Compte Rendu sur la Conférence de Soigneurs Animaliers ... - AFSA
Compte Rendu sur la Conférence de Soigneurs Animaliers ... - AFSA
Compte Rendu sur la Conférence de Soigneurs Animaliers ... - AFSA
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Workshop Reptiles<br />
- <strong>Compte</strong> <strong>Rendu</strong> –<br />
Organisé par<br />
L’Association Francophone <strong>de</strong>s <strong>Soigneurs</strong> <strong>Animaliers</strong><br />
A L’Ile aux Serpents & à La P<strong>la</strong>nète <strong>de</strong>s Crocodiles<br />
Site Internet : afsanimalier.org<br />
E-mail : contact@afsanimalier.org<br />
Forum <strong>de</strong> discussion : afsa.forumpro.fr<br />
Du 23 au 25 novembre 2009
Remerciements :<br />
Cette rencontre n’aurait pu se dérouler ici sans le soutien inconditionnel <strong>de</strong> Thierry<br />
Bordat, Directeur <strong>de</strong> L’Ile aux Serpents et <strong>de</strong> La P<strong>la</strong>nète <strong>de</strong>s Crocodiles. Il soutient l’<strong>AFSA</strong> et<br />
nous tenions particulièrement à le remercier.<br />
Merci également à toute l’équipe <strong>de</strong> L’Ile aux Serpents et <strong>de</strong> La P<strong>la</strong>nète <strong>de</strong>s Crocodiles<br />
pour leur accueil et leur implication.<br />
Nous tenons à remercier tous les intervenants pour leur ai<strong>de</strong> et leur enthousiasme à venir<br />
nous faire partager leur passion et leurs expériences durant ces <strong>de</strong>ux jours. Sans eux nous ne<br />
pourrions pas faire <strong>de</strong> ces workshops <strong>de</strong> véritables moments <strong>de</strong> formation.<br />
Nous remercions tous nos partenaires financiers. Sans leur soutien, nous n’aurions pu<br />
réaliser l’intégralité <strong>de</strong> nos différents ateliers.<br />
Un grand merci à Guil<strong>la</strong>ume Lacoste qui a mis beaucoup d’énergie dans <strong>la</strong> préparation<br />
<strong>de</strong> cette rencontre. Merci également aux autres membres du bureau <strong>de</strong> l’association pour leur<br />
investissement personnel.<br />
Nous remercions aussi tous les professionnels animaliers pour leur participation à ce<br />
workshop. L’<strong>AFSA</strong> c’est votre association !<br />
Merci aux personnes qui ont rédigé ce compte-rendu.<br />
Le Bureau <strong>de</strong> l’<strong>AFSA</strong>
Remerciements ................................................................................................................................ 2<br />
Introduction ..................................................................................................................................... 4<br />
1. Présentation <strong>de</strong>s Intervenants ................................................................................................ 5<br />
2. Visite guidée <strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>nète <strong>de</strong>s Crocodiles et <strong>de</strong> ses coulisses ........................................... 7<br />
3. Visite <strong>de</strong> L’Ile aux Serpents et présentation <strong>sur</strong> <strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion et <strong>la</strong> contention<br />
<strong>de</strong>s reptiles .............................................................................................................................. 9<br />
4. Station d’Observation et <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong>s Tortues et <strong>de</strong> leurs Milieux (SOPTOM) ..... 11<br />
5. Elevage <strong>de</strong>s serpents ............................................................................................................ 23<br />
6. Manipu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s venimeux, danger et risque : théorie et pratique .................................. 26<br />
7. Elever <strong>de</strong>s insectes pour nourrir les reptiles et les amphibiens en captivité .................... 31<br />
8. Sémiologie chez les reptiles ................................................................................................ 42<br />
Conclusion ..................................................................................................................................... 45<br />
9. Participants au workshop « Reptiles » à l’Ile aux Serpents et à <strong>la</strong> P<strong>la</strong>nète <strong>de</strong>s<br />
Crocodiles............................................................................................................................. 46
A<br />
près une première conférence au zoo d’Amnéville, un workshop à La Vallée <strong>de</strong>s<br />
Singes en 2008, une conférence au Pal en 2009, c’est à L’Ile aux Serpents et à La<br />
P<strong>la</strong>nète <strong>de</strong>s Crocodiles que s’est tenue le workshop « Reptiles » <strong>de</strong> l’Association<br />
Francophone <strong>de</strong> <strong>Soigneurs</strong> <strong>Animaliers</strong>.<br />
La philosophie <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux structures, son dynamisme et l’intérêt que porte Monsieur<br />
Thierry Bordat envers l’<strong>AFSA</strong> faisaient <strong>de</strong> L’Ile aux Serpents et <strong>de</strong> La P<strong>la</strong>nète <strong>de</strong>s Crocodiles<br />
les lieux idéals pour ce workshop. Les soigneurs ont tout <strong>de</strong> suite été très enthousiastes et<br />
nous ont beaucoup aidés avant et pendant le colloque.<br />
Tout au long <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux jours, plus <strong>de</strong> quarante professionnels ont pu échanger leurs<br />
connaissances et leurs expériences dans les différents domaines zoologiques à travers <strong>de</strong>s<br />
présentations en salle mais aussi <strong>de</strong>s ateliers pratiques.<br />
Nous souhaitions revenir <strong>sur</strong> les différents sujets abordés lors <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux jours en<br />
rédigeant ce compte-rendu, afin que les soigneurs n’ayant pu se dép<strong>la</strong>cer en bénéficient<br />
également. Ce<strong>la</strong> permettra aussi <strong>de</strong> conserver en mémoire toutes les présentations riches en<br />
informations qui nous ont été offertes par les différents intervenants.<br />
Encore merci à tous !<br />
Page 4
1. Présentation <strong>de</strong>s Intervenants<br />
BORDAT Thierry<br />
CHAI Norin<br />
Norin Chai, Docteur Vétérinaire et Docteur <strong>de</strong>s Sciences, est le responsable vétérinaire<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Ménagerie du Jardin <strong>de</strong>s P<strong>la</strong>ntes. Ancien directeur du Parc National <strong>de</strong> Manda (Tchad),<br />
ancien directeur adjoint du Parc <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute Touche (Indre), ingénieur <strong>de</strong> recherche au<br />
Muséum, doté d’un CES <strong>de</strong> pathologie tropicale animale, d’un DESS <strong>de</strong> production animale<br />
en régions chau<strong>de</strong>s, membre <strong>de</strong> l’Association Française <strong>de</strong>s Vétérinaires <strong>de</strong> Parcs<br />
Zoologiques (AFVPZ), membre <strong>de</strong> l’European Association of Zoo and Wildlife Veterinarian<br />
(EAZWV), membre permanent <strong>de</strong> l’Infectious Working Group <strong>de</strong> l’EAZWV, auteur <strong>de</strong> divers<br />
articles et conférences <strong>sur</strong> <strong>la</strong> faune sauvage et les animaux exotiques, il as<strong>sur</strong>e également le<br />
suivi vétérinaire d’animaux transgéniques du Muséum, du CNRS et <strong>de</strong> l’INRA. Il est par<br />
ailleurs responsable scientifique du National Wildlife Rescue Center <strong>de</strong> Kampot et du<br />
National Animal Rescue Center <strong>de</strong> Phnom Tamao au Cambodge.<br />
Parallèlement à ses activités vétérinaires, il initie, mène et pour certains, finance, <strong>de</strong>s<br />
projets <strong>de</strong> conservation et <strong>de</strong> développement durable, essentiellement au Cambodge, par<br />
l’intermédiaire <strong>de</strong> son Association Yaboumba. Il est aussi prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’ONG Elefantasia, qui<br />
mène <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> l’éléphant au Laos.<br />
GAGNO Stéphane<br />
Né le 28 juin 1973 à Marseille, il a suivi <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> biologie à l'Université <strong>de</strong> Toulon<br />
et du Var avec <strong>la</strong> spécialité « analyses biologiques et biochimiques ».<br />
Après trois ans et <strong>de</strong>mi d'expériences dans un cabinet d'étu<strong>de</strong>s, dans le domaine <strong>de</strong>s<br />
biotechnologies, il rejoint en début 1999 l'équipe <strong>de</strong> <strong>la</strong> SOPTOM au sein du Vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s<br />
Tortues <strong>de</strong> Gonfaron.<br />
Aujourd'hui, chef animalier capacitaire en soin et en élevage, membre <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Commission Départementale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nature, <strong>de</strong>s Paysages et <strong>de</strong>s Sites dans sa formation<br />
« faune sauvage captive » pour <strong>la</strong> Préfecture du Var. Chef animalier au Vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s Tortues<br />
dans le Var, en poste <strong>de</strong>puis 10 ans.<br />
Les Interventions :<br />
En première partie aura lieu une présentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> SOPTOM (Station d’Observation et<br />
<strong>de</strong> Protection <strong>de</strong>s Tortues et <strong>de</strong> leur Milieu) et <strong>de</strong> ses activités (Vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s Tortues, actions <strong>de</strong><br />
conservation…).<br />
La <strong>de</strong>uxième partie sera consacrée aux Helminthes parasites <strong>de</strong>s Chéloniens : inci<strong>de</strong>nce<br />
<strong>sur</strong> les différentes familles <strong>de</strong> chéloniens, pathologie et <strong>de</strong>rnières étu<strong>de</strong>s<br />
GOUERY Pascal<br />
Le Lieutenant Colonnel Pascal Gouery est responsable du groupe animaliers <strong>de</strong>s sapeurs<br />
pompiers <strong>de</strong> l'Essonne, spécialisé dans <strong>la</strong> formation <strong>sur</strong> les interventions <strong>de</strong> capture ou <strong>de</strong><br />
sauvetage <strong>de</strong>s animaux dangereux ou menaçants, blessés ou en difficulté.<br />
Page 5
RAGOT Bernard<br />
Responsable au parc animalier <strong>de</strong> Zoodyssée.<br />
Les Interventions :<br />
- Elevage <strong>de</strong>s reptiles d'Europe : Présentation <strong>de</strong>s espèces présentées à Zoodyssée, les<br />
techniques et spécificités d'élevage, les espèces reproduites.<br />
- Elevage du lézard ocellé : Conduite et conditions d'élevage, reproduction.<br />
ROBERT Jean-Yves<br />
THETE Fabrice<br />
Page 6
2. Visite guidée <strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>nète <strong>de</strong>s<br />
Crocodiles et <strong>de</strong> ses coulisses<br />
Intervention <strong>de</strong> Thierry Bordat<br />
La P<strong>la</strong>nète <strong>de</strong>s Crocodiles a ouvert ses portes au mois<br />
d'août 2008. Le parc est une serre tropicale en forme <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>mi-sphère, d'environ 5000 m². A l'intérieur six bassins,<br />
représentant six milieux <strong>de</strong> vie différents et quatre<br />
continents, sont visibles.<br />
Le premier <strong>de</strong>s bassins, <strong>sur</strong> le thème <strong>de</strong> l'Australie,<br />
présente le Crocodile marin (Crocodylus porosus). Cette<br />
espèce vie dans le nord <strong>de</strong> l'Australie et dans toute <strong>la</strong> zone<br />
Indopacifique, on peut <strong>la</strong> rencontrer en eau douce et en mer.<br />
C'est <strong>sur</strong>ement le plus grand <strong>de</strong>s crocodiliens, avec une<br />
longueur pouvant atteindre six à sept mètres et l'un <strong>de</strong>s plus agressifs.<br />
La visite se poursuit, par un enclos, <strong>sur</strong> le thème <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chine. Au départ cette zone,<br />
divisée en <strong>de</strong>ux bassins, était réservée à un groupe <strong>de</strong> quatorze Alligators <strong>de</strong> Chine (Alligator<br />
