démontrer l’absence <strong>de</strong> facteurs d’inhibition dans les conditions <strong>de</strong> l’essai.<br />

f) Incubation, lecture et interprétation <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> l'essai<br />

Les tubes <strong>de</strong> réaction contenant les mélanges réactionnels sont mis en incubation<br />

pendant 1 heure à 37 °C sans agitation. La lecture <strong>de</strong>s résultats est visuelle et se fait après<br />

avoir inversé le tube <strong>de</strong> réaction d’un angle <strong>de</strong> 180°, sans à coups. Si un gel s’est formé et<br />

reste intact au fond du tube après renversement à 180°, le test est positif.<br />

36


Données bibliographiques<br />

L’essai n’est valable que si le résultat obtenu avec chacun <strong>de</strong>s exemplaires <strong>de</strong>s témoins<br />

positifs (solution B1 et C1) est positif et si le résultat <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s exemplaires du témoin<br />

négatif (solution D) est négatif.<br />

La préparation à examiner satisfait à l’essai si tous les résultats obtenus avec la<br />

solution à examiner sont négatifs.<br />

Par contre, lorsque les résultats obtenus avec la solution à examiner sont positifs :<br />

- l’essai doit être répété à une dilution plus élevée (mais ne dépassant pas la DMS) si<br />

la dilution <strong>de</strong> la préparation à examiner est inférieure à la DMS.<br />

- la préparation à examiner ne satisfait pas à l’essai, si elle a été diluée à la DMS.<br />

- si un <strong>de</strong>s résultats obtenus avec la solution à examiner est positif et les autres<br />

négatifs, l’essai doit être répété. La préparation à examiner satisfait à l’essai si tous les<br />

résultats obtenus avec la solution à examiner lors <strong>de</strong> la répétition sont négatifs.<br />

37


DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE


CADRE DE L’ETUDE<br />

Nous avons mené les différentes étu<strong>de</strong>s dans les laboratoires <strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong> Pharmacie<br />

<strong>de</strong> l’<strong>Université</strong> <strong>Libre</strong> <strong>de</strong> <strong>Bruxelles</strong> (Belgique), <strong>de</strong> l’<strong>Unité</strong> <strong>de</strong> Formation et <strong>de</strong> Recherche en<br />

Sciences <strong>de</strong> la Santé <strong>de</strong> l’<strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Ouagadougou</strong> (Burkina Faso) et au Centre Hospitalier<br />

Universitaire Yalgado OUEDRAOGO <strong>de</strong> <strong>Ouagadougou</strong>.<br />

Les essais <strong>de</strong> formulation, les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> caractérisation physico-chimique <strong>de</strong>s implants,<br />

et les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cinétique <strong>de</strong> libération du principe actif à partir <strong>de</strong>s implants ont été réalisés<br />

dans les Laboratoires suivants: le Laboratoire <strong>de</strong> Pharmacie Galénique et <strong>de</strong> Biopharmacie et<br />

le Laboratoire <strong>de</strong> Pharmacognosie, Bromatologie et Nutrition humaine <strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong><br />

Pharmacie <strong>de</strong> l’<strong>Université</strong> <strong>Libre</strong> <strong>de</strong> <strong>Bruxelles</strong> (ULB).<br />

Nous avons réalisé les étu<strong>de</strong>s toxicologiques in vitro au Laboratoire <strong>de</strong> Chimie<br />

Bioanalytique, <strong>de</strong> Toxicologie et <strong>de</strong> Chimie Physique Appliquée <strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong> Pharmacie<br />

(ULB).<br />

La fabrication <strong>de</strong>s implants en zones à atmosphère contrôlée a été réalisée dans la<br />

« Salle blanche » <strong>de</strong> l’<strong>Unité</strong> <strong>de</strong> Formation et <strong>de</strong> Recherche en Sciences <strong>de</strong> la Santé<br />

(UFR/SDS) <strong>de</strong> l’<strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Ouagadougou</strong>. Les essais microbiologiques sur les implants, le<br />

test <strong>de</strong> recherche d’endotoxines et certains tests <strong>de</strong> caractérisation physico-chimique <strong>de</strong>s<br />

implants ont été mis au point dans les Laboratoires <strong>de</strong> Pharmacie galénique et <strong>de</strong> Chimie<br />

analytique <strong>de</strong> l’UFR/SDS.<br />

Nous avons mené Les étu<strong>de</strong>s toxicologiques <strong>de</strong>s implants chez l’animal dans le<br />

Laboratoire <strong>de</strong> Pharmacologie/ Toxicologie <strong>de</strong> l’UFR/SDS et dans les Laboratoires <strong>de</strong><br />

Biochimie, d’Anatomie et <strong>de</strong> Cytologie pathologiques du Centre Hospitalier Universitaire<br />

Yalgado OUEDRAOGO (CHU-YO).<br />

CHU-YO.<br />

L’essai clinique <strong>de</strong> l’implant a été réalisé au Service <strong>de</strong> Traumatologie/orthopédie du<br />

39


OBJECTIFS<br />

1. Objectif général<br />

Développer et évaluer un implant biodégradable à base <strong>de</strong> gentamicine et <strong>de</strong><br />

monoléine <strong>de</strong>stiné au traitement <strong>de</strong>s ostéomyélites chroniques.<br />

2. Objectifs spécifiques<br />

Mettre au point une procédure <strong>de</strong> fabrication d’implants biodégradables à base <strong>de</strong><br />

gentamicine et <strong>de</strong> monoléine.<br />

Déterminer les caractéristiques physico-chimiques <strong>de</strong>s implants fabriqués.<br />

Déterminer in vitro la cinétique <strong>de</strong> libération <strong>de</strong> la gentamicine à partir <strong>de</strong>s<br />

implants.<br />

Réaliser <strong>de</strong>s essais microbiologiques et <strong>de</strong> recherche d’endotoxines sur les<br />

implants fabriqués.<br />

Evaluer in vitro la toxicité <strong>de</strong> l’implant.<br />

Evaluer chez l’animal la toxicité <strong>de</strong> l’implant.<br />

Evaluer cliniquement l’efficacité et l’innocuité <strong>de</strong> l’implant.<br />

40


CHAPITRE I: FABRICATION D’IMPLANTS BIODEGRADABLES DESTINES AU<br />

TRAITEMENT D’OSTEOMYELITES CHRONIQUES


Chapitre I<br />

INTRODUCTION<br />

La fabrication <strong>de</strong>s produits pharmaceutiques utilisés sous forme d'insert ou d'implant<br />

impose un certain nombre <strong>de</strong> règles visant à assurer la qualité et la sécurité sanitaire du<br />

produit (World Health Organization, 2006). En effet, ces préparations, du fait <strong>de</strong> leur mo<strong>de</strong><br />

d'administration qui est la voie parentérale, doivent être stériles et apyrogènes (World Health<br />

Organization, 2006). L'utilisation <strong>de</strong> Zones à atmosphère contrôlée du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la<br />

contamination particulaire et microbienne (ou Salle blanche) s'impose donc (Commission<br />

européenne, 1999). Ces Zones à atmosphère contrôlée doivent répondre à <strong>de</strong>s spécifications<br />

définies en fonction <strong>de</strong>s opérations pharmaceutiques à y mener (Le Hir A, 2001). Pour la<br />

préparation <strong>de</strong> nos implants, une unité <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong> produits pharmaceutiques stériles<br />

(appelée "salle blanche") installée à cet effet a servi <strong>de</strong> site <strong>de</strong> production. Nous avons<br />

entrepris <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s contrôles particulaire et microbiologique <strong>de</strong>s différents<br />

compartiments <strong>de</strong> la "Salle blanche" et <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> travail en vue <strong>de</strong> s’assurer <strong>de</strong> leur<br />

conformité avec les recommandations généralement prescrites.<br />

I. MATÉRIEL ET MÉTHODES<br />

La "Salle blanche" et les surfaces <strong>de</strong> travail ont fait l’objet <strong>de</strong> contrôles particulaires et<br />

microbiologiques. Elle comporte plusieurs compartiments (Fig. 6):<br />

- Le sas d'entrée:<br />

Il est la zone d'accès à l’unité <strong>de</strong> préparation. Il s'ouvre sur l'extérieur par une porte<br />

métallique surmontée d'une soufflerie verticale qui reflue l'air entrant. On y trouve une<br />

étagère contenant le matériel <strong>de</strong> nettoyage et divers autres matériels (tabliers, chaussures<br />

pour visiteurs, etc.)<br />

- La zone technique (ZT):<br />

Elle comporte <strong>de</strong>ux compartiments:<br />

Le premier compartiment contient une étuve et un autoclave qui servent à la<br />

stérilisation du matériel, une soufflante notée V8 qui achemine l'air <strong>de</strong> la ZT vers la zone<br />

stérile, un climatiseur qui maintient la température à 20 ± 2 °C, et le tableau électrique <strong>de</strong>s<br />

installations ;<br />

Dans le second compartiment, on y trouve un générateur d'eau stérile désionisée, un<br />

cryostat, une pompe à vi<strong>de</strong>, un évier, <strong>de</strong>ux climatiseurs, une soufflante notée V7, et une unité<br />

<strong>de</strong> prise d'air extérieur. Il s'agit d'un groupe pulsant, équipé d'un régulateur <strong>de</strong> débit d'air qui<br />

42


Chapitre I<br />

assure la surpression <strong>de</strong> l'ensemble du site par rapport à l'extérieur. Elle porte <strong>de</strong>ux filtres<br />

notés F10.1et F10.2.<br />

- Le sas:<br />

C’est une barrière physique entre la zone stérile et les zones environnantes. Il permet<br />

notamment le lavage <strong>de</strong>s mains, l’habillage du personnel ainsi que le transit du matériel et du<br />

personnel. On y trouve une étagère sur laquelle sont rangés le matériel et les réactifs<br />

nécessaires à l'entretien <strong>de</strong> la salle stérile, et à la fabrication <strong>de</strong>s implants (antiseptiques,<br />

alcool, compresses stériles, habits stériles emballés, etc.). Au fond <strong>de</strong> ce compartiment se<br />

trouve un évier à comman<strong>de</strong> fémorale, qui sert au lavage et à la désinfection <strong>de</strong>s mains avant<br />

l’habillage. Cet évier se situe sous une hotte à flux laminaire notée F8. A coté <strong>de</strong> cet évier se<br />

trouve un réfrigérateur qui sert à la conservation <strong>de</strong>s indicateurs physiques et biologiques, <strong>de</strong>s<br />

milieux <strong>de</strong> culture, <strong>de</strong>s matières premières, et tout autre produit relatif à la production dont la<br />

conservation se fait au frais.<br />

- La zone stérile (ZS):<br />

C'est la zone <strong>de</strong> production et <strong>de</strong> conditionnement <strong>de</strong>s implants. Elle contient outre les<br />

tables qui servent <strong>de</strong> paillasses <strong>de</strong> travail, les appareils nécessaires à la production (rotavapor,<br />

balances, etc.). Elle est balayée par <strong>de</strong> l'air filtré par les flux laminaires F1, F2, F3, F4, F5, F6<br />

et les filtres F7.1 et F7.2.<br />

- Le "pass box":<br />

C’est un caisson muni d'une fenêtre <strong>de</strong>stinée au passage du matériel stérile vers la zone<br />

<strong>de</strong> production (Zone stérile). Il est situé sous une hotte à flux laminaire notée F9.<br />

43


Figure 6: Plan détaillé <strong>de</strong> la "Salle blanche"<br />

F : filtres d’air<br />

ZT : Zone technique<br />

ZS : Zone stérile<br />

Chapitre I<br />

I.1. Détermination <strong>de</strong> la contamination particulaire <strong>de</strong> l'air <strong>de</strong>s différents<br />

compartiments <strong>de</strong> la "Salle blanche"<br />

Nous avons utilisé un compteur <strong>de</strong> particules à grand débit (MET ONE 227 B, Pacific<br />

Science Instrument, USA) pour déterminer le niveau <strong>de</strong> contamination <strong>de</strong> l’air par <strong>de</strong>s<br />

particules. Les mesures ont concerné les particules <strong>de</strong> taille supérieure ou égale à 0,5 µm et<br />

celles <strong>de</strong> taille supérieure ou égale à 0,3 µm. Le prélèvement a été fait à un débit <strong>de</strong> 0,1 pied<br />

cube par minute (soit 2,83 L/min.) pendant une minute.<br />

Les sites <strong>de</strong> prélèvement sont décrits dans la Figure 7:<br />

- la salle stérile: points 1 à 7;<br />

- le sas d'entré: points 8.1 et 8.2;<br />

- le pass box: point 9;<br />

ZT 2<br />

- la zone technique: point 10.<br />

ZS<br />

Sas<br />

ZT 1<br />

Sas<br />

d’entrée<br />

44


Chapitre I<br />

Les contrôles ont été faits au repos et pendant les activités <strong>de</strong> production, dans les<br />

conditions suivantes: ventilation en fonctionnement et climatiseurs en marche.<br />

Pour le cas particulier du contrôle particulaire au repos, la prise d'air n'a été déclenchée<br />

que cinq minutes après que le manipulateur ait quitté la salle.<br />

Nous avons effectué les contrôles trois fois à <strong>de</strong>s intervalles <strong>de</strong> 5 jours.<br />

Les différents compartiments ont été enfin classés selon leur niveau<br />

d’empoussièrement.<br />

I.2. Contrôle <strong>de</strong> la biocontamination <strong>de</strong> l'air <strong>de</strong>s différents compartiments <strong>de</strong> la "Salle<br />

blanche"<br />

Le contrôle microbiologique <strong>de</strong> l'air ambiant s'est fait selon la métho<strong>de</strong> d’impaction<br />

sur boîtes <strong>de</strong> pétri montées sur biocollecteur (SAS SUPER 180 PBI International, Italie). Le<br />

principe est basé sur la collision <strong>de</strong>s microorganismes sur <strong>de</strong>s milieux gélosés par aspiration<br />

d'un volume connu d'air. Le volume d'air prélevé a été <strong>de</strong> 1 000 L. Les sites <strong>de</strong> prélèvement et<br />

les conditions <strong>de</strong> prélèvement sont les mêmes que ceux du comptage particulaire.<br />

Le biocollecteur a été placé sur la table <strong>de</strong> travail ou supporté par un trépied selon que<br />

le prélèvement est fait sous le flux laminaire ou en <strong>de</strong>hors du flux. Le prélèvement a consisté<br />

chronologiquement à :<br />

- ouvrir le couvercle perforé ou tête <strong>de</strong> prélèvement <strong>de</strong> l'appareil;<br />

- placer une boîte <strong>de</strong> pétri sur le support <strong>de</strong> boîte;<br />

- retirer le couvercle <strong>de</strong> la boîte <strong>de</strong> pétri;<br />

- repositionner la tête <strong>de</strong> prélèvement du biocollecteur;<br />

- l'appareil étant préalablement programmé, déclencher la prise d'air;<br />

- retirer la tête du biocollecteur puis la boîte <strong>de</strong> pétri après la prise d'air.<br />

L'appareil a été désinfecté après chaque prélèvement à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> Phagospray®<br />

(antiseptique composé d’un ammonium quaternaire et <strong>de</strong> l’éthanol).<br />

Les milieux <strong>de</strong> culture utilisés ont été du Sabouraud-Chloramphénicol (propice à la<br />

culture <strong>de</strong>s champignons et <strong>de</strong>s moisissures) et la gélose trypto-caséine soja (TSA) propice à<br />

la culture <strong>de</strong>s bactéries aérobies. Comme témoins négatifs (blancs), nous avons incubé <strong>de</strong>ux<br />

boîtes <strong>de</strong> TSA et <strong>de</strong>ux boîtes <strong>de</strong> sabouraud-chloramphénicol. Nous avons aussi ensemencé à<br />

titre <strong>de</strong> témoins positifs, <strong>de</strong>ux boîtes <strong>de</strong> TSA et <strong>de</strong>ux boîtes <strong>de</strong> sabouraud-chloramphénicol<br />

respectivement avec Staphylococcus aureus ATCC 653 et Candida albicans ATCC 10231.<br />

L'incubation a été faite à 37 °C pour le TSA et à 25 °C pour le sabouraud-chloramphénicol<br />

pendant cinq jours.<br />

45


Chapitre I<br />

Nous avons effectué les contrôles <strong>de</strong> la contamination microbiologique pendant les<br />

activités <strong>de</strong> production et au repos à trois reprises à <strong>de</strong>s intervalles <strong>de</strong> cinq jours.<br />

Figure 7: Visualisation <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> prélèvement pour les comptages particulaire et microbiologique <strong>de</strong><br />

l'air<br />

46


Chapitre I<br />

I.3. Contrôle <strong>de</strong> la biocontamination <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> travail<br />

Le contrôle <strong>de</strong> la contamination <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> travail par <strong>de</strong>s microorganismes a<br />

concerné les paillasses <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> la salle stérile, du sas, et du pass box (Figure 7, sites 1, 2,<br />

3, 4, 5, 6, 8.1, et 9). Il a été réalisé dans <strong>de</strong>s conditions i<strong>de</strong>ntiques à celles précédant le<br />

démarrage d’une production.<br />

Nous avons utilisé la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'écouvillonnage pour réaliser les prélèvements. Les surfaces<br />

à contrôler ont d'abord été découpées en zones virtuelles (10 cm x 10 cm), puis<br />

écouvillonnées à l’ai<strong>de</strong> d’un écouvillon stérile mouillé avec <strong>de</strong> l'eau physiologique stérile.<br />

L'écouvillon ainsi chargé a servi à ensemencer une boîte <strong>de</strong> pétri <strong>de</strong> gélose trypto-caséine soja<br />

(TSA) et une autre <strong>de</strong> Sabouraud-Chloramphénicol. Deux boîtes <strong>de</strong> pétri <strong>de</strong> TSA et <strong>de</strong>ux<br />

autres <strong>de</strong> sabouraud-chloramphénicol ensemencées respectivement avec Staphylococcus<br />

aureus et Candida albicans ont servi <strong>de</strong> témoins positifs. Comme témoins négatifs, nous<br />

avons ensemencé <strong>de</strong>ux boîtes <strong>de</strong> pétri <strong>de</strong> TSA et <strong>de</strong>ux autres <strong>de</strong> Sabouraud-Chloramphénicol<br />

avec <strong>de</strong>s écouvillons stériles mouillés avec <strong>de</strong> l’eau physiologique stérile.<br />

L'incubation a été faite à 37 °C pendant 5 jours pour le T.S.A et à 25 °C pendant 5<br />

jours pour le sabouraud-chloramphénicol.<br />

Tout comme pendant le contrôle <strong>de</strong> la contamination microbiologique <strong>de</strong> l’air, le<br />

contrôle <strong>de</strong> la biocontamination a été effectué à trois reprises à <strong>de</strong>s intervalles <strong>de</strong> cinq jours.<br />

I.4. Préparation <strong>de</strong>s implants<br />

Les opérations <strong>de</strong> fabrication proprement dites se sont déroulées dans la Zone stérile<br />

(zone <strong>de</strong> classe A). Le matériel utilisé lors <strong>de</strong> ces opérations a été stérilisé dans la Zone<br />

technique (zone <strong>de</strong> classe C en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> production). Les spatules, la verrerie, et les flacons<br />

<strong>de</strong> conditionnement, après emballage dans du papier pour stérilisation, ont été stérilisés à<br />

l’étuve à 150 °C pendant 3 heures. L’eau désionisée utilisée a été stérilisée à l’autoclave à<br />

121°C pendant 20 minutes.<br />

La quantité prescrite <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> gentamicine (Id Indis, Belgium), a été dissoute dans<br />

<strong>de</strong> l’eau désionisée stérile (solution A). La quantité prescrite <strong>de</strong> monoléine (Laboratoire<br />

DANISCO PHARMA, Danemark) a été fondue à 50 °C puis mélangée à <strong>de</strong> l’éthanol/éther<br />

(97,1/2,9) <strong>de</strong>s Laboratoires STELLA, Belgique (solution B). Les solutions A et B ont été<br />

stérilisées par filtration à travers <strong>de</strong>s membranes <strong>de</strong> porosité 0,22 µm, puis introduites dans un<br />

ballon d’évaporateur rotatif (Rotavapor Büchi R-205 LABORTECHNIK, Suisse). Celui-ci a<br />

été ensuite mis en marche après avoir monté le ballon. Ce <strong>de</strong>rnier a été porté à une<br />

température <strong>de</strong> 50 °C.<br />

47


Chapitre I<br />

La dépression (créée par une pompe à vi<strong>de</strong> Vacumbrand, Allemagne) et la vitesse <strong>de</strong><br />

rotation du ballon ont été réglées suivant la procédure ci-<strong>de</strong>ssous :<br />

• vi<strong>de</strong> : - 0,70 bar, vitesse <strong>de</strong> rotation 150 tours/min. durée : 5 min.<br />

• vi<strong>de</strong> : - 0,80 bar, vitesse <strong>de</strong> rotation 200 tours/min. durée : 20 min.<br />

• vi<strong>de</strong> : - 0,82 bar, vitesse <strong>de</strong> rotation 220 tours/min. durée : 15 min.<br />

• vi<strong>de</strong> : - 0,84 bar, vitesse <strong>de</strong> rotation 230 tours/min. durée : 15 min.<br />

• vi<strong>de</strong> : - 0,86 bar, vitesse <strong>de</strong> rotation 235 tours/min. durée : 15 min.<br />

• vi<strong>de</strong> : - 0,88 bar, vitesse <strong>de</strong> rotation 235 tours/min. durée : 30 min.<br />

• vi<strong>de</strong> : - 0,90 bar, vitesse <strong>de</strong> rotation 235 tours/min. durée : 15 min.<br />

• vi<strong>de</strong> : - 0,92 bar, vitesse <strong>de</strong> rotation 235 tours/min. durée : jusqu’à l’obtention<br />

du poids final souhaité.<br />

Après 90 minutes <strong>de</strong> marche <strong>de</strong> l’évaporateur rotatif, nous avons pesé régulièrement le<br />

ballon afin <strong>de</strong> déterminer le poids <strong>de</strong> l'implant qu’il contient. Lorsque ce poids est<br />

sensiblement égal au poids attendu (200 g), la préparation est terminée. Le produit a été<br />

ensuite conditionné dans les flacons bruns puis conservé au réfrigérateur (4-8°C).<br />

Les quantités prescrites <strong>de</strong> matière premières sont décrites au tableau V.<br />

Deux types d’implants blancs (implants ne contenant pas <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> gentamicine) et<br />

quatre types d’implants à différentes concentrations en sulfate <strong>de</strong> gentamicine et en eau ont<br />

été préparés en vue d’obtenir <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> caractéristiques physico-chimiques différentes<br />

(Tableaux VI).<br />

Tableau V: Composition du mélange contenu dans le ballon (début <strong>de</strong> la préparation)<br />

Sulfate <strong>de</strong> Eau distillée (g) Monoléine (g) Ethanol<br />

gentamicine (g)<br />

dénaturé (mL)<br />

Implant blanc 1 0 50 175 50<br />

Implant blanc 2 0 50 170 50<br />

Implant 1 10 50 165 50<br />

Implant 2 10 50 160 50<br />

Implant 3 20 50 155 50<br />

Implant 4 20 50 150 50<br />

48


Tableau VI: Composition <strong>de</strong>s différents implants<br />

Désignation Teneur en<br />

sulfate <strong>de</strong><br />

gentamicine<br />

(%)<br />

Implant<br />

blanc 1<br />

Implant<br />

blanc 2<br />

Implant 1<br />

Implant 2<br />

Implant 3<br />

Implant 4<br />

Chapitre I<br />

Teneur en<br />

eau (%)<br />

Formulation pour faire 200<br />

g d’implant<br />

0 12,5 - Eau: ---------------------------25 g<br />

- Monoléine :------------------175 g<br />

0 15 - Eau: --------------------------30 g<br />

- Monoléine :------------------170 g<br />

5 12,5 - Sulfate <strong>de</strong> gentamicine:-----10 g<br />

- Eau: -------------------------- 25 g<br />

-Monoléine: ----------------- 165 g<br />

5 15 - Sulfate <strong>de</strong> gentamicine: ----10 g<br />

- Eau: ---------------------------30 g<br />

-Monoléine: ----------------- 160 g<br />

10 12,5 - Sulfate <strong>de</strong> gentamicine: ----20 g<br />

- Eau: ---------------------------25 g<br />

-Monoléine: ----------------- 155 g<br />

10 15 - Sulfate <strong>de</strong> gentamicine: ----20 g<br />

- Eau: ---------------------------30 g<br />

- Monoléine: -----------------150 g<br />

49


RÉSULTATS ET DISCUSSIONS<br />

Chapitre I<br />

I.5. Détermination <strong>de</strong> la contamination particulaire et <strong>de</strong> la biocontamination l'air<br />

<strong>de</strong>s différents compartiments <strong>de</strong> la "Salle blanche"<br />

En fonction du niveau <strong>de</strong> contamination particulaire et microbiologique, les différents<br />

compartiments <strong>de</strong> la "salle blanche" peuvent être classés suivant les normes européennes<br />

(Commission européenne, 1999).<br />

Le Pass box et la Zone stérile appartiennent à la classe A; que ce soit en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

repos ou <strong>de</strong> production. En effet, le nombre <strong>de</strong> particules (<strong>de</strong> taille supérieure ou égale à 0,5<br />

µm)/ mètre cube d’air a été largement inférieur à la limite <strong>de</strong> 3500 en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> repos ou <strong>de</strong><br />

production (Tableau VII et VIII). En outre, le nombre d’unité formant colonie (UFC) par<br />

mètre cube d’air a été inférieur à 1 (Tableau IX et X). Conformément aux recommandations<br />

<strong>de</strong> bonne pratique <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong> la Commission européenne, les compartiments cités plus<br />

hauts sont aptes à être utilisés pour la manipulation <strong>de</strong>s matières premières et accessoires<br />

stériles qui ne seront pas soumis ultérieurement à stérilisation ou à filtration à travers un filtre<br />

captant les microorganismes. Ils s’y prêtent à la fabrication <strong>de</strong>s implants que nous mettons<br />

mis au point. En effet, les implants fabriqués ne sont pas stérilisés en fin <strong>de</strong> production. Leurs<br />

caractéristiques physico-chimiques (gel instable à haute température) ne permettent pas leur<br />

stérilisation par la chaleur, par filtration ou par toute autre forme <strong>de</strong> stérilisation. L’ensemble<br />

<strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong> ces implants nécessitent l’utilisation <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> locaux<br />

(locaux <strong>de</strong> classe A).<br />

En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> repos (hors production) le Sas est <strong>de</strong> classe A. Il passe à une classe B en<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> production avec une biocontamination <strong>de</strong> l’air située entre 1 et 10 UFC/m 3<br />

(Tableaux IX et X). Ce changement <strong>de</strong> classe en pério<strong>de</strong> d’activité pourrait être dû à la<br />

présence du manipulateur (n’ayant pas encore porté la combinaison stérile) dans le sas. Toute<br />

fois, le sas répond aux normes <strong>de</strong> bonnes pratiques <strong>de</strong> fabrication européennes. Il n’est qu’une<br />

zone <strong>de</strong> transit pour le manipulateur. Il pourrait même être utilisé pour la réalisation <strong>de</strong><br />

préparation aseptique à condition que le poste <strong>de</strong> travail soit <strong>de</strong> classe A.<br />

En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> repos, la Zone technique est <strong>de</strong> classe B avec une biocontamination <strong>de</strong><br />

l’air située entre 1 et 10 UFC/m 3 . En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> production, elle passe à la classe C avec une<br />

biocontamination <strong>de</strong> l’air située entre 10 et 100 UFC/m 3 (Tableaux IX et X). La préparation<br />

<strong>de</strong> solutions qui doivent subir ultérieurement une filtration stérilisante peut être effectuée dans<br />

un local <strong>de</strong> ce type (classe C).<br />

50


Chapitre I<br />

Pendant la production, on constate donc <strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong> propreté croissants lorsqu’on<br />

accè<strong>de</strong> à la zone stérile <strong>de</strong> classe A : la Zone technique (classe C) et le Sas (Classe B) ; ceci<br />

est conforme aux bonnes pratiques <strong>de</strong> fabrication (Commission européenne, 1999).<br />

Tableau VII: Nombre <strong>de</strong> particules par m 3 d’air en fonction du site <strong>de</strong> prélèvement (en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> repos)<br />

Sites Contrôle 1<br />

Zone stérile<br />

Contrôle 2 Contrôle 3 Moyenne<br />

Taille Taille Taille Taille Taille Taille Taille Taille<br />

≥ 0,3 µm ≥ 0,5 µm ≥ 0,3 µm ≥ 0,5 µm ≥ 0,3 µm ≥ 0,5 µm ≥ 0,3 µm ≥ 0,5 µm<br />

1 0 0 0 0 0 0 0<br />

0<br />

2 0 0 0 0 0 0 0<br />

0<br />

3 0 0 0 0 0 0 0<br />

0<br />

4 0 0 0 0 0 0 0<br />

0<br />

5 0 0 0 0 0 0 0<br />

0<br />

6 4 0 0 0 0 0 1<br />

0<br />

7 35 0 0 0<br />

Sas<br />

0 0 12 0<br />

8.1 152 117 60 35 81 11 98<br />

54<br />

8.2 201 25 131 60 184 60 172 48<br />

9 0 0 0<br />

Pass box<br />

0 0 0 0 0<br />

Zone technique<br />

10 3912 2251 873 399 2166 293 2317 981<br />

Tableau VIII: Nombre <strong>de</strong> particules par mètre cube d’air en fonction du site <strong>de</strong> prélèvement (pendant la<br />

production)<br />

Sites Contrôle 1<br />

Zone stérile<br />

Contrôle 2 Contrôle 3 Moyenne<br />

Taille Taille Taille Taille Taille Taille Taille Taille<br />

≥ 0,3 µm ≥ 0,5 µm ≥ 0,3µm ≥ 0,5 µm ≥ 0,3 µm ≥ 0,5 µm ≥ 0,3 µm ≥ 0,5 µm<br />

1 0 0 46 0 35 0 41 0<br />

2 0 0 0<br />

0 0 0 0 0<br />

3 35 0 35 0 71 0 47 0<br />

4 35 0 35 0 0 0 23 0<br />

5 0 0 0<br />

0 0 0 0 0<br />

6 35 0 0<br />

0 0 0 12 0<br />

7 258 106 212 117<br />

Sas<br />

71 35 180 86<br />

8.1 611 46 39 247 399 293 350 195<br />

8.2 1438 1049 4654 3403<br />

Pass box<br />

3322 2049 3138 2167<br />

9 35 0 0 0 35 0 35 0<br />

Zone technique<br />

10 7021 2534 873 399 13403 4004 7099 2312<br />

51


Chapitre I<br />

Tableau IX : Nombre <strong>de</strong> colonies isolées (UFC) pour 1 000 L d'air en fonction du type <strong>de</strong> contamination et<br />

du site <strong>de</strong> prélèvement en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> repos<br />

Site Contrôle 1<br />

Zone stérile<br />

Contrôle 2 Contrôle 3 Moyenne<br />

UFC UFC UFC UFC UFC UFC UFC UFC<br />

bactérien fongique bactérien fongique bactérien fongique bactérien fongique<br />

1 0 0 0 0 0 0 0,0 0,0<br />

2 0 0 0 0 0 0 0,0 0,0<br />

3 0 0 0 0 0 0 0,0 0,0<br />

4 0 0 0 0 0 0 0,0 0,0<br />

5 0 0 0 0 0 0 0,0 0,0<br />

6 0 0 0 0 1 0 0,3 0,0<br />

7 0 0 0 0<br />

Sas<br />

0 0 0,0 0,0<br />

8.1 1 0 0 0 1 0 0,7 0,0<br />

8.2 2 0 0 0<br />

Pass box<br />

0 0 0,7 0,0<br />

9 0 0 0 0 0 0 0,0 0,0<br />

10 7 1 12<br />

Zone technique<br />

1 6 2 8,3 1,3<br />

Tableau X : Nombre <strong>de</strong> colonies isolées (UFC) pour 1 000 L d'air en fonction du type <strong>de</strong> contamination et<br />

du site <strong>de</strong> prélèvement en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> production<br />

Site CONTROLE 1<br />

Zone stérile<br />

CONTROLE 2 CONTROLE 3 MOYENNE<br />

UFC UFC UFC UFC UFC UFC UFC UFC<br />

bactérien fongique bactérien fongique bactérien fongique bactérien fongique<br />

1 0 0 0 0 0 0 0,0 0,0<br />

2 0 0 0 0 0 0 0,0 0,0<br />

3 1 0 0 0 0 0 0,3 0,0<br />

4 0 0 0 0 0 0 0,0 0,0<br />

5 0 0 0 0 0 0 0,0 0,0<br />

6 0 0 0 0 1 0 0,3 0,0<br />

7 0 0 2 0<br />

Sas<br />

0 0 0,7 0,0<br />

8.1 0 0 2 0 1 0 1,0 0,0<br />

8.2 7 1 9 0 3 1 6,3 0,7<br />

9 0 0 0<br />

Pass Box<br />

0 0 0 0,0 0,0<br />

Zone Technique<br />

10 8 0 21 1 7 1 12 0,6<br />

I.6. Contrôle <strong>de</strong> la biocontamination <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> travail<br />

Aucun <strong>de</strong>s prélèvements <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> travail n’a donné <strong>de</strong> colonie sur les milieux<br />

<strong>de</strong> culture utilisés. Aussi, les prélèvements témoins négatifs (écouvillons imbibés d’eau<br />

stérile) n'ont pas donné <strong>de</strong> colonies à la culture. Les prélèvements positifs à Staphylococcus<br />

