étude quantitative de la vulnérabilité des pdi du catd de guiglo

ÉTUDE QUANTITATIVE DE
LA VULNÉRABILITÉ DES PDI
DU CATD DE GUIGLO
COULIBALY Adama
Consultant International
07 01 53 85; 01 08 97 47; 06 16 16 14
27 BP 551 Abidjan 27
adama_coulibaly7@yahoo.fr
adama_coulibaly7@aviso.ci
coulibaly_7@hotmail.com
Juin 2007

TABLE DES MATIÈRES
Abréviations, sigles et acronymes ii
Remerciements iii
Résumé iv
I. RAPPEL DE L’ETUDE QUALITATIVE
DE LA VULNERABILITE DES PDI DU CATD
1
II. ETUDE QUANTITATIVE DE LA VULNERABILITE
DES PDI DU CATD 1
2-1 INTRODUCTION 1
2-2 OBJECTIFS DE L’ETUDE 1
2-3 METHODOLOGIE DE REALISATION DE L’ETUDE 2
2-4 LES RESULTATS DE L’ETUDE 2
2-4-1 Nombre de PDI interviewées 2
2-4-2 Dénombrement du nombre de PDI résident en permanence
sur le CATD 3
2-4-3 Autres données sur les PDI résident en permanence sur le CATD 4
2-4-4 Principales AGR exercées par les PDI du CATD 4
2-4-5. identification de familles non économiquement vulnérables 5
2-5 COMPLEMENT D’INFORMATION POUR LA STRATEGIE
DE SORTIE DU CATD 6
2-5-1 Destinations de retour souhaitées par les PDI du CATD 6
2-5-2 Mesures d’accompagnement souhaitées par les PDI
pour leur sortie du CATD pour leurs lieux de vie habituelle 7
2-5-3. Le cas des PDI souhaitant immigrer en occident ou
«groupe des américains» 8
2-6 CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 10
2-6.1 Conclusions 10
2-6.2 Recommandations 10
i
Page

ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES
AGR : Activité Génératrice de Revenue
AWECO : African Women Wealthfare Committee
CATD : Centre d’Accueil Temporaire des Déplacés
ECHO : European Commission Humanitarian Organisation
IAHCC : Inter Agency Humanitarian Coordination Committee
MSF : Médecins Sans Frontière
OIM : Organisation Internationale pour les Migrations
PAM : Programme Alimentaire Mondial
PDI : Personne Déplacée Interne
PNEV : Personne Non Economiquement Vulnérable
SCUK : Save Children United Kingdom
UNICEF : Fondation des Nations Unies pour l’enfance
UVPAP : Union Villageoise de Production AgroPastorale
ii

REMERCIEMENTS
• Merci à toute l’équipe de l’OIM pour l’accueil et la franche collaboration dont j’ai
bénéficié durant la réalisation de cette étude quantitative des PDI non
économiquement vulnérables du CATD de Guiglo, faisant suite à une analyse
qualitative de la vulnérabilité des PDI réalisée de fin 2006 à début 2007.
• Je remercie également les autres partenaires humanitaires dont le chef du sous Bureau
du PAM à Guiglo, le représentant de ECHO de passage au CATD et le responsable de
l’ONG UVPAP pour les échanges et leur collaboration lors de ma mission sur le
terrain.
• Enfin, j’adresse toute ma sympathie aux résidents du CATD (Nicla 1 et Nicla 2) avec
qui j’ai eu plaisir à échanger pendant mes longues séances d’interview sur le Centre.
iii

RESUMÉ
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) gère au quotidien le Centre d’accueil
temporaire des déplacés (CATD) Guiglo depuis 2003 à la suite de la crise militaro-politique
qui a éclaté en Côte d’Ivoire le 19 septembre 2002. Cette crise, il faut le rappeler a engendré
le déplacement massif de populations à travers le pays, particulièrement dans la région ouest
qui a été le théâtre d’affrontements sanglants.
La gestion du CATD par l’OIM qui se traduit par une assistance humanitaire d’urgence, s’est
faite sur financement de 2003 à juin 2007 et avec la collaboration du PAM (nourriture),
l’UNICEF (éducation), MSF et SCUK (santé). L’OIM a associé l’ONG locale AWECO pour
la sensibilisation sur le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme, les résidents du CATD et
les populations du village de Nicla où le centre est implanté.
