Surveillance des médicaments
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<strong>Surveillance</strong> <strong>des</strong> <strong>médicaments</strong><br />
Source : ANSM - agence nationale de sécurité du médicament et <strong>des</strong> produits de santé<br />
Pourquoi une liste de <strong>médicaments</strong> sous surveillance renforcée ?<br />
A partir du 25 avril 2013, une liste européenne de <strong>médicaments</strong> sous surveillance renforcée est<br />
publiée tous les mois par l’Agence européenne du médicament (EMA). Elle s’inscrit dans le cadre<br />
<strong>des</strong> nouvelles dispositions communautaires relatives à la sécurité <strong>des</strong> <strong>médicaments</strong> (législation en<br />
matière de pharmacovigilance), entrées en vigueur en 2012 .<br />
Tous les <strong>médicaments</strong> sont surveillés dès leur mise sur le marché. Leur inscription sur cette liste<br />
signifie qu’ils sont surveillés de manière plus étroite que les autres. Cette inscription s’explique<br />
notamment par un moindre recul d’expérience, du fait de leur mise sur le marché récente ou d’un<br />
manque de données sur leur utilisation à long terme.<br />
En aucun cas, il ne s’agit d’une liste de <strong>médicaments</strong> dangereux ni même présentant un<br />
problème particulier de sécurité. Il s’agit simplement de <strong>médicaments</strong> pour lesquels les<br />
autorités sanitaires souhaitent pouvoir disposer de données complémentaires. L’attention <strong>des</strong><br />
professionnels de santé et <strong>des</strong> patients est attirée sur l’importance de déclarer de façon<br />
systématique les éventuels effets indésirables qui pourraient être liés à ces <strong>médicaments</strong>.<br />
Il ne faut donc pas interrompre un traitement quand le médicament fait l’objet d’une<br />
surveillance renforcée. En cas de doute, il est indispensable de demander l’avis de son<br />
médecin ou de son pharmacien.<br />
Lire aussi<br />
o Les <strong>médicaments</strong> soumis à une surveillance renforcée seront identifiés par un triangle noir dans la<br />
notice - Communiqué de l'EMA (25/04/2013)<br />
Comment reconnait-on ces <strong>médicaments</strong> sous surveillance renforcée ?<br />
Les <strong>médicaments</strong> sous surveillance renforcée sont identifiables par la présence d’un triangle noir<br />
inversé (aussi appelé « black symbol ») dans la notice d’information <strong>des</strong> patients et dans le résumé<br />
<strong>des</strong> caractéristiques du produit (RCP - informations <strong>des</strong>tinées aux professionnels de la santé). Ce<br />
triangle est accompagné d’une courte phrase explicative :<br />
"Ce médicament fait l’objet d’une surveillance renforcée"
Ce symbole sera utilisé dans tous les Etats Membres de l’Union européenne. Il commencera à<br />
apparaître sur la notice et le RCP <strong>des</strong> <strong>médicaments</strong> concernés à partir de l’automne 2013, mais ne<br />
figurera pas sur l’emballage <strong>des</strong> <strong>médicaments</strong>.<br />
Il est à noter que les travaux préparatoires à la mise en place de ce triangle ont associé les<br />
associations de patients et les professionnels de santé, en France et au niveau européen.<br />
Les patients et les professionnels de santé sont vivement encouragés à déclarer tous les effets<br />
indésirables susceptibles d’être liés à ces <strong>médicaments</strong> portant le triangle noir, de manière à ce<br />
que toute nouvelle information puisse être analysée rapidement et efficacement.<br />
Comment cette liste a-t-elle été élaborée?<br />
Le statut de "médicament sous surveillance renforcée" s’applique systématiquement à un<br />
médicament dans les cas suivants :<br />
o il contient une nouvelle substance active autorisée dans l’UE depuis le 1er janvier 2011,<br />
o il s’agit d’un médicament biologique (vaccin ou médicament dérivé du sang, par exemple) et qui<br />
dispose d’une expérience d’utilisation limitée depuis la commercialisation;<br />
o il bénéficie d’une autorisation conditionnelle (le laboratoire détenteur de l’autorisation de mise sur<br />
le marché - AMM - doit fournir <strong>des</strong> données complémentaires sur ce médicament) ou bien d’une<br />
autorisation sous <strong>des</strong> conditions exceptionnelles (pour <strong>des</strong> raisons particulières, le laboratoire ne<br />
peut pas fournir un ensemble complet de données) ;<br />
o il a été demandé au laboratoire de mener <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> complémentaires pour recueillir par exemple<br />
<strong>des</strong> données sur l’utilisation prolongée de ce médicament ou sur un effet indésirable rare observé<br />
pendant les essais cliniques (étu<strong>des</strong> PASS = post-authorisation safety studies : étu<strong>des</strong> conçues<br />
pour confirmer, mieux caractériser ou réfuter un signal de sécurité qui a été identifié comme<br />
associé à un médicament).<br />
D’autres <strong>médicaments</strong> peuvent également être placés sous surveillance renforcée, sur décision du<br />
comité pour l'évaluation <strong>des</strong> risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence<br />
européenne <strong>des</strong> <strong>médicaments</strong>.<br />
Publiée pour la première fois en avril 2013, cette liste est révisée tous les mois par le PRAC. Elle<br />
