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Darlington Kalinin - WANO

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inside <strong>WANO</strong><br />

THE MAGAZINE OF THE WORLD ASSOCIATION OF NUCLEAR OPERATORS<br />

<strong>Darlington</strong><br />

Identifier les clés pour améliorer les performances<br />

Volume 16 Numéro 2 2008<br />

4<br />

<strong>Kalinin</strong><br />

la revue interne<br />

8


sommaire<br />

Le journal Inside <strong>WANO</strong><br />

est publié par l’Association<br />

Mondiale des Exploitants<br />

Nucléaires pour tous ses<br />

membres.<br />

EDITOR<br />

Tracy Grant-Wilson<br />

<strong>WANO</strong> CC<br />

Email: Grant-Wilson@wanocc.org<br />

EDITORIAL BOARD<br />

Luc Mampaey<br />

Managing director<br />

Dave Igyarto<br />

Director AC<br />

Mikhail Chudakov<br />

Director MC<br />

Ignacio Araluce<br />

Director PC<br />

Takashi Shoji<br />

Director TC<br />

<strong>WANO</strong> OFFICES<br />

Coordinating Centre<br />

Cavendish Court<br />

11–15 Wigmore Street,<br />

London W1U 1PF<br />

United Kingdom<br />

Tel: +44 (0)20 7478 9200<br />

Fax: +44 (0)20 7495 4502<br />

Atlanta Centre<br />

700 Galleria Parkway SE<br />

Suite 100<br />

Atlanta, GA 30339-5943<br />

USA<br />

Tel: +1 770 644 8602<br />

Fax: +1 770 644 8505<br />

Moscow Centre<br />

Ferganskaya 25<br />

Moscow 109507<br />

Russia<br />

Tel: +7 495 376 1587<br />

Fax: +7 495 376 0897<br />

Paris Centre<br />

8 rue Blaise Pascal<br />

92200 Neuilly-sur-Seine<br />

France<br />

Tel: +33 1 46 40 35 55<br />

Fax: +33 1 46 40 35 53<br />

Tokyo Centre<br />

2-11-1 Iwado-kita<br />

Komae-shi<br />

Tokyo 201-8511<br />

Japan<br />

Tel: +81 (0)3 3480 4809<br />

Fax: +81 (0)3 3480 5379<br />

COVER<br />

Le personnel de <strong>Darlington</strong><br />

réalise des opérations de<br />

maintenance planifiées sur un<br />

Groupe Turbo Alternateur<br />

2 INSIDE <strong>WANO</strong>: V16–NO2–2008<br />

Point de vue d’un manager 3<br />

Mettre la sécurité au premier plan<br />

Profil de centrale 4<br />

Identification des clés de l’amélioration des performances à <strong>Darlington</strong><br />

Séminaire des PDG 6<br />

La conduite par l’exemple<br />

Expérience en Exploitation 8<br />

La revue interne de <strong>Kalinin</strong>e<br />

Peer reviews 11<br />

Trouver la cause profonde du problème<br />

Page OE 12<br />

Corrosion érosion<br />

Article 14<br />

Se lancer dans le renouveau nucléaire<br />

J’ai le plaisir de prendre la suite de l’édition d’Inside<br />

<strong>WANO</strong>. Nous continuerons bien sûr à accueillir avec plaisir<br />

vos retours d’informations, vos commentaires et vos idées<br />

en vue de futurs articles. N’hésitez pas à me contacter<br />

au Centre de Coordination ou par e-mail à l’adresse<br />

grant-wilson@wanocc.org<br />

Tracy Grant-Wilson<br />

sommaire<br />

Copyright © 2008 World Association of Nuclear Operators (<strong>WANO</strong>). Tous droits réservés. Interdit à la vente ou pour tout usage commercial.


