Dynamisme243

Spécial Social
MAriE-DOMiNiQuE SiMONET
"L’immersion en entreprise, une tro
26. Dynamisme Mai-Juin 2013
lors d’un récent débat au Cercle de Wallonie, Marie-Dominique Simonet a rappelé l’intérêt
majeur, voire vital, d'approfondir la coopération entre l’enseignement et l’entreprise.
Objectif : préparer les jeunes et futurs travailleurs aux défis de demain.
par yves-Etienne MASSART
Face aux bouleversements de certains
modèles économiques, sociaux, politiques,
Marie-Dominique Simonet reste convaincue
que l’avenir de la Wallonie, et de l’Europe, passe par
une industrie performante. "Et si l’on veut travailler
résolument au développement économique, au
redressement de la Wallonie, nous devons accorder
toute l’attention qu’elle mérite à la formation
technique, dont nous manquons cruellement !"
Et d’ajouter que la colonne vertébrale de sa politique
"se situe réellement autour de la refondation de
l’enseignement technique et professionnel, de
son amélioration qualitative, de la lutte contre
l’échec scolaire qui bien sûr est un des freins
à une prospérité mieux assurée demain".
l’urgence est là : "les enjeux qui nous attendent
sont tels que nous ne pouvons nous
permettre aucun ralentissement
dans la réflexion et surtout la mise
en oeuvre de mesures destinées
à encore faire mieux demain dans
la qualité de la formation pour les
jeunes en obligation scolaire et pour
les adultes dans l’enseignement de
promotion sociale". Son premier
axe de travail : la mobilisation des
ressources humaines internes, en
associant les personnels concernés
par les projets : "Cette politique
partait d’un constat d’inefficacité sur
un certain nombre de réformes antérieures
qui avaient été mal appliquées ou
rejetées par un grand nombre d’enseignants,
par manque de communication
et d’explications sur le bien-fondé des
réformes". un tournant qu’elle
juge crucial dans la gestion de
l’enseignement, en plaçant
les acteurs de première
ligne au coeur des changements
souhaitables
et attendus. "Cela ne
signifie nullement devoir
freiner nos ambitions
d’amélioration du
système, mais plutôt
de les préparer de
telle manière qu’elles
suscitent adhésion et
mobilisation intelligente
de la part de
celles et ceux qui
devront mettre en
pratique".
L’entreprise, un partenaire
Second axe, une alliance renforcée avec le monde
de l’entreprise. "Dès le départ, j’ai veillé à placer
l’enseignement technique et professionnel dans
une double perspective : tout d’abord diminuer
l’échec et l’abandon scolaire, qui laissent sur
le bord de la route des milliers de jeunes : la
Fédération Wallonie-Bruxelles se caractérisant
par un haut taux d’ASP (abandon scolaire précoce)
au sein de l’union européenne et, également,
améliorer la qualité des formations proposées, en
les rapprochant au maximum du monde réel dans
lequel les futurs travailleurs exerceront, à savoir
les entreprises". Elle insiste pour que l’un ne
puisse se faire au détriment de l’autre.
Elle avance de premiers résultats : la définition
des profils métiers et des unités d’acquis
d’apprentissage, les réalisations en matière
d’équipement (les CTA et les collaborations avec
les Centres de compétences) et la formation
au sein de l’entreprise, suivant les formules
de stages, d’immersion et d’alternance. Trois
priorités dont elle rappelle qu’elles font partie des
mesures préconisées par Ambition 2020.
A propos des profils métiers et la définition des
unités d’acquis d’apprentissage, Marie-Dominique
Simonet souligne qu’il s’agit d’une étape essentielle
dans le paysage francophone : "Tous les opérateurs
se sont mis d’accord pour utiliser le même profil
de formation sur base d’un profil métier établi
par le secteur. Cette opération, coordonnée par le
Service francophone des Métiers et Qualifications,
permettra à l’avenir d’avoir un vocabulaire commun,
des critères d’évaluation identiques et surtout de
permettre à la personne en formation un parcours
facilité entre opérateurs, lui évitant des doublons
ou redémarrages à zéro". Et de rappeler que dans
la foulée, l’enseignement qualifiant a initié la
certification par unités au sein du troisième degré
de l’enseignement technique et professionnel, afin
d’encourager l’élève dans ses progrès et de faciliter
les procédures de remédiation.
Autre avancée : la mise en oeuvre d’un plan
d’équipement partagé multi-opérateurs, réalisée
grâce aux efforts ininterrompus des différents
gouvernements francophones depuis 10 ans. "la
Wallonie et Bruxelles bénéficient d’un réseau de
centres de formation extrêmement bien équipés,
qui serviront tant aux jeunes en obligation scolaire
qu’aux demandeurs d’emploi, aux étudiants du
supérieur et aux travailleurs en formation continue".