52


Chapitre I<br />

aureus et à Candida albicans ont développé <strong>de</strong>s colonies. Les surfaces <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> la « Salle<br />

blanche » sont donc aptes à être utilisées pour la fabrication <strong>de</strong> produits stériles.<br />

I.7. Préparation<br />

Les produits finaux obtenus se présentaient sous forme <strong>de</strong> gels <strong>de</strong> consistance variant<br />

selon leur composition.<br />

Nous avons choisi la monoléine comme matrice pour la préparation d’implants<br />

contenant du sulfate <strong>de</strong> gentamicine pour les raisons suivantes :<br />

La monoléine est pratiquement non toxique, biodégradable et biocompatible. En<br />

présence d’excès d’eau, le mélange monoléine/eau forme une structure cubique qui est<br />

adaptée pour assurer une libération prolongée <strong>de</strong> principes actifs hydrosolubles (Rowe RC et<br />

coll., 2003) comme le sulfate <strong>de</strong> gentamicine.<br />

L’ajout <strong>de</strong> l’éthanol dénaturé à la monoléine fondue avait trois objectifs: permettre la<br />

stérilisation <strong>de</strong> la monoléine par filtration; favoriser le mélange <strong>de</strong> la phase aqueuse à la<br />

monoléine; et enfin, maintenir la préparation stérile lors <strong>de</strong> la fabrication <strong>de</strong>s implants.<br />

Nous avons fixé les conditions <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong>s implants en nous soumettant à <strong>de</strong>ux<br />

exigences : fabriquer <strong>de</strong>s implants à basse température et en un temps optimal. Ceci pour<br />

garantir l’homogénéité <strong>de</strong>s implants, et leurs stabilités physique et chimique au cours <strong>de</strong> la<br />

fabrication. C’est ainsi que tous les implants ont été préparés en un temps n’ayant pas excédé<br />

140 min.<br />

CONCLUSION<br />

Les compartiments <strong>de</strong> la "salle blanche" ont répondu aux normes pour la réalisation<br />

<strong>de</strong>s différentes opérations <strong>de</strong> production d’implants dans <strong>de</strong>s conditions aseptiques.<br />

Dénuées <strong>de</strong> tout germe, les surfaces <strong>de</strong> travail peuvent être utilisées pour la production<br />

<strong>de</strong>s implants sans risque <strong>de</strong> contaminer le matériel ou les matières premières. Si <strong>de</strong>s implants<br />

à base <strong>de</strong> gentamicine et <strong>de</strong> monoléine ont été fabriqués, leurs propriétés physico-chimiques<br />

restent cependant à caractériser.<br />

53


CHAPITRE II: CARACTERISATION PHYSICO-CHIMIQUE DES IMPLANTS ET<br />

CINETIQUE DE LIBERATION DE LA GENTAMICINE


INTRODUCTION<br />

Chapitre II<br />

Des étu<strong>de</strong>s physico-chimiques et <strong>de</strong> cinétique <strong>de</strong> libération du principe actif <strong>de</strong>s<br />

implants préparés nous permettront <strong>de</strong> choisir l’implant ayant le meilleur profil pour le<br />

traitement <strong>de</strong>s ostéomyélites chroniques. Ces caractéristiques physico-chimiques et cinétiques<br />

pourront servir <strong>de</strong> paramètres <strong>de</strong> qualité lors <strong>de</strong>s contrôles <strong>de</strong> qualité du produit fini.<br />

I. MATÉRIEL ET MÉTHODES<br />

I.1. Caractérisation physico-chimique<br />

I.1.1. Observation macroscopique<br />

C’est une observation que nous avons faite à l’œil nu afin d’apprécier <strong>de</strong>s<br />

caractéristiques telles que la couleur, l’aspect et l’homogénéité <strong>de</strong>s implants. L’adhésivité a<br />

été appréciée grossièrement en triturant un échantillon d’implant entre pouce et in<strong>de</strong>x.<br />

I.1.2. Microscopie sur platine chauffante (Hot Stage Microscopy ou HSM)<br />

La microscopie sur platine chauffante est une technique d’observation au microscope<br />

optique d’échantillons à <strong>de</strong>s températures déterminées. A cet effet une platine chauffante<br />

Linkam THMS 600 (UK) monté sur un microscope Olympus-BX 60 (Japon), équipé d’une<br />

caméra JVC TK-C1381 (Japon) a été utilisé. Nous avons porté à 37 °C <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong><br />

monoléine et d'implants. Nous les avons ensuite observés au microscope sans polariseur <strong>de</strong><br />

lumière puis avec polariseur <strong>de</strong> lumière. Le but a été <strong>de</strong> vérifier l’absence ou la présence <strong>de</strong><br />

particules et/ou <strong>de</strong> structures cristallines.<br />

I.1.3. Calorimétrie différentielle à balayage (Differential Scanning<br />

Calorimetry ou DSC)<br />

Nous avons utilisé le matériel suivant pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la DSC:<br />

- un appareil Perkin-Elmer DSC-7 (Perkin-Elmer Instruments USA), équipé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

fours (l’un pour l’échantillon, l’autre pour la référence);<br />

- un contrôleur d’analyse thermique TAC-7 /DX (Perkin-Elmer Instruments USA);<br />

- un appareil <strong>de</strong> refroidissement intercooler-2 (Perkin-Elmer Instruments USA);<br />

- un programme Pyris <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s données;<br />

- <strong>de</strong>s cupules <strong>de</strong> 50 μl non perforées avec <strong>de</strong>s couvercles perforés en aluminium<br />

(Perkin-Elmer).<br />

55


Chapitre II<br />

Nous avons pesé directement avec précision, 5 à 10 mg <strong>de</strong> chaque échantillon dans<br />

une cupule. Après avoir placé le couvercle sur la cupule, l’ensemble a été scellé et placé dans<br />

le four pour échantillon. Parallèlement, nous avons placé dans le four <strong>de</strong> référence un<br />

ensemble cupule vi<strong>de</strong>/couvercle. Le refroidisseur a été ensuite mis en marche. A l’ai<strong>de</strong> du<br />

programme Pyris, nous avons soumis les <strong>de</strong>ux fours au cycle <strong>de</strong> températures suivant:<br />

- refroidir les fours à -10 °C et les maintenir à cette température pendant 5 min;<br />

- chauffer <strong>de</strong> -10 °C à 45 °C à une vitesse <strong>de</strong> 2 °C/min;<br />

- refroidir <strong>de</strong> 45 °C à - 10 °C à une vitesse <strong>de</strong> 40 °C/min;<br />

- maintenir la température à - 10 °C pendant 5 min;<br />

- et réchauffer <strong>de</strong> -10 °C à 45 °C à la vitesse <strong>de</strong> 2 °C/min.<br />

Nous avons ensuite analysé les différents thermogrammes à l’ai<strong>de</strong> du programme Pyris.<br />

Pour analyser les résultats, nous avons considéré les pics <strong>de</strong>s endothermes comme étant<br />

les températures auxquelles il y a une transition <strong>de</strong> phase c’est à dire passage d’un état <strong>de</strong><br />

phase à un autre (Exemple : Phases soli<strong>de</strong> - liqui<strong>de</strong> - vapeur). Chaque échantillon a fait l’objet<br />

<strong>de</strong> 3 essais.<br />

I.1.4. Diffraction <strong>de</strong>s rayons X (DRX)<br />

L’appareillage utilisé est le Diffractomètre D 5000 Siemens (Allemagne) avec comme<br />

source <strong>de</strong> radiation le Cu Kα.<br />

Les conditions standard appliquées ont été : voltage = 40 Kv, intensité du courant = 40 mA.<br />

Du sulfate <strong>de</strong> gentamicine poudre, <strong>de</strong> la monoléine, et les implants ont été soumis aux rayons<br />

X. L’angle <strong>de</strong> balayage a été <strong>de</strong> 2-50°, à une vitesse <strong>de</strong> 0,02 °/min. Le but <strong>de</strong> cette technique a<br />

été <strong>de</strong> vérifier la structure cristalline <strong>de</strong>s implants.<br />

I.1.5. La thermogravimétrie (TGA)<br />

Elle a été réalisée dans le but <strong>de</strong> pouvoir déterminer la quantité d’eau totale contenue<br />

dans les implants et d’étudier la cinétique <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong>s implants.<br />

Une balance analytique TGA SETARAM MTB 10-8 équipée <strong>de</strong> 2 fours SETARAM<br />

FS 10-1000 et pilotée par un logiciel DASYLAB <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s données a été utilisée.<br />

Des échantillons <strong>de</strong>s implants 1, 2, 3 et 4 ont été soumis à la thermogravimétrie. Nous<br />

avons introduit environ 10 mg <strong>de</strong> chaque échantillon dans un creuset en quartz qui a été<br />

ensuite placé dans le four. La température du four a été augmentée <strong>de</strong> 20 à 350°C à une<br />

vitesse <strong>de</strong> 2°C/min sous air sec. La perte <strong>de</strong> poids <strong>de</strong> l’implant a été calculée par le logiciel<br />

DASYLAB.<br />

56


I.1.6. Etu<strong>de</strong> rhéologique<br />

Chapitre II<br />

Un viscosimètre digital Brookfield Mo<strong>de</strong>l DV-V (Brookfield engineering Laboratory,<br />

USA) et son spindle n° 3 (cylindre interne) ont été utilisés pour l’étu<strong>de</strong> du comportement<br />

rhéologique <strong>de</strong>s implants. L’échantillon d’implant placé dans le cylindre externe a été<br />

maintenu à 37 °C à l’ai<strong>de</strong> d’un thermostat. Les valeurs <strong>de</strong>s viscosités ont été enregistrées à<br />

<strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> rotation allant <strong>de</strong> 1 à 12 tours/minute. Les viscosités et les vitesses <strong>de</strong> rotation<br />

ont été respectivement converties en vitesse <strong>de</strong> cisaillement (s –1 ) et en tension <strong>de</strong> cisaillement<br />

(mPa). L’étu<strong>de</strong> a été répétée trois fois pour chaque échantillon.<br />

I.1.7. Détermination <strong>de</strong> la teneur en eau<br />

Pour la détermination <strong>de</strong> la teneur en eau <strong>de</strong>s implants, nous avons utilisé la métho<strong>de</strong><br />

coulométrique <strong>de</strong> Karl Fischer. C’est une métho<strong>de</strong> basée sur l’oxydation du dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> soufre<br />

par l’io<strong>de</strong> en présence d’eau. A cet effet, le matériel et réactifs utilisés ont été le suivant :<br />

- un coulomètre Metrohm modèle 756KF Metrohm (Suisse) ;<br />

- <strong>de</strong> l’Hydranal® coulomat CG, (France) qui sert à remplir le compartiment cathodique ;<br />

- <strong>de</strong> l’Hydranal® coulomat AG, Sigma-Alrich (France) qui sert à remplir le compartiment<br />

anodique.<br />

- du méthanol anhydre Sigma-Aldrich (France).<br />

Nous avons, dans un premier temps, déterminé la teneur moyenne (sur <strong>de</strong>ux essais) en eau<br />

du méthanol anhydre. Dans un second temps, nous avons déterminé la quantité moyenne (sur<br />

<strong>de</strong>ux essais) d’eau contenue dans le blanc. Ce blanc a été constitué <strong>de</strong> méthanol et d’une<br />

cupule <strong>de</strong>stinée à recevoir l’échantillon. Cette détermination a été faite avant chaque mesure<br />

<strong>de</strong> la quantité d’eau contenue dans un échantillon.<br />

Les teneurs en eau <strong>de</strong> la monoléine et <strong>de</strong>s implants ont été mesurées après dissolution<br />

dans le méthanol anhydre. Sur chaque échantillon, trois essais ont été réalisés. La teneur<br />

moyenne en eau <strong>de</strong> chaque implant a été ensuite calculée.<br />

I.1.8. Détermination <strong>de</strong> la teneur en éthanol résiduel<br />

La teneur en éthanol résiduel dans les implants a été déterminée par chromatographie<br />

en phase gazeuse.<br />

Pour déterminer la teneur d’éthanol résiduel dans les implants, nous avons établi dans un<br />

premier temps une droite d’étalonnage en utilisant les solutions d’éthanol (dissous dans du<br />

diméthylformami<strong>de</strong>) <strong>de</strong> concentration : 250 ppm, 500 ppm, 1250 ppm, 5000 ppm, et 10000<br />

ppm.<br />

57


Chapitre II<br />

Un échantillon <strong>de</strong> 1000 mg <strong>de</strong> chaque implant a été introduit dans une fiole <strong>de</strong> 10 mL;<br />

Il a été ensuite dissous dans du diméthylformami<strong>de</strong>. L’acétate d’éthyle a été utilisé comme<br />

étalon interne ; pour cela, 30 μL d’acétate d’éthyle ont été ajoutés à chaque 10 mL <strong>de</strong> solution<br />

d’échantillon. Les conditions expérimentales ont été les suivantes :<br />

- appareil Carlos Erba Instrument « Auto/HRG/MS » MFC 500;<br />

- colonne capillaire CP-Sil 5CB <strong>de</strong> dimensions 25 m x 0,32 mm (Chromopack,<br />

Belgium);<br />

- gaz vecteur: He;<br />

- pression : 50 KPa;<br />

- température <strong>de</strong> l’injecteur : 200 °C;<br />

- température du détecteur : 240 °C;<br />

- température <strong>de</strong> la colonne : 40 °C pendant 10 min ; puis augmentation <strong>de</strong> la<br />

température jusqu’à 200 °C à une vitesse <strong>de</strong> 30 °C/min. Maintien <strong>de</strong> la température<br />

à 200 °C pendant 15 min;<br />

- temps d’acquisition: 25 min;<br />

- volume injecté: 1 μL.<br />

Le logiciel AZUR version 2.0.4.0 a été utilisé pour le traitement <strong>de</strong>s données.<br />

Chaque échantillon a été dosé trois fois.<br />

I.1.9. I<strong>de</strong>ntification et dosage <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras libres<br />

La technique <strong>de</strong> chromatographie en phase gazeuse a été utilisée pour i<strong>de</strong>ntifier et<br />

déterminer la concentration <strong>de</strong>s implants en aci<strong>de</strong>s gras libres.<br />

Les aci<strong>de</strong>s gras libres contenus dans les implants ont été extraits avec <strong>de</strong> l’hexane puis<br />

estérifié. Un mélange méthanol/ aci<strong>de</strong> chlorhydrique 0,5 N (Supelco, USA) a été utilisé dans<br />

la réaction d’estérification. Des aci<strong>de</strong>s gras estérifiés (stéarate <strong>de</strong> méthyle, palmitate <strong>de</strong><br />

méthyle, linoléate <strong>de</strong> méthyle, oléate <strong>de</strong> méthyle) fourni par Sigma-Alrich (Allemangne) ont<br />

été utilisés comme standards externe. L’heptadécanoate cis-10- Méthyle (Sigma-Alrich,<br />

Germany) a été utilisé comme standard interne. Les conditions expérimentales ont été les<br />

suivantes :<br />

(Belgium)<br />

- Colonne: WCOT fused silica 25 m x 0,32 mm ID coating FFAP CB Chrompack<br />

- Température <strong>de</strong> l’injecteur: 250 °C<br />

- Température du détecteur: 250 °C<br />

- Four:<br />

58


Chapitre II<br />

Température initiale: 80 °C durant 1 min;<br />

Programmation <strong>de</strong> 80 °C à 230 °C, à raison <strong>de</strong> 8 °C/min;<br />

Température finale: 230 °C pendant 6 min.<br />

- Gaz vecteur : Hélium (débit: 2,1 mL/min; pression: 59 kPa)<br />

- Volume injecté: 1 μL.<br />

Les solutions à injecter ont été préparées comme suit:<br />

Solution <strong>de</strong> standard interne :<br />

Dans un ballon jaugé <strong>de</strong> 10 mL, introduire exactement, environ 20 mg<br />

d’heptadécanoate cis-10- Méthyle; les dissoudre dans du n-hexane et porter au trait à l’ai<strong>de</strong> du<br />

même solvant.<br />

Solutions <strong>de</strong>s témoins<br />

Dans un ballon jaugé <strong>de</strong> 25 mL, peser exactement, environ 20 mg <strong>de</strong> stéarate <strong>de</strong><br />

méthyle. Dissoudre le stéarate <strong>de</strong> méthyle dans du n-hexane et porter au trait à l’ai<strong>de</strong> du même<br />

solvant.<br />

Dans un ballon jaugé <strong>de</strong> 25 mL, peser exactement, environ 10 mg <strong>de</strong> palmitate <strong>de</strong><br />

méthyle, 8 mg <strong>de</strong> linoléate <strong>de</strong> méthyle et 40 mg d’oléate <strong>de</strong> méthyle. Introduire ensuite dans<br />

le même ballon jaugé 2,5 mL <strong>de</strong> la solution <strong>de</strong> stéarate <strong>de</strong> méthyle. Dissoudre l’ensemble <strong>de</strong><br />

ces produits dans le n-hexane et porter au trait à l’ai<strong>de</strong> du même solvant (solution 1).<br />

Dans un flacon muni d’un bouchon à septum, introduire 2,5 mL <strong>de</strong> la «solution 1», 2,5<br />

mL <strong>de</strong> la solution <strong>de</strong> standard interne, et 5,0 mL <strong>de</strong> n-hexane. Après fermeture du récipient,<br />

l’homogénéiser soigneusement durant 1 minute à l’ai<strong>de</strong> d’un vibrateur (vortex ® ).<br />

Echantillons à doser<br />

Dans un ballon jaugé <strong>de</strong> 25 mL, introduire environ 1000 mg, exactement pesés<br />

d’implant. Les dissoudre dans du n-hexane et porter au trait à l’ai<strong>de</strong> du même solvant.<br />

Dans un petit flacon muni d’un bouchon à septum, introduire 2,5 mL <strong>de</strong> cette solution,<br />

y ajouter 2,5 mL <strong>de</strong> la solution <strong>de</strong> standard interne et évaporer le n-hexane sous un courant<br />

d’azote. Après <strong>de</strong>ssiccation, en exsiccateur, sous vi<strong>de</strong> poussé, durant 15 minutes, reprendre le<br />

résidu par 2,5 mL d’un mélange méthanol/ aci<strong>de</strong> chlorhydrique 0,5 N. Fermer<br />

hermétiquement le flaconnage, le soumettre durant 1 minute à l’action d’un bain à ultrasons et<br />

le maintenir durant 30 minutes à 80 °C.<br />

59


Chapitre II<br />

Après refroidissement, introduire successivement dans le récipient, 2,5 mL d’une<br />

solution d’hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> sodium 0,5 N ainsi que 10,0 mL <strong>de</strong> n-hexane. Agiter au vortex ®<br />

pendant 10 minutes. Introduire 500 mg <strong>de</strong> chlorure <strong>de</strong> sodium et agiter, à nouveau au vortex ® ,<br />

durant 10 minutes.<br />

Après séparation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux phases, prélever la phase supérieure organique et la<br />

<strong>de</strong>ssécher, durant 5 minutes sur sulfate <strong>de</strong> sodium anhydre avant <strong>de</strong> l’utiliser pour l’analyse<br />

par chromatographie en phase gazeuse.<br />

Pour chaque échantillon d’implant, réaliser trois extractions distinctes. Préparer trois<br />

solutions <strong>de</strong> témoins d’aci<strong>de</strong>s gras méthylés. Injecter alternativement et à trois reprises,<br />

chacune <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong>s standards aci<strong>de</strong>s gras méthylés et chacune <strong>de</strong>s solutions à examiner.<br />

Les valeurs d’intégration ont été corrigées en les rapportant à une valeur d’intégration<br />

i<strong>de</strong>ntique pour le témoin interne (heptadécanoate cis-10- Méthyle).<br />

A partir <strong>de</strong>s valeurs corrigées ainsi obtenues, la teneur en chacun <strong>de</strong>s esters<br />

méthyliques <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s échantillons a été calculée, par règle <strong>de</strong> trois. Cette teneur a été<br />

ensuite convertie en teneur en aci<strong>de</strong>s gras libres correspondants.<br />

I.2. Cinétique <strong>de</strong> libération du sulfate <strong>de</strong> gentamicine<br />

Les réactifs et matériel suivants ont été utilisés pour étudier la cinétique <strong>de</strong> libération<br />

<strong>de</strong> la gentamicine à partir <strong>de</strong>s implants:<br />

- un dispositif <strong>de</strong> dissolution à palettes tournantes conforme à la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la<br />

Pharmacopée européenne (3 ème édition, 1997);<br />

- <strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong> dissolution pour formes topiques conformes à la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la<br />

Pharmacopée européenne (3 ème édition, 1997);<br />

- un bain-marie;<br />

- un pHmètre PHM 61 <strong>de</strong> marque Radiometer Copenhagen (Danemark);<br />

- un spectrophotomètre UV-160A (U.V-Visible recording spectrophotometer)<br />

SHIMADZU (Japon);<br />

- 1,2 –phthalic dicarboxaldéhy<strong>de</strong> (orthophtalaldéhy<strong>de</strong> ou OPA) p.a (Laboratoire<br />

Acros organics, Belgique);<br />

Belgique);<br />

- aci<strong>de</strong> mercaptoacétique (aci<strong>de</strong> thioglycolique) 98% (Laboratoire Acros organics,<br />

- aci<strong>de</strong> borique R. (Laboratoire Merck, Allemagne);<br />

60


Chapitre II<br />

- méthanol pour spectroscopie (Laboratoire Merck, Allemagne);<br />

- hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> potassium (Laboratoire Merck, Allemagne);<br />

- hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> sodium tech. (past.) (Laboratoire Fe<strong>de</strong>ra, Belgique);<br />

- hydrogéno-phospate dipotassique anhydre très pur (Laboratoire Merck, Allemagne);<br />

- aci<strong>de</strong> acétique glacial 100% p.a (Merck, Allemagne);<br />

- tween 20 (Laboratoire Fe<strong>de</strong>ra, Belgique);<br />

- aci<strong>de</strong> oléique (Laboratoire Fluka, Suisse);<br />

- <strong>de</strong>s filtres membranes <strong>de</strong> nitrocellulose Millipore (diamètre <strong>de</strong>s pores = 0,45 μm) <strong>de</strong><br />

2,5 cm <strong>de</strong> diamètre;<br />

- seringues en verre <strong>de</strong> 10 mL.<br />

Le milieu <strong>de</strong> dissolution a été du tampon phosphate pH 7,0. Il a été préparé comme<br />

suit: nous avons dissous 8,7 g d’hydrogéno phospate dipotassique dans <strong>de</strong> l’eau distillée; 3 g<br />

d'aci<strong>de</strong> acétique et 0.5 g <strong>de</strong> Tween 20 y ont été ajoutés ; le tout a été porté à un litre avec <strong>de</strong><br />

l’eau distillée ; le pH a été ensuite ajusté à 7,0 avec une solution 8 N d’hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> sodium.<br />

La solution <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> gentamicine n’absorbe pratiquement pas dans l’ultraviolet.<br />

Afin <strong>de</strong> doser le sulfate <strong>de</strong> gentamicine par spectrophotométrie dans l’ultraviolet, une<br />

dérivatisation <strong>de</strong> la gentamicine est recommandée par la Pharmacopée européenne (3 ème<br />

édition, 1997). Pour ce faire, le mo<strong>de</strong> opératoire suivant a été utilisé pour préparer le réactif <strong>de</strong><br />

dérivatisation :<br />

Préparer un Tampon borate <strong>de</strong> potassium qui sera utilisé dans la<br />

préparation du réactif <strong>de</strong> dérivatisation. Pour cela, dissoudre 2,47 g d'aci<strong>de</strong><br />

borique dans 75 mL d'eau filtrée sur une membrane millipore. Ajuster le<br />

pH à 10,4 avec une solution aqueuse d'hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> potassium à 45%<br />

(m/v).<br />

Pour la préparation du réactif final (réactif <strong>de</strong> dérivatisation), dissoudre 400<br />

mg d'orthophtalaldéhy<strong>de</strong> dans 2 mL <strong>de</strong> méthanol. Ajouter 38 mL <strong>de</strong><br />

tampon borate et 0,8 mL d'aci<strong>de</strong> thioglycolique. Ajuster le pH à 10,4 avec<br />

la solution d'hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> potassium à 45% (m/v).<br />

En ce qui concerne le test <strong>de</strong> libération du sulfate <strong>de</strong> gentamicine à partir <strong>de</strong>s implants,<br />

les opérations suivantes ont été réalisées :<br />

Nous avons introduit 500 mL <strong>de</strong> tampon phosphate dans chaque ballon <strong>de</strong> dissolution.<br />

Le milieu <strong>de</strong> dissolution a été porté à 37 °C. La vitesse <strong>de</strong> rotation <strong>de</strong>s palettes a été réglée à<br />

60 tours/min. La tige d'agitation a été placée <strong>de</strong> telle sorte que la partie inférieure <strong>de</strong> la palette<br />

61


Chapitre II<br />

soit située à une distance <strong>de</strong> 2,5 cm <strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong> dissolution ou du fond intérieur <strong>de</strong>s<br />

récipients (pour ceux ne contenant pas <strong>de</strong> cellule).<br />

Pour chaque implant, <strong>de</strong>s échantillons, <strong>de</strong> quantité connue (environ 1,5 g), ont été<br />

placés dans trois cellules <strong>de</strong> dissolution. Celles-ci ont été ensuite introduites au fond <strong>de</strong>s<br />

ballons contenant le tampon phosphate.<br />

Dans quatre autres ballons <strong>de</strong> dissolution, nous avons introduit respectivement environ<br />

80 mg <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> gentamicine exactement pesé (témoin 1), environ 80 mg <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong><br />

gentamicine et environ 1,5 g d'Implant blanc 1 (témoin 2), environ 160 mg <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong><br />

gentamicine et environ 1,5 g d'Implant blanc 2 (témoin 3); et une quantité (environ 80 mg) <strong>de</strong><br />

sulfate <strong>de</strong> gentamicine plus 10μl d’aci<strong>de</strong> oléique (témoin 4).<br />

Nous avons effectué <strong>de</strong>s prélèvements <strong>de</strong> 15 mL <strong>de</strong> la solution <strong>de</strong> dissolution aux<br />

temps suivants: 3, 6, 24, 48, 96, 168, 240, 336, et 480 heures. A chaque prélèvement, nous<br />

avons remplacé le volume prélevé par 15 mL <strong>de</strong> solution <strong>de</strong> dissolution (tampon phosphate).<br />

Les solutions prélevées ont été filtrées à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s filtres <strong>de</strong> porosité 0,45 μm et leur<br />

concentration en sulfate <strong>de</strong> gentamicine déterminée. Cette détermination a été effectuée<br />

suivant le protocole ci-<strong>de</strong>ssous:<br />

Prélever 10,0 mL <strong>de</strong> la solution filtrée à l’ai<strong>de</strong> d’une pipette, puis l’introduire dans une<br />

fiole jaugée <strong>de</strong> 25,0 mL. Y ajouter 800 µL <strong>de</strong> réactif <strong>de</strong> dérivatisation. Porter le tout au trait<br />

<strong>de</strong> jauge avec du méthanol. Agiter la fiole au vortex ® puis la chauffer au bain-marie à 60 °C<br />

pendant 15 min. Laisser refroidir la solution à la température ambiante pendant 25 min.<br />

Mesurer l’absorbance <strong>de</strong> chaque solution au spectrophotomètre, à la longueur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> 325<br />

nm.<br />

Pour déterminer les concentrations <strong>de</strong>s solutions, nous avons établi une droite<br />

d’étalonnage du sulfate <strong>de</strong> gentamicine, en déterminant les absorbances <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong><br />

sulfate <strong>de</strong> gentamicine dosées à 10 μg/mL, 25 μg/mL, 50 μg/mL, 75 μg/mL et 100 μg/mL.<br />

Nous avons corrigé les pourcentages <strong>de</strong> libération <strong>de</strong> la gentamicine obtenus pour<br />

chaque type d’implant et à chaque temps. Le facteur <strong>de</strong> correction est le rapport Pourcentage<br />

<strong>de</strong> libération attendu du témoin (témoin 2 pour les implants 1 et 2, témoin 3 pour les implants<br />

3 et 4) / Pourcentage <strong>de</strong> libération mesuré dans le même ballon.<br />

I.3. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> stabilité<br />

Elle a consisté à évaluer la stabilité <strong>de</strong>s implants en fonction <strong>de</strong> la température <strong>de</strong><br />

conservation. Pour cela nous avons conservé <strong>de</strong>s échantillons d’implants à 30 °C, 40 °C<br />

62


Chapitre II<br />

pendant une semaine et au réfrigérateur (2- 6 °C) pendant 10 mois. Ensuite, ces implants ont<br />

été soumis à une observation macroscopique. Seuls, les implants conservés au réfrigérateur<br />

pendant 10 mois ont été soumis aux étu<strong>de</strong>s physico-chimiques suivantes: calorimétrie<br />

différentielle à balayage (DSC), diffraction <strong>de</strong>s rayons X (DRX). Sur ces implants, les tests <strong>de</strong><br />

dissolution et <strong>de</strong> stabilité chimique du principe actif (sulfate <strong>de</strong> gentamicine) ont été aussi<br />

réalisés. La stabilité chimique <strong>de</strong> la matrice (la monoléine) a été étudiée à travers le dosage <strong>de</strong><br />

ses produits <strong>de</strong> dégradation (aci<strong>de</strong> oléique, aci<strong>de</strong> linoléique, aci<strong>de</strong> palmitique, aci<strong>de</strong><br />

stéarique).L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la stabilité chimique du sulfate <strong>de</strong> gentamicine dans les implants a été<br />

réalisée comme suit :<br />

Le sulfate <strong>de</strong> gentamicine dans les implants a été dosé immédiatement après leur<br />

préparation. Il a été également dosé dans les mêmes implants conservés pendant 10 mois au<br />

réfrigérateur (2-6 °C). Pour le dosage, nous avons appliqué le mo<strong>de</strong> opératoire suivant :<br />

Peser 500 mg d’implant dans une fiole jaugée <strong>de</strong> 100 mL. Y Ajouter 20 mL <strong>de</strong><br />

méthanol et agiter manuellement pour le dissoudre. Compléter la solution avec <strong>de</strong> l’eau<br />

distillée jusqu’au trait <strong>de</strong> jauge. Ensuite, introduire une puce magnétique dans le ballon.<br />

Soumettre le tout à une agitation magnétique à une vitesse <strong>de</strong> 450 tours/min pendant 1 heure<br />

puis à 550 tours/min pendant 1 heure. Filtrer 2 fois sur une membrane <strong>de</strong> porosité 0,45 μm (<strong>de</strong><br />

diamètre) ; laisser décanter puis filtrer une 3 ème fois. Prélever 5 mL et doser suivant le<br />

protocole <strong>de</strong> dosage du sulfate <strong>de</strong> gentamicine (Cf. cinétique <strong>de</strong> libération du sulfate <strong>de</strong><br />

gentamicine ci-<strong>de</strong>ssous).<br />

Réaliser le dosage sur 5 prélèvements d’un même conditionnement.<br />

Utiliser un échantillon blanc (implant sans sulfate <strong>de</strong> gentamicine) dont l’extrait<br />

servira <strong>de</strong> blanc pour le dosage.<br />

RÉSULTATS ET DISCUSSIONS<br />

I.4. Caractérisation physico-chimique<br />

I.4.1. Observation macroscopique<br />

Tous les implants préparés se sont présentés sous forme <strong>de</strong> gel. Ils avaient un aspect<br />

homogène (Fig. 8). Ils étaient capables d'adhérer aux tissus biologiques (pouce et in<strong>de</strong>x). Les<br />

implants 3 et 4 ont eu une consistance et une adhésivité nettement plus gran<strong>de</strong>s que les<br />

implants 1 et 2.<br />

63


Chapitre II<br />

Mis au contact avec <strong>de</strong> l’eau distillée, tous les implants (initialement semi-liqui<strong>de</strong>s) se<br />

prenaient en masse.<br />

Figure 8 : Photo d’échantillon d’un implant<br />

La prise en masse <strong>de</strong>s gels (implants) en présence d’eau a été déjà constatée avec<br />

d’autres préparations à base <strong>de</strong> monoléine (Norling T et coll., 1992). Cette propriété pourrait<br />

être intéressante pendant leur utilisation in vivo. En effet, leur état semi-liqui<strong>de</strong> initial<br />

facilitera leur application sur tout le foyer infectieux <strong>de</strong> l’os. Au contact du sang, les gels se<br />

pendront en masse. Cette masse pourrait combler la cavité osseuse, empêchant du même coup<br />

la formation d’hématome. L’hématome entretient le plus souvent les infections après les<br />

interventions chirurgicales. La consistance et l’adhésivité <strong>de</strong>s implants ont augmenté avec<br />

l’augmentation <strong>de</strong> leur teneur en eau. Ceci pourrait témoigner d’un réarrangement <strong>de</strong> la<br />

structure du gel vers une structure plus ordonnée quand la teneur en eau <strong>de</strong>s gels augmente.<br />

