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Découverte d'un parcellaire fossile dans l'ancien lac Fucino

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<strong>Découverte</strong> <strong>d'un</strong> <strong>parcellaire</strong> <strong>fossile</strong><br />

<strong>dans</strong> <strong>l'ancien</strong> <strong>lac</strong> <strong>Fucino</strong><br />

par Tiziana Ercole<br />

L'étude présente une découverte spectaculaire faite récemment par Tiziana Ercole, <strong>dans</strong> le<br />

cadre de sa thèse sur l'occupation du sol autour de <strong>l'ancien</strong> Lac <strong>Fucino</strong>, en Italie centrale. Il<br />

s'agit <strong>d'un</strong> <strong>parcellaire</strong> <strong>fossile</strong> qui correspond à la zone gagnée sur le <strong>lac</strong> <strong>dans</strong> l'Antiquité et<br />

qui pourrait dater entre les IIe et Ve s après J.-C. L'étude rassemble les observations<br />

morphologiques, notamment métrologiques, et les informations historiques permettant de<br />

comprendre ce <strong>parcellaire</strong>. (GC)<br />

L'interprétation de photographies aériennes à très haute résolution (Real Vista, 50 cm<br />

résolution, 4 bandes RGB + proche infrarouge, géoréferencées) a abouti à la découverte d’un<br />

<strong>parcellaire</strong> <strong>fossile</strong> à l’intérieur du bassin du Lac <strong>Fucino</strong>, le troisième <strong>lac</strong> d’Italie, asséché<br />

depuis 1870.<br />

La portion de territoire intéressée par cette structure se situe à 4,2 km au SE de la ville<br />

moderne d’Avezzano, à 11 km au SE de la ville romaine d’Alba Fucens, à 2.9 km du site du<br />

municipium romain Anxa-Angitia et à 12,3 km de celui de Marruvium (Figure 1).<br />

Figure 1 - La localisation du <strong>parcellaire</strong> par rapport aux habitats modernes et aux villes anciennes


La structure étudiée se trouve à proximité de la localité La Petogna, <strong>dans</strong> l’ancien lit du <strong>lac</strong>,<br />

exactement <strong>dans</strong> une zone d’où provient une borne portant l’inscription qui définit les confins<br />

entre les territoires d’Alba Fucens, de Marruvium et d’Anxa-Angitia. La distribution du texte<br />

de cette inscription parait suggérer une hiérarchie faisant d'Alba Fucens la principale<br />

bénéficiaire de terres <strong>dans</strong> cet espace. La borne est datée au II siècle apr. J.-C et elle a été<br />

retrouvée <strong>dans</strong> son lieu d' origine, <strong>dans</strong> le lit du <strong>lac</strong>, à 750 m environ de la ligne de côte et<br />

donc de la route de ceinture du <strong>lac</strong> appelée Circonfucense 1 . À partir de ce document et d’une<br />

autre borne similaire, désormais perdue mais publiée à la fin du XIXe s. par Christian Hülsen<br />

et Max Ihm 2 , Cesare Letta a proposé que, après les interventions de Trajan et d’Hadrien, la<br />

moitié des terres asséchées airaient été assignées à Alba Fucens et que le canal émissaire<br />

datant de l'époque de Claude, restauré par Hadrien, rentrait <strong>dans</strong> ce territoire. 3<br />

La photo-interprétation a été effectuée sur des images combinant les bandes disponibles,<br />

parmi lesquelles l’Infrarouge Proche, utilisé en différentes combinaisons avec les autres<br />

chenaux. Des analyses statistiques telles que l’Analyse des Composantes Principales et des<br />

filtrages directionnels ont été appliquées, afin de mieux détecter les éléments qui participent à<br />

cette configuration.<br />

La structure a été bien repérée sur une longueur de 1143,106 m et une largeur de 425m, pour<br />

ce qui concerne la partie de la grille visible <strong>dans</strong> toute son intégralité, en considérant que<br />

plusieurs traits appartenant à cette forme ont été remarqués vers l’Est (en direction de Luco<br />

dei Marsi) et ils sont donc partiellement visibles <strong>dans</strong> tout le secteur oriental de la plaine<br />

asséchée.<br />

D’autres traces qui paraissent participer à cet ensemble morphologique, sur la base de<br />

l’orientation et de l’analyse métrologique, ont été détectées beaucoup plus au sud, à proximité<br />

de l’habitat moderne de Trasacco. Pour ce qui concerne l’espace au nord de l’émissaire de<br />

Torlonia, on a identifié des blocs de lotissement en correspondance avec le secteur sudoriental<br />

d’Avezzano, Strada 6 ; de Paterno, C. La Guardia IV ; et de Celano Località Fonte<br />