point de vue<br />

d’un manager<br />

Mettre la sécurité au<br />

premier plan<br />

« Chaque niveau<br />

de la hiérarchie<br />

se doit d’être à<br />

l’écoute et de<br />

reconnaître les<br />

initiatives des<br />

employés, et d’agir<br />

en conséquence. »<br />

Bill Coley<br />

Président Directeur Général<br />

de British Energy<br />

ÀBritish Energy, nous avons nous avons<br />

beaucoup investi dans nos centrales à travers<br />

le Royaume Uni afin d’améliorer l’état et la<br />

fiabilité du matériel. Au cours des trois dernières<br />

années, nous avons augmenté notre effectif de plus<br />

de 1000 personnes et avons investi plus de 1 milliard<br />

de Livres dans notre parc par un programme<br />

d’investissement massif. Nous continuons à investir de<br />

manière importante dans nos centrales, pour viser des<br />

performances permettant de faire partie des meilleurs.<br />

Or nous sommes parfaitement conscients que<br />

l’investissement en capital n’est qu’une manière de<br />

viser l’excellence en exploitation, le meilleur atout pour<br />

atteindre l’excellence en matière de sûreté et<br />

d’exploitation demeurant notre personnel.<br />

Ceci signifie naturellement qu’il nous faut investir<br />

en formation, technologie et qualifications, et avoir<br />

des objectifs et définir des attentes claires. Nous<br />

devons également avoir une culture permettant de<br />

nous guider dans nos actions et prises de décision<br />

dans toute notre organisation.<br />

Dans ce but, nous avons formé 7000 personnes et<br />

prestataires à la culture de sûreté nucléaire. Comme la<br />

plupart des exploitants nucléaires, nous dépendons<br />

fortement des partenaires prestataires pour nous<br />

assister dans le fonctionnement de notre parc. Par<br />

conséquent, mettre en place une solide culture sûreté<br />

au sein des organisations de nos prestataires est tout<br />

aussi important pour notre réussite qu’avoir cette<br />

même culture au sein du personnel de British Energy.<br />

Au cœur de la formation à notre culture de sûreté<br />

nucléaire, se trouve l’objectif d’inspirer trois<br />

orientations à notre équipe : une attitude<br />

interrogative, une appréciation de la nature<br />

spécifique à la technologie liée à la production<br />

d’énergie nucléaire, et l’obligation particulière<br />

qui est la notre en tant qu’exploitants nucléaires.<br />

Nous voulons que chaque membre de notre<br />

personnel et que l’ensemble de nos prestataires se<br />

sentent libres de soulever tout problème ou toute<br />

suggestion permettant l’amélioration de nos<br />

performances en matière de sûreté, d’état des<br />

équipements et des centrales, de notre exploitation ou<br />

nos prises de décision. Chaque niveau de la hiérarchie<br />

se doit d’être à l’écoute et de reconnaître, et d’agir en<br />

conséquence, sur les initiatives des employés. Et nous<br />

souhaitons particulièrement que notre management<br />

Bill Coley a rejoint British Energy<br />

comme Président Directeur Général<br />

en 2004 après 37 années passées à<br />

Duke Energy en Caroline du Nord.<br />

À Duke, Bill s’est avéré être l’un<br />

des maîtres d’œuvre de<br />

l’introduction du programme de<br />

production d’énergie nucléaire<br />

de la Compagnie.<br />

reconnaisse et remercie le personnel pour son<br />

engagement et ses initiatives.<br />

Nous mesurons notre culture sûreté nucléaire<br />

tout comme nous mesurons nos indicateurs de<br />

performance clés par des études sur les employés<br />

et les prestataires réalisées par une organisation<br />

indépendante. Le processus comporte deux éléments :<br />

un questionnaire structuré permettant aux personnes<br />

interrogées de noter divers facteurs relatifs à notre<br />

culture sûreté, et une possibilité non structurée<br />

permettant de faire des commentaires sur n’importe<br />

quel aspect de British Energy. Ce dernier concerne<br />

tout problème, toute observation ou toute suggestion<br />

sur notre culture et comment nous pourrions<br />

améliorer nos performances. Le formulaire facilite les<br />

commentaires, et lesdits commentaires demeurent<br />

anonymes de manière à encourager des retours<br />

de façon aussi sincère et spécifique que possible.<br />

Les contrôles sur la culture de sûreté nucléaire sont<br />

réalisés à intervalles réguliers et nous apportent des<br />

indications nous permettant de voir nos progrès, et,<br />

plus important encore, les domaines dans lesquels<br />

nous devons nous améliorer. Si les preuves<br />

d’améliorations sont toujours satisfaisantes,<br />

l’avantage réel est de souligner les domaines dans<br />

lesquels nous ne réalisons pas les progrès que nous<br />

devrions obtenir. Cela nous apporte les informations<br />

essentielles sur lesquelles nous devons apporter<br />

toute notre attention en matière de management,<br />

de ressources, d’encadrement et de formation.<br />

Et nous ne nous contentons pas de partager les<br />

résultats de nos contrôles avec notre personnel, mais<br />

également les actions que nous allons entreprendre<br />

–ou celles qu’ils doivent entreprendre – en vue de<br />

l’excellence en exploitation. Le moment important<br />

de ce processus est l’intervalle entre deux contrôles,<br />

lorsque nous nous efforçons tous d’agir en<br />

connaissance de cause et de façon approfondie en<br />

fonction des contrôles pour garantir à notre<br />

Compagnie une croissance continue dans la recherche<br />

de sûreté et d’excellence en exploitation.<br />

Plus tôt cette année, les membres du Centre <strong>WANO</strong><br />

de Paris ont participé à un Séminaire inaugural des<br />

PDG. Bill Coley en fut à la fois l’initiateur et le co<br />

mentor de cet événement fructueux pour les<br />

responsables des sociétés membres. Lire en page 6<br />

d’Inside <strong>WANO</strong> pour plus de détails sur cet événement.<br />

INSIDE <strong>WANO</strong>: V16–NO2–2008 3


profil de centrale<br />

L’amélioration des performances<br />

à <strong>Darlington</strong><br />

« L’effort d’équipe<br />

est plus important,<br />

le travail en commun<br />

plus important, et il y<br />

a moins d’efforts faits<br />

en double. Il s’agit<br />

bien davantage de la<br />

façon dont l’équipe,<br />

plutôt que l’individu,<br />

traite le processus<br />

d’amélioration. »<br />

Wayne Robbins,<br />

vice-président de<br />

la centrale nucléaire de <strong>Darlington</strong><br />

4 INSIDE <strong>WANO</strong>: V16–NO2–2008<br />

La turbine était sur vireur alors que la centrale<br />

de <strong>Darlington</strong> s’apprêtait à repasser à pleine<br />

puissance à la suite de son dernier arrêt pour<br />

maintenance. « Nous avons réalisé 15 500 tâches au<br />

cours de cet arrêt et nous avions parfaitement suivi<br />

le programme », a expliqué le vice président<br />

de la centrale, Wayne Robbins, à Inside <strong>WANO</strong>.<br />

La fin de l’arrêt qui se rapprochait fut une<br />

occasion d’aborder un autre des événements<br />

classiques de <strong>Darlington</strong>, les peer reviews <strong>WANO</strong><br />

organisées par le centre <strong>WANO</strong> d’Atlanta, ainsi<br />

que l’analyse de la centrale et la mise en<br />

application des recommandations suivant les peer<br />

reviews. Wayne et son équipe de Direction se sont<br />

récemment convertis aux techniques d’analyses des<br />

courants 1 (voir article de fond en page 11). Au<br />

sens le plus large, ceci signifie l’identification et<br />

l’établissement de priorités vis-à-vis des causes<br />

sous-jacentes des domaines à améliorer (AFI)<br />

identifiés au cours d’une peer review, ainsi que la<br />

mise en œuvre de plans d’actions pour les aborder.<br />

Ces plans d’action peuvent, à leur tour, entraîner<br />

d’autres visites sous la forme de Missions<br />

d’Assistance Technique <strong>WANO</strong> (TSM).<br />

Comme le laisse entendre la description de<br />

Wayne Robbin relative à l’étendue d’un arrêt pour<br />

maintenance, le site de <strong>Darlington</strong> est important.<br />

C’est également la plus récente des centrales<br />

CANDU d’Ontario Power Generation. Située à<br />

environ 70 km à l’est de Toronto, il s’agit de<br />

quatre tranches d’une puissance totale supérieure<br />

à 3 500 MWe, représentant 20 % des besoins en<br />

électricité de la province canadienne de l’Ontario.<br />

Deux réacteurs sur la centrale Pickering A de la<br />

Compagnie ainsi que quatre autres tranches<br />

CANDU à Pickering B apportent ensemble 3<br />

100 MWe à la capacité nucléaire actuelle<br />

d’Ontario Power Generation.<br />

A la suite de l’exit meeting d’une peer review,<br />

l’Equipe de Direction de la centrale peut<br />

s’attaquer à la liste parfois longue de Domaines<br />

à Améliorer ou, comme l’a établi <strong>Darlington</strong>,<br />

prendre une approche établissant les priorités<br />

évidentes. « Nous avons opté pour les deux<br />

méthodes », poursuit Wayne. « <strong>WANO</strong> peut vous<br />

signifier les Domaines à Améliorer, vous pouvez<br />

réunir l’Equipe de Direction dans une salle et<br />

Le personnel de <strong>Darlington</strong> fier de son installation<br />

attribuer différents Domaines à Améliorer à<br />

différents managers sans discerner les domaines<br />

les plus importants à traiter ». Et à la suite de<br />

l’analyse des courants ? « L’effort d’équipe est<br />

plus important, le travail en commun plus<br />

important, et il y a moins d’efforts répétitifs<br />

inutiles. Il s’agit bien davantage de la façon dont<br />

l’équipe, plutôt que l’individu, traite le processus<br />

d’amélioration. »<br />

« Parmi tous les domaines à améliorer, certains<br />

pourraient nous conduire à définir un seuil nous<br />

permettant d’éviter de nous voir attribuer à nouveau<br />

les mêmes domaines à améliorer », explique Brian<br />

Duncan, ancien directeur de centrale à <strong>Darlington</strong>,<br />

qui a assisté sur la centrale à la mise en place de<br />

l’analyse des courants. « Vous pouvez travailler<br />

d’arrache-pied sur une liste entière de domaines à<br />

améliorer, et, le soir venu, le résultat global sera une<br />

amélioration générale. Nous avons cependant pensé<br />

que de nombreux domaines à améliorer avaient<br />

certains facteurs contributeurs communs. Ce dont<br />

nous avions besoin était un outil semblable au<br />

processus d’analyse des tendances. »<br />

Cet outil s’est avéré être le processus d’analyse<br />

des courants. « L’analyse des courants nous fut<br />

recommandée et nous l’avons par conséquent<br />

essayée à l’occasion d’une revue en milieu de cycle »,<br />

ajoute Wayne Robbins. « Nous l’avons considérée<br />

comme un moyen de concentrer l’équipe de<br />

Direction sur les objectifs et les incitations clés en vue<br />

d’apporter des améliorations aux centrales. »<br />

Afin de savoir comment le processus fonctionnait,<br />

nous nous sommes adressé à Ron Crawford, adjoint


Inspection des ailettes de la turbine principale<br />

Une forte culture de sûreté nucléaire a conduit à l’amélioration des performances<br />

au directeur du centre <strong>WANO</strong> d’Atlanta : « L’analyse<br />

des courants été utilisée sur plusieurs des centrales<br />

membres du Centre d’Atlanta », dit-il. « Le Centre<br />

<strong>WANO</strong> d’Atlanta assure généralement la promotion<br />

de l’utilisation de l’analyse des courants peu après<br />

l’exit meeting d’une peer review. Ce type de mission<br />

d’assistance technique est largement reconnu<br />

comme apportant une grande valeur ajoutée. »<br />

Dans le cas de cas de <strong>Darlington</strong>, le Centre <strong>WANO</strong><br />

d’Atlanta a procédé à une analyse des courants de<br />

l’ensemble des Domaines à Améliorer de <strong>Darlington</strong><br />

dans le mois qui a suivi l’exit meeting de la peer<br />

review », dit Ron. « Le processus d’analyse des<br />

courants demande à ce que l’ensemble des<br />

dirigeants de la centrale identifient de manière<br />

systématique les problèmes clés à l’origine de la<br />

plupart des écarts dans les performances. Dans le<br />

cadre de cet effort, les managers de <strong>Darlington</strong> ont<br />

identifié un certain nombre de problèmes clés<br />

concernant plusieurs autres domaines. Le processus<br />

d’analyse des courants a permis de rassembler<br />

l’équipe de Direction de <strong>Darlington</strong> autour de la<br />

résolution des problèmes les plus importants et<br />

contribue à la culture visant à l’amélioration<br />

permanente sur la centrale. »<br />

Une fois les problèmes clés établis et ayant fait<br />

l’objet d’un accord, le Centre d’Atlanta Centre s’est<br />

concentré sur un projet d’assistance permettant à<br />

la centrale d’aborder les résultats. « En tant que<br />

représentant <strong>WANO</strong> de <strong>Darlington</strong>, j’ai participé<br />