sinensis), <strong>sur</strong>ement l'un <strong>de</strong>s plus grand groupe d'Europe. Depuis juillet 2009, un groupe <strong>de</strong><br />
trois mâles Alligators du Mississippi (Alligator mississippiensis), provenant <strong>de</strong> l'Ile aux<br />
Serpents, vivent dans le plus petit <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux bassins. L'Alligator <strong>de</strong> Chine est l'une <strong>de</strong>s espèces<br />
<strong>de</strong> crocodilien les plus menacée. De petite taille, 1,50m à 1,80m, très discret, il est présent<br />
seulement <strong>sur</strong> une petite partie du territoire chinois, à une <strong>la</strong>titu<strong>de</strong> équivalente à celle à<br />
<strong>la</strong>quelle vivent les Alligators du Mississippi.<br />
Nous entrons ensuite dans <strong>la</strong> zone africaine. Tout d'abord un bassin représentant le Nil,<br />
qui abrite le crocodilien le plus représenté en Afrique : le Crocodile du Nil (Crocodylus<br />
niloticus). Les quatorze individus <strong>de</strong> ce bassin (1 mâle et 13 femelles), sont tous adultes et<br />
reproducteurs. Le Crocodile du Nil est présent dans toute l'Afrique, du sud du Sahara, au nord<br />
<strong>de</strong> l'Afrique du Sud. Il est considéré comme un grand crocodilien, avec une taille moyenne <strong>de</strong><br />
cinq mètres. On le trouve principalement en eau douce, mais aussi <strong>sur</strong> les côtes d'Afrique<br />
occi<strong>de</strong>ntale. Son régime alimentaire est composé en gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> poisson pour les adultes,<br />
mais les individus les plus gros, peuvent s'attaquer à <strong>de</strong>s proies comme les zèbres, les<br />
antilopes, les buffles et pourquoi pas l'homme.<br />
Le <strong>de</strong>uxième bassin <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone africaine, qui est le plus grand du parc, il est divisé en<br />
<strong>de</strong>ux biotopes : l'Afrique Sub-saharienne, abritant un groupe <strong>de</strong> 200 jeunes crocodiles du Nil,<br />
et l'Afrique <strong>de</strong> l'Ouest, avec le Faux gavial africain (Mecistops cataphractus) et le Crocodile<br />
nain (Osteo<strong>la</strong>emus tetraspis). On trouve le Faux gavial africain au sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mauritanie, du<br />
Sénégal à l'Ango<strong>la</strong>, à <strong>la</strong> Zambie, à <strong>la</strong> République Démocratique du Congo et jusqu'à <strong>la</strong><br />
Tanzanie à l'est. C'est un animal <strong>de</strong> taille moyenne (2 à 3m), qui se nourrit <strong>de</strong> petits poissons,<br />
d'amphibiens et <strong>de</strong> petits animaux aquatiques. Il vit principalement dans les eaux douces <strong>de</strong>s<br />
<strong>la</strong>cs et <strong>de</strong>s rivières et <strong>de</strong>s étangs, dans les marais <strong>de</strong>s forêts humi<strong>de</strong>s. On peut le rencontrer<br />
occasionnellement dans <strong>de</strong>s <strong>la</strong>gons d'eau saumâtre. Son nom commun vient <strong>de</strong> sa<br />
ressemb<strong>la</strong>nce avec le Gavial du Gange, qui lui aussi possè<strong>de</strong> une mâchoire longue et étroite.<br />
Le Crocodile nain se rencontre dans les petites rivières, les eaux dormantes, les forêts<br />
et les savanes inondées. Il est présent en Ango<strong>la</strong>, au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte<br />
d'Ivoire, au Gabon, en Gambie, au Ghana, en Guinée, au Liberia, au Mali, au Nigeria, en<br />
République Centrafricaine, au Sénégal, en Sierra Léone, au Togo et en République<br />
Démocratique du Congo. C'est le plus petit crocodile d'Afrique (1,50 à 1,80m), <strong>de</strong> ce fait il est<br />
Page 7
inoffensif pour l'homme. Son régime alimentaire se compose <strong>de</strong> petits poissons, <strong>de</strong> crustacés,<br />
<strong>de</strong> reptiles et parfois <strong>de</strong> fruits, fait unique chez les crocodiliens.<br />
Le <strong>de</strong>rnier bassin <strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>nète <strong>de</strong>s Crocodiles représente les marais <strong>de</strong> Louisiane. Il<br />
est peuplé <strong>de</strong> jeunes Alligators du Mississippi, espèce originaire <strong>de</strong> ce lieu, mais aussi <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
espèces <strong>de</strong> caïmans sud américains : Caïman à lunettes (Caiman crocodilus) et Caïman à<br />
museau <strong>la</strong>rge (Caiman <strong>la</strong>tirostris). L'Alligator du Mississippi est <strong>la</strong> plus grosse <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
espèces d'alligator, il peut atteindre <strong>de</strong> 3 à 5m <strong>de</strong> longueur. Cet animal longtemps menacé, à<br />
retrouvé aujourd'hui un niveau <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion suffisant. Son habitat c'est beaucoup restreint,<br />
suite à une politique d'assèchement <strong>de</strong> certaines zones <strong>de</strong> marais. L'Alligator du Mississippi se<br />
retrouve donc souvent en contact avec les popu<strong>la</strong>tions locales, entrainant <strong>de</strong>s conflits plus ou<br />
moins graves. Sa zone <strong>de</strong> répartition se trouve dans le sud-est <strong>de</strong>s Etats-Unis, <strong>de</strong> l'est <strong>de</strong><br />
Texas, à <strong>la</strong> Caroline du Sud. Il aime les milieux ouverts et ensoleillés, on peut le rencontrer<br />
dans les eaux saumâtres ou salées et apprécie aussi les mares et étangs envahis <strong>de</strong> végétation<br />
aquatique, où il peut se cacher. Son régime alimentaire se compose principalement <strong>de</strong> proies<br />
aquatiques comme <strong>de</strong>s poissons, <strong>de</strong>s amphibiens, <strong>de</strong>s crustacés, <strong>de</strong>s reptiles et <strong>de</strong>s oiseaux.<br />
Le Caïman à lunette n'est pas une espèce présente à l'origine en Amérique du Nord.<br />
Espèce souvent élevée en captivité, du fait <strong>de</strong> sa taille restreinte (1,80 à 2m), ce caïman a été<br />
relâché dans les marais <strong>de</strong> Louisiane et <strong>de</strong> Flori<strong>de</strong>, où il s'est acclimaté, et côtoie actuellement<br />
les alligators. Il est originaire d'Amérique Centrale et du nord <strong>de</strong> l'Amérique du Sud, où il vit<br />
dans les cours d'eau calmes, les <strong>la</strong>cs et les étangs, et les forêts inondables. Sa nourriture se<br />
compose d'insectes et d'arachi<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s poissons et amphibiens, d'oiseaux et d'autres animaux<br />
<strong>de</strong> petite taille.<br />
La <strong>de</strong>rnière espèce <strong>de</strong> ce bassin ne vit pas en Amérique du Nord. Le Caïman à museau<br />
<strong>la</strong>rge, proche cousin du Caïman à lunettes, à une zone <strong>de</strong> répartition plus australe que celui-ci.<br />
En effet il est présent <strong>sur</strong> <strong>la</strong> partie centrale <strong>de</strong> l'Amérique du Sud, nord-est <strong>de</strong> l'Argentine,<br />
nord <strong>de</strong> l'Uruguay, Paraguay et est du Brésil. On le rencontre dans les rivières calmes, les <strong>la</strong>cs<br />
et les étangs. Comme son nom l'indique, son museau est plus é<strong>la</strong>rgi que celui du Caïman à<br />
Lunettes. Comme son proche cousin, il se nourrit <strong>de</strong> proies aquatiques, d'insectes et d'oiseaux.<br />
Pour finir <strong>la</strong> visite, nous rejoignions le rocher au centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> serre, qui abrite <strong>la</strong><br />
nurserie avec ces jeunes Crocodiles du Nil et Caïmans à lunettes. Nous pouvons aussi y voir<br />
<strong>de</strong>s œufs en incubation, et <strong>de</strong>ux aquariums présentant <strong>de</strong>s poissons et tortues, pouvant côtoyer<br />
les crocodiliens. De cet emp<strong>la</strong>cement, nous pouvons voir l'ensemble du parc, et admirer <strong>la</strong><br />
végétation naturelle habil<strong>la</strong>nt chaque zone géographique. Les fougères arborescentes<br />
d'Australie, les bambous géants <strong>de</strong> Chine, le papyrus du Nil, le baobab africain ou encore les<br />
Ti<strong>la</strong>ndsia <strong>de</strong> Louisiane. On peut aussi y rencontrer <strong>de</strong>s arbres et arbustes produisant <strong>de</strong>s fruits<br />
comestibles, <strong>la</strong> mangue, les bananes, les papayes, le café, le carambole, etc. Tous ces<br />
végétaux sont entretenus sans traitements chimiques, mais en utilisant <strong>de</strong>s protections<br />
biologiques, afin <strong>de</strong> prévenir ou <strong>de</strong> réguler l'impact <strong>de</strong>s insectes ravageurs. L'exemple le plus<br />
connu <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> traitements, est bien <strong>sur</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>rve <strong>de</strong> coccinelle, grosse mangeuse <strong>de</strong><br />
pucerons.<br />
La P<strong>la</strong>nète <strong>de</strong>s Crocodiles n'a pas seulement pour but <strong>de</strong> présenter <strong>de</strong>s crocodiliens<br />
dans un décor naturel, mais aussi <strong>de</strong> contribuer à leur protection en les mettant en valeur afin<br />
<strong>de</strong> donner une meilleure image <strong>de</strong> ces animaux souvent mal connus.<br />
Page 8
3. Visite <strong>de</strong> l'Ile aux Serpents et présentation <strong>sur</strong> <strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion<br />
et <strong>la</strong> contention <strong>de</strong>s reptiles<br />
Intervention <strong>de</strong> Guil<strong>la</strong>ume Lacoste et <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> L’Ile aux Serpents<br />
Ouverte en 1995, l'Ile aux Serpents fut en premier lieu un parc consacré à <strong>la</strong><br />
présentation <strong>de</strong> serpents exclusivement.<br />
Après un dépôt <strong>de</strong><br />
bi<strong>la</strong>n en 1999, le site est<br />
repris et réouvert en 2000, par<br />
<strong>la</strong> SARL Les Reptiles <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Vienne. A partir <strong>de</strong> cette date,<br />
<strong>la</strong> collection se diversifie, et<br />
accueille, en plus <strong>de</strong>s<br />
serpents, <strong>de</strong>s lézards, tortues,<br />
crocodiliens et mammifères<br />
prédateurs ou proies <strong>de</strong>s<br />
reptiles.<br />
Depuis novembre 2000,<br />
l'Ile aux Serpents est dirigée<br />
par Thierry Bordas.<br />
En plus du but <strong>de</strong><br />
présenter au public, différentes espèces <strong>de</strong> reptile, l'Ile aux Serpents met en avant <strong>la</strong><br />
pédagogie, afin <strong>de</strong> donner une meilleure image <strong>de</strong>s reptiles, animaux souvent décriés.<br />
La visite <strong>de</strong> ce parc permet <strong>de</strong> découvrir une soixantaine d'espèces d'animaux,<br />
réparties <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière suivante : 1/3 <strong>de</strong> serpents, 1/3 <strong>de</strong> lézards, 1/3 <strong>de</strong> tortues et 3 espèces <strong>de</strong><br />
mammifères pouvant être prédateurs <strong>de</strong> reptiles. Depuis l'ouverture <strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>nète <strong>de</strong>s<br />
Crocodiles (Parc géré par les Reptiles <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vienne), les crocodiliens <strong>de</strong> l'Ile aux Serpents ont<br />
rejoint ceux <strong>de</strong> Civaux.<br />
Tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> visite, vous pourrez découvrir <strong>de</strong> nombreuses espèces <strong>de</strong> reptiles,<br />
nées en captivité, pour <strong>la</strong> plupart, et présentées dans <strong>de</strong>s milieux naturels recréés. Les visiteurs<br />
ont aussi <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> satisfaire leur curiosité, en posant leurs questions aux soigneursanimaliers<br />
très présents auprès du public. Le parc propose aussi <strong>de</strong>s animations, sous <strong>la</strong> forme<br />
<strong>de</strong> nourrissages commentés et <strong>de</strong> présentations <strong>de</strong> serpents en public.<br />
Au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> visite <strong>de</strong> l'Ile aux Serpents, les personnes présentes au workshop ont pu<br />
participer à une intervention <strong>sur</strong> <strong>la</strong> capture, <strong>la</strong> contention et le<br />