A la faveur de la mise en place de son 4 ème financement (janvier 2006- juin 2007) pour
permettre à l’OIM de poursuivre l’assistance humanitaire d’urgence sur le CATD, ECHO a
demandé à l’Organisation de faire une étude de vulnérabilité des résidents du CATD dans
l’optique d’identifier les PDI du centre qui seraient en mesure de quitter le CADT de Guiglo
dans des conditions permettant de s’assumer en raison des AGR qu’elles mèneraient.
Pour réaliser cette étude, l’OIM a procédé en deux phases :
• Une phase qualitative qui a été réalisée d’octobre 2006 à janvier 2007 par deux
consultants dont un Ingénieur agronome et un Médecin ; et
• Une phase quantitative réalisée par un consultant, Ingénieur agronome, d’avril à mai
2007.
Le présent rapport porte sur l’étude quantitative (la 2 ème phase de l’étude de vulnérabilité) qui
a été réalisée d’avril à mai 2007selon la méthodologie suivante faite en trois démarches:
- une première démarche dite introductive auprès de la population - cible;
- une deuxième démarche dite de confiance avec la population – cible; et
- une troisième démarche correspondante à l’entretien proprement dit avec la population
- cible.
Les principaux résultats auxquels est parvenue l’étude sont présentés comme suit :
1 043 résidents dont 979 hommes et 64 femmes ont été interviewés en qualité de chef de
famille ;
4 155 PDI sont effectivement des résidents permanents du CATD de Guiglo jusqu’en fin
avril 2007 à la suite des différents mouvements dont le retour volontaire assisté par
l’OIM en mars 2007;
Tous les résidents du CATD de Guiglo sont économiquement vulnérables malgré le fait
qu’ils soient nombreux à exercer des AGR qui sont malheureusement précaires.
Cette étude a permis de réunir d’autres informations pour compléter la stratégie de sortie du
CATD présentée par l’OIM devant le IAHCC il y a quelques mois. Enfin, les résultats de
l’étude quantitative sur la vulnérabilité des PDI du CATD de Guiglo ont été présentés au
IAHCC du mois de mai 2007 dans ces grandes lignes.
iv

I – RAPPEL SUR L’ETUDE QUALITATIVE DE LA VULNERABILITE
DES PDI DU CATD DE GUIGLO
Conformément aux termes de référence de l’étude de vulnérabilité des PDI du CATD de
Guiglo, une étude qualitative a été réalisée d’octobre 2006 à janvier 2007 par deux
consultants (un Ingénieur agronome et un Médecin). Cette étude commanditée par l’OIM
avait pour but d’avoir une appréciation extérieure de la situation socioéconomique des
résidents du CATD de Guiglo. Elle a été faite en utilisant la méthodologie de
l’échantillonnage (170 personnes soit 2,1% de la population du centre estimée en 2006).Les
résultats de l’étude sont les suivants:
• le traumatisme, la perte de l’autorité de chef de famille et celle des revenus sont à la
base de la vulnérabilité de plusieurs personnes de CATD de Guiglo;
• de nombreux résidents du CATD exercent des AGR afin d’avoir un complément
alimentaire de la nourriture distribuée tous les mois par l’OIM sur approvisionnement
du PAM;
• si les conditions sécuritaires sont réunies et que la restauration de la confiance avec les
populations autochtones est effective, et que si l’appui au démarrage des activités
économiques est acquis, la majorité des PDI souhaitent retourner dans leurs lieux de
vie habituelle.
Suite aux conclusions de cette phase et conformément à la méthodologie adoptée par l’OIM,
la seconde phase portant sur l’étude quantitative de la vulnérabilité des résidents du CATD de
Guiglo a été lancée en avril 2007.
