Multimédiation - musée des Confluences

Par la suite, il serait intéressant de voir si l’on peut aboutir
à libérer le plus possible les mains des visiteurs, en
remplaçant les tablettes ou autres outils mobiles par des
dispositifs intégrés à la scénographie, tout en gardant une
bonne qualité d’interaction et de confort de visite.
En ce qui concerne la réception des projets expérimentaux
par les publics, il peut sembler délicat de concilier le droit
à l'erreur ou à l’imperfection avec l’exigence de qualité légitimement
attendue par les visiteurs. La multimédiation
au Musée des Confluences a toujours pris le parti
d’afficher clairement le caractère expérimental des dispositifs,
invitant les publics à devenir participants, à
construire avec le musée les outils futurs. Ainsi, en complément
d’un accompagnement de médiation humaine
spécifique, une politique d’évaluation systématique est
conduite depuis le départ pour contribuer à l’objectif “fil
rouge” de la démarche: se servir des retours d’expériences
d’outils maquettes pour décider des choix pérennes
à venir. Les publics ont toujours accueilli très favorablement
cette posture, qui fait particulièrement sens
dans une période hors-les-murs, mais contribue également
à montrer qu’un musée n’est pas une institution figée,
contrairement à l’image poussiéreuse et hors du
temps qui lui est malheureusement trop souvent encore
associée.
Vers une politique globale de l’innovation au musée
Un travail important de la multimédiation est de défricher,
de formuler de manière synthétique et cohérente les
usages possibles du numérique au Musée des
Confluences, et d’établir des modalités de mise en oeuvre
globales et pérennes. Cette étape, délicate mais cruciale,
n'a pas été un préalable, mais est apparue nécessaire
après plusieurs années d'expérimentations (2005-
2009) pour passer du stade de la preuve de concept
concluante, à l'implantation durable dans les pratiques du
musée.
Ainsi, en 2010, un groupe de travail a été constitué, qui
réunit, outre des membres de l'équipe d'Erasme un référent
de chaque service du musée (Publics, Expositions,
Collections, Muséographie, Développement et stratégie,
Communication, Administration générale). En effet, loin
de concerner uniquement le service des publics, la question
des dispositifs de médiation culturelle concerne
toute l'institution, car il s'agit de l'une des missions générales
du musée, et parce que l'utilisation de supports
numériques requiert la mise au point de méthodes et d'outils
communs, aboutissant à un processus de travail cohérent
et donc efficace.
Les chantiers principaux de ce groupe sont :
- la définition de la place de la technologie au musée. Des
principes-clés ont été dégagés : « au service des contenus
et des usages », « faire oublier l'outil pour mettre en
valeur l'objectif de médiation » ou encore « toujours une
proposition de plus, jamais un passage obligé pour les
publics ». La difficulté, mais aussi la grande force des expérimentations
a été de faire émerger la nécessité de
formaliser la politique numérique globale du musée ;
- le recensement des usages du numérique en médiation
(publics/professionnels, studieux/loisirs…) et leur priorisation
;
- l’anticipation de l’impact des projets numériques sur les
pratiques professionnelles telles que la question de la
transversalité interservices, le recensement des besoins
de formation, la collaboration avec de multiples
acteurs et prestataires extérieurs à l’institution.
L'un des chantiers les plus ardus reste de trouver les mots
pour partager la démarche au sein des équipes. En effet,
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L E S C A H I E R S D U M U S É E D E S C O N F L U E N C E S - I N N O V A T I O N