I.4.2. Observation microscopique<br />

Au microscope sans lumière polarisée, tous les implants et la monoléine ont présenté<br />

un aspect homogène (Fig. 9). A la lumière polarisée nous n’avons pas constaté <strong>de</strong> particules<br />

biréfringentes sur le fond noir; ce qui nous permet d’affirmer que le principe actif (sulfate <strong>de</strong><br />

gentamicine) s’est complètement dissous dans les implants. L’absence <strong>de</strong> particules<br />

biréfringentes à la lumière polarisée pourrait aussi suggérer que les implants à base <strong>de</strong><br />

monoléine et d’eau avaient une structure cubique (Schmidt C et coll., 1995; Nielsen LS et<br />

coll., 1998; Kim JC et coll., 2004), donc apte à assurer une libération prolongée <strong>de</strong>s principes<br />

actifs hydrosolubles comme le sulfate <strong>de</strong> gentamicine (Rowe RC et coll., 2003). Les<br />

particules cristallines au niveau <strong>de</strong> ces structures cubiques sont extrêmement petites (<strong>de</strong><br />

l’ordre du nanomètre). Ceci explique aussi pourquoi les simples techniques <strong>de</strong> microscopie<br />

64


Chapitre II<br />

optique ne permettent pas <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce ces structures cristallines en lumière<br />

polarisée.<br />

Monoléine Implant<br />

Figure 9: HSM (lumière non polarisée, 37 °C) <strong>de</strong> monoléine et d'implant (grossissement x 500)<br />

I.4.3. Calorimétrie différentielle à balayage (Differential Scanning<br />

Calorimetry ou DSC)<br />

La DSC est une technique d’analyse thermique qui permet <strong>de</strong> mesurer <strong>de</strong>s différences<br />

d’échange <strong>de</strong> chaleur entre un échantillon et une référence, tous <strong>de</strong>ux soumis à la même<br />

programmation <strong>de</strong> température. Elle permet <strong>de</strong> détecter les phénomènes <strong>de</strong> transition <strong>de</strong> phase<br />

d’un échantillon lorsque celui-ci est soumis à une variation régulière <strong>de</strong> température.<br />

Le thermogramme <strong>de</strong> chaque implant a présenté <strong>de</strong>ux pics endothermiques tandis que<br />

celui <strong>de</strong> la monoléine n’a présenté qu’un seul pic endothermique (Fig. 10). Les premiers pics<br />

endothermiques <strong>de</strong>s implants sont apparus entre 13 °C et 21°C, et les seconds entre 30 °C et<br />

34 °C. Les différents implants changeraient <strong>de</strong> structure en fonction <strong>de</strong> la température, et/ou<br />

se présenteraient sous forme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux structures différentes qui coexistent. Dans le cas <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>uxième hypothèse, les seconds pics endothermiques (apparaissant à <strong>de</strong>s températures<br />

voisines au pic endothermique <strong>de</strong> la monoléine) pourraient être ceux d’une fraction <strong>de</strong><br />

monoléine non liée à l’eau et les premiers pics endothermiques ceux <strong>de</strong> monoléine liée à l’eau<br />

et contenant la gentamicine. En effet, la molécule <strong>de</strong> monooléate <strong>de</strong> glycéryle (monoléine),<br />

du fait <strong>de</strong> sa nature amphiphile (Fig. 3) pourrait se lier au groupement hydroxyle <strong>de</strong> l’eau<br />

(Geraghty PB et coll., 1996) et former <strong>de</strong>s structures gélifiées.<br />

En outre, la température <strong>de</strong> fusion <strong>de</strong> la monoléine que nous avons utilisée a été <strong>de</strong> 33<br />

°C au lieu <strong>de</strong> 35 °C comme indiquée dans la littérature. La composition <strong>de</strong> la monoléine<br />

65


Chapitre II<br />

variant d’un fabricant à l’autre, les propriétés physiques peuvent aussi varier (Rowe RC et<br />

coll., 2003). Le point <strong>de</strong> fusion pourrait donc être un élément <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> la<br />

monoléine que nous utilisons.<br />

Les thermogrammes <strong>de</strong>s secon<strong>de</strong>s chauffes se sont confondus à ceux <strong>de</strong>s premières<br />

chauffes. Les cycles <strong>de</strong> chauffage et <strong>de</strong> refroidissement appliqués n’ont donc pas eu d'effet sur<br />

le comportement thermique <strong>de</strong>s implants. Que peut-on tirer comme conséquence ?<br />

L’échantillon a gardé son homogénéité, sa structure initiale et donc qu’il n’y a pas eu <strong>de</strong><br />

séparation <strong>de</strong> phase/<strong>de</strong>struction <strong>de</strong> la structure cristalline après le traitement thermique.<br />

Figure 10: Thermogrammes (enregistrés lors <strong>de</strong> la 1 ère chauffe) <strong>de</strong> la monoléine et <strong>de</strong>s implants 1, 2, 3, 4<br />

superposables.<br />

Les thermogrammes <strong>de</strong> la première et <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> chauffe <strong>de</strong>s implants ont été<br />

66


Chapitre II<br />

I.4.4. Diffraction <strong>de</strong>s rayons X (DRX)<br />

Les rayons x sont <strong>de</strong>s radiations électromagnétiques situées entre l’ultraviolet et les<br />

radiations gamma. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la diffraction <strong>de</strong> ces rayons permet d’i<strong>de</strong>ntifier la structure<br />

cristalline ou amorphe d’une substance.<br />

Le spectre <strong>de</strong> diffraction d’une substance cristalline (composants organisés dans un<br />

ordre précis) présente <strong>de</strong>s pics alors que celui d’une substance amorphe (substances dont les<br />

composants sont disposés <strong>de</strong> façon anarchique) est caractérisé par l’absence <strong>de</strong> pics nets.<br />

Le spectre <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong>s rayons X du sulfate <strong>de</strong> gentamicine n’a présenté aucun pic (Fig.<br />

11). Cette absence <strong>de</strong> pic confirme la structure amorphe du sulfate <strong>de</strong> gentamicine (Evrard J.,<br />

1993). Cependant, la monoléine, les implants blancs 1 et 2, et les implants 1, 2, 3 et 4 ont<br />

donné un spectre avec <strong>de</strong>s pics nets apparaissant aux angles <strong>de</strong> balayage situés entre 5 et 20°.<br />

L’apparition <strong>de</strong> ces pics témoigne que les composants <strong>de</strong>s échantillons sont organisés dans un<br />

ordre précis (c'est à dire sous forme <strong>de</strong> cristaux). En outre, Les pics <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong> la<br />

monoléine apparaissent mais avec une plus faible intensité au niveau <strong>de</strong>s implants. Ceci<br />

prouve (comme nous l’avons dit pour la DSC) qu’il y a une partie <strong>de</strong> la monoléine qui reste à<br />

l’état non lié à l’eau.<br />

Les différentes propriétés physico-chimiques <strong>de</strong>s implants suggèrent que les implants<br />

obtenus sont sous forme <strong>de</strong> cristaux liqui<strong>de</strong>s. En effet, ils combinent les propriétés <strong>de</strong>s états<br />

liqui<strong>de</strong>s et soli<strong>de</strong>s. Ils sont sous forme <strong>de</strong> flui<strong>de</strong> et présentent les propriétés physiques <strong>de</strong>s<br />

cristaux comme l’attestent leurs diffractogrammes (Fig. 11). Cette structure cristalline <strong>de</strong> la<br />

monoléine en présence d’eau corrobore les données <strong>de</strong> la littérature (Nielsen LS, 1998; Rowe<br />

RC et coll., 2003). Cette structure cristalline serait <strong>de</strong> nature cubique du fait qu’aucune<br />

particule biréfringente n’a été observée lors <strong>de</strong> la microscopie optique sous lumière polarisée<br />

(Schmidt C et coll., 1995; Nielsen LS et coll., 1998; Kim JC et coll., 2004). La structure<br />

cristalline <strong>de</strong>s implants pourrait leur conférer la propriété <strong>de</strong> libérer <strong>de</strong> manière prolongée les<br />

principes actifs hydrosolubles qu’ils contiennent (Shah JC et coll., 2001).<br />

67


Chapitre II<br />

( h )<br />

( g )<br />

( f )<br />

( e )<br />

( d )<br />

( c )<br />

( b )<br />

( a )<br />

5 15 25 35 45<br />

2- theta- scale (<strong>de</strong>gree)<br />

Figure 11: Spectre <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong>s rayons X <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> gentamicine (a), <strong>de</strong> monoléine (b), d’implant<br />

blanc 1 (c), d’implant blanc 2 (d), d’implants 1 (e), 2 (f), 3 (g), 4 (h) et d’implant 2 conservé pendant 10<br />

mois au réfrigérateur (2-6°C) (f’).<br />

I.4.5. La thermogravimétrie (TGA)<br />

La thermogravimétrie est une technique qui permet <strong>de</strong> mesurer la perte <strong>de</strong> poids d’une<br />

substance lorsque celle-ci est soumise à une augmentation programmée <strong>de</strong> température. La<br />

TGA pourrait contribuer à la mise au point d’un protocole <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>s implants.<br />

Ce protocole serait basé sur la mesure <strong>de</strong> la perte <strong>de</strong> poids <strong>de</strong>s implants placés dans une étuve.<br />

On pourrait par exemple déterminer le pourcentage <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> la substance chauffée à l’étuve<br />

à une température donnée et pendant un temps déterminé.<br />

(f')<br />

68


Chapitre II<br />

Les thermogrammes <strong>de</strong>s implants obtenus par thermogravimétrie ont présenté trois<br />

paliers <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> poids (Fig. 12-13). Le premier palier observé entre 20 °C et 110 °C,<br />

correspondrait à l’évaporation <strong>de</strong> l’eau libre contenu dans les implants. Le second palier (<strong>de</strong><br />

110 °C à 210 °C), où la perte <strong>de</strong> poids est moins importante, pourrait correspondre à<br />

l’évaporation <strong>de</strong> l’eau qui serait liée à la monoléine. Le troisième palier caractérisé par une<br />

perte brutale <strong>de</strong> poids à partir <strong>de</strong> 210 °C pourrait correspondre à la décomposition <strong>de</strong>s<br />

composés organiques que sont la gentamicine et la monoléine. Les pertes <strong>de</strong> poids <strong>de</strong>s<br />

implants, calculées aux points d’inflexion <strong>de</strong>s thermogrammes (210 °C à 220 °C) ont été<br />

presque i<strong>de</strong>ntiques à leur teneur théorique en eau (soit 12, 5% pour les implants 1 et 3, et 15%<br />

pour les implants 2 et 4). Les allures <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> poids <strong>de</strong>s 4 formulations<br />

évaluées ont été comparables.<br />

La TGA n’est pas suffisamment sensible pour déterminer les teneurs en éthanol<br />

résiduel dans les implants. En effet, les teneurs en éthanol résiduel sont très faibles et les<br />

pertes en éthanol résiduel peuvent être masquées par la perte en eau.<br />

Weight loss (%)<br />

60<br />

55<br />

50<br />

45<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

(a)<br />

20 70 120 170 220 270 320 370<br />

Temperature (°C)<br />

69


Weight loss (%)<br />

Weight loss ( % )<br />

65<br />

60<br />

55<br />

50<br />

45<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

(b)<br />

Chapitre II<br />

20 70 120 170 220 270 320 370<br />

Temperature ( °C )<br />

Figure 12 : Perte <strong>de</strong> poids <strong>de</strong>s échantillons d’implants 1 (a) et 2 (b) en fonction <strong>de</strong> la température<br />

60<br />

55<br />

50<br />

45<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

(c)<br />

20 70 120 170 220 270 320 370<br />

Temperature ( °C )<br />

70


Weight loss ( % )<br />

60<br />

55<br />

50<br />

45<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

(d)<br />

Chapitre II<br />

20 70 120 170 220 270 320 370<br />

Temperature ( °C )<br />

Figure 13: Perte <strong>de</strong> poids <strong>de</strong>s échantillons d’implants 1 (c) et 2 (d) en fonction <strong>de</strong> la température<br />

I.4.6. Etu<strong>de</strong> rhéologique<br />

Les contraintes <strong>de</strong> cisaillement <strong>de</strong>s implants ont augmenté avec les vitesses <strong>de</strong><br />

cisaillement (Tableau XI, Fig. 14). L’allure <strong>de</strong>s courbes obtenue est caractéristique <strong>de</strong> celle <strong>de</strong><br />

flui<strong>de</strong> non-newtonien pseudoplastique (Fig. 15). La viscosité <strong>de</strong>s implants a augmenté avec<br />

leur teneur en eau. Cette propriété est imputable à la monoléine, qui est réputée <strong>de</strong>venir plus<br />

visqueuse au fur et à mesure que sa teneur en eau augmente (Engström S, 1990). En passant<br />

<strong>de</strong> 5 à 10% <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> gentamicine on observe une chute très importante <strong>de</strong> la viscosité<br />

(Tableau XI). Le sulfate <strong>de</strong> gentamicine aurait donc un effet fluidifiant à plus forte<br />

concentration.<br />

71


Chapitre II<br />

Tableau XI: Contrainte <strong>de</strong> cisaillement (mPa) <strong>de</strong>s implants (moyenne ± écart-type, n = 3) en fonction <strong>de</strong> la<br />

vitesse <strong>de</strong> cisaillement<br />

Vitesse<br />

RPM<br />

Contrainte <strong>de</strong> cisaillement (mPa)<br />

1000<br />

900<br />

800<br />

700<br />

600<br />

500<br />

400<br />

300<br />

200<br />

100<br />

0<br />

Vitesse <strong>de</strong><br />

cisaillement<br />

(s -1 )<br />

0 0,5 1 1,5<br />

Vitesse <strong>de</strong> cisaillement (s-1)<br />

Figure 14 : Rhéogrammes <strong>de</strong>s implants 1, 2, 3 et 4<br />

implant 1 Implant 2 Implant 3 Implant 4<br />

0,0 0,00 0 0 0 0<br />

1,0 0,11 54 ± 3 271 ± 4 15 ± 8 78 ± 3<br />

1,5 0,16 75 ± 8 380 ± 6 27 ± 6 91± 3<br />

2,0 0,21 86 ± 7 480 ± 8 24 ± 9 103 ± 3<br />

2,5 0,26 92 ± 4 586, ± 14 10 ± 9 113 ± 3<br />

3,0 0,31 92 ± 16 645 ± 19 9 ± 7 122 ± 4<br />

4,0 0,42 102 ± 3 726 ± 22 13 ± 1 136 ± 4<br />

5,0 0,52 118 ± 2 795 ± 23 13 ± 1 146 ± 4<br />

6,0 0,63 123 ± 2 813 ± 25 14 ± 0 151 ± 4<br />

10,0 1,05 142 ± 2 851 ± 28 23 ± 14 174 ± 5<br />

12,0 1,26 144 ± 3 867 ± 31 28 ± 1 172 ± 5<br />

Implant 1<br />

Implant 2<br />

Implant 3<br />

Implant 4<br />

72


Contrainte <strong>de</strong><br />

cisaillement<br />

Chapitre II<br />

Figure 15: Les principaux comportements rhéologiques <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s<br />

I.4.7. Détermination <strong>de</strong> la teneur en eau<br />

Bien que la métho<strong>de</strong> thermogravimétrique ou <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssiccation à l’étuve puisse être<br />

utilisée pour la détermination <strong>de</strong> la teneur en eau <strong>de</strong>s implants, nous avons utilisée aussi une<br />

métho<strong>de</strong> plus sensible et sélective qu’est la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Karl Fischer. Les teneurs en eau<br />

obtenues sont inférieures <strong>de</strong> celles que l’on peut déduire par TGA au point d’inflexion<br />

(Tableau XII). Cette différence s’expliquerait par le fait que la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Karl Fischer<br />

permet seulement une quantification <strong>de</strong> l’eau libre alors que la métho<strong>de</strong> TGA permet <strong>de</strong><br />

quantifier l’eau totale (eau libre et eau liée) contenue dans un échantillon (Vyas S et coll.,<br />

2004). De cette hypothèse, on peut déduire que les teneurs <strong>de</strong>s implants en eau liée est<br />

d’environ <strong>de</strong> 2% ; ceci en faisant la différence entre les teneurs en eau obtenues par TGA et<br />

celles obtenues par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Karl Fischer.<br />

Plastique<br />

Pseudo-plastique<br />

Newtonien<br />

Dilatant<br />

Vitesse <strong>de</strong> cisaillement<br />

73


Chapitre II<br />

Tableau XII: Pourcentage (m/m) en eau (moyenne ± écart-type, n = 3) <strong>de</strong>s implants 1, 2, 3 et 4 déterminé<br />

par la métho<strong>de</strong> Karl Fischer (KF) et par TGA<br />

Implant 1 Implant 2 Implant 3 Implant 4<br />

KF 10,3 ± 0,4 13,0 ± 0,1 10,97 ± 0,06 12,7 ± 0,2<br />

TGA 12,5 15 12,5 15<br />

I.4.8. Détermination <strong>de</strong> la teneur en éthanol résiduel<br />

La teneur en éthanol résiduel <strong>de</strong>s implants (Tableau XIII, Fig. 16) indique que la<br />

technique <strong>de</strong> fabrication a permis d’éliminer la quasi-totalité <strong>de</strong> l’éthanol utilisé. Cette teneur<br />

a été largement inférieure à la limite prescrite par la Pharmacopée américaine (USP XXIII<br />

edition) pour les préparations pharmaceutiques (5000 ppm) pouvant contenir <strong>de</strong>s solvants <strong>de</strong><br />

classe 3 comme l’éthanol.<br />

Tableau XIII: Teneur (ppm) <strong>de</strong>s implants en éthanol (moyenne ± écart-type, n = 3)<br />

Implant 1 Implant 2 Implant 3 Implant 4<br />

13,69 ± 1,40 12,38 ± 0,07 14,05 ± 1,07 23,18 ± 0,69<br />

Ethanol<br />

Ethyle acétate<br />

Diméthylformami<strong>de</strong><br />

Figure 16: Chromatogramme typique <strong>de</strong>s implants obtenu par chromatographie en phase gazeuse.<br />

74


Chapitre II<br />

I.4.9. I<strong>de</strong>ntification et dosage <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras libres<br />

Les aci<strong>de</strong>s linoléique, oléique, palmitique et stéarique ont été les principaux aci<strong>de</strong>s<br />

gras libres retrouvés dans les implants (Fig. 17). L’aci<strong>de</strong> gras libre majoritaire dans tous les<br />

implants a été l’aci<strong>de</strong> oléique, avec <strong>de</strong>s teneurs inférieures à 5% (Tableau XIV). Ceci n’est<br />

pas étonnant quand on sait que le composé majeur <strong>de</strong> la monoléine est le monooléate <strong>de</strong><br />

glycéryle (Rowe RC et coll., 2003). Outre le monooléate <strong>de</strong> glycéryle comme composant<br />

majoritaire, la monoléine utilisée contiendrait <strong>de</strong>s esters d’aci<strong>de</strong>s linoléique, palmitique et<br />

stéarique.<br />

Tableau XIV: Concentrations <strong>de</strong>s implants (% m/m) en aci<strong>de</strong>s gras libres (moyenne ± écart-type, n = 3)<br />

Implant 1 Implant 2 Implant 3 Implant 4 Implant 2,<br />

après 10<br />

mois<br />

Aci<strong>de</strong> stéarique 0,27 ± 0,14 0,56 ± 0,01 0,40 ± 0,09 0,32 ± 0,11 0,49 ± 0,04<br />

Aci<strong>de</strong> palmitique 0,13 ± 0,01 0,18 ± 0,00 0,16 ± 0,01 0,11 ± 0,03 0,18 ± 0,02<br />

Aci<strong>de</strong> linoléique 0,33 ± 0,01 0,52 ± 0,00 0,46 ± 0,01 0,32 ± 0,08 0,46 ± 0,36<br />

Aci<strong>de</strong> oléique 2,56 ± 0,07 3,89 ± 0,07 3,51 ± 0,10 2,42 ± 0,62 4,80 ± 0,29<br />

75


Chapitre II<br />

Figure 17 : Chromatogramme typique d’aci<strong>de</strong>s gras estérifiés dans les implants<br />

(a): Palmitate <strong>de</strong> méthyle;<br />

(b): Cis-10-hepta<strong>de</strong>cenoate <strong>de</strong> méthyle;<br />

(c): Stéarate <strong>de</strong> méthyle;<br />

(d): Oléate <strong>de</strong> méthyle;<br />

(e): Linoléate <strong>de</strong> méthyle.<br />

I.5. Cinétique <strong>de</strong> libération du sulfate <strong>de</strong> gentamicine<br />

Les tests <strong>de</strong> libération (ou <strong>de</strong> dissolution) ont eu pour but <strong>de</strong> mesurer l’aptitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

implants à libérer dans un milieu biologique le sulfate <strong>de</strong> gentamicine. Ces tests jouent un rôle<br />

important dans le domaine pharmaceutique. En effet, les tests <strong>de</strong> libération in vitro sont une<br />

approche <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la biodisponibilité d’un médicament. Ils vont nous permettre <strong>de</strong><br />

sélectionner la formulation d’implant susceptible <strong>de</strong> libérer sur plusieurs jours la quasi-totalité<br />

du principe actif, donc adaptée au traitement <strong>de</strong>s ostéomyélites chroniques. Les cinétiques <strong>de</strong><br />

libération obtenues à l’issue <strong>de</strong>s tests <strong>de</strong> libération peuvent aussi servir <strong>de</strong> paramètres <strong>de</strong><br />

contrôle <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>s implants.<br />

Au bout <strong>de</strong> 20 jours <strong>de</strong> test <strong>de</strong> libération, seul l’implant 2 a libéré la totalité <strong>de</strong> son<br />

contenu en principe actif. Les pourcentages <strong>de</strong> libération du sulfate <strong>de</strong> gentamicine à partir<br />

<strong>de</strong>s implants 1, 3, et 4 ont été respectivement <strong>de</strong> 90, 80, et 75% au bout <strong>de</strong>s 20 jours.<br />

L’implant 2 a libéré 50% <strong>de</strong> son contenu en 65 heures environ, 75% environ en 7 jours, et<br />

76


Chapitre II<br />

environ 100% en 20 jours <strong>de</strong> test <strong>de</strong> dissolution tandis que les autres n’ont libéré 50% du<br />

principe actif qu’au bout <strong>de</strong> 96 heures au minimum (Fig. 18).<br />

Le profil <strong>de</strong> libération du sulfate <strong>de</strong> gentamicine à partir <strong>de</strong> l’implant 2 correspondrait<br />

mieux au traitement <strong>de</strong> l’ostéomyélite chronique. En effet, l’implant 2 pourrait assurer une<br />

antibiothérapie locale forte dans les 72 heures, puis une libération lente jusqu’au 20 ème jour <strong>de</strong><br />

l’implantation.<br />

Pour <strong>de</strong>s implants <strong>de</strong> même teneur en eau, le pourcentage <strong>de</strong> libération diminue avec<br />

leur concentration en sulfate <strong>de</strong> gentamicine (Fig. 18); ceci pourrait s’expliquer par le<br />

phénomène suivant: la faible quantité d’eau qui pénètre dans l’implant n’arriverait pas à éluer<br />

complètement la forte dose <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> gentamicine. Des résultats similaires ont été<br />

constatés avec <strong>de</strong>s implants d’amylose imprégnés <strong>de</strong> ciprofloxacine (Désévaux C et coll.,<br />

2002).<br />

Le profil <strong>de</strong> libération du sulfate <strong>de</strong> gentamicine à partir <strong>de</strong> l’implant 2 a un avantage<br />

par rapport à celui d’autres implants biodégradables imprégnés du même principe actif. En<br />

effet, <strong>de</strong>s hydrogels formés <strong>de</strong> poly(aci<strong>de</strong> acrylique) et <strong>de</strong> gélatine ont libéré 90% <strong>de</strong> la dose<br />

<strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> gentamicine après seulement 7 jours <strong>de</strong> test (Changez M et coll., 2003). Des<br />

copolymères biodégradables (d’aci<strong>de</strong> érucique et d’aci<strong>de</strong> sébacique) n’ont libéré que 25% <strong>de</strong><br />

leur sulfate <strong>de</strong> gentamicine en 30 jours <strong>de</strong> test (Stephens D et coll., 2000).<br />

Le pourcentage <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> gentamicine libéré est une fonction linéaire <strong>de</strong> la racine<br />

carrée du temps <strong>de</strong> dissolution (Fig. 19). Ce profil <strong>de</strong> libération nous permet d’affirmer que le<br />

mécanisme <strong>de</strong> libération du principe actif à partir <strong>de</strong>s implants fabriqués est une diffusion<br />

contrôlée (Geraghty PB et coll., 1996; Chang C et Bodmeier, 1997). Les implants se<br />

comporteraient comme une matrice homogène non délitable que le milieu <strong>de</strong> dissolution<br />

pénètre et dissout progressivement le principe actif. Celui-ci diffuse alors vers l’extérieur soit<br />

par le réseau poreux, soit par les espaces intermoléculaires. La cinétique <strong>de</strong> libération n’est<br />

donc pas d’ordre zéro. Elle est caractéristique d’un mécanisme <strong>de</strong> dissolution-diffusion où la<br />

vitesse <strong>de</strong> libération diminue avec le temps (Langer R et Peppas NA, 1981; Dash AK et<br />

Cudworth II GC, 1998).<br />

Ce mécanisme <strong>de</strong> libération <strong>de</strong> principe actif à partir <strong>de</strong> la monoléine a déjà été<br />

rapporté par Chang C et Bodmeier R (1997). Ces <strong>de</strong>rniers ont démontré que le chlorhydrate<br />

<strong>de</strong> pseudoéphédrine est libéré <strong>de</strong> la monoléine par diffusion contrôlée (Lew DP et<br />

Waldvoimplant FA, 1997). Le bromure <strong>de</strong> propanthéline est également libéré du mélange<br />

monoléine/eau suivant le même mécanisme (Geraghty PB et coll., 1996).<br />

77


Chapitre II<br />

Des facteurs <strong>de</strong> correction ont été apportés au pourcentage <strong>de</strong> libération <strong>de</strong> la<br />

gentamicine <strong>de</strong>s implants en raison <strong>de</strong> l’observation suivante:<br />

Des tests <strong>de</strong> dissolution préliminaires ont montré que les concentrations en sulfate <strong>de</strong><br />

gentamicine dans les milieux <strong>de</strong> dissolution <strong>de</strong>s implants 1 et 4 diminuaient anormalement au<br />

14 ème jour. Deux hypothèses ont été formulées.<br />

La première est que le sulfate <strong>de</strong> gentamicine en milieu aqueux s’est dégradé. Cette<br />

hypothèse est infirmée du fait qu’une solution <strong>de</strong> sulfate gentamicine placée dans les même<br />

conditions du test n’a pas connu <strong>de</strong> diminution anormale <strong>de</strong> sa concentration (Fig. 18).<br />

La secon<strong>de</strong> hypothèse est que l’aci<strong>de</strong> oléique ou d’autres aci<strong>de</strong>s gras ont pu être<br />

libérés dans le milieu soit, du fait d’une hydrolyse précoce <strong>de</strong> la monoléine, soit <strong>de</strong> la<br />

libération d’aci<strong>de</strong>s gras libres contenus dans les implants. Une réaction acido-basique entre<br />

les groupements amines <strong>de</strong> la gentamicine et le groupement carboxylique <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> gras a<br />

probablement abouti à la formation d’oléate <strong>de</strong> gentamicine peu hydrosoluble. Cette<br />

hypothèse semble être la plus plausible car un implant blanc additionné à une solution <strong>de</strong><br />

sulfate <strong>de</strong> gentamicine (placée dans les même conditions du test) a induit une diminution<br />

sensible <strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong> la solution en gentamicine; ceci à partir du 14 ème jour pour<br />

l’implant blanc1 et du 20 ème jour pour l’implant blanc 2. C’est ainsi que nous avons pu<br />

corriger le pourcentage <strong>de</strong> libération du principe actif. Cela a été possible à cause <strong>de</strong> la<br />

similitu<strong>de</strong> qu’il y a entre les implants 1, 2 et l’implant blanc 1(excepté le fait que ce <strong>de</strong>rnier ne<br />

contient pas <strong>de</strong> principe actif). Il en est <strong>de</strong> même pour les implants 3, 4 et l’implant blanc 2.<br />

La chute <strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> gentamicine dans le milieu n’est donc pas<br />

due à une dégradation du principe actif. Elle est probablement due à la formation <strong>de</strong><br />

complexes peu hydrosolubles entre la gentamicine et les aci<strong>de</strong>s gras libres dans le milieu <strong>de</strong><br />

dissolution. Ces sels faiblement hydrosolubles ne peuvent pas être quantifiés par la métho<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> dosage que nous avons utilisée. Chang C et Bodmeier R (1997) ont rapporté que l’aci<strong>de</strong><br />

oléique ou d’autres aci<strong>de</strong>s gras pouvaient réagir (à pH 7,4) avec certains principes actifs pour<br />

former <strong>de</strong>s complexes insolubles. Ainsi, l’ajout d’aci<strong>de</strong> oléique à la monoléine renfermant du<br />

propranolol chlorhydrate a contribué à diminuer le pourcentage <strong>de</strong> libération du principe actif<br />

en milieu tamponné pH 7,4 (Chang C et Bodmeier R, 1997). C’est ainsi que nous avons mis<br />

au point une métho<strong>de</strong> permettant <strong>de</strong> séparer et <strong>de</strong> doser la gentamicine dans un milieu <strong>de</strong><br />

dissolution contenant l’oléate <strong>de</strong> gentamicine: 10 mL du milieu a été acidifié par l’ajout <strong>de</strong><br />

125 µL d’aci<strong>de</strong> sulfurique concentré. La solution a été ensuite passée au bain ultrasonique<br />

pendant 1 heure. Les aci<strong>de</strong>s gras libérés ont été extraits 3 fois avec 5 mL <strong>de</strong> chloroforme. La<br />

phase aqueuse a été enfin alcalinisée avec une solution d’hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> potassium (45% m/v).<br />

78


Chapitre II<br />

Cette solution alcaline a été diluée <strong>de</strong> manière appropriée et le dosage <strong>de</strong> la gentamicine<br />

effectué suivant le protocole décrit précé<strong>de</strong>mment (cf. I.2).<br />

Les concentrations en sulfate <strong>de</strong> gentamicine ont été similaires à celles calculées en<br />

utilisant les facteurs <strong>de</strong> correction.<br />

% libération<br />

125<br />

100<br />

75<br />

50<br />

25<br />

0<br />

0 96 192 288 384 480<br />

Temps (heures)<br />

Figure 18: Cinétique <strong>de</strong> libération du sulfate <strong>de</strong> gentamicine à partir <strong>de</strong>s implants<br />

% libération<br />

100<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

y = 4,5932x + 10,1<br />

R 2 = 0,9614<br />

0 5 10 15 20 25<br />

Racine carrée du temps (heure 1/2 )<br />

implant 1<br />

implant 2<br />

implant 3<br />

implant 4<br />

gentamicin sulfate<br />

gentamicin sulfate + implant<br />

blanc 1<br />

gentamicin sulfate + implant<br />

blanc 2<br />

Figure 19: Pourcentage <strong>de</strong> libération du sulfate <strong>de</strong> gentamicine à partir <strong>de</strong> l’implant 2 en fonction <strong>de</strong> la<br />

racine carrée du temps<br />

79


I.6. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> stabilité<br />

Chapitre II<br />

Les implants conservés à 30 °C et 40 °C ont présenté un aspect hétérogène au bout<br />

d’une semaine <strong>de</strong> conservation tandis que ceux conservés au réfrigérateur sont restés<br />

homogènes. Etant rapi<strong>de</strong>ment dégradés à <strong>de</strong>s températures <strong>de</strong> 30 °C et 40 °C, les implants ne<br />

peuvent pas être conservés à <strong>de</strong>s températures ambiantes ou dans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong><br />

conservation où la température n’est pas contrôlée même pour <strong>de</strong>s courtes pério<strong>de</strong>s (par<br />

exemple, le transport <strong>de</strong> l’implant du lieu <strong>de</strong> production au lieu d’administration).<br />

Les Thermogrammes obtenus par DSC ont présenté toujours <strong>de</strong>ux pics<br />

endothermiques même après 10 mois <strong>de</strong> conservation (Fig. 20). Le spectre <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong>s<br />

rayons X <strong>de</strong> l’implant 2 conservé pendant 10 mois a montré une diminution du nombre et <strong>de</strong><br />

l’intensité <strong>de</strong>s pics (Fig 11), témoignant ainsi d’une modification <strong>de</strong> la structure physique du<br />

gel.<br />

Figure 20: Thermogrammes DSC <strong>de</strong> la monoléine (glyceryl monooleate) et <strong>de</strong>s implants 1, 2<br />

immédiatement après préparation ( ____ ) et après 10 mois <strong>de</strong> conservation (------)<br />

Les profiles <strong>de</strong> libération du sulfate <strong>de</strong> gentamicine <strong>de</strong> l’implant 2 fraîchement préparé<br />

et celui <strong>de</strong> l’implant 2 conservé au réfrigérateur (2- 6 °C) pendant 10 mois sont représentées à<br />

la figure 21.<br />

80


Chapitre II<br />

Il n’existe pas <strong>de</strong> différence significative entre la teneur en sulfate gentamicine <strong>de</strong><br />

l’implant 2 conservé et celle <strong>de</strong> l’implant 2 fraîchement préparé (Tableau XV; Test <strong>de</strong> χ 2 , p><br />

0,05). Le sulfate <strong>de</strong> gentamicine serait donc chimiquement stable dans le produit fini<br />

(l’implant).<br />

Tableau XV: Teneurs (% m/m) en sulfate <strong>de</strong> gentamicine (moyenne ± écart-type, n = 5) <strong>de</strong> l’implant 2<br />

fraîchement préparé et <strong>de</strong> celui conservé pendant 10 mois<br />

Implant fraîchement préparé Implant conservé pendant 10 mois<br />

5,22 ± 0,02 4,98 ± 0,15<br />

La concentration d’aci<strong>de</strong> oléique dans l’implant 2 conservé pendant 10 mois (4,80 ±<br />