Cipollone. Ces deux derniers se situent à l’intérieur de la ligne de côte supposée pour<br />

l’époque antérieure à l’assèchement et postérieure à la restauration du <strong>lac</strong>, dus au mauvais<br />

fonctionnement de l’émissaire après le tremblement de terre de la fin du Ve – début VIe siècle<br />

après J.-C 4 .<br />

La limite orientale (donc en direction du centre du <strong>lac</strong>) de la forme planimétrique occupant les<br />

terres asséchées, peut être identifiée par l’axe N-S ’Strada Dieci’ de la parcellisation de la fin<br />

du XIX siècle.<br />

Bien qu’on ait remarqué des ‘intrusions’, l’orientation de la grille varie de 58° à 62° NE. C'est<br />

la même orientation que celle de la limitatio d’Alba Fucens 5 et des principaux alignements de<br />

la Vallelonga.<br />

1 Letta, 2001, Il Tesoro…, 149, n.1 : texte de l’inscription<br />

« F(ines) p(opuli) Albens(is)<br />

An-<br />

Giti(ae)<br />

Et Ma-<br />

Rso(rum)”<br />

2 Hülsen C., Ihm M., Ephemeris Epigraphica, vol. VIII, 1899, 176. Le texte : « F(ines) p(opuli) Albens(is),<br />

Mar(sorum)”<br />

3 Messineo, 1977, 142-143<br />

4 Pour le tremblement de terre : F. Galadini, E. Falcucci, A. Campanelli, E. Ceccaroni, 2008,Tracce<br />

archeologiche di un terremoto tardo-antico nella Piana del <strong>Fucino</strong> (Italia centrale);<br />

http://www.earthprints.org/bitstream/2122/3213/1/GA%20Dati%20appennino%20abruzzese.pdf ; pour le <strong>Fucino</strong><br />

<strong>dans</strong> le Moyen Age : Gatto L., Terre e vicende del <strong>Fucino</strong> nell’età medievale ; in <strong>Fucino</strong> cento anni, 209-236<br />

5 Chouquer, Favory 1987, 130-133


Mon hypothèse est qu'il s’agit <strong>d'un</strong>e “limitation” romaine, c'est-à-dire <strong>d'un</strong> <strong>parcellaire</strong><br />

organisé selon une trame d'axes ou limites, et que, <strong>dans</strong> cette catégorie très générale, la forme<br />

pourrait correspondre à cette variété de limitationes qu'on nomme strigatio (ou scamnatio).<br />

En effet, il ne s'agit pas <strong>d'un</strong>e centuriation, car on n'identifie pas les formes intermédiaires<br />

carrées ou rectangulaires de cette planification, mais plutôt <strong>d'un</strong>e trame d'axes parallèles dont<br />

les limites E-O se présentent comme des chemins bordés par des fossés.<br />

La partie de la trame la mieux conservée (fig. 2), qui se rencontre entre les deux routes<br />

Figure 2 - Anciens canaux <strong>dans</strong> le bassin du <strong>Fucino</strong>. D’autres traces sont visibles entre les deux chenaux<br />

principaux.


modernes Strada Quarantaquattro et Strada Quarantasei de la parcellisation Torlonia, paraît<br />

s’inscrire <strong>dans</strong> un espace délimité, au sud-est, par des chenaux, bien reconnaissables sur la<br />

photographie aérienne mais aussi sur l’image Spot PC. Ces éléments suivent une orientation<br />

différente de celle de la forme planimétrique et ils ont une forme et une largeur irrégulière.<br />

Ces éléments, qui semblent avoir leur origine <strong>dans</strong> un point du bassin proche de la strigatio,<br />

emmenaient l’eau en direction des exutoires naturels de la Petogna, des appareils naturels de<br />

drainage du <strong>lac</strong>, en cas d’élévation du niveau du <strong>lac</strong>. 6 La nature de strigatio, dont les limites<br />

sont bordées par des fossés, et la présence des canaux renvoient à la question de l’occupation<br />

et de l’exploitation de terres humides autour du bassin d’eau du <strong>Fucino</strong>, dont on sait que le<br />

régime a été très variable.<br />

Ce qui est aussi très intéressant est que, parmi les deux chenaux qui paraissent délimiter ce<br />

<strong>parcellaire</strong>, il est possible de localiser d’autres traces presque orthonormées (chemin bordé par<br />

des fossés) qui n’appartiennent pas à la strigatio mais qui sont, de quelque manière,<br />

cohérentes avec la direction des chenaux Figure 3).<br />

Figure 3 - Le <strong>parcellaire</strong> simplifié et les chenaux (en turquoise)<br />