II- ETUDE QUANTITATIVE DE LA VULNERABILITES DES PDI DU CATD
2-1. INTRODUCTION
Le lancement de cette étude correspond à une période d’apaisement, à la suite de l’accord
inter ivoirienne de Ouagadougou signé le 4 mars 2007. Cette période d’apaisement a permis
la réalisation de l’étude par un consultant expérimenté (Ingénieur agronome) sans difficulté
particulière liée à la situation sécuritaire. Au plan pratique, le consultant a rejoint Man par
avion (PAM) puis Duékoué et Guiglo par les soins du sous bureau de l’OIM à Duekoué.
2-2. OBJECTIF DE L’ETUDE
L’étude vise à :
• quantifier et identifier nominativement les familles qui résident sur le centre,
• déterminer le niveau socioéconomique à travers les AGR q’elles exercent sur et aux
abords du CATD,
• réunir des informations pouvant aider à intégrer d’autres mesures d’accompagnement
dans le cadre de la stratégie de sortie du CATD adoptée par l’OIM.
- 1 -

2-3. METHODOLOGIE DE REALISATION DE L’ETUDE
La réalisation de l’étude s’est faite en quatre étapes successives :
- la première étape de deux semaines sur le terrain, a permis au consultant d’être en
contact avec les résidents du centre et de réaliser les interviews du 5 au 19 avril 2007 sur
le CATD ;
- la seconde étape a permis de rédiger le rapport de l’étude sur la base des informations
réunies pendant le séjour sur le terrain ;.
- la troisième étape a conduit à la présentation des résultats de l’étude à l’OIM et ensuite
au IAHCC avec un support power point, de manière à réunir les commentaires et
observations;
- enfin, une quatrième étape consistant à finaliser le rapport en tenant compte des
commentaires et observations faites par l’OIM et les participants à la réunion du
IAHCC.
Sur le terrain, trois principales démarches ont été suivies:
- la première démarche dite «introductive», est la proximité participative et positive,
soutenues par une attitude de respect et considération des chefs de famille, de manière à
favoriser les échanges; il s’est agit de partager aussi avec les PDI les évènements
quotidiens durant la période de présence du consultant sur le Centre ;
- la deuxième démarche dite de «confiance», a permis d’avoir un entretien courtois, franc
et directs avec les chefs de famille afin d’identifier les membres de leurs familles, leurs
occupations actuelles et les lieux de résidence actuelles des absents ;
- la troisième démarche, c’est l’entretien qui a permis de collecter les informations au
moyen d’une fiche dont une copie jointe en annexe pour apprécier les revenus que les
familles tirent des AGR et leur libre volonté de retour sur les lieux de vie habituelle ou
ailleurs en Côte d’Ivoire.
2-4. LES RESULTATS
2-4-1. Nombre de PDI
Au total, l’étude a permis d’interviewer 1043 résidents du centre en leur qualité de chef de
famille, dont 64 femmes (6,6%) et 979 hommes (93,4%). L’analyse des informations issues
de ces entretiens, a permis d’établir que 1 043 familles déclarent 5 935 membres résidents au
CATD dont
777 PDI absentes au moment des entretiens,
703 PDI se sont réinstallées volontairement à Guiglo et ses environs accueillies dans des
familles d’accueil; et
300 PDI sont retournées volontairement dans leurs lieux de vie habituelle parmi cellesci
180 personnes ont été assistées par l’OIM pour leur retour à Péhé le 21 mars 2007.
- 2 -

La base de données de l’OIM mise à jour mensuellement fait ressortir qu’il y aurait sur le
centre 5 189 résidents à fin mars 2007. Par rapport aux résultats indiqués ci-dessus de l’étude,
cela représente une différence de 13%, soit 746 PDI de plus. Ces 746 personnes seraient
probablement déclarées lors des interviews par les chefs de famille, pensant à un nouveau
recensement donnant droit à recevoir les vivres.
Le tableau 1 ci-dessous résume les données de la base de données de l’OIM (avant) et les
résultats des interviews (après)
Tableau 1 : Nombre de PDI du CATD avant et après les interviews
CATD Avant Après Ecarts Pourcentage
Nicla 1 2 174 2 366 +192 +8%
Nicla 2 3 015 3 569 +554 +16%
Total 5 189 5 935 +746 +13%
Sources: Base de données OIM, mars 2007 et interviews des PDI avril 2007 (Etude)
2-4-2. Dénombrement du nombre de PDI résident en permanence sur le CATD
Selon les investigations menées par le consultant de l’étude auprès des PDI du centre, les 777
PDI absentes du Centre au moment des interviews, sont tous chefs de familles et des
travailleurs temporaires partis donc pour des travaux saisonniers, notamment dans les
plantations industrielles d’hévéa de San Pédro, en laissant donc leurs familles (femmes et
enfants) sur le Centre, le temps de revenir avec des ressources financières additionnelles.
