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que faire devant un vertige positionnel paroxystique ... - Le Généraliste

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ISSN 0183 4568 - CPPAP 0207 T 81255<br />

LA FMC DU SPÉCIALISTE EN MÉDECINE GÉNÉRALE<br />

QUIZ (réponses p.6)<br />

LES NOUVELLES CONSULTATIONS<br />

<strong>Le</strong> ris<strong>que</strong> infectieux<br />

des imm<strong>un</strong>osuppresseurs<br />

en rhumatologie > page 3<br />

MISE AU POINT<br />

<strong>Le</strong> <strong>vertige</strong> <strong>positionnel</strong><br />

paroxysti<strong>que</strong> bénin > page 4<br />

1. <strong>Le</strong>s patients souffrant d’<strong>un</strong> rhumatisme inflammatoire<br />

chroni<strong>que</strong> traités par imm<strong>un</strong>osuppresseurs : (lire p.3)<br />

A. ❏ Doivent <strong>faire</strong> l’objet d’<strong>un</strong>e surveillance biologi<strong>que</strong><br />

hépati<strong>que</strong> régulière.<br />

B. ❏ Doivent être vaccinés contre la grippe.<br />

C. ❏ Sont susceptibles de développer <strong>un</strong>e tuberculose<br />

ou <strong>un</strong>e légionellose.<br />

D. Ne doivent pas recevoir de vaccins vivants atténués.<br />

URGENCE<br />

Arrêt cardia<strong>que</strong> :<br />

masser ou ventiler ? > page 7<br />

CAS CLINIQUE ET EBM<br />

La place des infiltrations<br />

dans l'épicondylite<br />

> page 9<br />

4 MAI 2007 - CAHIER 2 - N°2410<br />

ÉCHELLE D’ÉVALUATION<br />

Six visages pour illustrer<br />

la douleur de l’enfant > page 10<br />

RECHERCHE EN MÉDECINE GÉNÉRALE<br />

Un test adapté pour parler<br />

des idées suicidaires chez<br />

l’adolescent> page 11<br />

MISE AU POINT<br />

QUE FAIRE DEVANT UN VERTIGE<br />

POSITIONNEL PAROXYSTIQUE BÉNIN<br />

2. Parmi les éléments clini<strong>que</strong>s suivants, <strong>que</strong>ls sont ceux qui<br />

sont compatibles avec <strong>un</strong> <strong>vertige</strong> <strong>positionnel</strong> paroxysti<strong>que</strong><br />

bénin ? (lire p.4)<br />

A. ❏ <strong>Le</strong> déclenchement par <strong>un</strong>e position particulière de la tête<br />

dans l’espace.<br />

B. ❏ La durée de cha<strong>que</strong> <strong>vertige</strong> varie de <strong>un</strong> à dix minutes.<br />

C. ❏ L’association à <strong>un</strong> nystagmus vertical.<br />

D. ❏ L’association à des acouphènes <strong>un</strong>ilatéraux.<br />

3. Parmi les étiologies des <strong>vertige</strong>s,<br />

<strong>que</strong>lles sont les trois les plus fré<strong>que</strong>ntes ? (lire p.4)<br />

A. ❏ <strong>Le</strong> <strong>vertige</strong> <strong>positionnel</strong> paroxysti<strong>que</strong> bénin.<br />

B. ❏ <strong>Le</strong>s <strong>vertige</strong>s d’origine vasculaire.<br />

C. ❏ La maladie de Ménière.<br />

D. ❏ La neuronite vestibulaire.<br />

E. ❏ La fistule labyrinthi<strong>que</strong>.<br />

4. L’infiltration cortisoni<strong>que</strong> d’<strong>un</strong>e épicondylite<br />

ne dispense pas de la mise au repos du tendon<br />

durant le temps de sa réparation. (lire p.9)<br />

A. ❏ Vrai. B. ❏ Faux.<br />

PHANIE<br />

www.legeneraliste.fr


LES NOUVELLES CONSULTATIONS DE MÉDECINE GÉNÉRALE<br />

Rhumatologie <strong>Le</strong> pronostic des rhumatismes inflammatoires<br />

a été bouleversé par les nouveaux imm<strong>un</strong>osuppresseurs qui,<br />

en contrepartie, augmentent le ris<strong>que</strong> infectieux. Ce ris<strong>que</strong><br />

doit donc être parfaitement connu du médecin traitant qui<br />

est en première ligne en cas de complications thérapeuti<strong>que</strong>s.<br />

LE RISQUE INFECTIEUX<br />

DES IMMUNOSUPPRESSEURS<br />

Pr Thierry Schaeverbeke (PU-PH) et Dr Nadia Mehsen (PH) (Service de Rhumatologie<br />

– Groupe Hospitalier Pellegrin – CHU de Bordeaux et Université Victor-Segalen Bordeaux 2 –<br />

33076 Bordeaux Cedex. Courriel : thierry.schaeverbeke@modulonet.fr).<br />

CE QUI EST NOUVEAU<br />

<strong>Le</strong>s biothérapies ont profondément transformé la prise en<br />

charge des malades atteints de rhumatismes inflammatoires<br />

chroni<strong>que</strong>s, polyarthrite rhumatoïde et spondylarthropathie<br />

notamment, en permettant <strong>un</strong> bien meilleur<br />

contrôle clini<strong>que</strong> du rhumatisme, mais aussi en enrayant<br />

la progression des lésions radiologi<strong>que</strong>s chez environ 80 %<br />

des malades. <strong>Le</strong>s objectifs thérapeuti<strong>que</strong>s des rhumatologues<br />

sont désormais plus ambitieux : obtention d’<strong>un</strong>e<br />

rémission clini<strong>que</strong> et prévention des destructions articulaires.<br />

<strong>Le</strong> méthotrexate est le traitement de première<br />

intention dans la PR, et les formes sévères, résistantes<br />

au méthotrexate, sont rapidement mises sous anti-TNF.<br />

Environ 10 à 15 % des malades atteints d’<strong>un</strong> rhumatisme<br />

inflammatoire chroni<strong>que</strong> sont traités par biothérapie.<br />

<strong>Le</strong>s premières années d’utilisation des anti-TNF ont été<br />

marquées par la survenue de complications infectieuses :<br />

– germes banals des voies aériennes, infections urinaires<br />

et, surtout, infections cutanées, bactériennes ou virales ;<br />

– réveil de tuberculoses latentes, dès les premières semaines<br />

ou mois de traitement, sous des formes atypi<strong>que</strong>s<br />

ganglionnaires, péritonéales, de diagnostic délicat ;<br />

– légionnelloses.<br />

Si toutes les enquêtes montrent <strong>que</strong> les anti-TNF doublent<br />

le ris<strong>que</strong> d’infection bactérienne ou virale sévère au cours<br />

de la PR, le rapport bénéfice-ris<strong>que</strong> reste cependant très<br />

favorable à ces nouveaux traitements.<br />

COMMENT ÇA MARCHE ?<br />

<strong>Le</strong> TNF est <strong>un</strong>e cytokine qui a <strong>un</strong> rôle majeur dans l’imm<strong>un</strong>ité<br />

innée, dont le rôle est de répondre immédiatement<br />

à <strong>un</strong>e aggression en induisant <strong>un</strong>e réaction inflammatoire<br />

locale. <strong>Le</strong> TNF participe ainsi au recrutement sur le foyer<br />

infectieux des cellules phagocytaires. Si la réaction inflammatoire<br />

ne permet pas de contrôler la situation, le TNF,<br />

aux côtés d’autres cytokines, participe au recrutement des<br />

cellules de l’imm<strong>un</strong>ité acquise (lymphocytes) et oriente la<br />

nature de la réponse imm<strong>un</strong>itaire. Par exemple, le TNF<br />

favorise <strong>un</strong>e imm<strong>un</strong>ité de type cellulaire, nécessaire à <strong>un</strong>e<br />

réaction granulomateuse. On comprend dès lors qu’<strong>un</strong><br />

traitement anti-TNF soit assorti d’<strong>un</strong>e augmentation<br />

globale du ris<strong>que</strong> infectieux. <strong>Le</strong>s imm<strong>un</strong>omodulateurs<br />

