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Quel avenir pour les personnes déplacées vivant dans les camps de ...

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L’intégration locale ou la réinstallation ailleurs<br />

<strong>dans</strong> le pays<br />

Si le retour est la solution la plus largement choisie par <strong>les</strong><br />

populations <strong>déplacées</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>camps</strong> <strong>de</strong> Masisi centre,<br />

l’intégration <strong>dans</strong> <strong>les</strong> communautés d’accueil (intégration<br />

locale), ou la réinstallation ailleurs <strong>dans</strong> le pays (ici <strong>dans</strong> le<br />

Nord Kivu) est aussi évoquée comme une option d’<strong>avenir</strong><br />

par une partie <strong>de</strong>s <strong>personnes</strong> <strong>déplacées</strong>. Les solutions<br />

autres que le retour restent négligées par <strong>les</strong> stratégies <strong>de</strong><br />

stabilisation ou <strong>de</strong> réponse humanitaire. Peu d’informations<br />

sont disponib<strong>les</strong> sur le processus d’intégration locale, et<br />

encore moins sur l’intégration en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong><br />

déplacement. Toutefois, certains éléments permettent<br />

<strong>de</strong> penser que l’intégration locale est en marche <strong>pour</strong> une<br />

partie <strong>de</strong>s déplacés <strong>de</strong>s <strong>camps</strong> <strong>de</strong> Masisi centre, comme<br />

le montrent <strong>les</strong> paragraphes suivants.<br />

5.1 L’intégration locale selon la stratégie<br />

CCCM<br />

La stratégie CCCM 2009 est un <strong>de</strong>s rares documents<br />

stratégiques mentionnant la nécessité <strong>de</strong> prévoir d’autres<br />

solutions que le retour. 75 La stratégie note que « tous <strong>les</strong><br />

déplacés ne <strong>pour</strong>ront pas ou ne voudront pas retourner<br />

<strong>dans</strong> leur zone d’origine », notamment <strong>pour</strong> <strong>de</strong>s raisons<br />

sécuritaires. Elle précise que <strong>les</strong> <strong>camps</strong> <strong>de</strong> déplacés<br />

« n’ont pas <strong>pour</strong> vocation <strong>de</strong> durer au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce qui est<br />

nécessaire » et envisage leur transformation « en communauté<br />

viable » ou leur fermeture <strong>de</strong> manière préparée<br />

et ordonnée.<br />

Même si l’un <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> la stratégie prévoit la mise<br />

en place <strong>de</strong> stratégies « <strong>de</strong> sortie ou <strong>de</strong> consolidation »,<br />

la stratégie n’envisage pas <strong>de</strong> manière concrète et complète<br />

l’option <strong>de</strong> l’intégration locale. Elle n’envisage que la<br />

continuation <strong>de</strong> la fourniture <strong>de</strong> services et <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> <strong>pour</strong><br />

<strong>les</strong> <strong>personnes</strong> qui auront fait le choix <strong>de</strong> rester <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

<strong>camps</strong>, en fonction <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> vulnérabilité. Il semble<br />

donc important <strong>de</strong> préciser <strong>les</strong> critères selon <strong>les</strong>quels on<br />

déci<strong>de</strong>rait la transformation <strong>de</strong> certains <strong>camps</strong> en « communauté<br />

viable » ou <strong>de</strong> <strong>les</strong> fermer.<br />

Dans un document complémentaire, indiquant <strong>les</strong> directions<br />

stratégiques <strong>pour</strong> la gestion <strong>de</strong>s <strong>camps</strong> en<br />

2012-2013, 76 le HCR mentionne aussi la situation <strong>de</strong>s<br />

<strong>personnes</strong> <strong>déplacées</strong> <strong>vivant</strong> toujours <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>camps</strong>, et<br />

recomman<strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong> programmes d’ « auto<br />

prise en charge », ainsi que d’initiatives d’autosuffisance<br />

réalisées par <strong>les</strong> <strong>personnes</strong> <strong>déplacées</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>camps</strong><br />

« en vue <strong>de</strong> <strong>les</strong> rendre autonomes en 2013 », en particulier<br />

en soutien au développement <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> subsist-<br />

ance. Enfin, ce document abor<strong>de</strong> le cas <strong>de</strong>s <strong>personnes</strong><br />

<strong>déplacées</strong> confrontées à <strong>de</strong>s problèmes fonciers <strong>dans</strong><br />

leur localité d’origine, <strong>pour</strong> <strong>les</strong>quels leur « relocalisation »<br />

est envisagée, en particulier par la construction d’ « abris<br />

communautaires <strong>dans</strong> un espace sécurisé ». Il n’est pas<br />

précisé s’il s’agit d’intégration locale et/ou <strong>de</strong> réinstallation<br />

ailleurs <strong>dans</strong> la province.<br />

Dans <strong>les</strong> faits, l’appui donné aux déplacés candidats au<br />

retour volontaire a aussi bénéficié à <strong>de</strong>s déplacés qui<br />

ont préféré se réinstaller ailleurs. Toutefois, cet appui fait<br />

officiellement partie <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> au « retour ».<br />

5.2 L’intégration locale <strong>dans</strong> <strong>les</strong> faits<br />

Il n’existe aucune étu<strong>de</strong> sur le nombre et la situation<br />

<strong>de</strong>s <strong>personnes</strong> <strong>déplacées</strong> qui vivraient <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s <strong>camps</strong><br />

ou <strong>de</strong>s famil<strong>les</strong> d’accueil au Masisi, ou au Nord Kivu en<br />

général, et qui auraient opté <strong>pour</strong> l’installation durable<br />

parmi <strong>les</strong> communautés loca<strong>les</strong>.<br />

Comme rapporté plus haut, peu <strong>de</strong> déplacés ont opté<br />

<strong>pour</strong> le retour en 2011, et l’effectif <strong>de</strong>s quatre <strong>camps</strong><br />

étudiés a augmenté cette année. Ainsi, <strong>de</strong> fait, beaucoup<br />

<strong>de</strong>s déplacés présents <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>camps</strong> <strong>de</strong>puis 2007 ont<br />

dû s’accommo<strong>de</strong>r <strong>de</strong> leur situation précaire. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

situation <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>camps</strong> effectuée <strong>pour</strong> ce rapport montre<br />

que leur situation, bien que difficile, semble préférable<br />

à celle <strong>dans</strong> leur zone d’origine, en tout cas concernant<br />

la perception <strong>de</strong> la sécurité physique. Les déplacés ont<br />

aussi un accès – quoique limité – aux services <strong>de</strong> base<br />

disponib<strong>les</strong> <strong>pour</strong> la communauté environnante.<br />

Le camp <strong>de</strong> Lushebere, et au loin ceux <strong>de</strong> Bihito et <strong>de</strong> Kalinga, Masisi.<br />

(Crédit: NRC/C. Beau, septembre 2011)<br />

24 NRC – Observatoire <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> déplacement interne | février 2012

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