0,29% m/m) est légèrement supérieure à celle <strong>de</strong> l’implant 2 fraîchement préparé (3,89 ±<br />

0,07% m/m) (Tableau XIV). Cette légère augmentation (non statistiquement significative) <strong>de</strong><br />

la concentration d’aci<strong>de</strong> oléique pourrait être le reflet d’une dégradation d’une mineure partie<br />

du monooléate <strong>de</strong> glycéryle (monoléine) en ses <strong>de</strong>ux composants (aci<strong>de</strong> oléique et glycérol).<br />

Cependant, les concentrations d’aci<strong>de</strong>s linoléique, palmitique et stéarique n’ont pas changé <strong>de</strong><br />

manière significative.<br />

La modification <strong>de</strong> la DRX <strong>de</strong> l’implant conservé à 2-6 °C n’a pas influencé sa<br />

capacité à assurer une libération prolongée du sulfate <strong>de</strong> gentamicine. Les profiles <strong>de</strong><br />

libération à partir d’implants fraîchement et conservés ont été pratiquement i<strong>de</strong>ntiques (Fig.<br />

21).<br />

% Libération<br />

Figure 21 : Cinétique <strong>de</strong> libération du sulfate <strong>de</strong> gentamicine à partir d’implants fraîchement préparé et<br />

conservé<br />

100<br />

75<br />

50<br />

25<br />

0<br />

0 96 192 288 384 480<br />

Temps (heures)<br />

implant 2 fraîchement<br />

préparé<br />

implant 2 conservé<br />

81


CONCLUSION<br />

Chapitre II<br />

Une technique <strong>de</strong> préparation d’implants biodégradables à base <strong>de</strong> monoléine, d’eau et<br />

<strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> gentamicine a été mise au point.<br />

Les implants obtenus se présentent sous forme <strong>de</strong> gels, d’apparence homogènes et<br />

bioadhésifs. La consistance et l’adhésivité <strong>de</strong>s implants augmentent avec leur teneur en eau.<br />

Mis aussi au contact <strong>de</strong> l’eau distillée, les gels, initialement semi-liqui<strong>de</strong>s à la température<br />

ambiante (25-35 °C), se prennent en masse. Ces gels se comportent comme <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>s non-<br />

newtoniens pseudoplastiques. Les étu<strong>de</strong>s physico-chimiques ont montré que les implants<br />

préparés sont en réalité sous forme <strong>de</strong> cristaux liqui<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> phase cubique, donc aptes à<br />

assurer une libération prolongée <strong>de</strong>s principes actifs. Par ailleurs, ils sont instables à 30 °C<br />

mais stables (durant 10 mois) lorsqu’ils sont conservés au réfrigérateur (2-6 °C). Outre la<br />

monoléine, l’eau et le sulfate <strong>de</strong> gentamicine, les implants contiennent <strong>de</strong>s aci<strong>de</strong>s gras libres<br />

(aci<strong>de</strong>s linoléique, oléique, palmitique et stéarique) à <strong>de</strong> faibles concentrations. De l’éthanol<br />

persiste dans la préparation finale à l’état <strong>de</strong> traces.<br />

Tous les implants libèrent au moins 75% <strong>de</strong> leur contenu en sulfate <strong>de</strong> gentamicine sur<br />

20 jours <strong>de</strong> test. L’implant contenant 15% d’eau et 5% <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> gentamicine (implant 2)<br />

présente la meilleure cinétique <strong>de</strong> libération adaptée au traitement d’ostéomyélites chroniques.<br />

Des étu<strong>de</strong>s toxicologiques <strong>de</strong> cet implant s’avèrent nécessaires avant leur éventuelle<br />

utilisation pour <strong>de</strong>s essais d’étu<strong>de</strong>s cliniques.<br />

82


CHAPITRE III: CONTROLE MICROBIOLOGIQUE DES MATIERES PREMIERES<br />

ET DU PRODUIT FINI


INTRODUCTION<br />

Chapitre III<br />

Les préparations pharmaceutiques à usage parentéral doivent être stériles et<br />

apyrogènes (World health Organization, 2006). Les implants <strong>de</strong>stinés à être placés au niveau<br />

du site infectieux <strong>de</strong> l’os doivent donc être soumis à <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> stérilité et d’apyrogénicité.<br />

Les matières premières utilisées pour la fabrication <strong>de</strong>s implants sont aussi soumises au<br />

contrôle microbiologique; ceci est d’autant indispensable que le produit final n’est pas<br />

stérilisable, ni par filtration, ni par la chaleur humi<strong>de</strong>. Les métho<strong>de</strong>s classiques d’essais <strong>de</strong><br />

stérilité et d’apyrogénicité ne sont pas applicables aux implants mis au point. En effet,<br />

l’implant fabriqué contient un antibiotique (la gentamicine) et se prend en masse au contact<br />

<strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s aqueux. L’application <strong>de</strong> la technique d’ensemencement direct n’est pas<br />

envisageable du fait <strong>de</strong> la difficulté d’avoir un inhibiteur spécifique <strong>de</strong> la gentamicine.<br />

L’application <strong>de</strong> la technique classique <strong>de</strong> filtration sur membrane se bute, elle, à<br />

l’impossibilité <strong>de</strong> diluer l’antibiotique après filtration. Et pour cause, la membrane, imprégnée<br />

<strong>de</strong> la solution <strong>de</strong> l’implant se colmate au contact du diluant aqueux du fait <strong>de</strong> la réaction<br />

implant- liqui<strong>de</strong> aqueux. Une alternative à la technique classique <strong>de</strong> filtration sur membrane a<br />

donc été développée.<br />

I. MATÉRIEL ET MÉTHODES<br />

I.1. Essai <strong>de</strong> stérilité<br />

Pour les différents essais <strong>de</strong> stérilité, nous avons d'abord procédé au choix et à la<br />

validation <strong>de</strong>s milieux à utiliser. Les essais ont été réalisés en utilisant la technique <strong>de</strong><br />

filtration sur membrane (World health Organization, 2006) légèrement modifiée. Les<br />

manipulations ont eu lieu sous une hotte à flux laminaire dont l’efficacité a été vérifiée. Les<br />

essais <strong>de</strong> stérilité ont été effectués sur les matières premières utilisées pour la fabrication <strong>de</strong><br />

l’implant (l’eau désionisée, la monoléine, et le sulfate <strong>de</strong> gentamicine), sur le produit fini<br />

(l’implant) et sur les produits utilisés lors <strong>de</strong> la réalisation <strong>de</strong>s essais (myristate d’isopropyle,<br />

et eau peptonée additionnée <strong>de</strong> polysorbate 80 (Tween 80 ® ) à 1%).<br />

I.1.1. Choix <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> culture<br />

Pour garantir l’absence <strong>de</strong> microorganismes dans un échantillon, il faut en principe<br />

que les milieux <strong>de</strong> culture utilisés pour l’essai permettent la croissance <strong>de</strong> toutes les espèces<br />

84


Chapitre III<br />

microbiennes: bactéries aérobies, anaérobies, et aérobies/anaérobies facultatives,<br />

champignons. Pour ce faire, nous avons utilisé les milieux suivants:<br />

• Milieux liqui<strong>de</strong>s:<br />

- Bouillon au thioglycolate + résazurine (Laboratoire Biomerieux, France) pour la<br />

culture <strong>de</strong>s bactéries anaérobies et aérobies ;<br />

- Bouillon trypto-caséine soja ou TSB (Laboratoire Biomerieux, France) pour la<br />

culture <strong>de</strong>s bactéries aérobies, <strong>de</strong>s champignons et <strong>de</strong>s moisissures.<br />

• Milieux soli<strong>de</strong>s:<br />

- Gélose sabouraud-chloramphénicol (Laboratoire Biomerieux, France) pour la culture<br />

<strong>de</strong>s champignons et <strong>de</strong>s moisissures;<br />

- La gélose trypto-caséine soja ou TSA (Laboratoire Biomerieux, France) pour la<br />

culture <strong>de</strong>s bactéries aérobies.<br />

Tous ces milieux ont été préparés à partir <strong>de</strong> formulations déshydratées, et<br />

conditionnés dans <strong>de</strong>s flacons, puis stérilisés à l’autoclave. Ensuite, ils ont été coulés dans <strong>de</strong>s<br />

tubes inclinés ou dans <strong>de</strong>s boîtes <strong>de</strong> pétri en fonction <strong>de</strong>s besoins. Pour cette opération, nous<br />

avons travaillé sous une hotte à flux laminaire. Nous avons ensuite étudié les propriétés<br />

nutritives et la stérilité <strong>de</strong> ces milieux avant leur utilisation. Les propriétés nutritives <strong>de</strong>s<br />

milieux ont été vérifiées en utilisant un nombre limité <strong>de</strong> microorganismes considérés comme<br />

représentatifs <strong>de</strong>s principaux groupes recherchés.<br />

I.1.2. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s propriétés nutritives <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> culture<br />

- Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s propriétés nutritives <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> culture vis-à-vis <strong>de</strong>s bactéries:<br />

Nous avons ensemencé trois lots <strong>de</strong> quatre tubes du bouillon au thioglycolate avec<br />

respectivement 0,1 mL d’une suspension (environ 1000 microorganismes viables/mL) <strong>de</strong><br />

Staphylococcus aureus ATCC 6538P, <strong>de</strong> Bacillus subtilis ATCC 6633 et <strong>de</strong> Clostridium<br />

perfringens ATCC 13124, <strong>de</strong>ux lots <strong>de</strong> quatre tubes <strong>de</strong> gélose <strong>de</strong> trypto-caséine soja avec 0,1<br />

mL d’une suspension (environ 1000 microorganismes viables/mL) <strong>de</strong> Staphylococcus aureus<br />

ATCC 6538P et <strong>de</strong> Bacillus subtilis ATCC 6633 et un lot <strong>de</strong> quatre tubes du bouillon au<br />

trypto-caséine soja avec 0,1 mL d'une suspension (environ 1000 microorganismes<br />

viables/mL) <strong>de</strong> Staphylococcus aureus ATCC 6538P. Les milieux <strong>de</strong> culture ainsi ensemencés<br />

ont été incubés à 35 °C pendant trois jours.<br />

- Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s propriétés nutritives <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> culture vis-à-vis <strong>de</strong>s champignons et<br />

<strong>de</strong>s moisissures :<br />

85


Chapitre III<br />

Pour ce test, nous avons ensemencé quatre tubes du bouillon au trypto-caséine soja et<br />

quatre tubes <strong>de</strong> la gélose sabouraud-chloramphénicol avec 0,1 mL d’une suspension (environ<br />

1000 microorganismes viables/mL) <strong>de</strong> Candida albicans ATCC 10231. Les milieux ont été<br />

ensuite incubés à 25 °C pendant cinq jours. Les milieux <strong>de</strong> culture sont utilisables lorsqu’ils<br />

permettent une croissance clairement visible <strong>de</strong>s microorganismes inoculés.<br />

Pour tous les essais, nous avons effectué <strong>de</strong>s témoins négatifs en ensemençant à<br />

chaque fois, un lot <strong>de</strong> quatre tubes pour chacun <strong>de</strong>s milieux utilisés, 0,1 mL d'eau distillée<br />

stérile puis incubé à 25 °C ou 35 °C pendant le délai d'incubation pour l'essai.<br />

I.1.3. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la stérilité <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> culture<br />

Pour ce test, quatre tubes du bouillon au thioglycolate, quatre tubes du bouillon au<br />

trypto-caséine soja et quatre tubes <strong>de</strong> la gélose trypto-caséine soja ont été incubés à 35 °C<br />

pendant 14 jours.<br />

Quatre tubes du bouillon au trypto-caséine soja et quatre tubes <strong>de</strong> la gélose sabouraud-<br />

chloramphénicol ont été incubés à 25 °C pendant 14 jours. Pour être utilisable, aucun <strong>de</strong> ces<br />

milieux ne doit présenter un développement microbien.<br />

I.1.4. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fertilité <strong>de</strong>s milieux en présence <strong>de</strong>s échantillons à tester<br />

Cette étu<strong>de</strong> a eu pour but <strong>de</strong> vérifier que les échantillons soumis aux essais <strong>de</strong> stérilité<br />

ou que les conditions <strong>de</strong>s essais n’empêchent pas une croissance <strong>de</strong> germes. Une inhibition<br />

microbienne lors <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> stérilité conduirait à <strong>de</strong>s résultats faussement négatifs en cas <strong>de</strong><br />

contamination.<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fertilité <strong>de</strong>s milieux en présence d’implant ou <strong>de</strong> monoléine a été réalisée<br />

comme suit: nous avons fondu à 40°C au bain-marie un échantillon <strong>de</strong> 100 mg d’implant ou<br />

<strong>de</strong> monoléine. Cet échantillon fondu a été ensuite dissous dans 9,9 g <strong>de</strong> myristate<br />

d'isopropyle. La solution ainsi obtenue a été filtrée sous vi<strong>de</strong> sur membrane filtrante en nitrate<br />

<strong>de</strong> cellulose dont le diamètre <strong>de</strong>s pores est <strong>de</strong> 0,45 µm. Ensuite, nous avons rincé à trois<br />

reprises la membrane <strong>de</strong> filtration. Un rinçage a consisté à filtrer 100 mL d'une solution stérile<br />

d'eau peptonée additionnée <strong>de</strong> polysorbate 80 à 1% et d’inoculum <strong>de</strong> 100 microorganismes<br />

viables par type. Les microorganismes utilisés ont été: Staphylococcus aureus, Bacillus<br />

subtilis, Clostridium perfringens et Candida albicans.<br />

Pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fertilité <strong>de</strong>s milieux lors <strong>de</strong> l’essai <strong>de</strong> stérilité du sulfate <strong>de</strong><br />

gentamicine, nous avons dissous 1 g <strong>de</strong> ce produit dans 50 mL d’eau stérile. La solution ainsi<br />

obtenue a été filtrée sous vi<strong>de</strong> sur membrane filtrante en nitrate <strong>de</strong> cellulose dont le diamètre<br />

86


Chapitre III<br />

<strong>de</strong>s pores est <strong>de</strong> 0,45 µm. Ensuite, nous avons rincé à trois reprises la membrane <strong>de</strong> filtration<br />

comme précé<strong>de</strong>mment.<br />

L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fertilité <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> culture en présence d’eau utilisée pour la<br />

production <strong>de</strong> l'implant a été réalisée suivant le protocole précé<strong>de</strong>nt; mais en utilisant un<br />

échantillon <strong>de</strong> 10 mL d’eau désionisée millipore.<br />

Après rinçage, chaque membrane a été découpée en quatre parties égales qui ont été<br />

respectivement placés dans les milieux <strong>de</strong> culture suivants:<br />

subtilis;<br />

- gélose trypto-caséine soja pour l’isolement <strong>de</strong> Staphylococcus aureus et Bacilus<br />

- bouillon au thioglycolate + résazurine pour l’isolement <strong>de</strong> Clostridium perfringens;<br />

- bouillon trypto-caséine soja pour l’isolement <strong>de</strong> Candida albicans et <strong>de</strong><br />

Staphylococcus aureus;<br />

- gélose Sabouraud-chloramphénicol pour l’isolement <strong>de</strong> Candida albicans.<br />

Parallèlement à ces tests, nous avons effectué un test <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong>s germes sans<br />

l'échantillon testé.<br />

L’incubation a été faite à 35 °C pendant trois jours pour Bacillus subtilis, Staphylococcus<br />

aureus et Clostridium perfringens et à 25°C pendant cinq jours pour Candida albicans.<br />

Si au cours <strong>de</strong> l’incubation, la croissance microbienne est semblable en présence et en<br />

l’absence <strong>de</strong> l'échantillon testé, ce <strong>de</strong>rnier n’a pas d’activité antimicrobienne dans les<br />

conditions <strong>de</strong> l’essai; et l’essai <strong>de</strong> stérilité peut donc s’effectuer sans aucune modification.<br />

Si les milieux <strong>de</strong> culture contenant l'échantillon présentent une croissance plus faible,<br />

retardée ou totalement inhibée par rapport aux milieux ne le contenant pas, l'échantillon a une<br />

activité antimicrobienne dans les conditions <strong>de</strong> l’essai. Dans ce cas, cette activité doit être<br />

éliminée avant l’essai.<br />

I.1.5. Essais <strong>de</strong> stérilité du myristate d'isopropyle et <strong>de</strong> l'eau peptonée<br />

additionnée <strong>de</strong> polysorbate 80 (Tween 80 ® ) à 1%<br />

Ces contrôles ont eu pour but <strong>de</strong> vérifier la stérilité <strong>de</strong>s différents produits à utiliser<br />

dans l’essai <strong>de</strong> stérilité <strong>de</strong>s échantillons. Pour ce faire, chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux produits a été filtré<br />

sous vi<strong>de</strong> sur membrane filtrante en nitrate <strong>de</strong> cellulose dont le diamètre <strong>de</strong>s pores est <strong>de</strong> 0,45<br />

µm. Celle-ci a ensuite été découpée en quatre. Les fragments <strong>de</strong> membrane ainsi obtenus ont<br />

été placés dans les milieux <strong>de</strong> culture suivants : bouillon trypto-caséine soja, gélose trypto-<br />

caséine soja, bouillon au thioglycolate, et gélose sabouraud-chloramphénicol. L'incubation a<br />

été faite à 37 °C pendant 14 jours pour le bouillon au thioglycolate, le bouillon trypto-caséine<br />

87


Chapitre III<br />

soja, la gélose trypto-caséine soja, et à 25°C pendant 14 jours pour le trypto-caséine soja et le<br />

sabouraud-chloramphénicol.<br />

Aucun développement microbien ne doit être observé si le produit est stérile.<br />

I.1.6. Essai <strong>de</strong> stérilité <strong>de</strong> l’eau utilisée pour la préparation <strong>de</strong> l’implant<br />

Pour cet essai, nous avons prélevé 10 mL d’eau <strong>de</strong> production que nous avons filtrée<br />

sur membrane filtrante en nitrate <strong>de</strong> cellulose dont le diamètre <strong>de</strong>s pores est <strong>de</strong> 0,45 µm. Nous<br />

avons ensuite rincé chaque membrane à trois reprises avec <strong>de</strong> l’eau peptonée stérile. Le<br />

rinçage a consisté à filtrer à chaque fois 100 mL d’une solution stérile d’eau peptonée. Pour<br />

l’ensemencement, la membrane <strong>de</strong> filtration a été découpée aseptiquement en quatre parties<br />

égales. Le quart <strong>de</strong> chaque membrane a été placé dans les milieux <strong>de</strong> culture suivants : gélose<br />

trypto-caséine soja (TSA), bouillon trypto-caséine soja (TSB), bouillon au thioglycolate et<br />

gélose sabouraud-chloramphénicol.<br />

I.1.7. Essai <strong>de</strong> stérilité <strong>de</strong> la monoléine<br />

La monoléine utilisée dans la fabrication <strong>de</strong> l'implant a été d'abord solubilisée dans <strong>de</strong><br />

l'éthanol dénaturé puis stérilisée par filtration à travers un filtre <strong>de</strong> porosité égale à 0,2 µm <strong>de</strong><br />

diamètre.<br />

Ainsi, nous avons prélevé 1 g <strong>de</strong> monoléine, qui a été fondu à 40 °C au bain-marie,<br />

puis dissous dans 50 mL <strong>de</strong> myristate d’isopropyle et filtré à travers une membrane en nitrate<br />

<strong>de</strong> cellulose <strong>de</strong> porosité 0,2 µm (<strong>de</strong> diamètre). Le filtrat ainsi obtenu a été encore filtré sous<br />

vi<strong>de</strong> sur une membrane en nitrate <strong>de</strong> cellulose. Ensuite, nous avons rincé à trois reprises la<br />

membrane <strong>de</strong> filtration, en filtrant à chaque fois 100 mL d’une solution stérile d’eau peptonée<br />

additionnée <strong>de</strong> 1% <strong>de</strong> polysorbate 80. La membrane <strong>de</strong> filtration a été ensuite découpée<br />

aseptiquement en quatre parties égales et le quart <strong>de</strong> chaque membrane a été placé dans les<br />

milieux <strong>de</strong> culture suivants : TSA, TSB, bouillon au thioglycolate et sabouraud-<br />

chloramphénicol.<br />

I.1.8. Essai <strong>de</strong> stérilité du sulfate <strong>de</strong> gentamicine<br />

Nous avons utilisé 1 g <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> gentamicine. Ce <strong>de</strong>rnier a été dissous dans 50 mL<br />

d’eau peptonée. Nous avons agité le mélange pendant 5 minutes avant <strong>de</strong> le stériliser par<br />

filtration à travers le filtre <strong>de</strong> porosité égale à 0,2 µm. Le filtrat a été soumis à l'essai <strong>de</strong><br />

stérilité par filtration sur une membrane en nitrate <strong>de</strong> cellulose <strong>de</strong> 0,45 µm <strong>de</strong> porosité. Nous<br />

avons rincé à trois reprises la membrane <strong>de</strong> filtration, en filtrant à chaque fois 100 mL d’une<br />

88


Chapitre III<br />

solution stérile d’eau peptonée. La membrane <strong>de</strong> filtration a été ensuite découpée<br />

aseptiquement en quatre parties. Le quart <strong>de</strong> chaque membrane a été placé dans les milieux <strong>de</strong><br />

culture suivants : TSA, TSB, bouillon au thioglycolate et sabouraud-chloramphénicol.<br />

I.1.9. Essai <strong>de</strong> stérilité <strong>de</strong> l’implant<br />

Chaque lot <strong>de</strong> production compte dix flacons <strong>de</strong> 55 g d’implant. Un flacon a été<br />

prélevé par lot et soumis à l’essai. Dans ce flacon trois prélèvements <strong>de</strong> 100 mg ont été<br />

effectués. Chaque prélèvement a d'abord été fondu à 40°C au bain-marie puis dissous dans 9,9<br />

g <strong>de</strong> myristate d’isopropyle. La solution ainsi obtenue a été filtrée sous vi<strong>de</strong> sur une<br />

membrane en nitrate <strong>de</strong> cellulose <strong>de</strong> 0,45 µm <strong>de</strong> porosité. Ensuite, nous avons rincé à trois<br />

reprises, la membrane <strong>de</strong> filtration. Le rinçage a consisté à filtrer à chaque fois 100 mL d'une<br />

solution stérile d'eau peptonée additionnée <strong>de</strong> 1% <strong>de</strong> polysorbate 80. Pour l'ensemencement,<br />

la membrane <strong>de</strong> filtration a été découpée aseptiquement en quatre parties égales. Le quart <strong>de</strong><br />

chaque membrane a été placé dans les milieux <strong>de</strong> culture suivants : TSA, TSB, bouillon au<br />

thioglycolate, et sabouraud-chloramphénicol.<br />

Pour tous les essais <strong>de</strong> stérilité, Le TSA, le TSB et le bouillon au thioglycolate ont été<br />

incubés à 35 °C pendant 14 jours. Le sabouraud-chloramphénicol et le TSB ont été incubés à<br />

25°C pendant la même durée. Les milieux <strong>de</strong> culture ont été ensuite examinés au quotidien<br />

pendant les 14 jours afin <strong>de</strong> déceler les signes macroscopiques d’une prolifération<br />

microbienne. S'il n'y a aucune prolifération, l’échantillon satisfait à l'essai <strong>de</strong> stérilité. En cas<br />

<strong>de</strong> prolifération microbienne, <strong>de</strong>s répétitions <strong>de</strong> l'essai sont nécessaires pour écarter ou<br />

confirmer l'hypothèse d'une contamination intrinsèque:<br />

- Première répétition <strong>de</strong> l'essai :<br />

Le nombre d'échantillons et les quantités à examiner sont les même que ceux indiqués<br />

pour le premier essai. Si aucune manifestation <strong>de</strong> prolifération ne peut être décelée,<br />

l’échantillon satisfait à l'essai <strong>de</strong> stérilité. Si la prolifération microbienne est constatée dans un<br />

<strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> culture <strong>de</strong> la première répétition <strong>de</strong> l'essai, i<strong>de</strong>ntifier le ou les contaminants et<br />

comparer les avec ceux du premier essai. Si les contaminants sont i<strong>de</strong>ntiques, l’échantillon est<br />

non stérile. Si les contaminants sont différents, une secon<strong>de</strong> répétition <strong>de</strong> l'essai est effectuée.<br />

- Deuxième répétition <strong>de</strong> l'essai :<br />

Un nombre d'échantillons double <strong>de</strong> celui qui a été utilisé pour le premier essai <strong>de</strong><br />

stérilité est prélevé. La quantité à prélever pour chaque unité étant la même que celle indiquée<br />

pour le premier essai. Si aucune manifestation <strong>de</strong> prolifération microbienne n'est décelée, le<br />

89


Chapitre III<br />

gel (implant) satisfait à l'essai. Si une croissance est décelée dans la secon<strong>de</strong> répétition <strong>de</strong><br />

l'essai, l’échantillon ne satisfait pas aux exigences <strong>de</strong> l'essai <strong>de</strong> stérilité.<br />

I.2. Recherche et dosage <strong>de</strong>s endotoxines bactériennes in vitro<br />

Le Test LAL (Lysat d’amoebocyte <strong>de</strong> Limule), plus précisément la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

gélification (décrite par la Pharmacopée Européenne, 5 ème édition) a été utilisée pour la<br />

recherche et le dosage <strong>de</strong>s endotoxines bactériennes dans les implants. A cet effet, le matériel<br />

et réactifs suivants ont été utilisés: un bloc chauffant capable <strong>de</strong> maintenir une température <strong>de</strong><br />

37±1 °C, <strong>de</strong>s portoirs, <strong>de</strong>s pipettes stériles et apyrogènes, <strong>de</strong>s tubes à essai apyrogènes, un<br />

réactif LAL (0,015 EU/mL), un standard d’endotoxines (flacon <strong>de</strong> 100 EU), <strong>de</strong> l’eau LAL, et<br />

du myristate d’isopropyle, <strong>de</strong>s solutions apyrogènes d’hydroxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> sodium (0,1 N) et<br />

d’aci<strong>de</strong> chlorhydrique (0,1 N), et l’implant 2. Les étapes suivantes ont été suivies pour la<br />

réalisation du test LAL.<br />

I.2.1. Vérification <strong>de</strong> la sensibilité déclarée du lysat<br />

Les différents réactifs ont été répartis dans les tubes à essai contenant 0,1 mL <strong>de</strong><br />

réactif LAL (Tableau XVI).<br />

Tableau XVI: Composition <strong>de</strong>s tubes pour la vérification <strong>de</strong> la sensibilité du lysat<br />

0,1 mL <strong>de</strong> solution d’endotoxines <strong>de</strong><br />

concentration<br />

0,1 mL du réactif LAL<br />

2 λ (= 0,030 EU/mL) λ (= 0,015 EU/mL)<br />

λ (= 0,015 EU/mL) λ (= 0,015 EU/mL)<br />

½ λ (= 0,0075 EU/mL) λ (= 0,015 EU/mL)<br />

¼ λ (= 0,0037 EU/mL) λ (= 0,015 EU/mL)<br />

0 λ (= Eau LAL) λ (= 0,015 EU/mL)<br />

Pour chaque mélange, l’essai a été réalisé dans 4 tubes différents.<br />

Les tubes <strong>de</strong> réaction ont été délicatement homogénéisés puis placés dans un<br />

incubateur à 37±1 °C pendant 60 minutes. L'incubateur a été déposé sur une surface plane, à<br />

90


Chapitre III<br />

l'abri <strong>de</strong> toute vibration. Si un gel s’est formé et reste intact au fond du tube après<br />

renversement à 180 °, le test est positif.<br />

La concentration extrême <strong>de</strong> chaque série <strong>de</strong> 4 donnant un résultat positif est convertie<br />

en logarithme. L'antilogarithme <strong>de</strong> la moyenne <strong>de</strong>s valeurs logarithmiques constitue la<br />

sensibilité du lysat. La sensibilité déclarée du lysat est confirmée si la sensibilité calculée est<br />

située entre 0.5 λ et 2 λ.<br />

I.2.2. Détermination <strong>de</strong> la Concentration Limite en Endotoxines<br />

bactériennes (CLE) <strong>de</strong> l'implant, et <strong>de</strong> la Dilution Maximale<br />

Significative (DMS)<br />

La concentration limite en endotoxines (CLE) est donnée par la relation :<br />

CLE = K x C / M<br />

K: Dose seuil d’endotoxines ayant un effet pyrogène, par kilogramme <strong>de</strong> masse<br />

corporelle et par heure. La valeur <strong>de</strong> K la plus exigeante est celle réservée aux produits<br />

administrés par voie intrarachidienne (K= 0,2 EU/ kg/h) selon les normes <strong>de</strong> la Pharmacopée<br />

européenne (2005). Nous avons opté <strong>de</strong> prendre cette valeur pour calculer la CLE <strong>de</strong> l’implant<br />

en développement.<br />

M : Dose maximale recommandée pour le produit, par kilogramme <strong>de</strong> masse<br />

corporelle et par heure. La dose maximale d’implant prévue pour l’adulte est <strong>de</strong> 120 g. Nous<br />

avons considéré 70 kg comme le poids <strong>de</strong> l'adulte et 24 h comme délai <strong>de</strong> libération <strong>de</strong><br />

l'ensemble <strong>de</strong>s endotoxines contenues dans la dose maximale.<br />

C : Concentration du produit dans la solution à examiner. Nous avons dissous 100 mg<br />

d’implant dans 6 mL <strong>de</strong> myristate d’isopropyle. L'extraction d’éventuelles endotoxines à<br />

partir <strong>de</strong> cette solution a été faite avec 5 mL d'eau LAL; C = 100 mg/5 mL, soit 20 mg/mL.<br />

La dilution maximale significative a été calculée selon la relation : DMS = CLE / λ<br />

λ = sensibilité du réactif LAL.<br />

I.2.3. Extraction, recherche et dosage in vitro à proprement dits <strong>de</strong>s<br />

endotoxines bactériennes dans les implants<br />

Afin d’extraire d’éventuelles endotoxines dans les implants, 100 mg d'implant ont été<br />

introduits dans un tube, puis fondus à 40 °C au bain-marie. 6 mL <strong>de</strong> myristate d’isopropyle y<br />

ont été ajoutés. Après avoir agité énergiquement pour solubiliser l'implant, 5 mL d’eau LAL<br />

ont été ajoutés au mélange. Ce mélange a été aussi agité au vortex pendant 10 minutes et<br />

91


Chapitre III<br />

laisser au repos pendant 20 minutes. La phase lipophile (le surnageant) a été ensuite éliminée,<br />

et la phase aqueuse a servi <strong>de</strong> solution pour le test LAL.<br />

En vue <strong>de</strong> vérifier d’éventuelle interférence <strong>de</strong> l’implant sur le test LAL, la sensibilité<br />

du lysat a été aussi calculée à partir d’implants auxquels <strong>de</strong>s quantités déterminées<br />

d’endotoxines ont été ajoutées. Ce sont les extraits issus <strong>de</strong> ces implants "contaminés" qui ont<br />

été utilisés pour vérifier l’absence d’interférence. Il n’y a pas d’interférence si la sensibilité du<br />

lysat en présence <strong>de</strong> l’extrait est comprise entre 0,5 λ et 2 λ.<br />

Comme témoin négatif, <strong>de</strong> l’eau LAL a été utilisée comme solution pour le test LAL.<br />

Pour la mise en œuvre du test, 0,1 mL <strong>de</strong> la solution à examiner a été délicatement<br />

mélangé à 0,1 mL du réactif LAL dans quatre tubes à essai apyrogènes. Ces tubes ont été<br />

ensuite placés dans un incubateur à 37±1 °C pendant 60 minutes. Le test est positif si un gel<br />

s’est formé et reste intact au fond du tube après renversement à 180 °.<br />

RÉSULTATS ET DISCUSSIONS<br />

I.3. Essais <strong>de</strong> stérilité<br />

I.3.1. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fertilité et <strong>de</strong> la stérilité <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> culture<br />

Tous les milieux <strong>de</strong> culture (gélose <strong>de</strong> trypto-caséine soja, bouillon <strong>de</strong> trypto-caséine<br />

soja, bouillon au thioglycolate, gélose sabouraud-chloramphénicol) ont permis le<br />

développement <strong>de</strong>s germes qui y ont été inoculés (Staphylococcus aureus, Bacillus subtilis,<br />

Clostridium perfringens, Candida albicans).<br />

Au bout <strong>de</strong>s quatorze jours d’observations quotidiennes, les milieux <strong>de</strong> culture non<br />

ensemencés n’ont révélé aucun signe <strong>de</strong> développement microbien.<br />

Les milieux <strong>de</strong> culture utilisés ont été donc stériles et propices au développement<br />

d’éventuels contaminants (bactéries anaérobies, aérobies, champignons et moisissures) <strong>de</strong>s<br />

échantillons testés.<br />

I.3.2. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fertilité <strong>de</strong>s milieux en présence <strong>de</strong>s échantillons à tester<br />

Les essais <strong>de</strong> fertilité <strong>de</strong>s milieux <strong>de</strong> culture en absence d’échantillon et en présence<br />

d’échantillon contaminé ont donné <strong>de</strong>s résultats similaires. En effet, aucune différence n'a pu<br />

être décelée visuellement entre le développement microbien en présence d’échantillon<br />

contaminé et le développement microbien en absence <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier. Les essais <strong>de</strong> stérilité <strong>de</strong>s<br />