avec les chefs de centrale au processus d’analyse<br />

des courants », dit Ron. « Cela m’a permis une<br />

meilleure compréhension pour le développement<br />

d’un projet d’assistance <strong>WANO</strong> soutenant les<br />

priorités de la centrale pour la mise en œuvre de<br />

leurs actions correctives. Par exemple, une Mission<br />

d’Assistance Technique [TSM] dans le domaine de<br />

la formation fut planifiée plusieurs mois plus tard<br />

afin de vérifier le statut et l’efficacité des actions<br />

de la centrale. La Mission d’Assistance Technique<br />

a permis aux managers d’apporter aux cours de<br />

formation les corrections nécessaires pour leurs<br />

plans d’actions existants permettant de s’assurer<br />

que tous les écarts dans les performances étaient<br />

effectivement résolus ».<br />

L’analyse des courants sur les Domaines à<br />

Améliorer de la dernière peer review <strong>WANO</strong> à<br />

<strong>Darlington</strong> a identifié ‘trois des quatre gros<br />

problèmes’ selon Wayne. Citons entre autres<br />

: « La formation en vue de l’amélioration des<br />

performances a demandé beaucoup de travail ».<br />

Parmi les autres problèmes clés, les procédures<br />

de maintenance de la centrale et le processus de<br />

gestion des travaux. « S’agissant d’un site de<br />

quatre tranches, il y a beaucoup de travail »,<br />

dit Wayne. « L’analyse des courants nous permet<br />

d’aller jusqu’au fond des vrais problèmes, les<br />

problèmes fondamentaux en vue de l’amélioration<br />

des performances après une peer review. »<br />

Quant aux autres Domaines à Améliorer qui<br />

n’entrent pas dans la catégorie des ‘problèmes<br />

importants’ : « Ce sont ceux de moindre importance,<br />

ceux présentant moins d’incitations vis-à-vis d’une<br />

amélioration des performances, mais qu’il faut tout<br />

de même naturellement aborder. Nous ne souhaitons<br />

pas surcharger la centrale pour résoudre tous les<br />

problèmes, mais nous voulons vraiment améliorer les<br />

performances. Ce que nous pouvons dire, c’est que<br />

nous avons constaté des améliorations des facteurs<br />

humains, ainsi que des améliorations en termes<br />

d’exploitation, parce que nous sommes plus à même<br />

de nous concentrer sur ceux-ci. »<br />

Il s’agit d’une méthode<br />

utilisée aux États-Unis<br />

qui consiste à<br />

déterminer, à partir des<br />

liens de causalité entre<br />

AFI (domaines à<br />

améliorer), les causes et<br />

contributeurs des AFI.<br />

INSIDE <strong>WANO</strong>: V16–NO2–2008 5


séminaire des PDG<br />

La conduite par<br />

l’exemple Le<br />

En ce qui<br />

concerne <strong>WANO</strong>,<br />

le besoin identifié<br />

concernait le<br />

renforcement du<br />

programme de<br />

leadership, et, plus<br />

généralement la<br />

définition du rôle de<br />

<strong>WANO</strong> dans la<br />

formation et le<br />

développement.<br />

6 INSIDE <strong>WANO</strong>: V16–NO2–2008<br />

Au début de l’année le Centre <strong>WANO</strong> de<br />

Paris a invité les dirigeants de plusieurs<br />

compagnies membres au premier<br />

Séminaire du Centre pour les PDG afin de<br />

partager leurs expériences de management et<br />

parvenir à une meilleure compréhension des<br />

défis futurs de l’industrie nucléaire.<br />

20 délégués se sont rendus à la réunion,<br />

y compris deux responsables représentatifs,<br />

Bill Coley, Président Directeur Général de British<br />

Energy, et Jacques Regaldo, Adjoint au Directeur<br />

de la Division Production & Ingéniérie d’EDF.<br />

Philip McCullough, Vice Président de la<br />

Formation et des Habilitations dans l’Industrie<br />

Nucléaire auprès de l’INPO (Institute of Nuclear<br />

Power Operations) a contribué au bon<br />

déroulement de la réunion. L’expérience de<br />

l’INPO en matière d’organisation de ce type<br />

de séminaire aux États-unis est considérable.<br />

Le responsables représentatifs ont fait des<br />

présentations générales présentant le cadre des<br />

échanges, Bill Coley sur « L’amélioration des<br />

Performances en Exploitation et de la Culture<br />

Sûreté : le rôle du PDG » et Jacques Regaldo<br />

sur « Les Problèmes Clés Aujourd’hui et Demain<br />

concernant les Activités Nucléaires du Groupe<br />

EDF ».<br />

L’expérience de Bill Coley fut décisive pour le<br />

déroulement du séminaire du Centre <strong>WANO</strong> de<br />

Paris. Ancien Président de la société américaine<br />

Duke Energy (voir Point de Vue d’un Manager<br />

en page 3 du présent numéro), il a apporté à la<br />

conception et à l’organisation du séminaire son<br />

immense expérience relationnelle entre l’INPO<br />

et les dirigeants des sociétés.<br />

Il existe cependant des différences entre<br />

<strong>WANO</strong> et l’INPO. Comme l’a expliqué M. Coley<br />

à Inside <strong>WANO</strong>, « La situation de l’INPO est<br />

assez différente. Par exemple, l’INPO travaille<br />

avec une base de membres beaucoup plus<br />

homogènes, tous dans le même pays. Pour<br />

donner un exemple, il est plus difficile à <strong>WANO</strong><br />

qu’à l’INPO de conserver les mêmes liens étroits<br />

avec ses membres, du simple fait des distances<br />

beaucoup plus importantes. Il est difficile de<br />

rester aussi proches. J’espère que cette réunion<br />

servira de modèle dans l’avenir pour les<br />

séminaire des PDG s’est tenu à Paris<br />

prochains séminaires des PDG. »<br />

Le séminaire fut organisé suivant une série de<br />

tables rondes avec débats, le premier concernant<br />

l’impact des dirigeants des Compagnies sur la<br />

sûreté nucléaire. Les délégués furent invités à<br />

débattre sur ce que les délégués doivent acquérir<br />

pour devenir des managers plus efficaces en<br />

matière de sûreté nucléaire et ce qu’ils doivent<br />

faire pour améliorer continuellement le<br />

programme de sûreté nucléaire de leur Parc.<br />

Une seconde session de tables rondes s’est<br />

penchée sur une série de « problèmes de<br />

relevant du personnel », tels l’embauche et la<br />

formation de personnel compétent ainsi que le<br />

maintien d’une capacité en volume de personnel<br />

qualifiée et motivée. Le débat a concerné les<br />

méthodes de développement d’une base solide<br />

de recrutement, problème clé pour l’avenir de<br />

Photos: Ray Lemin, Paris Centre


l’industrie de l’énergie nucléaire. Les discussions<br />

ont également concerné la création de relations<br />

avec les universités et les centres de recherche<br />

comme fournisseurs de services experts et<br />

comme formateurs du personnel futur.<br />

Au cours de la réunion, les délégués furent<br />

invités à réfléchir aux actions qu’ils prendraient à<br />

la suite du séminaire. Les réponses, aussi bien à<br />

titre individuel qu’au nom des Compagnies, ont<br />

clairement traduit une intention de s’impliquer<br />

davantage, et de soutenir le rôle de <strong>WANO</strong><br />

comme outil permettant le renforcement des<br />

programmes de sûreté des membres.<br />

Les membres ont également largement<br />

convenu de la nécessité pour chaque Compagnie<br />

de revoir les principes de sûreté en s’appuyant<br />

sur les directives de <strong>WANO</strong> pour la culture<br />

sûreté. Quant à <strong>WANO</strong>, le besoin fut établi<br />

de renforcer le programme de développement<br />

du leadership, et, de manière plus générale,<br />

