L'homosexualité en France de 1789 à 2000 - David Laplante

Ensuite, il y a Internet qui génère 2,84 milliards grâce aux 3,74 millions de pages Web
pornographiques américaines. 30 Bien que les revenus du secteur du film soient encore
supérieurs à ceux d’Internet, ces premiers diminuent année après année. On en impute la
faute à l’accroissement fulgurant des sites Internet qui rendent plus facilement accessible le
matériel pornographique. Plusieurs d’entre eux sont payants, mais un grand nombre de sites
offrent des vidéos et des photos gratuitement. De même, il est possible de télécharger
illégalement, comme pour la musique ou les œuvres cinématographiques, des films
pornographiques. Par exemple, la compagnie Vivid, qui est la plus lucrative avec ses 100
millions de dollars de profits annuellement, a accusé une baisse de 30 pour cent de ses
revenus en 2007 par rapport à 2006 et ce sont les sites Internet gratuits qui en sont la cause
principale. 31
Les clubs de danse nue que l’on considère également comme faisant partie de l’industrie de
la pornographie ont eu des recettes totales de 2 milliards de dollars et ce secteur d’activités
semble relativement stable. De plus, les chaînes hôtelières profitent grandement de la
pornographie. La presque totalité des chambres d’hôtel du réseau bénéficie d’un service de
télévision payante. Il serait même grandement néfaste pour l’industrie hôtelière de
supprimer la pornographie des chambres, car plus de la moitié des films qui y sont
visionnés proviennent de ce domaine. Si l’on additionne les revenus de la pornographie
dans ce secteur à ceux engendrés dans celui de la téléphonie sans fil et de la
câblodistribution, la somme des revenus était de 2,19 milliards de dollars en 2006 et ce
nombre tend à augmenter au fil du temps. 32
Par contre, l’essor important de la technologie ne profite pas aux compagnies de magazines
comme Penthouse ou Playboy. À titre d’exemple, Penthouse vendait plus de 3,5 millions
de revues mensuellement en 1980, alors que ce chiffre fut diminué à 360 000 en 2006.
Aussi, Playboy, un instigateur majeur de l’envol de la pornographie contemporaine, a fait
faillite en 2009. On peut noter qu’en 2006, les revenus amassés par les compagnies de
revues pornographiques totalisaient 950 millions de dollars. L’industrie du livre (romans et
30 Ibid.
31 Richard POULIN, Sexualisation précoce et pornographie, p.90
32 Ibid., p.114-115
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