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LES CHAMPIGNONS HYPOGÉS<br />
DU CENTRE-OUEST DE LA FRANCE<br />
Guy FOURRÉ*<br />
BULL. FAMM., N. S., 18,2000<br />
INVENTAIRE<br />
Résumé: De bonnes relations avec les trufficulteurs ont permis à l'auteur d'étudier 37 espèces<br />
ou variétés de champignons hypogés (20 Ascomycota et 17 " Gasteromycetes ") récoltés<br />
dans le Centre-Ouest de la France, dont quelques espèces très rares, comme Elaphomyces<br />
persoonii et Hysterangium stoloniferum. Leur liste et leur localisation géographique,<br />
avec les principales caractéristiques des taxons les moins connus, sont fournies<br />
Title: The hypogeous fungi from Western central France.<br />
Summary : Good relations with the truffle-growers have permitted the author to study 37<br />
species or varieties of hypogeous fungi (20 Ascomycota and 17 " Gasteromycetes ") gathered<br />
from Western central France, among which sorne very rare species as Elaphomyces<br />
persoonii and Hysterangium stoloniferum. Their list and their geographical location, with<br />
the main characteristics of the less known taxa, are provided.<br />
INTRODUCTION<br />
Discrets par définition, les champignons hypogés forment un vaste ensemble souvent<br />
méconnu. L'atlas de MONTECCHI & LAZZARl (1993) en recense près de 200<br />
espèces, dont 105 Ascomycota et 90 " Gasteromycetes " !<br />
La rareté de ces champignons de l'ombre est toute relative, ils peuvent être abondants<br />
sous nos pieds sans que nous ne soupçonnions leur présence. Les récoltes<br />
sont souvent dues au hasard, comme lorsque quelqu'un découvre un de ces champignons<br />
en bêchant son jardin ...<br />
La recherche des truffes est de loin la meilleure source. Malheureusement la plupart<br />
des " caveurs " ne s'intéressent qu'aux truffes ayant une valeur commerciale,<br />
et jettent sans même un regard tout autre champignon souterrain. Le meilleur<br />
moyen de se constituer un herbier d'hypogés commence par une action de persuasion<br />
auprès des trufficulteurs, pour les inviter à ne jamais jeter ces" saletés" qui<br />
sentent mauvais (l'odeur est souvent peu agréable, du moins pour nous) mais à les<br />
transmettre à un mycologue.<br />
C'est ainsi que nos amis trufficulteurs du Poitou-Charentes, notamment Jean BA<br />
BIN, Alain MEUNIER, Jean-Pierre VAN CAPPEL et quelques autres, nous ont permis<br />
d'étudier en quelques années des dizaines d'hypogés de notre Centre-Ouest, dont<br />
*152, rue Jean Jaurès. F-79000 Niort (France)<br />
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un certain nombre d'espèces très rarement signalées (voir carte, p. 71).<br />
Nous les présentons ci-après, sans reproduire les descriptions complètes pour lesquelles<br />
on se reportera à divers ouvrages de référence (CHATIN, 1892 ; CERUTI,<br />
1960 ; LAWRYNOWICZ, 1988 ; MONTECCHI & LAtZARI, 1993 ; PEGLER et al.,<br />
1993 ; CHEVALIER & FROCHOT, 1997 ; ASTIER 1998), mais en rappelant les principales<br />
caractéristiques des espèces les moins connues.<br />
La plupart de nos déterminations ont été vérifiées par nos amis Louis et Gisèle<br />
RIOUSSET, dont on ne louera jamais assez la grande compétence et l'exquise affabilité.<br />
C'est avec plaisir que nous leur dédions ce modeste travail, première tentative<br />
d'inventaire des trésors mycologiques du sous-sol du Centre-Ouest de la<br />
France.<br />
Pour l'ensemble des espèces citées ci-dessous, nous tenons des exsiccata à la disposition<br />
des spécialistes intéressés.<br />
1- ASCOMYCOTA<br />
Genre Tuber Mich.: Fr.<br />
INVENTAIRE COMMENTÉ<br />
1. Tuber melanosporum Vittadini<br />
A tout seigneur tout honneur, nous commencerons par l'espèce dont l'avide recherche<br />
permet de trouver les autres, la truffe dite" du Périgord" (Tuber melanosporum<br />