Les investigations relèvent également qu’il y a 257 PDI, travailleurs saisonniers, qui ne sont
pas des chefs de familles; mais des membres de familles restées sur le Centre. Ces travailleurs
saisonniers sont également partis rechercher des ressources additionnelles pour leurs familles.
Ce sont donc au total 1 034 PDI (777 + 257), travailleurs saisonniers, qui font des vas et viens
entre le Centre et leurs lieux de travaux, notamment dans les zones de San Pedro, Soubré, etc.
Cela confirme l’intensification des mouvements de va et vient sur le centre depuis qu’il y a
l’apaisement des zones Guiglo en allant vers les zones de plantations industrielles citées cidessus.
Au total, le Centre compterait 4 932 PDI (5 935 – 703 -300) dont 4 155 restées sur place
(permanents) et 1 034 qui font des vas et viens entre le Centre et leurs lieux de travaux. Le
tableau 2 ci-dessous présente une synthèse des résultats des interviews.
Tableau 2: Synthèse des résultats des interviews des PDI du CATD de Guiglo
Caractérisation des PDI du CATD Total Pourcentage
PDI déclarées par les personnes interviewées 5 935 100%
PDI absentes temporairement (ou travailleurs saisonniers
ayant leurs familles sur le Centre)
777 13%
PDI réinstallées à Guiglo 703 12%
PDI retournées dans les lieux habituels de vie 300 5%
Total de PDI permanentes au CATD en avril 2007
Source : Interviews des PDI avril 2007 (Etude)
4 155 70%
- 3 -

2-4-3. Autres données sur les PDI résident en permanence sur le CATD
En analysant les données sociodémographiques sur les 4 155 PDI résident en permanence en
avril 2007 sur le Centre, on dénombre 52,4% d’hommes et 47,6% de femmes, y compris
52,6% d’enfants de 0 à 14 ans. L’analyse fait ressortir qu’il y a 3 enfants en moyenne par
famille sur un ratio moyen de 5,5 personnes par famille. (Voir tableau 3 ci-dessous).
La faible proportion des femmes par rapport aux hommes confirme la culture des PDI en
majorité Burkinabé qui, en cas de conflit, éloignent toujours les femmes des zones
conflictuelles en attendant les jours meilleurs pour leur retour.
Tableau 3 : Données sociodémographiques des PDI du CATD de Guiglo en avril 2007
Indicateurs Total % Observations
Total PDI résident en permanence sur le
Centre en avril 2007
4 155 100%
Total familles 749
Total femmes 1 978 47,6%
Total hommes 2 177 52,4%
Nombre moyen de personnes par famille
Source : Interviews des PDI avril 2007 (Etude)
5,55 -- 3 enfants par famille
2-4-4. Principales AGR exercées par les PDI du CATD
La liste ci-dessous indique les principales AGR exercées par les PDI ; celle-ci montre la
diversité des choix des PDI afin de subvenir au complément alimentaire recherchée. Ces AGR
sont:
- les cultures vivrières aux abords du CATD: maraîchage, maïs et riz;
- le métayage (contrats de courtes durées) dans les plantations environnantes et dans les
zones plus éloignées de Soubré, San Pédro, etc.
- les petits commerces aux abords du Centre et dans la ville de uiglo;
- les apprentis chauffeurs ou chauffeurs de véhicules de transport en commun;
- le transport sur engins motorisés et non motorisés (Kata – kata, chariots, brouettes, etc.);
- la mécanique : Auto/moto/vélo;
- le convoyage de café et cacao;
- la fabrication artisanale de marmites sur le CATD (1 seul maître fabricant avec 3 aides,
tous des PDI du CATD);
- la couture sur le CATD;
- la coiffure sur le CATD;
- la fabrication et la vente de charbon de bois;
- le gardiennage à Guiglo;
- diverses autres AGR : lessive, balayage des cours à Guiglo ;etc.
