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d’époque - <strong>le</strong>s anés 1950 -, mais el<strong>le</strong>s ont existé et on <strong>le</strong>s<br />
a remplacées par des tortures psychologiques pas plus<br />
efficaces et presque aussi odieuses. L’ortografe française<br />
n’est qu’un <strong>en</strong>fer pour une majorité d’élèves [15] .<br />
Et puis je suis dev<strong>en</strong>u professeur de français. Ah ! La dictée,<br />
quel délicieux mom<strong>en</strong>t : ri<strong>en</strong> à préparer, on sort d’un recueil<br />
de textes tout conditioné <strong>le</strong>s dictées toutes prêtes à l’emploi,<br />
et calculées pour prés<strong>en</strong>ter un échantillonage de « fautes »<br />
possib<strong>le</strong>s juste un peu difici<strong>le</strong>s pour la classe considérée.<br />
Le jour de la dictée, pour <strong>le</strong> prof, c’est <strong>le</strong> jour des vacances,<br />
du pain béni. Il n’a ri<strong>en</strong> à faire, lire <strong>le</strong>ntem<strong>en</strong>t <strong>le</strong> texte déjà lu,<br />
relire et surtout aucune dificulté d’ortografe, aucune erreur<br />
possib<strong>le</strong> : lui, il a <strong>le</strong> texte <strong>en</strong> main... et peut faire semblant de<br />
ne jamais se tromper, puisqu’il a la bone ortografe, sous <strong>le</strong>s<br />
yeux à tout mom<strong>en</strong>t. Ah ! Quel<strong>le</strong> tranquilité, <strong>le</strong>s élèves sont<br />
sages, ils grât<strong>en</strong>t tous <strong>en</strong> si<strong>le</strong>nce... et quel<strong>le</strong> sér<strong>en</strong>nité : il a<br />
<strong>le</strong> savoir imprimé sous son pouce.<br />
Par la suite, j’ai épousé à plusieurs reprises des professeuses,<br />
au moins trois dont je me souvi<strong>en</strong>ne, des professeuses de<br />
français, et qui toutes trois afirmai<strong>en</strong>t ne jamais faire de<br />
fautes... et je me suis aperçu assez vite qu’el<strong>le</strong>s <strong>en</strong> faisai<strong>en</strong>t<br />
autant que moi, qu’el<strong>le</strong>s hésitai<strong>en</strong>t aussi souv<strong>en</strong>t... et qu’à<br />
vrai dire mon impéritie était toute semblab<strong>le</strong> à la <strong>le</strong>ur. Et<br />
pourtant, c’étai<strong>en</strong>t toutes trois des professionel<strong>le</strong>s. Si <strong>le</strong>s<br />
pros hésit<strong>en</strong>t... alors vous imaginez <strong>le</strong>s pauvres gosses !<br />
Et <strong>le</strong> reste de la population ? Imaginez dans quel état<br />
m<strong>en</strong>tal il peut être mystifié même par <strong>le</strong> vocabulaire judéochréti<strong>en</strong><br />
de la « faute » alors qu’il ne s’agit que d’écart par<br />
rapport à une norme. Tout au plus des « erreurs ». Ceci est<br />
grave d’autant que <strong>le</strong> procédé n’est pas neutre : ce qui<br />
fait la perte du français et son recul devant l’anglais dans<br />
tous <strong>le</strong>s domaines internationaux (diplomatie, comerce,<br />
administration, technique, etc.), c’est justem<strong>en</strong>t sa dificulté.<br />
Sa dificulté non pas à l’oral mais sa comp<strong>le</strong>xité à l’écrit, et<br />
sa comp<strong>le</strong>xité, c’est, avant tout, notre orthographe-délire<br />
prête à tous <strong>le</strong>s pièges. Vaugelas, <strong>en</strong> comp<strong>le</strong>xifiant à l’excès