Vitt.). Elle a toujours existé en Centre-Ouest, et dans les statistiques de<br />
l'année 1889 (CHATIN, 1892), le département de la Vienne arrivait au g e rang national<br />
avec 32 tonnes par an, les Deux-Sèvres en produisaient 2500 kg et les Charentes<br />
71 tonnes ! Mais elle avait été bien oubliée après la seconde guerre mondiale...<br />
Deux pionniers, Jacques MANREZA dans la Vienne, et Jean-Pierre VAN CAPPEL en<br />
Charente-Maritime, ont fait renaître la truffe en Poitou-Charentes, notamment à<br />
Chauvigny et Moncontour (86), Saintes et Aulnay-de-Saintonge (17), Cognac et<br />
Feuillade (16), Thouars, Sauzé-Vaussais et Chizé (79). On y pense en Vendée,<br />
vers Sainte-Gemme. En Indre-et-Loire mais à 3 km seulement de la limite de la<br />
Vienne, à Marigny-Marmande, Alain MONNIER a créé une truffière qui est l'une<br />
des plus belles et des plus productives de tout le pays.<br />
2. Tuber brumale Vittadini<br />
De nombreuses récoltes de Tuber brumale Vitt. nous ont été soumises, venant de<br />
toute la région. Il semblerait que cette espèce soit moins exigeante que T melanosporum,<br />
notamment pour le pH, et qu'elle s'installe spontanément lorsque les<br />
conditions ne sont pas tout à fait idéales pour la truffe" du Périgord".<br />
On reconnaît Tuber brumale, d'abord à son parfum moins délicat, ainsi qu'à ses<br />
verrues caduques, et surtout à sa gléba marquée de veines peu serrées. Les spores<br />
sont plus claires, avec des aiguillons plus longs et moins serrés que chez T. melanosporum.
BULL. FAMM.. . S.. 18.2000<br />
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'-/<strong>uberexcavolllml</strong>'cs deux gros exemplaires. farole pâle rappelant la var. sulp/wreum sans le jaune<br />
sou Cre) cl la variété ou espèce très procl1e)j T fu/gens. cn haut à gauche. Celle truffe rouge sombre<br />
cst généralement plus pelile, Cl beaucoup p us rare, que T excavafllm Photo G. FOURRI:<br />
2.- Ba/sarnia \Iu/garis. en coupe montrant l'aspect caractéristique de la g1éba (à gauche). En haut extrait<br />
d'une photomicrographie d'un asque de cette espèce: on ne vOÎt que 7 spores mais la gc est cachée<br />
sous les autres Photo G. FOURRE
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spores et le parfum se rapprochent beaucoup de ceux Tuber brumale. Nous<br />
l'avons vue à Vouillé près de Niort, et elle nous a été envoyée de St-Mandé (17)<br />
par Jean BABIN, ainsi que de Féline (Dordogne) par!v1. VIÉVILLE.<br />
4. Tuber uncinatum Chatin<br />
Nous conservons pour l'instant le taxon Tuber uncinatum au sens de Chatin et avec le rang<br />
d'espèce, bien que son identité morphologique avec le Tuber aestivum de Vittadini, prioritaire,<br />
semble démontrée. Nous avons rencontré le Pr James W. TRApPE (U.S.A.), mondialement<br />
connu comme expert des hypogés, au congrès mondial sur la truffe à Aix-en<br />
Provence en mars 1999, et il nous a dit à propos de Tuber aestivum et Tuber uncinatum :<br />
" Pour moi, sur le plan morphologique, c'est la même chose. Mais compte tenu des différences<br />
d'ordre écologique (saison de maturation) et de valeur <strong>org</strong>anoleptique, on peut<br />
maintenir une variété uncinatum ".<br />
La truffe dite" de Bourgogne" n'est pas plus exclusive d'une province que celle<br />
dite" du Périgord ". Le Tuber uncinatum serait même la truffe la plus répandue<br />
dans toute l'Europe, et elle a été découverte récemment en Suède. Nous l'avons reçue<br />
de Thouars et Brioux (79) et de Saintes (17). On en récolte certainement d'autres<br />
dans la région, mais leur parfum doit inciter à les cuisiner plutôt qu'à les envoyer<br />
à un mycologue!<br />
Le parfum beaucoup plus puissant, la couleur de la gléba, brun jaunâtre foncé et la<br />