Caractéristiques des AGR exercées par les PDI
La solvabilité est liée à la stabilité des AGR. L’étude révèle que d’une façon générale, toutes
les AGR exercées par les PDI du centre sont irrégulières, parfois de très courte durée, peu
rémunératrices, à gains très variables et non permanentes. A cause de cette précarité, les gains
ne sont malheureusement pas substantiels.
- 4 -

Une autre difficulté majeure est celle qui concerne les AGR du domaine agricole. En effet, on
note une diminution de ces activités aux abords du Centre en raison de la reprise par les
propriétaires, des terres loties et précédemment occupées par les PDI, soit afin d’y construire,
soit pour les louer à d’autres personnes évitant ainsi la sédentarisation qui pourrait entraîner
les conflits fonciers dont la région est si malheureusement coutumière. Cette nouvelle
situation oblige les PDI en quête de terres cultivables à aller plus loin; ce qui les expose à plus
de risques et pose ainsi le problème de leur protection.
2-4-5. Identification de familles non économiquement vulnérables
Le tableau 4 ci-dessous a été établi en considérant comme critère de non vulnérabilité
économique, le SMIG (Salaire Minimum Garanti) appliqué en Côte d’Ivoire: 36 607 F CFA
soit 1 220 F CFA / jour.
Comme première remarque, l’étude révèle que seulement 19 familles, soit 2,5% (108
personnes) peuvent être considérées comme non économiquement vulnérables au regard de
ce critère spécifique de la Côte d’Ivoire. Ainsi, en appliquant le critère du SMIG de la Côte
d’Ivoire, 97,5% des familles vivant au CATD de Guiglo sont économiquement vulnérables.
En deuxième remarque, malgré ces revenus gagnés sur place, 66% de ces familles souhaitent
retourner dans les lieux de vie habituelle, tandis que 34% ne veulent plus vivre en Côte
d’Ivoire et souhaitent se rendre aux USA d’où leur surnom «Américains».
Tableau 4 : Liste des familles non économiquement vulnérables en considérant le critère
du SMIG en Côte d’Ivoire
N° Nom du chef de famille Métier exercé
par le chef de
famille
Nbre de membres
de la famille
(y compris le chef de
famille)
Revenus
mensuels
(F CFA)
Destination
de retour
souhaitée
01 BELEM Sidwaya Mécanicien auto 5 72 000 Plantation
02 TIENTEGA Nathalie Gardienne de jour 5 40 000 Plantation
03 BADOLO Balelé Métayer 1 60 000 Plantation
04 COMPAORE P. Pierre Couturier 6 50 000 Plantation
05 ROAMBA Sokia Soumaïla Contrat Ménage 5 50 000 Plantation
06 OUEDRAOGO Hamidou Couturier 5 50 000 Plantation
07 MANDE Saïdou Petit commerce 6 50 000 Plantation
08 OUEDRAOGO Tidiane Petit commerce 5 50 000 Plantation
09 ZONGO Yamdaré Convoyeur 9 50 000 Plantation
10 SAVADOGO Kassoum Petit commerce 7 40 000 Plantation
11 OUEDRAOGO Hamidou Maraîcher 11 75 000 Plantation
12 DABONE Raphaël Mécanicien auto 6 75 000 Plantation
13 KINDO Boureïma Petit commerce 5 50 000 USA
14 GUISSOU Ousséni Machiniste 8 50 000 USA
15 KABORE Parzoum Coiffure 5 45 000 USA
16 SAWADOGO Oumarou Gardien 6 40 000 USA
17 KOMI Mahamady Vendeur de
5 50 000 USA
charbon de bois
18 SAVADOGO Bebé Vendeur de
4 50 000 USA
céréales
maïs)
(riz et
19 SANKARA Saïdou Contrat à Guiglo 4 100 000 USA
TOTAL 108
Source : Interviews des PDI avril 2007 (Etude)
- 5 -

A ces 108 familles a été le critère de vulnérabilité économique plus «sévère ou restrictif» des
Nations Unies, 1 US dollar/jour/personne. Il en ressort que seules 3 familles de ces 108, d’un
total de dix (10) personnes ne sont pas économiquement vulnérables : familles Belem
Sidwaya, Badolo Balelé, Sankara Saïdou.
