HISTOIRE DE LA SUISSE « LA cOncORDAncE pASSE pAR LE ...

HISTOIRE
DE LA SUISSE
HISTOIRE pOLITIqUE
« LA cOncORDAncE
pASSE pAR LE cOnfLIT »
DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE / JUSqU'En 9 e AnnéE

DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
ApERçU
3 pLAn DES EXpOSITIOnS
4 DEScRIpTIf DES EXpOSITIOnS
À pROpOS DE L'EXpOSITIOn « HISTOIRE DE LA SUISSE »
7 « LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
8 1 re éTApE
9 2 e éTApE
10 3 e éTApE
11 4 e éTApE
13 5 e éTApE
15 6 e éTApE
16 7 e éTApE
17 8 e éTApE
18 9 e éTApE
cOnTEXTE
19 DE L'« AncIEn RégImE »
À LA DémOcRATIE mODERnE
UnITéS DE cOURS JUSqU'À LA 9 e AnnéE ScOLAIRE
34 1. LA SUISSE ET SES myTHES
pRépARATIOn En cOURS
VISITE DU mUSéE
TRAVAIL ULTéRIEUR En cOURS
35 2. LA cRéATIOn DE L'éTAT féDéRAL
pRépARATIOn En cOURS
VISITE DU mUSéE
TRAVAIL ULTéRIEUR En cOURS
36 3. LA cROIX féDéRALE ET AUTRES SymbOLES
pRépARATIOn En cOURS
VISITE DU mUSéE
TRAVAIL ULTéRIEUR En cOURS
37 SUppORTS péDAgOgIqUES (Sp 1 À Sp 11)
37 Sp 1 * gUILLAUmE TELL
38 Sp 2 * LA SUISSE ET SES myTHES
41 Sp 3 *** gUILLAUmE TELL ET LA DéfEnSE SpIRITUELLE
42 Sp 4 ** L'éTAT féDéRAL
44 Sp 5 ** LA DémOcRATIE SUISSE
45 Sp 6 ** LA STRUcTURE féDéRALE DE LA SUISSE
46 Sp 7 ** qUI éLIT qUI?
47 Sp 8 *** En ROUTE VERS L'éTAT-nATIOn
48 Sp 9 ** DE LA cROIX féDéRALE AU DRApEAU SUISSE
50 Sp 10 ** Un DRApEAU SUISSE À L'éTRAngER
51 Sp 11 ** mADE In SwITzERLAnD
LISTE DE SUppORTS UTILES
52 bIbLIOgRApHIE, LIEnS
VISITER LE mUSéE AVEc L'écOLE
53 LE mUSéE, LIEU DE DécOUVERTE ET D'AppREnTISSAgE
54 InfORmATIOnS
LANDESMUSEUM ZÜRICH
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ApERçU

DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
pLAn DES EXpOSITIOnS
1 er étAgE
HistoirE dE lA suissE
EntréE
LANDESMUSEUM ZÜRICH
Accès à lA tour
dEs ArmEs
rdc
gAlEriE dEs collEctions
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2 e / 3 e étAgE
tour dEs ArmEs
ApERçU
rdc / 1 er étAgE
mEublEs
Et intériEurs suissEs

DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
DEScRIpTIf
DES EXpOSITIOnS
1 er éTAgE
« HISTOIRE DE LA SUISSE »
L’exposition «Histoire de la Suisse», articulée
autour de quatre sections thématiques,
propose un aperçu de l’histoire suisse des
origines à l’époque actuelle.
HISTOIRE DES mIgRATIOnS
« pERSOnnE n'A
TOUJOURS éTé LÀ »
HISTOIRE RELIgIEUSE ET SpIRITUELLE
« fOI, AppLIcATIOn
ET ORDRE »
HISTOIRE pOLITIqUE
« LA cOncORDAncE
pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE écOnOmIqUE
« LA SUISSE DEVIEnT
RIcHE À L'éTRAngER »
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« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
RDc
« gALERIE
DES cOLLEcTIOnS »
La «galerie des collections» donne pour la
première fois un aperçu représentatif des
collections du musée. Des objets d'art et
d'artisanat de grande qualité sont visibles
sous la forme de 20 expositions. Avec plus
de 820 000 pièces, le musée national suisse
possède la plus grande collection d'objets
relatifs à l'histoire culturelle et à l'artisanat
d'art suisse.
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RDc / 1 er éTAgE
« mEUbLES ET
InTéRIEURS SUISSES »
L'exposition «meubles et intérieurs suisses»
présente des aménagements intérieurs et des
éléments de mobilier issus de la collection du
musée national suisse. Le point de départ se
situe au niveau des chambres historiques reconstituées
qui ont fait la renommée du musée
bien au-delà des frontières nationales.
Les pièces menant à ces chambres mettent
en scène du mobilier suisse du 20 e siècle.
ApERçU

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« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
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« TOUR DES ARmES »
Les fonds issus de l'ancien arsenal de zurich
forment la base de la collection d'armes
du musée national suisse: de l'armement
médiéval, tel que la cotte de mailles et le
casque de la gesslerburg à Küssnacht Sz, aux
uniformes portés par l'armée suisse au 19 e et
au 20 e siècle, en passant par des fleurons de
la période baroque ou des objets de renom.
Les différents types d'armes, d'uniformes et
d'équipements sont présentés dans leur contexte
historique.
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HISTOIRE DE LA SUISSE
À pROpOS DE L'EXpOSITIOn
« HISTOIRE DE LA SUISSE »
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
Des armes et des armures illustrent la force de frappe militaire des confédérés.
La rosace du conseil d'Appenzell Rhodes-Intérieures et le Regimentsspiegel
de zurich montrent comment étaient gouvernés les cantons actuels de zurich
et d'Appenzell Rhodes-Intérieures avant 1798. Au fil des objets exposés (actes,
monnaies, drapeaux, peintures et costumes) le long desquels elle chemine,
la visite met en lumière les divers conflits et alliances jusqu'à la création de
l'état-nation doté d'une constitution fédérale en 1848. La révision de la constitution,
un historique des partis, la démocratie de concordance ainsi que les
mouvements sociaux témoignent de la conception sans cesse changeante
de la démocratie. Des objets datant de la première et de la Deuxième guerre
mondiale rappellent les années difficiles que le pays a traversées jusqu'en
1945, bien qu'il ait été épargné par les conflits guerriers. Des extraits de films
retracent le processus par lequel la Suisse a su se positionner vis-à-vis des
puissances étrangères grâce à ses bons offices, ainsi que les circonstances
récentes par lesquelles la confédération a fait parler d'elle.
DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
À pROpOS DE L'EXpOSITIOn « HISTOIRE DE LA SUISSE »

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1 re stAtion
HISTOIRE DE LA SUISSE
LA SUISSE ET SES myTHES
Typiquement suisse? Les Alpes, les
montres, le fromage, le chocolat, le
cor des Alpes, les sonnailles, Guillaume
Tell ou les cars postaux: que nous
racontent ces images et objets sur la
Suisse d'aujourd'hui et sur son passé?
Les mythes font partie de la mémoire
orale de presque tous les peuples, anciens
et actuels. Dans un langage imagé
et poétique, ils parlent par exemple de
la création et de la fin du monde, de cosmologie,
ou encore de la naissance des
dieux et des hommes. Leur raison d'être
est d'expliquer les origines des peuples
et de justifier leur organisation sociale.
Le mot mythe vient du grec et il signifie
discours, récit, mais aussi fable.
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
Parce qu'elles ont trait à la naissance
de la Confédération, les légendes de
Guillaume Tell ou du Serment du Grütli
font partie des mythes fondateurs de la
Suisse.
• La Grande roue des mythes regroupe
les éléments suivants:
– Guillaume Tell
– Fromage
– Arbalète
– Montres
– Chocolat
– Cor des Alpes
– Cervin
– Car Postal
– Heidi
– Sonnailles
– Serment du Grütli
– Découpages
– Tête d'Helvetia (Vreneli)
Dans la partie supérieure de la rampe,
dans les vitrines de gauche, les mythes
représentés sont une nouvelle fois
expliqués et illustrés à l'aide d'objets.
1
DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
1
roue des mythes dans la
ruhmeshalle. à l'exception
des deux cors des Alpes et
du car postal, tous les objets
de la roue des mythes ont
été réalisés par barbara
maggio.
À pROpOS DE L'EXpOSITIOn « HISTOIRE DE LA SUISSE »

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2 e stAtion
HISTOIRE DE LA SUISSE
fORcE DE fRAppE gUERRIèRE
Au Moyen-Âge, ce sont les rois et
les princes qui décident de la guerre
et de la paix. Au sein de la Confédération,
des communes – tant urbaines
que rurales – gagnent toutefois en souveraineté.
Des bourgeois et des paysans
en âge de porter les armes veulent
avoir voix au chapitre en matière de
guerre et de paix territoriale. Ainsi,
avant l'apparition des mercenaires, les
guerriers fédéraux combattent-ils pour
leur propre compte. De la bataille de
Morgarten (1315) à la victoire contre la
Bourgogne (1476/1477), ils ne cessent
de développer leur habileté militaire.
Les unités de fantassins combattant
en formation dite de «carré suisse»
s'avèrent particulièrement redoutables.
Les rangs extérieurs étaient ar-
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
més de longues piques tandis qu'au
centre se tenaient les hallebardiers.
EXpAnSIOn TERRITORIALE
Les cantons fédéraux s'unissent entre
eux et cherchent à s'émanciper du
Saint Empire romain germanique. Au
sein d'alliances variables, ils s'imposent
face aux évêchés, au Duché de Bourgogne
ou à la Maison d'Autriche-Habsbourg.
Des extensions territoriales et
des territoires sujets gérés en commun
en sont une conséquence bienvenue.
Au 15 e siècle, les confédérés font figure
de grande puissance militaire. Près de
10 000 guerriers fédéraux trouvent la
mort à la bataille de Marignan, en 1515.
Depuis lors, la Confédération se tient à
l'écart des conflits territoriaux européens.
Les mercenaires suisses resteront
encore longtemps très convoités.
ORDRE SEIgnEURIAL
Au cours du Moyen-Âge, un nombre
croissant de personnes migrent
vers les villes, qui gagnent donc en
importance politique et économique.
Aspirant à davantage d'indépendance
et d'autonomie, les citoyens des villes
s'organisent en conséquence. Aux souverains
nobles se substitue un conseil
formé de citoyens. Lors des réunions
de ce conseil, ils délibèrent ensemble
du montant des impôts, de l'acquisition
de terres, ainsi que des questions de
guerre et de paix.
• Un groupe de figurines représente les
guerriers fédéraux.
• La fresque de Ferdinand Hodler, qui
orne le mur ouest, représente la retraite
des confédérés à Marignan en 1515.
• La «Kleine Rats-Rose» (petite rosace
du conseil) illustre l'ordre seigneurial
en Appenzell Rhodes-Intérieures au
17 e siècle.
• Le «Zürcher Regimentsspiegel» est un
organigramme de l'autorité zurichoise
au 17 e siècle.
• Des cartes représentent les affrontements
militaires des cantons fédéraux
avec les Habsbourg, la Bourgogne, etc.
au 14 e , 15 e et au début du 16 e siècle.
1
2
DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
1
groupe de figurines,
Armures trois quarts de
l'arsenal de Zurich,
16 e siècle. Fer, poli et noirci.
Ad 2000.1–7.
2
«la retraite des confédérés
à marignan»", 1899/1900.
Ferdinand Hodler. Fresque
visible sous l'arche centrale du
mur ouest de la ruhmeshalle
landesmuseum Zurich.
lm 41994.
3
Zürcher regimentsspiegel,
1657, Hans Henri schwyzer,
Hôtel de Ville de Zurich.
Huile sur bois, plume et gouache
sur papier. Hauteur 244
cm. lm 3611.
À pROpOS DE L'EXpOSITIOn « HISTOIRE DE LA SUISSE »
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3 e stAtion
HISTOIRE DE LA SUISSE
ALLIAncES ET cOnfLITS
Au cours de la première moitié du
14 e siècle, les cantons campagnards
s'allient aux villes (Lucerne en 1332,
Zurich en 1351 et Berne en 1353). En
pleine expansion, grâce au commerce
notamment, les villes gagnent sans
cesse en puissance et en richesse. La
coexistence de deux confessions après
la Réforme entraîne régulièrement des
conflits sur fond de tensions religieuses
jusqu'à la seconde guerre de Villmergen,
en 1712. À la Diète, les délégués
de tous les cantons de la Fédération –
urbains ou campagnards, réformés ou
catholiques – se réunissent pour délibérer
des affaires communes. Parallèlement,
la Diète tenait également des
réunions confessionnelles distinctes.
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
LA gUERRE DES pAySAnS
Les sujets se révoltent régulièrement
contre les prétentions de pouvoir
croissantes des autorités urbaines.
Le conflit atteint son apogée en 1653
avec la «guerre des Paysans». Au sein
de l'Empire Allemand, catholiques et
protestants s'affrontent dans la guerre
de Trente Ans (1618-1648), qui épargne
la Confédération. Dans une Europe
exsanguée par la guerre, les denrées
agricoles viennent à manquer et les prix
montent, ce qui permet aux paysans de
bien vendre leur production. À la sortie
du conflit, les prix ont rapidement chuté,
tout comme les revenus des paysans.
De plus, les autorités urbaines ont
dévalué la monnaie. La population rurale
craint pour sa survie et certains ne
parviennent plus à faire face aux dettes.
À Huttwil, les paysans décident de
se liguer pour préserver leurs anciens
droits et libertés et déclenchent ainsi
une rébellion qui conduira en 1653 à
une guerre civile au sein de la Confédération.
Les corps francs constitués par
les paysans s'inclinent toutefois devant
les troupes urbaines, mieux armées.
La révolte échoue et ses meneurs sont
exécutés.
ALLIAncES
L'histoire de l'Europe et de la Suisse
est marquée par d'innombrables guerres
et luttes autour du pouvoir, des territoires
et des richesses. La réputation de
guerriers intrépides des Confédérés remonte
à la fin du Moyen-Âge. Dans toute
l'Europe, de jeunes Suisses louent
leurs services à des armées étrangères.
Les conditions de mercenariat sont définies
dans des contrats appelés alliances.
Pour beaucoup, c'est un moyen de
gagner de l'argent à l'étranger.
• Image représentant la «Diète» comme
un conseil politique réunissant les
13 cantons de la Fédération et les pays
alliés.
• Carte de la Confédération des 13 cantons
en 1513.
• Diverses images et objets sur le thème
des divers conflits intra-helvétiques (Réforme,
Guerre des Paysans).
• Une peinture de 1612, «Helvetia et
Europa», rappelle le succès des mercenaires
suisses. La portée de l'alliance
avec la France est soulignée par la «Tapisserie
de l'alliance».
1
DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
3
christian schybi, originaire
d'Entlebuch, fait partie
des meneurs de la révolte
paysanne à lucerne. Après
la défaite, il a été exécuté
à sursee. Portrait, autour de
1653, Pierre ii. Aubry, bâle.
gravure sur cuivre.
4
tapisserie de l'alliance, autour
de 1705-1723, d'après
un modèle de charles le
brun. origine manufacture
des gobelins, Paris. laine et
soie. dépôt de la fondation
gottfried Keller. dep 65.
1
réunion de la diète de
la confédération des 13
cantons à baden en 1531,
extrait de la chronique «Zirkel
der Eidgenossenschaft»
de 1593, 1793, reproduction
de Peter Vischer. origine
bâle. gravé à l'eau-forte et
colorié. lm 24267.
2
cuirasse, vers 1600,
Pompeo della cesa. origine
nord de l'italie. tôle de
fer. le général zurichois
Hans conrad Werdmüller
commandait l'armée avec
laquelle il a vaincu la révolte
des paysans en Argovie.
Pendant les combats, il
aurait porté cette armure
richement décorée.
KZ 848.
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4 e stAtion
HISTOIRE DE LA SUISSE
LA RéVOLUTIOn fRAnçAISE: LIbERTé,
égALITé, fRATERnITé
Au siècle des Lumières s'est progressivement
installée l'idée que tous
les hommes devaient être égaux en
droits, quelles que soient leurs origines.
Avec la Révolution française, cette
revendication prend une dimension
politique. Le 26 août 1789, les députés
de l'Assemblée nationale française adoptent
la «Déclaration des droits de
l'homme et du citoyen». Vis-à-vis de
la loi, aucune différence ne doit plus
être faite entre nobles, bourgeois ou
simples sujets. Sous la devise «Liberté,
Égalité, Fraternité», la France instaure
la république. Parallèlement à la réorganisation
interne de l'état français, les
armées napoléoniennes conquièrent de
nombreux territoires en Europe.
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
LA RépUbLIqUE HELVéTIqUE
Dans la Confédération aussi, des
responsables politiques progressistes
souhaitent introduire un régime démocratique.
Des soulèvements révolutionnaires
apparaissent d'abord dans la
campagne bâloise, avant de s'étendre
à d'autres territoires sujets. La France
en profite pour envahir la Suisse. Après
que Berne soit tombée aux mains des
Français, l'Ancienne Confédération, ou
Ancien Régime, s'effondre. La République
helvétique est proclamée en 1798
à Aarau, la nouvelle capitale. Elle se
dote d'une constitution démocratique
inspirée du modèle français.
VERS Un éTAT féDéRAL
À peine cet état unitaire helvétique
est-il formé que les aristocrates déchus
mettent tout en œuvre pour récupérer
leurs privilèges. Le général Napoléon
conquiert de vastes territoires dans
toute l'Europe. En 1803, il aide la Suisse
à se doter d'un régime fédéral et à former
six nouveaux cantons sur la base
d'anciens territoires sujets et de pays
alliés: Vaud, Argovie, Thurgovie, Saint-
Gall, Tessin et Grisons. Après la défaite
napoléonienne définitive de 1815, les
forces conservatrices redéfinissent les
rapports de force en Europe dans le
cadre du congrès de Vienne. Au cours
des décennies suivantes, la Suisse et
les différents cantons sont le théâtre
d'une épreuve de force entre les différentes
mouvances politiques. Les progressistes
libéraux réclament le suff-
rage universel, la liberté économique
pour tous et combattent l'influence
cléricale. Les fédéralistes conservateurs
souhaitent restaurer l'ordre politique
de l'Ancien Régime. En 1845, les
cantons catholiques conservateurs de
Lucerne, d'Uri, de Schwytz, d'Obwald,
de Nidwald, de Zoug, de Fribourg et du
Valais signent un «pacte d'alliance», le
Sonderbund. Les cantons libéraux demandent
aussitôt à la Diète de dissoudre
cette alliance. Face à la résistance
des cantons du Sonderbund, une intervention
militaire est décidée et le général
Guillaume-Henri Dufour est désigné
pour diriger les troupes de l'armée
fédérale dans ce conflit intra-helvétique.
Au terme d'une brève campagne
sans grandes pertes, le général Dufour
parvient à dissoudre le Sonderbund,
ouvrant la voie aux négociations sur la
formation d'un nouvel état fédéral.
• La mode comme témoin des mutations
socio-politiques: le rejet du modèle aristocratique
se répercute directement sur la
tenue vestimentaire.
• Objets datant de la République helvétique
(chapeau à cocarde, drapeau helvétique).
• Objets datant de la Médiation (Acte de
Médiation, image de Napoléon).
• Objets datant de la Restauration (Acte
du Congrès de Vienne, Pacte fédéral de
1815, drapeau suisse de 1815).
• Objets datant de la Régénération (feuille
de calendrier «Le soulèvement populaire
d'Uster» 1832, lithographie «Expulsi-
DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
on des religieux et des religieuses des
couvents de Muri et Hermetschwil»,
1841).
• Objets datant de la guerre du Sonderbund
(statue du général Dufour, pièce
d'artillerie composée d'un canon de deux
livres posé sur son affût).
À pROpOS DE L'EXpOSITIOn « HISTOIRE DE LA SUISSE »

