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de ses liens avec les deux tueurs. Ceux-là étant morts, Toni<br />
pouvait raconter n’importe quoi. Comme je n’avais qu’une<br />
conviction, mais pas de preuve, je préférais garder une longueur<br />
d’avance sur tout le monde.<br />
ŕ D’avoir des crouilles à vot’palmarès, ça vous plaît, hein ?<br />
lâcha le « squatter » Mourrabed dans un sursaut de colère.<br />
ŕ Les Arabes c’est pas un problème. Toi, oui.<br />
Je lui dis que j’avais rencontré son avocat et que,<br />
malheureusement, il ne pouvait rien pour lui maintenant. Par<br />
pure méchanceté, j’ajoutai que, s’il le voulait, je pouvais<br />
téléphoner à sa petite fiancée.<br />
ŕ Ton avocat m’en a dit grand bien, de Jocelyne. Je crois<br />
que pour le mariage, c’est râpé !<br />
Ses yeux se brouillèrent. D’un voile de larmes impossibles. Il<br />
n’était plus que désespoir et accablement. La haine<br />
disparaissait. Mais elle reviendrait. Après des années de taule.<br />
Plus violente encore.<br />
Il finit par craquer. À force de menaces, d’infos bidons. Et de<br />
claques. Farge le fournissait en dope et lui apportait<br />
régulièrement des flingues. Les armes, c’était depuis six mois.<br />
Son boulot était d’en fourguer à quelques potes qui avaient<br />
vraiment des couilles. Mais lui, il y touchait pas. Il trouvait des<br />
clients, c’est tout. Et il se faisait une petite commission. C’est<br />
Farge qui tenait le magasin. Avec un autre type. Un grand<br />
baraqué. Cheveux très courts. Les yeux bleus, comme de l’acier.<br />
Wepler.<br />
ŕ J’peux avoir des fringues convenables ?<br />
Il faisait presque pitié. Son tee-shirt était auréolé de sueur et<br />
son caleçon arborait des taches jaunes de gouttes de pisse. Mais<br />
je n’avais pas pitié de lui. Il avait franchi depuis longtemps la<br />
ligne blanche. Et son histoire personnelle n’expliquait pas tout.<br />
Jocelyne, pas la peine de l’appeler. Elle venait de se marier, avec<br />
un connard de postier. C’était qu’une salope. Le pédé, c’était<br />
rien que son frère.<br />
Il n’y avait pas de comité d’accueil chez Marie-Lou. Le studio<br />
était tel qu’elle l’avait laissé. Elle fit ses bagages rapidement.<br />
Pressée de se tirer. Comme quand on part en vacances.<br />
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