Volet en ligne - Solaris
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S OLARIS 183<br />
les lecteurs de g<strong>en</strong>re, il y a un réel plaisir de voir au cinéma une<br />
discussion sur un thème établi: il n’est pas rare pour les auteurs<br />
de SF&F de s’inspirer d’œuvres précéd<strong>en</strong>tes, d’y apporter leurs<br />
propres idées et ainsi de faire évoluer le g<strong>en</strong>re. Au cinéma, ces<br />
conversations sont plus rares (les grands studios sont soucieux<br />
d’éviter toute appar<strong>en</strong>ce de plagiat) mais le fait est que ce film est<br />
plus intéressant si l’on a vu Groundhog Day.<br />
Il faudra cep<strong>en</strong>dant être indulg<strong>en</strong>t <strong>en</strong>vers un départ laborieux<br />
et une cinématographie handicapée par les limites du budget. La<br />
nature horrifique du film fait <strong>en</strong> sorte qu’il y a plusieurs mom<strong>en</strong>ts<br />
déroutant à subir, mais on constatera que le film converge aussi<br />
vers une leçon spirituelle: nos erreurs nous emprisonn<strong>en</strong>t, et ce<br />
n’est qu’<strong>en</strong> cherchant l’expiation que nous pouvons nous <strong>en</strong> sortir<br />
– un habile rappel thématique de l’<strong>en</strong>fer de la toxicomanie auquel<br />
t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t d’échapper nos protagonistes. (Pour ceux qui trouveront<br />
cette conclusion trop g<strong>en</strong>tille, on recommandera de ne pas manquer<br />
la courte scène horrifique tapie un peu après le générique de<br />
fin.) On trouvera aussi amusant que, dans un film canadi<strong>en</strong>, un<br />
mom<strong>en</strong>t crucial de la conclusion soit signalé par l’apparition de<br />
flocons de neige.<br />
Repeaters n’avait aucune chance d’être populaire <strong>en</strong> salles:<br />
trop dérivatif, trop déprimant, trop petit budget. C’est au petit écran<br />
que le film trouvera une audi<strong>en</strong>ce prête à donner une chance à un<br />
petit film d’appar<strong>en</strong>ce peu prometteuse.<br />
L’autre surprise du trimestre, c’est Mr. Nobody [v.f.] : un<br />
auth<strong>en</strong>tique film de sci<strong>en</strong>ce-fiction prés<strong>en</strong>tant réalités parallèles,<br />
colonisation marti<strong>en</strong>ne, réalité quantique et vision du futur. Les<br />
premières cinq minutes, brillantes et d<strong>en</strong>ses conceptuellem<strong>en</strong>t,<br />
expos<strong>en</strong>t une bonne partie des mérites du film alors qu’<strong>en</strong> 2092<br />
un vieil homme se remémore une vie aux détails contradictoires.<br />
Ce que le spectateur compr<strong>en</strong>d, c’est que la vie du protagoniste<br />
est explorée <strong>en</strong> arboresc<strong>en</strong>ce, selon les choix qu’il aurait pu faire<br />
à divers mom<strong>en</strong>ts de sa vie. Le scénariste/réalisateur Jaco Van<br />
Dormael se sert évidemm<strong>en</strong>t des outils de la SF pour explorer des<br />
questions de choix, de hasard et de responsabilité personnelle.<br />
L’ess<strong>en</strong>tiel du film se déroule dans un Montréal contemporain.<br />
S’y crois<strong>en</strong>t des acteurs de r<strong>en</strong>om tels Jared Leto, Diane Kruger et<br />
Sarah Polley. Plusieurs effets spéciaux bi<strong>en</strong> employés nous don n<strong>en</strong>t<br />
des visions du monde de 2092, d’un vaisseau <strong>en</strong> route vers Mars<br />
ou bi<strong>en</strong> d’un univers altéré sans la prés<strong>en</strong>ce du protagoniste.