transport <strong>de</strong> différentes espèces <strong>de</strong> reptile. Cette formation est<br />
aussi proposée à <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> sapeurs pompiers volontaires et<br />
professionnels, personnel étant amené occasionnellement à<br />
capturer ce type d'animaux. En premier lieu le matériel utilisé<br />
pour <strong>la</strong> capture, <strong>la</strong> contention et le transport est présenté. Il se<br />
compose <strong>de</strong> différents crochets <strong>de</strong> capture et <strong>de</strong> contention, <strong>de</strong><br />
sacs ou caisse <strong>de</strong> transport et du matériel servant à maintenir les<br />
reptiles dans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> transport idéales (thermomètre,<br />
système <strong>de</strong> chauffage,...). Le matériel n'étant pas toujours à<br />
portée <strong>de</strong> mains, une parenthèse <strong>sur</strong> les objets ou outils pouvant<br />
servir à <strong>la</strong> capture ou à <strong>la</strong> contention (raclette à eau, ba<strong>la</strong>is, ...), a<br />
terminé <strong>la</strong> première partie <strong>de</strong> l'intervention.<br />
Page 9
Après <strong>la</strong> théorie, vient bien <strong>sur</strong> <strong>la</strong> pratique. Les personnes présentes ont été invitées à<br />
mettre en œuvre, les techniques présentées par l'équipe <strong>de</strong> l'Ile aux Serpents. En premier lieu,<br />
capture, contention et mise en sac <strong>de</strong> transport d'un colubridé (E<strong>la</strong>phe taeniura). Ensuite<br />
capture et contention d'un Iguane vert (Iguana iguana), espèce très présente en captivité et<br />
pouvant représenter un certain danger au moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion. En effet il peut mordre,<br />
fouetter avec sa queue et griffer en se débattant. L'intervention s'est terminée par une<br />
discussion <strong>sur</strong> les techniques et <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion, <strong>sur</strong> le transport <strong>de</strong>s reptiles.<br />
Les participants au workshop ont ensuite pu terminer librement <strong>la</strong> visite <strong>de</strong> l'Ile aux<br />
Serpents.<br />
Page 10
4. Station d’Observation et <strong>de</strong><br />
Protection <strong>de</strong>s Tortues et <strong>de</strong> leurs<br />
Milieux (SOPTOM)<br />
Intervention <strong>de</strong> Stéphane Gagno<br />
Créée en 1986, <strong>la</strong> Station d’Observation et <strong>de</strong><br />
Protection <strong>de</strong>s Tortues et <strong>de</strong> leurs Milieux est une association<br />
à but non lucratif qui a pour but « l’étu<strong>de</strong> et <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s<br />
Tortues et <strong>de</strong> leurs milieux ». Ouvert en 1988, le Vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s<br />
Tortues vient en ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> seule tortue <strong>de</strong> terre vivant en<br />
France : Testudo hermanni.<br />
Menacée, <strong>de</strong> nombreuses actions sont mises en p<strong>la</strong>ce<br />
pour enrayer <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> tortue d’Hermann <strong>de</strong>puis<br />
1988.<br />
Page 11
Comportement<br />
LA RECHERCHE<br />
On ne peut sauver une espèce que si on <strong>la</strong> connaît bien.<br />
Parasitologie<br />
Pourquoi les Helminthes ?<br />
Ils ont été très étudiés chez les chéloniens (<strong>sur</strong>tout <strong>sur</strong> l’aspect taxonomique). Les<br />
affections parasitaires internes occupent une p<strong>la</strong>ce prépondérante dans <strong>la</strong> pathologie <strong>de</strong>s<br />
reptiles. Elles se p<strong>la</strong>cent au troisième rang <strong>de</strong>rrière les troubles métaboliques d’origines<br />
Page 12
nutritionnelles et les ma<strong>la</strong>dies bactériennes. On estime outre At<strong>la</strong>ntique<br />
qu’elles représentent près <strong>de</strong> 30 % <strong>de</strong>s causes <strong>de</strong> mortalités. Leur importance<br />
est trop souvent minimisée en captivité.<br />
Trois grands groupes concernent les Tortues :<br />
- les Némathelminthes,<br />
- les Acanthocéphales,<br />
- les P<strong>la</strong>thelminthes.<br />
Némathelminthe :<br />
- vers ronds, non segmentés, extrémités amincies ;<br />
- dimorphisme sexuel assez marqué (femelle plus grosse en général – mâles<br />
munies d’un appareil copu<strong>la</strong>teur) ;<br />
- cycle direct (ex : Oxyuroi<strong>de</strong>a) ou indirect (ex : Dracunculoi<strong>de</strong>a, Fi<strong>la</strong>roi<strong>de</strong>a…).<br />
La femelle pond :<br />
- soit <strong>de</strong>s œufs non segmentés ou renfermant une moru<strong>la</strong> : espèces ovipares ;<br />
- soit <strong>de</strong>s œufs embryonnés : espèces ovovivipares ;<br />
- soit <strong>de</strong>s embryons ou <strong>la</strong>rves libres : espèces vivipares.<br />
Acanthocéphale :<br />
- vers cylindriques, non segmentés<br />
- mâles beaucoup plus petits que les femelles<br />
Principales caractéristiques : trompe allongée, cylindrique ou en massue, armée <strong>de</strong> crochets à<br />
pointe rétrogra<strong>de</strong>, généralement rétractile.<br />
Tous parasites internes d’arthropo<strong>de</strong>s, à l’état juvénile, et <strong>de</strong> l’intestin <strong>de</strong> vertébrés<br />
à l’état adulte. L’hôte intermédiaire obligatoire est un arthropo<strong>de</strong> qui ingère les<br />
œufs.<br />
P<strong>la</strong>thelminthe :<br />
Trois c<strong>la</strong>sses principales : les Turbel<strong>la</strong>riés (ne concernent pas les Chéloniens), les<br />
Trémato<strong>de</strong>s et les Cesto<strong>de</strong>s.<br />
Vers p<strong>la</strong>ts dont le tube digestif ne comprend qu’une seule ouverture ventrale, qui<br />
joue le rôle <strong>de</strong> bouche et d’anus.<br />
A l’intérieur du méso<strong>de</strong>rme, les organes forment <strong>de</strong>s systèmes : système nerveux,<br />
système reproducteur complexe…, mais il n’y a ni système circu<strong>la</strong>toire, ni système<br />
respiratoire.<br />
Inci<strong>de</strong>nce chez les Tortues<br />
Némato<strong>de</strong><br />
Nous avons pu recenser 23 familles <strong>de</strong> némato<strong>de</strong>s qui concernent les tortues.<br />
- Ascaridida : 8 familles, 33 genres, 103 espèces et 2 sous espèces tortues <strong>de</strong><br />
tous les milieux (marin, terrestre, dulçaquicole et semi-aquatique)<br />
- Oxyurida : avec 8 genres, 2 sous-genres, et près <strong>de</strong> 90 espèces et sous-espèces<br />
(affectant essentiellement les Testudinidae au niveau du tube digestif) tortues<br />
terrestres<br />
- Strongylida : 3 familles, 5 genres, et 13 espèces tortues terrestres + eau douce<br />
- Spirurida : 7 familles, 19 genres (dont 4 discutables) et 43 espèces tortues<br />
marines + eau douce<br />
Page 13
- Rhabditida : 2 genres tortues d’eau douce<br />
Acanthocéphale<br />
Notre recherche fait ressortir chez les tortues seulement 4 familles, 4 genres et 13 espèces<br />
(regroupés dans 3 ordres) :<br />
Tortues d’eau douce<br />
Trémato<strong>de</strong><br />
Sous c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong>s Monogènes :<br />
Seule <strong>la</strong> famille Polystomatidae se rencontre au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> vessie, <strong>de</strong> l’intestin, du cloaque,<br />
du sac conjonctival, <strong>de</strong>s cavités orales et pharhyngées :<br />
Tortues d’eau douce<br />
Sous c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong>s Digènes :<br />
Elle est fortement représentée avec 27 familles :<br />
Tortues marines + eau douce<br />
Pathologie<br />
Les Némathelminthes<br />
- Angusticaecum holopterum (ascaridida) :<br />
affaiblissement général, invasions stomacales,<br />
obstructions intestinales, migrations <strong>la</strong>rvaires dans les<br />
poumons, pénétration <strong>de</strong> <strong>la</strong> cavité générale et souvent<br />
infections secondaires pouvant aboutir à <strong>la</strong> mort <strong>de</strong><br />
l’animal.<br />
- Sulcascaris sulcata + Anisakis sp. : problèmes d’ulcères avec affaiblissement<br />
<strong>de</strong> l’animal.<br />
- Quelques espèces <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>s Spirurida se retrouvent dans <strong>de</strong>s granulomes<br />
stomacaux, <strong>de</strong>s kystes dans le foie, le mésentère avec nécroses associées. Dans le même<br />
ordre, Dracunculus sp. : responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> nodules avec libération <strong>de</strong><br />
formes <strong>de</strong> dissémination du parasite, présence <strong>de</strong> <strong>la</strong>rge lésions pulmonaires<br />
granulomateuses associées à <strong>de</strong>s fi<strong>la</strong>ires dans les vaisseaux sanguins.<br />
Les Acanthocéphales<br />
- Pathologie essentiellement traumatique : lésions dans le tractus digestif<br />
causées par les épines <strong>de</strong> l’appareil fixateur. La trompe épineuse peut en effet<br />
occasionner <strong>de</strong>s traumatismes <strong>sur</strong> <strong>la</strong> muqueuse digestive se traduisant par une entérite<br />
granulomateuse ainsi que <strong>de</strong>s lésions néop<strong>la</strong>siques bénignes. Les granulomes<br />
inf<strong>la</strong>mmatoires sont présents autour <strong>de</strong>s vers morts ou vivants.<br />
Trémato<strong>de</strong>s<br />
- Monogènes aucun caractère pathologique<br />
- Digènes Spirorchidae chez les tortues marines<br />
Les adultes rési<strong>de</strong>nt dans le système vascu<strong>la</strong>ire. Les œufs sont disséminés dans tout le<br />
corps. L’infestation peut atteindre les organes suivants : estomac, intestin, testicule,<br />
poumons, cœur, reins, foie, pancréas, cerveau, rate, vessie, yeux et g<strong>la</strong>n<strong>de</strong> sécrétrice <strong>de</strong><br />
sel.<br />
Les signes pathologiques sont liés à trois facteurs :<br />
1) <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s adultes (<strong>la</strong> moins pathogène),<br />
2) <strong>la</strong> migration <strong>de</strong>s œufs,<br />
3) l’infection secondaire.<br />
Page 14
Conclusions<br />
Les données <strong>sur</strong> <strong>la</strong> pathologie doivent être complétées. Il est également<br />
important aujourd’hui d’évaluer l’impact <strong>de</strong>s transmissions d’helminthes<br />
entre tortues d’espèce différente souvent mé<strong>la</strong>ngées en captivité avec le<br />
risque <strong>de</strong> contamination possible <strong>de</strong> tortues sauvages. Il reste beaucoup <strong>de</strong><br />
chose à étudier et à éc<strong>la</strong>ircir quant à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion exacte entre l’hôte et le<br />
parasite, notamment pour certaines espèces parasites qui semblent<br />
parfaitement tolérées par <strong>de</strong>s chéloniens sauvages.<br />
Impact <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune helminthique d’Eurotestudo hermanni (Gmelin, 1789)<br />
(Chelonii, Testudinidae)<br />
Station d’Observation et <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong>s Tortues et <strong>de</strong> leurs milieux – Ecole Nationale Vétérinaire <strong>de</strong> Lyon<br />
S.GAGNO – N.GUERIN<br />
Eurotestudo hermanni<br />
Oxyuroi<strong>de</strong>a<br />
– Pharyngodonidae<br />
Cosmocercoi<strong>de</strong>a<br />
– Atractidae<br />
– Tachygonetria l. longicolli<br />
– T.l. pusil<strong>la</strong><br />
– T. l. setosa<br />
– T. conica conica<br />
– T. c. nicollei<br />
– T. <strong>de</strong>ntata<br />
– T. macro<strong>la</strong>imus<br />
– T. microstoma<br />
– T. robusta<br />
– T. numidica<br />
– Thaparia thapari<br />
– Mehdiel<strong>la</strong> stylosa<br />
– M. uncinata<br />
– Atractis dactyluris<br />
Objectif : Nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion Hermann\ Helminthe ?<br />
Pour certains scientifiques,<br />
– La présence d’une certaine charge <strong>de</strong> parasites est le signe que <strong>la</strong> tortue est en<br />
bonne santé.<br />
– Ces helminthes pourraient avoir un rôle dans le mécanisme digestif (exemple<br />
Escherishia coli chez l’homme) par exemple en broyant <strong>la</strong> nourriture, en prédigérant,<br />
en brassant, etc…<br />