maturité arrivant d'octobre à décembre, sont les critères permettant aux professionnels<br />
de différencier sans hésitation la truffe de Bourgogne et celle d'été.<br />
s. Tuber aestivum Vittadini ss. auet. nee Vittadini<br />
Comme les professionnels de la truffe, nous continuons à appeler Tuber aestivum<br />
la truffe au parfum modeste, dont la gléba reste ocre grisâtre sans atteindre la couleur<br />
saturée du Tuber uncinatum, et qui arrive généralement à maturité de juin à<br />
août.<br />
Cette truffe d'été apparaît fréquemment à la surface du sol, où elle peut être vue et<br />
récoltée sans le secours d'un animal. Mais il s'agit souvent d'ascomes immatures,<br />
dont le péridium a son aspect normal alors que la gléba est encore blanche et sous<br />
le microscope on ne trouve que des asques vides.<br />
Elle est extrêmement abondante dans notre région, où les trufficulteurs en récoltent<br />
en été des dizaines de kg ! Et nous en avons reçu pratiquement à toutes les périodes<br />
de l'année. Nous en avons vu des mûres en février et en juin, et des immatures<br />
en juillet "aussi bien qu'en fin d'automne, notamment une vingtaine d'exemplaires<br />
à gléba blanche et asques vides, trouvés un 20 décembre par J.C. HILLAI<br />
RET à Gibourne (17).<br />
6. Tuber mesentericum Vittadini<br />
La truffe mésentérique est appréciée de certains consommateurs: elle est récoltée<br />
et vendue dans la Meuse, où des amateurs acceptent même de la payer plus cher<br />
que la truffe de Bourgogne ! En Italie, dans certaines provinces, elle fait l'objet<br />
d'un commerce important.<br />
Nous en connaissons une station surprenante à l'île d'Oléron, à 200 mètres de<br />
l'Océan: suivie depuis plusieurs années par notre collègue et ami Guy Dupuy,
BULL. FAMM., N. S., 18,2000<br />
elle produit de très nombreux ascomes, presque en toutes saisons. Elle a été trouvée<br />
également au Douhet (17) par Alain MEUNIER.<br />
7. Tuber excavatum Vittadini (photo 1, p. 72, forme pâle)<br />
Bien qu'elle soit considérée comme assez commune nous n'avons pas vu très souvent<br />
cette truffe. Nous l'avions trouvée en Deux-Sèvres il y a de nombreuses années,<br />
près de Saint-Maixent. Depuis, elle nous a été adressée de Mansle (16) par<br />
M. GALLOGER ; de Fontcouverte près de Saintes par lP. VAN CAPPEL; de Rouillac<br />
(16) par Alain MEUNIER, et de St-Mandé (17) par Denis CHAPACOU.<br />
8. Tuberfulgens Quélet (photo 1, p. 72)<br />
Selon les auteurs, c'est soit une espèce à part entière, soit une variété ou une simple<br />
forme de Tuber excavatum, dont elle est très proche morphologiquement. Elle<br />
se différencie par un péridium rouge foncé à l'état jeune, des fructifications moins<br />
groupées et des spores subsphériques, plus grandes. Alain MEUNIER l'a récoltée au<br />
Douhet près de Saintes (17).<br />
9. Tuber borchii Vittadini<br />
Cette truffe blanche est considérée comme assez commune, cependant nous ne<br />
l'avons pas encore trouvée en Poitou-Charentes, la récolte la plus proche nous a<br />
été transmise par Jean MORNAND et elle venait de La Pouëze (Maine-et-Loire).<br />
10. Tuber maculatum Vittadini<br />
Nous avons une seule récolte de cette espèce peu commune, trouvée le 1.12.1998<br />
par un jardinier non mycologue, Max DANTHEZ, à St-Aubin-de-Médoc (Gironde).<br />
Les spores sont alvéolées, jusqu'à 66 x 53 J.lm dans les asques monosporés, 33 x<br />
23 dans les quadrisporés (rares). Le péridium prosenchymateux l'éloigne de Tuber<br />
dryophilum qui est très ressemblante.<br />
11. Tuber puberulum Berkeley & Broome<br />
Cette récolte, transmise par René PACAUD, avait été effectuée à la limite de la Sologne<br />
et de la Touraine, à Thésée (Loir-et-Cher), par Mlle Danielle PLANTET,<br />
pharmacienne à Tours. Spores réticulées, très grandes, alvéolées mais possédant<br />