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HISTOIRE DE LA SUISSE
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DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
1
robe, autour de 1810.
origine Zurich.
batiste de coton avec
broderies blanches.
Hauteur 130 cm.
lm 46687.
2
chapeau d'infanterie
helvétique à cocarde,
autour de 1800. Feutre.
Hauteur 31,5 cm.
lm 74938.
3
drapeau helvétique avec
guillaume tell, autour de
1799. origine: canton de
nidwald. soie.
Hauteur 189 cm. Prêt
© nidwaldner museum stans.
4
représentation du sceau du
Pacte fédéral de 1815, après
1816, Keller & Füssli. origine
Zurich. Aquatinte.
Hauteur 22,9 cm.
lm 39459.
5
Feuille de calendrier représentant
le soulèvement populaire
du 22 novembre 1830
à uster, dans le canton de
Zurich, origine: Winterthour,
gravure sur bois 1832,
Hauteur 15,8 cm.
lm 39446.
6
statue du général dufour,
1848, Johann Jakob oechslin.
origine: schaffhouse.
terre cuite. Hauteur 32,5 cm.
lm 67768.
À pROpOS DE L'EXpOSITIOn « HISTOIRE DE LA SUISSE »

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5 e stAtion
HISTOIRE DE LA SUISSE
LA cRéATIOn DE L'éTAT féDéRAL
Après la dissolution du Sonderbund,
des négociations sont menées en vue
de la création d'un nouvel état fédéral.
En février 1848, une commission
de la Diète se lance dans la rédaction
d'une nouvelle constitution. En juillet
et en août, la nouvelle constitution
est soumise au vote populaire dans les
nouveaux cantons, qui l'adoptent majoritairement.
Le 12 septembre 1848, la
Diète déclare la Constitution fédérale
comme adoptée.
LA cOnSTITUTIOn féDéRALE DE 1848
La Constitution fédérale est formée
de 114 articles. Ses principales dispositions
sont les suivantes:
– La Confédération se compose de 22
cantons autonomes. Elle jouit du pou-
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
voir de décision en matière de guerre,
de paix, d'alliances et de conventions
internationales et elle est chargée des
fonctions suivantes: politique extérieure,
armée, frappe de la monnaie commune
et services postaux. Elle fixe
également les poids et les mesures. Les
droits de douane sont désormais prélevés
uniquement aux frontières de la
Suisse et non plus entre cantons. Le
domaine de l'éducation reste majoritairement
du ressort des cantons.
– Les autorités fédérales fonctionnent
sur le principe de la séparation des
pouvoirs: l'Assemblée fédérale – composée
du Conseil national (représentant
l'ensemble de la population) et
du Conseil des États (représentant les
cantons) – forme le pouvoir législatif,
le Conseil fédéral (sept membres élus
par l'Assemblée fédérale) est l'entité
exécutive et le Tribunal fédéral incarne
le pouvoir judiciaire.
– Les droits individuels des citoyens y
sont définis: tout Suisse chrétien est
libre d'élire domicile dans l'ensemble
du pays. Catholiques et protestants
sont autorisés à célébrer des offices religieux
en tous lieux. La liberté de la
presse est garantie.
– Le peuple a la possibilité de demander
des modifications de la Constitution
fédérale (initiative constitutionnelle).
DémOcRATIE
La démocratie est une forme de
gouvernement dans laquelle le pouvoir
est aux mains du «peuple» (en
grec, demos), c'est-à-dire l'ensemble
des citoyens souverains, et non d'une
personne unique ou d'un petit groupe
dominant. Il fallut attendre la démocratie
moderne, qui s'est progressivement
imposée après les révolutions américaine
et française, pour que la garantie
de droits politiques conformes aux
droits de l'homme devienne une priorité
du gouvernement démocratique. La
Suisse s'avère être un exemple particulièrement
intéressant dans l'histoire de
la démocratie car, avec la création de
l'État fédéral en 1848, elle a bénéficié
relativement tôt d'un régime démocratique
moderne et libéral, revêtant
une forme atypique avec l'introduction
d'instruments de démocratie directe
au niveau tant cantonal que national.
Dans la démocratie directe suisse, les
votants jouissent d'un grand pouvoir
de codécision par l'intermédiaire des
votations populaires, qui leur offrent la
possibilité d'influencer directement la
politique du pays. Le droit d'initiative
et le referendum leur permettent de
soumettre des propositions de modifications
de la Constitution ou de la législation.
cOncORDAncE
En politique, la concordance désigne
un processus de décision visant
à impliquer dans le débat toutes les
personnes concernées (partis, associations,
groupements d'intérêts et minorités).
Les décisions doivent être prises
par consensus sur une position una -
DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
nime. Le principe de concordance est
caractéristique de la culture politique
de la Suisse.
• Constitution fédérale de 1848 et représentation
du premier Conseil fédéral.
• Reconstitution du salon du Conseil
fédéral avec la chaire originale du chancelier
de la Confédération.
• Sept pupitres présentent des informations
sur le système politique de la
Suisse (la voie vers la concordance, des
explications sur le système de la démocratie
de concordance, les droits populaires
en démocratie directe, le principe
de collégialité).
• Divers objets illustrent l'union monétaire,
La Poste Suisse, les acquis et
l'unité nationale, etc. (pièces de monnaies,
poids et mesures, sceaux douaniers,
timbres).
• La révision de la Constitution fédérale
en 1874 marque le passage de la démocratie
représentative à la démocratie directe.
Elle introduit le concept de referendum
législatif. Les soldats à gauche
du piédestal et la mère et l'enfant situés
à sa droite représentent les compétences
accrues de la Fédération dans le domaine
militaire et social.
À pROpOS DE L'EXpOSITIOn « HISTOIRE DE LA SUISSE »

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HISTOIRE DE LA SUISSE
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
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DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
1
constitution fédérale de 1848,
autour de 1848, laurenz lüthi.
gouache calligraphiée.
Hauteur 95 cm.
lm 78495.
2
Portrait de groupe du premier
conseil fédéral de 1848, autour
de 1920, saint-gall, impression
sur feuille de viscose. copie:
Archives fédérales, berne.
3
reconstitution de la salle de
réunion du conseil fédéral,
dans l'exposition «Histoire de
la suisse».
4
Jeu de monnaies fédérales
de 1850, Hôtels de la monnaie
de Paris et strasbourg. Argent,
billon et cuivre.
m 13959.
5
couronne d'armoiries de tous
les cantons en commémoration
de la révision constitutionnelle
de 1874. origine Zurich,
lithographie, autour de 1874,
hauteur 55,2 cm. lm 24296.
À pROpOS DE L'EXpOSITIOn « HISTOIRE DE LA SUISSE »

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6 e stAtion
HISTOIRE DE LA SUISSE
cOnfLITS SOcIAUX
Durant la Première Guerre mondiale,
quelque 700 000 Suisses, soit près
d'un sixième de la population, sont tributaires
d'un soutien financier. Le décalage
entre pauvres et riches renforce
les tensions. Les travailleuses et les
travailleurs demandent une hausse des
salaires et une réduction du temps de
travail à 48 h hebdomadaires. La lutte
des classes entre la classe ouvrière et
la bourgeoisie conservatrice atteint son
apogée avec la grève générale de 1918.
Face à la crise économique mondiale
de 1929 et à la menace d'un nouveau
conflit armé, employés et employeurs
se retrouvent une nouvelle fois à la table
des négociations. L'accord de paix
du travail conclu entre les syndicats et
le patronat de la métallurgie en 1937
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
marque le début d'une nouvelle approche:
la priorité sera désormais donnée
à la négociation plutôt qu'à la grève.
mOUVEmEnT DES fEmmES ET
DROIT DE VOTE
Entre 1860 et 1874, les femmes
suisses s'organisent pour la première
fois afin d'exiger la parité civile et
politique dans le cadre de la révision
de la Constitution. Dans la majorité
des cantons, les femmes sont en effet
d'un point de vue juridique assimilées
à des enfants. Le Code civil suisse,
adopté en 1912, abolit la «tutelle obligatoire»
des femmes, tout en confirmant
l'époux dans son rôle de chef de
famille. Le mouvement d'émancipation
se renforce durant la première moitié
du 20 e siècle, sous l'impulsion de divers
facteurs contribuant à favoriser l'idée
d'égalité entre les sexes.
Dans de nombreux pays européens,
le droit de vote et d'éligibilité est accordé
aux femmes à l'issue de la Première
ou de la Seconde Guerre mondiale.
Encore rejeté par deux tiers des
votants lors de la votation populaire de
1959, le droit de vote des femmes est
finalement adopté au deux tiers des
voix en 1971. Suite à l'introduction de
ce dernier dans toute la Suisse, la parité
civile des femmes devient le nouvel
objectif. Le droit matrimonial est ainsi
révisé dans un esprit de partenariat au
sein du couple. L'égalité des sexes est
également instaurée dans le domaine
de l'éducation. La Loi sur l’égalité de
1995 exige également l'égalité sur le
plan de la rémunération.
• Présentation de l'évolution du Mouvement
ouvrier (ex. premiers écrits socialistes,
«Comité d'Olten», images de
la grève générale, défilé du 1 er mai 1931
à Zurich).
• Documents sur l'histoire du mouvement
d'émancipation et du droit de
vote des femmes (ex. portraits d'Émilie
Kempin-Spyri et Iris von Roten, photos
de manifestations en faveur du droit de
vote des femmes).
• Affiches de campagnes référendaires
pour et contre le droit de vote des femmes.
DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
1
manifestation du 1 er mai à
Zurich, 1931, Photo-Zollinger,
Zurich, photographie n&b.
lm 100864.52.
2
timbres-poste, autour de 1960,
Association suisse pour le
suffrage féminin. Papier.
Hauteur 7,7 cm.
lm 83929.
3
Affiche de campagne pour
le droit de vote des femmes,
1971, schaffhouse.
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HISTOIRE DE LA SUISSE
LA pREmIèRE gUERRE mOnDIALE
En 1914, la Première Guerre mondiale
éclate en Europe. Elle durera quatre
ans et fera 6,5 millions de morts. De
nombreuses villes et des régions entières
sont dévastées. Malgré la neutralité
de la Suisse, la guerre constitue une
menace pour le pays. L'armée est placée
en état d'alerte et Ulrich Wille est
nommé au grade de général. Le déroulement
du conflit exacerbe les tensions
entre la Suisse alémanique et la Suisse
romande: les régions francophones de
l'ouest sont favorables à la France et à
ses alliés, la Russie et le Royaume-Uni,
tandis que la Suisse alémanique se sent
davantage concernée par le sort des
populations allemande et autrichienne.
*
* über treppen-
abgang erreichbar
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
LA DEUXIèmE gUERRE mOnDIALE
Initiée en 1939 par le régime national-socialiste
allemand d'Hitler, la
guerre a évolué en conflit d'envergure
mondiale. Au moment de la déclaration
de guerre, le Conseil fédéral affirme
la neutralité de la Suisse. Le Romand
Henri Guisan est élu général. L'armée
suisse reste en état d'alerte jusqu'à
l'issue du conflit en 1945, et des milliers
de soldats suisses effectuent leur
service militaire. Ce service qualifié
d'actif marque la vie de toute une génération.
Comment la Suisse doit-elle
se comporter face à cette menace
permanente et comment garantir son
indépendance dans un contexte économique
de plus en plus difficile? La
Suisse cherche un compromis entre
adaptation et résistance.
Pour éviter les conflits avec l'Allemagne
nazie, la liberté de la presse est restreinte.
Les Juifs ne sont pas reconnus comme
réfugiés politiques par la Suisse. Sur les
quelque 60 000 civils accueillis jusqu'à
la fin de la guerre, environ 28 000 sont
des réfugiés juifs. Parallèlement à cette
volonté de défense militaire, une défense
spirituelle s'organise dans le but
de lutter contre les influences national-socialistes.
• Dans le premier secteur, des extraits
de films, des photos et d'autres objets
témoignent de l'époque de la Première
Guerre mondiale (képi du général
Ulrich Wille, caricature «La critique»,
affiche «Mobilisation»).
• Dans le second secteur, des photographies,
des extraits d'interview de
témoins de l'époque (association Archimob,
2005) et d'autres objets illustrent
la vie durant la Deuxième Guerre
mondiale. (képi du général Henri Guisan,
passeport allemand avec un tampon
«J», marchandises telles que des
munitions de couleur).
• Drapeau de la légation suisse à Berlin,
datant de la Deuxième Guerre mondiale.
2
1
DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
1
Képi du général ulrich Wille,
1917. lm 64500.1.
2
surveillance d'un tunnel,
autour de 1939-1940. origine
bâle. Photographie n&b. lm
102037.4.
3
Hébergement de soldats
en 1942. Photographe: Ernst
Winizki-Weber, Zurich.
lm 109675.29.
4
Passeport allemand avec
tampon «J» signalant l'origine
juive, 28.01.1939.
origine: préfecture de police
berlin. Prêt: Archives fédérales
de berne.
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HISTOIRE DE LA SUISSE
L'EXpOSITIOn nATIOnALE DE 1939
À l'occasion de l'exposition nationale
(Landi) de 1939 à Zurich, l'artiste et
graphiste Hans Erni (*1909) a réalisé
un tableau monumental de la Suisse.
Cette œuvre panoramique mesure plus
de 90 mètres de long sur 5 mètres de
haut.
Fin 1937, Hans Erni est chargé de
peindre le mur du fond du pavillon touristique
prévu pour l'exposition nationale
de 1939. Sa réalisation a l'aspect
d'un «photomontage» associant les
thèmes du transport, du sport, de la
science et des traditions. L'artiste illustre
de cette façon l'histoire, la prospérité,
les progrès, ainsi que les particularités
culturelles de la Suisse au fil
des décennies. Cette oeuvre influence-
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
ra durablement l'image que les Suisses
ont d'eux-mêmes.
Au-dessus de l'exposition nationale,
qui se tient sur les rives du bassin
lacustre de Zurich, plane l'ombre menaçante
d'une guerre. La Landi, qui se
tient de début mai à fin octobre 1939,
devient un lieu de rencontre national
et accueille plus de dix millions de visiteurs.
Le 1 er septembre 1939, la Deuxième
Guerre mondiale éclate. Les pires
craintes deviennent subitement réalité.
Au début du conflit, la Landi reste fermée
durant trois jours. Puis, elle rouvre
ses portes et les visiteurs affluent, plus
nombreux que jamais. L'exposition
nationale est une source de courage
et d'espoir, qui procure un sentiment
de solidarité patriotique et renforce la
conscience nationale, ce qui en fait un
symbole d'affirmation de soi.
L'EffET LAnDI DAnS LES ESpRITS
Avec l'expérience de la Deuxième
Guerre mondiale, l'image véhiculée
par la Landi de 1939 d'une Suisse politiquement
indépendante et économiquement
prospère devient une certitude
nationale. Le petit pays neutre
entouré de puissances belligérantes
reste épargné par la guerre. Dans les
années d'après-guerre, cette situation
n'était pas tant attribuée à la politique
d'adaptation qu'aux effets de l'«esprit
Landi». Cet esprit a su réconcilier
l'inventivité campagnarde avec le progrès
technique et l'opiniâtreté rurale
avec la responsabilité démocratique.
C'est lui qui a assuré la résistance nationale
nécessaire. Dans les années
1950/1960, cette certitude a fourni
une solide base mentale qui permit de
préserver la politique de neutralité de
la Suisse entre les fronts de la guerre
froide.
DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
«die schweiz, das Ferienland der
Völker» (la suisse, pays de vacances
des peuples), 1939, Hans Erni,
lucerne. Extraits.
tempera à la caséine sur bois,
lm 70784 (idem catalogue p. 131).
À pROpOS DE L'EXpOSITIOn « HISTOIRE DE LA SUISSE »

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9 e stAtion
HISTOIRE DE LA SUISSE
DE 1945 À 1989
En raison de sa neutralité, la Suisse
ne prend pas part aux négociations de
paix à l'issue de la guerre, ce qui l'isole
politiquement. En outre, les alliés lui
reprochent d'avoir profité de la guerre
sur le plan économique. Par l'accord de
Washington, la Suisse s'engage à verser
aux puissances victorieuses 250 millions
de francs en guise de réparation
pour l'or volé que la Banque nationale
suisse a acheté à l'Allemagne durant la
guerre.
Les Nations Unies établissent leur
siège européen à Genève. La Suisse
met ses bons offices au service de la détente
politique mondiale. Par exemple,
elle représente depuis 1961 les intérêts
des États-Unis vis-à-vis de Cuba. La
Suisse officielle organise d'importantes
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
conférences internationales, comme
la conférence sur l'Indochine en 1954
et la conférence sur l'Algérie en 1961.
Elle accueille également des entretiens
au sommet entre les adversaires
de la Guerre froide et en assure la sécurité.
Par fidélité à sa tradition, mais
aussi en raison des critiques sur sa
politique de guerre, la Suisse renforce
par ailleurs ses activités humanitaires,
que ce soit sous la forme du «Don Suisse
pour les Victimes de la Guerre»
ou dans le cadre du CICR. Enfin, si
l'engagement politique de la Suisse au
sein d'organisations internationales
reste modéré, elle favorise néanmoins
les relations économiques dans le monde
entier.
• Des extraits d'émissions d'information
de la télévision suisse illustrent le rôle
de la Suisse durant la Guerre froide,
entre 1950 et 1989.
DE 1989 À nOS JOURS
En République Démocratique Allemande
(RDA), au milieu des années
1980, naît un mouvement de droits civiques.
En novembre 1989, la chute du
mur de Berlin marque véritablement
la sortie définitive de la Guerre froide.
Face à la fin de l'antagonisme entre le
bloc communiste de l'Est et les puissances
capitalistes de l'Ouest, la Suisse
doit se réorienter politiquement.
• Des extraits de reportages de télévisions
étrangères témoignent d'une vision
de plus en plus critique de la Suisse
depuis les années 1990 (thèmes récurrents:
les avoirs en déshérence, l'or
volé, la Suisse comme paradis fiscal et
le secret bancaire).
• Des panneaux rappellent des résultats
de votations populaires dans les
différents cantons: Adhésion à l'Espace
économique européen (EEE) en 1992;
Accords bilatéraux (I) avec l'UE (libre
circulation des personnes, etc.)
en 2000; adhésion aux Nations Unies
(ONU) en 2002; Accords bilatéraux
(II) avec l'UE (contrôles frontaliers,
etc.) en 2005.
DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
réunion au sommet à genève:
les efforts diplomatiques de la
suisse portent leurs fruits.
le 19.11.1985, ronald reagan
et mikhaïl gorbatchev se
rencontrent à genève, en
présence du Président de la
confédération Kurt Furgler.
c'est le début de la fin de la
guerre froide.
Actualité suisse lausanne.
Photographie couleur.
lm 110905.1.
À pROpOS DE L'EXpOSITIOn « HISTOIRE DE LA SUISSE »

DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
cOnTEXTE
Helmut Meyer
DE L'AncIEn RégImE À LA DémOcRATIE mODERnE
tapisserie de l'alliance, vers 1705-1723, d'après un modèle de charles le brun. origine: manufacture des gobelins, Paris. laine et soie.
dépôt de la fondation gottfried Keller. dep 65.
AncIEn RégImE
L'Ancien Régime est généralement le nom donné
au système politique précédant la Révolution
française. En Suisse, il désigne la période précédant
l'invasion française de 1798.
À l'époque de l'Ancien Régime, la Confédération
était un patchwork de petits états souverains
et de territoires sujets. Il n'y avait alors ni constitution
commune, ni acte fédéral, ni gouvernement
commun. Le fondement juridique de la Confédération
se basait sur un grand nombre de «chartes
fédérales» conclues à diverses époques, et sur des
conventions spéciales. Le noyau de la Confédération
était formé de 13 cantons «souverains»: Zurich,
Berne, Lucerne, Uri, Schwytz, Nidwald et Obwald,
Glaris, Zoug, Fribourg, Soleure, Bâle, Schaffhouse
ainsi qu'Appenzell Rhodes-Intérieures et Appenzell
Rhodes-Extérieures. À ceci s'ajoutaient les
«pays alliés» mais autonomes, tels que le Valais ou
les Grisons.
LANDESMUSEUM ZÜRICH
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L'unique institution commune aux cantons de
la Confédération était une assemblée de députés,
la «Diète fédérale». Celle-ci se réunissait plusieurs
fois par année à Baden ou Frauenfeld. Chaque
canton souverain envoyait deux représentants,
qui étaient pourvus d'instructions très précises et
ne décidaient donc pas librement. Les principaux
thèmes étaient la politique extérieure et militaire,
ainsi que l'administration des «bailliages communs».
Chaque canton disposait d'une voix. Dans
la plupart des domaines, les décisions nécessitaient
l'unanimité. La participation des pays alliés
se limitait en général aux affaires qui les concernaient
directement. Dans ces conditions, il était
cependant difficile de prendre des décisions et de
les faire adopter.
La grande majorité de la population fédérale
ne vivait pas dans un canton souverain ou un pays
allié, mais dans un territoire sujet. Dans les sept
cantons souverains «urbains», seuls les résidents
de la ville jouissaient de droits civils. Les habitants
des campagnes dominées par la ville – dans le cas
de Berne, celles-ci s'étendaient du Lac Léman à la
cOnTEXTE

DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
partie occidentale de l'Argovie – étaient de simples
«sujets». Les six «cantons campagnards» dépourvus
de centre urbain possédaient également
des territoires sujets, tout comme une partie des
pays alliés. Enfin, les «bailliages communs», formés
d'une grande partie du Tessin ou de la Thurgovie,
étaient administrés conjointement par plusieurs
des 13 cantons souverains. Ces derniers déléguaient
à tour de rôle un bailli chargé d'assurer la tutelle
de ces territoires.
Les cantons urbains étaient généralement dirigés
par deux bourgmestres, un Petit et un Grand
Conseil. Le Petit Conseil jouait un rôle central tandis
que le Grand était uniquement convoqué pour
des questions d'importance majeure. Les membres
de ces Conseils n'étaient pas issus du vote populaire.
Ils étaient soit mandatés par les corporations
urbaines, soit renouvelés à leur propre initiative en
cas de vacance. Dans certaines villes, la participation
à ces conseils était réservée aux familles nobles
tandis que dans d'autres, ils constituaient un
vecteur d'ascension sociale pour les entrepreneurs
prospères. Les Conseils étaient chargés d'élire les
bourgmestres et de désigner dans leurs rangs les
baillis pour les différents districts de leur territoire
sujet. En somme, les cantons urbains peuvent être
assimilés à des républiques aristocratiques.
Si les sujets avaient certains droits d'auto-administration
au sein de leurs communes rurales
respectives, ils ne participaient toutefois pas à la
politique de la ville.
Les «cantons campagnards» présentaient une
organisation plus démocratique. L'instance suprême
était la landsgemeinde, chargée d'élire le landamman.
Entre la population et le landamman, des
conseils faisaient office d'instances intermédiaires.
Outre le fait que, là aussi, les sujets n'avaient rien à
dire, la landsgemeinde était souvent manipulée par
des familles riches, qui jouissaient d'une influence
considérable en tant que pourvoyeuses de mercenaires
pour les grandes puissances.
La relative modestie de l'appareil du pouvoir
dans les cantons dominants et la faiblesse des
impôts – en comparaison avec les grandes monarchies
voisines – ont toujours permis d'éviter un
soulèvement commun de tous les sujets. Des troubles
apparaissaient généralement lorsque les droits
d'auto-administration des sujets étaient menacés
par des décisions du canton dont ils dépendaient.
Même le plus important soulèvement, la guerre des
Paysans de 1653, principalement menée par les habitants
des districts d'Emmental et d'Entlebuch,
avait pour objet de rétablir le «bon vieux temps» et
non d'introduire quelque réforme révolutionnaire.
Toutes les révoltes se sont limitées à un niveau régional
et ont toujours pu être réprimées à l'aide de
troupes loyales issues d'autres régions.
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LA RépUbLIqUE HELVéTIqUE 1798–1803
Dans le contexte des Lumières, une partie des
élites au pouvoir conclut que la Confédération
avait besoin de réformes. On déplorait avant tout
le manque d'unité et les divergences entre cantons
catholiques et protestants ou entre cantons urbains
et campagnards. Cette volonté ne déboucha
cependant sur aucune mesure concrète.
Sous l'influence de la Révolution française, les
idées de liberté et d'égalité commencèrent à se
répandre parmi les habitants cultivés des territoires
sujets, ainsi que chez certains citoyens des
villes.
Ceci conduisit à des troubles dans le canton de
Vaud et dans la région du Lac de Zurich («Affaire
de Stäfa»). En 1798, les troupes françaises ont
envahi la Suisse. Cette occupation était essentiellement
motivée par les objectifs militaires de la
France. Combattant l'armée autrichienne dans le
Nord de l'Italie et dans le Sud de l'Allemagne, elle
souhaitait sécuriser les territoires situés entre ces
deux fronts. Mais, en même temps, la République
française souhaitait aussi diffuser la pensée révolutionnaire.
– L'opinion répandue selon laquelle Napoléon
aurait occupé la Suisse est fausse. En effet,
à cette époque, Napoléon Bonaparte n'avait pas
encore de pouvoir politique et n'a d'ailleurs pas
participé militairement à cette opération.
drapeau helvétique avec guillaume tell, autour de 1799. origine: canton
de nidwald. soie. Hauteur 189 cm. Prêt © nidwaldner museum stans.
Que ce soit d'un point de vue purement organisationnel
ou en termes de force militaire, la
Confédération n'était pas en mesure de s'opposer
efficacement à l'invasion française. En outre, une
large part de la population a plutôt bien accueilli
cette invasion car elle y voyait un moyen de former,
avec le soutien français, un état moderne: la
République helvétique.
La constitution de la République helvétique adoptée
en 1798 instaurait un état unitaire et centralisé,
où tous les citoyens étaient égaux en droits.
cOnTEXTE

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HISTOIRE DE LA SUISSE
Elle inscrivait expressément dans le droit les libertés
fondamentales, telles que la liberté de la presse
et la liberté de croyance, ainsi que les possibilités
de participation à la vie politique des citoyens. En
matière d'organisation politique, elle s'inspirait du
modèle français de l'époque. Par l'intermédiaire
d'un système complexe d'assemblées d'électeurs
et de représentants, les citoyens élisaient deux
chambres législatives, à savoir le «Grand Conseil»
et le «Sénat». En tant que pouvoir exécutif, ces
deux assemblées élisaient ensemble le «Directoire».
Les anciennes entités territoriales furent
remplacées par les cantons. Purement administratifs,
ceux-ci ne bénéficiaient d'aucune autonomie;
le Directoire nommait des lieutenants cantonaux.
Le nombre de cantons et leurs limites ont connu
diverses modifications.
L'échec de la République helvétique s'explique
par quatre raisons:
– En 1799, la Suisse est devenue le théâtre de
la guerre entre la France d'une part, l'Autriche et
la Russie d'autre part. Les autorités helvétiques
n'avaient plus aucun contrôle sur les territoires occupés
par les ennemis de la France.
– La guerre a eu des effets néfastes sur le plan
économique. Les dommages de guerre et les pertes
économiques ont conduit à un considérable manque
de moyens nécessaires à la construction du
nouvel état.
– La constitution tenait certes compte des spécificités
régionales et de l'attachement d'un grand
nombre d'habitants à «leur territoire», mais elle
ignorait leur désir d'autogestion.
– La constitution était considérée comme une
«œuvre non suisse», car introduite par l'occupant
français.
Après l'accord de paix entre la France,
l'Autriche et la Russie, suivi du retrait des troupes
françaises de Suisse, une guerre civile ne tarda pas
à éclater entre partisans et opposants de la République
helvétique. Napoléon, qui avait entre-temps
pris le pouvoir en France, y mit fin en 1803 en convoquant
une délégation de responsables politiques
suisses, afin de leur dicter un nouveau régime pour
la Suisse.
L'épOqUE DE LA méDIATIOn 1803-1815
Pour Napoléon, il était décisif que la paix règne en
Suisse et qu'il puisse s'y fournir en soldats pour ses
campagnes. L'«Acte de médiation» élaboré par ses
soins abandonnait l'idée d'un état suisse gouverné
de façon centralisée. La «Confédération suisse»,
ce sera désormais son nom officiel, se composait
de 19 cantons largement autonomes. Ceux-ci comprenaient
les 13 cantons souverains de l'ancienne
confédération – avec des frontières modifiées pour
certains – ainsi que six nouveaux cantons correspondant
à d'anciens territoires sujets ou pays alliés:
Vaud, Tessin, Argovie, Thurgovie, Saint-Gall
et Grisons. Comme avant 1798, les délégués des
cantons se réunissaient à la Diète, où les décisi-
LANDESMUSEUM ZÜRICH
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ons se prenaient désormais à la majorité (et non à
l'unanimité). Il n'y eut pas de véritable gouvernement
suisse; le «landammann de Suisse», issu tour
à tour des six cantons principaux, assurait avant
tout le lien avec le gouvernement français, dont la
Suisse restait dépendante.
représentation du sceau du Pacte fédéral de 1815, après 1816,
Keller & Füssli. origine: Zurich. Aquatinte. Hauteur 22,9 cm. lm 39459.
Chaque canton devait se doter de sa propre
constitution, dont le contenu n'était toutefois
pas imposé. Aussi les ex-«cantons campagnards»
s'organisèrent-ils souvent selon l'ancien modèle.
Dans les cantons urbains, tous les habitants jou-
issaient désormais du droit de cité. On comptait
des instances législatives et exécutives au niveau
cantonal, ainsi qu'une justice autonome. Le droit
de vote a toutefois été élaboré de manière à ce
que les grandes villes soient privilégiées par rapport
aux campagnes pourtant bien plus peuplées.
Les droits fondamentaux personnels et politiques
n'étaient que partiellement garantis, voire pas du
tout.
LA RESTAURATIOn 1815–1830
La fin de l'hégémonie napoléonienne en Europe
sonna le glas de l'«époque de la Médiation». Le
destin de la Suisse était désormais entre les mains
des vainqueurs de Napoléon, réunis au Congrès de
Vienne.
Le terme de «Restauration» désigne en fait le
rétablissement de la situation d'avant 1798. Contrairement
à la volonté de certains hommes politiques
conservateurs de Suisse, cela ne se fit pas.
Les vainqueurs de Napoléon souhaitaient avant
tout maintenir la paix en Suisse. C'est pourquoi le
pays obtint pour la première fois la reconnaissance
cOnTEXTE

DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
de sa «neutralité perpétuelle». Neuchâtel, le Valais
et Genève, qui étaient des pays alliés avant 1798,
vinrent s'ajouter aux 19 cantons existants. C'est à
ce moment-là que la Suisse prit ses frontières actuelles.
L'Acte de Médiation fut remplacé par un «Pacte
fédéral» qui modifiait très peu la structure de
la Confédération. Si la fonction de landamman fut
supprimée, la Diète fut néanmoins conservée. Elle
était notamment chargée de la politique extérieure
et de défense de la Confédération. C'est aussi à
ce moment-là qu'est apparu un drapeau commun à
toute la Suisse. Les dispositions importantes pour
l'avenir portaient d'une part sur la protection des
monastères et d'autre part sur l'impossibilité pour
les cantons de conclure entre eux des pactes allant
à l'encontre des intérêts de la Confédération dans
son ensemble. En pratique, les constitutions cantonales
ne varièrent guère par rapport à l'époque de
la Médiation.
LA RégénéRATIOn 1830-1848
Le terme de «Régénération» signifie ici «rafraîchissement»,
«renouvellement». Dans l'histoire
suisse, il fait référence à la période allant de 1830
à 1848. En effet, du point de vue des dirigeants
politiques de l'époque, la Suisse connut alors un
«renouveau». Derrière ce terme se cachent deux
aspects: il y avait d'une part une volonté de créer
quelque chose de nouveau, mais parallèlement il
s'agissait aussi de renouer avec une tradition plus
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ancienne, à savoir les 14 e et 15 e siècles, où la Confédération
s'est développée au prix de nombreuses
luttes, et qui étaient alors perçus comme une «période
héroïque».
Dans de nombreux cantons, des mouvements
libéraux sont apparus dans les années 1820. Les
libéraux s'inscrivaient dans la tradition des Lumières
et de la Révolution française. Ils exigeaient la
garantie des libertés individuelles telles que la liberté
de croyance, la liberté de la presse et la liberté
d'établissement, des améliorations dans le domaine
de l'éducation, la suppression des obstacles au
développement économique et l'égalité des droits
politiques de tous les citoyens. Aussi, en 1830, de
nombreux cantons ont connu des rassemblements
réclamant de nouvelles constitutions. Les gouvernements
en place n'ont guère opposé de résistance,
à l'exception de Bâle, qui souhaitait conserver une
certaine prépondérance sur la campagne. Ceci a
conduit à la séparation du canton en deux demicantons:
Bâle-Ville et Bâle-Campagne (1831/1833).
La plupart des cantons se dotèrent de nouvelles
constitutions garantissant les droits fondamentaux
de tous les citoyens. Elles étaient fondées sur les
principes de la séparation des pouvoirs et de la démocratie
représentative (aussi appelée démocratie
parlementaire ou indirecte): le peuple élisait le pouvoir
législatif sur la base d'un droit électoral commun;
celui-ci édictait les lois et désignait le gouvernement
et les tribunaux.
Feuille de calendrier représentant le soulèvement populaire du 22 novembre 1830 à uster, dans le canton de Zurich, origine: Winterthour,
gravure sur bois 1832, hauteur 15,8 cm. lm 39446.
cOnTEXTE

DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
Les votations populaires étaient réservées à des
cas exceptionnels tels que les modifications de la
constitution. Après l'adoption de ces constitutions,
les libéraux remportèrent les élections parlementaires
et déterminèrent dès lors la politique avec
une évidente volonté de modernisation. La scolarité
devint obligatoire et des écoles secondaires
et des universités furent fondées. La libéralisation
économique a permis de renforcer le développement
industriel.
Du point de vue des libéraux, cela n'était
toutefois pas encore suffisant. Ils exigèrent la
conversion de la Suisse d'une fédération d'états
peu contraignante en un état fédéral doté d'un
gouvernement central, sans toutefois abandonner
totalement l'autonomie des cantons. Cette évolution
était justifiée par trois arguments:
– La réorganisation politique qui s'était imposée
dans la plupart des cantons devait s'appliquer à
l'ensemble de la Suisse. Par exemple, chaque Suisse
devait pouvoir librement s'installer dans le canton
de son choix. Tous les Suisses devaient bénéficier
de la libéralisation des droits fondamentaux.
– Pour encourager le développement économique,
il convenait de supprimer les droits de douane
entre les différents cantons et d'introduire une
monnaie commune à l'ensemble de la Suisse. Une
administration centrale était requise pour gérer la
construction d'un réseau de lignes de chemin de
fer.
– En l'état actuel, la Suisse était trop faible pour
faire face aux pressions politiques que les états
voisins pouvaient, pour diverses raisons, régulièrement
exercer sur elle. Une armée suisse était
requise.
Deux obstacles s’opposaient à une «révision
fédérale»: d'une part, le Pacte fédéral, qui garantissait
l'ordre établi, ne pouvait être modifié
qu'avec le consentement de l'ensemble des cantons.
Les cantons catholiques de Suisse centrale,
de taille modeste et économiquement peu développés,
craignaient notamment qu'un état fédéral
ne signifie pour eux une perte d'autonomie, voire
leur disparition. En outre, l'introduction de constitutions
libérales garantissant la liberté de croyance
et la liberté de la presse était perçue comme
une menace pour la religion catholique. Après
la victoire des catholiques-conservateurs lors
d'élections parfaitement démocratiques à Lucerne
en 1841, ce canton a également rejoint le camp des
conservateurs.
Ainsi, depuis 1841, deux groupes de cantons
s'affrontaient: les libéraux, qui souhaitaient le
passage à un état fédéral, et les conservateurs
qui le rejetaient. Cette opposition ne se caractérisait
d'ailleurs pas seulement par une dimension
confessionnelle. En effet, certains cantons
LANDESMUSEUM ZÜRICH
23 / 55
majoritairement catholiques tels que Saint-Gall et
Soleure se rangeaient du côté libéral, tandis que
les cantons protestants de Neuchâtel et de Bâle-
Ville faisaient leur possible pour rester à l'écart
du conflit.
Dans les années 1840, le clivage s'est aggravé.
Le canton libéral d'Argovie a commencé par fermer
les monastères, ce qui allait à l'encontre du
Pacte fédéral. En réaction, le canton de Lucerne
a nommé plusieurs ecclésiastiques de l'ordre des
Jésuites dans ses écoles. Ceci n'était certes pas
interdit, mais les libéraux considéraient les Jésuites
comme les pires ennemis du progrès. Parties
des cantons libéraux – avec l'aval, voire le soutien
de leur gouvernement –, des expéditions de
«corps francs» tentèrent de renverser le gouvernement
conservateur du canton de Lucerne,
mais furent vaincues par les troupes de ce dernier.
Les cantons catholiques conservateurs de
Lucerne, Fribourg, Uri, Schwytz, Nidwald et Obwald,
Zoug et du Valais fondèrent une «alliance
de défense» de leur indépendance et sollicitèrent
l'aide de l'Empire d'Autriche voisin. La Diète,
dans laquelle les cantons libéraux étaient majoritaires,
déclara que cette alliance, qu'elle qualifia
de «Sonderbund», contrevenait aux intérêts de la
Confédération et devait être dissoute. Face au refus
du «Sonderbund», la Diète décida d’intervenir
militairement. Les cantons libéraux déployèrent
leurs troupes sous le commandement du général
Guillaume Henri Dufour, qui vainquit les troupes
du Sonderbund – numériquement inférieures – en
novembre 1847, dans la «guerre du Sonderbund».
statue du général dufour, 1848, Johann Jakob oechslin. origine:
schaffhouse. terre cuite. Hauteur 32,5 cm. lm 67768.
cOnTEXTE