de définir le rôle de <strong>WANO</strong> en matière de<br />

formation et de développement.<br />

Le développement du personnel à tous<br />

niveaux fut considéré comme capital pour les<br />

améliorations des performances : parmi les<br />

débats, citons les projets de préparation de la<br />

succession des managers, la création de relations<br />

avec les instituts de formation et l’investissement<br />

dans la formation afin d’améliorer la compétence<br />

de la main d’œuvre.<br />

Selon le Directeur Opérationnel de <strong>WANO</strong>,<br />

Luc Mampaey, qui a participé à la réunion de<br />

Paris comme observateur, « Le maintien du<br />

dialogue et le partage de l’expérience entre<br />

nos membres demeurent des éléments clés<br />

de la mission de <strong>WANO</strong>, Ce séminaire aura<br />

certainement permis aux dirigeants nucléaires<br />

du Centre <strong>WANO</strong> de Paris de promouvoir ces<br />

principes fondamentaux. »<br />

« Lors du BGM de l’an dernier à Chicago,<br />

nous avons lancé une session spéciale pour les<br />

PDG qui a attiré de nombreux dirigeants de<br />

Compagnies de toutes les régions et qui fut<br />

l’occasion d’échanger des points de vue sur<br />

l’effort commun accru que <strong>WANO</strong> et ses<br />

membres doivent fournir pour avancer<br />

en matière de sûreté et de fiabilité dans<br />

l’industrie nucléaire.<br />

« La réunion à Paris s’est avérée une nouvelle<br />

étape importante du chemin à parcourir. Je<br />

demeure persuadé que cette réunion, ainsi que<br />

les réunions futures des groupes de PDG nous<br />

permettront de bâtir une meilleure<br />

compréhension du besoin d’amélioration<br />

continue de cette industrie en matière de<br />

performances dans le domaine de la sûreté.<br />

Nous devrions développer le séminaire comme<br />

plateforme de communications à haut niveau,<br />

et saisir toutes les opportunités pour échanger<br />

des idées et générer des progrès. »<br />

Le séminaire des PDG<br />

a créé une très riche<br />

opportunité pour les<br />

dirigeants de l’industrie<br />

nucléaire de la Région<br />

de Paris de partager<br />

leurs expériences et<br />

leurs idées.<br />

INSIDE <strong>WANO</strong>: V16–NO2–2008<br />

7


expérience<br />

en exploitation<br />

La revue interne de<br />

<strong>Kalinin</strong>e<br />

« Nous avons<br />

constaté les<br />

avantages d’avoir un<br />

nombre plus<br />

important de<br />

membres du<br />

personnel ayant<br />

l’expérience de la<br />

méthodologie des<br />

peer reviews, étant en<br />

mesure d’en<br />

appliquer les principes<br />

dans une approche<br />

systématique et<br />

intégrée à l’évaluation<br />

des performances de<br />

la centrale. »<br />

Mikhael Kanyshev,<br />

Directeur de la<br />

centrale nucléaire de <strong>Kalinin</strong>e<br />

8 INSIDE <strong>WANO</strong>: V16–NO2–2008<br />

La centrale nucléaire de <strong>Kalinin</strong>e participe<br />

très fortement aux programmes de <strong>WANO</strong><br />

et utilise les avantages qui en découlent en<br />

tant que membre pour améliorer sans cesse la<br />

sûreté et les performances en exploitation de la<br />

centrale. Récemment, la centrale a identifié une<br />

opportunité lui permettant d’étendre les<br />

avantages que lui procure son appartenance à<br />

<strong>WANO</strong> en étant partie prenante d’une activité<br />

clé de l’Association, les peer reviews. Avec l’aide<br />

du Centre de Moscou, <strong>Kalinin</strong>e a suivi les<br />

principes et la méthodologie des peer reviews et<br />

les a mis en application dans une revue interne,<br />

suivant le processus d’« autoévaluation ».<br />

Le processus permet à la centrale de réaliser<br />

une auto évaluation objective permettant<br />

l’identification des domaines à améliorer ainsi<br />

que les bonnes pratiques. <strong>Kalinin</strong>e réalise ses<br />

propres revues entre les peer reviews<br />

programmées par le Centre de Moscou et est en<br />

mesure de donner une estimation de l’efficacité<br />

des auto évaluations lorsque la peer review<br />

<strong>WANO</strong> suivante se présente.<br />

La centrale fait partie du Parc nord ouest de<br />

Rosenergoatom et se trouve sur la rive sud du<br />

lac d’Udomila dans la région de Tver, à environ<br />

330 km de Moscou. <strong>Kalinin</strong>e possède<br />

actuellement trois réacteurs VVER-1000,<br />

produisant un total de 3000 MWe pour huit<br />

régions russes. La première tranche fut mise en<br />

service au début des années 80, tandis que la<br />

troisième ne fut mise en service que récemment,<br />

en 2005. La construction d’une quatrième<br />

tranche est en cours et la mise en service est<br />

prévue courant 2011.<br />

L’initiation au sein de la centrale des relations<br />

avec le centre <strong>WANO</strong> de Moscou vient du WICB<br />

(Comité de Coordination de l’Interface avec<br />

<strong>WANO</strong>). Ce Comité fut établi fin 2005 par le<br />

Directeur du site de <strong>Kalinin</strong>e, Vassily Aksenov.<br />

Son objectif est de communiquer au personnel<br />

de la centrale des informations sur les activités<br />

de <strong>WANO</strong>, d’impliquer le personnel de la<br />

centrale dans ses activités, et de l’aider à tirer<br />

des enseignements des meilleures pratiques dans<br />

l’exploitation des centrales nucléaires au niveau<br />

mondial afin d’accroître la sûreté de la centrale<br />

Salle de commande de la centrale nucléaire de <strong>Kalinin</strong>e<br />

nucléaire de <strong>Kalinin</strong>e.<br />

Le Comité, sous la direction de Igor<br />

Bogomolov, adjoint au directeur de la centrale<br />

pour l’exploitation de la deuxième phase, est<br />

composé de personnel saisonnier provenant du<br />

propre personnel de la centrale. Parmi les<br />

premières initiatives, le Comité a créé un site<br />

web interne et a conçu une zone de<br />

présentation pour mettre à la disposition du<br />

personnel les informations concernant <strong>WANO</strong>.<br />

L’intranet offre toute un gamme de<br />

renseignements de fond sur <strong>WANO</strong>, son<br />

historique, ses objectifs et principes, ainsi que<br />

des détails sur les programmes et l’organisation.<br />

Il traite principalement des activités du Comité et<br />

l’implication du personnel dans programmes de<br />

<strong>WANO</strong>. Il y a des informations détaillées sur les<br />

peer reviews <strong>WANO</strong>, les Missions d’Assistance<br />

Technique (TSM), et des Guides <strong>WANO</strong>. La<br />

section Expérience en Exploitation comporte<br />

les SOER (Rapports Significatifs d’Expérience en<br />

Exploitation), les SER (Rapports d’Evénéments<br />

Significatifs), les documents Just-In-Time, et des<br />

résumés sur l’Expérience en Exploitation dans<br />

l’industrie, nucléaire ou non.<br />

De ce fait, le site Web interne est en mesure<br />

de présenter sous un format systématique et<br />

accessible l’expérience accumulée par <strong>WANO</strong> au<br />

fil des années. Dans l’avenir, le site web fournira<br />

des informations sur les types de défaillances<br />

d’équipements. L’importance du site pour aider<br />

le personnel de la centrale dans son travail


Centrale nucléaire de <strong>Kalinin</strong>e<br />

La centrale nuclkéaire de <strong>Kalinin</strong>e dispose de trois réacteurs VVER 1000<br />