« classi<strong>que</strong>s », tel le méthotrexate, agissent principalement<br />

en inhibant la réaction lymphocytaire. En dehors de très<br />

rares leucopénies iatrogènes, le ris<strong>que</strong> infectieux est<br />

modeste. <strong>Le</strong>s études montrent <strong>que</strong> le ris<strong>que</strong> infectieux<br />

est plus lié aux corticoïdes qu’au méthotrexate.<br />

CE QUE ÇA CHANGE<br />

<strong>Le</strong> mode d’action des imm<strong>un</strong>osuppresseurs a des avantages<br />

: pas de transformation hépati<strong>que</strong>, pas d’élimination<br />

rénale, donc pas les limites habituelles des traitements<br />

conventionnels liés à l’âge et à l’insuffisance rénale ou hépati<strong>que</strong>.<br />

En théorie, auc<strong>un</strong>e surveillance biologi<strong>que</strong> n’est<br />

nécessaire, auc<strong>un</strong>e adaptation posologi<strong>que</strong> en présence<br />

d’<strong>un</strong>e insuffisance rénale ou hépati<strong>que</strong>, <strong>que</strong>l <strong>que</strong> soit l’âge<br />

et très peu de limites concernant des associations médicamenteuses<br />

(les limites concernent essentiellement les<br />

autres thérapeuti<strong>que</strong>s imm<strong>un</strong>osuppressives). Cependant,<br />

ces produits sont habituellement associés à des traitements<br />

conventionnnels qui feront l’objet de la surveillance<br />

biologi<strong>que</strong> habituelle.<br />

> En revanche, la surveillance clini<strong>que</strong> est plus <strong>que</strong> jamais<br />

nécessaire. La parfaite connaissance des antécédents infectieux<br />

(tuberculose ancienne ou contage tuberculeux,<br />

bronchopathie chroni<strong>que</strong>, sinusites ou infections urinaires<br />

à répétition, hépatite virale, infection herpéti<strong>que</strong>…)<br />

sont des éléments à prendre en compte dans la décision<br />

thérapeuti<strong>que</strong>.<br />

> Altération de l’état général, survenue d’<strong>un</strong>e éruption<br />

cutanée, d’<strong>un</strong>e toux, de brûlures mictionnelles ou d’<strong>un</strong>e<br />

fièvre doivent d’emblée être interprétées comme des signes<br />

d’alerte et imposent <strong>un</strong>e prise en charge immédiate dans<br />

l’hypothèse d’<strong>un</strong>e complication infectieuse.<br />

A FAIRE / À NE PAS FAIRE<br />

En cas d’infection bactérienne : arrêt de l’anti-TNF.<br />

Prélèvements bactériologi<strong>que</strong>s. Hospitalisation en urgence<br />

en cas de signes généraux sévères pour antibiothérapie.<br />

En cas de primo-infection tuberculeuse non traitée ou de<br />

tuberculose ancienne traitée sans rifampicine : traitement<br />

préventif systémati<strong>que</strong> (rifampycine-INH) avant l’anti-<br />

TNF. En cas de tuberculose active : arrêt de l’anti-TNF et<br />

traitement spécifi<strong>que</strong>. En cas d’infection virale (grippe,<br />

herpès, zona) : arrêt de l’anti-TNF si infection sévère et<br />

traitement. En cas d’hépatite virale : arrêt de l’anti-TNF.<br />

Traitement antiviral spécifi<strong>que</strong>. Vaccination antigrippale<br />

systémati<strong>que</strong>. Vaccination antipneumococci<strong>que</strong> à discuter.<br />

Devant des stigmates de pneumonie interstitielle :<br />

arrêt de l’anti-TNF, sérologies de Chlamydia pneumoniae,<br />

Mycoplasma pneumoniae, <strong>Le</strong>gionella.<br />

Contre-indication absolue des vaccins vivants atténués<br />

: BCG, fièvre ja<strong>un</strong>e, ROR, varicelle, polio buccal. ◆<br />

CONFLIT D’INTÉRÊTS <strong>Le</strong> Pr Thierry Schaeverbeke déclare n’avoir<br />

auc<strong>un</strong> conflit d’intérêts sur le sujet de l’article et avec les produits cités.<br />

www.legeneraliste.fr<br />

RÉPONSES PRATIQUES<br />

Des fiches pour l’utilisation<br />

des traitements anti-TNF ont<br />

été élaborées par <strong>un</strong> groupe<br />

d’experts, sous l’égide du Club<br />

Rhumatismes et Inflammations,<br />

section de la Société française<br />

de rhumatologie. Ces fiches<br />

sont disponibles en ligne sur le<br />

site du CRI : www.cri-net.com.<br />

ou dans la Revue du rhumatisme<br />

et des maladies ostéo-articulaires<br />

(2007 ; vol 74., hors série n°1).<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

1– Afssaps. Recommandations<br />

nationales : prévention et prise<br />

en charge des tuberculoses<br />

survenant sous anti-TNF±.<br />

Juillet 2005. http://afssaps.sante.fr<br />

2– <strong>Le</strong> point sur les anti-TNF<br />

et la tuberculose. Juin 2006.<br />

http://agmed.sante.gouv.fr/htm/<br />

10/tnf/tnf.htm<br />

3– Listing J., Strangfeld A., Kary S.,<br />

Rau R., Von Hinueber U. et al.<br />

Infections in Patients with<br />

Rheumatoid Arthritis Treated<br />

with Biologic Agents. Arthritis<br />

Rheum 2005 ; 52 : 3403-12.<br />

4– Bongartz T., Sutton A.-J.,<br />

Sweeting M.-J., Buchan I.,<br />

Matteson E.-L., Montori V.<br />

Anti-TNF Antibody Therapy<br />

in Rheumatoid Arthritis and the<br />

Risk of Serious Infections and<br />

Malignancies : Systematic Review<br />

and Meta-analysis of Rare Harmful<br />

Effects in Randomized Controlled<br />

Trials. Jama 2006, 295 : 2275-2285.<br />

5– Wallis R.-S., Broder M., Wong J.,<br />

Hanson E., Beenhouwer D.<br />

Granulomatous Infectious<br />

Diseases Associated with Tumor<br />

Necrosis Factor antagonists.<br />

Clin Infect Dis 2004 ; 38 :1261-5.<br />

6– Dixon W.-G., Watson K., L<strong>un</strong>t M.,<br />

Hyrich K.-L., Silman A.-J.,<br />

Symmons DPM. Rates of Serious<br />

Infection, Including Site-specific<br />

and Bacterial Intracellular<br />

Infection, in Rheumatoid Arthritis<br />

Patients Receiving Anti-tumor<br />

Necrosis Factor Therapy.<br />

Arthritis Rheum 2006 ; 54 : 2368-76.<br />

N°2410 | 4 mai 2007 | La FMC du spécialiste en médecine générale | 3


L e<br />

MISE AU POINT<br />

ORL <strong>Le</strong> <strong>vertige</strong> <strong>positionnel</strong> paroxysti<strong>que</strong> bénin est la première<br />

cause de <strong>vertige</strong> chez l’adulte. Son diagnostic est clini<strong>que</strong><br />

et son traitement doit être réalisé par le médecin généraliste.<br />

LE VERTIGE POSITIONNEL<br />

PAROXYSTIQUE BÉNIN<br />

Pr Pierre Bonfils (Département d’ORL et de Chirurgie cervico-faciale – Hôpital Européen<br />

