René-Pierre Bille - Etat du Valais

Le Monde
sauvage
de l’Alpe
Après la Mobilisation, en 1948, René-
Pierre Bille s’installe à Chandolin et
s’implique dans la vie de la communauté.
Très vite, il se passionne pour la faune et
la chasse. La braconne se mue chez lui
en un art de vivre. L’affût et le pistage lui
apprennent la vie intime des animaux de
l’alpe. Ses connaissances et son talent
d’écriture en font un auteur prisé, les
demandes de publication se succèdent.
Un jour, il décide d’échanger son fusil
contre un appareil de photographies,
afi n d’illustrer par ses propres clichés
les articles qu’il publie. Le voici donc
chasseur d’images. Si le plaisir de la
traque reste le même, le sentiment de
capture prend lui un goût différent. « La
chasse au fusil me parut à un moment
désenchantée, presque douloureuse. Avec
l’image, j’avais le sentiment profond et
bienfaisant de fi xer à jamais un pur instant
de vie » ( Animaux de montagne, p. 9 ).
Les éditeurs sont très friands d’images
et René-Pierre Bille parvient à vivre de
son travail de photographe animalier.
« J’ai bien connu cet âge d’or de la
photographie de la faune alpine. […]
Certaines photographies, diffi ciles
à réaliser, étaient même retenues à
l’avance, ce qui avait largement amélioré
ma situation fi nancière ». ( Des
animaux plein les yeux, p. 181-182 )
En 1950, par l’entremise d’Ella Maillart,
René-Pierre Bille fait la connaissance de
Samivel, écrivain et cinéaste français.
Celui-ci l’engage comme assistant
sur le tournage de Cimes et Merveilles
( Grand Prix de Festival de fi lms de
montagne de Trento en 1952 ). Ensemble,
ils tournent des images à Louvie, à
Zermatt et au Parc national suisse.
René-Pierre Bille s’initie au maniement de
la caméra. Il est séduit par les possibilités
qu’elle offre de montrer la vie de la
faune sauvage dans sa vivacité et son
intimité. Dès 1954, il ne lâche plus la
caméra, et se met à la réalisation de son
grand fi lm Le Monde sauvage de l’Alpe.
Le tournage initial se déroule sur quatre
ans, en fonction de la météo, des besoins
du scénario et surtout des périodes
favorables propres à chaque espèce.