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« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
Après cette victoire militaire, la majorité de
la Diète mit en place une commission chargée
d'élaborer rapidement la Constitution fédérale de
1848, qui fut soumise au vote dans l'ensemble des
cantons. La plupart d'entre eux l'approuvèrent à
une large majorité. Les rares cantons qui l'avaient
rejetée acceptèrent finalement à contrecœur le
nouveau régime qui remplaçait le Pacte fédéral.
LA DEUXIèmE mOITIé DU 19 e SIècLE
La constitution de 1848 a fait de la Suisse un
état fédéral à représentation démocratique. Elle
garantit les droits politiques et personnels de
chaque citoyen, assortis toutefois de certaines
restrictions. Ainsi, seules les personnes de confession
chrétienne bénéficiaient de la liberté de
croyance. L'ordre catholique des Jésuites s'est
vu interdire toute activité. La délimitation entre
les attributions et les compétences des pouvoirs
fédéraux et celles des cantons était capitale. Les
principales missions fédérales étaient la politique
extérieure et de défense, la perception des taxes
douanières, la politique monétaire et l'organisation
des services postaux. L'éducation primaire et secondaire,
quant à elle, restait du ressort des cantons.
Progressivement, dans un nombre croissant
de domaines, la confédération et les cantons se
sont partagé les tâches.
L'organisation des pouvoirs fédéraux s'appuyait
d'une part sur l'époque de la République helvétique
et d'autre part sur la constitution des États-
Unis. On comptait désormais deux chambres législatives:
le Conseil national et le Conseil des États.
Ce dernier se composait de 44 membres, à savoir
LANDESMUSEUM ZÜRICH
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deux représentants par canton, indépendamment
du nombre d'habitants. Ces représentants étaient
fréquemment élus par le peuple, hormis dans certains
cantons où ils étaient nommés par le parlement
cantonal. Le nombre de représentants d'un
canton au Conseil national était proportionnel à
son nombre d'habitants. En 1851, le Conseil national
comptait 120 membres dont 23 étaient issus du
canton de Berne, le plus peuplé, tandis que celui de
Zoug n'avait par exemple qu'un seul et unique représentant.
Tous les Conseillers nationaux étaient
élus par le peuple. Dans les cantons les plus petits,
l'intégralité du canton formait une circonscription
électorale, tandis que les cantons plus grands se
subdivisaient en plusieurs circonscriptions, dont
chacune élisait de trois à quatre conseillers. Dans
chaque circonscription étaient élus les candidats
qui avaient obtenu le plus de voix (système majoritaire).
Ceci laissait peu de chances d'être élu aux
représentants des groupes politiques minoritaires.
Toutes les décisions importantes devaient être prises
par les deux chambres pour être valables. – Le
pouvoir exécutif revenait au Conseil fédéral, formé
de 7 membres. Celui-ci était réélu à l'issue des élections
au Conseil national, qui avaient lieu tous les
trois ans. À l'occasion de cette élection, le Conseil
national et le Conseil des États se réunissaient
en Assemblée fédérale, qui élisait également
l'entité judiciaire suprême, le Tribunal fédéral.
En dehors des élections, la population n'avait
que peu de moyens d'influencer la vie politique.
Toute modification de la Constitution fédérale décidée
par le Conseil national et le Conseil des États
devait être soumise au vote populaire (obligation de
Portrait de groupe du premier conseil fédéral de 1848, autour de 1920, saint-gall, impression sur feuille de viscose. copie: Archives fédérales, berne.
cOnTEXTE

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« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
referendum constitutionnel). Par l'intermédiaire
d'une initiative regroupant au moins 50 000 signatures
de citoyens, le peuple pouvait demander une
révision totale, c'est-à-dire une refonte complète
de la constitution fédérale. Ce type de requête
était soumis à votation. Une telle initiative n'eut
lieu qu'une seule fois (en 1935) et se solda par un
échec lors de la votation.
Au cours des années 1860, des «mouvements
démocratiques» se sont développés dans différents
cantons, comme Zurich, la Thurgovie, Berne,
l'Argovie, Bâle-Campagne et d'autres. Leurs partisans
estimaient que les constitutions cantonales
existantes accordaient des droits d'intervention
insuffisants aux citoyens. Leur principale revendication
était l'élection populaire de l'ensemble
des membres de l'exécutif, des juges et des fonctionnaires
– du gouvernement cantonal jusqu'aux
enseignants et aux prêtres. De plus, le vote populaire
devait entériner toutes les lois décrétées
par le parlement cantonal (referendum législatif
obligatoire) ainsi que les dépenses importantes.
Une troisième exigence portait sur la possibilité
de proposer et de soumettre au vote de nouvelles
lois ou des modifications constitutionnelles par
l'intermédiaire d'initiatives populaires regroupant
un nombre donné de signatures (droit d'initiative).
Globalement, ces mouvements connurent un
certain succès; les constitutions cantonales ont été
reformulées et les modifications approuvées par la
population. Les entités représentatives, les parlements
cantonaux, n'ayant pas été supprimées pour
autant, on parle aujourd'hui souvent de «démocraties
semi-directes»: la constitution comporte des
constitution fédérale de 1848, autour de 1848, laurenz lüthi. gouache,
calligraphié. Hauteur 95 cm. lm 78495.
LANDESMUSEUM ZÜRICH
25 / 55
éléments de démocratie directe (referendum, initiative),
mais aussi de démocratie représentative
(élection de représentants du peuple, chargés de
concrétiser la volonté populaire).
Comme souvent dans l'histoire de l'État fédéral,
ces changements au niveau cantonal ont inspiré des
réformes correspondantes au niveau fédéral. En
1874, la Constitution fédérale a été remaniée. Les
principales nouveautés étaient d'une part la définition
de nouvelles attributions et compétences pour
les organes fédéraux, et d'autre part l'introduction
du referendum facultatif sur les lois: lorsque le
Conseil national et le Conseil des États avaient
édicté une nouvelle loi, les citoyens pouvaient demander
qu'elle soit soumise à votation, à condition
de récolter 30 000 signatures. En 1891 a également
été introduit le droit de proposer une modification
de la constitution fédérale soumise à votation, à
condition de réunir au moins 50 000 signatures de
citoyens (révision partielle de la Constitution fédérale).
Cette possibilité a fréquemment servi par la
suite, même si elle n'a pas toujours été couronnée
de succès. De façon générale, la «démocratisation»
était moins avancée au niveau fédéral qu'au niveau
des cantons. Ainsi, le Conseil fédéral continue-t-il
d'être élu par la réunion de l'Assemblée fédérale et
non par le peuple.
souvenir avec couronne d'armoiries de tous les cantons à l'occasion de la
révision constitutionnelle de 1874, origine: Zurich, lithographie, autour de
1874, hauteur 55,2 cm. lm 24296.
cOnTEXTE

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« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
lors de l'Exposition nationale suisse du travail féminin (sAFFA) de 1928, les militantes pour le droit de vote des femmes ont manifesté avec un escargot
géant symbolisant la lenteur des hommes politiques en matière de suffrage féminin.
LE cOmbAT pOUR LE DROIT DE VOTE
DES fEmmES
En 1848, lors de l'élaboration de la Constitution
fédérale suisse, il était parfaitement acquis que les
droits politiques pouvaient uniquement être exercés
par les hommes. Et ceci pour deux raisons:
depuis toujours, l'exercice des droits politiques
– pour autant qu'il y en avait – était lié aux obligations
militaires. Tout citoyen qui, du fait de son
appartenance à une corporation ou à un conseil,
participait aux décisions relatives à sa ville devait
aussi être prêt à la défendre. La seconde raison
était la «dualité de l'image de la famille» qui prédominait
alors: l'homme représentait la famille à
l'extérieur, dans le monde du travail et dans la politique,
tandis que la femme s'occupait du ménage et
des enfants. Cette conception se répercutait également
sur l'ordre juridique: l'époux devait pourvoir
à la subsistance de sa famille, mais pouvait aussi
déterminer seul son lieu de résidence. L'épouse
ne pouvait exercer une profession qu'avec le consentement
de son mari. Cette «dualité de l'image
de la famille» ne correspondait cependant pas toujours
à la réalité: de nombreuses familles d'ouvriers
étaient si pauvres que l'épouse devait également
travailler.
La lutte pour le droit de vote a constitué un volet
important du processus d'émancipation de la
femme au 19 e et surtout au 20 e siècle. En effet, ce
droit supposait bien d'autres choses – parité civile,
équité des chances de formation, égalité des salaires
– étant donné qu'il permettait aux femmes
de défendre leur revendications sur le plan politique.
Inversement, la réussite professionnelle des
femmes réfutait la conception traditionnelle se-
LANDESMUSEUM ZÜRICH
26 / 55
lon laquelle la femme était uniquement apte aux
tâches ménagères.
En somme, le mouvement des femmes aspirait
à quatre objectifs:
– Amélioration en matière de droits civils: homme
et femme devraient être considérés comme égaux,
par exemple dans le cadre du droit matrimonial.
– Amélioration de la situation sociale: l'industrialisation
avait conduit à de nombreux problèmes sociaux – pauvreté,
crise du logement, alcoolisme – qui touchaient
souvent particulièrement les femmes, par exemple si
un époux sombrait dans l'alcoolisme et cessait de
travailler ou si celui-ci décédait sans rien laisser
à sa femme. Diverses organisations de femmes
s'efforçaient de fournir une aide sociale.
– Amélioration sur le plan professionnel: avant
tout les femmes célibataires aspiraient à des professions
qualifiées, notamment universitaires. Cependant,
des cercles bien plus larges de jeunes
femmes devaient pouvoir suivre une formation
professionnelle, afin de ne pas être tributaires du
salaire de leur mari. La conception selon laquelle
les filles n'avaient pas besoin d'apprendre un métier
puisque de toute façon elles se marieraient
est néanmoins restée ancrée dans la population
jusqu'après la Seconde Guerre mondiale.
– Parité politique: les femmes devaient pouvoir voter
et être éligibles à des mandats politiques.
cOnTEXTE

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« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
Diverses organisations de femmes poursuivaient
ces objectifs depuis la seconde moitié du
19 e siècle. En 1900, elles fondèrent l'«Alliance des
sociétés féminines suisses» en guise d'organisation
faîtière. En 1928, la première «Exposition nationale
suisse du travail féminin» (SAFFA) connut un
succès considérable à Berne. L'Association suisse
pour le suffrage féminin s'est notamment battue
pour la parité politique des femmes. Cependant,
un certain nombre de femmes qui ne voulaient pas
du droit de vote se sont organisées au sein de la
«Ligue des femmes suisses contre le droit de vote
des femmes».
En 1900, seuls quatre états des États-Unis,
l'Australie et la Nouvelle-Zélande avaient accordé
le droit de vote aux femmes. Après la Première
Guerre mondiale, les femmes obtinrent toutefois
l'égalité des droits politiques dans de nombreux
états européens. En Suisse, les hommes
n'acceptèrent de franchir ce pas qu'en 1971, ce qui
s'explique par trois raisons:
– Dans beaucoup d'états, le droit de vote des
femmes a été introduit suite à des événements majeurs
tels que la Première ou la Seconde Guerre
mondiale, ou dans le cadre d'une nouvelle constitution.
Or, la Suisse n'a connu ce type d'événements
qu'en tant qu'observatrice.
– Dans presque tous les états où le droit de vote
des femmes a été introduit, cela s'est produit par
décision parlementaire. En Suisse, une modification
de la constitution était nécessaire et devait
être ratifiée par votation populaire, c'est-à-dire par
les hommes.
La Suisse faisait ainsi figure de cas particulier:
alors que dans la plupart des états, les droits politiques
consistaient à élire un nouveau parlement à
plusieurs années d'intervalle, la Suisse connaissait
chaque année de nombreuses votations populaires.
D'aucuns prétendaient donc que ceci serait trop
exiger des femmes.
Au bout du compte, le débat sur le droit de
vote des femmes tournait autour de la dualité de
l'image de la famille. Les opposants craignaient un
déclin de la famille si les femmes s'engageaient en
politique ou faisaient une carrière professionnelle.
Ceci s'exprimait clairement sur les affiches précédant
les votations. De l'opinion des partisans de
l'égalité des droits, au contraire, cette dualité du
modèle familial – où chacun avait des attributions
spécifiques – devait être remplacée par un modèle
basé sur la notion de partenariat. En outre, toute
femme ou tout homme ne doit pas nécessairement
fonder une famille.
À l'issue de la Première Guerre mondiale, les
revendications en faveur de l'égalité des droits
politiques des femmes se firent plus pressantes.
Entre 1919 et 1927, dix cantons ont organisé des
LANDESMUSEUM ZÜRICH
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votations sur l'introduction du droit de vote des
femmes, qui se sont toutes soldées par un rejet.
Ensuite, les choses n'évoluèrent guère jusqu'à la
fin de la Deuxième Guerre mondiale. Entre 1946
et 1957, le droit de vote des femmes fut à nouveau
refusé par des votations populaires dans huit
cantons. Malgré ces signes négatifs, en 1959, le
Conseil fédéral, le Conseil national et le Conseil
des États décidèrent de soumettre au vote populaire
l'introduction du droit de vote des femmes.
Le «peuple des hommes» répondit non avec une
majorité de deux tiers. Toutefois, les cantons de
Genève, Neuchâtel et Vaud, qui s'étaient exprimés
en faveur de cette mesure, ont introduit le droit
de vote des femmes au niveau cantonal et communal.
À partir de la fin des années soixante, un
nombre croissant de cantons suivirent le mouvement.
En 1971, le Conseil fédéral et le Parlement
ont une nouvelle fois proposé l'introduction du
droit de vote des femmes au niveau fédéral. Cette
fois, la proposition fut acceptée avec une majorité
de deux tiers. Suite à cela, le droit de vote des
femmes a fini par s'imposer dans tous les cantons,
à l'exception d'Appenzell Rhodes-Intérieures, qui
y fut finalement contraint en 1990 par une décision
du Tribunal fédéral.
"timbres poste" édités en réaction au rejet massif du droit de vote
des femmes en suisse en 1959, autour de 1960, Association suisse pour
le suffrage féminin. Papier. Hauteur 7,7 cm. lm 83929.
Comment expliquer cette percée après une phase
de gestation extrêmement longue et difficile?
– Comme dans bien d'autres cas, il est apparu
qu'une innovation devait d'abord faire ses preuves
au niveau cantonal avant d'être introduite à l'échelle
fédérale. Après que les cantons de Genève, Neuchâtel
et Vaud eurent démontré que les femmes étaient
parfaitement capables de voter et d'exercer des responsabilités
politiques, le reste de la Suisse est progressivement
devenu favorable à l'égalité des droits
politiques.
– Le droit de vote des femmes étant depuis longtemps
une réalité dans pratiquement tous les autres
états européens, la Suisse faisait figure d'exception
conservatrice. Ainsi, lorsqu'elle a signé la Convention
européenne des droits de l’homme, celle-ci
était assortie d'une restriction relative au droit
de vote des femmes, qui fut levée après 1971. On
cOnTEXTE

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« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
suite au rejet national du suffrage féminin en 1959, les cantons de genève, neuchâtel et Vaud ont introduit le droit de vote des femmes au niveau
cantonal. dans le canton de Vaud, la même année, les électeurs masculins se sont prononcés pour. le vote est fêté à lausanne, 17. 12. 1959, Actualité
suisse lausanne (Asl), négatif n&b.
craignait en fait de se ridiculiser publiquement visà-vis
du reste de l'Europe.
– Dans le monde professionnel, la dualité de
l'image de la famille n'avait plus cours depuis
longtemps. En 1970, la moitié des femmes en âge
actif occupait un emploi. Le principe selon lequel
les femmes devaient avoir accès aux mêmes
chances en matière de formation et de profession
s'imposait de plus en plus, même s'il n'était pas
encore devenu une réalité partout.
– À la fin des années soixante, un mouvement de
protestation est apparu au sein de la jeunesse, qui
remettait en question de façon globale l'ordre politique
et social existant. Pour ceux-ci, l'absence
de droit de vote des femmes constituait un terrain
d'attaque idéal. Son introduction a ainsi permis de
couper partiellement l'herbe sous les pieds de ce
mouvement.
Avec l'introduction du droit de vote des femmes,
celles-ci étaient désormais aussi éligibles au Conseil
national, au Conseil des États ainsi qu'au Conseil
fédéral. Jusqu'à la fin du millénaire, la proportion
de femmes au Conseil national et au Conseil des
États a progressivement augmenté jusqu'à environ
LANDESMUSEUM ZÜRICH
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25%, mais elle stagne depuis. Le Conseil fédéral
comptait une seule femme de 1984 à 1989, de 1993
à 1999 et de 2003 à 2006. Elles étaient au nombre
de deux de 1999 à 2003 et de 2006 à 2007, trois à
partir de 2007 et quatre depuis 2010.
La présence croissante de femmes au sein des
parlements fédéraux et cantonaux et la nécessité
de prendre en compte l'électorat féminin ont permis
aux femmes de voir certaines autres revendications
de longue date se concrétiser. En 1981,
l'égalité fondamentale de l'homme et de la femme,
non seulement sur le plan politique mais aussi dans
le domaine civil (mariage, profession), a été inscrite
dans la constitution. Le droit matrimonial a été
adapté en conséquence, faisant de l'homme et de
la femme des partenaires égaux en droits dans le
cadre du mariage. Dans le domaine professionnel,
le principe selon lequel hommes et femmes devaient
percevoir une rémunération équivalente à
travail équivalent était désormais appliqué. Seules
les obligations militaires n'ont pas été soumises au
principe d'égalité.
cOnTEXTE