Georges- Pompidou – Faculté de Médecine de Paris Descartes – Université Paris V –<br />

20, rue <strong>Le</strong>blanc – 75015 Paris. Courriel: pierre.bonfils@egp.aphp.fr).<br />

<strong>vertige</strong> <strong>positionnel</strong> paroxysti<strong>que</strong> bénin (souvent<br />

dénommé VPPB) représente l’étiologie la plus<br />

fré<strong>que</strong>nte des <strong>vertige</strong>s de l’adulte (voir Encadré E1).<br />

On estime qu’environ 30 à 40 % des <strong>vertige</strong>s résulte d’<strong>un</strong>e<br />

telle étiologie (1). Décrit pour la première fois en 1921<br />

par Barany, il a depuis été cité sous de nombreux termes<br />

dans la littérature : <strong>vertige</strong> postural, <strong>vertige</strong> <strong>positionnel</strong>,<br />

cupulolithiase, <strong>vertige</strong> de position, nystagmus <strong>positionnel</strong>,<br />

etc. (2). <strong>Le</strong> VPPB est <strong>un</strong> modèle de physiopathologie<br />

paroxysti<strong>que</strong> du système vestibulaire périphéri<strong>que</strong> (voir<br />

Encadré E2).<br />

La définition du VPPB est clini<strong>que</strong>. Il s’agit d’<strong>un</strong> <strong>vertige</strong><br />

de durée brève, associé à <strong>un</strong> nystagmus, déclenché par<br />

<strong>un</strong> mouvement de la tête toujours identi<strong>que</strong> pour <strong>un</strong><br />

même patient et reproductible dès <strong>que</strong> le patient est<br />

replacé dans cette même position (2). <strong>Le</strong> VPPB touche<br />

aussi bien les hommes <strong>que</strong> les femmes, bien qu’<strong>un</strong>e<br />

petite prédominance féminine semble apparaître dans<br />

la littérature. L’âge moyen de survenue est voisin de<br />

50 ans (2).<br />

UN DIAGNOSTIC CLINIQUE<br />

Un interrogatoire essentiel<br />

<strong>Le</strong> diagnostic est fortement soupçonné par l’interrogatoire.<br />

<strong>Le</strong> patient se plaint d’<strong>un</strong> <strong>vertige</strong> très intense mais<br />

très bref, n’excédant pas <strong>un</strong>e minute (vingt secondes en<br />

moyenne), survenant de manière caricaturale lors d’<strong>un</strong><br />

changement de position de la tête dans l’espace.<br />

La crise survient le plus souvent lors<strong>que</strong> le patient se<br />

couche dans son lit le soir, ou se redresse le matin pour<br />

se lever, ou lorsqu’il se tourne dans son lit, ou lorsqu’il<br />

met sa tête en hyperextension pour suivre <strong>un</strong> objet en<br />

l’air. Cha<strong>que</strong> fois <strong>que</strong> le patient refait le même mouvement,<br />

la même crise vertigineuse survient avec <strong>un</strong>e latence<br />

d’<strong>un</strong>e à deux secondes. La crise apparaît souvent au lever.<br />

L’apparition d’<strong>un</strong> <strong>vertige</strong> violent incite le patient à<br />

s’allonger à nouveau. Quel<strong>que</strong>s minutes suffisent pour<br />

<strong>faire</strong> disparaître le <strong>vertige</strong> ; le patient se relève, mais le<br />

<strong>vertige</strong> réapparaît. Lors<strong>que</strong> le <strong>vertige</strong> apparaît, le patient<br />

a l’impression <strong>que</strong> ce <strong>vertige</strong> continue le mouvement ;<br />

c’est <strong>un</strong>e impression d’être « entraîné par son propre<br />

mouvement ». <strong>Le</strong> patient reconnaissant le plus souvent<br />

le mouvement comme cause déclenchante du <strong>vertige</strong>,<br />

il va éviter le mouvement délétère. Il reste alors couché<br />

sans bouger, évitant de se lever et appelle son médecin.<br />

Des signes d’accompagnement peuvent dominer<br />

le tableau clini<strong>que</strong> : pâleur, nausées, vomissements,<br />

tachycardie (1).<br />

4 | La FMC du spécialiste en médecine générale | 4 mai 2007 | N° 2410<br />

<strong>Le</strong>s crises de <strong>vertige</strong> <strong>positionnel</strong> paroxysti<strong>que</strong> bénin se<br />

poursuivent souvent pendant plusieurs jours, parfois<br />

<strong>que</strong>l<strong>que</strong>s semaines (en général <strong>un</strong>e dizaine de jours).<br />

A cha<strong>que</strong> mouvement, notamment au lever, le patient a<br />

les mêmes symptômes. Lorsqu’il a déjà eu <strong>un</strong>e telle crise,<br />

il sait la gérer, se lève du côté opposé au sens déclenchant<br />

le <strong>vertige</strong>. L’interrogatoire permet parfois de retrouver<br />

des crises identi<strong>que</strong>s apparues des mois ou des années<br />

auparavant. Ce caractère récurrent des crises a été noté<br />

dans diverses études. Ainsi, près de 40 % des patients ont<br />

déjà eu des crises semblables lors d’<strong>un</strong>e consultation (3).<br />

Néanmoins, <strong>un</strong>e impression d’instabilité peut persister<br />

en dehors de crises vertigineuses durant plusieurs<br />

jours. Parfois, le patient oublie de signaler la présence du<br />

<strong>vertige</strong> <strong>positionnel</strong> et se polarise sur l’instabilité persistante.<br />

<strong>Le</strong> caractère si typi<strong>que</strong> du <strong>vertige</strong> souligne <strong>que</strong><br />

l’interrogatoire peut être considéré comme la clé du<br />

diagnostic et qu’<strong>un</strong> diagnostic rétrospectif peut être posé<br />

<strong>devant</strong> <strong>un</strong>e description aussi caricaturale des symptômes.<br />

Quel<strong>que</strong>s éléments arrivent à égarer le médecin lors<strong>que</strong><br />

le patient confond la notion de <strong>vertige</strong> avec les signes<br />

accompagnant souvent le <strong>vertige</strong>. <strong>Le</strong> terme « <strong>vertige</strong> »<br />

n’est pas associé dans l’esprit des patients à la seule illusion<br />

de déplacement rotatoire. <strong>Le</strong> patient associe le <strong>vertige</strong><br />

aux nausées qui perdurent souvent après son arrêt et à<br />

l’instabilité persistante qui dure également durant des<br />

heures après la crise. La durée du <strong>vertige</strong> vrai est toujours<br />

inférieure à la minute, le plus souvent à trente secondes.<br />

E1. LES PRINCIPALES ÉTIOLOGIES DES VERTIGES<br />

VPPB 39 %<br />

Origine vasculaire 20 %<br />

Maladie de Ménière 9 %<br />

Neurinome VIII 2 %<br />

Névrite vestibulaire 6 %<br />

Autres causes (*) 24 %<br />

(*) <strong>Le</strong>s « autres causes » regroupent des pathologies variées : traumatisme crânien,<br />

pathologies infectieuses, pathologies dégénératives, <strong>vertige</strong>s idiopathi<strong>que</strong>s.


