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cinquantenuancesdegrey-org

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Je suis en face du lit. Il se penche pour me chuchoter :<br />

— Attends là. Ne détourne pas tes yeux du lit. Imagine-toi attachée dessus, complètement à ma merci.<br />

Oh mon Dieu.<br />

Il s'éloigne un moment. Je l'entends prendre quelque chose près de la porte. Tous mes sens sont en alerte, mon ouïe est devenue plus fine. Il a<br />

pris quelque chose sur la tringle à fouets et à palettes. Oh la vache. Qu'est-ce qu'il va me faire ?<br />

Je le sens derrière moi. Il m'attrape les cheveux et commence à les tresser.<br />

— Je t'aime bien en couettes, Anastasia, mais je suis impatient de te posséder, alors une tresse, ça suffira.<br />

Ses doigts habiles m'effleurent le dos de temps en temps tandis qu'il me coiffe, et chaque fois qu'il me touche, de petits chocs électriques me<br />

parcourent. Il attache le bout de la tresse avec un élastique, puis il tire dessus doucement pour me forcer à reculer jusqu'à ce que je sois collée<br />

contre lui. Il la tire encore de côté pour que je penche la tête, lui livrant mon cou. Il y frotte son nez, faisant courir ses dents et sa langue de la base<br />

de mon oreille à mon épaule. Il chantonne doucement en même temps, et ce son résonne en moi. Jusqu'en bas... jusque là, à l'intérieur de moi.<br />

Sans le faire exprès, je lâche un petit gémissement.<br />

— Chut, souffle-t-il sur ma peau.<br />

Il passe les bras autour de mon corps pour que je voie ce qu'il tient dans sa main droite : je reconnais un martinet.<br />

— Touche-le, me souffle-t-il.<br />

Il parle comme le diable en personne. Mon corps s'enflamme. Timidement, je tends la main pour effleurer les longues lanières en daim qui se<br />

finissent par de petites perles.<br />

— Je vais m'en servir. Ça ne te fera pas mal, mais ça va faire affleurer ton sang à la surface de ta peau et la rendre très sensible.<br />

Ouf, il dit que ça ne fait pas mal.<br />

— Quels sont les mots d'alerte, Anastasia ?<br />

— Euh... «jaune » et « rouge », monsieur.<br />

— Tu es une bonne petite. Rappelle-toi, la peur, c'est dans ta tête.<br />

Il lance le martinet sur le lit et pose ses mains sur ma taille.<br />

— Tu n'auras pas besoin de ça, murmure-t-il en m'enlevant ma culotte.<br />

Je m'en débarrasse en me soutenant à la colonne du lit.<br />

— Ne bouge pas, m'ordonne-t-il.<br />

Il m'embrasse le cul et le mordille deux fois. Je me tends.<br />

— Maintenant, allonge-toi. Sur le dos.<br />

Sa claque sur mes fesses me fait sursauter.<br />

Je me hâte de ramper sur le matelas dur pour m'allonger sur le drap en satin, doux et frais contre ma peau. Christian reste impassible, mais ses<br />

yeux luisent d'une excitation à peine contenue.<br />

— Mains au-dessus de la tête.<br />

Qu'est-ce que j'ai envie de lui... je voudrais qu'il me prenne tout de suite.<br />

Il se retourne et du coin de l'oeil je le vois se diriger vers la commode. Il revient avec un iPod et un masque semblable à celui qu'on m'a donné<br />

lors de mon vol vers Atlanta. Ce souvenir me donne envie de sourire, mais mes lèvres refusent de coopérer. Je suis trop impatiente. Mon visage<br />

est complètement figé : je le fixe de mes yeux grands ouverts.<br />

Il s'assoit au bord du lit pour me montrer l'iPod, auquel est relié un curieux appareil avec une antenne et des écouteurs. Bizarre. À quoi ça sert ?<br />