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« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
«die schweiz, das Ferienland der Völker» (la suisse, pays de vacances des peuples), 1939, Hans Erni, lucerne. Extrait représentant des traditions populaires
suisses et une landsgemeinde. tempera à la caséine sur bois, lm 70784.
LES pARTIS pOLITIqUES
Avant la création de l'État fédéral, la vie politique
se jouait dans les différents cantons. Après
les bouleversements libéraux des années 1830,
différents groupes politiques s'y opposaient,
notamment libéraux et conservateurs. Ceuxci
n'étaient toutefois pas encore organisés sous
forme d'association avec une liste de membres.
Il s'agissait davantage de personnalités célèbres
autour desquelles se formaient de petits groupes
(«comités») qui devenaient actifs dans le cadre
d'affrontements politiques, présentaient des candidats
aux mandats et tentaient de convaincre des
électeurs lors de rassemblements. Les journaux,
qui défendaient généralement une orientation politique
bien précise, jouèrent également un rôle
important.
Dans un premier temps, la création de l'État
fédéral n'a guère changé cette situation. Les différents
groupes de chaque canton s'organisaient
progressivement et des partis cantonaux avec des
sections locales ont fait leur apparition. Au sein
du Conseil national et du Conseil des États, les
membres dont les objectifs politiques étaient
semblables se sont regroupés en fractions, qui
débattaient des affaires courantes devant les assemblées
plénières des conseils et présentaient
des candidats au Conseil fédéral. Ces rassemblements
étaient initialement assez souples et des
changements de fraction pouvaient se produire.
La première fraction organisée de façon durable
fut celle des «radicaux-démocrates» (à partir de
1878). Sa naissance a rapidement conduit les représentants
d'autres mouvances politiques à former
LANDESMUSEUM ZÜRICH
29 / 55
des fractions de ce type. L'objectif était d'inciter
l'ensemble des membres d'une fraction à voter de
façon homogène («discipline de fraction») à l'issue
des débats en assemblée plénière des deux conseils.
Les fractions qui siégeaient au Palais fédéral
avaient le souci de fédérer les différents partis
cantonaux au niveau de toute la Suisse. C'est ainsi
qu'est né le «Parti radical-démocratique de Suisse»
en 1894, par analogie avec la «fraction des radicaux-démocrates».
Le Parti socialiste suisse avait
été fondé six ans auparavant et le Parti démocratechrétien
(PDC) a suivi en 1912. Bien qu'affiliés à
ces confédérations, les partis cantonaux se distinguaient
souvent beaucoup les uns des autres.
Jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale,
la grande majorité des parlementaires se réclamaient
du «radicalisme» et s'inscrivaient ainsi
dans la tradition des libéraux qui avaient vaincu
le Sonderbund en 1847. Les radicaux avaient pour
point commun d'avoir reconnu comme leur patrie
l'État fédéral créé en 1848. Pour eux, celui-ci revêtait
fondamentalement une importance supérieure
à celle des cantons individuels. Ils approuvaient
les droits fondamentaux politiques et personnels
et croyaient en la capacité de chaque individu de
se faire sa propre opinion. Favorables au progrès
économique, technique et scientifique, ils gardaient
une distance critique vis-à-vis de l'Église, catholique
notamment. Parallèlement à ces points
communs, il y avait également des divergences.
Certains radicaux approuvaient l'extension des
droits populaires (referendum, initiative) tandis
que d'autres se montraient plus sceptiques à cette
cOnTEXTE

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« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
reconstitution de la salle de réunion du conseil fédéral, dans l'exposition «Histoire de la suisse».
idée. Certains souhaitaient étendre les attributions
et les compétences fédérales, mais d'autres refusaient
toute centralisation trop poussée. Certains
réclamaient la nationalisation des entreprises ferroviaires
– privées à l'époque – tandis que d'autres
la combattaient. Une partie des radicaux soutenait
la législation sociale destinée à protéger les travailleurs,
alors que d'autres la jugeaient superflue. Les
adeptes du radicalisme étaient eux-mêmes issus
d'horizons variés: entrepreneurs, industriels, paysans,
fonctionnaires, dans certains cantons on trouvait
même des ouvriers.
Les catholiques conservateurs formaient
l'opposition minoritaire au sein du Conseil national
et du Conseil des États. Ils représentaient
les anciens cantons du Sonderbund, où ils restaient
majoritaires, et refusaient tout renforcement
du pouvoir de l'État fédéral vis-à-vis des
cantons. La foi catholique était essentielle pour
eux et ils luttaient pour la suppression des dispositions
qui limitaient l'influence de l'Église catholique
(interdiction d'enseignement des Jésuites et
de la fondation de nouveaux monastères). Avec
l'industrialisation, de nombreux catholiques issus
de régions campagnardes migrèrent dans des villes
purement protestantes comme Zurich ou Genève.
Dans ces dernières apparurent par conséquent des
partis catholiques, qui se qualifiaient généralement
de «chrétiens-sociaux». Pour ceux-ci, le progrès
social prévalait cependant sur la lutte contre le
transfert d'attributions à la Fédération. À l'échelle
de la Suisse, le Parti démocrate-chrétien se trouva
ainsi plus fort, mais aussi plus hétéroclite. Le dénominateur
commun de ses adhérents était avant
tout leur foi catholique.
LANDESMUSEUM ZÜRICH
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Avec l'industrialisation, la classe ouvrière s'est
fortement développée. Des associations de travailleurs
se sont formées dès la première moitié du
19 e siècle. Pendant longtemps, les représentants
politiques n'ont pas œuvré à la fondation de leur
propre parti, mais au renforcement de l'aile sociale
des radicaux. Apparu en 1888, le Parti socialiste
suisse a remis en question le système économique
existant, a prôné des nationalisations de grande
ampleur et se réclamait du Mouvement ouvrier international.
À partir de la fin du siècle, le fossé n'a
cessé de se creuser entre la «bourgeoisie» – entrepreneurs,
industriels, paysans, employés – et la
classe ouvrière représentée par le Parti socialiste.
Ce dernier souhaitait néanmoins parvenir à ses fins
par des voies démocratiques et non de façon révolutionnaire.
L'une des principales exigences des sociaux-démocrates
était de passer d'un système majoritaire
à un système proportionnel pour l'élection du Conseil
national. En effet, avec le système majoritaire,
les candidats sociaux-démocrates n'avaient aucune
chance face aux partis bourgeois dans la plupart
des circonscriptions – à l'exception des quartiers
purement ouvriers. Avec un suffrage proportionnel,
les électeurs ne votent pas d'abord pour un
candidat donné, mais pour un parti. Au sein d'une
circonscription, les sièges au Conseil national sont
alors répartis entre les représentants des partis
candidats, proportionnellement au nombre de voix
obtenu par leurs partis respectifs. Le système proportionnel
a été introduit en 1919 par votation populaire.
cOnTEXTE

DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
Avec l'introduction du système de la représentation
proportionnelle, le Parti radical-démocratique
a parfois perdu la majorité au Conseil national et
à l'Assemblée fédérale. Les catholiques-conservateurs
sont restés stables, tandis que les sociauxdémocrates
ont doublé le nombre de leurs représentants.
Parallèlement est apparu un nouveau
parti issu de la scission d'une frange des radicaux:
le Parti des paysans, artisans et bourgeois. Celui-ci
représentait avant tout les intérêts des paysans et
des artisans en combattant très vivement les sociaux-démocrates.
De 1919 au début des années 1980, l'équilibre
des forces entre les quatre partis n'a guère varié
au sein du Conseil national. Les radicaux, les conservateurs
et les sociaux-démocrates atteignaient
chacun entre 20 et 25% des sièges, tandis que le
Parti des paysans, artisans et bourgeois en détenait
entre 10 et 15%. Après cela, les rapports de
force ont connu des variations plus importantes.
En quête d'une «image» plus moderne et moins
confessionnelle depuis le milieu des années 1950,
les conservateurs se positionnaient comme un
«parti du centre». Depuis 1970, ils se sont rebaptisés
«Parti démocrate-chrétien (PDC)». Le Parti
des paysans, artisans et bourgeois (PAB) a également
adopté une nouvelle appellation en 1971
pour devenir l'«Union démocratique du centre»
(UDC). En représentant des intérêts industriels
et paysans, l'UDC a combattu tout rapprochement
avec l'Union européenne ainsi que l'immigration.
Ceci lui a permis, de prendre également pied dans
des régions catholiques. Elle a ainsi réussi à se hisser
progressivement à la place du parti le plus fort
de Suisse, au détriment des chrétiens-démocrates
et des radicaux. Les années 1980 furent marquées
par la montée du Parti écologiste suisse, qui recrutait
principalement ses électeurs dans le vivier des
sociaux-démocrates.
Les autres partis, tels que le Parti évangélique
ou le Parti du travail, n'ont jamais dépassé un
nombre symbolique d'adhérents. D'autres groupements
(Alliance des indépendants, Républicains,
etc.) ont fait plus ou moins long feu avant de dis-
LANDESMUSEUM ZÜRICH
31 / 55
paraître à nouveau du paysage politique. L'avenir
des groupes qui ont actuellement (2011) le vent en
poupe, comme le «Parti bourgeois démocratique»
et les «Vert'libéraux», est difficilement prévisible.
LA VOIE VERS LA « cOncORDAncE »
La «concordance» ou «démocratie de concordance»
(du latin: concordia, c'est-à-dire entente,
harmonie) désigne un système de gouvernement
qui s'efforce de tenir compte d'un maximum
d'intérêts dans ses actes et de les ramener à un
dénominateur commun. Dans cette optique, tous
les grands partis doivent être représentés au sein
de l'exécutif et, dans le cadre du processus législatif,
l'opinion des sphères concernées (associations
économiques, cantons, organisations écologiques,
etc.) doit être recueillie («procédure de consultation»)
en amont du débat parlementaire. – Elle
s'oppose à la «démocratie de concurrence», où le
gouvernement est formé d'un ou plusieurs partis,
tandis que d'autres jouent le rôle de l'opposition
au parlement et espèrent arriver au gouvernement
à l'issue des prochaines élections. La «démocratie
de concurrence» est de coutume dans la majorité
des états, le modèle suisse de la «démocratie de
concordance» fait figure d'exception.
L'État fédéral suisse n'a pas toujours été une démocratie
de concordance. De la création de l'État
fédéral en 1848 jusqu'en 1891, la totalité des conseillers
fédéraux était issue des diverses mouvances
radicales. Au Parlement aussi, les conservateurs
étaient marginaux. En 1891, la majorité radicale décida
d'accorder aux conservateurs un siège au Conseil
fédéral. Et ceci pour deux raisons: d'une part,
les conservateurs avaient largement fait usage de la
possibilité du referendum facultatif, offerte depuis
1874, et fréquemment obtenu ainsi par votation le
rejet d'un projet de loi élaboré par le Parlement.
D'autre part, la montée des sociaux-démocrates
était perçue comme un danger alors que les divergences
entre radicaux et conservateurs – datant
de la guerre du Sonderbund – perdaient en importance.
C'est pourquoi il y eut une volonté d'inclure
les conservateurs au gouvernement et de former
avec eux un «bloc bourgeois».
Composition du Conseil fédéral par partis. En 1848, le Conseil fédéral comptait 7 libéraux, en 1958 fut définie la formule magique:
2 Prd, 2 Pdc, 2 Ps, 1 udc, qui sera respectée jusqu'en 2003.
cOnTEXTE

DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
Le passage au suffrage proportionnel en 1919 a
fait perdre aux radicaux la majorité au Conseil national
et au Conseil des États. Il leur était ainsi impossible
de gouverner seuls. C'est pourquoi, en 1919, les
conservateurs obtinrent un second siège au Conseil
fédéral. En 1929, le PAB fut également admis dans
le «bloc bourgeois» et se vit attribuer une place au
Conseil fédéral, où les radicaux ne possédaient plus
que quatre représentants. Les sociaux-démocrates
continuaient de jouer le rôle de l'opposition. La Première
Guerre mondiale a exacerbé l'opposition entre
la classe ouvrière et la bourgeoisie. Ceci s'explique
essentiellement par les difficultés sociales apparues
pendant la guerre: une hausse des prix considérable
sans augmentation parallèle des salaires a conduit à
de nombreux mouvements de grève et à des manifestations
qui ont fréquemment été réprimées par une
intervention des forces armées. Craignant une révolution
à la fin de la guerre, le gouvernement a déployé
ses troupes sur tout le territoire. L'opposition – les
sociaux-démocrates et les syndicats – protestèrent
en déclenchant une grève générale dans tout le pays,
qui s'acheva toutefois après trois jours. Cette «grève
générale» constitua un véritable traumatisme politique.
Du point de vue des bourgeois, on avait échappé
de peu à une tentative de révolution semblable
à la révolution communiste de Russie (1917). Du
point de vue des sociaux-démocrates et de la classe
ouvrière, l'armée s'était révélée être un instrument
de la «classe dominante», qui avait servi à réprimer
LANDESMUSEUM ZÜRICH
32 / 55
des revendications sociales justifiées. L'«armée en
tant qu'institution» fut par conséquent clairement
réfutée par les sociaux-démocrates. Ceci, ainsi que
les exigences contenues dans le programme du parti
(«dictature du prolétariat» et nationalisation de
l'économie), conduisirent la majorité bourgeoise à
rejeter l'entrée des sociaux-démocrates au gouvernement
bien que ceux-ci ne cessaient de gagner en
importance.
La situation a commencé à changer dans les
années 1930. La menace de l'Allemagne nationalsocialiste
a conduit les sociaux-démocrates à soutenir
désormais la défense militaire du pays. Dans
le cadre de la crise économique, les entrepreneurs
comme les syndicats souhaitaient minimiser
le risque de grève. Suite à l'exemplaire «accord de
paix du travail» signé entre employeurs et salariés
dans le secteur de la métallurgie et des machines,
les accords de travail négociés dans la sérénité devinrent
la règle. Dans le contexte de ce rapprochement
entre la classe ouvrière et la bourgeoisie, ainsi
que des difficultés liées à la Deuxième Guerre mondiale,
les sociaux-démocrates se sont vu accorder
pour la première fois un siège au Conseil fédéral en
1943 (au détriment des radicaux). Jusqu'à la fin des
années 1950, la répartition des sièges du Conseil
fédéral entre les différents partis est restée ouverte
et variable. Ce n'est qu'en 1959 que l'on s'accorda
sur la «formule magique» 2 (PRD) : 2 (conservateur
ou PDC) : 2 (PS) : 1 (PAB ou UDC).
Après la défaite du conseiller fédéral christoph blocher, les femmes sont pour la première fois majoritaires au conseil fédéral. caricature de Patrick chapatte
cOnTEXTE

DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
les membres du conseil fédéral et la chancelière prêtent serment après l'élection d'Alain berset (Ps), 39 ans, au conseil fédéral en décembre 2011.
La formation de la «formule magique» était le
fruit d'une part des rapports de force des partis
au Parlement et, d'autre part, de la situation de la
Suisse dans les années 1950. À la différence de la
Première Guerre mondiale, le pays avait traversé la
Deuxième sous le signe de l'union nationale, sans
divergences internes. Pourquoi ne pas perpétuer
cette unité? L'Union Soviétique communiste représentait
l'ennemi commun, qui avait placé sous
sa domination de larges parties de l'Europe et qui
inspirait la crainte. L'économie prospérait, le chômage
était quasi inexistant, les moyens financiers
requis pour la création d'institutions sociales ou
la construction d'autoroutes étaient disponibles. Il
n'y avait par conséquent aucune raison de modifier
l'organisation économique ou susceptible de provoquer
des conflits sociaux.
En introduisant la «formule magique», qui
n'était qu'une invention politique et n'a jamais été
inscrite dans la constitution, on espérait que les
partis représentés au gouvernement ne feraient
plus guère usage des possibilités d'initiative et de
referendum, et qu'ils défendraient la politique du
gouvernement au Parlement et vis-à-vis du public.
Cet objectif ne fut toutefois jamais atteint. À partir
des années 1980, la base commune des quatre
partis au pouvoir s'est progressivement rétrécie,
rendant la concordance toujours plus fragile. Les
différences d'opinion concernaient avant tout la
politique extérieure, la politique économique et
sociale, la politique environnementale et énergétique,
ainsi que la politique militaire. En matière
de politique extérieure, ce sont les rapports avec
l'Union européenne qui faisaient débat. Les phases
de croissance et les périodes de crise qui se suc-
LANDESMUSEUM ZÜRICH
33 / 55
cédaient dans le domaine économique entraînèrent
des divergences d'opinion sur ce qu'il était encore
possible de faire en termes de politique sociale.
D'autres points litigieux concernaient la nécessité
de la protection de l'environnement et son ampleur
ou encore le choix du nucléaire pour la production
d'énergie. L'absence d'ennemi déclaré depuis la fin
de la Guerre froide remettait également en cause
la nécessité de l'armée et son organisation. Ce sont
notamment les «partis extrémistes», le PS et l'UDC,
qui combattaient fréquemment les propositions
du gouvernement et de la majorité parlementaire
lors des votations populaires, jouant en quelque
sorte simultanément le rôle de gouvernement et
d'opposition. La question d'un retour à une «démocratie
de concurrence» était soulevée de plus en
plus fréquemment sans qu'aucun parti ne veuille
pourtant se retirer volontairement du gouvernement.
Alors que les partis centristes PDC et PRD avaient
plutôt tendance à s'affaiblir, l'UDC ne cessait de
se développer et exigeait par conséquent un deuxième
siège au Conseil fédéral. En 2003, un représentant
de l'UDC a été élu au Conseil fédéral à la place
d'une représentante du PDC, mais l'a de nouveau
quitté en 2007. À sa place, l'Assemblée fédérale a
élu une représentante de l'UDC, qui ne convenait
toutefois pas à la direction de l'UDC. Elle fut par
conséquent exclue du parti et fonda le «Parti bourgeois
démocratique» (PBD) avec quelques autres
hommes politiques dissidents de l'UDC. Ceci a conduit
à la formule «2 (PRD) : 2 (PS) : 1 (PDC): 1
(PBD) : 1 (UDC)», ce qui se traduit par une nette
sous-représentation de l'UDC depuis 2007 par rapport
à la place qu’il occupe au Parlement.
cOnTEXTE