E2. PHYSIOPATHOLOGIE DU VERTIGE<br />

POSITIONNEL PAROXYSTIQUE BÉNIN<br />

La physiopathologie du <strong>vertige</strong> <strong>positionnel</strong> paroxysti<strong>que</strong><br />

bénin incrimine <strong>un</strong>e pathologie du canal semi-circulaire<br />

postérieur. <strong>Le</strong> vestibule comporte l’utricule, le saccule<br />

et trois canaux semi-circulaires (latéral, supérieur<br />

et postérieur). Macule et utricule contrôlent la position<br />

de la tête dans l’espace. <strong>Le</strong>s canaux semi-circulaires<br />

sont des accéléromètres angulaires stimulés lors des<br />

mouvements de la tête dans les trois plans de l’espace.<br />

• Dans le <strong>vertige</strong> <strong>positionnel</strong> paroxysti<strong>que</strong> bénin, de petits<br />

fragments se détacheraient des otoconies de la macule<br />

utriculaire, puis se déposeraient, lors<strong>que</strong> le patient est<br />

en décubitus dans la partie la plus déclive du canal<br />

semi-circulaire postérieur. <strong>Le</strong>s mouvements<br />

de ces fragments lors d’<strong>un</strong> mouvement brus<strong>que</strong><br />

de la tête seraient à l’origine de la crise vertigineuse.<br />

• Pourquoi ces petits fragments se détachent des<br />

otoconies de la macule utriculaire ? <strong>Le</strong>s étiologies sont<br />

variées : traumati<strong>que</strong>, infectieuse, mais le plus souvent<br />

idiopathi<strong>que</strong>. On a récemment associé <strong>vertige</strong> <strong>positionnel</strong><br />

paroxysti<strong>que</strong> bénin et ostéoporose.<br />

• La manœuvre libératoire entraîne <strong>un</strong>e fragmentation<br />

des débris détachés des otoconies .<br />

Si cette durée est réellement supérieure à la minute, on<br />

doit mettre en doute le diagnostic de <strong>vertige</strong> <strong>positionnel</strong><br />

paroxysti<strong>que</strong> bénin (1).<br />

Un examen clini<strong>que</strong> de confirmation<br />

L’examen clini<strong>que</strong> va confirmer aisément le diagnostic<br />

grâce à la manœuvre de Hallpike (voir Figure 1) (4). La<br />

réalisation de cette manœuvre est indispensable pour<br />

clore le chapitre « diagnostic ». Avant de réaliser cette<br />

manœuvre, il importe de bien l’expli<strong>que</strong>r au patient afin<br />

d’obtenir sa coopération, notamment l’importance de<br />

garder les yeux ouverts afin de pouvoir observer le<br />

nystagmus. Celui-ci sera au mieux observé avec des l<strong>un</strong>ettes<br />

éclairantes de Frenzel (voir Encadré E3 et Fig.3).<br />

<strong>Le</strong> patient est assis au milieu de son lit. En accompagnant<br />

le geste, le patient est brus<strong>que</strong>ment couché latéralement,<br />

du côté qui déclenche le <strong>vertige</strong>, en gardant la tête tournée<br />

à 30° vers le médecin. <strong>Le</strong> patient regarde le médecin<br />

dans les yeux. Après <strong>un</strong>e latence de <strong>que</strong>l<strong>que</strong>s secondes,<br />

<strong>un</strong> grand <strong>vertige</strong> rotatoire survient, accompagné d’<strong>un</strong><br />

nystagmus battant vers l’oreille la plus déclive (il bat vers<br />

le sol). <strong>Le</strong> nystagmus est inhibé par la fixation oculaire,<br />

par exemple, lors<strong>que</strong> le patient fixe le doigt du médecin.<br />

Il est horizonto-rotatoire. Lors<strong>que</strong> la position est<br />

maintenue, les signes disparaissent en <strong>un</strong>e dizaine<br />

de secondes. Au redressement du patient, le nystagmus<br />

s’inverse. La répétition de la manœuvre induit <strong>un</strong>e diminution<br />

progressive du <strong>vertige</strong> et du nystagmus qui sont<br />

donc fatigables.<br />

Cette manœuvre déclenche le <strong>vertige</strong>. Elle peut donc<br />

conduire à des réflexes de défense de la part du patient<br />

dont il convient de prévenir l’apparition. Toujours<br />

prévoir <strong>un</strong> haricot à proximité en cas de nausées et de<br />

vomissements. Mettre sa main derrière la tête du patient<br />

afin de la placer dans <strong>un</strong>e position correcte permettant<br />

de voir le nystagmus. Bien accompagner le déplacement<br />

rapide du patient en évitant <strong>un</strong> choc trop violent sur la<br />

table d’examen. Penser à blo<strong>que</strong>r les jambes du patient<br />

afin d’éviter tout mouvement intempestif de dégagement.<br />

Si le patient ferme les yeux au moment où le <strong>vertige</strong> apparaît,<br />

il faut doucement lui soulever la paupière afin de voir<br />

l’apparition du nystagmus (1).<br />

> En dehors de la positivité de cette manœuvre de Hallpike,<br />

l’examen clini<strong>que</strong> est négatif. Un examen neurologi<strong>que</strong><br />

complet doit être effectué, explorant avant tout le<br />

cervelet, mais aussi les paires crâniennes, les voies longues,<br />

et recherchant les éventuelles céphalées. Il n’y a auc<strong>un</strong><br />

signe neurologi<strong>que</strong>. <strong>Le</strong> patient ne se plaint pas de signes<br />

auditifs : il n’y a ni surdité ni acouphènes, ce qui témoigne<br />

de la présence d’<strong>un</strong>e pathologie purement vestibulaire<br />

sans anomalie cochléaire associée. L’otoscopie est<br />

normale.<br />

LES DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS<br />

Parler de diagnostic différentiel dans le cadre du <strong>vertige</strong><br />

<strong>positionnel</strong> paroxysti<strong>que</strong> bénin peut conduire à développer<br />