La connaissance <strong>de</strong> ce paramètre est importante en élevage ainsi que pour <strong>la</strong><br />
préparation <strong>de</strong>s animaux <strong>de</strong>stinés à <strong>de</strong>s lâchers in natura. Ces <strong>de</strong>rniers étant en général<br />
systématiquement vermifugés.<br />
Page 15
Matériel et métho<strong>de</strong><br />
TORTUES DEPARASITEES TORTUES PARASITEES<br />
Fèces Fèces<br />
ANALYSES DE DIGESTIBILITE<br />
(digestibilité totale – digestibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière organique)<br />
Tortues déparasitées<br />
– Vermifugées 1an avant + à <strong>la</strong> mise en bac<br />
– Fenbendazole (PANACUR ® ) 50 mg/kg 2 fois à 15 jours d’intervalle<br />
– Brossage <strong>de</strong>s carapaces<br />
– Mise en p<strong>la</strong>ce d’un marqueur digestif<br />
Tortues parasitées<br />
– Même traitement mais avec <strong>de</strong> l’eau (même stress, même apport hydrique…)<br />
Deux aliments testés successivement<br />
– Pissenlit (Taraxacum <strong>de</strong>ns leonis) + Trèfle (Trifolium repens et T. hybridum)<br />
– Ramassés frais et distribués tous les jours<br />
Prélèvements<br />
– Individuel<br />
– Sur une durée <strong>de</strong> 10 jours<br />
– Tous les jours<br />
Statistiques<br />
– Test <strong>de</strong> Mann et Whitney au seuil P
Jour<br />
Résultats/discussion<br />
10<br />
8<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
92<br />
90<br />
88<br />
%<br />
86<br />
84<br />
82<br />
gramme<br />
Durée du transit digestif (moyenne)<br />
Trèfle (U=20 - P=0,606) Pissenlit (U=14 - P=0,855)<br />
PAS DE DIFFERENCES SIGNIFICATIVES<br />
Digestibilité totale<br />
PAS DE DIFFERENCES SIGNIFICATIVES ENTRE LES DEUX LOTS<br />
grammes<br />
90<br />
89<br />
88<br />
87<br />
86<br />
85<br />
0,3<br />
0,25<br />
0,2<br />
0,15<br />
0,1<br />
0,05<br />
0<br />
Trèfle (U=24 - P=1,00) Pissenlit (U=14 - P=0,85)<br />
Digestibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière organique (moyenne)<br />
Trèfle (U=17 - P=0,90) Pissenlit (U=12 - P=0,71)<br />
Quantité <strong>de</strong> fèces émise<br />
Trèfle (U=17 - P=0,519) Pissenlit (U=1,5 - P=0,014)<br />
Vermifugée<br />
Témoin<br />
Vermifugée<br />
Témoin<br />
Vermifugée<br />
Témoin<br />
Vermifugée<br />
Témoin<br />
Page 17
Pourtant,<br />
LA QUANTITE DE FECES EMISES CHEZ LES TORTUES TEMOINS (avec<br />
helminthes) EST SIGNIFICATIVEMENT SUPERIEURE<br />
(chez les tortues nourries avec du pissenlit)<br />
Pas <strong>de</strong> différence significative <strong>de</strong> taille et <strong>de</strong> masse entre les <strong>de</strong>ux lots<br />
Quantité <strong>de</strong> matière sèche ingérée proportionnellement <strong>la</strong> même<br />
15<br />
10<br />
% <strong>de</strong> perte<br />
5<br />
PERTE DE MASSE SIGNIFICATIVEMENT PLUS IMPORTANTE CHEZ LES<br />
TORTUES TRAITEES QUE CHEZ LES TORTUES TEMOINS<br />
- Moins <strong>de</strong> résistance au stress ?<br />
- Vidange vésicale plus importante (non vérifié) ?<br />
Conclusions<br />
Dans le cadre <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, <strong>la</strong> présence d’Helminthes n’a pas modifié le potentiel <strong>de</strong><br />
digestion <strong>de</strong>s animaux. Leur présence n’est pas non plus sans effets :<br />
- Impact <strong>sur</strong> <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> poids,<br />
- Impact <strong>sur</strong> <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> selle émise.<br />
D’une manière générale, les tortues possédant leur faune helminthique ont mieux supporté<br />
l’étu<strong>de</strong> (meilleur transit intestinal et moins <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> poids).<br />
Pas <strong>de</strong> conclusion définitive.<br />
Cette étu<strong>de</strong> constitue un premier pas vers une meilleure connaissance <strong>de</strong> cette re<strong>la</strong>tion mais<br />
doit être complétée pas d’autres étu<strong>de</strong>s.<br />
- génétique,<br />
- physiologie,<br />
- dynamique <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions<br />
(recensement…),<br />
- etc…<br />
Travail en col<strong>la</strong>boration avec <strong>de</strong>s<br />
étudiants, <strong>de</strong>s universités,<br />
<strong>de</strong>s vétérinaires…<br />
0<br />
Variation du poids <strong>de</strong>s animaux<br />
U=7 - P=0,0086<br />
Mais aussi<br />
Vermifugée<br />
Témoin<br />
Page 18
PROTECTION DES MILIEUX<br />
Grands chantiers<br />
(Travaux Escota, golf…)<br />
Débroussail<strong>la</strong>ge/pare-feu<br />
Col<strong>la</strong>boration ONF<br />
Création <strong>de</strong> lieux <strong>de</strong> ponte<br />
Me<strong>sur</strong>es compensatoires<br />
REINTRODUCTIONS<br />
Création et extension d’aires protégées<br />
(arrêté <strong>de</strong> biotope, Natura 2000…)<br />
Page 19
CENTRE DE SOINS<br />
Les objectifs <strong>de</strong> ce centre sont les suivants :<br />
accueillir, soigner et élever les tortues redonnées par les<br />
particuliers/recevoir et informer le public/mener <strong>de</strong>s<br />
élevages conservatoires/financer les étu<strong>de</strong>s et <strong>la</strong><br />
conservation <strong>de</strong>s tortues. Plus <strong>de</strong> 2500 tortues sont soignées, élevées, puis remises dans <strong>la</strong><br />
nature afin <strong>de</strong> sauver certaines espèces menacées.<br />
Il s'agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> première Clinique <strong>de</strong>s Tortues qui se consacre uniquement aux soins, à <strong>la</strong><br />
prévention et aux réparations <strong>de</strong> tortues. Trois vétérinaires<br />
ont apporté leur expérience. Et <strong>de</strong>s capacitaires continuent<br />
à accueillir plus <strong>de</strong> 300 tortues par an. Les principaux<br />
problèmes sont liés à <strong>la</strong> captivité, comme les écrasements<br />
par voitures, les bles<strong>sur</strong>es par ton<strong>de</strong>uses à gazon ou par<br />
mor<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> chiens. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> ces traumatismes, il y a<br />
<strong>de</strong>s malnutritions, <strong>de</strong>s otites, <strong>de</strong>s parasites internes, et<br />
parfois <strong>de</strong>s kystes ou cancers, ou infections bactériennes.<br />
Une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s tortues soignées à <strong>la</strong> clinique ou<br />
élevées sont relâchées dans <strong>la</strong> nature lors <strong>de</strong> programmes autorisés par les scientifiques et par<br />
l'Etat.<br />
Page 20
PEDAGOGIE / COMMUNICATION<br />
Parc ouvert au public - Visites guidée (100 000 visiteurs/an)<br />
Edition <strong>de</strong> livres, DVD, affiches, documents scientifiques….<br />
Journal « LA TORTUE »<br />
Revue « CHELONI »<br />
<strong>Conférence</strong>s, organisation <strong>de</strong> congrès, médias<br />
Stage <strong>de</strong> formation : Biologie et protection <strong>de</strong>s Tortues<br />
Au cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Provence, participez à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s tortues d’Hermann, avec <strong>de</strong>s<br />
spécialistes <strong>de</strong> <strong>la</strong> conservation. Stages <strong>de</strong> 6 jours, à Gonfaron, dans le Var. Organisés par <strong>la</strong><br />
SOPTOM-Vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s Tortues et <strong>de</strong>s spécialistes en<br />
biologie, pathologie, et conservation.<br />
Le but <strong>de</strong> ce stage est <strong>de</strong> mieux faire connaître les<br />
tortues françaises, afin <strong>de</strong> mieux les protéger. Les cours<br />
portent <strong>sur</strong> <strong>la</strong> biologie, <strong>la</strong> pathologie et <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong>s<br />
tortues, mais également <strong>sur</strong> l’écologie et les milieux, avec<br />
une gran<strong>de</strong> partie du stage dans <strong>la</strong> nature et <strong>sur</strong> le terrain, et<br />
une autre partie dans le parc animalier <strong>de</strong> Gonfaron et dans<br />
nos locaux scientifiques. Ce stage <strong>de</strong> formation est ouvert à<br />
tous les passionnés, naturalistes, propriétaires <strong>de</strong> tortues ou<br />
protecteurs et hommes/femmes <strong>de</strong> terrain, étudiants, gui<strong>de</strong>s naturalistes qui souhaitent<br />
s’informer <strong>sur</strong> les Chéloniens, et ai<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces espèces. Il permettra<br />
l’acquisition d’un « Certificat <strong>de</strong> Stage » qui confirmera <strong>la</strong> formation.<br />
Page 21
LA SOPTOM S’OCCUPE AUSSI D’AUTRES<br />
ESPECES<br />
20 espèces <strong>sur</strong> le parc<br />
3 programmes<br />
3<br />
- Administrations,<br />
- Autres centres,<br />
- Autorité locale,<br />
- Popu<strong>la</strong>tion,<br />
- Bénévoles.<br />
COLLABORATION<br />
Page 22
5. Elevage <strong>de</strong>s serpents<br />
Intervention <strong>de</strong> Fabrice Thète<br />
Il faut que <strong>la</strong> pièce d'élevage soit pratique : matériel<br />
rangé, éviers, systèmes <strong>de</strong> brumisation intégré. Une bonne<br />
hygiène est très importante. Il vaut mieux privilégier<br />
l'hygiène à l'esthétique. Il faut une pièce chauffée à 21°C le<br />
jour et 18/19°C <strong>la</strong> nuit. Comme toutes les espèces n'ont pas<br />
les mêmes besoins, il faut réguler les températures<br />
individuellement dans les vivariums.<br />
On peut faire <strong>de</strong>s vivariums en bois peints avec <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
peinture pour sol alimentaire. Le bois est bien car il va isoler<br />
thermiquement et il facilite l'attache <strong>de</strong>s décors. Les bois<br />
sont vitrifiés donc nettoyables à l'éponge extérieurement<br />
aussi.<br />
Les vivariums peuvent être aussi en verre : ça permet d'avoir une vision panoramique<br />
mais les animaux ne sont pas isolés visuellement ni thermiquement. Par contre, c'est facile à<br />
nettoyer et à désinfecter à <strong>la</strong> javel.<br />
Enfin les vivariums en p<strong>la</strong>stique sont plus chers, mais ils sont très pratiques à empiler, à<br />
nettoyer.<br />
Pour l'élevage <strong>de</strong>s petits animaux, on peut prendre <strong>de</strong>s boites en p<strong>la</strong>stique que l'on<br />
empile facilement. Par exemple, un python vert va se sentir mieux dans un petit emp<strong>la</strong>cement<br />
que dans un grand vivarium.<br />
L'aération est très importante. Le problème, c'est que quand on veut augmenter<br />
l'hygrométrie, on va avoir tendance à baisser l'aération. C'est une erreur ! Plus<br />
l'environnement est humi<strong>de</strong>, plus il doit être aéré. Il faut faire <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es et avoir une<br />
aération basse et une haute. Ne pas oublier <strong>de</strong> mettre un filet fin <strong>sur</strong> l'aération en cas <strong>de</strong><br />
naissance.<br />
L'hygrométrie est variable selon les espèces. Elle va <strong>de</strong> rien à très importante.<br />
L'hygrométrie est différente en fonction <strong>de</strong>s moments <strong>de</strong> <strong>la</strong> journée. Pour le boa canin, par<br />
exemple, on a souvent dit qu'il fal<strong>la</strong>it fermer l'aération et augmenter l'hygrométrie. Or, en<br />
Guyane, cet animal vit souvent dans <strong>la</strong> canopée où l'hygrométrie change : quand il pleut,<br />
l'hygrométrie augmente très vite, quand il cesse <strong>de</strong> pleuvoir, ce<strong>la</strong> baisse très vite aussi (<strong>de</strong><br />
95% d'hygrométrie le matin à 65% douze heures après).<br />
Il faut aussi varier suivant les saisons. Par exemple, en juin, si c'est <strong>la</strong> saison <strong>de</strong>s pluies<br />
pour l'animal dans son pays, on peut augmenter l'hygrométrie, ça va stimuler <strong>la</strong> reproduction.<br />
En ce qui concerne <strong>la</strong> température, il faut gar<strong>de</strong>r un gradient thermique dans le vivarium<br />
: ce sont les animaux qui vont choisir à quelle température ils veulent être. Le gradient<br />
thermique est donc très important. Par exemple pour <strong>la</strong> Cerastes vipera (vipère <strong>de</strong> l'erg), on<br />
peut mettre <strong>de</strong>s points chauds à 45°C et baisser à 18°C <strong>la</strong> nuit. Mais il ne faut pas baisser<br />
