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Nématodes à galle des bananiers et plantains ... - Musalit

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Les némato<strong>des</strong> <strong>à</strong> <strong>galle</strong> Meloidogyne incognita <strong>et</strong> M e l o i d ogyne<br />

java n i c a p a rasitent les racines <strong>des</strong> <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> <strong>bananiers</strong><br />

plantain partout où ces plantes sont cultivées. Meloidogyne<br />

are n a r i a <strong>et</strong> occasionnellement d’autres espèces de<br />

M e l o i d o g y n e p e u vent également être associées aux <strong>bananiers</strong><br />

<strong>et</strong> <strong>bananiers</strong> plantain. Malgré leur large répartition <strong>et</strong><br />

parfois leur grande abondance, les némato<strong>des</strong> <strong>à</strong> <strong>galle</strong> ne sont<br />

pas considérés comme ayant un pouvoir pathogène important<br />

sur les <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> <strong>bananiers</strong> plantain. Ils sont généralement<br />

présents en association ave c Radopholus similis e t<br />

Pratylenchus spp., autres espèces de némato<strong>des</strong> pathogènes.<br />

Ces dernières espèces, plus virulentes, ont <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s plus<br />

visibles (nécrose de la racine) que ceux de Meloidogyne spp.<br />

(formation de <strong>galle</strong>s), <strong>et</strong> les dégâts qu’elles provoquent sont<br />

plus importants (chute <strong>des</strong> plants). En outre, R. s i m i l i s e t ,<br />

dans une moindre mesure, Pr a ty l e n c h u s spp., tendent<br />

<strong>à</strong> se multiplier plus rapidement <strong>et</strong> <strong>à</strong> évincer progressive -<br />

ment les populations de némato<strong>des</strong> <strong>à</strong> <strong>galle</strong>. Lorsque ces<br />

différentes espèces cohabitent, la <strong>des</strong>truction <strong>des</strong> tissus par<br />

R . s i m i l i s <strong>et</strong>/ou Pr a ty l e n c h u s spp. peut favoriser l’établissement<br />

de M e l o i d o g y n e spp. Il semble toutefois que l’importance<br />

<strong>des</strong> némato<strong>des</strong> <strong>à</strong> <strong>galle</strong> ait été négligée, surtout dans les<br />

régions où R. similis n’est pas présent.<br />

Distribution<br />

Meloidogyne incognita <strong>et</strong> M. javanica sont présents dans le<br />

monde entier. On peut les trouver en très grand nombre sur<br />

les <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> <strong>bananiers</strong> plantain soit lorsque le climat est<br />

trop froid pour que R . similis s’y développe, soit lorsque<br />

R . s i m i l i s n’a pas été introduit, ou lorsque Pr a ty l e n c h u s<br />

g o o d ey i n’est pas présent. Les zones concernées sont le<br />

bassin méditerranéen (Crète <strong>et</strong> Liban), les régions subtropicales<br />

(Afrique du Sud), <strong>des</strong> régions tropicales de haute altitude<br />

d’Amérique du Sud (An<strong>des</strong> colombiennes) <strong>et</strong> <strong>des</strong> basses<br />

terres africaines (Ghana, Tanzanie) où les <strong>bananiers</strong> du sousgroupe<br />

Cavendish n’ont pas été introduits <strong>à</strong> grande échelle <strong>et</strong><br />

où R. similis ne s’est donc pas répandu avec du matériel de<br />

plantation infecté. Sur les hauts plateaux africains,<br />

M. incognita <strong>et</strong> M. javanica sont moins abondants en raison<br />

de la présence de P. goodeyi. En revanche, en Asie, surtout<br />

Parasites <strong>et</strong> ravageurs <strong>des</strong> Musa : fiche technique n° 3<br />

NÉMATODES À GALLE DES BANANIERS ET PLANTAINS<br />

Meloidogyne incognita (Kofoid & White, 1919) Chitwood, 1949<br />

Meloidogyne javanica (Treub, 1885) Chitwood, 1949<br />

Dirk De Waele <strong>et</strong> Romulo G. Davide (1998)<br />

en Asie du sud-est qui est considérée comme étant le centre<br />

d’origine <strong>des</strong> M u s a, M e l o i d o g y n e spp. sont les espèces de<br />

némato<strong>des</strong> les plus courantes <strong>et</strong> les plus abondantes, attaquant<br />

les nombreuses variétés diploï<strong>des</strong> <strong>et</strong> triploï<strong>des</strong> de<br />