l’ensemble des étiologies des <strong>vertige</strong>s. Nous limiterons<br />

ces éléments à <strong>que</strong>l<strong>que</strong>s pathologies.<br />

PHOTOS PR PIERRE BONFILS<br />

FIGURE 2.<br />

Manœuvre thérapeuti<strong>que</strong> libératoire.<br />

<br />

www.legeneraliste.fr<br />

FIGURE 1.<br />

Manœuvre diagnosti<strong>que</strong><br />

de Hallpike. <strong>Le</strong> patient doit<br />

être informé du déroulement<br />

de la manœuvre.<br />

<strong>Le</strong> patient est assis au milieu<br />

de son lit (en haut).<br />

Bien vérifier qu’il ne se cognera<br />

pas la tête lors de la réalisation<br />

de la manœuvre.<br />

<strong>Le</strong> patient est rapidement<br />

couché latéralement, du côté<br />

qui déclenche le <strong>vertige</strong>, en<br />

gardant la tête tournée à 30°<br />

vers le médecin (en bas).<br />

Nystagmus et <strong>vertige</strong><br />

apparaissent.<br />

<strong>Le</strong> patient doit être<br />

informé du déroulement<br />

de la manœuvre. <strong>Le</strong> patient<br />

est allongé sur le lit dans<br />

la position qui a déclenché<br />

le <strong>vertige</strong> <strong>positionnel</strong><br />

paroxysti<strong>que</strong> bénin (à gauche).<br />

Un mouvement de bascule<br />

rapide va mener le patient<br />

du côté opposé en ayant soin<br />

de diriger la tête vers le bas<br />

(à 30° vers le lit) (à droite).<br />

Si la manœuvre n’a pas<br />

été efficace, elle doit être<br />

renouvelée.<br />

N°2410 | 4 mai 2007 | La FMC du spécialiste en médecine générale | 5


MISE AU POINT<br />

FIGURE 3.<br />

L<strong>un</strong>ettes de Frenzel.<br />

<strong>Le</strong>s l<strong>un</strong>ettes de Frenzel<br />

sont <strong>un</strong> outil très utile<br />

lors de l’examen ORL<br />

et neurologi<strong>que</strong><br />

des <strong>vertige</strong>s. Elles<br />

permettent d’éclairer<br />

les yeux du patient<br />

qui sont agrandis par<br />

<strong>un</strong> système de loupe.<br />

Elles évitent la fixation<br />

qui inhibe de nombreux<br />

nystagmus. Elles<br />

peuvent être achetées<br />

auprès des classi<strong>que</strong>s<br />

fournisseurs de<br />

matériel médical.<br />

> L’étiologie vasculaire (20 % des cas) est évoquée<br />

<strong>devant</strong> des signes neurologi<strong>que</strong>s, pouvant nécessiter <strong>un</strong>e<br />

hospitalisation urgente.<br />

> La névrite vestibulaire ou neuronite vestibulaire représente<br />

environ 6 % des étiologies des <strong>vertige</strong>s (2). <strong>Le</strong> <strong>vertige</strong><br />

est majeur empêchant le patient de se tenir debout, avec<br />

d’importants vomissements. A cha<strong>que</strong> mouvement de la<br />

tête, le <strong>vertige</strong> s’aggrave. Il n’y a auc<strong>un</strong> symptôme auditif<br />

(ni surdité, ni acouphènes). <strong>Le</strong> <strong>vertige</strong> va durer plusieurs<br />

jours tout en diminuant progressivement d’intensité.A l’examen,<br />

on trouve le classi<strong>que</strong> syndrome vestibulaire harmonieux<br />

de type périphéri<strong>que</strong>. La durée du <strong>vertige</strong> le distingue<br />

aisément du <strong>vertige</strong> <strong>positionnel</strong> paroxysti<strong>que</strong> bénin.<br />

> La maladie de Ménière représente moins de 10 % des<br />

étiologies des <strong>vertige</strong>s. Son diagnostic repose classi<strong>que</strong>ment<br />

sur l’association au <strong>vertige</strong>, d’acouphènes <strong>un</strong>ilatéraux<br />

et d’<strong>un</strong>e surdité de perception endocochléaire ipsilatérale.<br />

<strong>Le</strong> <strong>vertige</strong> dure d’<strong>un</strong>e demi-heure à quatre heures.<br />

Il est précédé des signes auditifs. <strong>Le</strong>s vomissements sont<br />

souvent importants. La durée du <strong>vertige</strong>, la présence des<br />

signes auditifs permettent de distinguer le <strong>vertige</strong> de<br />

Ménière et le <strong>vertige</strong> <strong>positionnel</strong> paroxysti<strong>que</strong> bénin (2).<br />

Gardons à l’esprit <strong>que</strong> la présence de tout signe atypi<strong>que</strong><br />

du <strong>vertige</strong> <strong>positionnel</strong> paroxysti<strong>que</strong> bénin ou du moindre<br />

signe neurologi<strong>que</strong> doit <strong>faire</strong> reconsidérer le<br />

diagnostic et prendre conseil auprès d’<strong>un</strong> ORL ou<br />

d’<strong>un</strong> neurologue.<br />

UNE OU DEUX MANŒUVRES LIBÉRATOIRES<br />

<strong>Le</strong> type de traitement varie en fonction de cha<strong>que</strong><br />

patient.<br />

> Si le patient a <strong>un</strong> <strong>vertige</strong> <strong>positionnel</strong> paroxysti<strong>que</strong><br />

bénin modéré se manifestant par <strong>un</strong> petit <strong>vertige</strong> matinal<br />

au lever, <strong>que</strong>l<strong>que</strong>s conseils doivent suffire. <strong>Le</strong> patient<br />

se lèvera du côté opposé au côté déclenchant. Si le <strong>vertige</strong><br />

<strong>positionnel</strong> paroxysti<strong>que</strong> bénin apparaît lorsqu’il se lève<br />

6 | La FMC du spécialiste en médecine générale | 4 mai 2007 | N° 2410<br />

E3. LE NYSTAGMUS<br />

<strong>Le</strong> nystagmus désigne <strong>un</strong> ensemble de mouvements<br />

des globes oculaires alternant <strong>un</strong>e phase rapide<br />

et <strong>un</strong>e phase lente. La phase lente a pour origine<br />

<strong>un</strong>e asymétrie de fonctionnement des noyaux<br />

vestibulaires et la phase rapide est <strong>un</strong>e phase de retour<br />

de l’œil à sa position initiale. <strong>Le</strong> sens du nystagmus est<br />

celui de la phase rapide. <strong>Le</strong> mouvement lent va dans<br />

le même sens <strong>que</strong> la déviation du corps du patient.<br />

<strong>Le</strong>s l<strong>un</strong>ettes de Frenzel permettent d’optimiser<br />

la recherche d’<strong>un</strong> nystagmus en éclairant les yeux<br />

du patient, en évitant la fixation par le patient<br />

et en grossissant l’œil vu par le médecin.<br />

du côté droit, il suffit qu’il se lève du côté gauche et lentement<br />

pour éviter la crise.<br />

> Si le patient est vu en pleine crise avec des symptômes<br />

invalidants, il convient de prati<strong>que</strong>r <strong>un</strong>e manœuvre libératoire.<br />

Depuis les années 1980, des manœuvres ont été<br />

décrites afin de calmer les <strong>vertige</strong>s <strong>positionnel</strong>s paroxysti<strong>que</strong>s<br />

bénins. En France, Toupet et Semont ont ainsi<br />

développé la techni<strong>que</strong> dite manœuvre libératoire (voir<br />

Encadré E2), maintenant employée par tout médecin<br />

généraliste et ORL (voir Figure 2). <strong>Le</strong> patient est allongé<br />

sur le lit d’examen dans la position qui a déclenché le<br />

<strong>vertige</strong> <strong>positionnel</strong> paroxysti<strong>que</strong> bénin. La manœuvre<br />

doit être expliquée au patient afin d’obtenir sa totale collaboration.<br />

Un large mouvement de bascule, rapide, va<br />

conduire le patient du côté opposé, la tête regardant vers<br />

le bas (vers le lit). Si la manœuvre n’a pas été efficace, elle<br />

doit être renouvelée le lendemain. Cette manœuvre<br />

déclenche <strong>un</strong> grand <strong>vertige</strong> avec ses signes d’accompagnement.<br />

Une fois réalisée, on aide le patient à s’asseoir<br />

doucement. Une instabilité peut perdurer plusieurs<br />

heures, voire plusieurs jours, mais sans <strong>vertige</strong> <strong>positionnel</strong>.<br />