En définitive, 10 personnes sur 4 155 résidents permanents au CATD, soit 0,2% ne sont pas
économiquement vulnérables ou encore 99,8% des résidents du CATD sont économiquement
vulnérables. Le tableau 5 ci-dessous résume les revenus journaliers par tête dans les 108
familles considérées au regard du critère du SMIG en Côte d’Ivoire
Tableau 4 : Etat de vulnérabilité au regard du critère des Nations Unies
appliqué aux familles non économiquement vulnérables en considérant
le critère du SMIG en Côte d’Ivoire
N° Nom du chef de famille Métier exercé
par le chef de
famille
Nbre de membres
de la famille
(y compris le chef de
famille)
Revenus
mensuels
(F CFA)
Revenu/jour/tête
(FCFA/j/tête)
01 BELEM Sidwaya Mécanicien auto 5 72 000 480
02 TIENTEGA Nathalie Gardienne de jour 5 40 000 267
03 BADOLO Balelé Métayer 1 60 000 2 000
04 COMPAORE P. Pierre Couturier 6 50 000 278
05 ROAMBA Sokia Soumaïla Contrat Ménage 5 50 000 333
06 OUEDRAOGO Hamidou Couturier 5 50 000 333
07 MANDE Saïdou Petit commerce 6 50 000 278
08 OUEDRAOGO Tidiane Petit commerce 5 50 000 333
09 ZONGO Yamdaré Convoyeur 9 50 000 185
10 SAVADOGO Kassoum Petit commerce 7 40 000 190
11 OUEDRAOGO Hamidou Maraîcher 11 75 000 227
12 DABONE Raphaël Mécanicien auto 6 75 000 417
13 KINDO Boureïma Petit commerce 5 50 000 333
14 GUISSOU Ousséni Machiniste 8 50 000 208
15 KABORE Parzoum Coiffure 5 45 000 300
16 SAWADOGO Oumarou Gardien 6 40 000 222
17 KOMI Mahamady Vendeur de
5 50 000 333
charbon de bois
18 SAVADOGO Bebé Vendeur de
4 50 000 417
19 SANKARA Saïdou
céréales (riz et
maïs)
Contrat à Guiglo 4 100 000 833
TOTAL 108
Source : Interviews des PDI avril 2007 (Etude)
2--5 Complément d’information pour la stratégie de sortie du CATD
L’OIM a déjà élaboré une stratégie de sortie des PDI du CATD. Celle-ci a été présentée, il y a
quelques mois au IAHCC. Quelques informations et analyses de l’étude permettent
d’alimenter cette stratégie de sortie et de renforcer sa mise en œuvre. En effet, les entretiens
avec les PDI ont permis la confirmation -puisque déjà connues par l’OIM qui gère au
quotidien le Centre- par les chefs de familles des destinations souhaitées.
2-5-1 Destinations de retour souhaitées par les PDI du CATD
Le tableau 6 ci-dessous résume les destinations de retour souhaitées par les PDI du CATD et
révèle que 87% parmi elles sont candidates au retour dans leurs lieux de vie habituelle contre
- 6 -

12% appelées « Américains » qui souhaiteraient immigrer principalement aux USA, tandis
que 1% voudraient être réinstaller ailleurs en Côte d’Ivoire ou regagner leurs pays d’origine
(.principalement le Burkina Faso et le Mali).
Tableau 6 : Destinations de retour souhaitées par les PDI du CATD
Destinations souhaitées Total PDI %
Retour sur les lieux de vie
habituelle / plantations
3 606 87%
Réinstallation à Guiglo 3
Autres villes de Côte
6
d’Ivoire (Issia, San Pédro,
etc.)
