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<strong>Les</strong> <strong>accidents</strong> <strong>bio</strong>-<strong>mécaniques</strong><br />
les barotraumatismes<br />
- Définition - rappels<br />
- Le placage de masque<br />
- <strong>Les</strong> sinus<br />
- <strong>Les</strong> oreilles<br />
- <strong>Les</strong> dents<br />
- L’estomac<br />
Cours N4<br />
© Gérard DOMINÉ – Instructeur Régional – MF2 – BEES1 – Moniteur Nitrox / Recycleur SCR – Formateur TIV
<strong>Les</strong> barotraumatismes - Définition<br />
- L'organisme comporte un certain nombre de cavités creuses qui<br />
contiennent de l'air.
<strong>Les</strong> barotraumatismes - Définition<br />
- En plongée, ces volumes d’air vont diminuer pendant la descente et<br />
augmenter pendant la remontée de façon proportionnelle à la<br />
pression ambiante (loi de Mariotte).<br />
- Ce phénomène pourra être responsable d'<strong>accidents</strong> de type<br />
barotraumatique (ou barotraumatisme, littéralement accident lié à<br />
la pression).<br />
- Leur fréquence est maximale entre 0 et 10 mètres car c’est dans<br />
cette zone, que les variations de pression sont les plus importantes<br />
(du simple au double).
Le placage du masque<br />
Mécanisme Accident souvent bénin qui survient à la descente, aussi<br />
bien en plongée en apnée qu’en plongée en scaphandre.<br />
En surface le plongeur s’immerge avec dans<br />
son masque de l’air à pression atmosphérique<br />
(1 bar environ)<br />
A la descente, la pression ambiante<br />
augmente et le volume d'air contenu<br />
dans le masque diminue. Le masque<br />
s’écrase et, lorsque la déformation de la<br />
jupe ne permet plus l’équilibrage, il y a<br />
un effet de ventouse sur le visage qui<br />
provoque le claquage des capillaires<br />
sous-jacents
Symptômes<br />
- sensation d’aspiration sur le<br />
visage.<br />
- hémorragie sous-conjonctivale<br />
(taches rouges dans le blanc des<br />
yeux (sang).<br />
Le placage du masque<br />
Conduite à tenir<br />
Si hémorragie importante et<br />
douloureuse, consulter un<br />
ophtalmologiste. - tissus sous-cutanés : hématomes<br />
C’est bien souvent l’entourage du plongeur qui<br />
signale ces symptômes (« œil au beurre noir »).
Conduite à tenir<br />
Le placage du masque<br />
- hémorragie du nez : épistaxis<br />
Se pencher en avant et comprimer, avec le<br />
pouce, l’aile du nez du côté hémorragique.<br />
Si malgré ce geste l’hémorragie persiste, il<br />
faut conduire l’accidenté chez un médecin<br />
ORL.<br />
Prévention<br />
Dès l’immersion et tout au long de la descente, envoyer de l’air dans<br />
le masque en soufflant par le nez.
<strong>Les</strong> sinus<br />
Ce sont des cavités osseuses situées dans les os de la face, creuses et<br />
remplies d'air, qui communiquent avec les fosses nasales par un orifice<br />
étroit. Leurs parois sont recouvertes par une muqueuse.<br />
Sinus frontal<br />
Sinus éthmoïdaux<br />
Sinus maxillaire<br />
Fosse nasale
<strong>Les</strong> sinus<br />
Mécanisme<br />
L'orifice des sinus peut être obstrué partiellement ou totalement à<br />
l'occasion d'un rhume ou d'une sinusite.<br />
L'équilibre entre la pression de l'air dans les sinus et l'air extérieur se<br />
fait mal ; la muqueuse du sinus se déchire en provoquant des douleurs et<br />
un saignement.<br />
Symptômes<br />
-douleurs violentes au niveau de la face, du nez ou au-dessus des yeux<br />
(correspondant à la localisation des sinus.)<br />
- saignement de nez ou présence de sang dans le masque constatée après<br />
la remontée.<br />
Conduite à tenir<br />
Généralement bénin, cet accident ne nécessite pas de traitement<br />
particulier. Si le saignement nasal persiste, il faut pencher la tête en<br />
avant (et non pas en arrière) puis comprimer la narine qui saigne avec le<br />
pouce du même côté.<br />
Si cette mesure est insuffisante pour stopper l'hémorragie ou que la<br />
douleur au niveau des sinus se répète au cours des plongées, il faut<br />
consulter un médecin O.R.L..
<strong>Les</strong> sinus<br />
Prévention<br />
Normalement, l'équilibrage des sinus se fait de façon spontanée (cf :<br />
Mécanisme) et ne peut être provoqué par le plongeur, contrairement à<br />
celui du masque ou des oreilles. Cependant, quelques mesures simples<br />
peuvent aider à prévenir cet accident :<br />
- si une douleur apparaît à la descente, il faut remonter de quelques<br />
mètres et tenter de redescendre doucement. En cas de récidive, la<br />
plongée doit être interrompue.<br />
- quand la douleur apparaît à la remontée, il faut au contraire<br />
redescendre de quelques mètres et remonter plus lentement.<br />
- Ne pas plonger lorsqu'on est enrhumé, cela gêne la circulation de l'air<br />
et donc l'équilibrage naturel des sinus.