<strong>Le</strong> patient doit en être averti afin de ne pas croire<br />

en <strong>un</strong> échec de la manœuvre. La manœuvre libératoire<br />

est efficace dans environ 85 % des cas dès la première<br />

tentative (5). Si les symptômes persistent malgré deux<br />

séances effectuées correctement, il faut remettre en doute<br />

le diagnostic et demander <strong>un</strong> avis spécialisé pour réaliser<br />

des explorations complémentaires vestibulaires.<br />

> Un arrêt de travail est prescrit en fonction du poste<br />

de travail, de même <strong>que</strong> l’interruption de certains sports<br />

particuliers exigeant des mouvements rapides de la tête<br />

est conseillée. La reprise des activités professionnelles à<br />

ris<strong>que</strong> (échelles, échafaudages, toitures, travaux nécessitant<br />

des mouvements rapides ou de grande amplitude<br />

de la colonne cervicale) ne se fera qu’après disparition<br />

complète des symptômes. ◆<br />

www.legeneraliste.fr<br />

À RETENIR<br />

L’interrogatoire est<br />

l’élément clé du diagnostic.<br />

<strong>Le</strong> <strong>vertige</strong> rotatoire<br />

est violent et bref.<br />

Il n’y a auc<strong>un</strong> signe<br />

neurologi<strong>que</strong> ni auditif.<br />

La manœuvre de Hallpike<br />

confirme le diagnostic.<br />

Tout VPPB qui n’apparaît pas<br />

comme typi<strong>que</strong> doit conduire<br />

à demander <strong>un</strong> avis ORL.<br />

La manœuvre libératoire<br />

pratiquée par le médecin<br />

généraliste traite le <strong>vertige</strong>.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

1– Toupet M., Bensimon J.-L.<br />

Difficultés et pièges dans le<br />

diagnostic différentiel du <strong>vertige</strong><br />

paroxysti<strong>que</strong> <strong>positionnel</strong> bénin.<br />

Cahiers d’ORL, 1995, 30 : 417-423.<br />

2– Magnan J., Freyss G.,<br />

Conraux C. Troubles de l’équilibre<br />

et <strong>vertige</strong>s. Société française d’ORL<br />

et de pathologie cervico-faciale,<br />

1999, pp. 411-417.<br />

3– Toupet M. Evolution à long<br />

terme de 168 <strong>vertige</strong>s<br />

paroxysti<strong>que</strong>s <strong>positionnel</strong>s bénins<br />

traités par la manœuvre.<br />

Cahiers ORL 1995 ; 30 : 425-430.<br />

4– Dix M., Hallpike C.<br />

The Pathology, Symptomatology,<br />

and Diagnosis of Certain Common<br />

Disorders of the Vestibular System.<br />

Am J ORL 1952 ; 61 : 987-1016.<br />

5– Toupet M., Semont A.<br />

La physiothérapie du <strong>vertige</strong><br />

paroxysti<strong>que</strong> bénin.<br />

XIX e symposium d’ENG de langue<br />

française, Genève, 1985, Häusler R.<br />

ed., Ipsen éditeur, Paris, pp. 21-27.<br />

CONFLIT D’INTÉRÊTS<br />

<strong>Le</strong> Pr Pierre Bonfils n'a déclaré<br />

auc<strong>un</strong> conflit d’intérêts.<br />

RÉPONSES QUIZ :<br />

1:réponses B, C et D.<br />

2:réponse A et D.<br />

3:réponses A, B et C.<br />

4:réponse A.<br />

Commentaires sur<br />

www.legeneraliste.fr


URGENCES<br />

Arrêt cardio-respiratoire et premiers soins La récente étude<br />

japonaise recommandant de ne plus ventiler, mais seulement<br />

de masser, ne peut constituer <strong>un</strong> message général sur l’ACR.<br />

MASSER ET/OU VENTILER<br />

EN CAS D’ARRÊT CARDIAQUE ?<br />

Dr Marc Kreuter (rédacteur, fmc@legeneraliste.fr), sous la responsabilité scientifi<strong>que</strong> du Dr Daniel<br />

Jannière (directeur médical adjoint du Samu de Paris – Groupe hospitalier Necker-Enfants<br />

Malades – 149, rue de Sèvres –75743 Paris Cedex 15. Courriel : djanniere.samu@invivo.edu).<br />

L<br />

étude rétrospective japonaise (1) publiée dans<br />

’ The Lancet en 2007, recommandant le massage<br />

cardia<strong>que</strong> exclusif, et donc l’abandon de la ventilation<br />

bouche-à-bouche a semé le désordre dans le<br />

petit monde de l’arrêt cardia<strong>que</strong>. Cette publication<br />

s’intéresse essentiellement aux arrêts d’origine cardiogéni<strong>que</strong><br />

et ne peut constituer <strong>un</strong> message général sur<br />

l’arrêt cardio-respiratoire (ACR).<br />

<strong>Le</strong>s autorités médicales internationales – AHA : American<br />

Heart Association (2) et ERC : European Resuscitation<br />

Co<strong>un</strong>cil (3) – continuent de recommander la ventilation<br />

par le bouche-à-bouche, alternée avec les MCE ,<br />

(massage cardia<strong>que</strong> externe) au rythme <strong>un</strong>iversel de deux<br />

ventilations pour trente compressions thoraci<strong>que</strong>s, qu’il<br />

s’agisse d’<strong>un</strong> adulte, d’<strong>un</strong> enfant ou d’<strong>un</strong> je<strong>un</strong>e enfant, à<br />

l’exclusion des nouveau-nés. Toutefois, tandis <strong>que</strong> l’AHA<br />

insiste toujours pour débuter par deux insufflations avant<br />

de passer aux trente MCE, puis de poursuivre pour l’ERC,<br />

ces deux insufflations réalisées avant de débuter le MCE<br />

ne sont plus recommandées. <strong>Le</strong> message grand public<br />

associé est de masser <strong>un</strong>i<strong>que</strong>ment si, pour des raisons<br />

techni<strong>que</strong>s ou psychologi<strong>que</strong>s, il n’est pas possible de<br />

ventiler. On sait, en effet, <strong>que</strong> durant les premières minutes,<br />

l’oxygène fixé sur l’hémoglobine suffit dans les arrêts<br />

d’origine cardiogéni<strong>que</strong>.<br />

L’INTÉRÊT DU MASSAGE<br />

CARDIAQUE EXTERNE<br />

<strong>Le</strong> MCE a deux fonctions :<br />

– assurer la circulation sanguine générale, en particulier<br />

au niveau cérébral et coronarien ;<br />

– entretenir <strong>un</strong>e éventuelle fibrillation ventriculaire, qui<br />

pourra être réduite par le défibrillateur semi-automa-<br />

LE PATIENT EST-IL EN ARRÊT<br />

CARDIO-RESPIRATOIRE ?<br />

Affirmer <strong>un</strong> arrêt cardio-respiratoire <strong>devant</strong><br />

<strong>un</strong>e personne <strong>que</strong> l’on découvre en urgence ne repose<br />

<strong>que</strong> sur des signes évalués très rapidement sur place.<br />

Pour le grand public, est réputée en arrêt cardia<strong>que</strong><br />

la personne qui, à la fois, est inconsciente et dont<br />

les mouvements ventilatoires sont arrêtés.<br />

Pour les médecins, est réputé en arrêt cardiorespiratoire<br />

(ACR) <strong>un</strong> patient qui ne répond pas,<br />

ne respire pas et, critère diagnosti<strong>que</strong> supplémentaire<br />

facultatif, dont le pouls carotidien ne bat pas.<br />

En cas de doute, et pour tout le monde, on considère<br />

donc qu’<strong>un</strong>e personne inconsciente ne réagissant pas<br />

aux <strong>que</strong>stions et ne respirant pas est présumée en ACR.<br />

<strong>Le</strong> massage<br />

cardia<strong>que</strong> externe<br />

se prati<strong>que</strong><br />

en alternant<br />

trente pressions<br />

thoraci<strong>que</strong>s et<br />

deux insufflations,<br />

le tout à <strong>un</strong>e<br />

cadence<br />

de 100/minute.<br />

Penser à placer<br />

au préalable le<br />

menton du patient<br />

à la verticale. F. L.<br />

ti<strong>que</strong> (DSA) ou automati<strong>que</strong> (DA) demandé en urgence.<br />