quotidien s’en trouvera accrue.<br />

Selon le WICB, les peer reviews sont parmi les<br />

activités les plus importantes de <strong>WANO</strong> car elles<br />

permettent au personnel de voir leur centrale<br />

scrutée par le regard de spécialistes d’autres<br />

centrales. Le WICB estime que souligner dans le<br />

rapport les domaines à améliorer et les bonnes<br />

pratiques est une excellente manière de<br />

communiquer les performances de la centrale<br />

comme le voient les pairs internationaux.<br />

Le WICB a jugé opportun d’utiliser le<br />

processus de peer review sur un base plus<br />

régulière en faisant appel au personnel de la<br />

centrale. Au cours de 2006, la centrale nucléaire<br />

de <strong>Kalinin</strong>e a demandé au Centre <strong>WANO</strong> de<br />

Moscou d’organiser une mission d’assistance<br />

technique dans le but de former le personnel<br />

de la centrale à la méthodologie de la peer<br />

review <strong>WANO</strong>. L’issue de cette formation était<br />

d’apporter au personnel de la centrale les<br />

compétences requises pour effectuer des peer<br />

reviews avec l’aide de pairs envoyés à <strong>Kalinin</strong>e.<br />

Mettant en pratique les connaissances<br />

nouvellement acquises du processus de peer<br />

review, une auto évaluation de la tranche 3 de<br />

<strong>Kalinin</strong>e 3 fut réalisée en février 2007 à l’aide<br />

de la méthodologie <strong>WANO</strong>. Les points forts<br />

et les domaines à améliorer furent identifiés,<br />

un rapport d’auto évaluation fut publié et les<br />

actions correctives établies pour améliorer<br />

l’exploitation de la centrale.<br />

Inside <strong>WANO</strong> a parlé à Mikhael Kanyshev,<br />

le directeur de <strong>Kalinin</strong>e, des buts et objectifs<br />

de la mission d’assistance technique de 2006 et<br />

de son application à l’exploitation de la centrale.<br />

Quel avait été le besoin sous-jacent<br />

de cet exercice ?<br />

Le but de la mission était d’étudier les<br />

problèmes de conduite qui existaient sur la<br />

tranche 3. Nous avons dû rapporter 10<br />

événements à <strong>Kalinin</strong>e en 2006. Cinq d’entre<br />

eux concernaient les tranches 1 et 2, tandis que<br />

les cinq autres étaient liés au système de<br />

d’information et de régulation de la tranche 3<br />

nouvellement mis en service. Pour remettre les<br />

choses à leur vraie place, la mise en service de<br />

la tranche 3 entre 2003 et 2005 a nécessité<br />

l’approbation de 1290 solutions d’ingénierie,<br />

parmi lesquelles 700 concernaient les mises à<br />

jour de conception des systèmes d’information<br />

et de régulation. La mise en application de<br />

l’expérience en exploitation et l’adaptation<br />

des procédures à la centrale VVER1000/320<br />

Une des centrales russes<br />

les plus performantes<br />

suit la méthodologie de<br />

<strong>WANO</strong> en réalisant des<br />

autoévaluations de son<br />

exploitation entre des<br />

peer reviews complètes.<br />

INSIDE <strong>WANO</strong>: V16–NO2–2008 9


expérience<br />

en exploitation<br />

« Une<br />

autoévaluation<br />

s’appuyant sur la<br />

méthodologie des<br />

peer reviews<br />

conduirait à une<br />

vision franche des<br />

performances de la<br />

centrale. Il<br />

s’agissait-là de la<br />

principale force de<br />

la mission. »<br />

10 INSIDE <strong>WANO</strong>: V16–NO2–2008<br />

a nécessité une très importante charge de travail.<br />

Les causes d’un nombre relativement<br />

important d’événements sur la tranche 3 étaient<br />

des défaillances de la documentation de<br />

conception, de la conception des équipements et<br />

des procédures de conduite. Les concepteurs des<br />

systèmes et les fabricants d’équipements<br />

n’avaient pas été en mesure d’identifier certaines<br />

défaillances d’équipements, laissant le personnel<br />

dans l’ignorance des problèmes potentiels. Le<br />

résultat fut que les spécialistes de la centrale<br />

ont dû revoir plus attentivement les problèmes<br />

d’équipements procédures de conduite. Les<br />

concepteurs des systèmes et les fabricants<br />

d’équipements n’avaient pas réussi à identifier<br />

les défaillances qui auraient pu être évitées à<br />

temps. Et de ce fait, nous n’en avions pas<br />

connaissance. Et par conséquent, les spécialistes<br />

de la centrale se sont trouvés dans l’obligation<br />

de recommencer à traiter les problèmes<br />

d’équipements.<br />

Pourquoi avez-vous retenu la méthodologie<br />

des peer reviews <strong>WANO</strong> comme approche<br />

de base pour l’autoévaluation de<br />

l’exploitation de la centrale ?<br />

<strong>Kalinin</strong>e a accueilli trois peer reviews <strong>WANO</strong><br />

réalisées par des équipes internationales, tandis<br />

que les propres spécialistes du site avaient pris<br />

part à des peer reviews se déroulant sur d’autres<br />

centrales, en Russie et dans d’autres pays. Nous<br />

avons néanmoins constaté les avantages d’avoir<br />

un nombre plus important de membres du<br />

personnel ayant l’expérience de la méthodologie<br />

des peer reviews, étant en mesure d’en appliquer<br />

les principes dans une approche systématique et<br />

intégrée à l’évaluation des performances de la<br />

centrale. Ceci devait nous permettre de revoir<br />

en profondeur l’état de la centrale. Une<br />

autoévaluation s’appuyant sur la méthodologie<br />

des peer reviews conduirait à une vision franche<br />

des performances de la centrale. Il s’agissait-là<br />

de la principale force de la mission.<br />

Comment voyez-vous les résultats de<br />

l’autoévaluation ? Quels points forts du<br />

processus d’autoévaluation ont été notés<br />

sur la centrale et que pourrait-on améliorer<br />

pour les autoévaluations futures ?<br />

L’autoévaluation de la tranche 3 a identifié<br />

14 bonnes pratiques apportant une contribution<br />

à nos objectifs de performance de la centrale,<br />

ainsi que 36 domaines à améliorer. Des mesures<br />

correctives ont été prises pour aborder ces<br />

domaines à améliorer.<br />

Dans la perspective d’autoévaluation futures,<br />

nous serons plus à même de juger comment<br />

améliorer le processus après une peer review<br />

de suivi. Et nous serons alors en mesure de<br />

d’apprécier comment nous avons évalué les<br />

performances de la tranche 3 et de voir à quel<br />

point nos actions correctives auront été efficaces.<br />

Que pourriez-vous dire des programmes<br />

de la mission d’assistance technique du<br />

Centre <strong>WANO</strong> de Moscou ?<br />

La centrale nucléaire de <strong>Kalinin</strong>e a toujours<br />

participé activement aux programmes <strong>WANO</strong>.<br />

Ceux-ci, sans nul doute, contribuent au partage<br />

de l’expérience et nous permettent d’avoir<br />

connaissance des événements se produisant<br />

dans l’industrie de l’énergie nucléaire. Et c’est<br />

important, voire vital, pour améliorer la sûreté<br />

et la fiabilité de la centrale. Cette année nous<br />

avons demandé au Centre <strong>WANO</strong> de Moscou<br />

d’organiser une mission d’assistance technique<br />

traitant des diagnostics sur les vannes motorisées<br />

dans le cadre de notre coopération continue<br />

et efficace avec <strong>WANO</strong>.