<strong>bananiers</strong> <strong>des</strong>sert <strong>et</strong> <strong>à</strong> cuire. En Malaisie, les cultivars locaux<br />

les plus cultivés comme Pisang Mas (AA, syn. Sucrier),<br />

Pisang Berangan (AA, syn. Lakatan), Pisang Rastali (AAB,<br />

sous-groupe Silk), Pisang Nangka (AAB), Pisang Ta n d u k<br />

(AAB), <strong>et</strong> Pisang Embung (AAA, syn. Gros Michel) sont tous<br />

sensibles <strong>à</strong> M.incognita. Rabougrissement, pseudotroncs filiformes<br />

<strong>et</strong> régimes portant de p<strong>et</strong>its fruits sont <strong>des</strong> symptômes<br />

fréquemment observés chez ces cultivars. En Asie, Meloidogyne<br />

spp. peut occasionnellement prédominer sur les <strong>bananiers</strong><br />

<strong>des</strong>sert du sous-groupe Cavendish. Aux Philippines, M.<br />

i n c o g n i ta <strong>et</strong> M . a re n a r i a sont largement distribués <strong>et</strong> leur<br />

présence est très importante sur les <strong>bananiers</strong> Cave n d i s h<br />

géant. A Davao par exemple, 82 % de tous les échantillons<br />

de racines examinés étaient infectés, avec une densité de<br />

population moyenne de 3539. Lors d’une prospection dans<br />

une plantation commerciale de bananes <strong>des</strong>sert de Malaisie<br />

occidentale, M. javanica s’est révélé être omniprésente avec<br />

un nombre moyen de 12500 juvéniles de deuxième stade (J 2 )<br />

par dm 3 de sol <strong>et</strong> les racines présentaient d’importantes<br />

formations de <strong>galle</strong>s.<br />

Coupe transversale d’une <strong>galle</strong> sur une racine de bananier<br />

plantain montrant les femelles renflées d’un nématode <strong>à</strong> <strong>galle</strong><br />

<strong>des</strong> racines (Meloidogyne spp.).<br />

Réseau international pour l’amélioration de la banane <strong>et</strong> de la banane plantain, Parc Scientifique Agropolis II, 34397 Montpellier Cedex 5, FRANCE<br />

Tel : 33-(0)4 67 61 13 02 - Fax : 33-(0)4 67 61 03 34 - e-mail : inibap@cgiar.org - Intern<strong>et</strong> : http://www.cgiar.org/ipgri/inibap/


Dissection d’une femelle <strong>et</strong> de la masse d’œufs<br />

(Meloidogyne spp.).<br />

Cycle de vie, symptômes, dégâts<br />

M e l o i d o g y n e spp. sont <strong>des</strong> endoparasites sédentaires. Les<br />

juvéniles de deuxième stade (J 2 ) éclosent puis migrent ve r s<br />

les racines <strong>et</strong> y pénètrent soit par l’apex, soit dans les zones<br />

de pénétration antérieure, soit encore l<strong>à</strong> où existent déj<strong>à</strong> de<br />

p<strong>et</strong>ites lésions. Les J 2 envahissent l’endoderme <strong>des</strong> racines <strong>et</strong>,<br />

en pénétrant dans le cylindre central, provoquent l’apparition<br />

de cellules polynucléées géantes provenant du<br />

parenchyme vasculaire ou <strong>des</strong> cellules vasculaires différenciées<br />

du cylindre central. La formation de ces cellules<br />

géantes perturbe ou bloque les vaisseaux du xylème. La<br />

multiplication parallèle <strong>des</strong> cellules corticales entraîne la<br />

formation de <strong>galle</strong>s. Les juvéniles J 2 se nourrissent de ces<br />

cellules géantes <strong>et</strong> muent trois fois avant de parvenir au stade<br />

de femelles adultes qui se développent rapidement. La<br />

dissection <strong>des</strong> <strong>galle</strong>s m<strong>et</strong> en évidence <strong>des</strong> femelles typiques<br />

renflées <strong>à</strong> divers sta<strong>des</strong> de maturation. A maturité, les<br />

femelles sont sacciformes. La reproduction est parthé-<br />

Région céphalique de Meloidogyne :<br />

(<strong>à</strong> gauche : juvénile 2 e stade, <strong>à</strong> droite: mâle).<br />