92


Chapitre III<br />

échantillons ont donc pu se faire sans modification puisque ces <strong>de</strong>rniers n’inhibent pas la<br />

croissance microbienne dans les conditions <strong>de</strong> l'essai.<br />

Cette série <strong>de</strong> tests vali<strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> d’essai <strong>de</strong> stérilité que nous avons utilisée. Cette<br />

métho<strong>de</strong> permet <strong>de</strong> réaliser un essai <strong>de</strong> stérilité d’un produit renfermant un antibiotique sans<br />

avoir recours à un inhibiteur d’antibiotique; qui, d’ailleurs n’existe pas toujours pour tous les<br />

antibiotiques.<br />

L’addition du polysorbate 80 à l’eau peptonée (utilisée comme solution <strong>de</strong> rinçage<br />

pour éliminer l’antibiotique) lors <strong>de</strong> l’essai <strong>de</strong> stérilité <strong>de</strong> l’implant ou <strong>de</strong> la monoléine a été<br />

nécessaire pour la raison suivante: l’eau peptonée seule provoque un colmatage <strong>de</strong>s<br />

membranes <strong>de</strong> filtration par réaction <strong>de</strong> l’implant ou <strong>de</strong> la monoléine résiduelle avec l’eau<br />

peptonée. L’addition d’un tensio-actif (le polysorbate 80) à l’eau peptonée a permis d’éviter le<br />

colmatage. Cette addition n’a pas entamé la validité <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> d’essai <strong>de</strong> stérilité utilisée.<br />

I.3.3. Essais <strong>de</strong> stérilité du myristate d'isopropyle et <strong>de</strong> l'eau peptonée<br />

additionnée <strong>de</strong> polysorbate 80 (Tween 80 ® ) à 1%<br />

Aucun développement microbien n’a été constaté sur les milieux <strong>de</strong> culture<br />

ensemencés par les membranes ayant filtré le myristate d’isopropyle ou l’eau peptonée<br />

additionnée <strong>de</strong> polysorbate 80. Ces produits ont été donc stériles et peuvent être utilisés lors<br />

<strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> stérilité.<br />

I.3.4. Essais <strong>de</strong> stérilité <strong>de</strong>s matières premières<br />

Au bout <strong>de</strong>s 14 jours d’incubation, aucun signe <strong>de</strong> développement microbien n’a été<br />

observé sur les milieux <strong>de</strong> culture ensemencés par les membranes filtrantes utilisées pour<br />

l’essai <strong>de</strong> stérilité <strong>de</strong>s matières premières. Elles ont été donc stériles et ne se sont pas<br />

susceptibles <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s endotoxines bactériennes; lesquelles peuvent créer <strong>de</strong>s<br />

dommages à l’organisme lorsqu’elles se trouvent en gran<strong>de</strong> quantité dans le produit final<br />

(World health Organization, 2006).<br />

I.3.5. Essai <strong>de</strong> stérilité <strong>de</strong> l’implant<br />

Les milieux <strong>de</strong> culture ensemencés par les membranes filtrantes utilisées pour l’essai<br />

<strong>de</strong> stérilité <strong>de</strong> l’implant n’ont pas présenté <strong>de</strong> signe <strong>de</strong> développement microbien. Ces<br />

résultats ont été vérifiés pour tous les lots d’implant fabriqués L’implant a été donc exempt<br />

<strong>de</strong> tout microorganisme vivant. Cette stérilité se justifie par le fait que les matières premières<br />

93


Chapitre III<br />

ont été stériles et la fabrication <strong>de</strong> l’implant s’est faite en atmosphère stérile, avec du matériel<br />

stérilisé.<br />

I.4. Recherche et dosage <strong>de</strong>s endotoxines bactériennes in vitro<br />

I.4.1. Vérification <strong>de</strong> la sensibilité déclarée du lysat<br />

Tableau XVII: Résultats du test <strong>de</strong> vérification <strong>de</strong> la sensibilité déclarée du lysat<br />

Solutions d’endotoxines<br />

Numéro d’essai<br />

1 2 3 4<br />

2 λ (= 0,030 EU/mL) + + + +<br />

λ (= 0,015 EU/mL) + + + +<br />

½ λ (= 0,0075 EU/mL) - - + -<br />

¼ λ (= 0,0037 EU/mL) - - - -<br />

0 λ (= Eau LAL) - - - -<br />

+ : réaction positive (gélification)<br />

- : réaction négative (absence <strong>de</strong> gélification)<br />

La sensibilité du lysat (λ )= antilog [(3ln 0.015 + ln 0.0075) / 4] = 0,0126 EU/mL.<br />

I.4.2. Détermination <strong>de</strong> la Concentration Limite en Endotoxines<br />

bactériennes (CLE) <strong>de</strong> l'implant, et <strong>de</strong> la Dilution Maximale<br />

Significative (DMS)<br />

Dose maximale recommandée pour le produit, par kilogramme <strong>de</strong> masse corporelle et<br />

par heure (M) = (120 g/70 kg)/24 h<br />

M = 71,43 mg/kg/h<br />

La concentration limite en endotoxines (CLE) = est donnée par la relation :<br />

CLE = K x C / M<br />

= (0,2 EU/ kg/h x 20 mg / mL)/ 71,43 mg/kg/h<br />

= 0,056 EU/mL soit (0,056 EU/mL x 5 mL) /100 mg<br />

= 0,0028 EU/mg<br />

La dilution maximale significative (DMS) = CLE / λ<br />

= (0,056 EU/mL)/ (0,015 EU/mL)<br />

DMS = 3,73<br />

94


Chapitre III<br />

I.4.3. Recherche et dosage in vitro à proprement dits <strong>de</strong>s endotoxines<br />

bactériennes dans les implants<br />

Tableau XVIII: Résultats <strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong> dosage <strong>de</strong>s endotoxines dans les implants<br />

solutions<br />

Numéro d’essai<br />

1 2 3 4<br />

A - - - -<br />

B1 (0,030 EU / mL) + + + +<br />

B2 (0,015 EU/ mL) + + + +<br />

B3 (0,0075 EU / mL) - - - -<br />

B4 (0,0037 EU/ mL) - - - -<br />

C - - - -<br />

A: Solution d’implant à tester<br />

B: Solutions extraites d’implant mis en contact avec <strong>de</strong>s endotoxines<br />

C: Eau LAL<br />

+: réaction positive (gélification)<br />

-: réaction négative (absence <strong>de</strong> gélification stable)<br />

La sensibilité du lysat en présence <strong>de</strong> la solution d’implant à examiner (λ) =<br />

antilog[(4ln0,015)/4] = 0,015 EU /mL<br />

La concentration en endotoxines <strong>de</strong> l’implant a été inférieure à la limite définie qui est <strong>de</strong><br />

0,056 EU/mL soit 0,0028 EU/mg.<br />

L'essai <strong>de</strong> la confirmation <strong>de</strong> la sensibilité déclarée du lysat a donné une sensibilité <strong>de</strong><br />

0,0126 UI / mL (Tableau XVII). Ce résultat confirme la sensibilité déclarée du lysat selon la<br />

Pharmacopée européenne, puisqu'elle est bien comprise entre 0,5 λ (0,0075 UI / mL) et 2 λ<br />

(0,030 UI / mL); mieux, elle est très proche <strong>de</strong> λ (0,015 UI / mL). Ce résultat nous autorise à<br />

effectuer nos essais avec ce réactif.<br />

L’extrait <strong>de</strong> l’implant peut être dilué à la DMS (1/3) avant <strong>de</strong> le faire réagir avec le<br />

réactif LAL. Seule une réaction positive obtenue par réaction <strong>de</strong> l’extrait <strong>de</strong> l’implant dilué<br />

au 1/3 avec le réactif LAL permettra <strong>de</strong> conclure que l’implant est «apyrogène».<br />

L’implant a eu une concentration en endotoxines largement inférieure à la<br />

concentration limite. Elle a été au moins inférieure au 1/3 <strong>de</strong> cette concentration limite soit<br />

0,0009 EU/mg. Les résultats <strong>de</strong> la recherche <strong>de</strong>s facteurs d'interférences dans l'extrait <strong>de</strong> ce<br />

produit ainsi que ceux <strong>de</strong>s témoins négatifs et <strong>de</strong> la sensibilité déclarée du lysat vali<strong>de</strong>nt le<br />

résultat <strong>de</strong> l'essai et la métho<strong>de</strong> d’extraction <strong>de</strong>s endotoxines à partir <strong>de</strong> l’implant (Tableau<br />

95


Chapitre III<br />

XVIII). La DMS du produit étant <strong>de</strong> 3, la dose maximale définie pour être administrée (120g)<br />

peut être multipliée par 3, sans risque <strong>de</strong> survenue d'un effet pyrogène. L’implant fabriqué<br />

peut donc être utilisé par voie parentérale dans le traitement <strong>de</strong> l'ostéomyélite chronique sans<br />

risque <strong>de</strong> survenue d'un effet pyrogène.<br />

L’absence ou la très faible concentration en endotoxines <strong>de</strong> l’implant pourrait<br />

s’expliquer par l’absence <strong>de</strong> germes au niveau <strong>de</strong> l’implant ou <strong>de</strong> ses matières premières (déjà<br />

démontrée lors <strong>de</strong> nos étu<strong>de</strong>s antérieures). Cette absence élimine toute source <strong>de</strong> production<br />

d’endotoxines bactériennes.<br />

CONCLUSION<br />

Une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> filtration sur membrane pour le contrôle microbiologique d’un<br />

implant majoritairement composé <strong>de</strong> monoléine a été mise au point et validée. Cette métho<strong>de</strong><br />

pourrait s’appliquer au contrôle microbiologique d’autres préparations pharmaceutiques<br />

renfermant <strong>de</strong> la monoléine, lipi<strong>de</strong> polaire, gonflant en présence d’eau. Les essais <strong>de</strong> stérilité<br />

et d’apyrogénicité réalisés sur l’implant et ses matières premières ont révélé qu’ils répon<strong>de</strong>nt<br />

tous aux exigences <strong>de</strong> qualité microbiologique.<br />

96


CHAPITRE IV : ETUDES TOXICOLOGIQUES IN VITRO


INTRODUCTION<br />

Chapitre IV<br />

L’emploi <strong>de</strong> substrats <strong>de</strong> quelque nature que ce soit, sous forme s’inserts (implants)<br />

pose la question essentielle <strong>de</strong> leur compatibilité avec les tissus <strong>de</strong> contact (Bury P et coll.,<br />

1985; Aiache JM et coll., 1995) dont le sang. Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cytotoxicité in vitro sont les<br />

premiers tests toxicologiques à réaliser quand on veut évaluer la biocompatibilité d’un<br />

implant ((Mallapragada SK et Narasimhan B, 1999). Des prérequis sur le potentiel<br />

génotoxique <strong>de</strong> l’implant sont aussi exigés avant d’envisager l’utilisation <strong>de</strong>s implants chez<br />

<strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s.<br />

Des tests d’hémolyse, <strong>de</strong> cytotoxicité, et <strong>de</strong> génotoxicité in vitro <strong>de</strong>s implants mis au<br />

point ont alors été réalisés à cet effet.<br />

I. MATÉRIEL ET MÉTHODES<br />

I.1. Test d’hémolyse in vitro<br />

Une solution <strong>de</strong> chlorure <strong>de</strong> sodium à 0,9% m/v (eau physiologique), <strong>de</strong> l’eau distillée,<br />

l’implant 2 (5% <strong>de</strong> gentamicine sulfate, 80% <strong>de</strong> monoléine, et 15% d’eau), <strong>de</strong>s tubes en verre<br />

<strong>de</strong> 5 mL contenant 0,5 mL <strong>de</strong> solution <strong>de</strong> citrate <strong>de</strong> sodium 0,129 M (Beliver Industrial<br />

Estate, Plymouth, UK), et un spectrophotomètre UV-Visible (S1000 SECONAM Esaco<br />

International, France) ont été utilisés. Le sang veineux (5 mL) a été obtenu chez 10<br />

volontaires sains d’hémoglobine AA, et chez 10 autres d’hémoglobine SS. 4,5 mL du sang<br />

prélevé a été immédiatement transvasé dans les tubes contenant le citrate <strong>de</strong> sodium.<br />

Le pouvoir hémolytique in vitro <strong>de</strong> l’implant (implant 2) a été testé selon la métho<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Roy Chowdhury SK et coll.(2004).<br />

Le sang citraté a été dilué au 1/10 ème dans <strong>de</strong> l’eau physiologique. A 0,2 mL du sang<br />

dilué, 10 mL d’eau distillée ont été ajoutés. Comme l’eau distillée est réputée comme solvant<br />

causant une lyse <strong>de</strong>s hématies, ce mélange a été considéré comme témoin positif <strong>de</strong><br />

l’hémolyse. Comme témoin négatif un mélange contenant 0,2 mL du sang dilué et 10 mL <strong>de</strong><br />

la solution <strong>de</strong> chlorure <strong>de</strong> sodium a été utilisé. Parallèlement, 200, 300, 400 et 500 mg<br />

d’implant ont été ajoutés à <strong>de</strong>s solutions contenant 0,2 mL <strong>de</strong> sang dilué et 10 mL d’eau<br />

physiologique.<br />

Tous les mélanges (Tableau XIX) ont été ensuite incubés au Bain-marie à 37 °C<br />

pendant 60 minutes. La <strong>de</strong>nsité optique (DO ou l’absorbance) <strong>de</strong>s solutions incubées a été<br />

98


Chapitre IV<br />

mesurée au spectrophotomètre à 545 nm. Le pouvoir hémolytique (%) <strong>de</strong> l’implant aux<br />

différentes doses a été déterminé selon l’équation suivante :<br />

Pouvoir hémolytique = (DO Test – DO Témoin négatif / DO Témoin positif - DO Témoin négatif) ×100<br />

Pour chaque échantillon <strong>de</strong> sang <strong>de</strong>s 20 sujets, l’expérience a été répétée trois fois.<br />

Tableau XIX : Composition <strong>de</strong>s tubes ayant servi au test d’hémolyse in vitro<br />

Témoin négatif Témoin positif Test<br />

Sang dilué au 1/10 ème + + +<br />

Eau physiologique + - +<br />

Eau distillée - + -<br />

Implant - - +<br />

(+) : Présence ; (-) : Absence<br />

I.2. Test <strong>de</strong> cytotoxicité in vitro<br />

La cytotoxicité a été évaluée par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> contact direct utilisant le test MTT. Le<br />

principe <strong>de</strong> ce test est basé sur la capacité <strong>de</strong>s enzymes déshydrogénases mitochondriales<br />

présentes dans les cellules vivantes à transformer le substrat MTT (3-(4,5-dimethylthiazol-2-<br />

yl)-2,5-diphenyl tetrazolium bromi<strong>de</strong>) en formazan. Des fibroblastes V79-4 d’hamster chinois<br />

(Cricetulus griseus) et <strong>de</strong>s macrophages P388D1 <strong>de</strong> souris (Mus musculus) provenant <strong>de</strong> la<br />

banque <strong>de</strong> cellules ATCC (American Type Culture Collection) ont utilisés pour réaliser le<br />

test.<br />

Le milieu Dulbecco’s Mod Eagle Medium additionné <strong>de</strong> serum fœtal <strong>de</strong> bovin, <strong>de</strong><br />

streptomycine, <strong>de</strong> pénicilline et <strong>de</strong> glutamine (GIBCO, in vitrogen Co, UK) a servi <strong>de</strong> milieu<br />

<strong>de</strong> culture <strong>de</strong>s fibroblastes; celui <strong>de</strong>s macrophages a été le milieu RPMI additionné <strong>de</strong><br />

pénicilline, <strong>de</strong> streptomycine et <strong>de</strong> glutamine, <strong>de</strong> tampon Hepes et <strong>de</strong> sérum fœtal <strong>de</strong> bovin<br />

(GIBCO, in vitrogen Co, UK).<br />

Les cellules, introduites dans <strong>de</strong>s flacons <strong>de</strong> culture <strong>de</strong> 50 mL, ont été incubées à 37 °C<br />

dans une atmosphère humi<strong>de</strong> à 5% <strong>de</strong> gaz carbonique. Afin <strong>de</strong> récupérer le culot cellulaire<br />

tapissé au fond <strong>de</strong>s flacons <strong>de</strong> culture, le milieu <strong>de</strong> culture a été délicatement éliminé dans un<br />

premier temps. Ensuite, environ 1 mL <strong>de</strong> solution <strong>de</strong> Trypsine-EDTA (trypsine 0,05 M,<br />

EDTA 0,02 M dans une solution saline <strong>de</strong> tampon phosphate, pH 7,4) a été introduit dans le<br />

flacon pour détacher les cellules du fond (<strong>de</strong>s flacons). Enfin, 5 mL <strong>de</strong> milieu <strong>de</strong> culture ont<br />

été introduits dans le flacon et une numération <strong>de</strong>s cellules vivantes était faite au microscope<br />

optique; ceci après coloration <strong>de</strong> l’échantillon prélevé au bleu trypan. La suspension cellulaire<br />

a été convenablement diluée à 125000 cellules/mL.<br />

99


Chapitre IV<br />

Cette suspension cellulaire (200 µL) a été placée dans chaque puit d’une microplaque<br />

(96 puits). La microplaque a été ensuite incubée à 37 °C pendant 24 heures dans une<br />

atmosphère humi<strong>de</strong> à 5% <strong>de</strong> gaz carbonique. Après cette pério<strong>de</strong>, l’implant dissous dans du<br />

méthanol dilué a été distribué dans les puits à <strong>de</strong>s concentrations allant <strong>de</strong> 0,009 µg/mL à 37,5<br />

µg/mL. Afin d’évaluer la part <strong>de</strong> cytotoxicité du solvant <strong>de</strong> l’implant, une distribution<br />

similaire du méthanol dilué (ayant servi à dissoudre l’implant) a été faite dans <strong>de</strong>s puits<br />

d’autres microplaques. La dilution du méthanol a été faite avec les milieux <strong>de</strong> culture<br />

respectifs <strong>de</strong> chaque type <strong>de</strong> cellules. Comme contrôle négatif, le milieu <strong>de</strong> culture seul a été<br />

mis en contact avec les cellules. Pour vérifier l’absence d’une éventuelle interférence entre<br />

l’implant et les réactifs, <strong>de</strong>s solutions d’implants ont été aussi introduites dans <strong>de</strong>s puits sans<br />

cellules.<br />

Toutes ces microplaques ont été ensuite incubées pendant 48 heures à 37 °C dans une<br />

atmosphère humi<strong>de</strong> à 5% <strong>de</strong> gaz carbonique. Après cette pério<strong>de</strong> d’incubation, le milieu <strong>de</strong><br />

culture est aspiré <strong>de</strong>s puits et remplacé par 200 µL <strong>de</strong> solution <strong>de</strong> MTT dans chaque puit. Les<br />

microplaques ont été une fois <strong>de</strong> plus incubées pendant 2 heures dans les mêmes conditions<br />

que précé<strong>de</strong>mment. Au bout <strong>de</strong>s 2 heures, le surnageant a été remplacé par 200 µL <strong>de</strong><br />

diméthyle sulfoxi<strong>de</strong> (DMSO), dans le but <strong>de</strong> dissoudre le formazan qui se serait formé. Les<br />

microplaques ont été agitées pendant 30 minutes pour uniformiser la coloration pourpre qui<br />

serait apparue. La <strong>de</strong>nsité optique <strong>de</strong> chaque solution contenue dans les puits a été ensuite lue<br />

au spectrophotomètre pour microplaques (Labsystems, Finlan<strong>de</strong>) à 540 nm. Le pourcentage<br />

<strong>de</strong> cellules vivantes a été calculé en faisant le rapport entre la <strong>de</strong>nsité optique <strong>de</strong>s puits tests et<br />

celle <strong>de</strong>s puits témoins négatifs.<br />

Ce test <strong>de</strong> cytotoxicité a été répété 3 fois et la moyenne <strong>de</strong> pourcentages <strong>de</strong> cellules<br />

vivantes calculée. L’implant 2 contenant 80% <strong>de</strong> monoléine, 15% d’eau, 5% <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong><br />

gentamicine et l’implant 4 contenant 75% <strong>de</strong> monoléine, 15% d’eau, 10% <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong><br />

gentamicine ont été testés.<br />

I.3. Test <strong>de</strong> génotoxicité in vitro<br />

L’étu<strong>de</strong> du potentiel génotoxique <strong>de</strong>s implants a été réalisée en utilisant la technique<br />

<strong>de</strong>s essais comètes selon la procédure <strong>de</strong> Singh NP et coll. (1988) schématisée par la figure<br />

22. Les suspensions <strong>de</strong> fibroblastes et <strong>de</strong> macrophages ont été respectivement mises en<br />

contact avec <strong>de</strong>s solutions d’implants à 37,5 µg/mL. La dissolution <strong>de</strong> ces implants a été faite<br />

dans du méthanol 1% (V/V). L’ensemble a été ensuite incubé à 37 °C (dans une atmosphère<br />

humi<strong>de</strong> à 5% <strong>de</strong> gaz carbonique) pendant 48 heures. Dans le but d’étudier une éventuelle<br />

100


Chapitre IV<br />

influence du solvant <strong>de</strong>s implants (méthanol dilué) sur le test, les fibroblastes et macrophages<br />

ont été aussi mis en contact avec le méthanol dilué, et placés dans les mêmes conditions que<br />

précé<strong>de</strong>mment.<br />

Au bout <strong>de</strong>s 48 heures <strong>de</strong> mise en contact, le surnageant a été éliminé. Le culot<br />

cellulaire a été récupéré en utilisant une solution Trypsine-EDTA (trypsine 0,05 M, EDTA<br />

0,02 M dans une solution saline <strong>de</strong> tampon phosphate, pH 7,4). Ce culot a été ensuite mis en<br />

suspension dans un milieu <strong>de</strong> culture. Cette suspension a été centrifugée à 2000 tours/min<br />

pendant 2 minutes. Le surnageant a été éliminé et le culot repris par une solution saline <strong>de</strong><br />

tampon phosphate (pH 7,4) <strong>de</strong> manière à avoir une <strong>de</strong>nsité cellulaire comprise entre 1750000<br />

et 3500000 cellules/mL. A 300 µL d’agarose liquéfié, 15 µL <strong>de</strong> la suspension cellulaire ont<br />

été ajoutés. Ce mélange a été déposé entre lame et lamelles, et gardé à 4 °C pendant 20<br />

minutes. Au bout <strong>de</strong> ces 20 minutes, les lamelles ont été délicatement retirées, et les lames<br />

immergées dans une solution <strong>de</strong> lyse renfermant 89 mL <strong>de</strong> "solution stock" (2.5 M NaCl, 100<br />

mM EDTA; 10 mM Tris; ~8 g NaOH pour obtenir un pH <strong>de</strong> 10; 890 mL d’eau désionisée; 1%<br />

sodium lauryl sarcosinate), 1 mL Triton X-100 (Merck) et 10 mL <strong>de</strong> DMSO. Cette immersion<br />

a été faite pendant 60 minutes à 4 °C. Au bout ce temps, les lames ont été retirées <strong>de</strong> la<br />

solution <strong>de</strong> lyse et placées dans une cuve à électrophorèse contenant un tampon alcalin <strong>de</strong><br />

dénaturation (pH >13) (5 mL d’EDTA à 200 mM, 30 mL <strong>de</strong> NaOH à 10N et 965 mL d’eau<br />

désionisée à 4 °C) pendant 40 minutes. Les lames ont été ensuite soumises à une<br />

électrophorèse (25 V et 300 mA) pendant 20 minutes. Les lames ont été par la suite couvertes<br />

<strong>de</strong> solution <strong>de</strong> neutralisation (0.4 M Tris-HCl, pH 7.5) pendant 15 min à 22 °C, puis<br />

immergées dans une solution d’éthanol absolu pendant 10 minutes à 22 °C.<br />

Toutes ces opérations ont menées dans l’obscurité sous lampe inactinique afin d’éviter<br />

<strong>de</strong>s dommages à l’ADN provoqués par la lumière.<br />

Enfin, les lames ont été colorées avec une solution <strong>de</strong> bromure d’éthidium (20 µg/mL),<br />

puis examinées au microscope à fluorescence connecté à un système d’analyse <strong>de</strong>s images<br />

comètes.<br />

Le dommage causé à ADN a été exprimé par le pourcentage d’ADN dans la queue <strong>de</strong><br />

la comète (Tail DNA%) où:<br />

Tail DNA% = Tail DNA / (Head DNA+ Tail DNA) x 100.<br />

Tail DNA: ADN dans la queue <strong>de</strong> la comète.<br />

Head DNA: ADN dans la tête <strong>de</strong> la comète<br />

La moyenne <strong>de</strong> ce pourcentage d’ADN a été calculée pour chaque échantillon.<br />

101


Figure 22: Etapes <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong>s essais comètes<br />

I.4. Analyse statistique<br />

Chapitre IV<br />

L’analyse statistique a été réalisée en utilisant le logiciel GraphPad PRISM version<br />

2.01 (GraphPad Software Inc., USA). Une différence a été jugée significative lorsque p< 0,05.<br />

Après vérification <strong>de</strong> la distribution normale <strong>de</strong>s données, le test t <strong>de</strong> Stu<strong>de</strong>nt (pour <strong>de</strong>s<br />

échantillons non appariés) a été utilisé pour comparer à chaque dose d’implant les hémolyses<br />

en fonction du type d’hématie.<br />

Le test <strong>de</strong> Kruskal-Wallis a été utilisé pour comparer les niveaux <strong>de</strong> dommages <strong>de</strong><br />

l’ADN lorsque <strong>de</strong>s cellules n’ont pas été exposées à un produit ou lorsqu’elles ont été mises<br />

en contact avec du méthanol dilué, ou avec les implants 2 et 4. Il a été suivi du post-test <strong>de</strong><br />

comparaison multiple <strong>de</strong> Dunn lorsque p< 0,05.<br />

102


RÉSULTATS ET DISCUSSIONS<br />

I.5. Test d’hémolyse in vitro<br />

Chapitre IV<br />

Des substances toxiques sont susceptibles d’endommager la membrane ou perturber le<br />

métabolisme cellulaire. Les principales conséquences <strong>de</strong> ces actions toxiques sont la lyse ou<br />

la mort cellulaire. Comme les hématies font partie <strong>de</strong>s cellules qui seront en contact avec<br />

l’implant in vivo, le pouvoir hémolytique <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier a été évalué. L’étu<strong>de</strong> du pouvoir<br />

hémolytique <strong>de</strong> l’implant a porté non seulement sur <strong>de</strong>s hématies à hémoglobine AA mais<br />

aussi sur <strong>de</strong>s hématies à hémoglobine SS. En effet, l’ostéomyélite chronique (pathologie dont<br />

le traitement pourrait nécessiter l’utilisation <strong>de</strong> l’implant qui est en cours <strong>de</strong> développement)<br />

est relativement fréquente chez les drépanocytaires (Habibou A et coll., 1999).<br />

Le pouvoir hémolytique <strong>de</strong> l’implant a été linéairement fonction <strong>de</strong> la dose d’implant<br />

(Fig.23). A la dose <strong>de</strong> 200 mg/10 mL <strong>de</strong> sang dilué, il n’y a pratiquement pas eu <strong>de</strong> lyse<br />

significative <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux types d’hématies. En effet, à cette dose la moyenne <strong>de</strong>s pourcentages <strong>de</strong><br />

lyse n’est pas statistiquement différente <strong>de</strong> la valeur nulle. Aux doses supérieures, la lyse a été<br />

plus importante pour les hématies à hémoglobine AA que pour les hématies à hémoglobine<br />

SS (Tableau XX).<br />

La gentamicine libérée dans le milieu réactionnel pourrait être impliquée dans la<br />

survenue <strong>de</strong> l’hémolyse. En effet, la quantité <strong>de</strong> gentamicine libérée est aussi fonction <strong>de</strong> la<br />

dose d’implant dans le milieu. Aussi, la toxicité <strong>de</strong> la gentamicine sur <strong>de</strong>s cellules telles que<br />

les cellules ciliées <strong>de</strong> la cochlée est également connue (Medicines Complete Browser, 2004).<br />

Les doses très hémocompatibles (lorsque le pourcentage d’hémolyse est inférieur à 5<br />

(Roy Chowdhury SK et coll., 2003) <strong>de</strong> l’implant ont été d’environ 351 mg et 277 mg par 10<br />

mL <strong>de</strong> sang dilué, respectivement pour les hématies à hémoglobine AA et celles à<br />

hémoglobine SS. Les hématies à hémoglobine SS ont été donc plus susceptibles à une lyse par<br />

l’implant que les hématies à hémoglobine AA. Cette plus gran<strong>de</strong> sensibilité <strong>de</strong>s hématies à<br />

hémoglobine SS pourrait s’expliquer par leur tare.<br />

Toutefois, l’implant a été très compatible avec les 2 types d’hématies. En effet, une<br />

étu<strong>de</strong> a rapporté que le polysorbate 80 ® , un surfactant non-ionique utilisé en administration<br />

intraveineuse, a un pouvoir hémolytique <strong>de</strong> 82,8%; ceci à une concentration <strong>de</strong> 100 mg/mL<br />

(Lee SC et coll., 2003); tandis que, l’implant n’a induit aucune lyse significative à la<br />

concentration <strong>de</strong> 200 mg/10mL (quel que soit le type d’hématie).<br />

103


Chapitre IV<br />

Tableau XX : Pourcentage d’hémolyse (moyenne ± SEM, n = 10) provoqué par l’implant 2 en fonction <strong>de</strong><br />

la dose et du type d’hématie (hématies provenant <strong>de</strong> sujets homozygotes AA et <strong>de</strong> d’homozygotes SS)<br />

Hématies à<br />

hémoglobine AA<br />

Hématies à<br />

hémoglobine SS<br />

Doses d’implant (mg/10 mL <strong>de</strong> sang dilué)<br />

200 300 400 500<br />

0,11 ± 0,06<br />

0,93 ± 0,55<br />

Test t <strong>de</strong> stu<strong>de</strong>nt (échantillons non appariés) :<br />

2,99 ± 0,57<br />

6,13 ± 1,25*<br />

6,12 ± 0,49<br />

11,73 ± 0,69*<br />

10,61 ± 0,65<br />

16,06 ± 0,87*<br />

* Pourcentage <strong>de</strong> lyse <strong>de</strong>s hématies à hémoglobine AA versus pourcentage <strong>de</strong> lyse <strong>de</strong>s hématies à hémoglobine<br />

Pourcentage d'hémolyse<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

y = 0,051x - 9,134<br />

R 2 = 0,9975<br />

y = 0,0346x - 7,1592<br />

R 2 = 0,9883<br />

0<br />

100 200 300 400 500 600<br />

Dose d'implant (mg/10 ml)<br />

Erythrocytes d'hémoglobine AA<br />

Erythrocytes d'hémoglobine SS<br />

SS (p< 0,05)<br />

Figure 23: Pourcentage <strong>de</strong> lyse <strong>de</strong>s hématies <strong>de</strong> sujets homozygotes AA (n = 10) et SS (n = 10) en fonction<br />

<strong>de</strong> la dose d’implant<br />

I.6. Test <strong>de</strong> cytotoxicité in vitro<br />

Le test <strong>de</strong> cytotoxicité in vitro fait partie <strong>de</strong>s tests préliminaires <strong>de</strong> biocompatibilité<br />

<strong>de</strong>s implants. En plus <strong>de</strong>s fibroblastes qui sont largement utilisés dans les tests <strong>de</strong><br />

biocompatibilité in vitro (Ignatius A et Claes E, 1996; Vale FM et coll., 1997; Cory D et<br />

Moran J, 1998; Tiozzo R et coll., 2003), nous avons utilisé <strong>de</strong>s macrophages dans notre étu<strong>de</strong>.<br />

En effet, les macrophages font partie <strong>de</strong>s principales cellules qui pourraient entrer en contact<br />

avec les implants.<br />

Le test <strong>de</strong> cytotoxicité peut aussi être utilisé pour évaluer le pouvoir irritant <strong>de</strong>s<br />

formulations pharmaceutiques à usage topique (Thornback-Lecoq S, 1997).<br />

104


Chapitre IV<br />

Les courbes <strong>de</strong> tendance <strong>de</strong> la viabilité <strong>de</strong>s fibroblastes et <strong>de</strong>s macrophages en<br />

présence <strong>de</strong>s implants 1 et 2 ont avoisiné la valeur <strong>de</strong> 100% <strong>de</strong> viabilité (Fig. 24-25). Il en est<br />

<strong>de</strong> même pour le méthanol 1% (v/v) utilisé comme solvant <strong>de</strong> l’implant (Fig. 26).<br />

Les implants 2 et 4 n’ont donc pas montré <strong>de</strong> signe <strong>de</strong> cytotoxicité vis-à-vis <strong>de</strong>s fibroblastes et<br />

<strong>de</strong>s macrophages même à la plus forte concentration (37,5 µg/mL).<br />

Les implants 1 et 2 n’auraient donc pas <strong>de</strong> pouvoir irritant lorsqu’ils seront utilisés<br />

localement in vivo. Cette non-cytotoxicité <strong>de</strong>s implants pourrait s’expliquer par la gran<strong>de</strong><br />

biocompatibilité <strong>de</strong> la monoléine (composé majeur <strong>de</strong>s implants) rapportée par certains<br />

auteurs (Ganem-Quintanar A et coll., 2000).<br />

Il n’y a pas eu d’interférence entre les implants et les réactifs utilisés car la <strong>de</strong>nsité<br />

optique <strong>de</strong>s puits contenant la solution d’implant sans cellules a été sensiblement égale à zéro.<br />

De plus, le méthanol n’a pas influencé la viabilité <strong>de</strong>s cellules aux concentrations utilisées<br />

pour dissoudre les implants (Fig. 26). Ainsi, le méthanol <strong>de</strong> concentration faible (1% v/v)<br />

pourrait être utilisé pour dissoudre les échantillons liposolubles lors <strong>de</strong>s tests <strong>de</strong> cytotoxicité.<br />