— Ceci transmet ce qui joue sur l'iPod aux haut-parleurs de la chambre, répond Christian à ma question muette tout en tapotant la petite<br />

antenne. J'entends la même chose que toi, et j'ai une télécommande.<br />

Il sourit de son sourire secret en me montrant un petit appareil plat qui ressemble à une calculette hyper-design. Il se penche pour insérer les<br />

écouteurs dans mes oreilles, et pose l'iPod sur le lit au-dessus de ma tête.<br />

— Soulève la tête.<br />

Lentement, il m'ajuste le masque : je suis aveugle. L'élastique du masque maintient les écouteurs en place. Je l'entends encore, mais tous les<br />

bruits sont étouffés. Le son de ma propre respiration m'assourdit - elle est peu profonde et irrégulière. Christian saisit mon bras gauche, l'allonge<br />

vers le coin gauche du lit et m'attache le poignet avec le bracelet en cuir. Ses doigts caressent mon bras sur toute sa longueur. Oh ! Ça chatouille.<br />

Je l'entends contourner le lit : il attache mon bras droit et de nouveau, ses doigts m'effleurent. Oh mon Dieu... Je suis déjà prête à exploser.<br />

Pourquoi est-ce aussi érotique ?<br />

Il se rend au pied du lit et m'attrape les chevilles.<br />

— Soulève encore la tête, m'ordonne-t-il.<br />

Il me traîne sur le lit de façon que mes bras soient complètement allongés. Oh la vache, je ne peux plus bouger les bras ! Un frisson<br />

d'appréhension mêlé d'euphorie me submerge, et je mouille encore plus. Il m'attache les chevilles de façon que je sois clouée au lit, bras et jambes<br />

écartés, totalement livrée à lui. C'est tellement déconcertant de ne pas le voir. Je tends l'oreille... qu'est-ce qu'il fait ? Je n'entends rien, juste mon<br />

souffle et les battements de mon cœur qui puisent dans mes tympans.<br />

Tout d'un coup, à l'intérieur de ma tête, une voix angélique s'élève, aussitôt rejointe par une deuxième voix, puis d'autres encore, un chœur<br />

céleste qui chante a cappella un cantique très ancien. Qu'est-ce que c'est, pour l'amour du ciel ? Je n'ai jamais rien entendu de semblable.<br />

Quelque chose d'une douceur presque insoutenable m'effleure le cou, court langoureusement sur ma g<strong>org</strong>e, ma poitrine, mes seins, me caresse...<br />

tire sur les pointes. C'est tellement doux, tellement inattendu. De la fourrure ! Un gant en fourrure ?<br />

Christian fait traîner sa main jusqu'à mon ventre sans se presser, encerclant mon nombril, passant d'une hanche à l'autre, et j'essaie de deviner<br />

où il ira ensuite... mais la musique... dans ma tête... me transporte... la fourrure au sommet de ma toison... entre mes jambes, le long d'une jambe...<br />

remontant l'autre jambe... ça chatouille presque... mais pas tout à fait... d'autres voix se joignent aux premières... dans le chœur céleste, les voix<br />

chantent des mélodies différentes dans l'harmonie la plus belle que j'aie entendue de ma vie. En saisissant le mot « deus », je comprends qu'elles<br />

chantent en latin. La fourrure remonte mes bras et contourne ma taille... revient à mes seins. Les pointes durcissent sous cette douce caresse... je<br />

halète... en me demandant où sa main ira ensuite. Soudain, la fourrure disparaît, et je sens le bout des lanières du martinet qui m'effleurent la peau,<br />

suivant le même chemin que la fourrure. J'ai du mal à me concentrer avec cette musique - ces centaines de voix tissent dans ma tête une<br />

tapisserie d'une finesse aérienne de fils de soie d'or et d'argent. La musique se mêle à la sensation du daim sur ma peau... oh mon Dieu...<br />

brusquement, elle disparaît. Puis, soudain, elle me mord le ventre.<br />

— Aïe !<br />

J'ai hurlé, surprise, mais ça ne fait pas vraiment mal : ça picote. Il me frappe encore. Plus fort.

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