Laboratoire de la santé des végétaux - Anses

Juin 2012 / numéro 5
Activités internes aux unités
Formation AQ 17025
Colloques, projets
collaboratifs
5 th International Bacterial Wilt
Symposium (IBWS) Wuhan
– Chine (20 -24 juin 2011)
43 e congrès annuel de l’ONTA
(association des nématologistes
d’Amérique tropicale)
Relations internationales
Partage d’expérience sur
l’analyse de risque phytosanitaire
avec l’Égypte
Mission en Croatie sur
les installations confinés au titre
de la directive 2008/61/CE
La cercosporiose noire
aux Antilles françaises
Journées européennes des
laboratoires de référence
en santé des végétaux
Laboratoire de la santé des végétaux
éditorial
Pour le dernier numéro de notre bulletin d’information sous ce
format, nous vous proposons un numéro très exotique, tant par
les sujets que par les sites où ont eu lieu les évènements.
Cette dimension internationale de notre laboratoire de la santé des
végétaux a été mise en avant en organisant les 25 et 26 mars
derniers les « journées européennes de la référence » avec la
participation de la Commission européenne DG Sanco, de l’OEPP
et de la CIPV. Cette réunion des laboratoires nationaux de référence
en santé des végétaux a permis de discuter l’éventualité d’un
laboratoire européen de référence dans le domaine de la santé des
végétaux. Peut-être un nouveau défi pour le Laboratoire de la santé
des végétaux ? Vous en saurez plus en lisant l’article consacré à
cet évènement.
Comme annoncé en introduction, ce numéro sera le dernier sous
ce format mais vous pourrez retrouver nos articles avec tous ceux
de nos collègues sur le site web Anses à la rubrique « Laboratoires »
dont une page est consacrée au Laboratoire de la santé des
végétaux et dans la newsletter de l’Anses qui vous sera adressée
en remplacement.
Nathalie Franquet

Activités internes aux unités
Formation aQ 17025
Groupe de stagiaires des formations AQ 17025 et audit
interne réalisés du 18 au 21 octobre 2011.
Colloques, projets collaboratifs
Le flétrissement bactérien causé par Ralstonia solanacearum
est l’une des maladies les plus dévastatrices pour les
solanées maraichères et le bananier avec des répercussions
économiques et sociales importantes. En dépit des
recherches menées durant le siècle dernier sur la détection,
la pathogénie, la survie et l’adaptation, ainsi que sur la
résistance des hôtes, le flétrissement bactérien reste
une contrainte majeure. Le congrès international sur le
flétrissement bactérien qui a lieu tous les cinq ans depuis 1992
a montré son importance dans la promotion des avancées
scientifiques dans la recherche et le contrôle de cette
maladie. Cette 5e édition a eu lieu à Wuhan, en Chine, sur les
recommandations de la délégation du précédent congrès de
York (UK). Le comité d’organisation était présidé par Liyuan
He, professeur à l’institut de protection des plantes (CAAS)
de Chine, secondé par Philippe Prior, phytopathologiste,
CIRAD-INRA de la Réunion ; Boshou Liao, Sous directeur de
l’institut sur la recherche des oléagineux (Oil Crops Research
Institute – CAAS) de Chine ; et Caitilyn Allen, Professeur de
l’université du Wisconsin aux USA.
Ce congrès a réuni près de 100 scientifiques et les sessions
étaient organisées en six thèmes :
1. épidémiologie de Ralstonia solanacearum ;
2. diversité, génétique et pathogénie de Ralstonia
solanacearum ;
3. adaptation physiologique et écologique de Ralstonia
solanacearum ;
4. réponse de la plante et développement de la maladie ;
5. sélection génétique pour la résistance au flétrissement
bactérien ;
6. contrôle du flétrissement bactérien.
2 Bulletin d’information N o 5
En octobre dernier, le Laboratoire de la santé des végétaux a
organisé en interne deux sessions de formation en assurance
qualité à l’attention des agents récemment recrutés dans les
différentes unités. 15 personnes ont participé à une session
de sensibilisation à la norme ISO 17025, référentiel clé pour
l’accréditation des laboratoires d’essais, session assurée par
Géraldine Anthoine. 14 personnes ont pris part à la formation
concernant l’audit interne qu’a animée Carène Rivoal.
