Lire le Prologue : Charlotte Mortimer PARTIE IV - Les Chroniques de ...

"Laissez moi une nuit pour rassembler des informations. Il commence à se
faire tard. Je vous convoquerai demain à l'aube pour que nous en
reparlions avant votre départ."
Arthur se sentit abattu malgré cette promesse. Les espoirs qu'il
avait fondés en Leryan s'effondraient de minute en minute. Même la reine
des djinns était incapable de leur fournir une aide viable, bien qu'elle leur
donnât un espoir – infime – afin de ne pas les décevoir.
"C'est gentil à vous… Votre Altesse, murmura Sally.
-Ne perdez pas espoir, jeunes élus. Même sans Leryan, rien ne dit que le
Cénacle ne remettra pas la main sur l'Orbe et sur Fenrir (Elle tapa des
mains et sa servante accourut). Je vous offre l'hospitalité pour cette nuit.
Il y a deux pièces inutilisées à l'étage."
Miliès chuchota quelques ordres puis se leva hâtivement.
"Je dois aller accomplir les tâches qui incombent à ma fonction. Ma
demeure est la vôtre. N'hésitez pas à vous adresser à mes aides si
nécessaire.
Les élus marmonnèrent "Merci Votre Altesse" de façon monocorde et
se levèrent à leur tour. Quant à Miliès, elle était devenue livide depuis
quelques instants, comme si elle avait été subitement atteinte d'un mal
inconnu. Elle ne s'attarda pas plus longtemps.
Le silence qui suivit ne fut pas interrompu. Les élus quittèrent la
terrasse avec dépit. Arthur ne fut même pas réceptif à l'appel que lui fit
son Echo, couvert par un juron frustré de Rachel.
***
On frappa à la porte de la petite chambre qui avait été attribuée à
Arthur. Assis en tailleur sur son lit, il sortit de sa léthargie pour répondre
"Entrez". Sally s'introduisit alors dans la pièce semi obscure en faisant
grincer la porte. Elle était vêtue d'une robe de chambre blanche prêtée
par les djinns. Pour une fois elle avait les cheveux détachés, lesquels
tombaient dru sur ses épaules.
"Tu ne dormais pas? fit-elle.
-Je n'ai même pas envie d'essayer. Je suis encore en train de cogiter sur
notre rapide discussion avec Miliès. J'ai beau retourner ceci dans tous les
sens, aucune idée ne traverse mon esprit."
Toujours sur le seuil de la pièce, Sally acquiesça tristement. Elle
observa vaguement les murs couleur pêche de la chambre. Celle-ci était
assez sobre : un lit, une table de chevet et un sol en parquet usé, quoique
agrémenté d'un petit tapis rond de couleur mauve.
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