Barre = 20 microns.<br />

nogénétique. Dans <strong>des</strong> conditions défavo rables, un fort<br />

p o u rcentage de mâles est produit. Les œufs sont pondus<br />

dans une matrice gélatineuse formant une masse d’œufs.<br />

Une seule masse peut contenir plusieurs centaines d’œufs.<br />

Dans les racines primaires épaisses <strong>et</strong> charnues, les masses<br />

d’œufs peuvent demeurer <strong>à</strong> l’intérieur <strong>des</strong> racines. Le cycle<br />

biologique compl<strong>et</strong> sur <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> <strong>bananiers</strong> plantain se<br />

déroule en quatre <strong>à</strong> six semaines. On peut observe r<br />

différentes espèces de Meloidogyne dans la même <strong>galle</strong>. Ces<br />

némato<strong>des</strong> peuvent coloniser les couches externes de la<br />

souche jusqu’<strong>à</strong> 7 cm de profondeur.<br />

Les symptômes les plus évidents de l’infection causée par<br />

Meloidogyne spp. sur <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> <strong>bananiers</strong> plantain sont la<br />

formation de <strong>galle</strong>s <strong>et</strong> le renflement <strong>des</strong> racines primaires <strong>et</strong><br />

secondaires. Parfois, l’extrémité <strong>des</strong> racines est envahie <strong>et</strong> la<br />

formation de <strong>galle</strong>s est insignifiante, voire absente, mais l’extrémité<br />

de la racine cesse de croître <strong>et</strong> de nouvelles racines<br />

prolifèrent juste au-<strong>des</strong>sus <strong>des</strong> tissus infectés. Il se peut que<br />

les plants infectés donnent un nombre beaucoup plus p<strong>et</strong>it<br />

de racines secondaires <strong>et</strong> tertiaires. Au Pakistan, on a observé<br />

Région caudale<br />

du juvénile 2 e stade<br />

Meloidogyne<br />

incognita.<br />

Barre = 20 microns.<br />

Région caudale<br />

du mâle Meloidogyne<br />

incognita.<br />

Barre = 20 microns.


un jaunissement <strong>des</strong> parties aériennes, une diminution de la<br />

taille <strong>des</strong> feuilles, un rabougrissement <strong>des</strong> plants <strong>et</strong> une perte<br />

de production, liés <strong>à</strong> la présence de M. javanica. Aux Philippines,<br />

une évaluation sur le terrain <strong>des</strong> pertes<br />

de rendements causées par l’infestation de M.incognita chez<br />

les <strong>bananiers</strong> du type Cavendish géant a révélé qu’un inoculum<br />

de 1000 J 2 par plant provoquait 26,4% de perte, 10 000<br />

J 2 , 45,4% de pertes <strong>et</strong> qu’un inoculum de 20 000 J 2 entraînait<br />

57,1% de perte par rapport aux plants non inoculés.<br />

Chez les <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> <strong>bananiers</strong> plantain, Meloidogyne spp.<br />

a p p a raissent souvent en association avec <strong>des</strong> ch a m p i g n o n s<br />

vivant dans le sol mais les eff<strong>et</strong>s synergiques entre les deux<br />

groupes de pathogènes n’ont pas été étudiés bien qu’il y ait<br />

<strong>des</strong> indices dans ce sens. Au Yémen, on a observé un taux<br />

plus élevé de pourriture de la racine dans les plantations<br />

bananières où M.incognita <strong>et</strong> ces champignons (Fusarium <strong>et</strong><br />

Rhizoctonia spp.) coexistent.<br />

Lutte culturale, chimique <strong>et</strong> biologique<br />

Meloidogyne spp. peuvent être disséminés avec du matériel<br />

de plantation infesté. Les souches infestées peuvent être<br />

assainies en enlevant les couches superficielles, <strong>et</strong> en appliquant<br />

un traitement <strong>à</strong> l’eau chaude (53°-55°C pendant<br />

20 minutes) ou un nématicide avant plantation.<br />

Les némato<strong>des</strong> <strong>à</strong> <strong>galle</strong> ont une large gamme d’hôtes, en<br />

particulier les plantes dicotylédones que l’on trouve, entre<br />

autres, dans les zones où poussent les <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> <strong>bananiers</strong><br />

plantain. Une attention particulière doit, par conséquent,<br />

être accordée au désherbage <strong>des</strong> terres en jachère <strong>et</strong> <strong>à</strong> la<br />

sélection de cultures de couverture ou associées dans les<br />

systèmes de cultures intercalaires ou de rotation. La mise en<br />

jachère <strong>des</strong> terres pour éradiquer les némato<strong>des</strong> <strong>à</strong> <strong>galle</strong> <strong>des</strong><br />

racines peut cependant ne pas être efficace. A Cuba par<br />

exemple, on rapporte que Meloidogyne spp. persistent dans<br />

la terre jusqu’<strong>à</strong> 29 mois, même quand il n’y a pas de bananier.<br />