En l’absence de MCE, <strong>un</strong>e asystolie ris<strong>que</strong> de s’installer<br />

et auc<strong>un</strong> traitement électri<strong>que</strong> ne pourra la traiter.<br />

> On peut masser <strong>un</strong> cœur qui ris<strong>que</strong> de battre, contrairement<br />

à ce qui a été dit jusqu’à ces dernières années. Par<br />

exemple, on peut <strong>faire</strong> du MCE à <strong>un</strong> patient inconscient<br />

qui est en arrêt respiratoire consécutif à <strong>un</strong>e overdose.<br />

Cela n’aggrave pas son cas.<br />

> Chez l’adulte, le MCE est prioritaire. Quand l’arrêt<br />

cardia<strong>que</strong> vient de survenir brutalement, en dehors de<br />

toute situation d’hypoxie (asthme, noyade, corps étranger,<br />

intoxication au CO, asphyxie dans <strong>un</strong> sac plasti<strong>que</strong>…),<br />

l’hémoglobine restant encore chargée d’oxygène,<br />

il n’est pas prioritaire de prati<strong>que</strong>r la ventilation dans<br />

les premières minutes. <strong>Le</strong>s recommandations actuelles de<br />

l’ERC, aux<strong>que</strong>lles souscrit le Dr Jannière, sont clairement<br />

de <strong>faire</strong> d’abord trente MCE, avant de ventiler deux fois<br />

en bouche-à-bouche, puis d’alterner trente manœuvres<br />

de MCE et deux insufflations.<br />

Ces conseils sont particulièrement valables pour l’adulte<br />

chez qui 75 % des arrêts cardia<strong>que</strong>s sont en fibrillation<br />

ventriculaire (FV) sur des problèmes coronariens ou<br />

rythmi<strong>que</strong>s.<br />

Toutefois, dans des situations où l’insufflation en boucheà-bouche<br />

est irréalisable, on peut prati<strong>que</strong>r le MCE<br />

exclusif, contrairement à l’ancienne recommandation<br />

déconseillant de masser <strong>un</strong> cœur sans ventiler.<br />

> Chez l’enfant, la ventilation précède généralement<br />

le MCE. En dehors des accidents (courant électri<strong>que</strong>, etc.),<br />

l’arrêt cardia<strong>que</strong> d’<strong>un</strong> enfant est beaucoup plus fré<strong>que</strong>mment<br />

en rapport avec <strong>un</strong>e hypoxie (asthme, noyade, corps<br />

étranger, intoxication au CO, asphyxie dans <strong>un</strong> sac plasti<strong>que</strong>…).<br />

Il est donc recommandé de <strong>faire</strong> cinq insufflations<br />

en bouche-à-bouche avant de <strong>faire</strong> les trente premières<br />

pressions thoraci<strong>que</strong>s de MCE. Puis, on alterne deux<br />

insufflations et trente MCE, comme chez l’adulte, en attendant<br />

le défibrillateur réclamé en urgence (ERC). ◆<br />

www.legeneraliste.fr<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

1– SOS-KANTO Study Group.<br />

Cardiopulmonary Resuscitation<br />

by Bystanders with Chest<br />

Compression only (SOS-<br />

KANTO) : an Observational Study.<br />

The Lancet 2007 ; 369 : 920-6.<br />

2– AHA 2005 International<br />

Consensus Conference on<br />

Cardiopulmonary Resuscitation<br />

and Emergency Cardiovascular<br />

Care Science With Treatment<br />

Recommendations<br />

(http://www.urgencesserveur.fr/article.php3?id_<br />

article=1079)<br />

(en accès direct<br />

sur legeneraliste.fr)<br />

3– European Resuscitation<br />

Co<strong>un</strong>cil Guidelines<br />

for Resuscitation 2005<br />

(http://www.urgencesserveur.fr/spip.php)<br />

(en accès direct<br />

sur legeneraliste.fr)<br />

CONFLIT D’INTÉRÊTS<br />

<strong>Le</strong> Dr Daniel Jannière déclare<br />

n’avoir auc<strong>un</strong> conflit d’intérêts.<br />

7 | La FMC du spécialiste en médecine générale | 4 mai 2007 | N° 2410


CAS CLINIQUE & EBM<br />

Rhumatologie <strong>Le</strong>s études internationales, assez rares, offrent<br />

des points de vue divers sur l’efficacité à plus ou moins long terme<br />

des infiltrations dans les épicondylites. Une méta-analyse<br />

est en cours par la Cochrane Library, mais l’infiltration d’<strong>un</strong><br />

corticoïde ne doit pas résumer le traitement d’<strong>un</strong>e épicondylite.<br />

LA PLACE DES INFILTRATIONS<br />

DANS L’ÉPICONDYLITE<br />

Dr Hervé Bard (Rhumatologue – 4, rue Léon Vaudoyer – 75007 Paris – Attaché du service<br />

de Chirurgie orthopédi<strong>que</strong> et Traumatologie de l’hôpital européen Georges-Pompidou, Paris.<br />

Courriel : herve.bard @wanadoo.fr).<br />

Un homme de 40 ans souffre du coude droit depuis trois<br />

jours. Cette douleur, très ponctuelle, est apparue après<br />

avoir taillé <strong>un</strong>e haie. Il a mal la nuit quand il bouge le bras,<br />

le matin quand il le déplie et est très gêné pour attraper<br />

<strong>un</strong> objet. Il hésite d’ailleurs à serrer la main du médecin.<br />

Mais la douleur disparaît totalement lors<strong>que</strong> son avantbras,<br />

son poignet et sa main sont au repos.<br />

EST-CE UNE ÉPICONDYLITE ?<br />

■ D’après la nouvelle nomenclature anatomi<strong>que</strong>, l’ancienne<br />

épicondylite (parfois appelée « tennis elbow ») se<br />

nomme épicondylite latérale, tandis <strong>que</strong> le terme d’épicondylite<br />

médiale s’appli<strong>que</strong> à l’ancienne épitrochléite.<br />

Cette tendinopathie siège à l’insertion des tendons épicondyliens<br />

latéraux et concerne principalement le court<br />

extenseur radial du carpe (2 e radial) qui est le plus épais<br />

et le plus sollicité dans les mouvements du poignet.<br />

> L’épicondylite latérale s’exprime par <strong>un</strong>e douleur ponctuelle<br />

de la face latérale du coude irradiant à l’avant-bras,<br />

d’installation rapidement progressive après <strong>un</strong> effort<br />

soutenu ou <strong>un</strong> traumatisme, réveillée ou exacerbée lors<strong>que</strong><br />

le malade manipule <strong>un</strong> objet, serre la main, etc.<br />

> Habituellement, l’examen préliminaire ne révèle ni<br />

signe inflammatoire local, ni réduction des amplitudes<br />

des mouvements de flexion-extension et de prono-supination<br />

du coude, si ce n’est parfois <strong>un</strong> flexum antalgi<strong>que</strong><br />

dans les formes chroni<strong>que</strong>s ou hyperalgi<strong>que</strong>s. La douleur<br />