également de longues épines, semblant toutes sphériques (x 35-60 J.lm) dans certaines<br />
préparations mais parfois courtement elliptiques (52-61 x 40-49 J.lm).<br />
12. Tuber rufum Pico<br />
C'est l'une des truffes les plus communes, au grand désespoir des trufficulteurs car<br />
elle ne vaut rien... Il en existe plusieurs variétés dont la délimitation n'est pas toujours<br />
évidente.<br />
Nous en avons des récoltes de Ligaine près de Saint-Varent (79) ; Feuillade (16),<br />
par Mme SOULAS ; Fontcouverte près de Saintes (17) par J.P. VAN CAPPEL; Bagnizeau<br />
(17) par J.M. PERRON; St-Mandé (17) par J. BABIN et par Denis CHAPA<br />
COU (au mois d'août !) ; St-Fort-sur-le-Né (16) par Alain MEUNIER; à l'île d'Oléron<br />
elle fructifie dans la mêm'e station que Tuber mesentericum, à 200 mètres de<br />
l'Océan.<br />
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Genre Elaphomyces Nees: Fr.<br />
16. Elaphomyces granulatus Fries<br />
En-dehors des truffes" gastronomiques ", c'est sans doute le plus connu des<br />
champignons hypogés, grâce à un parasite hépigé qui trahit sa présence, le Corclyceps<br />
capitata. Selon une thèse de doctorat en pharmacie (MULLER-PETER, 1988),<br />
cette" truffe des cerfs" est très répandue dans le monde entier, au point de constituer<br />
jusqu'à 60 % de la nourriture des sangliers en hiver en Pologne! Elle existe<br />
assurément en Centre-Ouest, où nous avons vu une fois le Cordyceps, en forêt de<br />
Mervent (Vendée), mais malgré nos recherches nous n'avions pas réussi à trouver<br />
le tubercule, qui était peut-être trop vétuste...<br />
17. Elaphomyces persoonii Vittadini<br />
Des profanes habitant près de Cognac avaient découvert ce champignon par hasard,<br />
et un pharmacien avait déclaré que c'était une truffe... Alléchés par ce mot,<br />
les récolteurs avaient pris des pioches... Et près de Bouteville (16) ils en avaient<br />
ramassé... quarante kilos! Nous avons conté l'anecdote et présenté des photos<br />
dans le bulletin de la Société Mycologique de France (FOURRÉ, 1996a). C'est le<br />
seul Elaphomyces qui possède des spores très régulièrement réticulées. Il a été retrouvé<br />
à plusieurs reprises par Alain MEUNIER dans la station de Bouteville.<br />
18. Elaphomyces anthracinus Vittadini<br />
Un ascome lisse, brun rougeâtre très foncé, presque noir; une gléba pulvérulente<br />
noire comme du charbon, des spores brun rougeâtre, sphériques, très légèrement<br />
verruqueuses à sublisses (x 17-21 /lm), individualisent cette espèce peu commune,<br />
récoltée à Le Douhet (17) par Alain MEUNIER.<br />
Genre Balsamia Vittadini<br />
13. Balsamia vulgaris Vittadini (photo 2, p. 72)<br />
La gléba blanchâtre présente des cavités allongées, caractéristiques. Les asques,<br />
pédicellés, ne sont visibles que sur les très jeunes exemplaires, ils contiennent généralement<br />
8 spores disposées" en paquet" dans l'enveloppe oblongue. Spores<br />
hyalines, lisses, elliptiques, mesurant 28-30 x 14-15 /lm, contenant trois guttules,<br />
une grosse au milieu flanquée de deux un peu plus petites.<br />
Nous l'avons reçue de 1. P. VAN CAPPEL à Fontcouverte (17) le 10.3.1996, le<br />
24.12.1999 de 1.-J. FORESTAS à Bonnes (16), puis le 13.01.2000 de Michel COR<br />
DON à Bagnizeau (17). Cette fausse" truffe rouge" est considérée comme l'un des<br />
rares hypogés toxiques.<br />
14. Balsamia platyspora Berkeley & Broome<br />
Plus rare que la précédente, cette espèce se distingue par des spores ne contenant<br />
qu'une seule grosse guttule huileuse. D'autre part les spores sont en moyenne nettement<br />
plus courtes que chez B. vulgaris. Nous l'avons reçue une seule fois, le<br />
28.5.1985, de Niort où elle avait été récoltée en pleine ville, dans un jardin.