1%
Burkina Faso 24
Mali 3
USA et autres pays
occidentaux :
«Groupe des Américains»
513 12%
TOTAL 4 155 100%
Source : Interviews des PDI avril 2007 (Etude)
2-5-2. Mesures d’accompagnement souhaitées par les PDI pour à leur sortie du CATD
pour leurs lieux de vie habituelle
Selon les entretiens, 3606 PDI souhaitent retourner sur leurs lieux de vie habituelle,
particulièrement dans leurs plantations ; cela si les conditions sécuritaires et le rapprochement
inter communautaire le permettent. A ces deux éléments primordiaux, ces PDI souhaitent
bénéficier des mesures d’accompagnement suivantes lors de la concrétisation de ce retour :
• L’approvisionnement alimentaire pendant 3 mois au moins ;
• L’appui à la réhabilitation des maisons détruites du fait de la crise ;
• Le soutien financier et matériel pour l’entretien et la réhabilitation des plantations
avec l’apport de i) pulvérisateurs manuels; ii) atomiseurs (pulvérisateurs à
moteur); iii) produits de protection des plantes (produits agro pharmaceutiques);
et iv) d’engrais ;
• L’amélioration de l’accès à la santé, à l’école pour les enfants et à l’eau potable
dans les zones de retour.
Il convient de rappeler en relation avec ces doléances des PDI que pour l’approvisionnement
en alimentation, l’OIM, lors des retours, pourvoit à une semaine de nourriture pour les PDI
que l’organisation assiste au retour et les familles hôtes qui accueillent ces PDI retournées. La
ration alimentaire est calculée pour la prise en charge d’un PDI retournée et 2 membres de sa
famille d’accueil. De plus, en synergie avec le PAM lors de la planification et la mise en
œuvre des retours, le PAM organise après la semaine de retour, la distribution de nourriture
au PDI sur leurs lieux de retour pendant 56 mois. La FAO approvisionnent les populations
vulnérables de la zone de retour en semences et autres petits outillages agricoles.
- 7 -

Dans le domaine de l’eau potable, pour tous village de retour réalisé, l’OIM réhabilite au
moins une pompe hydraulique. Par ailleurs, un Mémorandum d’entente est prévu avec
l’UNICEF et sera signé très bientôt pour la réhabilitation des écoles et centres de santé partout
où l’OIM procédera au retour des PDI dans l’ouest du pays.
2-5-3. Le cas des PDI souhaitant immigrer en occident ou «groupe des américains»
Caractéristiques du groupe
Suite aux différentes informations obtenues, l’étude note qu’il y a plusieurs facteurs qui ont,
soit encouragé, soit influencé les 12% des PDI candidats à l’immigration vers l’Occident en
particulier les Etats Unies d’Amérique. Ces facteurs sont :
- La proximité de Peace Town (camp des réfugiés Libériens) : de nombreux libériens du
camp «Peace Town » ont été réinstallés aux USA avec l’appui de l’OIM; cela a fini par
créer un engouement sur le Centre chez plusieurs résidents ;.
- Influence de l’Internet : plusieurs PDI ont joué à la loterie américaine par Internet avec
pour objectif d’avoir la carte verte qu’ils n’ont jamais reçu. Certain ont été tentés par des
vendeurs de rêves sur Internet à qui, ils ont versé des sommes allant jusqu’à 100 USD
par personne. Malheureusement, ceci n’a pas abouti au succès escompté.
- Traumatisme/choc psychologique : plusieurs personnes ont été traumatisées par ce
qu’elles ont vécu lors des évènements tragiques qui se sont déroulés sur leurs lieux de
vie habituelle d’où elles ont réussi à fuir. Ces PDI ne veulent plus y retourner parce
qu’elles risquent de rencontrer leurs tuteurs, auteurs de nombreuses exactions et en qui
elles n’ont plus aucune confiance; elles craignent pour leur sécurité.
- Âge des PDI candidats à l’immigration : l’étude révèle que 95% de cette population a
moins de 40 ans et donc dans la tranche d’âge qui a le goût de l’aventure et de la
découverte.
- Lieux de provenance : Ces PDI viennent majoritairement des zones de IFA et ZEAGLO
dont les communautés autochtones sont encore réticentes au retour des PDI, même si la
situation semble s’améliorer à IFA.