6 Giraudi Giraudi C., Galadini F; Galli P.1991, Studi geologici sugli antichi canali di bonifica del lago di <strong>Fucino</strong>,<br />

en Il <strong>Fucino</strong> 1989, Il <strong>Fucino</strong> e le aree limitrofe nell’antichità, Atti del Convegno di Archeologia, Roma 1991<br />

Agostini S., 2001, 12-14, Stratigrafia, morfologia e aspetti sismotettonici del bacino del <strong>Fucino</strong>


Dans ce secteur, des études effectuées par les géologues ont identifié cinq longs chenaux<br />

romains (jusqu’à 2 km de longueur). Ces appareils de drainage ont été interprétés en tant que<br />

tentatives de régler le régime du <strong>lac</strong> avant la bonification décidée par l’empereur Claude.<br />

Pendant la fouille, un autre chenal de 5 m de largeur a été recoupé. Les sédiments de<br />

comblement ont permis de dater cet ouvrage à la phase précédant la colonisation de la zone. 7<br />

Dans les figures qui suivent, on examine la façon dont se présentent les traces à partir de<br />

plusieurs élaborations de la photographie aérienne<br />

Figure 4 : Combinaison des bandes 432<br />

Figure 5 : La contribution de l’Infrarouge Proche<br />

Figure 6 : Les alignements après un filtrage directionnel (62°NE)<br />

Figure 7 : Le système de chenaux après le traitement Analyse de Composante Principales<br />

Figure 4 - Les traces sur la photographie aérienne (Bandes 432)<br />

7 Giraudi, Galadini, Galli, 2001, Il <strong>Fucino</strong> II, 367


Figure 5 - Le <strong>parcellaire</strong> selon la Composante Principale 1<br />

Figure 6 - Filtrage directionnel (62° NE)


Figure 7 - Le système de chenaux d'après l'élaboration appelée Analyse de Composante Principales<br />

Description des éléments principaux repérés par la photointerprétation<br />

CELANO - FONTE CIPOLLONE<br />

3<br />

Figure 5 - Vue générale et interprétation des traces repérées <strong>dans</strong> le territoire de Celano<br />

1<br />

2


Les traces les plus évidentes appartiennent à deux ensembles (1 et 2) séparés par un élément<br />

correspondant probablement à un axe routier, le 18 ème decumanus à partir de la Via Claudia<br />

Valeria, et cohérent à son orientation, comme parait indiquer la modélisation de la strigatio<br />

d’Alba Fucens, en vert sur l’image.<br />

Les alignements de ce secteur sont perturbés par des traces de direction opposée (NO-SE)<br />

interprétables comme des traces hydromorphes artificielles visibles à cheval sur les indices du<br />

17 ème decumanus de la Via Valeria (n.3 <strong>dans</strong> la figure 9 et dont un détail est présenté sur<br />

l’image 10).<br />

Figure 6 - Vue d'ensemble des traces hydromorphes sur la photographie aérienne (combinaison des<br />

bandes 421)<br />

Les traces hydromorphes situées à l’ouest des alignements de Fonte Cipollone met en relation<br />

le Rio de S. Iona avec des fossés transversaux par rapport à la direction du cours d’eau.<br />

La fonction de cet appareil est de drainer l’eau de surface par rapport soit au réseau<br />

hydrographique local (en bleu ciel), soit en fonction de la nature de sols. Comme l’explique la<br />

Figure 7, les canalisations, ramifiées de façon très régulière (formes carrées et rectangulaires)<br />

harmonisent l’écoulement <strong>dans</strong> le sens des pentes (NO-SE) à partir de sols limoneux et<br />

caillouteux (en jaune) situés au NO su secteur, et traversant le conoïde de Celano (en fuchsia),<br />

tout en limitant l’accumulation <strong>dans</strong> la bande méridionale (en vert), à proximité de la côte du<br />

<strong>lac</strong>, de consistance argileuse, peu perméable et donc à basse conduction hydrique.


Figure 7 - Système de drainage et nature des sols<br />

D’autres traits cohérents avec la forme identifiée à proximité de la Petogna ont été détectés<br />

<strong>dans</strong> la localité Paterno – C. La Guardia IV et Paterno Rega.<br />

Un très bel exemple de <strong>parcellaire</strong> <strong>fossile</strong> a été découvert à Avezzano-Caruscino (Strada 7 et<br />

Strada 8), probable continuation du decumanus 18, fouillé au dessous de la Via S. Andrea<br />

d’Avezzano, qui en conserve la forme, par la Surintendance Archéologique des Abruzzes 8 et<br />

qui a été décrit comme une séquence de niveaux de terre battue, fragments de briques et un<br />

dallage final par un lit de cailloutis.<br />

Le <strong>parcellaire</strong> <strong>fossile</strong> <strong>dans</strong> le lit du Lac Fucin (Figure 8)<br />