Genre Choiromyces Vittadini<br />
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15. Choiromyces meandriformis Vittadini (= C. venosus Fries)<br />
C'est certainement l'un des plus gros champignons hypogés, si gros qu'il boursoufle<br />
fréquemment la surface du sol, ce qui permet de le repérer. Pourtant nous n'en<br />
avons qu'une seule récolte en Centre-Ouest, transmise par Didier VIAUD, du<br />
20.08.1981 à Le Bouchage près de Champagne-Mouton (16).<br />
Genre Delastria C. Tulasne & Tulasne<br />
19. Delastria rosea C. Tulasne & Tulasne<br />
Espèce remarquable par sa gléba rose et ses spores sphériques, alvéoléesréticulées,<br />
mesurant 30 à 40 Jlm. Trouvée par Michel HAIRAUDet Michel SAN<br />
DRAS en 1998 en forêt de la Coubre (17).<br />
Genre Genea Vittadini<br />
20. Genea verrucosa Vittadini<br />
Dans la fructueuse station du Douhet (17) Alain MEUNIER a récolté Genea verrucasa:<br />
les spores sont hyalines, globuleuses à brièvement elliptiques, alignées en<br />
file indienne dans les asques, ce qui est rare chez les hypogés.<br />
II - GASTEROMYCETES<br />
Genre Hymenogaster Vittadini<br />
21. Hymenogaster arenarius Tulasne & Tulasne<br />
Les basidiomes ne dépassent guère un centimètre de diamètre, ils sont blanchâtres<br />
à la récolte, devenant ensuite ocre jaune; gléba marron, formant de nombreuses<br />
logettes. Spores citriformes, ruguleuses par un sillon longitudinal, ocre clair, guttulées<br />
(grosse guttule centrale), verruqueuses, papillées 14 x 20 x 11-12 Jlm. Une<br />
seule récolte, par Alain MEUNIER, à Rouillac (17) le 04.02.1998.<br />
22. Hymenogaster bulliardii Vittadini var. bulliardii<br />
Basidiomes irréguliers, 1-3 cm de diamètre, péridium d'un blanc cassé, mince et<br />
blanc à la coupe. Gléba ocre pourpre, logettes très petites. Spores ocre clair, ovales,<br />
sommet lisse ou à peine renflé, énorme guttule centrale, parois lisses. 21-25 x<br />
14 Jlm. Grâce à J.-M. PERRON, trufficulteur, nous avons personnellement récolté<br />
cette espèce à Bagnizeau (17) le 23.12.1996.<br />
23. Hymenogaster bulliardii var. macrosporus Svrcek<br />
Reçu de St-Mandé (17), leg. J. BABIN, 07.03.1998. Péridium brun rougeâtre, assez<br />
mince ; gléba dure, compacte, brun rougeâtre, avec de très petites logettes.<br />
Spores lisses, ocre clair, emplies par une énorme guttule huileuse. (23) 29-32 x<br />
(13) 14,5-17 Jlm.<br />
24. Hymenogaster hessei Soehner<br />
Récolté près de Niort, au Clos de l'Ormeau, commune de Vouillé (79) par Henri<br />
THIBAULT, sous les noisetiers d'une plantation, le 11.11.1998. Basiodiome de diamètre<br />
1 x 1,5 cm, grisâtre. Gléba noirâtre légèrement nuancée de rougeâtre, avec<br />
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des logettes très petites. Péridium mince. Spores ovales, d'un brun rougeâtre très<br />
foncé, non papillées, mesurant 18-20 (24) x 14 (17) /lm.<br />
25. Hymenogaster luteus Vittadini var.luteus<br />
Récolté par J. BABIN à St-Mandé (17) le 23.12.1996. Un seul basidiome, bosselé,<br />
