Nématodes à galle des bananiers et plantains ... - Musalit

un jaunissement des parties aériennes, une diminution de la
taille des feuilles, un rabougrissement des plants et une perte
de production, liés à la présence de M. javanica. Aux Philippines,
une évaluation sur le terrain des pertes
de rendements causées par l’infestation de M.incognita chez
les bananiers du type Cavendish géant a révélé qu’un inoculum
de 1000 J 2 par plant provoquait 26,4% de perte, 10 000
J 2 , 45,4% de pertes et qu’un inoculum de 20 000 J 2 entraînait
57,1% de perte par rapport aux plants non inoculés.
Chez les bananiers et bananiers plantain, Meloidogyne spp.
a p p a raissent souvent en association avec des ch a m p i g n o n s
vivant dans le sol mais les effets synergiques entre les deux
groupes de pathogènes n’ont pas été étudiés bien qu’il y ait
des indices dans ce sens. Au Yémen, on a observé un taux
plus élevé de pourriture de la racine dans les plantations
bananières où M.incognita et ces champignons (Fusarium et
Rhizoctonia spp.) coexistent.
Lutte culturale, chimique et biologique
Meloidogyne spp. peuvent être disséminés avec du matériel
de plantation infesté. Les souches infestées peuvent être
assainies en enlevant les couches superficielles, et en appliquant
un traitement à l’eau chaude (53°-55°C pendant
20 minutes) ou un nématicide avant plantation.
Les nématodes à galle ont une large gamme d’hôtes, en
particulier les plantes dicotylédones que l’on trouve, entre
autres, dans les zones où poussent les bananiers et bananiers
plantain. Une attention particulière doit, par conséquent,
être accordée au désherbage des terres en jachère et à la
sélection de cultures de couverture ou associées dans les
systèmes de cultures intercalaires ou de rotation. La mise en
jachère des terres pour éradiquer les nématodes à galle des
racines peut cependant ne pas être efficace. A Cuba par
exemple, on rapporte que Meloidogyne spp. persistent dans
la terre jusqu’à 29 mois, même quand il n’y a pas de bananier.
En Inde, la culture intercalaire de Coriandrum sativum,
Sesamum indicum, C ro talaria juncea, Tagetes ere c ta e t
Acorus calamus a diminué de façon significative les populations
de M . i n c o g n i ta sur les bananiers de type Robusta
(sous-groupe Cavendish) dans des essais au champ. Le
même effet sur M e l o i d o g y n e spp. a été obtenu à Cuba lors
d’essais de cultures de rotation associant herbe de Pangola,
maïs et canne à sucre, et avec Tagetes patula en Afrique du
Sud. L’association avec le riz irrigué peut aussi, grâce à la
période d’inondation, réduire considérablement les populations
de nématodes à galle.
La plupart des cultivars de bananiers et de bananiers plantain
couramment cultivés sont sensibles aux nématodes à
galle. Toutefois, le criblage à grande échelle des génotypes
de bananiers et de bananiers plantain a révélé l’existence de
s o u rces de résistance à M e l o i d o g y n e spp. Aux Philippines,
sur 90 génotypes de Musa chez lesquels on a étudié le degré
de résistance (taux de reproduction des nématodes) et la
sensibilité (dégâts causés) à M . i n c o g n i ta, neuf cultiva r s
( A l a swe, Dakdakan, Inambak, Pastilan, Pugpogon, Maia
Formation de galles sur les racines du bananier
causée par Meloidogyne spp.
Maole, PaaDalaga, Sinker et Viente Cohol) présentaient une
résistance. Ces cultivars avait un indice de galle de 1-2 indiquant
seulement une légère formation de galles et un faible
niveau d’infection des racines.
De nombreux essais au champ ont montré l’efficacité de
plusieurs nématicides contre les nématodes à galle des
racines. Le trempage de la souche pendant 10 minutes dans
un nématicide avant plantation peut protéger le plant contre
l’infection des nématodes pendant quelques mois. Les
nématicides les plus efficaces sont le dibromochloropropane
(DBCP ou Nemagon, aujourd’hui interdits dans de
nombreux pays), les organophosphorés : ethoprophos et
fenamiphos, et les carbamates: aldicarbe et carbofuran. L’immersion
des souches parées dans 1% d’hy p o ch l o r i t e
de sodium (NaOCl) pendant 5 ou 10 minutes peut aussi
détruire Meloidogyne spp., et on considère ce pré-traitement
efficace, peu onéreux et non toxique. De même, on
a montré que la fumigation avant plantation avec du
dibromure d’éthylène (EDB, aujourd’hui interdit dans
de nombreux pays), du dich l o r o p r o p a n e - d i ch l o r o p r o p è n e
(D-D) ou du bromure de méthyle, ainsi qu’un tra i t e m e n t
après plantation avec la plupart des organophosphorés
(ethoprophos, cadusaphos, fenamiphos, isazofos, terbufos)
et des carbamates (aldicarbe, carbofuran, oxamyl) appliqués
plusieurs fois par an, pouvait constituer un traitement très
efficace contre les nématodes à galle des racines dans les