Mécanisme<br />
L’oreille<br />
à la descente<br />
La pression de l'eau s'exerce sur le tympan en même temps que le<br />
volume d’air contenu dans l'oreille moyenne diminue.<br />
Le tympan se déforme<br />
vers l'intérieur,<br />
entraînant une douleur<br />
d’autant plus importante<br />
que la profondeur<br />
augmente.<br />
+<br />
+ - -
L’oreille<br />
Symptômes<br />
- douleur au niveau de l'oreille, qui augmente si la descente est<br />
poursuivie.<br />
- perte de connaissance possible si la douleur est très intense,<br />
entraînant la noyade<br />
- déchirure du tympan entraînant une douleur aiguë, puis des vertiges<br />
dus à la pénétration de l'eau dans l'oreille moyenne.<br />
Ces vertiges peuvent provoquer l'impossibilité de reconnaître le<br />
haut du bas et empêcher le plongeur de remonter à la surface.<br />
- sifflements d'oreille (acouphènes)<br />
- surdité.<br />
Conduite à tenir<br />
- consulter un médecin O.R.L<br />
- ne pas mettre de gouttes dans l'oreille sans avis O.R.L. car il faut<br />
avoir la certitude qu'il n'y ait pas de rupture du tympan (risque de<br />
provoquer des dégâts en cas de pénétration de liquide dans l'oreille<br />
moyenne).
Mécanisme<br />
L’oreille<br />
La manœuvre de Valsalva permet d’équilibrer les pressions de part et<br />
d’autre de la membrane du tympan en envoyant de l'air dans l’oreille<br />
moyenne par l’intermédiaire d’un canal communiquant avec l’arrièregorge<br />
(voies aériennes supérieures) : la trompe d'Eustache.<br />
Ainsi, le tympan peut<br />
reprendre sa position<br />
initiale.<br />
Si la manœuvre est<br />
impossible ou mal effectué<br />
par le plongeur, la douleur<br />
augmente avec risque de<br />
rupture du tympan.<br />
+<br />
+ + +
Mécanisme<br />
L’oreille<br />
A la remontée<br />
L'air contenu dans l'oreille moyenne se dilate et s'évacue vers les<br />
voies aériennes par l'intermédiaire de la trompe d'Eustache.<br />
Il ne faut jamais faire<br />
de manœuvre de<br />
Valsalva à la remontée<br />
car la quantité d'air<br />
contenue dans l'oreille<br />
moyenne augmenterait<br />
créant une surpression.<br />
Le tympan se déformerait<br />
vers l'extérieur et<br />
pourrait se rompre.<br />
- - + +
Mécanisme<br />
L’oreille<br />
Il ne faut jamais faire de manœuvre de Valsalva à la remontée car<br />
la quantité d'air contenue dans l'oreille moyenne augmenterait créant<br />
une surpression.<br />
Cette surpression se<br />
répercute sur les organes<br />
de l’équilibre et produit<br />
un vertige.<br />
C’est le vertige alternobarique,<br />
qui se traduit<br />
par des vertiges, des<br />
nausées, acouphènes,<br />
hypoacousie, et peut<br />
entraîner une confusion<br />
avec un ADD de l’oreille<br />
interne.<br />
- - + +
-Prévention<br />
L’oreille<br />
- ne jamais forcer sur une oreille qui "ne passe pas", on le payera toujours à<br />
la sortie :douleurs importantes avec surdité éventuelle, interdiction de<br />
plonger pendant plusieurs semaines.<br />
effectuer les manœuvres d'équilibrage avant d'avoir mal, dès le début de la<br />
descente, surtout dans les 10 premiers mètres, où les variations de<br />
pression sont les plus importantes.<br />
- ne jamais faire de manœuvre de Valsalva, ni essayer de se moucher<br />
pendant la remontée<br />
- ne pas obstruer les conduits auditifs externes avec du coton, ou autre :<br />
l'équilibrage des oreilles pourrait être gêné.<br />
- faire évacuer les bouchons de cérumen (cire d'oreille) par un O.R.L.
Prévention<br />
L’oreille<br />
- ne jamais plonger enrhumé : l'inflammation de la muqueuse du nez et de la<br />
gorge peut gêner le passage de l'air à travers la trompe d'Eustache et donc<br />
empêcher l'équilibrage des oreilles.<br />
- ne pas utiliser de gouttes nasales vasoconstrictrices avant la plongée.<br />
En effet, si elles permettent généralement de "faire passer les oreilles",<br />
en améliorant la perméabilité des trompes d'Eustache, leur durée d'action<br />
est limitée dans le temps (environ 30 minutes).<br />
Si l'oreille "passe à la descente", elle risque de ne plus le faire à la<br />
remontée.