diamètre 1 x 1,5 cm. Logettes très petites, alignées vers le bas. Gléba jaune soufre.<br />
Spores ovoïdes, 16-18 x 10-11 /lm.<br />
26. Hymenogaster megasporus Soehner<br />
Deux basidiomes mesurant 2 à 3 cm de diamètre, péridium maculé de terre très<br />
adhérente ; gléba gris noirâtre, base stérile. Spores brun jaune à ferrugineux, allongées,<br />
sommet obtus, ornées d'un revêtement côtelé longitudinalement, avec une<br />
grosse guttule à l'intérieur, (24) 26-28 (31) x 11-12 (15) /lm. Habitat : en pleine<br />
ville de Niort, près de la gare, dans un " mur fleuri" constitué de jardinières en<br />
béton étagées le long d'un très haut talus rocheux. Le récolteur, Jacques RIVAULT,<br />
est employé au service des jardins de la ville de Niort et trufficulteur à ses heures<br />
de loisirs.<br />
27. Hymenogaster olivaceus Vittadini SS. lato<br />
C'est assurément le plus commun des hypogés, du moins dans notre Centre-Ouest.<br />
Nous en avons étudié de nombreux exemplaires venant de toute la région, de<br />
Thouars (79) au nord à Feuillade au sud de la Charente. Les basidiomes, blanchâtres<br />
à l'origine, deviennent très rapidement brun noirâtres une fois sortis du sol, la<br />
gléba est brun rougeâtre et compacte, un peu pulvérulente, avec des logettes invisibles<br />
tant elles sont petites et serrées. Les spores possèdent un apex obtus et plus<br />
ou moins allongé, un apicule bifide à l'opposé, elles sont grossièrement costulées<br />
longitudinalement et elles peuvent atteindre 50 /lm de longueur!<br />
Les nombreuses variétés décrites sont généralement regroupées sous le nom d'olivaceus<br />
ss lato. Cependant nos amis Louis et Gisèle RIOUSSET ont pu distinguer<br />
dans nos récoltes deux formes assez bien individualisées:<br />
28. Hymenogaster olivaceus f. citrinus Vittadini<br />
Gléba gris pourpre, avec de nombreuses logettes, très petites mais visibles, séparées<br />
par de fines veines blanches. Spores papillées et pédicellées, ruguleuses, sillonnées,<br />
brun rougeâtre, 23-28 (30) x 15-16 /lm. Leg. Alain MEUNIER, Le Douhet<br />
(17), 04.02.1998.<br />
29. Hymenogaster olivaceus f. citrus Tulasne<br />
Gléba brun rougeâtre, compacte; spores allongées, renflées au milieu, souvent papillées<br />
au sommet mais brièvement, munies de pédicelles de 4-6 /lm, mesurant<br />
(22) 28-30 x 12-15 /lm. Récolte dans le même secteur que le précédent et par le<br />
même trufficulteur.<br />
30. Hymenogaster tener Berkeley & Broome<br />
Basidiome très petit, blanchâtre à la récolte, ocre jaunâtre ensuite. Gléba ocre<br />
brun, très dure. Spores citriformes, verruqueuses, ocre clair, guttulées (grosse guttule<br />
centrale), papillées, mesurant (hors pédicelle) (10,5) 13-15 (19) x (6,5) 9-11
lm. Leg. Alain MEUNIER, 04.02.1998 à Rouillac (17).<br />
Genre Hysterangium Vittadini<br />
BULL. FAMM., N. S., 18, 2000<br />
31. Hysterangium stoloniferum Tul. & Tul. var. stoloniferum (photo 3, p. 73)<br />
C'est sans doute l'espèce la plus rare parmi tous nos hypogés, (avec Elaphomyces<br />