peer review<br />

Trouver la cause profonde<br />

du problème<br />

« Nos premières<br />

expériences avec<br />

l’analyse des<br />

courants font la<br />

preuve de façon<br />

claire de deux<br />

bénéfices<br />

essentiels. »<br />

Kreso Fink,<br />

Responsable du programme<br />

des peer reviews,<br />

Centre de Paris<br />

Les membres peuvent<br />

également obtenir plus<br />

d’informations en<br />

contactant :<br />

■ Kreso Fink au Centre<br />

<strong>WANO</strong> de Paris<br />

Kresimir.fink<br />

@wanopc.org<br />

■ Steve Weise au Centre<br />

<strong>WANO</strong> d’Atlanta<br />

weisesp@wano.org<br />

des éléments clés de la mission de <strong>WANO</strong><br />

mission est la nécessité de favoriser l’émulation<br />

L’un<br />

entre ses membres vis-à-vis de l’atteinte de<br />

bonnes performances. À cette fin, le Centre <strong>WANO</strong><br />

de Paris a entrepris l’examen du processus de<br />

l’analyse des courants1 déjà en cours d’utilisation au<br />

Centre <strong>WANO</strong> d’Atlanta (voir l’article en pages 4 et 5<br />

de cet excellent magazine). Son introduction a été<br />

reçue positivement par les membres : pratiquement<br />

toutes les centrales qui ont accueilli des peer reviews<br />

cette année ont, par la suite, demandé une assistance<br />

pour faciliter l’analyse des courants sur leur site.<br />

Qu’est-ce qu’est l’analyse des courants ?<br />

Le niveau des performances d’une organisation est<br />

lié directement à la manière dont elle recherche à<br />

identifier les domaines à améliorer et à résoudre les<br />

actions correctives nécessaires. L’analyse des courants<br />

est une technique conçue pour faire le diagnostic des<br />

problèmes, pour planifier et assurer le suivi du<br />

traitement des actions correctives. Le processus utilise<br />

un logiciel graphique puissant permettant à la Direction<br />

du site de mieux identifier les problèmes sous-jacents<br />

et de les résoudre. Le point important est, qu’en<br />

impliquant tous les Chefs de Service, elle promeut<br />

l’appropriation et la responsabilité partagée dans la<br />

programmation des solutions. En termes d’amélioration<br />

des performances de la centrale, l’analyse des courants<br />

peut être utilisée pour identifier les problème clés à<br />

l’origine des écarts de performances les plus importants.<br />

Il y a sept phases clés dans l’analyse des courants :<br />

■ Identification de l’équipe chargée de la prise des<br />

décisions<br />

■ Collecte des données sur les performances<br />

■ Catégorisation et affectation des problèmes<br />

suivant les « courants » identifiés à partir<br />

des causes et des contributeurs lors des<br />

peer reviews (AFI)<br />

■ Détermination des interconnections<br />

■ Analyse du diagramme de diagnostic afin<br />

d’en identifier l’origine<br />

■ Développement d’un plan d’actions<br />

■ Mise eu œuvre et suivi<br />

En appliquant l’analyse des courants aux AFI<br />

(domaines à améliorer) ressortant de la peer review,<br />

le processus permet à l’Équipe de a Direction de la<br />

centrale d’obtenir une compréhension commune sur<br />

Diagrama Diagnóstico<br />

PUESTO/<br />

PERSONAS<br />

■ Selección<br />

■ Sucesión<br />

■ Formación<br />

■ Actitudes<br />

individuales<br />

AFI:2<br />

AFI:4<br />

AFI:6<br />

Un regard sur la façon<br />

dont l’analyse des courants<br />

peut être utilisée pour<br />

identifier les problèmes<br />

clés à l’origine des écarts<br />

de performances les plus<br />

importants.<br />

PANORAMA<br />

■ Expectativas<br />

■ Comportamiento<br />

■ Rendimiento<br />

■ Visión, Metas,<br />

Estrategia y<br />

Plan<br />

PROCESO<br />

APROPIADO<br />

■ Procedimientos<br />

■ Paquetes de<br />

Trabajo<br />

■ Forma de<br />

actuar<br />

■ Tecnología<br />

■ Diseño del<br />

Flujo de Trabajo<br />

AFI:1 AFI:5<br />

AFI:8<br />

PARTICIPACION<br />

/ IMPLICACION<br />

■ Comunicación<br />

■ Supervisión<br />

■ Tiempo en<br />

Campo<br />

■ Sistema de<br />

Recompensas<br />

AFI:3<br />

AFI:7<br />

Les analyses des peer reviews<br />

Les domaines à améliorer (AFI)<br />

les problèmes de fond auxquels elle est confrontée.<br />

Cela lui permet d’identifier les problèmes les plus<br />

importants d’une manière systématique, de<br />

reconnaître les relations entre les problèmes identifiés<br />

précédemment comme étant des problèmes isolés<br />

et de promouvoir le partage des responsabilités<br />

en vue de l’amélioration des performances.<br />

De façon similaire à l’expérience de <strong>Darlington</strong>, le<br />

Centre de Paris considère le processus d’analyse des<br />

courants comme un outil présentant une « valeur<br />

ajoutée » positif permettant d’aborder les domaines à<br />

améliorer (AFI) et d’identifier les missions d’assistance<br />

technique significatives, permettant, à leur tour,<br />

de contribuer aux performances des centrales.<br />

Ainsi que l’observe Kreso Fink, responsable du<br />

programme peer review du Centre <strong>WANO</strong> de Paris,<br />

« Nos premières expériences avec l’analyse des<br />

courants font la preuve de façon claire de deux<br />

bénéfices essentiels : l’équipe de Direction de la<br />

centrale fait un effort de coordination en consacrant<br />

deux jours pleins à l’analyse du rapport de la peer<br />

review et, en même temps, des facilitateurs sont<br />

désignés pour analyser en profondeur, de façon aussi<br />

réaliste que possible la qualité des informations issues<br />

du rapport. Et d’ajouter : « Nous attendons les résultats<br />

des premiers rapports de suivi sur les centrales sur<br />

lesquelles des analyses de courants auront été réalisées<br />

afin de nous assurer que cette approche a également<br />

conduit à une résolution plus efficace des problèmes ».<br />

INSIDE <strong>WANO</strong>: V16–NO2–2008 11


page OE<br />

Corrosion<br />

érosion<br />

« La corrosion<br />

érosion peut se<br />

produire sur tout type<br />

de centrale, ou sur<br />

tout type de<br />

processus faisant<br />

appel à un<br />

déplacement de<br />

vapeur humide ou<br />

d’eau chaude dans<br />

des tuyauteries en<br />

acier au carbone.<br />

Et cela ne manque<br />

pas de se produire. »<br />

Patrick Prudhon,<br />

Centre de Coordination de <strong>WANO</strong><br />

12 INSIDE <strong>WANO</strong>: V16–NO2–2008<br />

Comme moyen de transport énergétique<br />

entre les différentes parties des<br />

équipements, la circulation d’un mélange<br />

eau-vapeur peut présenter des défis vis-à-vis de<br />

la sécurité. En particulier le déclenchement d’un<br />

phénomène appelé corrosion érosion dans les<br />

tuyauteries véhiculant de l’eau chaude ou de<br />

la vapeur humide demeure un défit difficile<br />

à prévoir (FAC en anglais).<br />

Le coût potentiel pour l’exploitation, ainsi que<br />

les risques associés parmi lesquels des blessures<br />

graves ou fatales se produisant à la suite d’une<br />

défaillance d’une tuyauterie transportant de la<br />

vapeur et de l’eau justifient l’effort international<br />