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HISTOIRE DE LA SUISSE
UnITéS DE cOURS
JUSqU'À LA 9 e AnnéE ScOLAIRE
informations pour les enseignants
Vous recevez des suggestions de préparation en classe, d'organisation de
votre visite du musée et d'exploitation a posteriori. Les supports pédagogiques
sont destinés aux élèves de la 5 e à la 9 e classe. Le niveau de difficulté
est signalé par des astérisques: * facile / ** intermédiaire / *** difficile. Nous
conseillons de procéder à une reconnaissance préalable des expositions
afin d'adapter les suggestions au niveau de chaque classe. Nous vous invitons
également à intégrer l'actualité et le quotidien, par exemple avec
des articles de presse, et à établir des liens avec les cours et les intérêts
personnels.
nous proposons trois unités de cours:
1. La Suisse et ses mythes
2. La création de l'État fédéral
3. La croix fédérale et autres symboles
1. lA suissE Et sEs mytHEs
Les Alpes, les montres, le fromage, le chocolat, le cor des Alpes, les sonnailles,
Guillaume Tell ou les cars postaux: en quoi ces objets symbolisent-ils la Suisse
d'aujourd'hui et son histoire? Parce qu'elles ont trait à la naissance de la Confédération,
les légendes autour de Guillaume Tell et du Serment du Grütli font
partie des mythes fondateurs de la Suisse et contribuent depuis le 15 e siècle à
construire l'identité fédérale. Il faut néanmoins attendre la formation de l'État-
Nation helvétique pour qu'ils deviennent de véritables mythes
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
UnITéS DE cOURS JUSqU'À LA 9 e AnnéE ScOLAIRE
DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
Objectifs pédagogiques
Les élèves connaissent la légende de Guillaume Tell. Ils découvrent les mythes
et les symboles de la Suisse et comprennent leur signification et leur influence
changeantes sur le cours de l'histoire. Ils savent expliquer les idéaux des contemporains
de diverses époques et tentent de les comprendre dans leur contexte
respectif.
Préparation en cours
• Le support pédagogique sPurEn – HoriZontE pour la 5 e /6 e classe constitue une
bonne base pour le thème «Typiquement Suisse» (notamment le chapitre «Suisse
légendaire»). Les élèves lisent ou écoutent l'histoire de Guillaume Tell et peuvent
ensuite la raconter.
sP 1 */ gUILLAUmE TELL
Visite du musée
• Visite de l'exposition «Histoire de la Suisse / La concordance passe par le
conflit». Les élèves contemplent la Roue des mythes et font part de leurs observations.
Discussion. Les élèves sont invités à résoudre trois exercices.
sP 2 * / LA SUISSE ET SES myTHES

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HISTOIRE DE LA SUISSE
Exploitation ultérieure en cours
• Le support pédagogique sPurEn – HoriZontE pour la 5 e /6 e classe constitue une bonne
base pour l'exploitation ultérieure et l'approfondissement du thème «Typiquement
Suisse» (notamment le chapitre «Suisse légendaire»).
sP 3 *** / gUILLAUmE TELL ET LA DEfEnSE SpIRITUELLE
supports pédagogiques conseillés
Urs Bräm, Monika Leutschenbach, Donatus Stemmle, Hans-Peter Wyssen:
sPurEn – HoriZontE (mEnscH – rAum – ZEit – gEsEllscHAFt). Édité par la commission cantonale
des manuels scolaires du canton de Zurich et par la commission des moyens
d'enseignement et des plans d'études de la Direction de l'instruction publique
du canton de Berne. Lehrmittelverlag des Kantons Zürich: Zurich 2008, et Schulverlag
plus AG: Berne 2008. Chapitre «typisCH» («Sagenhafte Schweiz», «Meine
Schweiz», «Symbole»), p. 94–111.
Ce manuel traite de l'histoire de la Suisse de manière actuelle, en la découpant
en six époques, au fil des mythes de Guillaume Tell et du Serment du
Grütli. Trois parties: informations pour les enseignants, supports de cours,
cahier thématique.
Nous recommandons la lecture des deux articles fondamentaux «Entwicklung
des historischen Bewusstseins» (Développement de la conscience politique)
et «Politische Bildung für nachhaltige Entwicklung» (Éducation politique
pour un développement durable) sur le site www.spuren-horizonte.ch, rubrique
Hinweise für Lehrerinnen und Lehrer, p. 12–19.
Helmut Meyer, Peter Schneebeli: durcH gEscHicHtE Zur gEgEnWArt, 2. Band, Ouvrage
de la centrale intercantonale des livres scolaires. Lehrmittelverlag des Kantons
Zürich: Zurich 2006. Chapitre «Die Zeit der nationalen Einigungen» (Ein einig
Volk von Eidgenossen) («Le temps des unions nationales – un peuple uni de
confédérés»), p. 139–153.
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
UnITéS DE cOURS JUSqU'À LA 9 e AnnéE ScOLAIRE
2. lA créAtion dE l'étAt FédérAl
DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
Objectifs pédagogiques
Les élèves découvrent l'histoire de la fondation de l'État fédéral de 1848 et se
penchent sur les droits populaires dans la démocratie directe. Ils apprennent à
définir des notions comme le fédéralisme et la concordance et prennent conscience
de la conception changeante de la démocratie.
Préparation en cours
• La préparation peut se baser sur la brochure lA conFEdErAtion En brEF (cf. supports
pédagogiques conseillés) et
http://www.hep-verlag.ch/course/view.php?id=1188
Visite du musée
• Visite de l'exposition «Histoire de la Suisse / La concordance passe
par le conflit». Observation de divers objets de la naissance de l'État fédéral
(1798–1848) à nos jours. Divers exercices attendent les élèves aux différentes
étapes de la visite.
sP 4 ** / L'ETAT fEDERAL
Exploitation ultérieure en cours
• Les nouvelles connaissances sont mises en rapport avec le contexte politique
actuel (votations, élections, initiatives).
sP 5 ** / LA DEmOcRATIE SUISSE
sP 6 ** / LA STRUcTURE fEDERALE DE LA SUISSE
sP 8 *** / En ROUTE VERS L'ETAT-nATIOn
supports pédagogiques conseillés
lA conFEdErAtion En brEF. 2011. Services d’information de la Chancellerie fédérale,
des départements et des Services du Parlement de la Confédération suisse.
Berne 2011. Existe également en allemand, italien, anglais et romanche; disponible
gratuitement à l'adresse: OFCL, Diffusion publications, 3003 Berne ou sur
www.publicationsfederales.admin.ch (une nouvelle édition actualisée est publiée
chaque année).

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HISTOIRE DE LA SUISSE
3. lA croix FédérAlE Et AutrEs symbolEs
Objectifs pédagogiques
Les élèves découvrent l'histoire de la croix fédérale. Ils font également connaissance
d'autres symboles, typiques de la Suisse et d'autres nations.
Préparation en cours
• Le support pédagogique sPurEn – HoriZontE pour la 5 e /6 e classe constitue une
bonne base sur le thème des symboles (drapeau et armoiries de la Suisse, p. 106
et suiv.).
sP 9 **/ DE LA cROIX fEDERALE AU DRApEAU SUISSE
sP 10 **/ Un DRApEAU SUISSE A L'ETRAngER
Visite du musée
• Visite de l'exposition «Histoire de la Suisse / La concordance passe par le
conflit». Observation de divers drapeaux (cf. sP 9 ** et sP 10 **), symboles (Roue
des mythes) et produits typiques de l'économie suisse (dans l'exposition «Histoire
de la Suisse» / «La Suisse s'enrichit à l'étranger»).
Exploitation ultérieure en cours
• Le support pédagogique sPurEn – HoriZontE pour la 5 e /6 e classe constitue une
bonne base pour l'exploitation ultérieure et l'approfondissement du thème «Typiquement
Suisse» (notamment les chapitres «Made in Switzerland» et «Heidi»,
p. 108 et suiv.).
sP 11 **/ mADE In SwITzERLAnD
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
UnITéS DE cOURS JUSqU'À LA 9 e AnnéE ScOLAIRE
DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
références bibliographiques et supports pédagogiques conseillésl
Claudius Sieber, «Das Schweizerkreuz», in: Pierre Felder, Helmut Meyer,
Claudius Sieber et al., diE scHWEiZ und iHrE gEscHicHtE, 2. Auflage, Lehrmittelverlag des
Kantons Zürich: Zurich 2007, p. 158–159.
Peter M. Mäder, Günter Mattern, FAHnEn und iHrE symbolE. Schweizerisches Landesmuseum:
Zurich 1993.
Urs Bräm, Monika Leutschenbach, Donatus Stemmle, Hans-Peter Wyssen:
sPurEn – HoriZontE (mEnscH – rAum – ZEit – gEsEllscHAFt). Édité par la commission cantonale
des manuels scolaires du canton de Zurich et par la commission des moyens
d'enseignement et des plans d'études de la Direction de l'instruction publique
du canton de Berne. Lehrmittelverlag des Kantons Zürich: Zurich 2008, et Schulverlag
plus AG: Berne 2008. Chapitre «typisCH» («Sagenhafte Schweiz», «Meine
Schweiz», «Symbole»), p. 94–111.
Ce manuel traite de manière actuelle de l'utilisation des symboles nationaux
et introduit à la réflexion sur la notion de «patrie». Trois parties: informations
pour les enseignants, supports de cours, cahier thématique.
www.spuren-horizonte.ch
Il est recommandé de lire les deux articles fondamentaux dans les informations
pour les enseignants: Entwicklung des historischen Bewusstseins (Développement
de la conscience politique), politische Bildung und Bildung für
nachhaltige Entwicklung (Éducation politique et éducation au développement
durable), p. 12–19.
Helmut Meyer, Peter Schneebeli, durcH gEscHicHtE Zur gEgEnWArt, 2. Band, Lehrmittelverlag
des Kantons Zürich: Zurich 2006, p. 139–153 (Die Zeit der nationalen
Einigungen / Ein einig Volk von Eidgenossen) (Le temps des unions nationales
/ un peuple uni de confédérés).
liens
www.vexilla.ch; informations complémentaires directement auprès de la: Société
suisse de vexillologie, Secrétariat, Flurweg 43, 3052 Zollikofen
www.medienwerkstatt-online.de / lws_wissen / vorlagen / showcard.
php?id=3529&edit=0 (avec un quiz sur les drapeaux européens)

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HISTOIRE DE LA SUISSE
gUILLAUmE TELL
En l'an 1856, un manuscrit de parchemins blanc
a été découvert dans les archives municipales de
Sarnen. Baptisé «Livre blanc de Sarnen», ce document
rédigé en 1470 retrace la légende héroïque
de Guillaume Tell.
DIE gEScHIcHTE VOm TELLEn
L'histoire de Guillaume Tell
«Un jour, le bailli Gessler se rendit à Uri, y fit installer
sous le tilleul une hampe coiffée de son chapeau
et chargea un valet de surveiller l'ensemble. Il édicta
une loi intimant à quiconque passerait par là de saluer
son couvre-chef comme s'il s'agissait du bailli
en personne. Quiconque ne se plierait pas à cette
exigence serait sévèrement puni. Le valet chargé de
la surveillance devait dénoncer les contrevenants.
Voilà qu'un honnête homme du nom de Guillaume
Tell, ayant également prêté serment aux côtés de
Stauffacher et de ses camarades, passait fréquemment
devant la hampe en refusant de la saluer. Le
valet chargé de garder le chapeau le signala au bailli.
Guillaume Tell fut conduit devant ce dernier, qui lui
demanda pourquoi il ne suivait pas son commandement
et faisait ce qu'il avait ordonné. Guillaume Tell
lui répondit ceci: «Il n'y avait là aucune mauvaise intention
de ma part et j'ignorais que cela eut autant
d'importance pour votre grâce. Si je l'avais su, je ne
m'appellerais pas Guillaume Tell».
Guillaume Tell passait pour le meilleur arbalétrier du
canton et avait aussi de beaux enfants. Le bailli fit
venir ces derniers et exigea de Guillaume Tell qu'il
transperce d'une flèche une pomme placée sur la
tête de l'un de ses enfants. Voyant qu'il ne pouvait
se dérober, Guillaume Tell glissa une flèche dans son
fourreau, avant d'en saisir une seconde et d'armer
son arbalète.
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
Il pria Dieu de protéger son enfant et tira sur la pomme
placée sur la tête de ce dernier. Le bailli en fut
satisfait mais s'enquit néanmoins auprès de Guillaume
Tell de la signification de la première flèche qu'il
avait glissée dans son fourreau. Celui-ci fit une réponse
évasive pour tenter de se sortir au mieux de
la situation. Mais le bailli insista pour connaître le fin
mot de l'histoire. Voyant les craintes de Guillaume
Tell, le bailli le rassura comme suit: «Dis-moi la vérité,
tu n'as pas à craindre pour ta vie.» Guillaume Tell lui
répondit: «Puisque vous m'avez garanti la vie sauve,
je vais vous dire la vérité. Si ma première flèche avait
raté sa cible, la seconde vous était destinée, à vous ou
à l'un de ces seigneurs».
Le bailli déclara alors: «C'est vrai, je t'ai assuré la vie
sauve, aussi je ne te ferai point tuer». Cependant, il
le fit capturer et lui promit de l'enfermer dans un lieu
où il ne verrait plus jamais la lumière du soleil ou
de la lune. Les gardes le saisirent, le firent monter
dans une barque et déposèrent son arme sur la proue.
Guillaume Tell resta entravé et l'embarcation descendit
le lac jusqu'au pied de la falaise de l'Axen. Là, une
terrible tempête se leva, faisant craindre à tous les
passagers de chavirer et de se noyer. L'un d'eux dit
alors: «Maître, vous voyez la situation, ne faudrait-il
pas détacher Guillaume Tell? C'est un homme robuste
et qui sait fort bien mener une barque. Demandezlui
de nous aider ou nous périrons tous.»
Le bailli déclara alors: «Si tu m'assures de faire de ton
mieux pour nous sauver, je veux bien te détacher.»
Guillaume Tell lui répondit: «Oui Maître, avec plaisir»
et la barre lui fut confiée. Libéré de ses fers, il avait
repéré son armement et, à l'approche d'une plate-forme
désormais baptisée Tellsplatte (la dalle de Tell),
il demanda à tous ceux qui étaient à bord de ramer
énergiquement car une fois dépassée cette plate-forme,
le pire serait derrière eux. Ils redoublèrent donc
tous de vigueur et quand Guillaume Tell jugea que la
UnITéS DE cOURS JUSqU'À LA 9 e AnnéE ScOLAIRE sP 1 *
DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
plate-forme était à sa portée, il se précipita vers la
proue, saisit son arbalète, bondit sur la plate-forme et
repoussa le canot vers le large. Guillaume Tell se hâta
de gravir la pente et s'en fut en direction du nord par
Schwytz et les montagnes pour atteindre le Chemin
creux près de Küssnacht. Là, il se cacha derrière un
buisson et attendit le bailli. À l'approche de ce dernier,
il arma son arbalète et lui tira une flèche en plein
cœur. Guillaume Tell franchit alors une nouvelle fois
les montagnes pour revenir à Uri.»
dans: Albert Züst (édit.): das Weisse buch.
die älteste chronik, die das Werden
der Eidgenossenschaft erzählt in originaltext
und Übertragung neu herausgegeben,
Zurich 1939, p. 21–25.
copie d'artiste pour
le monument de
guillaume tell à
Altdorf, autour de
1895, richard Kissling.
origine Zurich.
bronze. lm 70640.