persoonii) : décrite par les frères TULASNE en 1843 elle ne semble pas avoir été<br />
signalée en France depuis cette date. Il est à noter que la récolte des TULASNE venait<br />
de Bonnes, dans la Vienne, à seulement 100 km à vol d'oiseau de la station où<br />
nous avons pu observer et récolter ce remarquable hypogé. Encore une fois grâce<br />
à Jean BABIN, qui nous avait mis en contact avec le récolteur, M. Jacky TOUTEAU<br />
à Saint-Mandé (17). Extérieurement cet Hysterangium est une petite boule blanchâtre<br />
qui ne paie pas de mine. Mais à la coupe on découvre une gléba d'un gris<br />
verdâtre, formant de nombreuses logettes allongées, séparées par des veines blanches.<br />
Le péridium, facilement détachable, est ruguleux, ocre à brun rougeâtre<br />
après avoir été exposé à l'air, épais de moins de 500 /lm. Les spores hyalines, très<br />
allongées, cylindriques, permettent une détermination facile : elles mesurent 21<br />
23 x 6-7 /lm. Elles sont le plus souvent lisses mais parfois ruguleuses à pleine maturité<br />
(FOURRÉ, 1996b).<br />
Genre Melanogaster Corda<br />
32. Melanogaster ambiguus (Vittadini) C. Tulasne & Tulasne (photo 4, p. 73)<br />
Melanogaster ambiguus se distingue, dans le genre, par des spores allongées mesurant<br />
14-15 x 8-10 /lm. Nous l'avions trouvé le 13.02.1994 dans une truffière<br />
proche de Niort, à Vouillé chez Henri THIBAULT, et nous l'avons revu l'année suivante<br />
à l'île d'Oléron, avec Alain MEUNIER et Guy DuPUY. Une autre récolte nous<br />
avait été transmise le 28.04.1995 par Jacky ARNAULT, de Thouars (79).<br />
33. Melanogaster broomeianus Berkeley ex C. Tulasne & Tulasne<br />
Nous l'avons reçu de la forêt d'Aulnay-de-Saintonge, aux confins des Deux-Sèvres<br />
et de la Charente-Maritime, le 29.11.1979, de St-Mandé (17), de la presqu'île<br />
d'Arvert (leg. Guy Dupuy), de l'île d'Oléron (leg. Fabien LAMBERT), de Rouillac<br />
(16) (leg. Alain MEUNIER), de l'île d'Oléron encore (leg. Alain MEUNIER), etc.<br />
Le péridium est ocre jaunâtre à brun fauve, parfois un peu safrané, très légèrement<br />
pubescent, mince à la coupe. Gléba d'un noir brillant, parcourue de veines blanches<br />
virant au pourpre. Odeur plutôt agréable. Spores lisses, guttulées, cylindriques,<br />
mesurant (6,5) 7-9 (10) x 3,8-5,5 /lm, de couleur brun jaune.<br />
34. Melanogaster variegatus (Vittadini) C. Tulasne & Tulasne (photo 4, p. 73)<br />
Espèce très voisine de la précédente, M broomeianus, et même synonymisée avec<br />
celle-ci par certains auteurs. La distinction repose essentiellement sur la forme des<br />
spores, moins régulièrement cylindriques, plus elliptiques, et un peu plus longues<br />
pour M. variegatus. Mais on peut trouver les deux types dans une même récolte.<br />
On peut déterminer sous le nom de M broomeianus les récoltes où une large majorité<br />
de spores présentent un profil étroitement et régulièrement cylindrique, et<br />
M. variegatus celles dont la sporée possède une dominante de formes plus ovales<br />
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