Ces formations se sont déroulées sur le site d’Angers afin
de bénéficier des installations ad hoc, mais aussi de mettre
en pratique les enseignements concernant la pratique
de l’audit interne en conditions réelles. Les stagiaires ont
bénéficié pour l’exercice pratique d’audit d’un encadrement
rapproché assuré par des agents du Laboratoire de la santé
des végétaux expérimentés en audit, Françoise Poliakoff,
Carène Rivoal, Géraldine Anthoine et Laurent Ladevèze.
Ces sessions de formation en assurance qualité sont un
exemple de la mutualisation des moyens et des connaissances
au Laboratoire de la santé des végétaux.
Géraldine Anthoine
5 th international Bacterial Wilt SympoSium (iBWS) Wuhan – chine
(20 -24 juin 2011)
À l’occasion de ce congrès Gilles Cellier (Laboratoire
de la santé des végétaux – la Réunion, Unité ravageurs
et pathogènes des plantes tropicales) a présenté une
communication orale portant sur la dernière partie de sa
thèse traitant de la diversité des écotypes de Ralstonia
solanacearum. La technologie des puces à ADN et la
haute résolution de cette technique ont été présentées
dans une perspective d’épidémiosurveillance. Des thèmes
plus académiques, comme l’évolution et les déterminants
de la pathogénie, ont aussi été abordés. Ce fut l’occasion
de rencontrer des scientifiques internationaux et de faire
connaître le nouveau laboratoire de la santé des végétaux.
Gilles Cellier

Colloques, projets collaboratifs (suite)
43 e congrèS annuel de l’onta
(aSSociation deS nématologiSteS d’amériQue tropicale)
Le 43 e congrès annuel de l’ONTA (association des
nématologistes d’Amérique tropicale) s’est tenu du 5 au
8 septembre dernier à Coimbra au Portugal. Ce rendezvous
annuel est habituellement organisé en Amérique. Cette
année, cette rencontre s’est exceptionnellement tenue en
Europe et a ainsi permis de réunir près de 150 nématologistes
de 24 pays à l’échelle mondiale. Les thèmes abordés au
cours de la semaine concernaient la systématique, la
biodiversité, l’écologie et les nouvelles stratégies de contrôle
des nématodes phytoparasites. Une session spéciale a aussi
été organisée sur le nématode du pin, Bursaphelenchus
xylophilus présent au Portugal depuis quelques années et
causant d’importants dégâts dans les forêts de pin. L’unité
de nématologie du Laboratoire de la santé des végétaux a
participé à ce colloque et a exposé les résultats de travaux
qu’elle a mis en œuvre au cours des dernières années
concernant l’identification par biologie moléculaire de
différentes espèces de nématodes à galles.
Relations internationales
Sylvie Gamel
partage d’expérience Sur l’analySe de riSQue phytoSanitaire
avec l’égypte
Le site d’Angers a accueilli entre le 24 et le 27 janvier 2012
trois cadres égyptiens du CAPQ (service de quarantaine
phytosanitaire) pour une formation et un échange sur
l’analyse du risque phytosanitaire (ARP). Cette action fait
suite à la mission préparatoire réalisée en juin 2011 par
Guillaume Fried (Laboratoire de la santé des végétaux-
Montpellier, unité entomologie et plantes invasives)
et Philippe Reynaud (Laboratoire de la santé
des végétaux-Angers, unité expertise sur les risques
biologiques) en compagnie des trois cadres du service
de quarantaine phytosanitaire égyptien
Philippe Reynaud (Anses-Laboratoire de la santé des
végétaux) en Égypte (en compagnie de Patrice Blanchet
[CGAAER*], Catherine Dagorn [GNIS**] et Xavier Pacholek,
conseiller agricole de la zone Moyen-Orient), dans le cadre
de la préparation d’une candidature française à l’appel à
propositions de jumelage pour le renforcement du service
de quarantaine phytosanitaire égyptien.