Figure 8 – Ensemble des traits relevés classifiés par orientation<br />

8 http://www.beniculturali.it/mibac/export/MiBAC/sito-<br />

MiBAC/Contenuti/MibacUnif/Comunicati/visualizza_asset.html_7627530.html


Il s’agit <strong>d'un</strong>e morphologie agraire très régulière, matérialisée par des fossés délimitant les<br />

lots et les chemins. L’analyse des orientations a permis de comparer cette grille au système de<br />

la limitatio d’Alba Fucens (58°-64° E) bien que la métrologie soit différente et qu'il y ait<br />

également d’autres éléments “anormaux” par rapport à l’aménagement ancien de la colonie.<br />

Une importante série d’alignements étranges (en turquoise sur la Figure 8) est conforme à<br />

certaines limitations visibles <strong>dans</strong> le site défini d’Angitia et d’un des deux temples fouillés à Il<br />

Tesoro, près de Luco dei Marsi 9 . La plupart de ces traces ont été interprétées comme étant des<br />

chenaux. La présence de ce réseau de drainage renvoie au rôle du sanctuaire fédéral <strong>dans</strong> la<br />

gestion de problèmes “écologiques” de ce secteur du <strong>Fucino</strong>, ce qui nous pousse à réfléchir<br />

sur les attributs et le pouvoir de la déesse Angitia sur l’eau, que lui reconnaissent les auteurs<br />

latins 10 .<br />

Dans le <strong>parcellaire</strong> <strong>fossile</strong> découvert, la définition des axes limites, sous la forme de grands<br />

chemins bordés par des fossés, est impressionnante, leur largeur variant de 9.3 à 12.6m.<br />

Les bandes délimitées par ces axes ont un rythme différent entre elles, même si la variation du<br />

module n’est pas trop sensible et on assiste à quelques répétitions de certaines mesures<br />

(l’analyse est encore en cours).<br />

Toutes les lanières sont subdivisées par la moitié <strong>dans</strong> le sens longitudinal et certaines d'entre<br />

elles présentent des subdivisions plus détaillées et des structures difficiles à relever.<br />

À partir de la bande la plus septentrionale, les distances mesurées entre les chemins (en<br />

excluant pourtant la largeur des decumani) sont: 151.6, 148,21, 146, 148,2, 151, 137, 132<br />

mètres. Des traces d’autres lanières de 130 m environ, sont reconnaissables vers la partie<br />

méridionale de la plaine, bien qu’elles ne soient pas facilement relevables. On remarque une<br />

diminution de la largeur (1, 10, 7, 3, 1) vers le Sud.<br />

Dans le tableau qui suit, on a transféré les mesures en mètres en pieds de 0,2957 m, constatées<br />

pour les bandes les plus lisibles.<br />

Mesures<br />

en m<br />

Pied<br />

0,2957m<br />

151,6 148,21 148 150,6 149 139 132 129 130<br />

512,68 501,21 500,5 509,29 503,8 470,07 446,39 439,29 439,63<br />

Tableau 1 – Conversion des mesures mètres - pieds<br />

Ces modules ne comprennent pas la largeur des chemins.<br />

Chaque bande est ultérieurement divisée, de manière très régulière <strong>dans</strong> le sens de la largeur,<br />

en deux grands lots. Une subdivision <strong>dans</strong> le sens longitudinal est appréciable <strong>dans</strong> plusieurs<br />

secteurs du <strong>parcellaire</strong> et le module qu’on a repéré se rapproche d’une mesure équivalant à 3<br />

actus (105m, 104,3m, 104m) ou plus petite (98,6m). On a donc un module qui se répète entre<br />

333,4 et 364 pieds romains.<br />

On obtient donc des unités intermédiaires (que nous suggérons de nommer strigae) de 75 x<br />

105m, c’est-à-dire de presque 253,6 x 355,08 pieds, soit 90050,72 pieds carrés (3,12 iugera)<br />

ou moins.<br />

9 Campanelli A., 2004, 21-30<br />

10 Silius It., Punicae (VIII, 495-501)


105m 105m<br />

150<br />

75<br />

75<br />

75<br />

75<br />

3,12 iugera<br />

3,12 iugera<br />

Chemin<br />

Chemin<br />

La largeur des chemins (entre 9,6 m et 12,4 m, celui à proximité de l’émissaire), incluant les<br />

fossés bordiers, apparaît exceptionnelle.<br />

La concentration de constructions, détectables <strong>dans</strong> la bande la plus proche du chenal<br />

principal, pourrait faire pencher pour l’aménagement d’une zone bordière, par rapport à<br />

l’émissaire. On peut supposer l’installation des structures pour l’entretien de l’appareil de<br />

bonification, ce qui justifierait aussi la largeur des chemins. À ce propos, il faut rappeler la<br />

présence, <strong>dans</strong> le secteur, d’une statio permanente de la flotte impériale de Ravenne à<br />

l’époque de Claude jusque au moins à celle d'Hadrien, en charge du maintien de l’émissaire,<br />

comme le documentent les épigraphies funéraires retrouvées à proximité de Luco dei Marsi. 11<br />