visant à résoudre les problèmes de corrosion<br />

accélérée par le débit. L’industrie nucléaire a pris<br />

la tête dans l’effort de compréhension et de lutte<br />

contre les risques de corrosion érosion au travers<br />

d’une coordination générale sur les rapports<br />

d’événements et les recommandations en<br />

vue d’actions préventives.<br />

Il y a eu un effort très important vis-à-vis de<br />

ces objectifs au début de l’année : un grand pas<br />

fut franchi dans ce sens lorsque des innovateurs<br />

en recherche et technologie traitant de corrosion<br />

érosion se sont réunis avec le personnel des<br />

Compagnies électriques responsable des<br />

programmes FAC conçus pour prévoir, empêcher<br />

et détecter le phénomène. Les participants<br />

provenaient, en grande partie, de l’industrie<br />

nucléaire participant à la Conférence<br />

Internationale sur la Corrosion Erosion (FAC<br />

2008) qui s’est tenue à Lyon cette année. La<br />

manifestation avait été organisée par la Division<br />

Technique Générale d’EDF, la plus importante<br />

Compagnie de production nucléaire, et a réuni<br />

130 délégués de 20 pays différents. Quelques<br />

35 présentations, couvrant la prédiction et la<br />

modélisation de la corrosion érosion, les<br />

méthodes de contrôles non destructifs, le retour<br />

d’expérience, la recherche et le développement<br />

avec des résultats des boucles d’essai, ainsi que<br />

la chimie de la vapeur et de l’eau furent données<br />

par diverses organisations, des universités, des<br />

laboratoires, des bureaux de conception et<br />

d’ingénierie, des consultants, des sociétés de<br />

maintenance et de contrôles non destructifs,<br />

Participants de conférence<br />

Les participants à la conférence<br />

des représentants d’organismes réglementaires,<br />

des exploitants de réseaux de chauffage urbain,<br />

des exploitants de ce centrales nucléaires et<br />

classiques. Les délégués ont décidé de faire de<br />

cette manifestation un événement régulier.<br />

Patrick Prudhon, du Centre de Coordination<br />

de <strong>WANO</strong>, a démarré le programme des<br />

présentations par un résumé assez général<br />

des expériences de l’industrie nucléaire sur les<br />

événements et l’état des centrales concernant<br />

la corrosion érosion. « La corrosion érosion peut<br />

se produire sur tout type de centrale, ou sur<br />

tout type de processus faisant appel à un<br />

déplacement de vapeur humide ou d’eau chaude<br />

dans des tuyauteries en acier au carbone »,<br />

a-t-il expliqué par la suite à Inside <strong>WANO</strong>.<br />

« Et cela ne manque pas de se produire ».<br />

La présentation de Patrick a souligné la variété


de conditions pouvant être à l’origine du<br />

problème ainsi que les difficultés de prévoir où,<br />

dans une centrale, et à quel moment, cela risque<br />

de se produire. « Il n’y a pas d’avertissement de<br />

la corrosion érosion à moins de pouvoir contrôler<br />

l’épaisseur de chaque tuyauterie », poursuit-il.<br />

Utiliser des méthodes non destructives pour<br />

surveiller l’état des tuyauteries représente un défi<br />

particulier car les tuyauteries qui transportent de<br />

la vapeur humide ou de l’eau chaude sont<br />

fortement calorifugées pour éviter les<br />

déperditions de chaleur. Mettre des tuyauteries<br />

hors service, les refroidir et ôter leur calorifuge<br />

de manière régulière pour en vérifier la corrosion<br />

n’est, de manière générale, pas une option pour<br />

les centrales qui cherchent à maintenir au<br />

maximum leur production d’énergie.<br />

Trouver une bonne chimie de l’eau et la<br />

conserver dans des tuyauteries qui peuvent être<br />

confrontées au problème de la corrosion érosion<br />

est un facteur de prévention important.<br />

Cependant, maintenir les niveaux d’oxygène<br />

aussi élevés que possible et maintenir un pH<br />

optimum ne suffisent pas à éradiquer le<br />

problème. Les progrès en matière d’inspection en<br />

service et de surveillance continue de la corrosion<br />

pour les températures élevées discutées au cours<br />

de la réunion permettra aux installations d’éviter<br />

le type d’événements graves qui peuvent être la<br />

conséquence éventuelle de la corrosion érosion.<br />

En 2006, dans le cadre du programme<br />

d’expérience en exploitation, <strong>WANO</strong> a publié et<br />

distribué à ses membres un Rapport d’Événement<br />

Significatif sur le sujet (SER 2006-01 Corrosion<br />

Érosion). Plus tard la même année et dans le<br />

cadre du processus d’assistance à la mise en<br />

oeuvre du SER, <strong>WANO</strong> a écrit aux Directeurs<br />

Généraux des Compagnies pour établir comment<br />

le personnel concerné par les programmes de<br />

surveillance de la corrosion érosion était impliqué<br />

dans des groupes de travail, des comités,<br />

et des activités d’inter comparaison.<br />

Le numéro de décembre 2006 de la Mise<br />

à Jour à l’intention des PDG demandait aux<br />

Directeurs Généraux d’installations de production<br />

d’énergie nucléaire de rapporter de quelle<br />

manière le personnel de leur centrale responsable<br />

des programmes de surveillance de la corrosion<br />

érosion s’intéressait activement au sujet en<br />

L’industrie de l’énergie<br />

nucléaire ouvre le<br />

chemin d’un meilleur<br />

contrôle d’un<br />

phénomène comportant<br />

le risque de défaillance<br />

soudaine de tuyauteries<br />

véhiculant de la vapeur.<br />

Qu’est-ce que la corrosion érosion ?<br />

La corrosion érosion est un souci pour les exploitants de tous les types de<br />

centrales thermiques. Au delà de l’impact potentiel sur la disponibilité de<br />

la centrale et de l’efficacité en exploitation, une défaillance soudaine<br />

apporte le risque de blessures graves au personnel, d’endommagements des<br />

équipements et des instruments de contrôle, ainsi que d’une inondation<br />

localisée.<br />

Le processus de corrosion érosion met en jeu l’enlèvement mécanique d’une<br />

fine couche protectrice d’oxyde (la magnétite) qui se forme à la surface de<br />

l’acier au carbone. Une fois que la couche d’oxyde a été détruite, le métal sous<br />

jacent se corrode pour former une couche protectrice mais néanmoins soluble.<br />

Des pertes successives de la couche d’oxyde conduisent à l’amincissement de la<br />

tuyauterie jusqu’à son éventuelle défaillance.<br />

De la vapeur humide ou de l’eau chaude sont des facteurs communs dans<br />

des événements que l’on peut attribuer à la corrosion érosion. Une ébullition<br />

locale à l’intérieur d’une tuyauterie en acier au carbone enlève l’oxygène de<br />

l’eau en circulation, créant les conditions –une combinaison d’actions<br />

électrochimique et mécanique- pour que se produise la corrosion érosion.<br />

Lorsque le niveau de l’oxygène dissout dans l’eau à l’intérieur d’une<br />

tuyauterie augmente, et/ou que l’acidité de l’eau diminue, et la corrosion<br />

érosion est inhibée. Le traitement de l’eau est l’approche principale dans la<br />