L’objectif de cette semaine de travail était évidemment de
répondre à une demande de l’Égypte, mais aussi de préparer
une réponse française dans les meilleures conditions au futur
appel à projet de jumelage dans le domaine phytosanitaire. Le
travail d’ARP portait sur l’étude des outils et méthodologies
de l’ARP, en prenant comme exemples Dickeya spp. (une
bactérie de la pomme de terre) et Ambrosia artemisiifolia (une
plante invasive). Cette thématique a mis en valeur l’expertise
française et a contribué à répondre aux interrogations
égyptiennes constantes sur les deux produits essentiels
des exportations françaises : semences de pomme de terre
(30 000 tonnes) et blé (500 000 tonnes).
L’échange avec ce pays se prolongera avec la venue d’experts
de l’Anses et de l’INRA pour compléter in situ la formation et
finaliser l’adaptation des outils au contexte égyptien.
Philippe Reynaud
* Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux.
** Groupement national interprofessionnel des semences.
Bulletin d’information N o 5 3

Relations internationales (suite)
miSSion en croatie Sur leS inStallationS conFinéeS
au titre de la directive 2008/61/ce*
La république de Croatie rejoindra l’Union européenne le
premier juillet 2013. Celle-ci doit donc être en mesure de
mettre en œuvre toutes les directives européennes pour
cette échéance.
La Commission européenne, et plus particulièrement
TAIEX (Technical assistance information exchange, DG
Enlargement), propose aux futurs États membres des
missions d’assistance.
C’est dans ce cadre que Jean-Emmanuel Gerbault, chef
de l’unité de quarantaine du Laboratoire de la santé des
végétaux (unité de quarantaine et de virologie), a été
missionné pour réaliser une expertise sur l’application de la
directive 2008/61/CE pour le compte du ministère chargé de
l’agriculture croate, du 26 au 30 septembre 2011.
La demande des autorités croates était diverse :
• avoir une présentation très détaillée de la directive
2008/61/CE et de son application dans un pays de l’Union
européenne comme la France ;
• réaliser une expertise sur leur projet de station de
quarantaine qui doit être construite pour juillet 2013 ;
• avoir un avis technique sur le nouveau laboratoire de la
santé des plantes de l’Institut pour la protection des plantes
(du Centre pour l’agriculture, l’alimentation et les affaires
rurales de Croatie) ;
• réaliser une expertise technique de la loi croate transposant
la directive 2008/61/CE en droit croate.
la cercoSporioSe noire aux antilleS FrançaiSeS
Parmi les champignons responsables de maladies foliaires
sur bananier, Mycosphaerella fijiensis Morelet, agent de la
cercosporiose noire (ou Black Sigatoka) représente la plus
grande menace économique. Cet agent pathogène est
agressif sur toutes les variétés de bananes cultivées (banane
dessert, plantain…). Il entraîne des pertes de rendement
et surtout la maturation précoce des fruits qui les rend
impropres à l’exportation.
Suite à sa progression rapide dans l’arc caribéen, notamment
sur les îles de Saint-Vincent (décembre 2009) et de Sainte
Lucie (janvier 2010), les services de l’État se sont mobilisés
pour renforcer les mesures de prévention existantes et se
préparer à une éventuelle apparition de cet organisme dans
les Antilles françaises. Dans ce contexte, une formation
à l’application des techniques moléculaires, pour une
détection spécifique, rapide et précoce du pathogène, a
été organisée en Guadeloupe en avril 2010 par le Cirad et
le Laboratoire de la santé des végétaux – Nancy (unité de
mycologie). Cette formation avait pour objectif de former les
différents partenaires (LDA* 972, FREDON) ayant à intervenir
à différents niveaux du processus analytique.
C’est en septembre 2010 puis en janvier 2012, que des lésions
foliaires typiques de cercosporiose noire furent observées
respectivement en Martinique puis en Guadeloupe. La
présence de la maladie fut tout d’abord vérifiée par le Cirad
4 Bulletin d’information N o 5
Au-delà de la mission propre, ce séjour a permis de bien
connaître l’organisation de la protection des plantes dans ce
futur État membre et tous les acteurs impliqués, mais aussi de
nouer des contacts avec nos homologues (responsables du
laboratoire de la santé des végétaux et de la future station de
quarantaine). Ainsi les échanges sur les méthodes utilisées,
les collections de maladie, les équipements et installations
techniques en seront facilités.
