gabriel cimetière - bertrand malvaux antiquaire
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GABRIEL CIMETIÈRE<br />
Gabriel Cimetière est né en 1913 à Bourbon-Lancy en Saône et Loire, à la limite du Bourbonnais, où il habite<br />
et travaille toute sa vie.<br />
Il commence sa vie professionnelle dans l’entreprise paternelle, de peinture et carrelage. À la suite d’un accident,<br />
il doit envisager sa reconversion. La rencontre avec son oncle Benoît, ancien de la Grande Guerre, est<br />
décisive. Celui-ci, professeur, bouquiniste sur le quai Saint-Michel puis, brocanteur au Touquet, l’accueille et<br />
lui communique sa passion pour l’histoire. De retour chez ses parents, il participe au sauvetage d’une<br />
demeure historique que ces derniers viennent d’acquérir pour éviter sa démolition. La « Maison de Bois »,<br />
demeure du XVI ème siècle, est une passion de sa vie. Il restaure les pans de bois et sculptures recherchant<br />
toujours l’authenticité. Il s’y installe et y exerce le métier d’<strong>antiquaire</strong>. La notoriété venant rapidement, il<br />
étend ses magasins dans plusieurs maisons du quartier médiéval de Bourbon-Lancy. Il restaure tout le quartier<br />
: il rénove ses propres maisons, conseille les autres propriétaires à suivre son exemple, et incite la municipalité<br />
à poursuivre le travail engagé. Il met en place bancs de pierre, puits, portes, grilles… Sans se soucier<br />
de faire connaître ses dons. Il vit une passion et recrée de toutes pièces l’aspect et l’ambiance d’un quartier<br />
médiéval. Son action est reconnue et célébrée en 1978 par un deuxième prix national au concours<br />
“Chefs-d’œuvres en péril”.<br />
Très tôt, il manifeste une facilité exceptionnelle pour la sculpture, la peinture et le dessin. Sa production de<br />
caricatures a été féconde! Il laisse une œuvre sculptée « Les sept péchés capitaux », inspirée des chapiteaux<br />
romans. Il n’est donc pas étonnant d’apprendre que pendant son service militaire, son colonel, professeur<br />
d’histoire militaire, lui demande de peindre des planches d’anciens uniformes pour illustrer ses cours.<br />
Ajoutons que durant toute sa jeunesse, et un petit peu plus… Il a interprété sur les planches “les gaietés de<br />
l’escadron” et autres comédies militaires, tout en étant le réalisateur des décors. Il faut sans doute voir dans<br />
ces deux épisodes, la naissance du goût de l’uniforme chamarré, et l’envie de collectionner tellement ancrée<br />
en lui.<br />
Sa profession facilite les recherches. Tout à commencé par des coiffures de 1815 à 1915. Très rapidement<br />
l’uniforme l’a intéressé. Mais pour lui, celui-ci n’est valable que s’il est habité! Donc, il s’est lancé dans l’acquisition<br />
de mannequins aux figures de cire, auprès de commerce de confection. Patiemment, arme par<br />
arme, uniforme par uniforme, il a équipé 120 mannequins. La tâche a été considérable! Il fallut un réel talent<br />
d’artiste pour donner à chaque visage une expression authentique parfois légendaire, avec moustache ou<br />
barbe selon les époques. L’étude des visages et des scènes de vie militaire est menée à travers une importante<br />
iconographie, et sur l’œuvre de Merlette, peintre militaire bourbonnien, mort en 1899.<br />
Il ne faut pas oublier que dans la Société précédant le XX ème siècle, la condition militaire correspond à un<br />
statut social recherché par les familles pour leurs enfants. Notre jugement ne peut aujourd’hui se limiter à<br />
l’appréciation du côté « militariste » qu’il faut impérativement dépasser, pour se plonger dans l’organisation<br />
sociale d’une époque.<br />
C’est le grand mérite de la collection de Gabriel Cimetière de réussir un saisissant coup de projecteur dans<br />
ces sociétés du passé. Il n’est pas exagéré de conclure que cette collection est une œuvre d’art, tant la démarche<br />
créative est identique.<br />
Gabriel Cimetière, homme de culture et de passion, au talent rare, a été récompensé pour sa collection par<br />
un prix national, au concours “Chefs--d’œuvres en péril” en 1988.<br />
Guy RAYMOND.<br />
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