En correspondance des deux grands chenaux visibles sur la photographie aérienne, on a<br />

remarqué une moindre densité de lignes <strong>parcellaire</strong>s, ce qui pourrait être interprété comme la<br />

définition d’une zone de respect (buffer) autour les canalisations de drainage principales.<br />

Quelques considérations plus générales<br />

La découverte de cette strigatio <strong>fossile</strong> pose des nouvelles questions sur l’occupation de cette<br />

région <strong>dans</strong> l’antiquité et, tout particulièrement, à l’époque romaine.<br />

L’extension du <strong>lac</strong> Fucin de l’époque impériale au Moyen Age<br />

On connait quatre phases d’intervention pour drainer le <strong>lac</strong>, à partir du Ier siècle av. J.-C. :<br />

l'époque césarienne mais le projet ne fut jamais réalisé 12 ; l’assèchement partiel de Claude (50<br />

11 Letta 2008, p.20; Letta 2001, 220<br />

12 Suétone, Vie de Caesar, I, IUL.XLIV; (Messineo 1977, 139-140).


km² asséchés et 90 km² d’eau) ; l'intervention de Trajan 13 et, enfin, l'extension de la<br />

bonification à l’époque d’Hadrien (80 km² de terres drainées et 60 km² de <strong>lac</strong>). 14<br />

Une inscription datée du IV siècle après J.C., mentionne un Onesimus procurator Augusti en<br />

charge de l’entretien de l’apparat hydraulique. 15<br />

Sans doute, le <strong>parcellaire</strong> <strong>fossile</strong> est-il postérieur à l’assèchement du deuxième siècle après<br />

J.C. du moment qu'il s’étale jusqu’au Bacinetto, le petit bassin résiduel du <strong>lac</strong>, et sa mise en<br />

p<strong>lac</strong>e précède l’arrêt du fonctionnement de l’émissaire romain, survenu à la suite d’un<br />

tremblement de terre remarquable daté de la fin du Ve siècle après J.-C. ou en 508 après J.-<br />

C. 16<br />

Figure 9 – Le <strong>parcellaire</strong> <strong>fossile</strong> par rapport aux lignes de rivage<br />

Selon les prospections géologiques, en plus, les premiers sédiments <strong>lac</strong>ustres qui commencent<br />

à recouvrir les terres asséchées par les romains datent des IVe-Vème siècle après J.-C. 17<br />

13<br />

Imp. Caesari.Divi / Nervale.Fil.Nervale / Traiano.Optimo / Aug.Germanico / Dacico.Parthico / pont.max.<br />

trib. pot.XXI.im[p.XII] / cos.VI. patri. patriae / Senatus.Popolusq.Rom[anus] / ob. Reiciperatos. agros.et.<br />

possess [ores. reductos] / quos.<strong>lac</strong>us.Fucini.violen[tia.exturbarat] ( CIL IX, n. 3915); (Messineo 1977, 142-<br />

143).<br />

14<br />

Leveau 1993, p.8. Pour l’interprétation de deux bornes datées à l’époque d’Hadrien ou d’Antonin : Letta<br />

D’Amato pp.287-300, n.176, tav. LXI (AE 1975, 347; Rocca G. AION, 16, 1994, pp.230 = AE 1996, 514) Pour<br />

une analyse détaillé des problématiques historiques et économiques de l’assèchement : Messineo 1977,<br />

L’emissario di Claudio, <strong>dans</strong> <strong>Fucino</strong> Cento Anni, pp.139-167;<br />

15<br />

CIL IX, 3887; Leveau 1993, p.9. Messineo 1977, L’emissario di Claudio, en <strong>Fucino</strong> Cento Anni, p.143<br />

16<br />

F. Galadini, E. Falcucci, A. Campanelli, E. Ceccaroni, 2008,Tracce archeologiche di un terremoto tardoantico<br />

nella Piana del <strong>Fucino</strong> (Italia centrale);<br />

http://www.earthprints.org/bitstream/2122/3213/1/GA%20Dati%20appennino%20abruzzese.pdf<br />

