Cas clinique pour CO Zeglaoui
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3 ème <strong>Cas</strong> <strong>clinique</strong> de dermatologie<br />
Faten <strong>Zeglaoui</strong>, Dorra Baccouche, Mohamed Ridha Kamoun<br />
Observation<br />
Homme âgé de 52 ans, marié, sans antécédents pathologiques, se présente à la consultation<br />
<strong>pour</strong> des lésions cutanées génitales apparues progressivement depuis un mois.<br />
Le patient signale des rapports sexuels extraconjugaux non protégés 3 mois auparavant. Son<br />
épouse serait indemne.<br />
L’examen de la région génitale trouve de multiples lésions verruqueuses. Le reste de<br />
l’examen est normal.<br />
Quel est votre diagnostic ?<br />
Il s’agit de végétations vénériennes, encore appelées condylomes acuminés ou crêtes de coq.<br />
Ce sont de petites tumeurs cutanées d’origine virale dues à une infection par des HPV (human<br />
papilloma virus). Ils sont classés parmi les maladies sexuellement transmissibles (MST) en<br />
raison de leur transmission sexuelle. Le diagnostic est aisé et se fait au simple examen<br />
<strong>clinique</strong>.<br />
Quelle sera votre attitude ?<br />
Le traitement consiste en la destruction des végétations. Plusieurs moyens peuvent être<br />
utilisés, l’électrocoagulation, la destruction par le laser ou plus simplement, la cryothérapie<br />
par application d’azote liquide.<br />
Par ailleurs, le patient est informé de l’origine infectieuse virale des végétations vénériennes<br />
et de leur transmission par voie sexuelle ainsi que du risque d’association à d’autres MST.<br />
Des sérologies de la syphilis et de l’hépatite B, sont demandées et une sérologie HIV est<br />
proposée.<br />
Le patient est informé sur les risques du multipartenariat sexuel et de la nécessité de se<br />
protéger par un préservatif en cas de rapports sexuels extraconjugaux.<br />
Il est également informé du risque de transmission à ses partenaires sexuels et à son épouse et<br />
de l’intérêt de les informer et de leur conseiller de se faire examiner par un médecin et de<br />
pratiquer un bilan sérologique. Mais, le patient n’a pas les coordonnées de ses partenaires et<br />
est très réticent <strong>pour</strong> informer son épouse.<br />
Commentaires<br />
Le diagnostic de végétations vénériennes impose la recherche d’autres MST associées par<br />
l’interrogatoire, l’examen <strong>clinique</strong> et des examens para<strong>clinique</strong>s notamment des sérologies.<br />
Cette recherche concerne également le conjoint ou le ou les partenaires sexuels susceptibles<br />
d’être atteints.<br />
L’attitude du patient notamment son refus d’informer son épouse sur la maladie et son<br />
caractère sexuellement transmissible expose celle-ci au risque de contamination par le HPV et<br />
par d’éventuelles autres MST sources de morbidité et même de mortalité.
Le médecin se retrouve ainsi confronté à une problématique difficile : comment protéger le<br />
partenaire sexuel en respectant le secret professionnel qui est le fondement même de la<br />
pratique médicale ?<br />
Végétations vénériennes