Destinations des personnes de ce groupe en cas d’échec à l’immigration
Les entretiens révèlent que seuls 4% du groupe pourrait retourner dans les plantations et 0,5%
dans leurs pays d’origine, principalement le Burkina Faso et le Mali. Par contre, 95,5% des
candidats à l’immigration ne veulent plus retourner sur leurs lieux de vie habituelle et ont fait
le choix d’abandonner leurs plantations de caféiers et de cacaoyers (5 ha en moyenne pour
ceux qui en ont) au profit de nouvelles activités ailleurs en Côte d’Ivoire. Le tableau 7 cidessous,
résume la situation.
- 8 -

Tableau 7 : Destinations souhaitées par les membres du « groupe des américains » s’il
leu est impossible d’immigrer en occident
Destinations souhaitées Total PDI %
Retour sur les lieux de vie
habituelle / plantations
20 4%
Réinstallation
Côte d’Ivoire
ailleurs en
490 95,5%
Retour dans les pays
3 0,5%
d’origine, principalement
Burkina Faso et Mali
TOTAL 513 100%
Source : Interviews des PDI avril 2007 (Etude)
Mesures d’accompagnement des 490 PDI du «Groupe des Américains» souhaitant se réinstaller
ailleurs en Côte d’Ivoire
Les 490 PDI du « groupe des américains » souhaitant être réinstallées ailleurs en Côte
d’Ivoire en cas d’impossibilité d’immigration en occident, ont formulé le souhait de
bénéficier des mesures d’accompagnement. Il s’agit de bénéficier de:
- la distribution gratuite de vivres pendant les 3 premiers mois au moins ;
- d’une prise en charge (participation) aux frais de leur loyer pendant les 3 premiers
mois au moins ;
- d’une prise en charge aux frais d’inscription de leurs enfants à l’école (frais d’écolage
et fournitures) ;
- frais de réinstallation ; et
- de prêts pour l’amorce d’AGR.
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2-6. – CONCLUSIONS / RECOMMANDATIONS
2-6-1. CONCLUSION
A l’issue de l’étude quantitative de la vulnérabilité économique des PDI du CATD, on peut
retenir que :
• 99,8% des résidents du CATD sont économiquement vulnérables car toutes les AGR
qu’ils exercent, sont précaires et peu rémunératrices, en considérant les deux critères
d’appréciations passés en revue (critère du SMIG de la Côte d’Ivoire : 1220 F CFA /
jour et le critère des Nations Unies : 1 US dollar / jour / personne)
• 87% des résidents CATD souhaitent retourner dans leurs lieux de vie habituelle,
notamment dans leurs plantations, si les conditions sécuritaires et le rapprochement
inter communautaire le permettent.
2-6-2. RECOMMANDATIONS
Il s’agit de mettre en place des actions à moyen et long termes afin que les PDI retrouvent le
goût de la vie, leur dignité et qu’elles soient à même de se prendre en charge et s’assumer.
Pour cela, les recommandations sont les suivantes :
- sensibiliser le «groupe des américains» sur l’impossibilité de leur immigration en
Occident et mettre en œuvre aussitôt les alternatives en leur faveur (nouvelles AGR
accompagnées de moyens conséquents) ;
- poursuivre le renforcement du rapprochement inter communautaire en collaboration
avec les autorités administratives, dans les zones de vie habituelle afin de favoriser le
rétablissement de la confiance avec les autochtones ;
- renforcer la cohésion sociale et de la réhabilitation communautaire dans les zones où
l’OIM a déjà effectué des retours volontaires, en poursuivant les efforts en direction,
notamment :
des infrastructures communautaires de base (éducation, eau potable, santé,
délivrance des actes de naissance aux enfants dont 60% n’en ont pas).
de la structuration et le développement des groupements économiques
/coopératives sur une base de mixité ethnique.
- poursuivre le retour volontaire progressif dans les zones où cela est possible ;
- continuer l’assistance humanitaire sur le CATD au profit des PDI qui ne pourront pas
retourner dans l’immédiat ; et réduire progressivement cette assistance en rapport avec
les sorties du CATD qui seront réalisées ;
- assister le retour des PDI qui le souhaitent dans leur pays d’origine ;
- appuyer les réinstallations des PDI à Guiglo où ailleurs en Côte d’Ivoire en leur
apportant une assistance minimum pour s’assumer.
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