17 Agostini, Galadini, Galli, Messina, 2001, Il Tesoro… 16<br />

Bacinetto


Les tentatives de drainage connues pour les époques successives se limitent à contenir les<br />

fréquentes inondations : bien que Frédéric II (en 1240) ait entrepris des ouvrages de<br />

restauration de l’appareil romain, les sources indiquent, quelques décennies après, des crues<br />

ravageuses. 18<br />

Le <strong>lac</strong> se réinstalle <strong>dans</strong> son lit d'origine jusqu’à la fin du XIX siècle, lorsqu'a lieu le drainage<br />

définitif par la volonté du prince Torlonia 19 .<br />

Le <strong>parcellaire</strong> et la limitatio d’Alba Fucens<br />

Sur la base de la restitution proposée, la strigatio <strong>fossile</strong> ne s’adapte pas complètement au<br />

schéma des 12 actus de la colonie latine. Comme l’illustre la figure 14, bien que des<br />

correspondances soient visibles <strong>dans</strong> l’insertion de cette forme à l’intérieur du système de<br />

lotissement de la colonie, les limites les plus remarquables observés sur les photographies<br />

aériennes, suivent un rythme différent, notamment un module de 500 pieds romains environ.<br />

Cette mesure est indiquée, en Italie centro-méridionale, par le Liber Coloniarum à propos des<br />

travaux d’arpentage de Tibur et des Champs Tibériens 20 et elle a été aussi relevée <strong>dans</strong> l’ager<br />

Falernus, parmi les cadastrations les plus précoces, comme module entre les kardines, aussi<br />

bien que la parcellisation en lots de 3 jugera 21<br />

Figure 10 – Correspondances entre la modélisation de la limitatio d’Alba Fucens (en vert) et le <strong>parcellaire</strong><br />

<strong>fossile</strong><br />

18<br />

Gatto L. 1977, Terre e vicende del <strong>Fucino</strong> nell’età medievale, in <strong>Fucino</strong> Cento anni, 209-240<br />

19<br />

Brisse, Rotrou,1876, Desséchement du <strong>lac</strong> <strong>Fucino</strong>, exécuté par S.E. le prince Alexandre Torlonia: précis<br />

historique et technique, Impr. de la Propagande...; Vittorini M.1977, Il prosciugamento del <strong>Fucino</strong> , in <strong>Fucino</strong><br />

Cento anni, 241 - 275<br />

20<br />

Chouquer, Favory 1987, p. 68<br />

21<br />

Quilici L.1994, Centuriazione e paesaggio agrario nell’Italia Centrale, in Landuse in the roman empire, p.128-<br />

129<br />

Landuse in the roman empire, Carlsen J. , Ørsted P., Skydsgaard J.E.,1994,


Il s’agit donc d’une emprise d’arpentage différente par rapport à celle qui a été mise en p<strong>lac</strong>e<br />

parallèlement à la fondation de la colonie, selon un module de 12 actus (= 424,8 m). À ce<br />

propos, on dispose des notices du Liber coloniarum II (253, 5-14 La) et Liber coloniarum I<br />

(244, 13-17 La) concernant une importante opération de bornage qui eut lieu en 149 apr. J.-C.<br />

et qui devait aboutir à la réalisation d’une carte.<br />

Liber coloniarum II (253, 5-14 La) :<br />

« Le territoire d’Alba a été, en divers lieux, assigné par limites inter<strong>parcellaire</strong>s, avec des<br />

bornes de travertin appelées Ciliciennes, et p<strong>lac</strong>ées sur les limites. En d’autres endroits, en<br />

vérité, (on a opéré) avec des monuments religieux ou des tombeaux ou des tracés<br />

rectilignes. La distance qui les sépare est de 1250 pieds ou moins. Mais la plus grande<br />

partie a été assignée par limites.<br />

En outre le bornage a été effectué le 6 e jour des ides d’octobre par Cilicius Saturninus,<br />

centurion de la VIIe cohorte, 20 arpenteurs étant intervenus. Et les bornes sont appelées<br />

Ciliciennes, du nom de Cilicius. Cette détermination a été exécutée sous le consulat<br />

d’Orfitius l’Ancien et de Quitus Scitius Priscus. »<br />

(Trad. Fr. Favory, <strong>dans</strong> Chouquer et al., Structures agraires..., 1987, p. 67-68).<br />

Liber coloniarum I (244, 13-17 La).<br />

« De même, <strong>dans</strong> la carte cadastrale d’Alba, on trouve : ce bornage par pieux et cette<br />

détermination ont été effectués le 6 e jour des Ides d’octobre par Cecilius Saturninus,<br />

centurion de la VIIe cohorte, 20 arpenteurs étant intervenus, sous le consulat de Scipio<br />