Page 23
usquement. Il y a toujours une différence jour/nuit. La solution <strong>la</strong> plus simple, c'est <strong>de</strong><br />
baisser <strong>la</strong> température <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce générale, <strong>de</strong> rajouter une ampoule par vivarium qui va<br />
augmenter <strong>la</strong> température et dès que <strong>la</strong> lumière s'éteint, ça va baisser <strong>la</strong> température. Ca<br />
permet aussi <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s modifications saisonnières en éteignant l'ampoule pendant un mois.<br />
Pour l'éc<strong>la</strong>irage, il y a <strong>de</strong>s critères spécifiques en fonction <strong>de</strong>s espèces. Il faut <strong>de</strong>s UVA<br />
ou UVB selon les espèces. L'éc<strong>la</strong>irage apporte <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaleur. Il faut reproduire les saisons.<br />
Dans <strong>la</strong> nature les calories viennent toujours du ciel et non du sol. Le cordon chauffant, qui ne<br />
chauffe l'animal que par <strong>de</strong>ssous, n'est donc pas adapté. Il vaut mieux une ampoule au <strong>de</strong>ssus<br />
d'une pierre : <strong>la</strong> pierre chauffe et donc l'animal est chauffé par <strong>de</strong>ssus, <strong>de</strong>ssous mais d'une<br />
manière naturelle. Il vaut mieux éviter aussi ces cordons car il y a <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> brûlures.<br />
Le décor doit permettre un nettoyage facile. Le substrat doit être adapté à l'espèce. Et<br />
l'animal doit avoir <strong>de</strong>s possibilités <strong>de</strong> s'isoler. L'idéal, pour une exposition public, c'est d'avoir<br />
un décor p<strong>la</strong>nté avec <strong>de</strong>s billes d'argile, <strong>de</strong> <strong>la</strong> tourbe, une brumisation automatique, <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes<br />
naturelles : ce sol naturel va permettre aux bactéries <strong>de</strong> se développer. On aura donc moins <strong>de</strong><br />
travail d'entretien. Ca n'est pas adapté à l'élevage.<br />
En ce qui concerne <strong>la</strong> nourriture, les insectes ne doivent pas être donnés dès leur arrivée.<br />
C'est mieux <strong>de</strong> les nourrir, qu'ils déstressent un peu avant <strong>de</strong> les donner. L'élevage <strong>de</strong>s<br />
insectes est très compliqué.<br />
Il faut adapter <strong>la</strong> nourriture à chaque espèce, à chaque pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'année et en fonction<br />
<strong>de</strong> l'âge. Un python royal s'arrête <strong>de</strong> manger <strong>de</strong> mi-octobre à mi-mars. Il ne faut pas forcer<br />
l'animal à manger mais contrôler le poids. On peut peser les animaux tous les mois ou tous les<br />
mois et <strong>de</strong>mi. On a tendance à <strong>sur</strong>-nourrir les animaux. Quand les écailles ne se touchent plus,<br />
c'est que l'animal est trop gros !<br />
Il faut faire attention au boa canin : si <strong>la</strong> proie est trop grosse, il risque <strong>de</strong> régurgiter. Or,<br />
s'il régurgite une fois, il le fera toute sa vie et en mourra. Donner toujours <strong>la</strong> même nourriture<br />
n'est pas gênant en captivité. Il faut bien observer ses animaux et noter les prises <strong>de</strong> nourriture<br />
car ce sont <strong>de</strong>s animaux qui ne montrent rien quand ils ne se portent pas bien.<br />
La reproduction se prépare par rapport aux critères cités auparavant. La vipère aspic doit<br />
hiberner juste avant <strong>la</strong> reproduction. Pour d'autres espèces, une baisse <strong>de</strong> température suffira.<br />
L'E<strong>la</strong>phe guttat, il n'y a pas <strong>de</strong> problème pour <strong>la</strong> reproduction même sans hibernation. Il ne<br />
faut donc pas faire <strong>de</strong> généralité. C'est toujours fonction <strong>de</strong> l'espèce. Ensuite on met les<br />
animaux ensemble pour l'accouplement. Fabrice recomman<strong>de</strong> <strong>de</strong> mettre <strong>la</strong> femelle dans le<br />
terrarium du mâle ainsi le mâle a ses o<strong>de</strong>urs et on lui en apporte une nouvelle o<strong>de</strong>ur qui va le<br />
stimuler. On peut faire l'inverse.<br />
Pour <strong>la</strong> gestation, il faut prévoir un point chaud ce qui permet à <strong>la</strong> femelle <strong>de</strong> choisir <strong>la</strong><br />
température à <strong>la</strong>quelle elle va vouloir porter ses œufs. La femelle python vert a tendance à<br />
<strong>de</strong>venir bleue. Il y a ponte chez les ovipares et naissance chez les ovovivipares. L'incubation<br />
peut se faire dans une couveuse <strong>de</strong> bébé car l'incubateur du commerce est très cher.<br />
L'incubation est différente selon les espèces : certains pon<strong>de</strong>nt au sol, d'autres dans les arbres,<br />
dans <strong>de</strong>s environnements plus ou moins mouillés. Sur 10 femelles python vert qui ont couvé<br />
leurs œufs, on a pu observer qu'elles maintenaient leurs œufs à <strong>de</strong>s températures différentes<br />
selon <strong>la</strong> semaine :<br />
- 30°5C <strong>la</strong> première semaine,<br />
Page 24
- 32.5C jusqu'à <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière semaine,<br />
- 31°5C <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière<br />
et ce<strong>la</strong> a été validé <strong>sur</strong> 100 œufs.<br />
La baisse <strong>de</strong> 1°C <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière semaine peut être un stimulus pour <strong>la</strong> sortie.<br />
La solution peut être l'incubation sans substrat dans <strong>de</strong>s boites en p<strong>la</strong>stique, avec <strong>de</strong><br />
l'eau au fond et une grille en inox par au-<strong>de</strong>ssus. On pose les œufs <strong>sur</strong> <strong>la</strong> grille. L'hygrométrie<br />
doit être <strong>de</strong> 95%. Ainsi il n'y a aucun contact avec le substrat humi<strong>de</strong>. Il ne faut pas <strong>de</strong><br />
différence <strong>de</strong> température entre l'intérieur et l'extérieur sinon il va y avoir <strong>de</strong> <strong>la</strong> con<strong>de</strong>nsation<br />
et ça risque <strong>de</strong> faire pourrir l'œuf. Attention ! Il faut gar<strong>de</strong>r <strong>la</strong> position <strong>de</strong> l'œuf. Il ne faut pas<br />
mettre <strong>la</strong> son<strong>de</strong> près <strong>de</strong>s œufs, ni le thermomètre car <strong>la</strong> con<strong>de</strong>nsation coule le long du<br />
thermomètre et peut faire pourrir les œufs. Si un œuf pourri, on le <strong>la</strong>isse, ça n'empêche pas les<br />
autres <strong>de</strong> se développer. On peut faire un site <strong>de</strong> ponte fermé (nid) pour <strong>la</strong>isser le choix à<br />
l'animal d'aller pondre dans le pondoir. Il faut enlever les œufs <strong>de</strong> <strong>la</strong> femelle qui couve sinon<br />
elle ne se nourrit pas pendant trop longtemps. Il faut <strong>la</strong> <strong>la</strong>ver sinon elle conserve l'o<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> ses<br />
œufs et tant qu'elle a cette o<strong>de</strong>ur elle ne se nourrira pas.<br />
L'éclosion peut durer 2 à 3 jours. Il ne faut pas sortir le bébé <strong>de</strong> l'œuf, le <strong>la</strong>isser faire.<br />
Certains animaux quand ils sont jeunes ne se nourrissent pas. Par exemple pour les Boiga<br />
cyanea (12 grammes à <strong>la</strong> naissance), ils ont mangé au bout <strong>de</strong> 3 mois ! Il ne faut pas les gaver.<br />
Il faut toujours donner <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture morte : certains serpents peuvent être mordus par le<br />
rongeur et si le serpent n'a pas faim il ne le tuera même pas.<br />
L'élevage <strong>de</strong>s jeunes serpents venimeux ne doit pas être fait dans les mêmes boîtes que<br />
les non venimeux. Il faut faire attention à <strong>la</strong> routine. On prendra donc <strong>de</strong>s boites <strong>de</strong> couleurs<br />
différentes ou les mettre à <strong>de</strong>s endroits différents. Si on possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s serpents venimeux, il est<br />
conseillé d'avoir <strong>de</strong>s vitres par encastrement pour ouvrir le vivarium (il faut une ventouse pour<br />
l'ouvrir). Il faut i<strong>de</strong>ntifier les animaux <strong>sur</strong> les terrariums : il faut autant d'étiquettes que<br />
d'animaux. Il faut le nom <strong>la</strong>tin et marquer « venimeux »; il faut le sérum pour les venimeux, le<br />
numéro <strong>de</strong>s pompiers et du centre antipoison.<br />
Page 25
6. Manipu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s venimeux,<br />
danger et risque : théorie et pratique<br />
Intervention <strong>de</strong> Pascal Gouery<br />
Les pompiers ne sont pas, à <strong>la</strong> base, formés pour<br />
capturer <strong>de</strong>s animaux dangereux. Les plus formés d'entre<br />
eux sont les maîtres-chiens. Les autres sont plus ou moins<br />
formés à ce<strong>la</strong>. Pascal était dans le milieu animalier avant<br />
d'entrer chez les pompiers. La première équipe fût créée au<br />
Muséum d'Histoires Naturelles <strong>de</strong> Paris avec une formation<br />
d'un mois en parc zoologique.<br />
Durant cette formation, il y a un cours <strong>sur</strong> les risques<br />
animaliers en insistant <strong>sur</strong> les animaux venimeux. Il y a <strong>de</strong>s<br />
chevaux entraînés à marcher <strong>sur</strong> les hommes pour voir <strong>la</strong> réaction <strong>de</strong>s pompiers si l'animal ne<br />
s'arrête pas. Il faut réaliser que l'on sous-estime toujours <strong>la</strong> force <strong>de</strong> l'animal et ses capacités.<br />
En plus en condition <strong>de</strong> stress l'animal est encore plus puissant.<br />
Il y a également plusieurs ateliers avec <strong>de</strong>s chevaux, <strong>de</strong>s chiens et <strong>de</strong>s reptiles.<br />
En France, <strong>sur</strong> 400 interventions <strong>de</strong>s pompiers, moins d'une dizaine concernent les<br />
serpents. Cependant un animal domestique peut être très dangereux !<br />
Un peu <strong>de</strong> psychologie animale !<br />
L'inné est ce dont un être dispose à sa naissance. Par opposition, ce qui est acquis<br />
concerne les transformations intervenues après sa naissance. La connaissance est <strong>la</strong> synthèse<br />
<strong>de</strong> l'inné et <strong>de</strong> l'acquis relié par l'intelligence.<br />
L'acquis peut être social ou environnemental. C'est l'exemple du chat dans l'arbre : il<br />
faut interroger les gens pour savoir s'il est là-haut volontairement ou s'il est vraiment en<br />
détresse : un chat d'appartement ne re<strong>de</strong>scendra jamais car il est effrayé.<br />
L'intelligence est <strong>la</strong> faculté <strong>de</strong> comprendre les re<strong>la</strong>tions entre les différents éléments<br />
d'une situation et <strong>de</strong> s'y adapter pour parvenir à ses fins. Elle n'est pas répartie équitablement<br />
chez les animaux.<br />
Il faut se poser <strong>la</strong> question : « Est-ce que l'animal est instinctif ? » auquel cas ses<br />
réactions sont faciles à prévoir. Quand on est confronté à un animal dont on ne connaît pas<br />
l'origine, il est possible d'anticiper les réactions instinctives ; par contre, il est absolument<br />
impossible d'anticiper les réactions induites par les apprentissages antérieurs. Par exemple, si<br />
on a à faire à un lion <strong>de</strong> cirque, on a une chance qu'il rentre dans sa loge en gueu<strong>la</strong>nt. Si c'est<br />
un lion <strong>de</strong> zoo, non.<br />
Les re<strong>la</strong>tions interspécifiques :<br />
- L'apprivoisement : re<strong>la</strong>tions que les animaux vont lier avec l'homme ; ils apportent à<br />
l'homme ce qu'ils atten<strong>de</strong>nt car ils y gagnent <strong>la</strong> nourriture et <strong>la</strong> protection. Cependant ils<br />
restent <strong>de</strong>s animaux dans leur tête.<br />
Page 26
- L'imprégnation : l'animal se prend pour un homme. L'animal reproduira avec l'homme<br />
les instincts <strong>de</strong> son espèce ce qui, selon l'animal, pourra être extrêmement dangereux.<br />