En Inde, la culture intercalaire de Coriandrum sativum,<br />

Sesamum indicum, C ro talaria juncea, Tag<strong>et</strong>es ere c ta e t<br />

Acorus calamus a diminué de façon significative les populations<br />

de M . i n c o g n i ta sur les <strong>bananiers</strong> de type Robusta<br />

(sous-groupe Cavendish) dans <strong>des</strong> essais au champ. Le<br />

même eff<strong>et</strong> sur M e l o i d o g y n e spp. a été obtenu <strong>à</strong> Cuba lors<br />

d’essais de cultures de rotation associant herbe de Pangola,<br />

maïs <strong>et</strong> canne <strong>à</strong> sucre, <strong>et</strong> avec Tag<strong>et</strong>es patula en Afrique du<br />

Sud. L’association avec le riz irrigué peut aussi, grâce <strong>à</strong> la<br />

période d’inondation, réduire considérablement les populations<br />

de némato<strong>des</strong> <strong>à</strong> <strong>galle</strong>.<br />

La plupart <strong>des</strong> cultivars de <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> de <strong>bananiers</strong> plantain<br />

couramment cultivés sont sensibles aux némato<strong>des</strong> <strong>à</strong><br />

<strong>galle</strong>. Toutefois, le criblage <strong>à</strong> grande échelle <strong>des</strong> génotypes<br />

de <strong>bananiers</strong> <strong>et</strong> de <strong>bananiers</strong> plantain a révélé l’existence de<br />

s o u rces de résistance <strong>à</strong> M e l o i d o g y n e spp. Aux Philippines,<br />

sur 90 génotypes de Musa chez lesquels on a étudié le degré<br />

de résistance (taux de reproduction <strong>des</strong> némato<strong>des</strong>) <strong>et</strong> la<br />

sensibilité (dégâts causés) <strong>à</strong> M . i n c o g n i ta, neuf cultiva r s<br />

( A l a swe, Dakdakan, Inambak, Pastilan, Pugpogon, Maia<br />

Formation de <strong>galle</strong>s sur les racines du bananier<br />

causée par Meloidogyne spp.<br />

Maole, PaaDalaga, Sinker <strong>et</strong> Viente Cohol) présentaient une<br />

résistance. Ces cultivars avait un indice de <strong>galle</strong> de 1-2 indiquant<br />

seulement une légère formation de <strong>galle</strong>s <strong>et</strong> un faible<br />

niveau d’infection <strong>des</strong> racines.<br />

De nombreux essais au champ ont montré l’efficacité de<br />

plusieurs nématici<strong>des</strong> contre les némato<strong>des</strong> <strong>à</strong> <strong>galle</strong> <strong>des</strong><br />

racines. Le trempage de la souche pendant 10 minutes dans<br />

un nématicide avant plantation peut protéger le plant contre<br />

l’infection <strong>des</strong> némato<strong>des</strong> pendant quelques mois. Les<br />

nématici<strong>des</strong> les plus efficaces sont le dibromochloropropane<br />

(DBCP ou Nemagon, aujourd’hui interdits dans de<br />

nombreux pays), les organophosphorés : <strong>et</strong>hoprophos <strong>et</strong><br />

fenamiphos, <strong>et</strong> les carbamates: aldicarbe <strong>et</strong> carbofuran. L’immersion<br />

<strong>des</strong> souches parées dans 1% d’hy p o ch l o r i t e<br />

de sodium (NaOCl) pendant 5 ou 10 minutes peut aussi<br />

détruire Meloidogyne spp., <strong>et</strong> on considère ce pré-traitement<br />

efficace, peu onéreux <strong>et</strong> non toxique. De même, on<br />

a montré que la fumigation avant plantation avec du<br />

dibromure d’éthylène (EDB, aujourd’hui interdit dans<br />

de nombreux pays), du dich l o r o p r o p a n e - d i ch l o r o p r o p è n e<br />

(D-D) ou du bromure de méthyle, ainsi qu’un tra i t e m e n t<br />

après plantation avec la plupart <strong>des</strong> organophosphorés<br />

(<strong>et</strong>hoprophos, cadusaphos, fenamiphos, isazofos, terbufos)<br />

<strong>et</strong> <strong>des</strong> carbamates (aldicarbe, carbofuran, oxamyl) appliqués<br />

plusieurs fois par an, pouvait constituer un traitement très<br />

efficace contre les némato<strong>des</strong> <strong>à</strong> <strong>galle</strong> <strong>des</strong> racines dans les


plantations bananières déj<strong>à</strong> établies, <strong>et</strong> améliorer la croissance<br />