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LA SUISSE
ET SES myTHES
1 er EXERcIcE
HISTOIRE DE LA SUISSE
Observe les objets de la Roue des mythes,
dans la longue vitrine au sommet de la rampe,
et lit les descriptions correspondantes.
Retranscris la désignation de l'objet correspondant
sur une feuille séparée et complète
le texte.
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
1 : en tant que libérateur de la 2 des
baillis «étrangers», ce personnage joue un rôle central
dans l'histoire de la fondation de la Confédération.
Au fil de la formation de l'État-Nation helvétique
au 19 e siècle, le récit devient un véritable mythe.
3 : ce fromage suisse à pâte pressée
est vendu dans toute l'Europe depuis le 16 e siècle.
Les plus célèbres mets à base de fromage sont
4 et 5 .
6 : longtemps utilisée comme arme de
7 et de sport. Son caractère mythique date du
début du 19 e siècle et plus précisément de la tragédie
de Schiller, Guillaume Tell.
8 : montres et mécanismes suisses de la plus
haute précision. 9 et plus tard l'Arc jurassien
sont des hauts lieux de l'industrie horlogère.
10 : en 1819, la première fabrique de chocolat
est ouverte en Suisse. Depuis ce temps-là, le chocolat
suisse est un succès à l'exportation, malgré le coût
des importations de cacao et de sucre. Les Suisses
eux-mêmes en consomment 11 par an, ce
qui les place au premier rang mondial.
12 : cette longue trompette de bois servait
autrefois aux bergers pour transmettre des signaux.
Elle a connu une renaissance au début de 19 e siècle
et incarne depuis lors la 13 traditionnelle
de Suisse.
14 : les artistes des Lumières idéalisèrent
les Alpes comme un refuge de la liberté. Ainsi, 15
est-il probablement devenu le 16 le plus
célèbre de Suisse.
UnITéS DE cOURS JUSqU'À LA 9 e AnnéE ScOLAIRE
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DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
17 : en 1904, les bus jaunes ont pris le relais
des diligences. Pour les touristes, ils franchissent
le 18 . Parallèlement, ils constituent un moyen
de transport public qui achemine également lettres
et colis dans presque chaque village. Ces véhicules
restent caractéristiques du pays.
19 : ce livre d'enfant publié en 1880 est devenu
un succès planétaire. L'histoire, relatant la vie
d'une innocente petite orpheline dans les montagnes,
incarne comme aucune autre le mythe de la liberté
associé à l'environnement alpin suisse.
20 : autour de 1900, en réaction à la modernisation,
on assiste à une idéalisation petite-bourgeoise
du rôle «nourricier» des paysans. Grâce au «Plan
Wahlen», instauré durant la Deuxième Guerre mondiale,
les 21 profiteront pendant de nombreuses
années de cette image positive.
22 : le serment des trois paysans libres d'Uri,
Schwytz et Unterwald sur le 23 fait partie des
mythes fondateurs de la Suisse. Il fait remonter les
racines de la tradition démocratique au Moyen-Âge.
24 : la transhumance est un motif fréquent dans
l'art populaire, aussi bien en peinture que dans les
découpages. Au début de l'été, le bétail est emmené
dans les alpages, où il trouvera sa nourriture en abondance.
Les 25 sont des maîtres fromagers qui
produisent fromage, séré et beurre dans les alpages.
26 : la pièce d'or est monnaie courante de
1897 à 1918, avant de devenir un cadeau de baptême
populaire. L'appellation qu'elle a conservée jusqu'à
nos jours est apparue durant la Deuxième Guerre
mondiale.
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2 e EXERcIcE
HISTOIRE DE LA SUISSE
Regarde les extraits de films à propos de
l'histoire de Guillaume Tell. Le héros y est
présenté de façons très diverses. Qu'est-ce
qui te frappe? Note deux observations.
Pourquoi Guillaume Tell est-il présenté de
façon si différente d'un film à l'autre? Note
tes suppositions.
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
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DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
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HISTOIRE DE LA SUISSE
3 e EXERcIcE
Au rez-de-chaussée se trouve l'exposition
«Galerie des collections» (à côté de l'entrée
principale et de la caisse). Dans la première
salle se trouve l'armoire visible ci-dessous.
Les peintures qui ornent les quatre
panneaux de cette armoire illustrent une
histoire. Décris chaque image et donne un
titre à chaque scène représentée.
Exercice complémentaire:
essaie de lire le texte de chaque image et retranscris-le!
Armoire ancienne, 1782,
fabricant inconnu, teufen.
bois de sapin, peint.
Hauteur 172 cm. lm 3840.
ImAgE 1
TITRE:
ImAgE 2
TITRE:
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ImAgE 3
TITRE:
ImAgE 4
TITRE:
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gUILLAUmE TELL
ET LA DéfEnSE
SpIRITUELLE
HISTOIRE DE LA SUISSE
Les souvenirs de Rudolf Moser (*1912) sur l'époque
de la Deuxième Guerre mondiale montrent clairement
que l'histoire hautement symbolique de Guillaume
Tell, qui n'hésite pas à défier les puissants, n'a rien
perdu de son actualité au 20 e siècle:
«La troupe du Zürcher Schauspielhaus (théâtre de
Zurich) était prestigieuse à l'époque, car elle comptait
de nombreux comédiens allemands venus en
Suisse pour fuir les nazis. Les pièces traitant d'abus
de pouvoir et d'oppression étaient particulièrement
émouvantes, par exemple les œuvres de Shakespeare
et Schiller ou toutes les tragédies classiques.
Sur ces thèmes, l'implication personnelle des comédiens
transparaissait et leur faisait vraiment donner
le meilleur d'eux-mêmes. Le public aussi se sentait
directement concerné. Voir un individu ou un groupe
s'affirmer face à un tyran était vécu comme une sorte
de catharsis. Je l'ai personnellement ressenti lors
d'une représentation de Guillaume Tell, dont le rôle
était joué par Heinrich Gretler. Je ne sais plus qui
jouait Gessler, mais pour nous, il personnifiait clairement
Hitler. Sa suite représentait les nazis; quant à
nous, nous étions les confédérés. Le public a récité
le Serment du Grütli avec les acteurs! Il s'en est
suivi quelques secondes de silence, puis un tonnerre
d'applaudissements. On s'identifiait pleinement à
l'action qui se déroulait sur scène.»
source: christoph dejung, thomas gull, tanja Wirz,
Landigeist und Judenstempel,
Erinnerungen einer Generation 1930–1945.
Zurich 2002, p. 83.
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
« gUILLAUmE TELL » DE fRIEDRIcH ScHILLER
Le «Guillaume Tell» de Schiller, joué pour
la première fois en 1804, est devenu un
grand classique du théâtre populaire et le
spectacle national par excellence. La manière
dont Schiller interpréta la légende a
largement contribué à faire de Guillaume
Tell un héros de la liberté et de la nation au
19 e siècle. Dans le contexte de l'État fédéral,
il incarnait la Suisse, sa volonté de défense
et ses vertus civiques. En tant que personnification
du citoyen loyal dans la lutte contre
l'arrogance du pouvoir, Guillaume Tell
devint un sujet de propagande pour toutes
les orientations politiques. Au 20 e siècle,
Guillaume Tell et son arbalète étaient moins
considérés comme des figures historiques
que comme des symboles et des marques de
qualité de la Suisse.
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DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
«die schweiz, das Ferieland
der Völker» (la suisse, pays
de vacances des peuples),
1939, Hans Erni, lucerne.
Extrait. tempera à la caséine
sur bois, lm 70784.

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L'éTAT féDéRAL
HISTOIRE DE LA SUISSE
1. LA cOnSTITUTIOn féDéRALE DE 1848
Observe la Constitution fédérale de 1848. Quelles
images découvres-tu? Relève les titres et les formulations
particulières.
constitution fédérale de 1848,
autour de 1850, laurenz lüthi,
gouache et calligraphie.
lm 78495.
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
2. LE cOnSEIL féDéRAL
Compare la composition du premier Conseil fédéral
de 1848 avec celle d'aujourd'hui. Qu'est-ce qui
a changé? (Remarque: tu trouveras une photo du
Conseil fédéral actuel sur un pupitre dans la salle
du Conseil fédéral.
Portrait de groupe du premier conseil
fédéral de 1848, autour de 1920, saintgall,
impression sur feuille de viscose.
copie: Archives fédérales, berne.
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3. TRAnSfERT DE cOmpéTEncES
À LA cOnféDéRATIOn
Avec la fondation de l'État fédéral, certaines compétences
qui dépendaient jusque-là des cantons
sont transférées à la Confédération. Ceci conduit
à une certaine homogénéisation et à la création
d'institutions nationales.
Dans les vitrines de la salle du Conseil fédéral, recherche
des objets qui témoignent de cette évolution.
Exemple: le sceau douanier évoque l'uniformisation
de la politique douanière.
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HISTOIRE DE LA SUISSE
4. DROITS pOpULAIRES En DémOcRATIE DIREcTE
Suivant la Constitution fédérale, le peuple est souverain
dans le pays et constitue donc l'instance
politique suprême. Ceci comprend l'ensemble des
femmes et des hommes majeurs ayant droit de cité en
Suisse, soit au moins 4,9 millions de citoyennes et de
citoyens, ce qui représente deux tiers de la population
du pays. Les personnes de moins de 18 ans et les
ressortissants étrangers n'ont aucun droit politique
au niveau fédéral.
Décris les droits populaires en démocratie directe. Que
représentent les droits individuels, quelles possibilités
offrent-ils ? Y a-t-il aussi des devoirs? Prépare une réponse
argumentée.
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
5. cOncORDAncE
Examine les statistiques ci-dessous, issues d'un
pupitre sur le Conseil fédéral. Qu'est-ce qui a
changé dans la composition du Conseil fédéral et
du Conseil national jusqu'à aujourd'hui?
Pourquoi ces statistiques portent-elles le titre Concordance?
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HISTOIRE DE LA SUISSE
LA DémOcRATIE SUISSE
La Suisse est une Willensnation («nation de volonté»),
formée de plusieurs groupes de population ayant des
langues et des religions différentes. Depuis 1848, elle
forme un État fédéral. Sur les 23 états fédéraux qui
existent dans le monde, la Suisse est le plus ancien
après les États-Unis d'Amérique. Aucun autre état
n'accorde autant de pouvoirs de codécision à son peuple
que la Suisse.
DémOcRATIE DIREcTE
Dans la démocratie directe suisse, les votants jouissent
d'un grand pouvoir de codécision par l'intermédiaire
des votations populaires, qui leur offrent la possibilité
d'influencer directement la politique du pays. Le droit
d'initiative et le referendum leur permettent de soumettre
des propositions de modifications de la Constitution
ou de la législation.
DROIT D'InITIATIVE
Les citoyennes et les citoyens peuvent demander une
votation populaire visant à faire modifier ou compléter
la Constitution. Contrairement aux cantons, il n'est
pas possible de demander une nouvelle loi ou une modification
de la loi au niveau fédéral. Pour mener une
initiative populaire, il faut réunir 100 000 signatures
d'électeurs dans un délai de 18 mois. Les initiatives
populaires ne sont pas initiées par le Parlement ou le
gouvernement, mais par les citoyennes et les citoyens.
Elles sont l'un des moteurs de la démocratie directe.
dans: La Confédération en bref. 2011,
édité par la chancellerie fédérale
de la confédération suisse,
berne 2011, p. 17.
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
LE DROIT DE REfEREnDUm
Le peuple a la possibilité de se prononcer rétrospectivement
sur les décisions parlementaires. Les lois
fédérales, les arrêtés fédéraux ainsi que les traités
internationaux sont soumis au referendum facultatif,
c'est-à-dire qu'ils peuvent faire l'objet d'une votation
populaire si 50 000 citoyennes et citoyens le demandent.
Les signatures doivent être réunies dans un délai
de 100 jours après la publication du décret.
Le droit de referendum contribue aussi à la concordance
dans la mesure où il incite le Parlement
à impliquer autant que possible toutes les parties
prenantes dans le débat sur les nouvelles lois ou les
modifications législatives, afin de trouver un compromis
acceptable par la majorité, qui ne suscitera donc
pas de referendum facultatif.
dans: La Confédération en bref. 2011, édité par
la chancellerie fédérale de la confédération suisse,
berne 2011, p. 17.
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DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
«die schweiz, das Ferienland der Völker»
(la suisse, pays de vacances des peuples),
1939, Hans Erni, lucerne. tempera à
la caséine sur bois, 136 plaques. Extrait.
lm 70784.

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HISTOIRE DE LA SUISSE
LA STRUcTURE féDéRALE
DE LA SUISSE
De structure fédérale, l'organisation de l'État suisse
se subdivise en trois niveaux politiques: les communes,
les cantons et la Confédération.
cOmmUnES
«La commune est la plus petite unité politique en Suisse.
En 2009, le pays en comptait 2636. Leur nombre
tend toutefois à diminuer, certaines d’entre elles –
les petites localités surtout – choisissant de fusionner
afin de mieux assumer leurs tâches.
Près d’une commune sur cinq a un parlement, notamment
dans les villes. Dans les autres, le législatif
est incarné par une assemblée communale, à laquelle
tous les habitants qui ont le droit de vote peuvent
participer et où s’exerce la démocratie directe: le
peuple n’est pas représenté par des députés mais
prend lui-même les décisions politiques et nomme le
conseil communal (exécutif).
Les communes remplissent les tâches qui leur sont
attribuées par la Confédération et par les cantons,
telles que la tenue du registre des habitants ou la
protection civile, mais elles ont aussi des compétences
propres dans un certain nombre de domaines:
éducation, protection sociale, approvisionnement
en énergie, infrastructures routières, aménagement
du territoire, fiscalité, etc. Elles disposent d’une
marge d’action étendue dans ces domaines. Le degré
d’autonomie des communes est déterminé par
les cantons. Il varie donc fortement d’un canton à
l’autre.»
dans: La Confédération en bref. 2009,
édité par la chancellerie fédérale
de la confédération suisse, berne 2009, p. 15.
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
féDéRALISmE
«Ce concept désigne le regroupement, dans un
organisme indépendant et plus vaste, d'entités
politiques plus petites qui conservent cependant
leur indépendance; et l'on peut mettre
l'accent soit sur la nécessité de l'union entre
les parties (États-Unis, Canada, Australie),
soit sur leur diversité irréductible (Suisse,
Autriche, Allemagne). Mais le fédéralisme est
aussi un programme, une valeur dans l'action
politique, un principe d'organisation des communautés;
en ce sens, il doit être périodiquement
repensé en fonction de la situation historique.»
dans: Dictionnaire historique de la Suisse,
www.hls-dhs-dss.ch
cAnTOnS
«Le canton est l’unité politique qui se superpose à
la commune. Les cantons sont, à l’origine, des États
qui se sont regroupés en 1848 pour donner naissance
à la Confédération en lui déléguant une part de leur
souveraineté. Seul le canton du Jura a été créé au
20 e siècle. Il est né le 1 er janvier 1979 d’une séparation
d’avec le canton de Berne.
États fédérés, les cantons sont égaux devant la Constitution
fédérale. Ils jouissent d’une large souveraineté
en comparaison internationale et disposent d’une
grande autonomie dans plusieurs domaines: santé
publique, formation et culture en particulier. Chaque
canton a sa constitution, son parlement, son gouvernement
et ses tribunaux.
La démocratie directe sous forme d’assemblée publique
(Landsgemeinde) subsiste dans les cantons
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DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
d’Appenzell Rhodes-Intérieures et de Glaris. Dans
tous les autres cantons, le peuple se prononce exclusivement
par vote aux urnes.»
dans: La Confédération en bref. 2009,
édité par la chancellerie fédérale
de la confédération suisse, berne 2009, p. 15.
cOnféDéRATIOn
«Ce terme désigne l’État fédéral en Suisse. L’abréviation
CH correspond à l’appellation officielle latine «Confoederatio
Helvetica». Confoederatio veut dire « alliance
» et Helvetica fait référence à la tribu celte des
Helvètes qui peuplait le territoire actuel de la Suisse
il y a environ 2000 ans.
La Suisse s’est constituée au fil des siècles par
l'alliance de divers cantons pour devenir l’État fédéral
que l’on connaît aujourd’hui, fondé sur une représentation
équilibrée des intérêts particuliers des
cantons et de l’intérêt général du pays.
La Confédération est compétente dans tous les domaines
qui lui sont confiés par la Constitution fédérale:
politique extérieure et politique de sécurité, douanes,
monnaie, élaboration de la législation de portée
nationale et défense nationale en particulier.
Les tâches qui ne sont pas attribuées expressément à
la Confédération sont du ressort des cantons.»
Extrait de: La Confédération en bref. 2009,
édité par la chancellerie fédérale
de la confédération suisse, berne 2009, p. 15.

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qUI éLIT qUI?
HISTOIRE DE LA SUISSE
En SUISSE, LE SOUVERAIn EST LE pEUpLE
La constitution fédérale confère la souveraineté
au peuple. Autorité politique suprême,
le peuple comprend la totalité des hommes
et des femmes majeurs de nationalité suisse,
ce qui représente au moins 4,9 millions de
personnes, soit près de deux tiers de la population.
Les Suisses de moins de 18 ans et
les étrangers n’ont pas de droits politiques au
niveau fédéral.
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
LE pEUpLE éLIT LE pARLEmEnT
Le Parlement suisse est formé de deux chambres qui,
ensemble, forment l’Assemblée fédérale et constituent
le pouvoir législatif: le Conseil national représente
la population suisse, le Conseil des États les 26
cantons.
LE pARLEmEnT éLIT LE gOUVERnEmEnT
Le gouvernement suisse est composé des sept membres
du Conseil fédéral et de la chancelière ou du
chancelier de la Confédération, qui sont élus par
l’Assemblée fédérale pour quatre ans.
LE pARLEmEnT éLIT AUSSI
LA pLUS HAUTE JURIDIcTIOn: LE pOUVOIR JUDIcIAIRE
Le pouvoir judiciaire suprême est exercé par le Tribunal
fédéral, à Lausanne et à Lucerne, et par les tribunaux
de première instance: le Tribunal pénal fédéral
à Bellinzone et le Tribunal administratif fédéral à
Berne.
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DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
LA SépARATIOn DES pOUVOIRS
En Suisse, le pouvoir législatif (élaboration
des lois), le pouvoir exécutif (exécution des
lois) et le pouvoir judiciaire (administration
de la justice) sont clairement séparés et
ne sont pas exercés par les mêmes personnes
mais ils donnent lieu à un partage fonctionnel
des tâches.
En d’autres termes, nul ne peut appartenir
simultanément à plusieurs autorités fédérales
– Parlement, Gouvernement ou Tribunal
fédéral –, mais chacune de ces autorités remplit,
pour des raisons pratiques, des tâches
qui relèvent d’un autre pouvoir.
Extrait de: La Confédération en bref. 2009,
édité par la chancellerie fédérale
de la confédération suisse, berne 2009, p. 15.

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En ROUTE VERS
L'éTAT-nATIOn
HISTOIRE DE LA SUISSE
« VOUS êTES DéSORmAIS DES HELVèTES, TOUS
mEmbRES DE LA mêmE fAmILLE »
Extrait du Traité d'alliance du 28 septembre 1798
«Vous n'êtes plus citoyens d'une vallée en rivalité ou
en conflit avec la vallée voisine. Vous êtes désormais
tous des Helvètes, membres de la même famille, quelles
que soient votre langue, votre culture et vos coutumes.
Tous les citoyens jouissent des mêmes droits,
qu'ils habitent près du Säntis ou du Lac Léman, à
Bâle ou à Lugano. L'ensemble du territoire helvétique
est désormais ouvert aux entreprises de tous. Il n'y a
ni monopole, ni privilège, ni barrière, à l'exception de
ceux que la nature nous impose.»
dans: georg Kreis, Der Weg zur Gegenwart.
Die Schweiz im 19. Jahrhundert,
bâle 1986, p. 31.
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
«nOUS AVOnS bESOIn D'Un cOnSEIL REpRéSEn-
TAnT LES InTéRêTS DE LA nATIOn SUISSE ET nOn
LES InTéRêTS SOUVEnT DIVERgEnTS DE cAnTOnS
InDIVIDUELS […]»
Extrait d'un discours du bourgmestre de Zurich
Melchior Hirzel 1832
«Nous avons besoin d'un conseil représentant les intérêts
de la nation suisse et non les intérêts souvent
divergents de cantons individuels, nous avons besoin
d'un juge fédéral capable de rendre un verdict impartial
[…] en cas de dissensions entre des membres
de la Confédération […]. Une partie de leur petite
patrie reste encore inaccessible aux Suisses, la libre
circulation des produits de notre travail […] n'est
pas garantie d'un canton à un autre; en un jour, un
étranger peut traverser cinq cantons ou davantage et
y rencontrer autant de variantes de poids et de mesures,
ou de monnaies; au sein même de nos frontières,
notre commerce […] est soumis […] à d'innombrables
obstacles et entraves […]. L'idée se répand qu'une
union plus étroite et des liens plus solides entre
confédérés, au sein d'une Confédération de cantons
renforcée, sont indispensables à la prospérité de la
patrie.»
otto Zinniker, «der geist der helvetischen gesellschaft im
19. Jahrhundert […]», bienne 1932, p. 85 et suiv.,
dans: Helmut meyer, Die Geschichte der Schweiz,
berlin 2002, p. 50.
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DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE

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HISTOIRE DE LA SUISSE
DE LA cROIX féDéRALE
AU DRApEAU SUISSE
LE SymbOLE
Le symbole de la croix suisse apparaît dès le 14 e siècle.
Dans la bataille de Laupen, en 1339, la croix blanche
sur fond rouge servit de signe de ralliement aux habitants
de Berne tout en symbolisant qu'ils luttaient sous
la protection du Christ. Ainsi, la croix fait initialement
référence à l'histoire du Christ sur la croix. À partir du
14 e siècle, cette croix blanche apparaît également sur
d'autres insignes militaires (étendards) fédéraux.
En 1815, la Diète fédérale adopte en tant que sceau
fédéral la croix blanche verticale alésée, à branches
égales sur fond rouge, entourée par les armoiries cantonales,
en l'apposant sur le Pacte fédéral de 1815.
En 1840, la croix blanche alésée sur fond rouge devient
le drapeau militaire commun à toute la Suisse.
En 1889, le Conseil fédéral précisa que les quatre
branches de la croix, égales entre elles, devaient être
d'un sixième plus longues que larges.
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
bataille près d'Arbedo
1422. Extrait de la chronique
illustrée de diebold
schilling. bibliothèque
centrale de lucerne.
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pREmIèRES cROIX féDéRALES
Sur l'image de la bataille d'Arbedo, la croix suisse
apparaît comme un insigne militaire unique. Même
l'ours bernois, en bas à droite, porte la croix fédérale.
Observe l'image: Quelles armoiries reconnaistu?
Comment se présentent-elles aujourd'hui?
Dessine et annote-les.
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HISTOIRE DE LA SUISSE
DRApEAU TRIcOLORE
Inspiré du drapeau tricolore français, le drapeau de
la République helvétique (1798-1803) se compose
de trois couleurs: vert, rouge, jaune doré (la couleur
rouge de ce drapeau a blanchi avec le temps). Il arbore
en outre l'image de Guillaume Tell avec son arbalète
qui se tourne vers son fils Walter.
La République helvétique se dote d'un drapeau tricolore
suivant le modèle français. Les couleurs vert,
rouge et jaune sont introduites pour symboliser la
révolution et le nouvel état. Le jaune et le rouge renvoient
à Uri et Schwytz, tandis que le vert, couleur de
l'espoir, illustre la révolution et le renouveau.
DRApEAU féDéRAL
En 1815, quatre bataillons (militaires) zurichois,
déployés pour assurer la protection des frontières,
arborent pour la première fois le drapeau fédéral avec
la croix blanche en guise d'étendard. Ce n'est qu'en
1841 que ce drapeau sera introduit pour l'ensemble
des troupes fédérales. C'est à cette époque que le
drapeau suisse moderne commence à prendre corps.
S'il a conservé son aspect carré jusqu'à aujourd'hui,
la forme de la croix a néanmoins évolué.
DRApEAU SUISSE
Le drapeau suisse n'est apparu que lors de la fondation
de l'État fédéral et de la Constitution fédérale de
1848. Auparavant, l'ancienne confédération ne possédait
pas d'armoiries communes.
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
drapeau helvétique avec
guillaume tell, autour de
1799. canton de nidwald.
soie. Hauteur 189 cm.
Prêt © nidwaldner
museum stans.
drapeau, 1815.
taffetas de soie, peint.
KZ 5690.1.
mouchoir. soie. Au centre,
la croix suisse entourée de
22 armoiries cantonales.
1863. lm 7105.
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DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
Le drapeau français se nomme le drapeau
tricolore (c'est-à-dire à trois couleurs).
Dessine le drapeau français ainsi que celui
d'un autre état voisin de la Suisse qui est
très semblable au drapeau français.
Dessine le drapeau suisse carré actuel dans
la taille de ton choix. Respecte les dimensions
de la croix définies par le Conseil fédéral
en 1889 : «Les armoiries de la Confédération
consistent en une croix blanche, verticale et
alésée, placée sur fond rouge et dont les branches,
égales entre elles, sont d’un sixième plus
longues que larges».
Outre le drapeau suisse, il existe un seul
autre drapeau national de forme carrée
dans le monde. Dessine-le.
Lien: www.medienwerkstatt-online.
de/lws_wissen/vorlagen/showcard.
php?id=3529&edit=0
Exposition dans la salle de classe
Collecte des objets et des images sur lesquels
la croix suisse est reproduite et présente-les
dans une exposition.
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HISTOIRE DE LA SUISSE
Un DRApEAU SUISSE
À L'éTRAngER
Tu vois ici le drapeau des expatriés suisses d'Esperanza,
en Argentine. Elle réunit le portrait de Guillaume
Tell avec la croix suisse et s'accompagne de diverses
inscriptions chères aux colons:
« SOcORROS mUTUOS »
= EnTRAIDE mUTUELLE
« LA UnIOn HAcE LA fUERzA »
= L'UnIOn fAIT LA fORcE
« TODO pOR LA pATRIA »
= TOUT pOUR LA pATRIE
Décris dans un petit texte quelles motivations
ont pu mener à ce drapeau.
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
UnITéS DE cOURS JUSqU'À LA 9 e AnnéE ScOLAIRE sP 10 **
DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
drapeau de la sociedad
suiza de s. m. «guillermo
tell». santa Fé, Argentine.
1900–1910. le drapeau
a été confié au musée
national suisse en 1974
par des expatriés suisses
d'Esperanza, en Argentine.
cet objet n'est pas visible
dans l'exposition «Histoire
de la suisse».

LANDESMUSEUM ZÜRICH
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HISTOIRE DE LA SUISSE
mADE In SwITzERLAnD
1. Décris ce qui est typiquement suisse dans les
produits Caran d'Ache.
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
2. Collecte d'autres produits ou images de
produits qui se présentent comme typiquement
suisses.
3. Tu souhaites vendre un produit suisse et tu
voudrais concevoir un emballage adapté. Tu
trouveras des informations utiles sur www.ige.
ch/fr/service/questions-frequentes/suissitude.
html. À quoi faut-il faire attention en termes de
conception et d'appellation des produits?
Quels symboles utiliserais-tu pour présenter et
commercialiser ton produit?
UnITéS DE cOURS JUSqU'À LA 9 e AnnéE ScOLAIRE sP 11 **
DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE

DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
LISTE DE SUppORTS UTILES
bibliogrAPHiE
S'agissant de la traduction d'un document
en langue allemande, la bibliographie
suivante ne contient que peu de publications
en langue française. Une liste bibliographique
adaptée est en préparation actuellement
– conFédérAtion En brEF. 2009. Services
d’information de la Chancellerie fédérale, des
départements et des Services du Parlement de la
Confédération suisse. Berne 2009. Existe également
en allemand, italien, anglais et romanche;
disponible gratuitement à l'adresse suivante:
OFCL, Diffusion publications, 3003 Berne ou sur
www.publicationsfederales.admin.ch
– diE ErFindung dEr scHWEiZ (l'inVEntion dE lA suissE), cA-
tAloguE dE l'ExPosition tEmPorAirE Au muséE nAtionAl dE ZuricH,
Musée national suisse: Zurich 1998.
– gEscHicHtE dEs KAntons ZÜricH, Band 2, Frühe Neuzeit
– 16. bis 18. Jahrhundert, Werd: Zürich 1996.
– gEscHicHtE dEs KAntons ZÜricH, Band 3, 19. und
20. Jahrhundert, Werd: Zürich 1994.
– Barbara Bonhage et. al., HinscHAuEn und
nAcHFrAgEn. diE scHWEiZ und diE ZEit dEs nAtionAlsoZiAlismus im
licHt AKtuEllEr FrAgEn, Lehrmittelverlag des Kantons
Zürich: Zürich 2006.
– Joseph Campbell, diE KrAFt dEr mytHEn, Artemis:
Zürich / München 1994.
– Gottlieb Duttweiler (Hrsg.), EinEs VolKEs sEin
und scHAFFEn. diE scHWEiZEriscHE lAndEsAusstEllung in 300 bildErn,
Zürich 1939.
– Christoph Dejung, Thomas Gull, Tanja
Wirz, lAndigEist und JudEnstEmPEl, ErinnErungEn EinEr gEnErAtion
1930–1945, Limmat: Zürich 2002.
– Walter Dettwiler, WilHElm tEll: AnsicHtEn und AbsicHtEn,
Schweizerisches Landesmuseum: Zürich 1991.
– Hanspeter Draeyer, dAs scHWEiZEriscHE lAndEsmusEum
ZÜricH. bAu- und EntWicKlungsgEscHicHtE 1889–1998,
Schweizerisches Landesmuseum: Zürich 1999.
– Pierre Felder, Helmut Meyer, Claudius
Sieber-Lehmann, Walter Steinböck, Heinrich
Staehelin, diE scHWEiZ und iHrE gEscHicHtE, 2. Auflage,
Lehrmittelverlag des Kantons Zürich: Zürich 2007.
– Dario Gamboni, Georg Germann (Hrsg.),
ZEicHEn dEr FrEiHEit, Stämpfli: Bern 1991.
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– Erika Hebeisen, Pascale Meyer et al.,
cAtAloguE HistoirE dE lA suissE, Musée nationale suisse:
Zurich 2009 (disponible en en allemand, français,
italien et anglais).
– Elisabeth Joris, Heidi Witzig (Hrsg.),
FrAuEngEscHicHtE(n). doKumEntE Aus ZWEi JAHrHundErtEn Zur situ-
Ation dEr FrAu in dEr HEutigEn scHWEiZ, Limmat:
Zürich 1986 / 2001.
– Philippe Kaenel (Hrsg.), diE mAcHt dEr bildEr,
Chronos: Zürich 1998.
– Christine Keller, Sigrid Pallmert et al.,
cAtAloguE « gAlEriE dEs collEctions » muséE nAtionAl suissE:
Zurich 2009 (disponible en en allemand, français,
italien et anglais).
– Georg Kreis, dEr WEg Zur gEgEnWArt. diE scHWEiZ
im 19. JAHrHundErt, Birkhäuser: Basel 1986.
– Peter M. Mäder, Günter Mattern, FAHnEn
und iHrE symbolE, Schweizerisches Landesmuseum:
Zürich 1993.
– Peter von Matt, sAng d'EncrE. VoyAgE dAns lA
suissE littérAirE Et PolitiquE, Editions Zoé 2005.
– Helmut Meyer, diE gEscHicHtE dEr scHWEiZ,
Cornelsen: Berlin 2002.
– Prisca Senn, Barbara Keller, gAlEriE
sAmmlungEn. FAmiliEnbroscHÜrE dEr dAuErAusstEllung im lAndEsmusEum
ZÜricH, Schweizerisches Nationalmuseum:
Zürich 2009 (auch für Schulen geeignet).
– Prisca Senn, Rebecca Sanders et al.,
gEscHicHtE scHWEiZ. FAmiliEnbroscHÜrE dEr dAuErAusstEllung im
lAndEsmusEum ZÜricH, Schweizerisches Nationalmuseum:
Zürich 2009 (auch für Schulen geeignet).
– Albert Züst (Hrsg.), dAs WEissE bucH. diE ältEstE
cHroniK, diE dAs WErdEn dEr EidgEnossEnscHAFt ErZäHlt, in Originaltext
und Übertragung neu herausgegeben,
Zürich 1939.
liEns
– dictionnAirE HistoriquE dE lA suissE
www.hls-dhs-dss.ch
– Leitprogramm: dEr bund KurZ ErKlärt 2011
http://www.hep-verlag.ch/course/view.php?id=1188
LISTE DE SUppORTS UTILES

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HISTOIRE DE LA SUISSE
VISITER LE mUSéE AVEc L'écOLE
lE muséE, liEu dE découVErtE Et d'APPrEntissAgE
Le musée national suisse de zurich est un lieu attrayant d'apprentissage
extra-scolaire. Avec la plus vaste collection culturelle et historique
de Suisse, il offre d'innombrables facteurs de rattachement pour
l'enseignement scolaire. Les élèves peuvent y découvrir les trésors culturels,
l'histoire et les traditions de notre pays. Les expositions se composent
d'objets de la préhistoire jusqu'à l'époque actuelle, présentés sous
des angles variés, et s'intéressent à des sujets d'actualité ayant trait à
l'histoire, à la culture et à la société.
EnSEIgnER SUR SITE – AU cœUR DE L'HISTOIRE
Les cours au musée ont lieu dans un lieu exceptionnel et exclusif et
permettent de côtoyer concrètement l'histoire, au contact direct
d'innombrables objets d'origine datant de toutes époques. Tableaux,
sculptures, costumes, meubles, armes, instruments scientifiques et photographies
racontent à leur façon les petites et la grande histoire. Ils
constituent des témoignages historiques des développements et des
changements sociaux, culturels, économiques et politiques, ainsi que de
l'évolution du savoir-faire artisanal. Témoins uniques de leur époque, ils
sont de véritables vecteurs de connaissance et de mémoire. Une visite
au musée permet aux élèves d'appréhender l'histoire sous un angle nouveau.
VISITER LE mUSéE AVEc L'écOLE
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
fORmATIOn ET TRAnSmISSIOn
DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
Outre la collecte, la préservation et la documentation, la formation et
la transmission font partie des missions centrales du musée. La préservation
de l'héritage culturel, l'exposition d'objets historiques et culturels, la
confrontation avec le patrimoine culturel matériel et immatériel contribuent
à promouvoir la diversité linguistique et culturelle de notre pays
pour favoriser la compréhension mutuelle. Les offres de médiation culturelle
s'inscrivent dans le rôle du musée. Elles visent à faire découvrir aux
enfants, aux jeunes et aux adultes les objets et les expositions, et font du
musée national suisse un forum vivant invitant au dialogue et à la réflexion.
SOUTIEn AUX écOLES
nous attachons beaucoup d'importance aux enseignants comme aux
élèves. L'équipe formation et transmission du Landesmuseum de zurich
tient compte des défis, changements et développements généraux dans
le domaine scolaire et met tout en œuvre pour que la visite du musée se
déroule dans les meilleures conditions. Ainsi, toutes les écoles de Suisse
bénéficient non seulement de l'entrée gratuite mais aussi de visites guidées
gratuites. nos offres encouragent les échanges et l'interactivité, afin
de permettre aux élèves de s'impliquer.
nous informons les enseignants sur les contenus des expositions et les
offres de médiation dédiées aux écoles, et nous pouvons les conseiller
et les assister pour la planification de leur visite. Des présentations pour
les enseignants, des publications et des dossiers sur les expositions, des
informations de fond sur les objets et les thèmes présentés, des supports
pour la préparation et le travail ultérieur aident à préparer efficacement
la visite du musée et à l'intégrer dans le cours.
nous serions heureux de vous accueillir au Landesmuseum et vous invitons
vivement à profiter de nos diverses offres.

LANDESMUSEUM ZÜRICH
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InfORmATIOnS
ADRESSE / cOnTAcT
Adresse / Contact
Musée national suisse
Landesmuseum Zurich
Museumstrasse 2
8021 Zurich
Tél. +41 (0)44 218 65 11
E-mail: kanzlei@snm.admin.ch
HISTOIRE DE LA SUISSE
HORAIRES D'OUVERTURE
Mar–dim 10h00–17h00
Jeu 10h00–19h00
Consulter les horaires d'ouverture
actuels sur www.nationalmuseum.ch
fORmATIOn ET TRAnSmISSIOn
InfORmATIOnS ET InScRIpTIOn
Lun – ven 9h00 – 12h30
Tél. +41 (0)44 218 65 04
fuehrungen@snm.admin.ch
VISITER LE mUSéE AVEc L'écOLE
offres dédiées aux écoles
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
REnSEIgnEmEnTS ET cOnSEILS
Toutes les offres destinées aux écoles
sont répertoriées sur www.landesmuseum.ch,
dans la rubrique Écoles.
Nous sommes à l'écoute de vos
souhaits particuliers. Contactez-nous,
nous vous conseillerons volontiers.
TARIf D'EnTRéE pOUR LES écOLES
Entrée libre aux expositions permanentes
et temporaires.
InfORmATIOnS ET pRéSEnTATIOnS
pOUR LES EnSEIgnAnTS
Les présentations destinées aux
enseignants et les nouveaux supports
dédiés aux écoles sont répertoriés sur
www.landesmuseum.ch, dans la rubrique
Écoles.
VISITES gUIDéES pOUR
LES gROUpES ScOLAIRES
Tous les jours de 9h30 à 19h30
Les visites guidées sont gratuites pour
les écoles en Suisse.
Le lundi, le musée est uniquement
ouvert pour les visites guidées. Les
visites libres ne sont pas possibles.
Les horaires des visites peuvent être
coordonnés avec ceux des cours et des
transports publics.
Les horaires des différentes visites
thématiques sont répertoriés sur
www.landesmuseum.ch, dans la rubrique
Écoles.
Durée: environ 1 heure en règle générale
Inscription: 2 semaines à l'avance
VISITES AUTOnOmES
Possibles à tout moment pendant les
horaires d'ouverture. Sur inscription.
EXpOSITIOnS TEmpORAIRES
Des informations sur les expositions
temporaires actuelles sont disponibles
sur www.landesmuseum.ch, dans la
rubrique Expositions temporaires.
OffRES / ATELIERS AcTUELS pOUR LES
gROUpES ScOLAIRES
Les offres actuelles sont répertoriées
et décrites sur
www.landesmuseum.ch, dans la rubrique
Écoles.
AUDIOgUIDE
Sur demande, des audioguides peuvent
être fournis gratuitement pour la
plupart des expositions.
mALLETTES ARcHéOLOgIqUES
Thèmes: Âge de pierre, Celtes, Romains,
Moyen-Âge. Informations et
réservation sur www.starch-zh.ch
pERSOnnES AyAnT DES bESOInS
SpécIfIqUES
Nous accueillons avec plaisir tous les
groupes de visiteurs. Sur demande,
nous proposons volontiers des visites
guidées pour des personnes ayant des
besoins spécifiques.
Le musée est partiellement accessible
en fauteuil roulant.
DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
transports
TRAIn / TRAm / bUS
Le Landesmuseum se situe à proximité
de la gare centrale.
Il est facilement accessible avec les
moyens de transport publics.
VéLO
Des parkings à bicyclettes sont disponibles
à l'entrée.
bATEAU
Venir au musée en bateau!
La navette de la Limmat effectue un
arrêt devant le Landesmuseum
(d'avril à octobre).
Informations et inscription
Tél. 044 487 13 33
www.zsg.ch
E-mail: ahoi@zsg.ch

DOcUmEnTATIOn ScOLAIRE
« LA cOncORDAncE pASSE pAR LE cOnfLIT »
HISTOIRE DE LA SUISSE
éditEur
MUSÉE NATIONAL SUISSE
Médiation culturelle - Landesmuseum Zürich
AutEurs
Dr. Helmut Meyer
Prisca Senn
Peter Stöckli
rédAction
Prisca Senn
rElEcturE Et corrEction
Samuel van Willigen
illustrAtions
Andrea Kunz
Elena Mastrandrea
PHotogrAPHiEs
Donat Stuppan u. a.
concEPtion Et misE En PAgE
Rebecca-Anne Morganti-Pfaffhauser
Ces documents pour les écoles sont publiés dans le cadre
de l'exposition «Histoire de la Suisse» au Musée national
suisse de Zurich.
dirEction générAlE
Andreas spillmann
dirEction dE ProJEt
Pascale meyer, Erika Hebeisen
collAborAtion sciEntiFiquE
nicole Aschwanden, rebecca sanders
scénogrAPHiE
Holzer Kobler Architekturen gmbH, Zürich
médiAtion culturEllE
Prisca senn, rebecca sanders
consEil sciEntiFiquE
Prof. Walter leimgruber, Prof. Philipp sarasin,
Prof. Jakob tanner, Prof. danièle tosato,
Prof. simon teuscher
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