Dans le cours, il y a une partie <strong>sur</strong> les serpents avec les dangers, <strong>la</strong> constriction, les<br />
mor<strong>sur</strong>es (bles<strong>sur</strong>es, envenimation), projection <strong>de</strong> venin, etc. Les serpents cracheurs : c'est le<br />
système le plus efficace dans <strong>la</strong> nature car il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> le moins d'énergie. C'est un système <strong>de</strong><br />
défense pour le serpent donc c'est le plus dangereux pour l'homme.<br />
En intervention, on retrouve toute sorte <strong>de</strong> serpents :<br />
- Boïdés : constricteurs, non venimeux, puissance considérable donc ne pas intervenir<br />
seul (on recomman<strong>de</strong> un homme par mètre d'animal).<br />
- Colubridés : constricteurs ou venimeux (couleuvre <strong>de</strong> Montpellier)<br />
- E<strong>la</strong>pidés : venimeux, très proches <strong>de</strong>s colubridés, terrestres et marins<br />
- Vipéridés : venimeux (vipères, crotales), avec <strong>de</strong>s injections <strong>de</strong> venin extrêmement<br />
profon<strong>de</strong>s (crochets solénoglyphes), animaux courts et trapus avec une tête <strong>la</strong>rge et<br />
triangu<strong>la</strong>ire et <strong>de</strong>s écailles carénées. Ils possè<strong>de</strong>nt aussi <strong>de</strong>s fossettes thermosensibles : utiles<br />
pour <strong>la</strong> capture.<br />
En captivité, on trouve :<br />
- l'E<strong>la</strong>phe guttata = <strong>la</strong> couleuvre <strong>de</strong>s blés ou couleuvre américaine qui fait 1.30 <strong>de</strong> long.<br />
C'est un serpent docile et peu agressif. Il peut être <strong>de</strong> toutes les couleurs qui n'a d'ailleurs plus<br />
rien à voir avec les couleurs que l'on trouve dans <strong>la</strong> nature<br />
- Python royal<br />
- Python moulure, souvent albinos<br />
- Python réticulé : asiatique, considéré comme le<br />
serpent le plus long au mon<strong>de</strong> (5m avec un record <strong>de</strong> 11 m).<br />
C'est un serpent très agressif. Il a <strong>de</strong>s motifs à losanges <strong>sur</strong> le<br />
corps, <strong>la</strong> tête est unie avec <strong>de</strong>s lignes noires <strong>de</strong> chaque œil à<br />
<strong>la</strong> commis<strong>sur</strong>e <strong>de</strong>s lèvres. Les pupilles sont verticales et l'iris<br />
orange vif. Peu <strong>de</strong> particuliers en ont chez eux.<br />
- Boa constrictor, serpent d'Amérique<br />
En ce qui concerne les venimeux, on trouve :<br />
- Crotales : on les trouve <strong>sur</strong> tous les continents. Leur<br />
longueur va <strong>de</strong> 0.80 à 2.50m. Ils possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s fossettes<br />
thermosensibles entre les yeux et les narines. Tous ne<br />
possè<strong>de</strong>nt pas <strong>de</strong> sonnette.<br />
- Vipères<br />
- Cobras : <strong>de</strong> 1.50 à 5.5m. Ils sont capables <strong>de</strong> cracher leur venin, ils sont extrêmement<br />
rapi<strong>de</strong>s. Le venin est un neurotoxique dont l'action est paralysante au niveau <strong>de</strong>s muscles donc<br />
<strong>la</strong> respiration s'arrête aussi rapi<strong>de</strong>ment.<br />
Sur internet, on trouve toute sorte d'aberration : on a <strong>de</strong>s hybri<strong>de</strong>s à vendre pour 100<br />
euros dont on n’est pas sûr d'avoir l'anti venin. De même à Hamm (bourse aux amphibiens et<br />
aux reptiles en Allemagne), on trouve <strong>de</strong>s venimeux à 30 ou 50 euros, très jeunes dont <strong>la</strong><br />
plupart mourront <strong>sur</strong>ement.<br />
Il y a un ou <strong>de</strong>ux cas <strong>de</strong> mor<strong>sur</strong>es avec envenimation toxique par an <strong>sur</strong> le territoire<br />
français : c'est marginal. Ces mor<strong>sur</strong>es <strong>sur</strong>viennent généralement chez les particuliers qui<br />
Page 27
n'ont pas le certificat <strong>de</strong> capacité. Or les banques anti venin ont un coût : ce sont donc les<br />
éleveurs qui financent au final.<br />
Les interventions l'année <strong>de</strong>rnière concernaient 230 serpents dont 105 venimeux. S'ils<br />
ne possè<strong>de</strong>nt pas l'anti venin, ils ne gar<strong>de</strong>nt pas les animaux.<br />
L'ONCFS : Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> Washington<br />
L'OCLAESP (Office Central <strong>de</strong> Lutte contre les<br />
Atteintes à l'Environnement et à <strong>la</strong> Santé Publique) :<br />
gendarmes<br />
La différenciation est délicate dans certains cas : par<br />
exemple, il y a très peu <strong>de</strong> différences entre un Micrurus<br />
(serpent corail <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille <strong>de</strong>s é<strong>la</strong>pidés) et un Lampropeltis<br />
(serpent roi <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille <strong>de</strong>s colubridés). On a aussi les<br />
problèmes <strong>de</strong> serpents mé<strong>la</strong>niques (noirs) qui existent dans<br />
quasiment toutes les espèces ! Difficile aussi <strong>de</strong> différencier<br />
un E<strong>la</strong>phe radiata (couleuvre d'asie) d'un Naja naja (cobra<br />
indien) car tous <strong>de</strong>ux ont tendance à gonfler le cou<br />
verticalement et souffler en cas <strong>de</strong> stress.<br />
Il faut savoir que les pompiers interviennent toujours<br />
avec du mon<strong>de</strong> autour (déconcentration, perturbations, bruits, conseils <strong>de</strong> non professionnels,<br />
etc.).<br />
Les araignées :<br />
Toutes sont venimeuses, peu sont dangereuses. Atrax robustus et <strong>la</strong> veuve noire<br />
possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s poils urticants <strong>sur</strong> le corps qu'elles projettent avec les pattes arrière.<br />
Les scorpions :<br />
Ceux qui ont les pinces fines sont potentiellement mortels. Par exemple chez<br />
Heterometrus : danger <strong>de</strong> cécité.<br />
Les scolopendres :<br />
Scolopendra gigantea : peut être mortel<br />
Amphibiens :<br />
La peau sécrète un mucus <strong>de</strong>stiné à les protéger <strong>de</strong>s prédateurs. Certain <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>ndrobates sont extrêmement toxiques. Il y a 3 espèces mortelles dans ce genre.<br />
Pascal nous passe ensuite une vidéo d'une attaque <strong>sur</strong> un p<strong>la</strong>teau télé où le présentateur<br />
se fait mordre. Il ne faut jamais quitter le serpent <strong>de</strong>s yeux ! A partir du moment où le serpent<br />
attaque, il est sûr qu'il va toucher sa proie (n'utilise jamais <strong>de</strong> l'énergie pour rien !).<br />
On passe ensuite à <strong>la</strong> pratique en salle : avec les pompiers les exercices vont du serpent<br />
le plus sympa à l'anaconda jaune pour qu'il « tape » et que les personnes se ren<strong>de</strong>nt compte. Il<br />
y a également une manipu<strong>la</strong>tion du matériel : les raclettes en caoutchouc sont très pratiques<br />
qui permettent <strong>de</strong> bloquer n'importe quel animal.<br />
Page 28
Tous les acci<strong>de</strong>nts se font pendant les nourrissages car<br />
les animaux sont habitués à l'homme et nous associent aux<br />
nourrissages. Il y a donc les envenimations puissantes car<br />
associées au nourrissage. Dans <strong>la</strong> nature, c'est différent le<br />
serpent tape par <strong>sur</strong>prise et pas lorsqu'il se nourrit : il n'y<br />
aura pas forcément contraction <strong>de</strong> <strong>la</strong> g<strong>la</strong>n<strong>de</strong> à venin.<br />
Pascal sort les animaux les uns après les autres :<br />
- Crotal diamentin (60/70 cm)<br />
L'animal n'est pas stressé car il est habitué à être<br />
manipulé.<br />
La technique <strong>la</strong> plus rapi<strong>de</strong> : le bloquer avec <strong>la</strong> raclette<br />
et le pousser à l'intérieur d'un carton. Là, l'animal va se<br />
blottir dans le noir, ne cherchera pas forcement à sortir du<br />
carton. Ensuite, on prend le crochet en métal pour l'attraper :<br />
les venimeux terrestres sont facilement manipuler au<br />
crochet, ça n'est pas le cas <strong>de</strong>s arboricoles !<br />
Attention ! Les animaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation sont extrêmement habitués aux manipu<strong>la</strong>tions.<br />
Les pompiers font <strong>la</strong> même manipu<strong>la</strong>tion <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s animaux non habitués : les crotales<br />
bondissent <strong>de</strong> <strong>la</strong> poubelle et arrivent à ressortir !<br />
On peut se servir d'un cintre tordu pour tenir le sac ouvert.<br />
Il est bien <strong>de</strong> manipuler ses serpents au moins une fois par semaine pour les habituer. Il<br />
est bien <strong>de</strong> commencer avec <strong>de</strong> jeunes animaux. On peut faire <strong>de</strong>s séances <strong>de</strong> gratouilles avec<br />
le crochet : l'animal associe le crochet à quelque chose <strong>de</strong> positif !<br />
La longueur du serpent est égale à <strong>la</strong> distance <strong>de</strong> sécurité (sa détente = 1/3 <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
longueur du serpent).<br />
Il ne faut pas lever le manche du crochet plus haute que <strong>la</strong> main sinon le serpent glisse<br />
<strong>sur</strong> le manche vers <strong>la</strong> main !<br />
- Vipère aspic : non sociabilisée. L'animal crache pendant <strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion. Ce<br />
stress induit chez l'animal une perte d'appétit. Celle-ci mange quand même.<br />
Attention, le soir, <strong>la</strong> nuit, les serpents sont plus actifs. Ils sont habitués aussi au rythme<br />
<strong>de</strong>s hommes donc si on vient <strong>la</strong> nuit pour les attraper, ils sont plus excités.<br />
- Vipère heurtante jeune : plus rapi<strong>de</strong> à l'attaque (mor<strong>sur</strong>e). Elle a un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
dép<strong>la</strong>cement particulier : par reptation mais sans ondu<strong>la</strong>tion. Elle se dép<strong>la</strong>ce lentement mais<br />
est capable d'aller beaucoup plus vite quand on ne s'y attend pas ! Quand elle incline un peu <strong>la</strong><br />
tête et se replie un peu, c'est qu'elle va se <strong>la</strong>ncer. C'est un <strong>de</strong>s reptiles les plus venimeux<br />
d'Afrique !<br />
Le serpent longe toujours les murs. Il y a <strong>de</strong>s tubes <strong>de</strong> capture qui se mettent le long <strong>de</strong>s<br />
murs, le serpent va se glisser <strong>de</strong>dans quand on le pousse gentiment.<br />
Page 29
L'idéal, c'est un grand sac en toile <strong>de</strong> jute <strong>de</strong> <strong>la</strong> Poste.<br />
- Trimesorus : crotal vert arboricole. Il faut le manipuler à <strong>de</strong>ux crochets. Il ne<br />
<strong>de</strong>scendra jamais du crochet mais peut monter ! Il est dangereux car sa détente est égale à <strong>la</strong><br />
longueur <strong>de</strong> son corps. Il fait <strong>de</strong>s nœuds, s'accroche, se bloque : il est difficile à récupérer.<br />
Pour les serpents arboricoles, il faut <strong>de</strong>s sacs très profonds, plus profond que <strong>la</strong> longueur du<br />
serpent. Ce sont <strong>de</strong>s serpents très rapi<strong>de</strong>s au moment du nourrissage et qui ne bougent pas le<br />
reste du temps, restent <strong>sur</strong> leur branche.<br />
- Vipère à corne : céraste<br />
Attention ! Il n'y a pas <strong>de</strong> sérum pour cet animal ! Fait du bruit pour menacer. Très, très<br />
rapi<strong>de</strong>. Elle vit dans le désert, sous le sable et attaque quand <strong>la</strong> proie passe à 5 cm. Pour <strong>la</strong><br />
capture, ces animaux ne tiennent pas <strong>sur</strong> un crochet, ils sont très nerveux. Il faut <strong>de</strong>s épuisettes<br />
pour les attraper une au-<strong>de</strong>ssus. Ce sont <strong>de</strong>s serpents qui se dép<strong>la</strong>cent <strong>de</strong> côté.<br />
Attention pour les serpents cracheurs, il faut <strong>de</strong>s lunettes !<br />
Mygales : une technique consiste à souffler <strong>sur</strong> l'animal qui va partir dans <strong>la</strong> direction<br />
opposée.<br />
Page 30
7. Elever <strong>de</strong>s insectes pour nourrir<br />
les reptiles et les amphibiens en<br />
captivité<br />