Prévention<br />
L’oreille<br />
Effectuer les manœuvres d'équipression avant d'avoir mal, dès le début<br />
de la descente, (ou de la remontée) surtout dans la zone des 10 mètres, où<br />
les variations de pression sont les plus importantes.<br />
Plusieurs méthodes sont possibles : Valsalva, Frenzel, BTV, Toynbee.<br />
Méthodes actives à la descente<br />
- Le Valsalva : pincer son nez, puis souffler est la méthode la plus simple;<br />
c’est aussi la plus risquée. Un bon Valsalva est non violent.<br />
- La manoeuvre de Frenzel : utilisée par les pilotes de chasse en piqué, elle<br />
consiste, nez pincé, à contracter la base de la langue, puis à la refouler vers<br />
le haut et l’arrière du palais pour amener l’air du pharynx à la trompe<br />
d’Eustache et faciliter son ouverture. Moins violente qu’un Valsalva mais<br />
plus difficile à réaliser (surtout avec un détendeur en bouche).
L’oreille<br />
Méthodes passives, à la descente<br />
- La déglutition : pour les plongeurs aux trompes d’Eustache bien droites,<br />
une simple déglutition suffit à les ouvrir.<br />
- La béance tubaire volontaire (BTV) : consiste à plonger « trompes<br />
ouvertes » grâce au contrôle volontaire des muscles qui participent à leur<br />
ouverture (comme lors du bâillement par exemple)..<br />
Méthodes actives, à la remontée<br />
- A la remontée, des méthodes comme Valsalva sont à proscrire car elles<br />
peuvent créer un BT de l’oreille interne avec risque de surdité, une SP ou<br />
encore un ADD.<br />
- Il se peut que l’équilibrage naturel des pressions ne puisse se réaliser à la<br />
remontée, la trompe d’Eustache s’étant obstruée pendant la plongée. Au<br />
lieu d’ajouter de l’air, il faut favoriser son évacuation.<br />
- La manoeuvre de Toynbee : pincer le nez puis déglutir, inspirer par le nez<br />
pour aspirer l’air en excès.
Manœuvre de Toynbee (c’est l’inverse de la méthode Valsalva)<br />
Si des mucosités empêchent l’air de s’évacuer naturellement à<br />
la remontée… pincer le nez puis déglutir, inspirer par le nez<br />
pour aspirer l’air en excès.
<strong>Les</strong> dents<br />
<strong>Les</strong> barotraumatismes dentaires peuvent survenir aussi bien à la<br />
descente qu’à la remontée, en plongée libre ou en scaphandre.<br />
La dent est composé de :<br />
émail<br />
dentine<br />
pulpe<br />
Vaisseaux<br />
sanguins et<br />
nerfs<br />
gencive<br />
os
<strong>Les</strong> dents<br />
Cet incident ne peut se produire que lorsqu’une dent présente une cavité<br />
(carie ou obturation désadaptée), en cours de traitement (pansement<br />
s’enfonçant sous l’augmentation de pression) ou obturée mais laissant<br />
passer l’air sous pression (lors de la remontée)<br />
Obturation<br />
A la descente, l’air qui pénètre<br />
dans la cavité irrite le nerf<br />
dentaire et engendre la douleur.<br />
A la remontée, l’air emprisonné<br />
dans la cavité se détend et<br />
comprime le nerf, provoquant la<br />
douleur et le risque de faire<br />
fissurer la dent, ou désinsérer<br />
l’obturation (ou la couronne).
Obturation<br />
<strong>Les</strong> dents<br />
Symptômes : apparition de<br />
douleurs plus ou moins précoces<br />
et intenses.<br />
Conduite à tenir :<br />
-à la descente = interrompre la<br />
plongée.<br />
- à la remontée = ralentir et<br />
progresser lentement pour<br />
laisser (si possible) les pressions<br />
s’équilibrer.<br />
Prévention : visite annuelle chez<br />
son dentiste en précisant la<br />
pratique de la plongée.
Surpression stomacale<br />
En respirant, du fait de la conformation des voies aériennes<br />
supérieures, l’homme avale à chaque inspiration une quantité d’air plus<br />
ou moins importante qui est augmentée à chaque déglutition.<br />
En immersion, l’air qui passe ainsi dans l’estomac est à la Pression<br />
Ambiante et, à la remontée, l’augmentation du volume oblige le<br />
plongeur à éructer.<br />
Si ce dernier n’y arrive pas (très rare), son estomac sera distendu et<br />
il pourra ressentir les mêmes gênes, (voire les mêmes douleurs) que<br />
celles occasionnées par une crise d’aérophagie.<br />
Conduite à tenir : redescendre (si la sécurité de la plongée l’autorise),<br />
jusqu’à la pression de soulagement et remonter lentement.<br />
S’adresser à un médecin dans le cas où l’on ne peut obtenir une<br />
amélioration sur place. Dans la majorité des cas, il n’est pas<br />
nécessaire d’interrompre les plongées.<br />
© Gérard DOMINÉ – Instructeur Régional – MF2 – BEES1 – Moniteur Nitrox / Recycleur SCR – Formateur TIV