Jean-Emmanuel Gerbault
* DIRECTIVE 2008/61/CE DE LA COMMISSION du 17 juin 2008 fixant les
conditions dans lesquelles certains organismes nuisibles, végétaux,
produits végétaux et autres objets énumérés aux annexes I à V de la
directive 2000/29/CE du Conseil peuvent être introduits ou circuler dans la
Communauté ou dans certaines zones protégées de la Communauté pour
des travaux à des fins d’essai ou à des fins scientifiques ou pour des travaux
sur les sélections variétales (version codifiée).
par observation du parasite in situ (Zapater et al.) puis
confirmée par le LSV par la technique de PCR en temps réel
(Arzanlou et al.), suivie d’analyses de séquences ADN.
Le Laboratoire de la santé des végétaux a optimisé puis
rédigé une méthode de détection du parasite par PCR en
temps réel (Arzanlou et al.) en cours d’officialisation.
* Laboratoire département de l’agriculture
Jacqueline Hubert
Références bibliographiques
Arzanlou et al., 2007. Phytopathology 97 : 1112-1118.
Zapater et al., 2008. Fruits, vol.63, p.389-393.
Cirad LSV

Relations internationales (suite)
journéeS européenneS deS laBoratoireS de réFérence
en Santé deS végétaux
Les 26 et 27 mars derniers, à l’initiative des Autorités
françaises, et tout particulièrement du laboratoire de la santé
des végétaux de l’Anses, et avec le soutien de la commission
européenne (DG SANCO), les laboratoires de référence
en santé des végétaux des États membres de l’Union
européenne ont été conviés à une réunion d’échanges à la
Maison internationale à Paris.
En effet, l’intérêt pour cette réunion était important puisque
21 des 27 États membres étaient représentés, et près de 60
personnes ont assisté à ces discussions. Ces deux demijournées
ont été l’occasion de découvrir la diversité des
modalités de mise en place des laboratoires de référence
en santé des végétaux dans différents États membres,
leurs mandats, leurs missions, leur statut administratif, leur
situation vis-à-vis de l’accréditation ISO 17025. Certains états
membres ne disposant pas des compétences suffisantes
dans toutes les disciplines, les sous-traitances d’analyses
officielles avec d’autres LNR ont été évoquées.
Ces réunions ont aussi permis de discuter de l’intérêt d’un
laboratoire de référence pour l’Union européenne en santé
des végétaux, en illustrant préalablement le sujet avec des
exemples de ce qui existe en détection des OGM, ou en
santé animale. Les présentations de l’OEPP et de la CIPV
ont mis en avant la singularité du domaine de la santé des
végétaux, pour lequel l’OEPP remplit pour partie certaines
missions d’un LR-UE (développement de protocoles de
diagnostic, veille sanitaire…). Cette situation particulière
doit être préservée en articulant les activités OEPP idoines
dans la construction d’un LR-UE en santé des végétaux. La
DG SANCO a affirmé son attachement à l’existence d’un
LR-UE pour fiabiliser le système des analyses officielles dans
l’Union européenne, mais aussi pour anticiper et gérer au
mieux l’émergence de nouveaux parasites et ravageurs.
Directeur de publication : Marc Mortureux
Comité de rédaction : Nathalie Franquet, Françoise Poliakoff,
Renaud Ioos, Jean-Emmanuel Gerbault, Bruno Hostachy,
Philippe Reynaud, Laurent Folcher
Rédacteur en chef : Nathalie Franquet
Secrétaire de rédaction : Valérie Molinero-Demilly
L’ensemble des participants s’est accordé sur la nécessité
d’un réseau de LNR en santé des végétaux (ou des
laboratoires assurant ces missions) pour partager les moyens
et les missions (développement de méthodes d’analyse,
organisation d’EILA pour permettre aux laboratoires
de répondre aux exigences d’accréditation). Toutefois
certains états membres jugent trop hâtive la démarche de
développement d’un LR-UE en santé des végétaux. Dans tous
les cas, la DG SANCO a invité les états membres à réfléchir
au périmètre et au(x) mandat(s) qu’un LR-UE en santé des
végétaux pourrait revêtir afin d’amorcer des discussions au
niveau de la commission européenne.
Géraldine Anthoine
Responsable d’édition : Fabrice Coutureau / Assistante d’édition : Céline Leterq
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Dépôt légal à parution/ISSN 2114-1886
Bulletin d’information N o 5 5