Intervention <strong>de</strong> Jean-Yves Robert<br />
L’entomophagie chez les reptiles et les<br />
amphibiens<br />
Régime carnivore > petites proies animales<br />
Très répandu chez les reptiles, exclusif chez les<br />
amphibiens<br />
En général pas <strong>de</strong> spécialisation > gran<strong>de</strong> diversité<br />
<strong>de</strong> proies<br />
Arthropo<strong>de</strong>s, vers, mollusques…<br />
Cl. AMPHIBIENS O. Urodèles Sa<strong>la</strong>mandres<br />
Tritons…<br />
O. Anoures Grenouilles<br />
Crapauds…<br />
Cl. REPTILES O. Chéloniens Tortues terrestres et<br />
aquatiques<br />
O. Squamates Sauriens Lézards<br />
Agames<br />
Geckos<br />
Caméléons<br />
Iguanes<br />
Varans<br />
Serpents Couleuvre<br />
Vipères<br />
Cobra<br />
Pythons<br />
O. Crocodiliens Crocodiles<br />
Caïmans<br />
Gavials<br />
Page 31
Pourquoi proposer <strong>de</strong>s insectes aux reptiles et amphibiens captifs ?<br />
Nourriture principale ou exclusive naturelle <strong>de</strong> beaucoup d’espèces<br />
Equilibre et/ou complément <strong>de</strong>s rations alimentaires<br />
Stimu<strong>la</strong>tion du comportement naturel <strong>de</strong> prédation<br />
Enrichissement avec un effet attendu <strong>sur</strong> le bien-être<br />
La p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s insectes dans le Règne animal<br />
66% <strong>de</strong>s espèces animales sont <strong>de</strong>s insectes (1 M <strong>sur</strong> 1,5 M)<br />
80% sont <strong>de</strong>s arthropo<strong>de</strong>s (1,2M <strong>sur</strong> 1,5 M)<br />
Vertébrés : 3% (55000 espèces (poissons : 50%)<br />
Biomasse considérable : 10 à 15% pour les seules fourmis, 1/3 avec termites<br />
Un insecte c’est quoi ?... un arthropo<strong>de</strong> !<br />
Chitine = polysacchari<strong>de</strong> qui constitue l’exosquelette (peu digeste)<br />
Squelette externe = croissance discontinue par mues<br />
Page 32
Morphologie <strong>de</strong>s insectes<br />
Métamères et appendices<br />
Corps en 3 parties<br />
2 antennes<br />
2 mandibules<br />
3 paires <strong>de</strong> pattes<br />
2 paires d’ailes<br />
pronotum<br />
La croissance<br />
ABDOMEN THORAX TÊTE<br />
digestion locomotion sensoriel<br />
reproduction alimentation<br />
Squelette externe rigi<strong>de</strong> > croissance discontinue par pallier<br />
L’insectes s’extrait <strong>de</strong> sa carapace puis gonfle<br />
Durcissement et pigmentation progressive<br />
2 types <strong>de</strong> développements : hétérométabole et holométabole<br />
Rappel : les insectes sont poïkilothermes !<br />
Insectes à métamorphose incomplète (hétérométaboles)<br />
Larve et adultes se ressemblent<br />
Biologie semb<strong>la</strong>ble<br />
Caractères adultes acquis à <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière mue (ailes, appareil reproducteur)<br />
Ex : grillons, sauterelles, criquets, b<strong>la</strong>ttes, phasmes…<br />
Page 33
Insectes à métamorphose complète (holométaboles)<br />
Larve et adultes très différent<br />
Sta<strong>de</strong> nymphal = profon<strong>de</strong> métamorphose<br />
Biologie différente<br />
Ex : mouches, coléoptères, papillons…<br />
Comment se procurer <strong>de</strong>s insectes ?<br />
DANS LA NATURE ?<br />
+ > diversité, coût…<br />
- > saison, budget temps, risques et éthique…<br />
PAR ACHAT ?<br />
+ > facilité, disponibilité…<br />
- > coût, qualité, faible diversité, éthique…<br />
PAR ELEVAGE !<br />
+ > diversité, coût, facilité, disponibilité…<br />
- > temps, personnel…<br />
Qualité nutritionnelle <strong>de</strong>s insectes<br />
Protéines, lipi<strong>de</strong>s, vitamines, sels minéraux…<br />
Page 34
Ca/P < 0,33:1 (théorique reptile = 1,5:1 à 2:1) > problème : le rapport<br />
calcium/phosphore est très inférieur à 1. Quand on nourrit avec <strong>de</strong>s insectes, il faut<br />
supplémenter en vitamines, sels minéraux<br />
Criquet<br />
<strong>la</strong>rve<br />
Criquet<br />
adulte<br />
Grillon Tenebrio Zophobas Teigne Asticot<br />
Eau % ? ? 66 62 61 62 68<br />
Protéines % 20 14 17 19 18 15 15<br />
Lipi<strong>de</strong>s % 6 3 6 13 15 22 8<br />
Gluci<strong>de</strong>s % 2 3 4 5 5 8 4<br />
Ca ppm 356 275 551 133 150 283 874<br />
P ppm ? ? 4238 3245 2320 2161 2405<br />
Ratio<br />
Ca/P<br />
? ? 0,13 0,04 0,06 0,13 0,36<br />
Comment utiliser les insectes ?<br />
Proposer une bonne diversité d’insectes (cf. nature)<br />
Supplémentation directe au moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> distribution (calcium, vitamines…)<br />
Nourrir les insectes avec <strong>de</strong>s aliments riches (<strong>sur</strong>tout dans les heures avant <strong>la</strong><br />
distribution)<br />
Attention aux insectes mor<strong>de</strong>urs si affamés<br />
Sélection <strong>de</strong>s sexes pour éviter <strong>la</strong> prolifération<br />
Critères <strong>de</strong> choix <strong>de</strong>s insectes à élever<br />
Simplicité / facilité <strong>de</strong> l’élevage<br />
Qualité nutritive : les gastéropo<strong>de</strong>s sont intéressants avec une coquille en calcaire ; les<br />
vers <strong>de</strong> farine sont moins intéressants du point <strong>de</strong> vu <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> l’aliment<br />
Espèces appétantes et sans risque <strong>de</strong> bles<strong>sur</strong>es<br />
Productivité (rapidité, quantité)<br />
Faible coût (matériel, entretien)<br />
Faible risque pour l’environnement (problème espèces invasives)<br />
Page 35
Les bons candidats pour l’élevage<br />
Les enceintes d’élevage : facilité d’entretien<br />
Nettoyage et désinfection facile<br />
Résistance aux insectes (fuites…)<br />
Choisir verre, PVC, plexig<strong>la</strong>s ou autres matières p<strong>la</strong>stiques (attention au bois !)<br />
La gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> température<br />
Gérer <strong>la</strong> température ambiante plutôt que individuellement<br />
Optimum nuit : 22 (20-24°C)<br />
Optimum jour : 26 (24-28°C)<br />
Ajout chauffage pour thermophiles (28-32°C)<br />
Climatisation contre fortes chaleurs<br />
Page 36
La gestion <strong>de</strong> l’hygrométrie<br />
Gérer l’hygrométrie individuellement (humidification, venti<strong>la</strong>tion)<br />
Aussi faible que possible (limite basse tolérable par l’espèce)<br />
Alternance jour/nuit utile : si l’espèce est active <strong>la</strong> nuit, il faut arroser le soir en partant<br />
Arroser au bon moment !<br />
Grillons en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 20 à 30 % d’humidité<br />
Les fruits apportent <strong>de</strong> l’eau : pas d’abreuvoir nécessaire<br />
Terreau humi<strong>de</strong> juste lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> ponte<br />
Venti<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s élevages<br />
Enceinte d’élevages : éviter le confinement !<br />
Zoonose : les soigneurs peuvent développer <strong>de</strong>s allergies (allergènes dans les crottes<br />
<strong>de</strong> criquets et <strong>de</strong> b<strong>la</strong>ttes qui donnent <strong>de</strong> l’asthme ou <strong>de</strong>s démangeaisons) donc il faut<br />
une bonne venti<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce !<br />
Ec<strong>la</strong>irage et rythmes lumineux<br />
Ec<strong>la</strong>irage souvent secondaire sauf héliophiles (cétoines, criquets…)<br />
Ec<strong>la</strong>irage extérieur aux enceintes<br />
Rythme 12/12 h<br />
Larves à l’obscurité<br />
Les ma<strong>la</strong>dies touchant les élevages<br />
On ne connaît pas grand chose !<br />
Ma<strong>la</strong>dies virales, bactériennes et fongiques<br />
Ex 1 : <strong>la</strong> « ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong>s grillons » (virus + bactérie Serratia marcescens) : les insectes<br />
gonflent et meurent. Il faut recommencer l’élevage et traiter.<br />
Ex 2 : les « muscardines » : moisis<strong>sur</strong>es pathogènes Beauveria et Metarhizium)<br />
Traitement = curatif : élimination (congé<strong>la</strong>tion et incinération) <strong>de</strong>s individus !<br />
Les parasites <strong>de</strong>s élevages<br />
Les insectes (b<strong>la</strong>ttes, ténébrionidés, diptères…) : drosophiles <strong>sur</strong> fruits qui trainent.<br />
Phori<strong>de</strong>a : dangereux car peuvent attaquer mygales et scorpions.<br />
Les acariens (Acarus siro…) : dans le pain, les croquettes : attention car vont détruire<br />
les œufs !<br />
> Traitement curatif : congé<strong>la</strong>tion (assèchement pour les acariens) !<br />
> Zone avec sable très aérée = mort <strong>de</strong>s acariens !<br />
Page 37
Me<strong>sur</strong>es d’hygiène préventives<br />
Baisser l’humidité et venti<strong>la</strong>tion ++<br />
Nettoyage et désinfection régulière<br />
Retirer les déchets non consommés et les cadavres (24/48H)<br />
Lutter contre les parasites dès apparition<br />
Mise en quarantaine <strong>de</strong>s nouveaux élevages<br />
MULTIPLIER LES SOUCHES !<br />
Modéré<br />
à faible<br />
L’élevage <strong>de</strong>s GRILLONS<br />
Lumière Température Humidité Nourriture<br />
Chaud<br />
26-30°C<br />
Sec<br />
20-40 %HR<br />
Omnivore<br />
Croquettes chat<br />
Fruits, pain…<br />
Séparer les différents sta<strong>de</strong>s (2 lots mini)<br />
Pondoir amovible terreau (+/- sable)<br />
Eviter sa<strong>la</strong><strong>de</strong> et épluchures (pestici<strong>de</strong>s) : sauf si elles sont bio<br />
Nombreuses caches (<strong>de</strong>nsité) : boites à œufs en carton = cachettes faciles<br />
Tous sta<strong>de</strong>s utilisables en proies : grand intérêt<br />
L’élevage <strong>de</strong>s CRIQUETS<br />
Lumière Température Humidité Nourriture<br />
Forte Chaud<br />
26-32°C<br />
Sec<br />
20-40 %HR<br />
Pondoir gran<strong>de</strong> épaisseur (15 cm) terreau + sable :<br />
<strong>la</strong> femelle enfonce l’abdomen le plus loin possible<br />
Ampoule pour lumière et point chaud<br />
Nombreux supports aériens (<strong>de</strong>nsité)<br />
Tous sta<strong>de</strong>s utilisables en proies<br />
Herbivore<br />
Herbe coupée ou blé<br />
germé,<br />
Son, pain…<br />
Page 38
L’élevage <strong>de</strong>s BLATTES<br />
Lumière Température Humidité Nourriture<br />
Faible Moyenne<br />
22-26°C<br />
Moyenne<br />
50-70 %HR<br />
Omnivore<br />
Croquettes chat<br />
Fruits, légumes, pain,<br />
terreau…<br />
Espèces grégaires (tous sta<strong>de</strong>s ensembles) : nécessité pour <strong>la</strong> reproduction d’avoir une<br />
haute <strong>de</strong>nsité dans l’élevage<br />
Oviparité (oothèques libres) ou ovoviviparité : reproduction ovipare mais pon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
œufs tous groupés (coque rigi<strong>de</strong> très dur). Ou ovovivipare : avec une oothèque sans<br />
protection. Elle rerentre alors dans une poche incubatrice qui va rerentrer dans<br />
l’abdomen. Il y a une secon<strong>de</strong> ponte en simultané avec <strong>la</strong> sortie <strong>de</strong> l’oothèque.<br />
Substrat épaisseur variable (fouisseuses…)<br />
Nombreuses caches (<strong>de</strong>nsité)<br />
Tous sta<strong>de</strong>s utilisables en proies<br />
Attention ! Ne pas prendre les b<strong>la</strong>ttes malgaches : elles grimpent partout et s’échappent<br />
facilement !<br />
L’élevage <strong>de</strong>s CETOINES (coléoptères)<br />
Lumière Température Humidité Nourriture<br />
Forte (ad.)<br />
à faible (<strong>la</strong>rves)<br />
Moyenne<br />
24-26°C (ad.)<br />
22-24°C (<strong>la</strong>rves)<br />
Moyenne<br />
50-70 %HR<br />
Adulte frugivore :<br />
Banane (ad.)<br />
Larves sont<br />
saproxylophages<br />
Mé<strong>la</strong>nge : bois /feuilles<br />
Séparer les différents sta<strong>de</strong>s (<strong>la</strong>rves et adultes)<br />
Ponte dans substrat <strong>de</strong> croissance dans <strong>la</strong>rves<br />
Seuls sta<strong>de</strong>s <strong>la</strong>rvaires utilisables en proies<br />
Rajouter <strong>de</strong>s crottes <strong>de</strong> <strong>la</strong>ma dans le substrat d’élevage <strong>de</strong>s <strong>la</strong>rves car ça diminue le<br />
développement <strong>de</strong> bactérie<br />
Page 39
L’élevage <strong>de</strong>s ZOPHOBAS (alternative intermédiaire aux vers <strong>de</strong><br />
farine<br />
Lumière Température Humidité Nourriture<br />
Forte (ad.)<br />
à faible (<strong>la</strong>rves)<br />