prévention de la FAC.<br />

dehors de leurs propres organisations. Participaitil<br />

à des groupes de travail, des comités ou des<br />

activités d’inter comparaison par exemple ?<br />

« La conférence internationale sur ce sujet<br />

s’est avérée la meilleure réponse à la question »,<br />

poursuit Patrick Prudhon. Parmi les sujets<br />

abordés lors de la réunion, la modélisation de<br />

la corrosion érosion et les méthodes prédictives,<br />

le traitement de l’eau, les méthodes de contrôles<br />

non destructifs et les conséquences des<br />

augmentations de puissance vis-à-vis de la<br />

corrosion érosion.<br />

Le SER 2006-1 Corrosion<br />

Érosion peut être téléchargé<br />

à partir des pages Expérience<br />

en Exploitation du site web<br />

des membres de <strong>WANO</strong><br />

(www.wano.org)<br />

Les détails de la conférence<br />

FAC 2008 et de ses<br />

présentations sont<br />

disponibles sur<br />

www.fac2008.com<br />

INSIDE <strong>WANO</strong>: V16–NO2–2008 13


article<br />

Se lancer dans le renouveau<br />

nucléaire<br />

La Direction<br />

Opérationnelle de<br />

<strong>WANO</strong> se tient<br />

informée des<br />

développements<br />

au sein des pays<br />

prêts à se lancer<br />

dans l’énergie<br />

nucléaire tout en<br />

établissant des<br />

contacts avec les<br />

organisations<br />

appropriées.<br />

14 INSIDE <strong>WANO</strong>: V16–NO2–2008<br />

La renaissance de l’intérêt pour l’énergie<br />

nucléaire a été remarquable à travers le monde.<br />

Les coûts élevés de l’énergie, les effets du CO2<br />

et les modifications climatiques, la production des<br />

biocarburants renouvelables déstabilisant les prix des<br />

produits alimentaires, ainsi que les leurs niveaux de<br />

production sont autant d’éléments qui y contribuent.<br />

De nombreuses nations ayant des programmes<br />

nucléaires solides construisent ou projettent de<br />

construire de nouvelles centrales : la Chine, la<br />

Finlande, la Corée, la France, le Japon, la Russie,<br />

le Royaume-Uni et les États-Unis en font partie.<br />

Cependant ce qui importe réellement pour <strong>WANO</strong><br />

c’est qu’il y a beaucoup plus de nations qui montrent<br />

un intérêt pour le démarrage de programme<br />

d’énergie nucléaire. L’AIEA nous a en effet rapporté<br />

que 51 pays les avaient contactés pour des conseils<br />

et des directives pour la mise en place d’une<br />

infrastructure appropriée.<br />

Forte de ces enseignements, la Division Sûreté<br />

Nucléaire des Installations Nucléaires de l’AIEA fut<br />

l’élément catalyseur dans l’organisation d’un atelier<br />

spécifique en juillet 2008 sous la présidence de M.<br />

Lacoste, Président de l’Autorité Française de Sûreté<br />

Nucléaire. Il recouvrait les « Rôles et Responsabilités<br />

des Pays Vendeurs et des Pays se lançant dans les<br />

Programmes d’Énergie Nucléaire à long terme afin<br />

d’assurer une Sûreté à Long Terme » . Il est à noter<br />

que la portée fut plus vaste que les simples rôles<br />

d’une Compagnie vendant un réacteur et d’un client<br />

qui en fait l’acquisition pour la première fois. L’atelier<br />

étudiait par exemple les rôles des organismes de<br />

régulation et les Compagnies nucléaires. Et, de<br />

manière identique, quels sont les rôles des autres<br />

actionnaires clés ? Comment transmettre<br />

efficacement l’expérience acquise par les acteurs<br />

existants de l’industrie de l’énergie nucléaire aux<br />

nouveaux venus ? S’agit-il ou devrait-il s’agir d’une<br />

transaction commerciale, ou les pays ‘vendeurs’ ainsi<br />

que l’ensemble des organisations impliquées dans<br />

la sécurité devraient-ils avoir une obligation morale<br />

pour garantir la mise en place d’une structure<br />

de sécurité dans le pays « acheteur » ?<br />

Format<br />

Le format retenu pour l’atelier fut particulièrement<br />

imaginatif. Les acteurs industriels clés des pays se<br />

lançant dans l’énergie nucléaire furent invités à<br />

rencontrer leurs homologues de pays disposant<br />

de programmes nucléaires. Les propriétaires, les<br />

exploitants, les organismes de régulation nucléaire,<br />

les vendeurs, les organisations d’ingénierie,<br />

de conception technique et d’assistance,<br />

les représentants officiels des gouvernements,<br />

l’AIEA et <strong>WANO</strong> étaient présents aux côtés<br />

d’une centaine de participants de 45 pays.<br />

Un certain nombre de cas réels furent alors<br />

revus. Les intervenants ont donné des aperçus<br />

sur les rôles qu’eux mêmes et leurs organisations<br />

tenaient ainsi que sur les succès et les défis<br />

rencontrés et les enseignements importants<br />

tirés. Voici quels furent les cas étudiés :<br />

‘Acheteurs’ ‘Vendeurs’<br />

Chine France<br />

– REP, Daya Bay & Lingao<br />

Pakistan Chine – REP, Chashma<br />

Finlande/Iran Russie – VVER, Loviisa/Bushehr<br />

Mexique/Espagne USA<br />

– Divers sites et technologies<br />

Roumanie Canada – CANDU, Cernavoda<br />

Dans l’ensemble des cas, il fut clair qu’il existait<br />

quatre voies importantes d’échange d’information<br />

et d’enseignement entre ce qu’il est convenu<br />

d’appeler le pays ‘vendeur’ et le pays ‘acheteur’ :<br />

■ Du Régulateur Nucléaire au Régulateur<br />

Nucléaire<br />

■ De l’Exploitant à l’Exploitant<br />

■ Des Organisations d’Assistance Technique<br />

vers les Organisations d’Assistance Technique<br />

■ Du Vendeur au Client<br />

C’est dans le contexte du canal Exploitant à<br />

Exploitant que se situe l’importance la valeur<br />

principale de <strong>WANO</strong>. Ceci est apparu lors des<br />

sessions de débats lors des présentations<br />

formelles.<br />

Le rôle clé de l’AIEA est résumé dans cinq<br />

articles :<br />

■ « Considérations visant le lancement d’un<br />

Programme d’Énergie Nucléaire (2007) »<br />

■ « INSAG : Rôle et Valeur du Groupe<br />

International de Sûreté »<br />

■ « Cadre Gouvernemental et Réglementaire


Participants à l’atelier<br />

Questionnâire d’évaluation<br />

pour la Sûreté »<br />

■ « Processus d’Autorisation de licences<br />

d’exploitation pour les Installations Nucléaires »<br />

■ « Assistance à l’Élaboration de l’Infrastructure<br />

des Pays se lançant dans l’Énergie Nucléaire »<br />

Session d’échanges<br />

Un autre processus d’importance utilisé lors de<br />

l’atelier fut d’inviter les participants à remplir un<br />

questionnaire comportant un certain nombre<br />

de questions clés parmi lesquelles :<br />

■ Quel devrait être le cadre gouvernemental<br />

et réglementaire initial minimum ?<br />

■ Quels critères politiques et économiques<br />

devraient empêcher ou retarder les pays<br />

vendeurs à exporter leur programme<br />

nucléaire ?<br />

26 pays et <strong>WANO</strong> ont répondu. Les résultats ont<br />

montré non seulement le nombre de participants<br />

ayant répondu de manière identique ou similaire,<br />

mais également ceux dont les réponses différaient.<br />

Par exemple, 28 sur 36 personnes interrogées<br />

estimaient que la Convention sur la Sûreté<br />

Nucléaire devait être ratifiée, tandis que seulement<br />

une personne interrogée sur 36 a mentionné les<br />

Protocoles de Kyoto. Un grand nombre des<br />

personnes interrogées ont fait référence à la<br />

responsabilité morale des pays ‘vendeurs’ à aider<br />

les nouveaux arrivants (par exemple en ce qui<br />

concerne la traduction, la formation, l’échange de<br />

personnel, la notion d’amitié, les connaissances,<br />

l’expérience, le partage de personnel et la<br />

formation sur le terrain).<br />

Résumé du séminaire<br />

Si l’objectif de l’atelier n’était pas d’élaborer des<br />

acceptations ou des engagements d’accords, voici<br />

néanmoins quelques unes des conclusions qui<br />

traduisent le ton général de la réunion :<br />

« Se lancer dans un programme d’énergie<br />

nucléaire et établir une infrastructure de sûreté<br />

nationale est un processus complexe comportant<br />

la mise en place d’un cadre gouvernemental,<br />

légal et réglementaire ainsi que la formation<br />

et l’expertise requises pour toutes les parties<br />

prenantes, dont les actionnaires : organisme<br />

de réglementation, exploitant, organisations<br />

d’assistance technique, etc.<br />

La sûreté nucléaire est et doit demeurer une<br />

responsabilité nationale qui ne saurait être<br />

déléguée. L’argent des nouveaux venus ne saurait<br />

remplacer la propriété et l’engagement vis-à-vis<br />

de la sûreté et de la sécurité.”<br />

Les nouveaux venus dans le nucléaire devraient<br />

signer, ratifier et mettre en application l’ensemble<br />

des Traités et Conventions, y compris la<br />

Convention de Vienne sur La Responsabilité<br />

Civile en cas de Dommages Nucléaires,<br />

et rejoindre la communauté nucléaire.”<br />

Les pays vendeurs devraient avoir des<br />

responsabilités morales et des intérêts communs,<br />

et l’AIEA pourrait les aider dans la création<br />

d’infrastructures de adéquates pour les pays<br />

se lançant dans l’énergie nucléaire. En outre,<br />

la sûreté Convention sur la Sûreté Nucléaire<br />

peut-être utilisée comme mécanisme de partage<br />

d’étapes et d’actions visant au transfert de la<br />

technologie nucléaire aux nouveaux venus<br />

nucléaires. »<br />

Depuis de nombreuses années l’AIEA réalise<br />

un travail remarquable d’assistance aux pays.<br />

Le document « Jalons du Développement d’une<br />

Infrastructure Nationale pour l’Énergie Nucléaire »<br />

en est le reflet. Il est clair que <strong>WANO</strong> devrait<br />

travailler aux côtés de l’AIEA dans les phases<br />

précèdant l’achat, la mise en service et<br />

l’exploitation d’une nouvelle centrale nucléaire<br />

d’un pays. Dans ce but, la Direction<br />

Opérationnelle de <strong>WANO</strong> se tient informée des<br />

développements au sein des pays prêts à se lancer<br />

dans l’énergie nucléaire tout en établissant des<br />

contacts avec les organisations appropriées.<br />

Afin de supporter le<br />

développement sûr des<br />

programmes, l’AIEA a<br />

réuni l’ensemble des<br />

acteurs clés dans<br />

l’industrie de tous les pays<br />

disposant de programmes<br />

nucléaires avec ceux qui<br />

sont intéressés pour en<br />

démarrer un.<br />

Les membres peuvent<br />

obtenir plus d’informations<br />

en se contactant :<br />

■ Peter Wakefield, du<br />

Centre de Coordination<br />

de <strong>WANO</strong>, à Londres :<br />

Wakefield@wanocc.org<br />

■ Stéphane Calpena,<br />

à l’ AIAEA :<br />

s.salpena@iaea.org<br />

INSIDE <strong>WANO</strong>: V16–NO2–2008 15


Doit-on se<br />

contenter de<br />

faire bien ?<br />

Fortement soutenue par l’industrie et<br />

l’engagement de ses membres, <strong>WANO</strong><br />

peut vous aider à atteindre « l’excellence<br />

en exploitation » et à fournir au monde<br />

une source d’énergie sûre, fiable et<br />

durable dont il a tant besoin.<br />

<strong>WANO</strong> souhaite faire la<br />

différence sur chaque centrale<br />

nucléaire dans le monde.

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