Orfitus et de Quintus Nonius Priscus. »<br />

(Trad. Fr. Favory, <strong>dans</strong> Chouquer et al., Structures agraires..., 1987, p. 67).<br />

La mesure évoquée par cette opération est de ‘1250 pieds ou moins’, c'est-à-dire 10,41 actus.<br />

Pour le moment, il nous semble difficile de retrouver ce rythme <strong>dans</strong> le <strong>parcellaire</strong> identifié<br />

bien que des mesures qui se rapprochent de ces multiples aient été détectées, comme on le<br />

présente <strong>dans</strong> la figure 15.<br />

Figure 11 – Mesures multiples des 1250 pieds


Pour ce qui concerne l’identification d’autres systèmes d’arpentage qu'on puisse rapporter aux<br />

municipes d’Angitia ou Marruvium, évoqués par la borne de la Petogna, on a essayé une<br />

classification de tous les éléments issus de la photo-interprétation sur la base de leur<br />

orientation, à l'aide du logiciel Morphal. Au moins quatre matrices directionnelles différentes<br />

ont été relevées.<br />

Comme on l’a déjà rappelé, des orientations compatibles avec quelques alignements du site<br />

d’Angitia ont été isolées ainsi que certains éléments cohérents avec la centuriation de<br />

Marruvium (orientation à 51°). Pourtant, étant donnée la complexité des informations,<br />

l’analyse morphologique des traces détectées vient juste de démarrer.<br />

À propos de la distribution des terres autour du <strong>lac</strong> Fucin à l’époque impériale<br />

Si les auteurs modernes ont essayé d'évaluer la surface de terres gagnées à la suite des<br />

bonifications du <strong>lac</strong>, l’épigraphie s’avère un outil complémentaire aux sources littéraires pour<br />

ce qui concerne les traces des distributions de terres à l’époque impériale.<br />

Bien que les propriétés impériales jusqu’à Hadrien devaient être très limitées (en témoignent<br />

la mention de quatre liberti de Claude ; un flavius ; un esclave, deux affranchis et deux ou<br />

trois procuratores Augusti). 22 Cesare Letta nous informe de la présence de vétérans à<br />

l’époque claudienne qui ont dû bénéficier de lots aménagés après l’assèchement (récupération<br />

de 100.000 iugera). Le même auteur fait mention d’un recrutement extraordinaire de<br />

légionnaires <strong>dans</strong> la région des Marses à l’époque d’Hadrien, pendant la révolte judaïque de<br />

Bar Kochba (134-136 après J.C.) 23 .<br />

Pour ce qui concerne Vespasien 24 , sa réforme fondiaire est bien connue en Sabine, région<br />

limitrophe du <strong>Fucino</strong>, mais on ne dispose pas de documents qui intéressent notre secteur.<br />

C'est à l’empereur Trajan qu'est adressée l’inscription, citée auparavant, des possessores qui le<br />

celèbrent pour leur avoir rendu les terres inondées par le <strong>lac</strong>. D’autres vétérans d’origine non<br />

locale sont attestés à Marruvium pour l’époque antonine, dont un est inscrit <strong>dans</strong> la tribu<br />

Tromentina. 25<br />

Si le scénario de probables assignations aux vétérans apparait fragmentaire, si on considère le<br />

silence des sources, il faut prendre en considération que la bonification du <strong>lac</strong> a un impact fort<br />

sur l’économie locale. Celle-ci est documentée par les manifestations d’évergétisme et des<br />

carrières des notables locaux <strong>dans</strong> les rangs du sénat romain.<br />

On ne peut pas exclure que les familles locales, en fonction de leur relation avec les<br />

empereurs et, peut être, leur engagement économique <strong>dans</strong> les ouvrages de drainage déjà à<br />

partir de Claude, 26 aient bénéficié de la nouvelle situation de la région, favorisée par la<br />

récupération de terrains submergés.<br />

22 Letta 2008, 
Il contributo dell’epigrafia alla conoscenza del territorio degli antichi Marsi, p. 19<br />

23 Letta 2000, p.18 ; Buonocore M.,1984, Varia Epigraphica Abruzzesi, p.267 "Marcius Iustus veteranus Divi<br />

Hadriani" , in Nona miscellanea greca e romana, Studi pubblicati dall’Istituto per la storia antica, Fasc. 35, Roma<br />

1984, 225-271<br />

24 Suet., Vesp., xvi, 2;<br />

25 
CIL IX, 3670 ; Letta 2000, p.20, note n.88<br />

26 Leveau 1993, p.7


Conclusions<br />

L’ensemble morphologique découvert <strong>dans</strong> le <strong>Fucino</strong> est compatible avec une opération<br />

d’arpentage planifiée <strong>dans</strong> un cadre chronologique qui peut se situer entre le II siècle après<br />

