Untitled - La Cité internationale de la Dentelle et de la Mode de Calais

En cette seconde moitié du XX e siècle, la presse
spécialisée s’adapte aux effets de la mode pour
capter davantage un lectorat qui s’émancipe.
Le mouvement de libération de la femme se
traduit aussi dans la presse. Les titres et les
ventes se multiplient, les magazines se mettent
inévitablement au goût du jour.
Force est de constater un changement au cours des
soixantes dernières années, la presse féminine, et
notamment le magazine « Elle », témoignent ainsi
de cette évolution à travers des images explicites.
On passe du simple encart publicitaire pour femme
au foyer en 1950, aux articles « mode » des années
1990. Au-delà des sous-vêtements portés par
la gente féminine, c’est également l’image de la
femme qui évolue et se retranscrit dans ces images
de presse.
« Comment porter…les dessous dessus » ou,
comment mettre en pleine lumière la dentelle et
les dessous féminins jusqu’alors associés à une
certaine pudique intimité.
Au travers de la lingerie, la femme dévoile, en effet,
petit à petit ce qui ne l’était pas. Entre l’intimité
pure et l’indépendance revendiquée, le paradoxe
du caché et du montré s’affi rme progressivement.
Les marques de lingerie cantonnent la femme au
boudoir, lieu de l’intime, ou bien l’invitent à exporter
ses atours sur le lieu de travail, au bureau ou à
l’usine, lieux symboliques d’une indépendance
acquise de haute lutte.
C’est à partir des années 80 que les grands
couturiers ajoutent à leurs créations une touche
osée, provocante et qui, en tous les cas, malmène
les bonnes consciences et bouleverse quelque peu
les convenances.
L’apparition sur le marché de l’élasthanne, fi bre
synthétique au fort pouvoir extensible, n’est pas
étrangère à cette désincarnation radicale de la
lingerie fi ne. Star de la lingerie-corsetterie, la
dentelle, sous la houlette des créateurs et des
stylistes, prend des airs de liberté et s’accorde
quelque fantaisie.
Boxers, jarretières, strings et même soutiensgorge,
corsets s’ouvrent au monde et font surface,
allant jusqu’à changer d’identité, passant du statut
de « sous-vêtements » à celui de « survêtements ».
Histoire de mode ? Tendance passagère ? Destin
éphémère ? Allez savoir !
La mode est tellement sans dessus-dessous depuis
peu qu’elle ouvre la porte aux effronteries les plus
excentriques.
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