Moyenne<br />
22-26°C (ad.)<br />
Isoler les <strong>la</strong>rves pour obtenir les adultes<br />
Isoler les <strong>la</strong>rves pour obtenir <strong>de</strong>s adultes<br />
Seuls sta<strong>de</strong>s <strong>la</strong>rvaires utilisables en proies<br />
« vers <strong>de</strong> farine » géant !<br />
Moyenne<br />
50-70 %HR<br />
L’élevage <strong>de</strong>s DROSOPHILES (très facile)<br />
Omnivores<br />
Fruits, légumes, pain,<br />
Mé<strong>la</strong>nge bois / feuilles<br />
mortes<br />
Lumière Température Humidité Nourriture<br />
Modérée Moyenne<br />
22-26°C<br />
Forte<br />
60-80 %HR<br />
Saprophages<br />
Fruits fermentés, milieu<br />
artificiel<br />
Dédoub<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s souches chaque semaine<br />
Multiplication <strong>de</strong>s f<strong>la</strong>cons selon besoins<br />
Souches vo<strong>la</strong>ntes et mutation « vestigiale » : il y a <strong>de</strong>s souches mutantes qui ne volent<br />
plus (c’est très pratique !)<br />
Utilisables <strong>sur</strong>tout adultes<br />
Les insectes qu’il vaut mieux acheter !<br />
Les asticots (Musca sp. Lucilia sp. Calliphora sp.)<br />
Élevage peu ragoûtant / coût faible achat<br />
Les teignes <strong>de</strong> <strong>la</strong> cire (Galleria mellonel<strong>la</strong>)<br />
Élevage contraignant / risque fuite<br />
Page 40
Les fausses bonnes idées !<br />
Les autres chenilles (Philosamia sp., Bombyx sp.)<br />
Élevage contraignant et saisonnier<br />
Les fourmis<br />
Élevage assez difficile : colonie très complexe : on ne peut pas aller prélever <strong>de</strong>dans<br />
sinon <strong>la</strong> colonie risquerait <strong>de</strong> mourir<br />
Les termites<br />
Introuvable en élevage !<br />
Les insectes ne sont pas que <strong>de</strong>s proies !<br />
Le Dynaste hercule (Dynastes hercules)<br />
L’un <strong>de</strong>s plus gros insectes du mon<strong>de</strong><br />
European Studbook (ESB)<br />
Page 41
8. Sémiologie chez les reptiles<br />
Intervention <strong>de</strong> Norin Chai<br />
CONSIDERATIONS GENERALES<br />
MALADIE<br />
- Processus morbi<strong>de</strong> résultant d’un état <strong>de</strong> déséquilibre<br />
physiologique<br />
CLASSICATION DES MALADIES PAR RAPPORT<br />
A :<br />
- La durée d’évolution : aigue ou chronique<br />
- L’organe ou <strong>la</strong> fonction touchés : ma<strong>la</strong>die<br />
locale/systémique<br />
- La cause (étiologie) :<br />
Causes internes : allergiques, immunitaires, héréditaires, congénitales,<br />
<br />
fonctionnelles, lésionnelles et psychosomatiques<br />
Causes externes : agents physiques, agents chimiques et agents biologiques<br />
- Ma<strong>la</strong>dies infectieuses et non infectieuses<br />
PROPHYLAXIE<br />
- Ensemble <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es préventives permettant d’empêcher l’apparition ou <strong>de</strong> limiter <strong>la</strong><br />
propagation <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>dies<br />
- Deux catégories <strong>de</strong> prophy<strong>la</strong>xie : sanitaire ou médicale avec mise en œuvre défensive<br />
ou offensive<br />
Prophy<strong>la</strong>xie sanitaire défensive : dépistage, désinfection<br />
Prophy<strong>la</strong>xie sanitaire offensive : euthanasie<br />
Prophy<strong>la</strong>xie médicale défensive : vaccination<br />
Prophy<strong>la</strong>xie médicale offensive : antibioprévention, déparasitage<br />
COMMENT APPARAISSENT LES MALADIES ?<br />
Pathogénie : processus <strong>de</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>dies<br />
Facteurs + Organismes + Facteurs = Animal<br />
favorisants pathogènes déclenchant ma<strong>la</strong><strong>de</strong><br />
Facteurs favorisants :<br />
Stress chronique : social et/ou thermique<br />
Facteurs nutritionnels : déshydratation, régime alimentaire<br />
mal adapté<br />
Facteurs infectieux : mauvaise hygiène, parasitisme<br />
chronique<br />
Organismes pathogènes :<br />
Parasites internes & externes<br />
Endoparasites :<br />
Dépression<br />
du système<br />
immunitaire<br />
Plus gran<strong>de</strong>s réceptivité<br />
aux organismes<br />
pathogènes<br />
Page 42
Vers p<strong>la</strong>ts (trémato<strong>de</strong>s et cesto<strong>de</strong>s)<br />
Vers ronds (ascaridés, oxyuridés, rhadiasidés, strongylidés, fi<strong>la</strong>ridés)<br />
+ Acanthocéphales & pentatomidés<br />
Protozoaires (f<strong>la</strong>gellés, amibes, coccidies, hématozoaires)<br />
Ectoparasites : tiques (acariens hématophages)…<br />
Bactéries : bactéries gram négatifs, mycop<strong>la</strong>smes…<br />
Virus : mal connus (herpesviroses <strong>de</strong>s tortues, paramyovirose & rétrovirose <strong>de</strong>s<br />
serpents, adénovirose <strong>de</strong>s crocodiliens)<br />
Facteurs déclenchant :<br />
Zootechnique<br />
Coup <strong>de</strong> froid lors d’une manipu<strong>la</strong>tion, d’un transfert<br />
Dérèglement du système <strong>de</strong> chauffage<br />
Brusque modification dans l’alimentation pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> jeune imposée, manque<br />
d’eau…<br />
Environnement social, trauma…<br />
Changement <strong>de</strong> groupe<br />
Introduction d’un nouvel individu<br />
Nouveau soigneur<br />
Autres…<br />
Nécessité d’avoir tous ces éléments pour qu’une ma<strong>la</strong>die se déc<strong>la</strong>re !<br />
NB : Si pas d’événement déclenchant, ma<strong>la</strong>die chronique.<br />
LA BASE…<br />
La plupart <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>dies proviennent d’une inadéquation entre les exigences spécifiques et <strong>de</strong>s<br />
paramètres zootechniques.<br />
PATHOGENIE<br />
SEMIOLOGIE<br />
Les signes :<br />
Comportementale<br />
Dermatologique<br />
Locomotion<br />
ORL<br />
Ophtalmologique<br />
Respiratoire<br />
température<br />
stress<br />
alimentation<br />
contagion<br />
Page 43
Digestive<br />
Uro-génitale<br />
Neurologique<br />
Tous les systèmes biologiques peuvent déceler, montrer <strong>de</strong>s anomalies. Seulement le<br />
problème dans <strong>la</strong> sémiologie, c’est que l’on n’a souvent <strong>de</strong>s signes non pathognomoniques.<br />
On les fixe souvent ces termes non pathognomoniques. En fait, ce sont <strong>de</strong>s signes qui ne<br />
révèlent pas une pathologie spécifique.<br />
Les signes non pathognomoniques :<br />
Léthargie,<br />
Anorexique<br />
Dysecdysie<br />
Agressif, nervosité, hyperactivité<br />
Changement <strong>de</strong> couleur<br />
…<br />
Il y a quelques signes pathognomoniques :<br />
Dyspnée, jetage<br />
Conjonctivite, kératite, blépharoedème (tortues)<br />
Abcès, <strong>de</strong>rmite, prurit<br />
Stomatite, diarrhée<br />
Déformation du rachis, <strong>de</strong> <strong>la</strong> carapace<br />
Pro<strong>la</strong>psus<br />
Dystocies<br />
…<br />
Page 44
L<br />
a connaissance est <strong>la</strong> seule chose qui s’accroit lorsqu’on <strong>la</strong> partage.<br />
(Sacha Boudjema)<br />
Quand un soigneur se rend à un workshop <strong>AFSA</strong>, il vient partager ses connaissances.<br />
Sur p<strong>la</strong>ce, il rencontre d’autres professionnels ; ils discutent, échangent leurs points <strong>de</strong> vue…<br />
A <strong>la</strong> fin du workshop, chacun repart dans son « zoo » avec <strong>de</strong> nouvelles idées. C’est <strong>la</strong><br />
mission que s’est fixée l’<strong>AFSA</strong> !<br />
Cet évènement à L’Ile aux Serpents et à La P<strong>la</strong>nète <strong>de</strong>s Crocodiles a remporté un franc<br />
succès au vue <strong>de</strong>s retours, preuve indéniable d’un fort attachement <strong>de</strong>s animaliers pour leur<br />
métier et leur association.<br />
Ce compte-rendu a été réalisé par Guil<strong>la</strong>ume Lacoste, Nathalie Marteel et Virginie Roy.<br />
Page 45
9. Participants au workshop « Reptiles » à L’Ile aux<br />
Serpents et à La P<strong>la</strong>nète <strong>de</strong>s Crocodiles<br />
Participants :<br />
BADIN Léna Soigneur animalier Bois-<strong>de</strong>-Saint-Pierre<br />
BARRERA Sébastien Soigneur animalier African Safari<br />
BETTONI Gilles Responsable<br />
animalier<br />
La Palmyre<br />
BOGENMANN Vincent Soigneur animalier Alligator Bay<br />
BUISSON Julien Soigneur animalier Thoiry<br />
CANAT Olivier Chef animalier Amiens<br />
CHAMORRO Magali Animatrice Beauval<br />
CHAUDIERE Thierry Responsable<br />
animalier<br />
Aquarium du Périgord Noir<br />
DEHAESE Alice Soigneur animalier Fort-Mardyck<br />
DORSO Mickaël Ven<strong>de</strong>ur en<br />
animalerie<br />
DURAND Hélène Stagiaire<br />
soigneur animalier<br />
Carquefou<br />
DUTOIS Aurélie Soigneur animalier La Flèche<br />
DUFOUR Guil<strong>la</strong>ume Soigneur animalier<br />
DUTOUR Marjorie Soigneur animalier/<br />
animatrice<br />
ELAN Nico<strong>la</strong>s Soigneur animalier Lille<br />
ENON Aurélie Soigneur animalier Zoodyssée<br />
FEVRIER Au<strong>de</strong> Soigneur animalier<br />
FICHET Andy Soigneur animalier Pont-Scorff<br />
GIRARDO Julien Stagiaire<br />
soigneur animalier<br />
Carquefou<br />
GOUBERTIER Marie-Annick Soigneur animalier Peaugres<br />
GRENIER François Responsable<br />
vivarium<br />
Beauval<br />
HANO Christelle Responsable<br />
animalière<br />
Ménagerie du Jardin <strong>de</strong>s P<strong>la</strong>ntes<br />
LE DELEY Loïc Soigneur animalier Thoiry<br />
LECLERCQ Mikaël Soigneur animalier Maubeuge<br />
LEFEBVRE Emilie Soigneur animalier Spaycific Zoo<br />
LESOURD Florian Soigneur animalier La Boissière-du-Doré<br />
MAZURIER Virginie Soigneur animalier Thoiry<br />
NETTER Ludovic Soigneur animalier Maubeuge<br />
Page 46
NICAUD Hélène Soigneur animalier Fort-Mardyck<br />
PANCHEVRE Yohan Soigneur animalier Peaugres<br />
PERIMONY Baptiste Soigneur animalier<br />
PERROT Sébastien Soigneur animalier Thoiry<br />
PREVOST Patrick Chef animalier Amnéville<br />
PRUD'HOMME C<strong>la</strong>ra Soigneur animalier<br />
RAIMBAULT Christelle Soigneur animalier Alligator Bay<br />
ROMANO Guil<strong>la</strong>ume Responsable<br />
scientifique/<br />
soigneur animalier<br />
SABIN Sabrina Soigneur animalier<br />
Mervent<br />
SELVON Anthony Soigneur animalier La Flèche<br />
TETU Emilie Animatrice Amiens<br />
THIEVENT Sophie Soigneur animalier<br />
VIGUIER-<br />
DUMARSKI<br />
A<strong>de</strong>line Soigneur animalier Colony<br />
WITZ Grégory Soigneur animalier Amnéville<br />
Equipe <strong>de</strong> l’Ile aux Serpents et <strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>nète <strong>de</strong>s Crocodiles présents :<br />
BORDAT Thierry Directeur Iles aux Serpents et P<strong>la</strong>nète <strong>de</strong>s<br />
Crocodiles<br />
CHAUVREAU Eva Soigneur animalier Île aux Serpents<br />
DUC-GONINAZ Florence Stagiaire soigneur<br />
animalier<br />
Gramat<br />
EZQUERRO Anthony Stagiaire soigneur<br />
animalier<br />
P<strong>la</strong>nète <strong>de</strong>s Crocodiles<br />
GARILLARD Audrey Stagiaire soigneur<br />
animalier<br />
P<strong>la</strong>nète <strong>de</strong>s Crocodiles<br />
LEROY Coralie Soigneur animalier Île aux Serpents<br />
PLACE Vincent Soigneur animalier P<strong>la</strong>nète <strong>de</strong>s Crocodiles<br />
Intervenants :<br />
CHAI Norin Vétérinaire à <strong>la</strong> Ménagerie du Jardin <strong>de</strong>s<br />
P<strong>la</strong>ntes<br />
GAGNO Stéphane Responsable animalier au Vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s<br />
Tortues<br />
GOUERY Pascal Chef <strong>de</strong> briga<strong>de</strong> SDIS 91<br />
MICHEL Catherine Doctorante CNRS Chizé<br />
Page 47
ROBERT Jean-Yves Conservateur adjoint à La Cita<strong>de</strong>lle <strong>de</strong><br />
Besançon<br />
THETE Fabrice Directeur zoologique <strong>de</strong> Touropac<br />
Membres du bureau <strong>de</strong> l’<strong>AFSA</strong> présents :<br />
CIREFICE Anthony Soigneur animalier Thoiry<br />
DORVAL Mathieu Chef animalier adjoint Ménagerie du Jardin <strong>de</strong>s<br />
P<strong>la</strong>ntes<br />
LACOSTE Guil<strong>la</strong>ume Soigneur animalier L'Île aux Serpents<br />
LE PALLEC Meven Soigneur animalier La Vallée <strong>de</strong>s Singes<br />
MARTEEL Nathalie Soigneur animalier Fort-Mardyck<br />
MICHAULT Mickaël Soigneur animalier Branféré<br />
POUVREAU Sébastien Soigneur animalier Le Pal<br />
ROY Virginie Soigneur animalier Nausicaä<br />
Page 48