peut être consultée en permanence sur le site Internet de l’EMA (www.ema.europa.eu) et est<br />
également publiée par les autorités de santé nationales dans chacun <strong>des</strong> Etats Membres (l’ANSM<br />
pour la France).<br />
Un médicament peut être inscrit sur cette liste lors de l’octroi de son AMM ou à tout moment de<br />
son cycle de vie. Il reste sous surveillance pendant 5 ans ou jusqu’à ce que le PRAC décide de le<br />
retirer de la liste.<br />
Cette liste comporte les <strong>médicaments</strong> classés par ordre alphabétique en fonction de leur nom de<br />
marque. Sont également précisés : le nom de leur(s) substance(s) active(s), leur statut de<br />
commercialisation en France, le(s) motif(s) de leur inclusion dans la liste, le nom du laboratoire<br />
détenteur de l’AMM, ainsi que les liens vers les informations en français disponibles sur le site de<br />
l’EMA.<br />
Que devient la liste <strong>des</strong> <strong>médicaments</strong> sous surveillance précédemment publiée<br />
par l’ANSM ?<br />
Avant la publication d’une liste européenne de <strong>médicaments</strong> sous surveillance renforcée, certains<br />
Etats Membres, tels que la France et le Royaume-Uni, avaient déjà mis en place <strong>des</strong> systèmes<br />
similaires, mais avec <strong>des</strong> approches différentes. La nouvelle liste a été élaborée dans un souci de<br />
sécurité sanitaire renforcée et d’harmonisation : elle se substitue donc aux listes existantes,<br />
mais a vocation à être complétée progressivement par <strong>des</strong> produits identifiés au niveau national<br />
comme devant faire l’objet d’une surveillance particulière.<br />
En effet, cette liste comprend une majorité de produits enregistrés en procédure centralisée. Or, il<br />
existe actuellement environ 1 800 <strong>médicaments</strong> autorisés selon ce type de procédure alors que, au<br />
niveau <strong>des</strong> Etats Membres, <strong>des</strong> milliers d’autres <strong>médicaments</strong> sont commercialisés (un peu plus de<br />
10 000 en France), principalement selon une procédure nationale.
Par ailleurs, l’ANSM a entrepris une campagne de révision systématique <strong>des</strong> <strong>médicaments</strong><br />
dont l’AMM est antérieure à 2005. Une méthode a donc été élaborée afin de déterminer les<br />
<strong>médicaments</strong> à analyser en priorité. Pour une partie d’entre eux, cette révision, si elle n’est pas<br />
suffisamment concluante en termes de sécurité ou d’efficacité, débouche sur une procédure de<br />
réévaluation du rapport bénéfice/risque . Cette réévaluation peut être à l’origine soit d’une<br />
modification de l’AMM, d’une mise sous surveillance renforcée, d’une suspension, voire d’un retrait<br />
du marché. Cette décision peut être portée au niveau européen et, le cas échéant, l’inscription sur<br />
la liste <strong>des</strong> <strong>médicaments</strong> sous surveillance renforcée pourra être proposée.<br />
Depuis le début de l’année 2011, une liste <strong>des</strong> <strong>médicaments</strong> commercialisés en France et devant<br />
faire l’objet d’une surveillance particulière suite à la remontée de signaux de pharmacovigilance,<br />
avait été établie par l’ANSM. Cette liste préfigurait la démarche européenne qui entraîne sa<br />
suppression. Toutefois, les résultats de la réévaluation du rapport bénéfice/risque de certains<br />
produits, qui figuraient dans cette liste, seront publiés dans une nouvelle rubrique du site Internet<br />
de l’ANSM. Cette rubrique, spécifiquement dédiée au suivi du processus de révision/réévaluation du<br />
rapport bénéfice/risque, présentera <strong>des</strong> bilans réguliers. Elle sera créée dans les prochaines<br />
semaines.<br />
Qu’est-ce qu’un médicament faisant l’objet d’un plan de gestion <strong>des</strong> risques ?<br />
Les plans de gestion <strong>des</strong> risques (PGR) sont un autre outil participant à la surveillance <strong>des</strong><br />
<strong>médicaments</strong>, notamment pour ceux récemment mis sur le marché. Ils ont été mis en place dès<br />
2005 et font partie du dossier d’AMM.<br />
Un PGR est requis pour tout médicament contenant une nouvelle substance active. Il peut aussi<br />
être mis en place après la commercialisation du produit si <strong>des</strong> changements significatifs<br />
interviennent (nouvelle indication, nouveau dosage, nouvelle voie d’administration, nouveau<br />
procédé de fabrication) ou si un risque important a été identifié après la mise sur le marché.<br />
Il permet :<br />
o de mieux caractériser ou prévenir les risques associés à un médicament,<br />
o de compléter les données disponibles au moment de la mise sur le marché,<br />
o de surveiller les conditions réelles d'utilisation.<br />
Il implique, si besoin, <strong>des</strong> mesures complémentaires aux activités de routine, comme :<br />
o une pharmacovigilance renforcée sur certains <strong>des</strong> risques mis en évidence dans le PGR,<br />
o <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> de sécurité d’emploi post-AMM et/ou <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> d’utilisation,<br />
o <strong>des</strong> mesures de minimisation du risque (documents d’information pour les professionnels de santé<br />
ou les patients).