<strong>des</strong> plants <strong>et</strong> les rendements. En étudiant les fluctuations<br />

saisonnières <strong>des</strong> némato<strong>des</strong>, un programme de lutte<br />

raisonné peut être mis en place par application de nématici<strong>des</strong><br />

seulement quand les populations atteignent un niveau<br />

critique, généralement au début de la saison <strong>des</strong> pluies. A<br />

Porto Rico, l’application d’oxamyl sur les pétioles <strong>des</strong><br />

feuilles de <strong>bananiers</strong> Cavendish géant, quatre fois <strong>à</strong> 30 jours<br />

d ’ i n t e r valle pendant le cycle de croissance, a permis de<br />

lutter efficacement contre M. incognita.<br />

Aux Philippines, l’utilisation d’extraits de racines d’œill<strong>et</strong>s<br />

d’Inde (Tag<strong>et</strong>es ere c ta), d’ipil-ipil (Le u c a e n a l e u c o c e p h a l a) ,<br />

de chiendent (Cynodon dacty l o n) <strong>et</strong> de makahiya (M i m o s a<br />

p u d i c a) s’est révélée particulièrement efficace pour inhiber<br />

l’éclosion <strong>des</strong> œufs <strong>et</strong> limiter l’infestation de M . i n c o g n i ta.<br />

L’efficacité de ces extraits de racines est comparable <strong>à</strong> celle<br />

<strong>des</strong> nématici<strong>des</strong> chimiques. De même, les extraits de racines<br />

de Kaatoanbangkal (Anthocephalus chinensis) <strong>et</strong> de nénuphars<br />

(Eichornia crassipes), ainsi que <strong>des</strong> extraits de bulbes<br />

d’ail (Allium sativa) <strong>et</strong> d’oignon (Allium alia) se sont révélés<br />

efficaces contre M . i n c o g n i ta. La caractérisation <strong>des</strong> principes<br />

actifs nématici<strong>des</strong> révèle <strong>des</strong> composés tels que l’aldéhyde<br />

phénolique chez A . c h i n e n s i s, l’acide carboxylique<br />

chez E. crassipens <strong>et</strong> un cétone chez A. cepa.<br />

Toujours aux Philippines, le pouvoir nématicide <strong>des</strong> extraits<br />

de culture de 17 espèces de microorganismes contre<br />

M. incognita a été évalué en laboratoire <strong>et</strong> en serre <strong>à</strong> partir<br />

<strong>des</strong> données de mortalité <strong>et</strong> d’infestation observées sur <strong>des</strong><br />

<strong>bananiers</strong> Cavendish géant. Des extraits purifiés de plusieurs<br />

Pe n i c i l l i u m spp. (P. oxa l i c u m, P. a n a t o l i c u m) <strong>et</strong> A s p e rg i l l u s<br />

n i g e r ont révélé un pouvoir nématicide important. C<strong>et</strong>te<br />

recherche d’agents de lutte biologique a abouti <strong>à</strong> la technologie<br />

dite BIOCON par laquelle <strong>des</strong> formulations liqui<strong>des</strong> <strong>et</strong><br />

en poudre contenant Pa e c i l o myces lilacinus <strong>et</strong> P. oxa l i c u m<br />

sont utilisées avec succès pour lutter contre les némato<strong>des</strong>,<br />

dont Meloidogyne spp., sur les <strong>bananiers</strong>. On étudie actuellement<br />

<strong>des</strong> champignons mycorhiziens comme possibles<br />

agents de lutte biologique. En serre, l’inoculation de <strong>bananiers</strong><br />

du cultivar Grand Naine (sous-groupe Cavendish) issus<br />

de micropropagation avec deux isolats de Glomus mosseae<br />

a limité la formation de <strong>galle</strong>s <strong>et</strong> a permis de réduire la multiplication<br />

de M. incognita dans les racines. L’inoculation de<br />

ce même cultivar avec Glomus intraradices n’a pas empêché<br />

l’accumulation de M. incognita dans les racines mais a favorisé<br />

la croissance <strong>des</strong> plants en améliorant leur nutrition.<br />

Racines de <strong>bananiers</strong> infestées<br />

par <strong>des</strong> femelles renflées<br />

de Meloidogyne spp.

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