Viabilité cellulaire<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

0,000001 0,0001 0,01 1<br />

Concentration d'implant (mg/ml)<br />

implant 2<br />

implant 4<br />

courbe <strong>de</strong> tendance<br />

(implant 2)<br />

courbe <strong>de</strong> tendance<br />

(implant 4)<br />

Figure 24: Viabilité <strong>de</strong>s fibroblastes V79-4 ATCC en fonction <strong>de</strong>s concentrations d’implants : implant 2<br />

(gentamicine 5%, eau 15%, monoléine 80%), implant 4 (gentamicine 10%, eau 15%, monoléine 75%).<br />

Chaque point représente la moyenne <strong>de</strong> viabilité cellulaire dans 4 puits (Données obtenues <strong>de</strong> 3<br />

expériences séparées).<br />

105


Viabilité cellulaire<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

Chapitre IV<br />

0,000001 0,00001 0,0001 0,001 0,01 0,1 1<br />

Implant concentration (mg/ml)<br />

implant 2<br />

implant 4<br />

courbe <strong>de</strong> tendance<br />

(implant 2)<br />

courbe <strong>de</strong> tendance<br />

(implant 4)<br />

Figure 25: Viabilité <strong>de</strong>s macrophages P388D1 ATCC en fonction <strong>de</strong>s concentrations d’implants. Chaque<br />

point représente la moyenne <strong>de</strong> viabilité cellulaire dans 4 puits (Données obtenues <strong>de</strong> 3 expériences<br />

séparées).<br />

Viabilité cellulaire<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

0,000001% 0,000100% 0,010000% 1,000000%<br />

Methanol concentration (v/v)<br />

fibroblastes<br />

macrophages<br />

courbe <strong>de</strong><br />

tendance<br />

Figure 26: Viabilité <strong>de</strong>s fibroblastes V79-4 ATCC et <strong>de</strong>s macrophages P388D1 ATCC en fonction <strong>de</strong>s<br />

concentrations <strong>de</strong> méthanol.<br />

I.7. Test <strong>de</strong> génotoxicité in vitro<br />

La génotoxicité <strong>de</strong>s implants a été étudiée dans <strong>de</strong>s conditions non cytotoxiques. Les<br />

implants ont été utilisés aux plus fortes concentrations, qui par ailleurs sont non cytotoxiques.<br />

106


Chapitre IV<br />

En effet, les nucléases activées pendant la mort <strong>de</strong>s cellules peut interférer avec l’action <strong>de</strong>s<br />

substances génotoxiques su l’ADN (Hen<strong>de</strong>rson L et coll., 1998).<br />

Comme la distribution du pourcentage d’ADN dans la queue <strong>de</strong>s comètes a été<br />

hétérogène, <strong>de</strong>s «Box Plot» ont été utilisés pour présenter les résultats. Ces «Box Plot»,<br />

encore appelés «boîte à moustaches», représentent mieux les éventuels dommages subis par<br />

l’ADN, plutôt que <strong>de</strong>s valeurs uniques telles que la moyenne ou la médiane. Ils fournissent<br />

<strong>de</strong>s informations plus détaillées sur les dommages <strong>de</strong> l’ADN <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s cellules<br />

soumises au test.<br />

La distribution <strong>de</strong>s cellules selon le pourcentage d’ADN dans la queue constitue la<br />

manière la plus basique pour visionner les données <strong>de</strong>s essais comètes. Le pourcentage<br />

d’ADN dans la queue augmente avec l’intensité <strong>de</strong> l’atteinte d’ADN.<br />

La distribution du pourcentage d’ADN dans la queue (Tail DNA %) <strong>de</strong>s cellules<br />

exposées au méthanol et aux implants comparée à celle <strong>de</strong>s cellules non exposées a été<br />

représentée par les figures 27 et 28.<br />

Statistiquement, il n’y a pas <strong>de</strong> différence entre les pourcentages d’ADN dans la queue<br />

<strong>de</strong>s comètes <strong>de</strong>s fibroblastes traités et non traités (Tableau XXI). On pourrait dire que l’ADN<br />

<strong>de</strong>s fibroblastes non traités a été similaire à celui <strong>de</strong>s fibroblastes mis en contact avec <strong>de</strong>s<br />

agents chimiques (Méthanol dilué, implant 2 et 4). Les implants testés n’ont donc pas été<br />

génotoxiques et ne sont pas susceptibles <strong>de</strong> provoquer la formation <strong>de</strong> tumeur lorsqu’ils<br />

seront au contact <strong>de</strong>s tissus in vivo (Viala A et Botta A, 2005). 90% <strong>de</strong>s comètes <strong>de</strong>s<br />

fibroblastes traités et non traités ont eu un pourcentage d’ADN dans la queue inférieur à 40.<br />

La moyenne du pourcentage d’ADN dans la queue a été d’environ 10% pour les<br />

macrophages traités et d’environ 15% pour les macrophages non traités. (p< 0,05 ; Tableau<br />

XXI). En outre, l’atteinte <strong>de</strong> l’ADN <strong>de</strong>s macrophages traités au méthanol dilué (solvant <strong>de</strong>s<br />

implants) est statistiquement similaire à celle <strong>de</strong>s macrophages traités aux implants 1 et 2. Ces<br />

résultats confirment la non génotoxicité <strong>de</strong>s implants.<br />

Quid du méthanol dilué (1% m/v) ? Aurait-il donc un effet protecteur du patrimoine<br />

génétique <strong>de</strong>s macrophages vu que sa moyenne du pourcentage d’ADN dans la queue est<br />

inférieure au contrôle? Des étu<strong>de</strong>s plus approfondies pourront nous en éclairer davantage.<br />

107


Chapitre IV<br />

Tableau XXI: Pourcentages d’ADN dans la queue <strong>de</strong>s comètes (moyenne ± SEM) en fonction <strong>de</strong> la cellule<br />

et du produit<br />

Fibroblastes<br />

V79-4<br />

Macrophages<br />

P388D1<br />

Contrôle Méthanol dilué Implant 2 Implant 4<br />

négatif (1% v/v)<br />

14,50 ± 1,17 18,57 ± 3,040 13,44 ± 1,30 15,98 ± 1,43<br />

15,78 ± 1,08*<br />

Test <strong>de</strong> Kruskal-Wallis suivi du post-test <strong>de</strong> Dunn :<br />

10,27 ± 0,77 9,191 ± 0,97 9,93 ± 0,76<br />

* Comparaison <strong>de</strong>s pourcentages d’ADN dans la queue <strong>de</strong>s comètes <strong>de</strong> macrophages contrôles, <strong>de</strong> macrophages<br />

mis en contact avec du méthanol dilué (1%), les implants 2 et 4 (P< 0,001).<br />

Tail DNA %<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

Negative control (n=187)<br />

Diluted methanol (n=24)<br />

Implant 2 (n=139)<br />

Implant 4 (n=101)<br />

Figure 27: Box Plot <strong>de</strong>s pourcentages d’ADN dans la queue <strong>de</strong>s comètes (Tail DNA%) <strong>de</strong>s fibroblastes<br />

V79-4 témoins et <strong>de</strong>s fibroblastes V79-4 traités avec du méthanol dilué ou avec <strong>de</strong>s implants (n= nombre<br />

<strong>de</strong> comètes analysées).<br />

----: Moyenne <strong>de</strong>s pourcentages d’ADN dans la queue <strong>de</strong>s comètes (Tail DNA %).<br />

108


Tail DNA %<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Chapitre IV<br />

Negative control (n=202)<br />

Diluted methanol (n=181)<br />

Implant 2 (n=130)<br />

Implant 4 (n=189)<br />

Figure 28: Box Plot <strong>de</strong>s pourcentages d’ADN dans la queue <strong>de</strong>s comètes (Tail DNA%) <strong>de</strong>s macrophages<br />

P388D1 témoins et <strong>de</strong>s macrophages P388D1 traités avec du méthanol dilué ou avec <strong>de</strong>s implants (n=<br />

nombre <strong>de</strong> comètes analysées).<br />

----: Moyenne <strong>de</strong>s pourcentages d’ADN dans la queue <strong>de</strong>s comètes (Tail DNA %).<br />

CONCLUSION<br />

Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> biocompatibilité in vitro ont montré que les implants à base <strong>de</strong><br />

monoléine, d’eau et <strong>de</strong> gentamicine pourraient être sans dommages pour les cellules avec<br />

lesquelles ils pourraient être en contact. Ces implants sont aussi très hémocompatibles;<br />

cependant avec une plus forte sensibilité <strong>de</strong>s hématies à hémoglobine AA que celles à<br />

hémoglobine SS. Ils ne sont pas cytotoxiques et n’altèrent pas la structure <strong>de</strong> l’ADN.<br />

Les tests in vitro ne sont pas suffisants pour éviter l’expérimentation sur l’animal<br />

entier avant l’administration à l’homme. Après cette étape d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> biocompatibilité in<br />

vitro, une étu<strong>de</strong> toxicologique chez l’animal pourrait être la prochaine étape vers <strong>de</strong>s essais<br />

chez l’Homme.<br />

109


CHAPITRE V: ETUDES TOXICOLOGIQUES PRECLINIQUES CHEZ L’ANIMAL


INTRODUCTION<br />

Chapitre V<br />

Les étu<strong>de</strong>s toxicologiques précliniques <strong>de</strong>s médicaments en développement offrent <strong>de</strong>s<br />

garanties <strong>de</strong> sécurité d’utilisation lors <strong>de</strong>s essais chez l’homme. Elles sont même une étape<br />

obligatoire à la réalisation <strong>de</strong>s essais cliniques (Bourin M, 1993). Les étu<strong>de</strong>s toxicologiques<br />

réalisées chez l’animal peuvent permettre une prédiction <strong>de</strong>s effets toxiques chez l’Homme<br />

(Woodward SC, 1999).<br />

Les étu<strong>de</strong>s toxicologiques chez l’animal <strong>de</strong> l’implant mis au point ont porté sur les<br />

étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> toxicité générale subaiguë et <strong>de</strong> réaction tissulaire locale à l’implant. En effet, avant<br />

d’utiliser un nouveau biomatériau comme l’implant chez l’homme, il est obligatoire d’étudier<br />

la réaction inflammatoire que son implantation provoque chez <strong>de</strong>s animaux (Woodward SC,<br />

1999). Il est reconnu que la réaction inflammatoire peut varier selon le tissu ou l’organe<br />

concerné (An<strong>de</strong>rson JM, 1994a). Cependant l’évaluation <strong>de</strong> l’inflammation suite à une<br />

implantation par voie sous-cutané ou intramusculaire, permet d’anticiper la réponse qu’il<br />

induira dans les organes parenchymateux ou autres sites spécialisés (Woodward SC, 1999).<br />

Cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la réaction du tissu hôte à l’implant a été suivie d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’impact <strong>de</strong><br />

l’implant sur l’histologie et le fonctionnement d’organes vitaux tels que le foie et les reins.<br />

L’impact <strong>de</strong> l’implant sur le métabolisme <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s a été aussi étudié.<br />

L’ensemble <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s toxicologiques permet <strong>de</strong> mieux investiguer la<br />

biocompatibilité <strong>de</strong> l’implant.<br />

I. MATÉRIEL ET MÉTHODES<br />

I.1. Animaux d’expérience<br />

Quarante souris mâles <strong>de</strong> souche NMRI, pesant entre 35 et 39 g au moment <strong>de</strong><br />

l’implantation, ont été utilisées dans cette étu<strong>de</strong>. Elles avaient entre 12 et 13 semaines <strong>de</strong> vie.<br />

Les quarante souris ont été randomisées en 4 lots <strong>de</strong> 10. Elles ont été gardées dans une salle<br />

dont la température variait entre 20 et 25 °C, avec une humidité relative <strong>de</strong> 50±10%. Cette<br />

salle a été éclairée artificiellement pendant 12 heures par jour. Elles ont eu librement accès à<br />

<strong>de</strong>s granulés <strong>de</strong> blé et à l’eau <strong>de</strong> boisson. Les souris ont été stabulées dans ces conditions<br />

pendant 10 jours avant l’expérience.<br />

111


I.2. Procédure d’implantation<br />

Chapitre V<br />

Avant l’implantation, les souris ont été préalablement privées d’eau et d’aliments<br />

pendant 12 heures. De l’eau physiologique (solution <strong>de</strong> chlorure <strong>de</strong> sodium à 0,9% m/v), <strong>de</strong> la<br />

carraghénine à 1% m/v (Sigma chemical co, USA) comme phlogogène, <strong>de</strong> la monoléine pure,<br />

et <strong>de</strong> l’implant 2 ont été respectivement administrés aux lots 1, 2, 3 et 4 <strong>de</strong>s souris. L’implant<br />

2 et la monoléine ont été préalablement fondus au bain-marie à 37 °C. Les produits à<br />

administrer ont été prélevés à l’ai<strong>de</strong> d’une seringue stérile puis injectés sous l’aponévrose<br />

plantaire <strong>de</strong> l’arrière patte droite <strong>de</strong> la souris. Avant l’administration, la patte <strong>de</strong> la souris a été<br />

désinfectée avec <strong>de</strong> l’éthanol 70%.<br />

I.3. Monitoring clinique <strong>de</strong>s souris<br />

Les souris ont été surveillées cliniquement, et le site d’implantation quotidiennement<br />

observé à la recherche <strong>de</strong> signes <strong>de</strong> réaction inflammatoire locale (oedème, rougeur, chaleur,<br />

et douleur). Ces observations se sont poursuivies jusqu’à la sacrification <strong>de</strong>s animaux (52<br />

jours après l’implantation).<br />

I.4. Evaluation <strong>de</strong> la réaction tissulaire locale<br />

I.4.1. Evaluation <strong>de</strong> l’œdème<br />

L’œdème susceptible d’être provoqué par l’administration sous l’aponévrose plantaire<br />

<strong>de</strong>s produits a été évalué selon le principe <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Winter et coll.(1962). Le volume<br />

<strong>de</strong> la patte arrière droite <strong>de</strong> la souris a été mesurée avant administration sous plantaire <strong>de</strong>s<br />

produits puis à 3 heures, 6 heures, 24 heures, 48 heures, 72 heures, 6 jours, 12 jours, 19 jours,<br />

26 jours, 35 jours et 52 jours après l’administration. Cette patte a été immergée dans une<br />

solution <strong>de</strong> chlorure <strong>de</strong> sodium à 0,45% m/v jusqu’au niveau <strong>de</strong> la malléole et son volume<br />

déterminée à l’ai<strong>de</strong> d’un pléthysmomètre (Pléthysmomètre 7150 UGO Basile, Italy).<br />

I.4.2. Examen histologique<br />

Au bout <strong>de</strong> 52 jours suivant l’administration sous plantaire <strong>de</strong>s produits, les souris ont<br />

été sacrifiées. Les <strong>de</strong>ux pattes arrières <strong>de</strong>s souris ont été ensuite prélevées puis fixées dans une<br />

solution <strong>de</strong> formaldéhy<strong>de</strong> à 10% m/v (Cooper, France) pendant 72 heures; la patte arrière<br />

gauche servant <strong>de</strong> contrôle. Ces pattes ont été ensuite déshydratées dans une série <strong>de</strong> solutions<br />

d’éthanol <strong>de</strong> concentration croissante jusqu’à l’absolu. Cette déshydratation a été faite à l’ai<strong>de</strong><br />

d’une histokynette Leica TP1010 (Leica, Germany). Elle a été suivie d’une inclusion <strong>de</strong>s<br />

112


Chapitre V<br />

pattes dans <strong>de</strong> la paraffine. Les blocs obtenus ont été découpés (dans un plan parallèle à la<br />

longueur <strong>de</strong>s pattes à l’ai<strong>de</strong> d’un microtome Leica RM 2135 (Leica, Germany). Les coupes,<br />

d’épaisseur <strong>de</strong> 4 µm, ont été placées sur <strong>de</strong>s lames, puis colorées à l’hématéine-phloxine-<br />

safran (HPS). Les lames ont été examinées par <strong>de</strong>ux investigateurs seniors indépendants à<br />

l’ai<strong>de</strong> d’un microscope optique.<br />

La présence <strong>de</strong> cellules inflammatoires et d’une capsule fibreuse a été recherchée. La<br />

présence <strong>de</strong> cellules inflammatoires a été graduée comme suit: 0, absence <strong>de</strong> cellules<br />

inflammatoires; 1, présence minimale <strong>de</strong> cellules inflammatoires; 2, présence moyenne <strong>de</strong><br />

cellules inflammatoires; 3, présence massive <strong>de</strong> cellules inflammatoires.<br />

En outre, une dissection post-mortem <strong>de</strong>s pattes arrières chez trois souris <strong>de</strong> chaque lot<br />

a permis <strong>de</strong> réaliser une observation macroscopique du site d’implantation, <strong>de</strong> l’implant ou <strong>de</strong><br />

ce qui en reste.<br />

I.5. Evaluation <strong>de</strong>s effets rénaux et hépatiques<br />

I.5.1. Examen macroscopique<br />

Après sacrification <strong>de</strong>s animaux au bout <strong>de</strong>s 52 jours d’expérience, le foie et les reins<br />

ont été prélevés puis fixés dans une solution <strong>de</strong> formol 10% m/v (Cooper, France). Une coupe<br />

sagitale <strong>de</strong> ces organes a été effectuée et une observation macroscopique réalisée à la<br />

recherche d’éventuelles lésions macroscopiques.<br />

I.5.2. Examen histologique<br />

Les organes ont été déshydratés, inclus dans <strong>de</strong> la paraffine, coupés puis colorés à<br />

l’hématéine-phloxine-safran. Les lames ont été également lues par <strong>de</strong>ux investigateurs seniors<br />

indépendants. Des lésions histologiques ont été recherchées pendant cette lecture.<br />

I.5.3. Exploration fonctionnelle<br />

Pour explorer le fonctionnement du foie et <strong>de</strong>s reins <strong>de</strong>s souris après l’administration<br />

<strong>de</strong>s produits, <strong>de</strong>s dosages sériques <strong>de</strong>s bilirubines (bilirubine libre, bilirubine totale) et <strong>de</strong> la<br />

créatinine ont été respectivement réalisés. Un automate <strong>de</strong> biochimie Mira Plus (ABX<br />

Diagnostics, Suisse) a été utilisé pour ces dosages. Le sang a été recueilli sur tube sec; ceci<br />

après exsanguination <strong>de</strong>s souris au bout <strong>de</strong>s 52 jours suivant l’administration <strong>de</strong>s produits.<br />

113


I.6. Effet sur le métabolisme <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s<br />

Chapitre V<br />

Le glycérol et les aci<strong>de</strong>s gras étant les produits <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong> la monoléine<br />

(composant majeur <strong>de</strong> l’implant fabriqué), le dosage <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s sériques permettra <strong>de</strong><br />

vérifier leur impact sur le métabolisme <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s. Le sang recueilli pour le dosage <strong>de</strong>s<br />

transaminases et <strong>de</strong> la créatinine a été aussi utilisé pour le dosage <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s sériques.<br />

L’automate <strong>de</strong> biochimie Mira Plus (ABX Diagnostics, Suisse) a été utilisé pour ce dosage.<br />

I.7. Analyse statistique<br />

L’analyse statistique a été réalisée en utilisant le logiciel GraphPad PRISM version<br />

2.01 (GraphPad Software Inc., USA). Une différence a été jugée significative lorsque p< 0,05.<br />

Après vérification <strong>de</strong> la distribution normale <strong>de</strong>s données, le test <strong>de</strong> ANOVA 1 a été utilisé<br />

pour comparer dans chaque lot les volumes <strong>de</strong>s pattes <strong>de</strong>s souris avant administration <strong>de</strong>s<br />

produits et après l’administration à différents temps (post-administration). Ce test a été suivi<br />

du post-test <strong>de</strong> comparaison multiple <strong>de</strong> Dunnett (lorsque p< 0,05) pour comparer les volumes<br />

<strong>de</strong> pattes à un temps post-administration donné versus volume <strong>de</strong>s pattes avant administration.<br />

Le même test ANOVA 1 a été aussi utilisé pour comparer les taux sériques <strong>de</strong> la créatinine,<br />

<strong>de</strong> la bilirubine directe, <strong>de</strong> la bilirubine totale, et <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s entre les lots.<br />

RÉSULTATS ET DISCUSSIONS<br />

I.8. Monitoring clinique <strong>de</strong>s souris<br />

Cliniquement, aucun effet adverse général n’a été observé pendant la pério<strong>de</strong> post-<br />

implantation chez les souris ayant reçu l’eau physiologique, la monoléine ou l’implant.<br />

Cependant, dans le lot <strong>de</strong> dix souris ayant reçu <strong>de</strong> la carraghénine, <strong>de</strong>s morts été ont<br />

constatées aux temps suivants: 1 mort à 6 jours, 3 morts à 12 jours, 3 morts à 19 jours et 1<br />

mort au 52 ème jour. Il n’est donc resté que 2 souris au bout <strong>de</strong>s 52 jours d’expérience dans ce<br />

lot. La forte mortalité constatée dans le lot ayant reçu la carraghénine pourrait être due à une<br />

infection ou à une réaction inflammatoire généralisée L’observation du site d’implantation a<br />

révélé une augmentation du volume <strong>de</strong>s pattes <strong>de</strong>s souris dans les 3 heures suivant<br />

l’administration. Cette augmentation n’a duré que 24 heures dans le lot <strong>de</strong> souris ayant reçu<br />

l’eau physiologique. De plus, elle a été légère par rapport à celle <strong>de</strong>s lots 2, 3 et 4. Pour ces<br />

<strong>de</strong>rniers, l’augmentation du volume <strong>de</strong>s pattes a diminué progressivement à partir <strong>de</strong> 24<br />

heures pour disparaître au 52 ème jour.<br />

114


Chapitre V<br />

La relative forte augmentation du volume <strong>de</strong>s pattes dans les 24 heures suivant<br />

l’administration <strong>de</strong> la monoléine et <strong>de</strong> l’implant serait due à une réaction inflammatoire <strong>de</strong>s<br />

tissus hôtes. Cette réaction inflammatoire a été transitoire et légère. En effet, l’œdème a<br />

diminué progressivement après 24 heures suivant l’implantation et elle a été caractérisée par<br />

la non perceptibilité <strong>de</strong> certains signes associés à l’inflammation (douleur, rougeur) (Cotran<br />

RS et coll., 1994; Tizard IR, 1996).<br />

Les souris ayant reçu <strong>de</strong> la carraghénine retiraient la patte implantée lorsqu’on exerçait<br />

une pression mécanique croissante sur cette <strong>de</strong>rnière. Les souris <strong>de</strong>s lots 1, 3 et 4 n’ont<br />

manifesté aucun signe <strong>de</strong> souffrance à la pression mécanique <strong>de</strong>s pattes implantées; ceci<br />

pendant toute la durée <strong>de</strong> l’expérience. Le non retrait <strong>de</strong>s pattes implantées par la monoléine<br />

ou l’implant pourrait témoigner <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> douleur, sinon d’une douleur modérée au<br />

niveau <strong>de</strong>s sites d’implantation. Aucune rougeur particulière <strong>de</strong> la plante <strong>de</strong>s pattes n’a été<br />

observée.<br />

Par ailleurs, aucun signe d’infection ou <strong>de</strong> nécrose n’a été observé au niveau du site<br />

d’implantation dans tous les lots; ceci pourrait dénoter d’une bonne tolérance <strong>de</strong>s tissus<br />

vivants à la monoléine ou à l’implant.<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la toxicité d’un implant à base <strong>de</strong> monoléine chez la souris est la première<br />

du genre. Elle a été faite chez la souris pour faciliter l’évaluation <strong>de</strong> la réaction locale. Aussi,<br />

pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la réaction tissulaire locale face à un implant, les souris sont mieux indiquées.<br />

En effet, elles sont plus sensibles à une implantation que d’autres animaux (les rats) (Van<br />

Tienhoven EA et coll., 2006).<br />

La monoléine, reconnue comme substance non toxique et biocompatible (Rowe RC et<br />

coll., 2003; Ganem-Quintanar A et coll., 2000), a été utilisée dans l’étu<strong>de</strong> comme témoin <strong>de</strong><br />

substance biocompatible. La carraghénine a été utilisée comme substance phlogogène <strong>de</strong><br />

référence (Arya S et Kumar VL, 2005, Roach JT, Sufka KJ. Roach JT et Sufka KJ, 2003). La<br />

dose <strong>de</strong> 0,05 mL d’implant par souris est compatible avec le volume d’implant susceptible<br />

d’être utilisé chez l’Homme (160 mL).<br />

I.9. Evaluation <strong>de</strong> la réaction tissulaire locale<br />

I.9.1. Evaluation <strong>de</strong> l’œdème<br />

Le délai d’apparition significative <strong>de</strong> l’œdème a été <strong>de</strong> 6 heures chez le lot <strong>de</strong> souris<br />

ayant reçu <strong>de</strong> l’eau physiologique. C’est aussi, seulement à ce temps post-administration que<br />

l’œdème a été constaté dans ce lot. Il pourrait être dû au traumatisme causé par l’aiguille lors<br />

115


Chapitre V<br />

<strong>de</strong> l’administration. Le délai d’apparition <strong>de</strong> l’œdème chez les lots <strong>de</strong> souris ayant reçu <strong>de</strong> la<br />

carraghénine, <strong>de</strong> la monoléine ou l’implant a été plus précoce (3 heures). L’œdème a été<br />

maximal à la 24 ème heure post-implantation chez les lots <strong>de</strong> souris ayant été implantées par la<br />

monoléine ou par l’implant. L’œdème maximal a été atteint à la 3 ème heure post-<br />

administration lorsqu’il a été provoqué par <strong>de</strong> la carraghénine (Tableau XXII, Fig. 29-32).<br />

L’œdème provoqué par la carraghénine a disparu à la 48 ème heure post-administration.<br />

A partir <strong>de</strong> la 24 ème heure post-implantation, l’œdème provoqué par la monoléine ou<br />

l’implant a diminué significativement. La réaction tissulaire n’a donc duré que pendant 24<br />

heures. L’œdème a disparu au 19 ème jour pour les souris implantées par la monoléine ou par<br />

l’implant (Fig. 31-32). En effet, il n’y a pas eu <strong>de</strong> différence significative entre les volumes<br />

<strong>de</strong>s pattes à partir du 19 ème jour post-implantation et les volumes <strong>de</strong> pattes avant implantation.<br />

On pourrait alors dire que l’un <strong>de</strong>s signes <strong>de</strong> l’inflammation (l’œdème) provoqué par<br />

la monoléine ou l’implant a été aigu. La réaction tissulaire observée avec les <strong>de</strong>ux produits<br />

ont correspondu avec l’une <strong>de</strong>s phases principales <strong>de</strong> réaction inflammatoire à corps étranger<br />

qui se développe à la suite <strong>de</strong> l’implantation d’un dispositif biocompatible (An<strong>de</strong>rson, 1994a<br />

et 1994b; Cotran RS et coll., 1994; Woodward SC, 1999):<br />

- La phase aiguë se caractérise par un exsudat tissulaire et une accumulation <strong>de</strong><br />

polynucléaires. Cette phase se déroule essentiellement au cours <strong>de</strong> la première<br />

semaine après l’implantation.<br />

- La phase subaiguë se caractérise par une accumulation progressive <strong>de</strong><br />

macrophages et une prolifération <strong>de</strong> fibroblastes et <strong>de</strong> cellules endothéliales.<br />

Cette phase se déroule principalement au cours <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième semaine qui suit<br />

l’implantation.<br />

- La phase chronique se caractérise généralement par une dégradation <strong>de</strong> l’implant<br />

avec la présence <strong>de</strong> macrophages et/ou <strong>de</strong> cellules géantes multinucléées.<br />

De résultats similaires ont été rapportés par d’autres travaux sur <strong>de</strong>s implants<br />

biodégradables. Le polymère poly (aci<strong>de</strong> sébacique-co-aci<strong>de</strong> ricinoléique) en administration<br />

sous-cutané a provoqué une inflammation mineure chez la souris une semaine après<br />

l’administration. Cette inflammation a disparu au bout <strong>de</strong> trois semaines après<br />

l’administration (Shikanov A et coll., 2004).<br />

Bien que l’œdème provoqué par la monoléine ou l’implant ait disparu au 19 ème jour<br />

post-implantation, les volumes <strong>de</strong>s pattes aux 26 ème et 35 ème jour post-implantation<br />

(respectivement pour l’implant et la monoléine) sont restés globalement supérieurs aux<br />

volumes pré-implantation. Cette légère augmentation serait due au volume occupé par la<br />

116


Chapitre V<br />

monoléine ou l’implant non encore dégradé. La valeur <strong>de</strong> la différence <strong>de</strong> volume (0,04-0,05<br />

mL, soit l volume <strong>de</strong> produit injecté) a été en faveur <strong>de</strong> cette hypothèse (Tableau XXII). La<br />

dégradation <strong>de</strong> la monoléine ou <strong>de</strong> l’implant a été donc presque totale au 52 ème jour post-<br />

implantation sous l’aponévrose plantaire <strong>de</strong>s souris.<br />

Tableau XXII: Volume <strong>de</strong>s pattes (mL) <strong>de</strong>s souris avant et après administration <strong>de</strong> 0,05 mL <strong>de</strong> produits<br />

sous l’aponévrose plantaire.<br />

Temps post-administration<br />

* n = 9<br />

Avant<br />

implantation<br />

3 heures<br />

6 heures 0,19 ± 0,02 (a)<br />

24 heures<br />

Volume <strong>de</strong>s pattes (moyenne ± SD, n = 10) <strong>de</strong>s souris ayant<br />

reçu :<br />

Eau<br />

physiologique<br />

Carraghénine Monoléine Implant<br />

0,16 ± 0,01 0,15 ± 0,02 0,16 ± 0,02 0,17 ± 0,02<br />

0,17 ± 0,01 0,22 ± 0,03 (b)<br />

0,25 ± 0,06 (a)<br />

0,23 ± 0,03 (a)<br />

0,22 ± 0,03 (b) 0,30 ± 0,08 (b) 0,29 ± 0,04 (b)<br />

0,16 ± 0,01 0,20 ± 0,02 (a) 0,35 ± 0.1 (b) 0,35 ± 0,06 (b)<br />

48 heures 0,16 ± 0,01 0,18 ± 0,04 0,31 ± 0,08 (b) 0,33 ± 0,06 (b)<br />

72 heures<br />

6 jours 0,16 ± 0,01<br />

0,16 ± 0,02 0,19 ± 0,03 0,30 ± 0,08 (b) 0,31 ± 0,06 (b)<br />

0,16 ± 0,03 * 0,33 ± 0,06 (b) 0,31 ± 0,07 (b)<br />

12 jours 0,17 ± 0,02 - 0,32 ± 0,07 (b) 0,30 ± 0,08 (b)<br />

19 jours<br />

26 jours<br />

35 jours 0,16 ± 0,02<br />

52 jours 0,16 ± 0,02<br />

0,17 ± 0,02 - 0,25 ± 0,06 0,22 ± 0,05<br />

0,18 ± 0,03 - 0,24 ± 0,03 0,22 ± 0,03<br />

Test <strong>de</strong> ANOVA 1 suivi du test <strong>de</strong> comparaison multiple <strong>de</strong> Dunnett :<br />

- 0,20 ± 0,01 0,18 ± 0,02<br />

- 0,18 ± 0,01 0,17 ± 0,02<br />

(a) : Volume <strong>de</strong>s pattes après administration du produit versus volume <strong>de</strong>s pattes avant administration (p<<br />

0,05).<br />

(b) : Volume <strong>de</strong>s pattes après administration du produit versus volume <strong>de</strong>s pattes avant administration (p<<br />

0,01).<br />

117


Volume <strong>de</strong> la patte (mL)<br />

0,5<br />

0,4<br />

0,3<br />

0,2<br />

0,1<br />

0,0<br />

Avant adm.<br />

3 H<br />

6 H<br />

(a)<br />

24 H<br />

48 H<br />

72 H<br />

6 J<br />

12 J<br />

Temps écoulé après admnistration (sous l'aponévrose plantaire)<br />

d'eau physiologique<br />

19 J<br />

26 J<br />

35 J<br />

52 J<br />

Chapitre V<br />

Figure 29: Box Plot <strong>de</strong> l’évolution du volume <strong>de</strong>s pattes <strong>de</strong> souris ayant reçu 0,05 mL d’eau physiologique<br />

en fonction du temps (n = 10)<br />

Avant adm.: Avant administration<br />

ANOVA 1 suivi du test <strong>de</strong> comparaison multiple <strong>de</strong> Dunnett :<br />

(a): Volume <strong>de</strong>s pattes après administration d’eau physiologique versus volume <strong>de</strong>s pattes avant administration (p< 0,05).<br />

Volume <strong>de</strong> la patte (mL)<br />

0,5<br />

0,4<br />

0,3<br />

0,2<br />

0,1<br />

0,0<br />

Moyenne du volume <strong>de</strong>s pattes<br />

Avant adm.<br />

3 H<br />

(b) (b)<br />

6 H<br />

24 H<br />

(a)<br />

Temps écoulé après administration (sous l'apnévrose plantaire)<br />

<strong>de</strong> carraghénine<br />

48 H<br />

72 H<br />

6 J<br />

Figure 30: Box Plot <strong>de</strong> l’évolution du volume <strong>de</strong>s pattes <strong>de</strong> souris ayant reçu 0,05 mL <strong>de</strong> carraghénine en<br />

fonction du temps (n = 10)<br />

Moyenne du volume <strong>de</strong>s pattes<br />

Test ANOVA 1 suivi du test <strong>de</strong> comparaison multiple <strong>de</strong> Dunnett:<br />