J.C. jusqu’à la fin du V - début du VI siècle, le terminus ante quem étant représenté par la date<br />

du tremblement de terre de la fin du V siècle ou de 508 apr. J.-C.<br />

Pendant cette période, le <strong>lac</strong> avait une dimension réduite par rapport à la surface précédant<br />

l’assèchement claudien et la dimension regagnée au début du VI siècle après J.C. et conservée<br />

jusqu’à la bonification définitive de Torlonia, comme le prouvent les sources historiques et les<br />

prospections géologiques.<br />

La mise en p<strong>lac</strong>e du <strong>parcellaire</strong> <strong>fossile</strong> du <strong>Fucino</strong> se déroule au plus tôt quatre siècles et demi<br />

après la fondation de la colonie d’Alba Fucens. Ce <strong>parcellaire</strong> pourrait donc concerner un<br />

nouvel aménagement de terres asséchées, qui prend en compte et sauvegarde l’orientation<br />

d’Alba au fin d’en permettre l’imbrication avec le système plus ancien, transmis et développé<br />

le long de cet intervalle de quatre siècles et qui devait déjà avoir imprégné les territoires<br />

environnant le bassin.<br />

Le choix d’un autre rythme que les 12 actus de la colonie latine de la fin du IV siècle av. J.-<br />

C., s'explique, à notre avis, par des motivations de différentes sortes : l'emploi, à l'époque<br />

impériale, du même module que celui adopté au temps de la fondation de la colonie, signerait<br />

un anachronisme face à l’évolution de l’arpentage et aux différentes approches en matière de<br />

politique foncière. Les indications du Liber coloniarum concernant l'établissement d’une carte<br />

laissent penser à une renormatio de terres annexées <strong>dans</strong> un deuxième moment <strong>dans</strong> un<br />

espace déjà arpenté. Dans notre cas, la condition historique <strong>dans</strong> laquelle s’installe un<br />

processus d’acquisition de nouvelles terres coïncide avec l’assèchement d’une grande surface<br />

à la suite du drainage du <strong>lac</strong> Fucin. Sur la base de l’extension du <strong>parcellaire</strong> on est porté à<br />

situer ce moment à la suite de l’intervention d’Hadrien, bien que on ne connaisse pas les<br />

modalités, <strong>dans</strong> le temps, de sa réalisation sur le terrain, c’est-à-dire entre le II siècle et le<br />

début du VI siècle.<br />

Bien que fondée sur des paramètres qui ne sont pas courants (largeur des chemins, application<br />

d’un module de 500 pieds peu connu in Italie centro-méridionale), on retient que la solution<br />

adoptée à travers le schéma morphologique découvert <strong>dans</strong> le <strong>Fucino</strong> s’inscrit <strong>dans</strong> un projet,<br />

alimenté à travers des siècles, d’anthropisation extrême d’un milieu jusqu’à ce moment là,<br />

réfractaire à des formes d’occupation et d’exploitation stables. Le <strong>parcellaire</strong> révèle en fait,<br />

des points d’ancrage à la tradition en termes d’orientation et, à petite échelle, de critères<br />

métrologiques qui en permettent l’insertion <strong>dans</strong> le système d’Alba Fucens, dont il devient<br />

une dilatation.<br />

On peut aussi évoquer les choix de prise en compte des contraintes toujours pressantes de ce<br />

milieu difficile qu’était le Fucin. La fonctionnalité de l’ouvrage hydrauliques et l’entretien de<br />

l’appareil claudien demandaient une forte capacité à intégrer les potentiels naturels favorable<br />

au drainage, une attention et le respect du sens d’écoulement des eaux comme en témoignent<br />

les chenaux préparatoires et complémentaires à l’émissaire, appartenant à une phase<br />

précédente où presque contemporaine au creusement du collecteur de Claude, composantes<br />

qui paraissent avoir une implication importante à l’intérieur du <strong>parcellaire</strong>. Il faut donc<br />

prévoir ce genre de compétences et un dessin qui poursuit un équilibre entre les facteurs<br />

naturels et une action anthropique de cette dimension.<br />

La réalisation de cette emprise cadastrale est pourtant loin d’être déchiffrée : en plus, les<br />

implications foncières conséquentes aux diverses politiques impériales, surtout en relation<br />

avec les bonifications des milieux humides, le rôle des notables locaux et l’impact sur<br />

l’économie de la région sont parmi les premières interrogations que la découverte du


<strong>parcellaire</strong> du <strong>Fucino</strong> provoque, pour lesquelles la contribution de l’archéologie est fortement<br />

sollicitée.<br />

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