Bulletin d'in f o rm a t i o n - SNCS
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Le budget 2005<br />
Ce budget voté par le Pa rl e m e n t<br />
est un désaveu de l’engagement<br />
politique pris par le Premier<br />
ministre. Le milliard supplémentaire<br />
annoncé est en trompe-l’œil. Le<br />
budget civil de recherche et développement<br />
(BCRD) est effectivement<br />
augmenté de manière significative<br />
mais cette augmentation ne<br />
représente qu’une grosse moitié<br />
des pertes budgétaires accumulées<br />
en 2003 et 2004. Pour atteindre<br />
les 3 % du PIB en 2010, l e s<br />
dépenses de recherche dev r a i e n t<br />
croître annuellement de 3,5 milliards<br />
d’euros dont 1,6 milliard au<br />
titre du secteur public et 1,9 milliard<br />
au titre du privé. Nous sommes loin<br />
du compte surtout quand on sait<br />
que le secteur privé a moins inv e s t i<br />
dans la recherche en 2003 (18,5<br />
milliards) qu’en 2002 (19,1 milliards).<br />
Du point de vue de l’emploi public,<br />
la situation est très mauvaise.<br />
Exceptés les 150 postes de<br />
maîtres de conférences disponibles<br />
à partir du 1er septembre 2005, il<br />
n’y a aucune création de postes<br />
statutaires dans les EPST, pire le<br />
gouvernement a rajouté 300 nouveaux<br />
CDD qui s’ajoutent à ceux<br />
créés depuis 2002.<br />
Le projet du CNRS<br />
Dès sa nomination en août 2003,<br />
le nouveau directeur général du<br />
CNRS entreprend d’écrire un projet<br />
de réfo<strong>rm</strong>e pour l’établissement.<br />
Ce document analyse relativement<br />
clairement la situation de la<br />
recherche française, reconnaît la<br />
place des organismes de recherche,<br />
des univers i t é s , la nécessité des<br />
chercheurs à temps plein avec un<br />
statut de fonctionnaire.<br />
Par contre, il est totalement inacceptable<br />
quant aux solutions proposées<br />
: repliement de l’établissement<br />
sur les axes prioritaires,<br />
réduction du nombre de chercheurs<br />
p e <strong>rm</strong> a n e n t s , organisation du CNRS<br />
sur une base territoriale, abandon<br />
de la référence disciplinaire, mise<br />
en place d’une évaluation hiérarchique,<br />
remise en cause de l’indépendance<br />
du Comité national, d e<br />
sa composition et de ses principales<br />
prérogatives, etc.<br />
Cela a amené, la Commission administrative<br />
du syndicat à condamner<br />
ce projet et en réclamer son retrait.<br />
L o rs de la réunion des nouveaux<br />
élus du Comité national à Bellev u e ,<br />
a été lancé l’appel de Bellevue pour<br />
rejeter ce projet et réclamer de<br />
réelles réfo<strong>rm</strong>es. Notre action sur le<br />
projet « Larrouturou » a été gênée<br />
du fait de la mobilisation des militants<br />
pour les Etats généraux et de<br />
la position du Sgen-Cfdt, qui ne veut<br />
pas s’opposer clairement à ce<br />
projet de réfo<strong>rm</strong>e.<br />
À l’Inse<strong>rm</strong> , un autre projet de<br />
réfo<strong>rm</strong>e est proposé par son directeur<br />
général tout aussi inacceptable<br />
que celui du CNRS (cf. rapport d’activité<br />
du bureau national Inse<strong>rm</strong>).<br />
L’Europe et la recherche<br />
Lors du dernier congrès un texte à<br />
propos de l’aspect européen de la<br />
recherche avait été préparé. Il<br />
n ’ avait pas été adopté. Outre que le<br />
texte en question pouvait être amél<br />
i o r é , cet événement est en fait<br />
caractéristique de la situation par<br />
rapport à l’Europe, et de son évolution<br />
dans le syndicat et ailleurs.<br />
En effet dans les dernières années,<br />
l’attention que nous avons portée<br />
aux projets européens s’est accru e .<br />
Certains ont émis de vives inquiétudes<br />
sur la manière dont les évolutions<br />
semblaient envisagées par<br />
les institutions européennes,<br />
d’après les info<strong>rm</strong>ations qu’elles<br />
diffusent.<br />
Lors d’une entrevue intersyndicale<br />
à SOLEIL en mai 2004, le commissaire<br />
Busquin a confi<strong>rm</strong>é ces<br />
inquiétudes par exemple en évoquant<br />
l’incompatibilité entre excellence<br />
et égalitarisme dans le dével<br />
o p p e m e n t , la nature temporaire de<br />
l’activité de recherche à plein<br />
t e m p s , l’évolution globale vers la<br />
recherche finalisée. Le modèle<br />
français est-il trop atypique pour<br />
s u r vivre ou est-ce plutôt une no<strong>rm</strong>alisation<br />
libérale qui profite de<br />
l ’ i n t e rnationalisation pour s’imposer<br />
sous couvert de modernisme et de<br />
bonnes pratiques de gestion ?<br />
I nv e rs e m e n t , d’autres rendent légitimement<br />
hommage au soutien<br />
q u ’ a p p o r tent à de nombreuses activités<br />
de recherche publique les<br />
structures européennes et les personnes<br />
qui s’y consacrent. La<br />
crainte de voir fragilisée l’essence<br />
du projet européen pourrait même<br />
justifier du refus d’en discuter trop<br />
âprement les détails, avant que les<br />
institutions européennes ne soient<br />
suffisamment établies. Et ensuite…<br />
sera-t-il trop tard ? C’est typiquement<br />
le même genre de discussion<br />
qui a lieu à plus grande échelle<br />
autour du traité-constitution. Cette<br />
divergence sur l’objectif n’a probablement<br />
pas accéléré la mise en<br />
place d’une organisation plus large<br />
et plus cohérente au sein du <strong>SNCS</strong>,<br />
mais on peut noter certaines réalis<br />
a t i o n s : un numéro de la VRS,<br />
avec une certaine recherche de pluralité<br />
des points de vue, qui a pu<br />
paraître quelques semaines avant<br />
les élections européennes, p l us<br />
i e u rs séminaires dans le foru m<br />
social européen à Paris (voir compte<br />
rendu de Luc Brossard sur le site<br />
web du syndicat, rubrique activités<br />
internationales).<br />
P i e rre Coirier réalise un suivi critique<br />
des textes qui ont trait à la<br />
recherche au niveau européen, ce<br />
qui va alimenter un dossier spécifique<br />
qui sera bientôt disponible<br />
sur le site web du <strong>SNCS</strong>.<br />
La transition de phase vers l’Europe<br />
suppose de réaliser l’économie de<br />
la connaissance la plus compétitive<br />
du monde, ce qui conduit à<br />
développer fortement la recherche<br />
(passage à 3 % du PIB en 2010,<br />
avec 700 000 chercheurs en plus).<br />
La recherche est donc un paramètre<br />
essentiel du modèle de développement<br />
européen à court et moy e n<br />
décembre 2004 – n°470 – <strong>Bulletin</strong> d’info<strong>rm</strong>ation du <strong>SNCS</strong> 5<br />
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