(a) : Volume <strong>de</strong>s pattes après administration <strong>de</strong> carraghénine versus volume <strong>de</strong>s pattes avant administration (p< 0,05).<br />

(b) : Volume <strong>de</strong>s pattes après administration <strong>de</strong> carraghénine versus volume <strong>de</strong>s pattes avant administration (p< 0,01).<br />

12 J<br />

118


Volume <strong>de</strong> la patte (mL)<br />

0,5<br />

0,4<br />

0,3<br />

0,2<br />

0,1<br />

0,0<br />

Avant adm.<br />

3 H<br />

(a)<br />

(b)<br />

6 H<br />

24 H<br />

(b)<br />

48 H<br />

(b) (b)<br />

(b) (b)<br />

72 H<br />

6 J<br />

12 J<br />

Chapitre V<br />

Temps écoulé après administration (sous l'aponévrose plantaire)<br />

<strong>de</strong> monoléine<br />

19 J<br />

26 J<br />

35 J<br />

52 J<br />

Figure 31: Box Plot <strong>de</strong> l’évolution du volume <strong>de</strong>s pattes <strong>de</strong> souris ayant reçu 0,05 mL <strong>de</strong> monoléine en<br />

fonction du temps (n = 10)<br />

Test ANOVA 1 suivi du test <strong>de</strong> comparaison multiple <strong>de</strong> Dunnett :<br />

Volume <strong>de</strong> la patte (mL)<br />

(a): Volume <strong>de</strong>s pattes après administration <strong>de</strong> la monoléine versus volume <strong>de</strong>s pattes avant administration (p< 0,05).<br />

(b): p< 0,01<br />

0,5<br />

0,4<br />

0,3<br />

0,2<br />

0,1<br />

0,0<br />

Moyenne du volume <strong>de</strong>s pattes<br />

Avant adm.<br />

3 H<br />

(a)<br />

(b)<br />

6 H<br />

24 H<br />

(b)<br />

48 H<br />

(b)<br />

72 H<br />

(b) (b)<br />

(b)<br />

6 J<br />

12 J<br />

Temps écoulé après admnistration (sous l'aponévrose plantaire)<br />

d'implant<br />

19 J<br />

26 J<br />

35 J<br />

Figure 32: Box Plot <strong>de</strong> l’évolution du volume <strong>de</strong>s pattes <strong>de</strong> souris ayant reçu 0,05 mL d’implant en<br />

fonction du temps (n = 10)<br />

Test ANOVA 1 suivi du test <strong>de</strong> comparaison multiple <strong>de</strong> Dunnett :<br />

(a): Volume <strong>de</strong>s pattes après administration <strong>de</strong> la monoléine versus volume <strong>de</strong>s pattes avant administration (p< 0,05).<br />

(b): p


I.9.2. Examen histologique<br />

Chapitre V<br />

Après dissection <strong>de</strong>s sites d’implantation <strong>de</strong> l’implant 2 ou <strong>de</strong> la monoléine au<br />

bout <strong>de</strong>s 52 jours d’expérience, l’implant ou la monoléine sous forme semi-soli<strong>de</strong> n’a pas été<br />

retrouvé. Cependant, les tissus avoisinants le site d’implantation ont été enduits d’un liqui<strong>de</strong><br />

visqueux. Ce <strong>de</strong>rnier n’a pas été observé au niveau <strong>de</strong>s sites ayant reçu <strong>de</strong> l’eau physiologique<br />

ou <strong>de</strong> la carraghénine.<br />

Aucune capsule fibreuse n’a été observée au niveau du site d’implantation.<br />

Histologiquement, les réponses tissulaires à la monoléine, à l’implant et à l’eau<br />

physiologique ont été i<strong>de</strong>ntiques. Les tissus ayant été en contact avec les produits n’ont pas<br />

été infiltrés par <strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong> réaction tissulaire telles que les polynucléaires, les<br />

macrophages, les cellules géantes multinucléées, les lymphocytes. L’architecture <strong>de</strong>s tissus<br />

avoisinants est normale et aucune capsule fibreuse ne s’est formée au niveau <strong>de</strong>s sites<br />

d’implantation (Fig. 33).<br />

(A)<br />

(B)<br />

(C)<br />

a<br />

a<br />

a<br />

Figure 33. (A): microscopie optique d’aponévrose plantaire <strong>de</strong> souris ayant reçu <strong>de</strong> l’eau physiologique<br />

(a), <strong>de</strong> la monoléine (b), et <strong>de</strong> l’implant (c) sous l’aponévrose plantaire.<br />

(B): microscopie optique <strong>de</strong> rein <strong>de</strong> souris ayant reçu <strong>de</strong> l’eau physiologique (a), <strong>de</strong> la<br />

monoléine (b), et <strong>de</strong> l’implant (c) sous l’aponévrose plantaire.<br />

(C): microscopie optique <strong>de</strong> foie <strong>de</strong> souris ayant reçu <strong>de</strong> l’eau physiologique (a), <strong>de</strong> la monoléine<br />

(b), et <strong>de</strong> l’implant (c) sous l’aponévrose plantaire.<br />

Coloration à l’hématéine-phloxine-safran; Grossissement x100.<br />

b c<br />

b c<br />

b c<br />

120


Chapitre V<br />

L’étu<strong>de</strong> histologique <strong>de</strong>s sites d’implantation a confirmé qu’une éventuelle réaction<br />

inflammatoire face à la monoléine ou à l’implant ne serait que transitoire. En effet, à 52 jours<br />

post-implantation, les coupes histologiques n’ont pas révélé <strong>de</strong> signes d’inflammation<br />

chronique tels que la présence <strong>de</strong> macrophages, <strong>de</strong> lymphocytes, <strong>de</strong> plasmocytes, ou <strong>de</strong><br />

capsule fibreuse (An<strong>de</strong>rson JM, 1994a).<br />

I.10. Evaluation <strong>de</strong>s effets rénaux et hépatiques<br />

La morphologie normale <strong>de</strong>s reins a été préservée. L’architecture histologique <strong>de</strong>s<br />

reins <strong>de</strong>s souris ayant reçu <strong>de</strong> l’eau physiologique était similaire à celle <strong>de</strong>s lots <strong>de</strong> souris<br />

ayant reçu <strong>de</strong> la monoléine ou l’implant. Les coupes histologiques ont révélé que les<br />

glomérules, les bordures en brosse <strong>de</strong>s tubes étaient normales. En outre, les tubes n’étaient<br />

pas dilatés et aucun matériel n’y était perceptible. L’épithélium était non nécrosé. Les tissus<br />

du rein n’étaient pas infiltrés par <strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong> l’inflammation (Fig.33).<br />

La morphologie et l’architecture du foie <strong>de</strong>s souris étaient i<strong>de</strong>ntiques et pour le lot<br />

témoin et pour les lots ayant reçu <strong>de</strong> la monoléine ou l’implant. La morphologie <strong>de</strong>s<br />

hépatocytes était normale et aucun signe <strong>de</strong> nécrose n’était perceptible. Les foies n’étaient pas<br />

infiltrés par <strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong> l’inflammation (Fig. 33).<br />

Tableau XXIII:Concentrations sériques (moyenne ± S.D, n = 10) en substances endogènes pour les lots <strong>de</strong><br />

souris ayant reçu <strong>de</strong> l’eau physiologique, <strong>de</strong> la monoléine et l’implant 2 en administration sous-plantaire<br />

(52 jours après administration).<br />

Lots <strong>de</strong> souris ayant reçu en administration sous-plantaire:<br />

Eau physiologique monoléine Implant 2<br />

Créatinine (µmole/L) 37,20 ± 1,28 39,60 ±1,17 39,00 ± 1,00<br />

Bilirubine directe<br />

(µmole/L)<br />

Bilirubine totale<br />

(µmole/L)<br />

Triglycéri<strong>de</strong>s<br />

(mmole/L)<br />

Test <strong>de</strong> ANOVA 1 pour chaque substance : p> 0,05.<br />

4,14 ± 0,31 3,96 ± 0,24 3,98 ± 0,46<br />

21,30 ± 0,94 22,20 ± 0,92 22,50 ± 0,81<br />

2,36 ± 0,06 2,32 ± 0,11 2,43 ± 0,06<br />

121


C o n c e n t r a t i o n s é r i q u e<br />

( µ m o l e / L )<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Créatinine Bilirubine directe Bilirubine totale<br />

Substance dosée<br />

Chapitre V<br />

Lot <strong>de</strong> souris ayant reçu <strong>de</strong> l'eau physiologique<br />

Lot <strong>de</strong> souris ayant reçu <strong>de</strong> la monoléine<br />

Lot <strong>de</strong> souris ayant reçu l'implant 2<br />

Figure 34: Diagrammes <strong>de</strong>s concentrations sériques (moyenne ± S.D, n = 10) en créatinine, en bilirubine<br />

directe et en bilirubine totale chez les lots <strong>de</strong> souris ayant reçu respectivement 0,5 mL d’eau<br />

physiologique, <strong>de</strong> monoléine et d’implant 2.<br />

Test <strong>de</strong> ANOVA 1: p> 0,05 pour chaque substance endogène.<br />

La gentamicine, l’antibiotique contenu dans l’implant, est connue comme substance à<br />

potentiel néphrotoxique (Adam A et coll., 2003). La néphrotoxicité induite par la gentamicine<br />

est caractérisée une nécrose du tube contourné proximal et une perte <strong>de</strong>s bordures en brosse<br />

<strong>de</strong>s tubes rénaux (Whiting PH et Bown PA, 1996; Fashola TO et coll., 2000). L’absence <strong>de</strong><br />

ces signes (Fig. 33-34) suite à l’administration <strong>de</strong> la monoléine et <strong>de</strong> l’implant suggère que<br />

ces <strong>de</strong>rniers n’ont pas été néphrotoxiques aux doses utilisées.<br />

Les taux sériques <strong>de</strong> créatinine chez les souris ayant reçu la monoléine ou l’implant<br />

ont été statistiquement i<strong>de</strong>ntiques à ceux mesurés chez les souris ayant reçu <strong>de</strong> l’eau<br />

physiologique (Tableau XXIII, Fig. 34). La monoléine et l’implant n’ont donc pas provoqué<br />

d’atteintes rénales aux doses utilisées, confirmant ainsi les résultats obtenus lors <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />

histologique <strong>de</strong>s reins. La gentamicine, néphrotoxique à forte dose ou en utilisation prolongée<br />

a probablement été libérée localement; Elle se trouverait donc dans le plasma à <strong>de</strong>s<br />

concentrations non toxiques.<br />

Le taux sérique <strong>de</strong> la bilirubine totale augmente en cas d’atteintes hépatocellulaires<br />

(hépatites infectieuses, hépatites toxiques ou alcooliques, néoplasie), d’obstruction <strong>de</strong>s voies<br />

biliaires intra et extra-hépatiques, et d’hémolyses intra et extravasculaires. L’augmentation <strong>de</strong><br />

122


Chapitre V<br />

la bilirubine libre est manifeste en cas d’hémolyse. Des médicaments comme la<br />

carbamazépine, la pénicilline, les contraceptifs oraux sont susceptibles <strong>de</strong> provoquer une<br />

cholestase. D’autres substances sont connues pour provoquer <strong>de</strong>s dommages hépatocellulaires<br />

(paracétamol, allopurinol, isoniazi<strong>de</strong>, éthanol…).<br />

Les taux sériques <strong>de</strong> bilirubine libre et <strong>de</strong> bilirubine totale chez les souris ayant reçu la<br />

monoléine ou l’implant en administration sous l’aponévrose plantaire sont similaires à ceux<br />

<strong>de</strong>s souris ayant reçu <strong>de</strong> l’eau physiologique (Tableau XXIII et Fig. 34). Aux doses utilisées,<br />

on pourrait dire que la monoléine et l’implant à base <strong>de</strong> gentamicine et <strong>de</strong> monoléine n’a<br />

entraîné ni hémolyses, ni cholestase, ni atteintes hépatocellulaires chez les souris; ceci après<br />

52 jours d’implantation. L’étu<strong>de</strong> histologique du foie <strong>de</strong>s souris a confirmé l’absence <strong>de</strong><br />

dommages hépatiques consécutifs à l’administration <strong>de</strong> la monoléine ou <strong>de</strong> l’implant.<br />

La dégradation <strong>de</strong> la monoléine ou <strong>de</strong> l’implant, et la libération <strong>de</strong> la gentamicine au<br />

bout <strong>de</strong>s 52 jours d’implantation n’ont pas perturbé le fonctionnement <strong>de</strong>s reins et du foie. La<br />

monoléine et l’implant pourraient être donc considérés comme substances non néphrotoxiques<br />

et non hépatotoxiques aux doses susceptibles d’être utilisées chez l’Homme.<br />

I.11. Effet sur le métabolisme <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s<br />

Dans le milieu biologique, la monoléine (ou mono-oléate <strong>de</strong> glycéryle) peut<br />

s’hydrolyser en glycérol et en aci<strong>de</strong> oléique sous l’action d’estérases (Ganem-Quintanar A et<br />

coll., 2000). Cette hydrolyse pourrait constituer un apport supplémentaire en glycérol et en<br />

aci<strong>de</strong> oléique (ou autres aci<strong>de</strong>s gras) à l’organisme. Ces métabolites pourraient influencer le<br />

métabolisme <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s dans l’organisme. En effet, les triglycéri<strong>de</strong>s résultent <strong>de</strong><br />

l'estérification <strong>de</strong>s fonctions alcool du glycérol par <strong>de</strong>s molécules d'aci<strong>de</strong>s gras. Les<br />

hypertriglycéridémies sévères, rares, présentent un risque <strong>de</strong> pancréatite aiguë et nécessitent<br />

une intervention rapi<strong>de</strong>. De nombreuses enquêtes épidémiologiques ont montré qu'elles sont<br />

associées à <strong>de</strong>s pathologies cardiovasculaires (Castelli WP, 1986; Cambien F et coll., 1986;<br />

Parra HJ et Coll., 1992). Elles s'accompagnent également <strong>de</strong> perturbations <strong>de</strong> paramètres <strong>de</strong><br />

l'hémostase (hyperagrégabilité plaquettaire, augmentation du facteur VII, et <strong>de</strong> l'inhibiteur <strong>de</strong><br />

l'activateur du plasminogène <strong>de</strong> type I) favorisant la survenue <strong>de</strong> thromboses (Hamsten A,<br />

1990). Il a été donc nécessaire d’étudier l’impact <strong>de</strong> l’implant (dont le composant majeur est<br />

la monoléine) sur le taux <strong>de</strong> triglycéri<strong>de</strong>s sériques.<br />

La monoléine et l’implant n’ont pas modifié le métabolisme <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s. La<br />

triglycéridémie chez les souris ayant reçu la monoléine ou l’implant a été statistiquement<br />

i<strong>de</strong>ntique à celle ayant reçu <strong>de</strong> l’eau physiologique (tableau XXIII et Fig. 35).<br />

123


Chapitre V<br />

Aussi, le taux <strong>de</strong> glycérol total dans le plasma n’a pas été modifié par l’implantation<br />

<strong>de</strong> la monoléine ou <strong>de</strong> l’implant chez la souris. En effet, la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> dosage <strong>de</strong>s<br />

triglycéri<strong>de</strong>s a été basée sur le dosage du glycérol libéré par hydrolyse <strong>de</strong>s triglycéri<strong>de</strong>s.<br />

Ainsi, c’est le glycérol total incluant le glycérol libre qui a été dosé.<br />

Concentration sérique<br />

(mmole/L)<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

Triglycéri<strong>de</strong>s<br />

Lot <strong>de</strong> souris ayant reçu <strong>de</strong> l'eau physiologique<br />

Lot <strong>de</strong> souris ayant reçu <strong>de</strong> la monoléine<br />

Lot<strong>de</strong> souris ayant reçu l'implant 2<br />

Figure 35 : Diagrammes <strong>de</strong>s concentrations sériques (moyenne ± SD, n = 10) en triglycéri<strong>de</strong>s chez les lots<br />

<strong>de</strong> souris ayant reçu respectivement 0,5 mL d’eau physiologique, <strong>de</strong> monoléine et d’implant 2.<br />

CONCLUSION<br />

Test <strong>de</strong> ANOVA 1 : p> 0,05.<br />

Pour la première fois, la monoléine et un implant à base <strong>de</strong> monoléine et <strong>de</strong><br />

gentamicine ont fait l’objet d’étu<strong>de</strong>s toxicologiques après implantation in vivo chez l’animal.<br />

Des résultats issus <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, nous pouvons conclure que la monoléine et l’implant ont été<br />

bien tolérés par la souris lorsqu’ils ont été implantés sous l’aponévrose plantaire. Ils se sont<br />

révélés aussi dégradables in vivo.<br />

L’implantation n’a provoqué aucune mortalité ou changement <strong>de</strong> comportement chez<br />

les souris. L’inflammation consécutive à l’implantation a été localisée, modérée et aiguë.<br />

L’histologie et le fonctionnement d’organes vitaux comme le foie et les reins n’ont pas été<br />

affectés par l’implantation <strong>de</strong> la monoléine ou <strong>de</strong> l’implant. Bien que les métabolites <strong>de</strong> la<br />

monoléine soient susceptibles d’être utilisés pour la synthèse <strong>de</strong> triglycéri<strong>de</strong>s, le taux sérique<br />

<strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières n’a pas été modifié.<br />

124


Chapitre V<br />

Cette étu<strong>de</strong> chez l’animal offre plus <strong>de</strong> garantie d’innocuité pour envisager une étu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> tolérance et d’efficacité cliniques <strong>de</strong> l’implant dans le traitement <strong>de</strong>s ostéomyélites<br />

chroniques.<br />

125


CHAPITRE VI: ETUDE D’EFFICACITE ET DE TOLERANCE CLINIQUES


INTRODUCTION<br />

Chapitre VI<br />

Un essai clinique est une expérimentation dont l’objectif principal est d’estimer l’effet<br />

d’un traitement <strong>de</strong> façon précise et vali<strong>de</strong> chez <strong>de</strong>s êtres humains. Chronologiquement, il se<br />

déroule après les étu<strong>de</strong>s pharmacologiques et toxicologiques expérimentales chez l’animal.<br />

L’essai clinique comprend quatre phases:<br />

La phase I, qui correspond au premier essai du nouveau médicament chez l’homme<br />

sain. Elle vise à déterminer la dose maximale tolérée et à réaliser <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s<br />

pharmacocinétiques.<br />

La phase II, qui consiste à étudier la tolérance et l'efficacité d’un nouveau médicament<br />

chez <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s semblables à ceux chez qui le médicament serait <strong>de</strong>stiné. Le nombre <strong>de</strong><br />

patients soumis à cette phase <strong>de</strong> l’essai clinique est restreint.<br />

La phase III, correspond à une étu<strong>de</strong> qui vise à tester l'efficacité du nouveau traitement<br />

par rapport à celle du meilleur traitement connu, c'est-à-dire le traitement <strong>de</strong> référence.<br />

Enfin, la phase IV ou Post- Autorisation <strong>de</strong> Mise sur le Marché (Post-AMM) vise à<br />

affiner la connaissance du médicament et à définir éventuellement <strong>de</strong> nouvelles indications<br />

(Bouvenot G et Vray M., 1999).<br />

Pour <strong>de</strong>s raisons éthiques, nous avons commencé les essais cliniques par une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

tolérance et d’efficacité <strong>de</strong> l’implant à base <strong>de</strong> monoléine chez un nombre restreint <strong>de</strong> patients<br />

souffrant d’ostéomyélites chroniques. Chez l’être humain, il n’est pas question <strong>de</strong> mettre<br />

largement à disposition un nouveau médicament sans connaître suffisamment les avantages et<br />

les inconvénients <strong>de</strong> son administration.<br />

I. PROTOCOLE EXPERIMENTAL<br />

L’essai clinique a été mené au Service <strong>de</strong> Traumatologie/Orthopédie du Centre<br />

Hospitalier Universitaire Yalgado OUEDRAOGO <strong>de</strong> <strong>Ouagadougou</strong> (Burkina Faso). Il s’est<br />

déroulé sur 12 mois (juillet 2006 à juillet 2007). Des critères ont été fixés pour le recrutement<br />

<strong>de</strong>s patients <strong>de</strong>vant être soumis à l’essai clinique. Au total, 19 patients ont été inclus dans<br />

l’étu<strong>de</strong>.<br />

127


I.1. Critères d’inclusion <strong>de</strong>s patients<br />

Chapitre VI<br />

Ont été inclus dans l’essai clinique, <strong>de</strong>s sujets <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux sexes âgés <strong>de</strong> 5 à 50 ans<br />

atteints d’ostéomyélites chroniques dont le(s) germe(s) responsable(s) i<strong>de</strong>ntifiés à partir d'un<br />

prélèvement au(x) sites <strong>de</strong> l'infection est (sont) sensible (s) à la gentamicine. Les<br />

ostéomyélites chroniques ont été diagnostiquées à la suite d’examens cliniques et<br />

radiologiques. Les patients atteints du VIH (Virus d’Immuno-déficience Humaine), <strong>de</strong><br />

diabète, ou <strong>de</strong> toute autre pathologie susceptible d'induire <strong>de</strong>s difficultés d’interprétation <strong>de</strong>s<br />

résultats ont été exclus <strong>de</strong> l’essai clinique. Sont également exclus, les patients répondant aux<br />

critères suivants: ostéomyélites dont un curetage entraînerait une fracture, grossesse ou<br />

allaitement, présence d'antécé<strong>de</strong>nts pathologiques rénaux, existence d'antécé<strong>de</strong>nts cochléaires<br />

ou vestibulaires, existence d'antécé<strong>de</strong>nts allergiques aux aminosi<strong>de</strong>s, refus ou impossibilité <strong>de</strong><br />

respecter le protocole, arrêt du traitement au cours <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>. Toute antibiothérapie en cours a<br />

été arrêtée pendant au moins 7 jours avant le début du traitement à instaurer.<br />

Tous les patients présentant une ostéomyélite <strong>de</strong>s os longs ont été classés selon la<br />

classification <strong>de</strong> Cierny-Ma<strong>de</strong>r (Cierny G et Ma<strong>de</strong>r JT, 1984; Cierny G et coll., 1985). Cette<br />

classification est basée sur le type anatomique <strong>de</strong> l’ostéomyélite et sur la classe physiologique<br />

<strong>de</strong> l’hôte. Les types anatomiques sont: type1, médullaire; type 2, superficiel; type 3, localisé;<br />

et type 4, diffus. Les classes physiologiques <strong>de</strong> l’hôte on été définies en classes A, Bs, BL, et<br />

en C. La classe A regroupe les patients ayant leurs capacités physiologiques, métaboliques et<br />

immnologiques; la classe Bs regroupe les patients présentant <strong>de</strong>s facteurs systémiques<br />

compromettants; la classe BL regroupe les patients présentant <strong>de</strong>s facteurs locaux<br />

compromettants; la classe C regroupe les patients chez qui, un traitement serait plus morbi<strong>de</strong><br />

que la maladie elle-même. Les facteurs systémiques <strong>de</strong>s ostéomyélites chroniques sont entre<br />

autres la malnutrition, les âges extrêmes, l’immuno-déficience, l’insuffisance respiratoire, le<br />

diabète. Les lymphoedèmes, les stases veineuses, les artérites sont <strong>de</strong>s facteurs locaux<br />

pouvant compromettre le traitement <strong>de</strong>s ostéomyélites.<br />

En utilisant le système <strong>de</strong> classification <strong>de</strong> Cierny-Ma<strong>de</strong>r, l’état clinique <strong>de</strong>s patients<br />

pourraient être déterminé en combinant les types anatomiques et les classes physiologiques <strong>de</strong><br />

l’hôte.<br />

Un bilan pré-thérapeutique a été réalisé chez chaque patient inclus dans l’essai.<br />

128


I.2. Bilan pré-thérapeutique<br />

I.2.1. Bilan clinique<br />

Chapitre VI<br />

Ce bilan comporte les informations suivantes:<br />

- le siège <strong>de</strong> l’infection ;<br />

- l’ostéomyélite fermée avec douleur, ou avec cicatrices <strong>de</strong> traitement antérieur;<br />

- présence <strong>de</strong> fistule;<br />

- fistule avec ou sans écoulement;<br />

- mise à nu d'un segment osseux;<br />

- fracture pathologique associée;<br />

- mobilité <strong>de</strong>s articulations avoisinantes (limitée, normale, ankylosée);<br />

- état général.<br />

I.2.2. Bilan radiologique<br />

Des radiographies face et profile du siège <strong>de</strong> l’ostéomyélite ont été réalisées chez<br />

chaque patient inclus. De ces radiographies, la présence ou l’absence d’images radiologiques<br />

suivantes a été décrite: lacune, séquestre, perte <strong>de</strong> substance osseuse, déminéralisation<br />

segmentaire plus ou moins étendue, autres images.<br />

I.2.3. Bilan biologique<br />

Les examens biologiques suivants ont été réalisés chez les patients à jeun:<br />

- une Numération Formule Sanguine (NFS);<br />

- une Vitesse <strong>de</strong> Sédimentation (VS);<br />

- l’électrophorèse <strong>de</strong> l’hémoglobine;<br />

- le taux d’alanine-aminotransférase (ALAT) sérique;<br />

- le taux d’aspartate amino-transférase (ASAT) sérique;<br />

- la bilirubinémie directe (glycuroconjuguée);<br />

- la bilirubinémie totale;<br />

- la triglycéridémie.<br />

En outre, en cas <strong>de</strong> présence <strong>de</strong> fistule, un prélèvement au niveau <strong>de</strong> la plaie a été<br />

effectué en vue <strong>de</strong> réaliser une étu<strong>de</strong> cytobactériologique associée à un antibiogramme.<br />

129


I.3. Traitement reçu<br />

Chapitre VI<br />

Les patients inclus dans l’étu<strong>de</strong> ont été soumis au protocole thérapeutique suivant:<br />

Une anesthésie générale <strong>de</strong>s patients à l’halothane a été réalisée au cours <strong>de</strong><br />

l’intervention chirurgicale.<br />

Après incision <strong>de</strong>s parties molles du site infecté, l’os infecté a été mis à nu. Le pus<br />

localisé au niveau <strong>de</strong> cet os a été prélevé pour une étu<strong>de</strong> cyto-bactériologique associée à un<br />

antibiogramme. Les tissus nécrosés ont été excisés et l’os trépané. Les séquestres osseux mis<br />

à nu ont été réséqués et la cavité médullaire curetée. Cette cavité a été ensuite lavée au sérum<br />

salé injectable (Solution <strong>de</strong> chlorure <strong>de</strong> sodium 0,9%). Elle a enfin été comblée par l’implant<br />

2 composé <strong>de</strong> monoléine 80%, d’eau 15%, et <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> gentamicine 5%. Un drain a été<br />

placé et la plaie d’incision a été fermée plan par plan (Fig. 36). Un pansement compressif à la<br />

BETADINE ® <strong>de</strong>rmique (Solution <strong>de</strong> Polyvidone iodée 10%).<br />

Les patients ont été soumis à une antibiothérapie par voie intraveineuse pendant 3<br />

jours selon la posologie suivante:<br />

Adulte: gentamicine 160 mg en administration unique; LINCOCINE ® (ampoule <strong>de</strong><br />

lincomycine injectable 600 mg) en perfusion à la dose <strong>de</strong> 600 mg toutes les 12 heures. Aussi,<br />

pendant ces 3 jours, ils ont reçu du PERFALGAN ® (Paracétamol 1 g) en perfusion à la dose<br />

<strong>de</strong> 1 g toutes les 8 heures.<br />

Enfants : gentamicine 80 mg en administration unique; LINCOCINE ® (ampoule <strong>de</strong><br />

lincomycine injectable 600 mg) en perfusion à la dose <strong>de</strong> 300 mg toutes les 12 heures.<br />

Concomitamment, ils ont reçu du PERFALGAN ® (en perfusion à la dose <strong>de</strong> 15 mg/kg toutes<br />

les 8 heures pendant 3 jours).<br />

Un pansement compressif à la BETADINE ® <strong>de</strong>rmique a été effectué tous les 3 jours<br />

jusqu’à la cicatrisation <strong>de</strong> la plaie. Le drain placé au cours <strong>de</strong> l’intervention a été retiré dès<br />

tarissement <strong>de</strong> la perte <strong>de</strong> sang.<br />

130


(a)<br />

Chapitre VI<br />

Figure 36: Séquestrectomie (a), curetage (b), comblement <strong>de</strong> la cavité osseuse par un implant (c), et suture<br />

<strong>de</strong> la plaie chirurgicale (d).<br />

I.4. Suivi <strong>de</strong>s patients traités<br />

Des clichés radiographiques face et profile <strong>de</strong> la zone traitée ont été réalisés<br />

immédiatement après l’intervention chirurgicale, au 45 ème jour, à 3, 6 et à 12 mois suivant<br />

l’intervention.<br />

Pendant les 3 semaines suivant l’intervention chirurgicale, un examen clinique<br />

quotidien général et local a été réalisé en vue <strong>de</strong> rechercher d’éventuels signes <strong>de</strong> guérison ou<br />

<strong>de</strong> complications précoces. L’examen clinique a été poursuivi au 45 ème jour, à 3, 6 et 12 mois<br />

suivant l’intervention chirurgicale. Les examens biologiques suivants ont été réalisés chez les<br />

patients aux 5 ème et 45 ème jour, et à 3 mois, 6 mois et 12 mois après l’intervention: Numération<br />

Formule Sanguine (NFS), une Vitesse <strong>de</strong> Sédimentation (VS), le taux d’alanine-<br />

(b)<br />

(c) (d)<br />

Séquestre osseux<br />

Implant (sous forme <strong>de</strong> gel)<br />

131


Chapitre VI<br />

aminotransférase (ALAT) sérique, taux d’aspartate amino-transférase (ASAT) sérique, la<br />

bilirubinémie directe (glycuroconjuguée), la bilirubinémie totale, la triglycéridémie.<br />

Un prélèvement pour étu<strong>de</strong> cyto-bactériologique associée à un antibiogramme a été<br />

toujours réalisé en cas <strong>de</strong> présence d’exsudat au niveau <strong>de</strong> la plaie d’incision.<br />

I.5. Critères d’efficacité et <strong>de</strong> tolérance du traitement<br />

radiologiques.<br />

Les critères d’efficacité du traitement instauré ont été cliniques, biologiques, et<br />

Les critères cliniques d’efficacité ont été: l’absence d’épiso<strong>de</strong>s septicémiques<br />

(température élevée, pouls accéléré), d’écoulement nécessitant un antibiogramme, et<br />

d’oedème douloureux en regard <strong>de</strong> la zone traitée.<br />

Une guérison a été caractérisée biologiquement par une normalisation <strong>de</strong> la<br />

leucocytose et <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> sédimentation.<br />

La présence <strong>de</strong> signes <strong>de</strong> reconstruction osseuse et l’absence d’atteintes osseuses<br />

secondaires à la radiographie ont constitué <strong>de</strong>s signes radiologiques en faveur d’une évolution<br />

favorable <strong>de</strong> l’ostéomyélite chronique.<br />

La confrontation <strong>de</strong> ces différents éléments a permis <strong>de</strong> définir:<br />

- les échecs: persistance <strong>de</strong> l'écoulement, <strong>de</strong>s signes infectieux (épiso<strong>de</strong>s<br />

septicémiques), présence d'une hyperleucocytose et <strong>de</strong> signes d'atteintes osseuses.<br />

- les bons résultats: absence <strong>de</strong> signes cliniques d'infection mais douleurs<br />

épisodiques, leucocytose dans les limites <strong>de</strong> la normale, VS modérément accélérée.<br />

- les excellents résultats: disparition totale <strong>de</strong>s signes cliniques, biologiques et<br />

radiologiques <strong>de</strong> l'ostéomyélite chronique.<br />

Les signes d’intolérance au traitement à rechercher ont été:<br />

- les signes cliniques d'insuffisance rénale: oligurie ou anurie ;<br />

- les signes d'atteintes cochléo-vestibulaires: baisse <strong>de</strong> l'acuité auditive, vertiges;<br />

- les réactions allergiques: urticaires, rush cutané;<br />

- <strong>de</strong>s irritations au niveau du siège <strong>de</strong> l’intervention chirurgicale;<br />

- <strong>de</strong>s valeurs anormalement basses ou élevées <strong>de</strong> la créatininémie, <strong>de</strong> la<br />

bilirubinémie, <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> triglycéri<strong>de</strong>s, d’ALAT, et d’ASAT.<br />

Toute autre réaction d’intolérance a été notifiée.<br />

132


I.6. Considérations éthiques<br />

Chapitre VI<br />

L’étu<strong>de</strong> a été mise en route après un avis favorable du Comité d’Ethique pour la<br />

Recherche en Santé (CERS) du Burkina Faso (2006/016/CERS/BF du 26/05/2006).Un<br />

formulaire <strong>de</strong> consentement libre et éclairé (cf. annexes) a été signé par le patient ou par son<br />

représentant légal (s’il est mineur) avant toute participation à l’essai.<br />

RÉSULTATS<br />

I.7. Efficacité du traitement<br />

Une <strong>de</strong>scription préalable du profil <strong>de</strong>s patients traités est nécessaire pour juger <strong>de</strong><br />

l’efficacité du traitement.<br />

Au total, 19 patients (dont l’ostéomyélite chronique a été objectivée par les images<br />

radiologiques et les signes cliniques) ont été inclus dans l’étu<strong>de</strong>. Seize <strong>de</strong> ces patients étaient<br />

<strong>de</strong> sexe masculin. L’âge <strong>de</strong>s patients se situait entre 6 et 50 ans, avec une médiane <strong>de</strong> 24 ans<br />

(Tableau XXIV). Ils étaient tous apyrétiques. Dix patients appartenaient au type 3 classe A, et<br />

les 3 autres au type 3 classe Bs selon la classification <strong>de</strong> Cierny-Ma<strong>de</strong>r. Deux <strong>de</strong> ces trois<br />

patients avaient une hémoglobinose AC, et le troisième une hémoglobinose SC. Une<br />

fistulisation du foyer infectieux accompagnée d’écoulement <strong>de</strong> pus a été constatée chez 12<br />

patients. Le segment osseux était à nu chez un <strong>de</strong>s patients. Avant leur inclusion dans l’étu<strong>de</strong>,<br />

tous les patients avaient bénéficié sans succès d’une antibiothérapie par voie parentérale ou<br />

orale, et <strong>de</strong> pansement. Trois patients avaient associé à ce traitement, une utilisation topique<br />

d’extraits <strong>de</strong> plantes médicinales traditionnelles du Burkina Faso. Tous les patients ne<br />

présentaient aucune autre pathologie. L’histoire <strong>de</strong> l’ostéomyélite chronique chez les patients<br />

remonterait entre 2 et 11 ans (avec une médiane <strong>de</strong> 5 ans).<br />

Tous les germes isolés étaient sensibles in vitro à la gentamicine. La leucocytose sanguine<br />

était normale chez tous les patients sauf chez un patient où elle était <strong>de</strong> 12000/mm 3 . Les taux<br />

d’hémoglobine variaient <strong>de</strong> 9,5 à 13,5 g/dL avec une moyenne <strong>de</strong> 11,7 g/dL. Par ailleurs, les<br />

taux sériques <strong>de</strong> bilirubines (bilirubine directe et bilirubine totale), <strong>de</strong> triglycéri<strong>de</strong>s, <strong>de</strong><br />

transaminases (ASAT et ALAT), <strong>de</strong> cholestérol, et <strong>de</strong> créatinine étaient normaux chez tous<br />

les patients. Les vitesses <strong>de</strong> sédimentation <strong>de</strong>s globules à la première et à la <strong>de</strong>uxième heure<br />

étaient respectivement supérieures à 7 mm (15 à 52 mm) et 13 mm (20 à 90 mm). Les clichés<br />

radiographiques montraient la présence <strong>de</strong> séquestres osseux chez tous les patients (Fig. 38).<br />

133


Chapitre VI<br />

Les doses d’implant (quantité d’implant nécessaire pour combler les cavités osseuses<br />

curetées) chez les patients adultes (plus <strong>de</strong> 14 ans) ont varié <strong>de</strong> 30 à 110 g (avec une moyenne<br />

50 g) tandis que celles <strong>de</strong>s enfants ont été <strong>de</strong> 30 et 70 g.<br />

Après l’instauration du traitement, l'état local est re<strong>de</strong>venu non inflammatoire dans un<br />

délai <strong>de</strong> 8 jours. Les drains ont été supprimés au 3 ème jour du fait du tarissement <strong>de</strong> la perte <strong>de</strong><br />

sang. Au <strong>de</strong>meurant, la perte <strong>de</strong> sang post-opératoire n’a jamais excédé 15 cL. Les patients<br />

sont restés tous apyrétiques sauf une patiente <strong>de</strong> 22 ans où une fièvre <strong>de</strong> 39 °C a été<br />

enregistrée au 4 ème jour <strong>de</strong> l’intervention. Cette fièvre a cédé à l’administration <strong>de</strong><br />

médicament antipaludéen (Quinine sulfate 500 mg comprimé à la posologie d’un comprimé<br />

par prise, 3 fois par jour). Entre le 6 ème et le 12 ème jour suivant l’intervention, un léger<br />

écoulement, non purulent au niveau <strong>de</strong> la plaie opératoire <strong>de</strong>s patients a été observé. Des<br />

étu<strong>de</strong>s cyto-bactériologiques <strong>de</strong> cet écoulement ont montré que ce <strong>de</strong>rnier était stérile. Les<br />

plaies opératoires se sont cicatrisées entre 30 jours et 70 jours (avec une médiane <strong>de</strong> 42<br />

jours)(Fig. 37), exception faite <strong>de</strong> la plaie du patient dont le segment osseux était à nu.<br />

Les vitesses <strong>de</strong> sédimentation chez tous les patients se sont normalisées lors du suivi<br />

biologique au 45 ème jour <strong>de</strong> l’intervention.<br />

Les images radiographiques post-intervention ont montré que la séquestrectomie a été<br />

complète chez tous les patients (Fig. 38).<br />

134


Chapitre VI<br />

Tableau XXIV: Résultats du traitement <strong>de</strong> 19 patients soufrant d’ostéomyélite chronique par un implant<br />

biodégradable à base <strong>de</strong> gentamicine et <strong>de</strong> monoléine.<br />

Age <strong>de</strong>s<br />

patients<br />

(ans)<br />

Site (s) <strong>de</strong><br />

l’infection<br />

Germe(s) isolé(s) Durée<br />

<strong>de</strong> la<br />

maladie<br />

Durée<br />

du<br />

suivi<br />

Résultats<br />

(échec, Bon,<br />

Excellent)<br />

(ans) (mois)<br />

22 Ulna Escherichia coli 3 12 Excellent<br />

31 Ulna Escherichia coli 11 12 Excellent<br />

24 Tibia Salmonella sp 5 11 Excellent<br />

18 Ulna Proteus mirabilis 4 11 Excellent<br />

6 Fibula Staphylococcus aureus 3 11 Excellent<br />

23 Tibia Proteus mirabilis 3 10 Excellent<br />

5 Radius Staphylococcus aureus 2 10 Excellent<br />

Tibia Staphylococcus aureus 2 10 Excellent<br />

27 Humérus Staphylococcus aureus 2 10 Excellent<br />

50 Tibia Staphylococcus aureus 7 10 Bon<br />

23 Tibia Escherichia coli 5 9 Excellent<br />

26 Fémur Staphylococcus aureus 3 9 Excellent<br />

31 Fémur Staphylococcus aureus 6 9 Excellent<br />

17 Fémur Staphylococcus aureus 3 8 Excellent<br />

26 Tibia Salmonella sp. 5 4 Excellent<br />

18 Humérus Proteus mirabilis 4 4 Excellent<br />

22 Fémur Pseudomonas<br />

aeruginosa<br />

6 3 Excellent<br />

30 Tibia Proteus mirabilis 8 3 Excellent<br />

20 Tibia Escherichia coli 7 2 Excellent<br />

46 Crâne Staphylococcus aureus 6 2 Excellent<br />

Médiane 24 5 10<br />

(a) (b)<br />

Figure 37: Ostéomyélite chronique <strong>de</strong> l'avant bras avant traitement (a) et 35 jours après le début du<br />

traitement.<br />

135


I.8. Tolérance au traitement<br />

Chapitre VI<br />

Au niveau du siège <strong>de</strong> l’intervention, aucune irritation n’a été signalée par les patients<br />

au bout d’un suivi <strong>de</strong> 2 à 12 mois. De plus aucune réaction inflammatoire notoire n’a été<br />

observée. Les patients n’ont pas développé <strong>de</strong> signes <strong>de</strong> réactions allergiques. Aucun signe<br />

d’atteintes cochléo-vestibulaires (vertiges, baisse d’acuité auditive, voire surdité) n’a été<br />

signalé par les patients. La diurèse est restée normale. Aucune complication n’a été observée.<br />

Les taux sériques <strong>de</strong> créatinine, <strong>de</strong> bilirubine totale, <strong>de</strong> bilirubine glycuroconjuguée, <strong>de</strong><br />

triglycéri<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> transaminases sont restés normaux. Les taux sanguins d’hémoglobine ont<br />

légèrement chuté (<strong>de</strong> 9,5-13,5 g/dL à 8,5-12,2 g/dL) lors <strong>de</strong>s examens biologiques au 5 ème jour<br />

<strong>de</strong> l’intervention. Cette chute n’a pas nécessité <strong>de</strong> transfusion sanguine. Les taux<br />

d’hémoglobine aux 45 ème et 90 ème jour <strong>de</strong> l’intervention ont été <strong>de</strong> 11,5 à 13,7 g/dL. Au 6 ème<br />

mois, ils ont été <strong>de</strong> 12 à 13,5 g/dL.<br />

Par ailleurs, aucun signe <strong>de</strong> lésions osseuses n’a été objectivé par la radiographie.<br />

Figure 38: Radiographie d’une fibula avant (a) et après intervention chirurgicale.<br />

DISCUSSIONS<br />

Séquestre<br />

I.9. Efficacité du traitement<br />

(a) (b)<br />

La double antibiothérapie (par voie parentérale) pendant 72 heures suivant<br />

l’intervention a eu pour but <strong>de</strong> prévenir toute septicémie qui pourrait partir du foyer infectieux<br />

136


Chapitre VI<br />

dès les premières heures <strong>de</strong> l’intervention. Le relais pourrait ensuite être assuré par la<br />

gentamicine libérée par l’implant. Une antibiothérapie par voie parentérale <strong>de</strong> courte durée (5<br />

à 7 jours) a aussi été réalisée par d’autres auteurs lors du traitement <strong>de</strong>s ostéomyélites<br />

chroniques avec <strong>de</strong>s systèmes à libération locale et prolongée d’antibiotiques (Méani E et<br />

Romano C, 1994).<br />

Le comblement <strong>de</strong> la cavité osseuse (laissée par le curetage) par l’implant a empêché<br />

non seulement une hémorragie post-opératoire mais aussi la formation d’hématome au niveau<br />

du site d’intervention. Ceci est l’un <strong>de</strong>s avantages <strong>de</strong> l’implant étudié. En effet, la probabilité<br />

d’une réinfestation <strong>de</strong> l’os est d’autant plus gran<strong>de</strong> que la cavité laissée par une<br />

séquestrectomie n’est pas comblée (Rowling DE, 1959; Hall BB et coll., 1983; Fitzgerald RH<br />

et coll., 1984). Une transfusion sanguine post-opératoire n’est donc pas nécessaire avec cet<br />

implant. Le mécanisme <strong>de</strong> l’effet hémostatique <strong>de</strong> l’implant pourrait être une compression<br />

mécanique <strong>de</strong>s vaisseaux lésés lors <strong>de</strong> l’intervention chirurgicale.<br />

Le léger écoulement non purulent et stérile, apparaissant entre le 6 ème et le 12 ème<br />

suivant l’intervention serait le résultat d’une dégradation <strong>de</strong> l’implant. La nature<br />

biodégradable <strong>de</strong> l’implant a d’ailleurs été constatée lors <strong>de</strong> son utilisation chez la souris.<br />

Les signes cliniques, radiologiques et biologiques obtenus après le traitement ont été<br />

en faveur d’une guérison <strong>de</strong>s ostéomyélites chroniques chez presque la totalité <strong>de</strong>s patients<br />

traités (Tableau XXIV).L’os traité du seul cas où nous n’avons pas obtenu un excellent<br />

résultat était à nu même après l’intervention chirurgicale; ceci pourrait retar<strong>de</strong>r la cicatrisation<br />

<strong>de</strong> la plaie. La plaie n’étant plus infectée, une greffe <strong>de</strong> peau est envisagée chez le patient afin<br />

d’obtenir au plus vite une cicatrisation.<br />

L’implant à base <strong>de</strong> monoléine et <strong>de</strong> gentamicine constitue donc une alternative pour<br />

le traitement <strong>de</strong>s ostéomyélites chroniques chez <strong>de</strong>s patients ayant ou non une hémoglobinose,<br />

enfants ou adultes; ceci quel que soit le siège <strong>de</strong> l’infection.<br />

Le traitement classique <strong>de</strong> l'ostéomyélite chronique qui associe une excision<br />

chirurgicale soigneuse et une antibiothérapie par voie parentérale prolongée (6 semaines) est<br />

relativement moins efficace (25 à 30 % d'échecs) (Blaha JD et coll., 1993 ; Nelson CL et coll.,<br />

1993 ; Habibou A et coll., 1999). Les résultats <strong>de</strong> ce traitement classique sont obtenus au prix<br />

d'inconvénients majeurs à type <strong>de</strong> toxicité systémique si l'on veut obtenir <strong>de</strong>s concentrations<br />

bactérici<strong>de</strong>s au niveau du foyer infectieux. En effet, le taux osseux <strong>de</strong>s antibiotiques ne<br />

dépasse pas 15 à 20 % du taux sérique, Wiggins CE et coll., 1978 ; Ma<strong>de</strong>r JT et coll., 1993;<br />

137


Chapitre VI<br />

Haydon RC et coll., 1993). En plus <strong>de</strong> l’éventuelle toxicité systémique que causerait le<br />

traitement classique, les patients supportent mal le mo<strong>de</strong> d'administration et la longue durée<br />

d'hospitalisation (6 semaines) qui est très coûteuse.<br />

Une autre étu<strong>de</strong> d’efficacité <strong>de</strong> l’association d’une excision chirurgicale avec une<br />

administration prolongée <strong>de</strong> fluoroquinolones (lomefloxacine, levofloxacine, et<br />

ciprofloxacine) dans le traitement <strong>de</strong>s ostéomyélites chroniques a donné respectivement <strong>de</strong>s<br />

taux <strong>de</strong> guérison <strong>de</strong> 71, 60 et 40 %. La durée moyenne <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong> l’antibiotique<br />

dans cette étu<strong>de</strong> (réalisée chez 27 patients) a été <strong>de</strong> 2 mois. Le délai d’apparition <strong>de</strong>s récidives<br />

(quand elles existaient) a été <strong>de</strong> 5 mois (Greenberg RN et coll., 2000). Dans notre étu<strong>de</strong>,<br />

aucune récidive n’a été constatée pendant la durée du suivi <strong>de</strong>s patients (2 à 12 mois avec une<br />

médiane <strong>de</strong> 10 mois).<br />

Par ailleurs, une étu<strong>de</strong> réalisée dans le même Service ayant servi <strong>de</strong> cadre <strong>de</strong> notre<br />

étu<strong>de</strong> (Service <strong>de</strong> Traumatologie/Orthopédie du Centre Hospitalier Universitaire Yalgado<br />

OUEDRAOGO <strong>de</strong> <strong>Ouagadougou</strong> /Burkina Faso) a révélé que sur 65 patients ayant bénéficié<br />

d’un traitement médico-chirurgical sans implant, une guérison a été obtenue chez 33 patients<br />

(50,77 %) d’entre eux (Korsaga AS, 2004).<br />

Une autre forme à libération prolongée, l’implant <strong>de</strong> polyméthylmétacrylate (PMMA)<br />

renfermant <strong>de</strong> la gentamicine a fait l'objet <strong>de</strong> multiples étu<strong>de</strong>s in vitro et in vivo (Bucholz HV<br />

et coll., 1981; Langlais F et coll., 1988; Klemm KW, 1993; Langlais F et coll., 1995; Miclau<br />

T et coll., 1993). Son efficacité dans le cadre du traitement <strong>de</strong>s ostéomyélites chroniques n'est<br />

plus à démontrer; elle permet d'obtenir sans une antibiothérapie par voie générale <strong>de</strong> longue<br />

durée <strong>de</strong>s taux d'échecs <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 10 à 15% (Klemm KW, 1993 ; Garvin K et coll., 1994).<br />

Cette métho<strong>de</strong> nécessite l'ablation du PMMA car ce <strong>de</strong>rnier est non biodégradable. Cette<br />

secon<strong>de</strong> intervention grève non seulement le coût du traitement, mais aussi présente un risque<br />

infectieux.<br />

I.10. Tolérance au traitement<br />

La marge thérapeutique <strong>de</strong> l’implant n’est pas très étroite. En effet <strong>de</strong>s doses d’implant<br />

allant <strong>de</strong> 30 à 110 g n’ont provoqué aucun effet adverse chez les patients. Les résultats <strong>de</strong>s<br />

analyses biologiques ont confirmé l’absence d’atteintes hépatiques, rénales ou d’hémolyses<br />

lors <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong> l’implant. Il n’y aurait pas eu <strong>de</strong> libération brusque et massive <strong>de</strong><br />

gentamicine dans le sang; en atteste l’absence <strong>de</strong> signes d’atteintes cochléo-vestibulaires<br />

(vertiges, hypoacousie voire surdité) liés à une intoxication à la gentamicine (Medicines<br />

Complete Browser, 2004).<br />

138


Chapitre VI<br />

L’absence <strong>de</strong> nécrose <strong>de</strong> l’os et <strong>de</strong>s tissus avoisinants a révélé que l’implant a été<br />

compatible avec la biologie <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers.<br />

traitement.<br />

La bonne tolérance <strong>de</strong> l’implant a permis une bonne compliance <strong>de</strong>s patients au<br />

La durée <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> 12 mois semble relativement courte. Cependant, Waldogel FA et<br />

coll. (1970) concluait que 95 % <strong>de</strong>s récidives interviennent dans les 12 mois suivant<br />

l’intervention chirurgicale.<br />

CONCLUSION<br />

Pour la première fois un implant à base <strong>de</strong> monoléine et <strong>de</strong> gentamicine a été utilisé<br />

chez l’Homme pour traiter une infection chronique. Malgré le faible recul <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>, les<br />

résultats préliminaires sont très encourageants. Ils nous ont permis <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r l’efficacité et<br />

l'innocuité <strong>de</strong> cet implant dans le traitement <strong>de</strong>s ostéomyélites chroniques. Fort <strong>de</strong>s résultats<br />

<strong>de</strong> la phase II <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, un essai clinique phase III, multicentrique avec un nombre plus élevé<br />

<strong>de</strong> patients pourrait être envisagé.<br />

Le traitement <strong>de</strong>s ostéomyélites par l’utilisation d’implants biodégradables à base <strong>de</strong><br />

gentamicine et <strong>de</strong> monoléine semble être donc une alternative au traitement par voie générale.<br />

Du fait <strong>de</strong> l’innocuité (prouvée) <strong>de</strong> la monoléine, cette <strong>de</strong>rnière pourrait faire l’objet<br />

d’autres étu<strong>de</strong>s en vue <strong>de</strong> l’utiliser comme véhicule <strong>de</strong> principes actifs dans le traitement<br />

d’autres affections chroniques.<br />

139


Conclusion générale<br />

CONCLUSION GENERALE<br />

140


Conclusion générale<br />

Nous avons mis au point une technique <strong>de</strong> préparation d’implants à base <strong>de</strong><br />

gentamicine et <strong>de</strong> monoléine. Nous les avons préparés dans une ″salle blanche″. Les contrôles<br />

du niveau <strong>de</strong> contamination particulaire et microbiologique <strong>de</strong>s différents compartiments (<strong>de</strong><br />

cette salle) et <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> travail nous ont permis <strong>de</strong> la juger conforme aux normes<br />

requises pour la fabrication <strong>de</strong> formes pharmaceutiques stériles.<br />

Les implants préparés se présentent sous forme <strong>de</strong> gel et se prennent en masse en<br />

présence <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> aqueux. L’implant contenant 5% <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> gentamicine, 15% d’eau et<br />

80% <strong>de</strong> monoléine libère progressivement la quasi-totalité <strong>de</strong> la gentamicine en 20 jours. Il a<br />

donc été sélectionné pour les étu<strong>de</strong>s ultérieures. Les préparations sont stables lorsqu’elles sont<br />

conservées à <strong>de</strong>s températures <strong>de</strong> 2-6 °C. Nonobstant ces résultats, une évaluation <strong>de</strong><br />

l’homogénéité par quantification <strong>de</strong> la gentamicine à différents niveaux dans les implants, et<br />

<strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> stabilité sur une pério<strong>de</strong> plus longue pourraient être envisagés.<br />

Les conditions <strong>de</strong> préparation ont permis d’obtenir <strong>de</strong>s implants stériles et apyrogènes.<br />

Pour chaque lot fabriqué, nous disposons maintenant <strong>de</strong> paramètres physico-chimiques<br />

permettant <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s contrôles <strong>de</strong> qualité. In vitro, ils sont biocompatibles avec les<br />

globules rouges, les fibroblastes ou avec les macrophages. En outre, ils ne sont pas<br />

potentiellement génotoxiques.<br />

Chez la souris, les implants préparés ne provoquent pas <strong>de</strong> lésions particulières au<br />

niveau du site d’implantation. Ils sont totalement biodégradés à 52 jours après leurs<br />

implantations sous l’aponévrose plantaire. La libération <strong>de</strong> l’antibiotique et/ou la dégradation<br />

<strong>de</strong>s implants ne provoquent pas d’effets systémiques délétères chez la souris. Le<br />

fonctionnement et l’histologie <strong>de</strong>s organes nobles tels que le foie et les reins ne sont pas<br />

perturbés par l’administration <strong>de</strong>s implants. Les produits testés ne seraient donc pas<br />

susceptibles <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s dommages à l’Homme lorsqu’ils seront utilisés localement pour<br />

traiter les ostéomyélites chroniques.<br />

Chez l’Homme, les implants préparés se sont révélés efficaces dans le traitement <strong>de</strong><br />

l’ostéomyélite chronique. Avec un recul allant <strong>de</strong> 2 à 12 mois, aucune récidive n’a été<br />

constatée chez les patients traités. La marge thérapeutique <strong>de</strong>s implants n’est très pas étroite.<br />

Aucun trouble cochléo-vestibulaire ou autres signes cliniques d’intolérance aux implants<br />

n’ont été révélés. Au niveau du site d’implantation, il n’a pas été constaté <strong>de</strong> signes<br />

d’incompatibilité à type <strong>de</strong> nécrose ou <strong>de</strong> lyse osseuse. La libération <strong>de</strong> la gentamicine et la<br />

biodégradation <strong>de</strong>s implants n’ont ni affecté le fonctionnement du foie et <strong>de</strong>s reins, ni les<br />

constantes hématologiques.<br />

141


Conclusion générale<br />

Le traitement <strong>de</strong>s ostéomyélites chroniques par les implants biodégradables à base <strong>de</strong><br />

gentamicine et <strong>de</strong> monoléine sont, selon nos résultats préliminaires, un complément voire une<br />

alternative aux traitements jusque-là expérimentés. Les résultats obtenus nous permettent<br />

d’envisager avec sérénité <strong>de</strong>s essais cliniques comparatifs randomisés avec un nombre plus<br />

étendu <strong>de</strong> patients.<br />

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Pharmacol 1994; 46(2): 718-24.<br />

156


ANNEXES<br />

i


NOTE D’INFORMATION AU PATIENT<br />

Titre <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>: Essai clinique d’un implant biodégradable <strong>de</strong> gentamicine<br />

<strong>de</strong>stiné au traitement <strong>de</strong> l’ostéomyélite chronique.<br />

Nous menons une étu<strong>de</strong> d’évaluation <strong>de</strong> l’efficacité clinique et <strong>de</strong> la<br />

tolérance d’un médicament appelé «implant». Fait à base <strong>de</strong> matières premières<br />

connues comme substances ne créant pas <strong>de</strong> dommages à l’organisme lors <strong>de</strong><br />

son utilisation, l’implant pourrait participer <strong>de</strong> façon significative à un meilleur<br />

traitement <strong>de</strong> l’ostéomyélite chronique.<br />

Des étu<strong>de</strong>s préliminaires réalisées au laboratoire ont révélé que l’implant<br />

mis au point libère lentement et complètement l’antibiotique pendant 20 jours.<br />

Des contrôles <strong>de</strong> qualité ont montré que l’implant utilisé répond aux normes <strong>de</strong><br />

qualités pharmaceutiques exigées. Des étu<strong>de</strong>s au laboratoire ont également<br />

montré que le médicament qui sera utilisé ne crée pas <strong>de</strong> réactions nocives au<br />

contact <strong>de</strong>s tissus <strong>de</strong> l’organisme.<br />

Au cours <strong>de</strong> la présente étu<strong>de</strong>, nous voudrions évaluer l’efficacité clinique<br />

et la tolérance <strong>de</strong> l’«implant» chez la personne atteinte d’ostéomyélite<br />

chronique. Il s’agit d’un passage obligé vers la connaissance parfaite <strong>de</strong><br />

l’«implant» et sa mise à la disposition <strong>de</strong>s cliniciens pour traiter l’ostéomyélite<br />

chronique.<br />

Procédure à suivre :<br />

1. Si vous consentez volontairement à participer à cette étu<strong>de</strong>, nous vous ferons<br />

subir un examen physique, <strong>de</strong>s examens radiologiques et biologiques pour<br />

déterminer si vous remplissez les conditions requises pour être inclus(e) dans<br />

l’étu<strong>de</strong>.<br />

ii


2. Si vous remplissez les conditions requises pour être inclus dans cette étu<strong>de</strong>,<br />

vous serez soumis au traitement suivant:<br />

Vous subirez une intervention chirurgicale au cours <strong>de</strong> laquelle les tissus<br />

mous et l’os nécrosé sont réséqués, et la cavité osseuse curetée est comblée avec<br />

l’implant. La plaie chirurgicale est ensuite refermée par suture.<br />

Adulte: gentamicine 160 mg en administration unique; LINCOCINE ®<br />

(ampoule <strong>de</strong> lincomycine injectable 600 mg) en perfusion à la dose <strong>de</strong> 600 mg<br />

toutes les 12 heures pendant 3 jours. Aussi, pendant ces 3 jours, vous recevrez<br />

du PERFALGAN ® (Paracétamol 1 g) en perfusion à la dose <strong>de</strong> 1 g toutes les 8<br />

heures.<br />

Enfant: gentamicine 80 mg en administration unique; LINCOCINE ®<br />

(ampoule <strong>de</strong> lincomycine injectable 600 mg) en perfusion à la dose <strong>de</strong> 300 mg<br />

toutes les 12 heures pendant 3 jours. Concomitamment, il recevra du<br />

PERFALGAN ® (en perfusion à la dose <strong>de</strong> 15 mg/kg toutes les 8 heures pendant<br />

3 jours).<br />

Un pansement compressif à la BETADINE ® <strong>de</strong>rmique sera effectué tous<br />

les 3 jours jusqu’à la cicatrisation <strong>de</strong> la plaie.<br />

3. Nous vous prélèverons <strong>de</strong> petites quantités <strong>de</strong> sang pour détecter d’éventuels<br />

signes d’intolérance au traitement. Ces prélèvements se dérouleront aux 5 ème<br />

et 45 ème jour, et à 3, 6, 12 mois suivant l’intervention chirurgicale. Ces<br />

prélèvements sont sans danger pour votre organisme. Vous subirez également<br />

<strong>de</strong>s examens cliniques et radiologiques aux pério<strong>de</strong>s indiquées<br />

précé<strong>de</strong>mment.<br />

4. Nous arrêterons le traitement dans le cas où le traitement cause plus <strong>de</strong><br />

dommage à votre corps que <strong>de</strong> bien. Sur votre <strong>de</strong>man<strong>de</strong> nous pourrons<br />

également arrêter le traitement.<br />

iii


5. Nous croyons que les informations ci-<strong>de</strong>ssus indiquées ont dissipé toutes les<br />

craintes ou tous les doutes que vous pourriez avoir. Toutefois, pendant la<br />

pério<strong>de</strong> entière <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, n’hésitez pas à nous poser toutes les questions<br />

d’éclaircissement nécessaires.<br />

6. Pour toutes informations complémentaires relatives à cette étu<strong>de</strong>, vous<br />

pourriez contacter une <strong>de</strong>s personnes suivantes:<br />

- Dr Moustapha OUEDRAOGO, UFR/SDS <strong>Université</strong> <strong>de</strong> <strong>Ouagadougou</strong><br />

Tél. : 70 23 83 91<br />

- Pr. Innocent Pierre GUISSOU, Chef du Département <strong>de</strong> la Pharmacie et<br />

<strong>de</strong>s Laboratoires du Centre Hospitalier Universitaire Yalgado<br />

OUEDRAOGO, 03 BP 7021 <strong>Ouagadougou</strong> 03<br />

- Dr Christophe DA, Chirurgien, Centre Hospitalier Universitaire Yalgado<br />

OUEDRAOGO<br />

- Dr Innocent NACOULMA, Chirurgien, Centre Hospitalier Universitaire<br />

Yalgado OUEDRAOGO<br />

iv


FORMULAIRE DE CONSENTEMENT<br />

Titre <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> : Essai clinique d’un implant biodégradable <strong>de</strong> gentamicine<br />

<strong>de</strong>stiné au traitement <strong>de</strong> l’ostéomyélite chronique.<br />

Je soussigné, M/Mme/MLle _________________________________________,<br />

né(e) le ________________ à __________________________, donne par la<br />

présente mon consentement et ma permission à l’équipe d’investigation dirigée<br />

par le Professeur Innocent Pierre GUISSOU pour m’inclure dans le protocole <strong>de</strong><br />

recherche tel qu’il m’a été expliqué et que j’ai compris.<br />

Je comprends les risques et les avantages immédiats du traitement. J’accepte les<br />

examens et/ou le traitement à subir et les risques possibles y afférents.<br />

Je comprends que j’ai le droit <strong>de</strong> me retirer à n’importe quel moment <strong>de</strong> la<br />

recherche, pour n’importe quelle raison, sans sanction ou préjudice. Si je me<br />

retire, je comprends que les mé<strong>de</strong>cins s'occuperont <strong>de</strong> moi comme tout autre<br />

mala<strong>de</strong>.<br />

Toutes les conditions ci-<strong>de</strong>ssus m’ont été expliquées en langue<br />

__________________ que je comprends bien. Les données/échantillons<br />

biologiques seront codés et resteront confi<strong>de</strong>ntiels (nom non divulgué). J'ai<br />

dûment obtenu une copie <strong>de</strong> la présente fiche <strong>de</strong> consentement éclairé.<br />

Signature précédée <strong>de</strong> la mention « lu et approuvé »<br />

Date :<br />

v


CAHIER D’OBSERVATION<br />

vi


PUBLICATIONS<br />

Articles acceptés tirés <strong>de</strong> la thèse :<br />

1) Moustapha Ouédraogo, Rasmané Semdé, Issa Toudoridomou Somé, Rasmata<br />

Traoré/Ouédraogo, Innocent Pierre Guissou, Viviane Henschel, Brigitte Evrard,<br />

Jacques Dubois, Karim Amighi. Monoolein-water liquid crystalline gels of<br />

gentamicin as bioresorbable implants for the local treatment of chronic<br />

osteomyelitis: in vitro characterization. Accepté par la revue: Drug<br />

Development and Industrial Pharmacy.<br />

2) Moustapha Ouédraogo, Mélanie Sanou, Norbert Ramdé, Olga Goumbri, Issa T. Somé,<br />

Rasmané Semdé, Rasmata Ouédraogo, Innocent P. Guissou, Viviane Henschel,<br />

Brigitte Evrard, Karim Amighi, Jacques Dubois. In vivo biocompatibility and<br />

toxicity assessment of a gentamicin-loa<strong>de</strong>d monoolein gel inten<strong>de</strong>d to treat<br />

chronic osteomyelitis. Accepté par la revue: Journal of Pharmacology and<br />

Toxicology.<br />

Articles soumis tirés <strong>de</strong> la thèse :<br />

1) Moustapha Ouédraogo, Christophe S. Da, Innocent S. Nacoulma, Hamado Kafando,<br />

Rasmané Semdé, Issa T. Somé, Rasmata Ouédraogo, Innocent P. Guissou, Brigitte<br />

Evrard, Viviane Henschel, Karim Amighi, Jacques Dubois. Preliminary clinical<br />

assessment of a gentamicin-loa<strong>de</strong>d monoolein gel inten<strong>de</strong>d to treat chronic<br />

osteomyelitis. Soumis à la revue: Current Therapeutic Research.<br />

2) Moustapha Ouedraogo, Eric Camille Nacoulma, Issa Touridomon Somé, Rasmané<br />

Semdé, Innocent Pierre Guissou, Viviane Henschel, Brigitte Evrard, Karim<br />

Amighi, Jacques Dubois. In vitro biocompatibility and genotoxicity assessment<br />

of a gentamicin-loa<strong>de</strong>d monoolein gel as implant for the treatment of chronic<br />

osteomyelitis. Soumis à la revue: Toxicology in vitro.<br />

Autres articles publiés :<br />

1) I. SANOU, G. BIRINGANINE, M. OUEDRAOGO, I.P. GUISSOU, O.G. NACOULMA-<br />

OUEDRAOGO., 2002. Activité anti-inflammatoire <strong>de</strong>s proanthocyanes <strong>de</strong><br />

Entada africana. Science et technique, Sciences <strong>de</strong> la santé ; 25 (1) : 105-112.<br />

vii


2) OUEDRAOGO M., OUEDRAOGO S., LOMPO M., SOME N., GUISSOU I.P., 2003.<br />

Etu<strong>de</strong>s pharmacologiques <strong>de</strong>s écorces <strong>de</strong> racines <strong>de</strong> Calotropis procera Ait.<br />

(Asclepiadaceae) utilisées en phytothérapie <strong>de</strong> la maladie drépanocytaire au<br />

Burkina Faso. Science et technique, Sciences <strong>de</strong> la santé ; 26 (1) : 65-74.<br />

3) Issa T. Somé, Rasmane Sem<strong>de</strong>, Ouedraogo Moustapha, Karim Amighi, Pierre I. Guissou,<br />

Pierre Duez, Jacques Dubois. Validation of gentamicin congeners using HPLC<br />

with electrochemical <strong>de</strong>tection: comparison with fluorimetric <strong>de</strong>tection. C. R.<br />

Chimie 7 (2004) 1087–1093.<br />

viii

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