déclenchée par les tests tendineux signe le diagnostic :<br />

tests isométri<strong>que</strong>s d’extension résistée du poignet, coude<br />

fléchi, d’extension résistée du médius, coude en extension,<br />

puis manœuvres d’étirement (flexion passive du poignet,<br />

coude en extension, main en pronation maximale).<br />

> L’examen se termine par la palpation recherchant <strong>un</strong><br />

point douloureux symptomati<strong>que</strong> à l’insertion tendineuse<br />

sur l’épicondyle latéral (le réveil de la douleur par <strong>un</strong>e<br />

palpation initiale parasiterait les tests tendineux). La clini<strong>que</strong><br />

est suffisante dans les formes typi<strong>que</strong>s au début de<br />

l’évolution.<br />

■ On élimine les autres causes d’épicondylalgie (cervicales,<br />

articulaires, compression nerveuse canalaire), notamment<br />

lors<strong>que</strong> les tests tendineux sont négatifs, et en l’absence de<br />

douleur à l’insertion des tendons épicondyliens.<br />

LES CHOIX THÉRAPEUTIQUES<br />

■ La suppression des activités déclenchantes représente la<br />

base du traitement d’<strong>un</strong>e tendinopathie d’insertion des<br />

épicondyliens. Il s’agit, en effet, d’<strong>un</strong>e déchirure de fibres<br />

tendineuses, équivalent d’<strong>un</strong>e fracture de fatigue de l’enthèse<br />

tendineuse qui met environ six mois à cicatriser (1, 2).<br />

■ L’application de topi<strong>que</strong>s AINS et le port d’<strong>un</strong> bracelet<br />

anti-épicondylien dans les activités manuelles indispensables<br />

peuvent compléter ces mesures.<br />

■ Seuls les traitements par orthèses, attelles (3) et physiothérapie<br />

ont fait l’objet d’<strong>un</strong>e méta-analyse de type EBM<br />

sans conclure définitivement sur l’intérêt de ces traitements<br />

dans l’épicondylite.<br />

■ <strong>Le</strong>s anti-inflammatoires par voie générale sont habituellement<br />

peu efficaces dans les épicondylites latérales.<br />

■ <strong>Le</strong>s infiltrations cortisoni<strong>que</strong>s font l’objet d’<strong>un</strong>e<br />

méta-analyse en cours (Cochrane Library). Elles doivent<br />

toujours s’accompagner d’<strong>un</strong>e mise au repos du tendon<br />

respectant les délais de réparation tendineuse.<br />

> <strong>Le</strong>ur efficacité est validée par <strong>que</strong>l<strong>que</strong>s études, dont<br />

<strong>un</strong>e récente montre la supériorité de ce traitement à six<br />

mois (4), délai insuffisant à notre avis.<br />

> Mais <strong>un</strong>e autre étude (5) a mis en évidence qu’à <strong>un</strong> an,<br />

les patients infiltrés allaient moins bien <strong>que</strong> ceux non<br />

traités ou traités par physiothérapie, même s’ils avaient<br />

été plus rapidement soulagés par l’infiltration.<br />

> Dans notre cas, en dehors de formes très douloureuses<br />

et invalidantes ou de contexte particulier, nous n’infiltrons<br />

qu’à partir du troisième mois si le traitement conservateur<br />

se révèle insuffisant.<br />

> Si deux injections espacées d’<strong>un</strong>e à deux semaines sont<br />

inopérantes, il est inutile d’en prati<strong>que</strong>r <strong>un</strong>e troisième.<br />

> Nous conseillons de ne pas <strong>faire</strong> d’infiltration à ce<br />

patient lors de sa première consultation si l’on sent<br />

la moindre réticence à l’égard de ce traitement. Il sera<br />

souvent mieux accepté après <strong>un</strong> traitement d’épreuve<br />

et <strong>un</strong> temps de réflexion après information.<br />

> <strong>Le</strong>s contre-indications sont l’existence d’<strong>un</strong>e hypersensibilité<br />

à <strong>un</strong> des constituants injectés ou d’<strong>un</strong>e infection<br />

locale ou générale en cours ou suspectée. Un traitement<br />

anticoagulant ne constitue qu’<strong>un</strong>e contre-indication<br />

relative, étant donné le caractère très superficiel de l’injection<br />

qui se fait avec <strong>un</strong>e petite aiguille.<br />

> <strong>Le</strong>s complications sont rares et bénignes : réactions<br />

douloureuses dans les 24 à 48 heures, liées aux microcristaux<br />

de la suspension cortisonée, flush possible dans les<br />

24 heures avec les corticoïdes retards. Une atrophie et <strong>un</strong>e<br />

dépigmentation peuvent apparaître dans les semaines qui<br />

suivent, contre-indiquant <strong>un</strong>e nouvelle injection. ◆<br />

www.legeneraliste.fr<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

1– Bard H. Physiopathologie,<br />

réparation, classification des<br />

tendinopathies mécani<strong>que</strong>s.<br />

In Bard H., Cotten A., Rodineau<br />

J., Saillant G., Railhac J.-J.,<br />

eds. Tendons et Enthèses.<br />

Montpellier: Sauramps Medical<br />

2003 : 165-78.<br />

2– Bard H.. Tendinopathies,<br />

bursopathies et pathologies liées<br />

au sport. In Bardin T., Orcel P.,<br />

eds. Traité de thérapeuti<strong>que</strong><br />

rhumatologi<strong>que</strong>. Paris :<br />

Flammarion Médecine-Sciences<br />

2007 : 712-25.<br />

3– Borkholder C.-D., Hill V.-A.,<br />

Fess E.-E. The Efficacy<br />

of Splinting for Lateral<br />

Epicondylitis : a Systematic<br />

Review. J Hand Ther.<br />

2004 Apr-J<strong>un</strong> ; 17(2) :181-99.<br />

4– Tonks J.-H., Pai S.-K., Murali<br />

S.-R. Steroid Injection Therapy is<br />

the Best Conservative Treatment<br />

for Lateral Epicondylitis :<br />

a Prospective Randomised<br />

Controlled Trial. In J Clin Pract.<br />

2007 Feb ; 61 (2) : 240-6.<br />

5– Smidt N., <strong>Le</strong>wis M., DA VDW,<br />

Hay E.-M., Bouter L.-M., Croft P.<br />

Lateral Epicondylitis in General<br />

Practice : Course and Prognostic<br />

Indicators of Outcome.<br />

J Rheumatol. 2006 Oct ;<br />

33(10) : 2053-59.<br />

CONFLIT D’INTÉRÊTS<br />

<strong>Le</strong> Dr Hervé Bard déclare<br />

n’avoir auc<strong>un</strong> conflit d’intérêts<br />

sur le sujet de l’article et<br />

avec les produits cités.<br />

Court<br />

extenseur<br />

radial<br />

du carpe<br />

INSERTIONS TENDINEUSES<br />

AU NIVEAU DE L’ÉPICONDYLE.<br />

N°2410 | 4 mai 2007 | La FMC du spécialiste en médecine générale | 9


ÉCHELLE D'ÉVALUATION<br />

Douleur de l’enfant L’auto-évaluation de la douleur est possible<br />

chez l’enfant à partir de 4 ans. L’échelle de six visages est l’<strong>un</strong><br />

des outils disponibles les plus usités.<br />

LES DIFFÉRENTS MASQUES<br />

DE LA SOUFFRANCE<br />

Synthèse du Dr Pascale Naudin-Rousselle (rédactrice, fmc@legeneraliste.fr).<br />

ÉCHELLE DE LA DOULEUR EN SIX VISAGES (2)<br />

MODE D’EMPLOI<br />

> Expli<strong>que</strong>r à l’enfant ce <strong>que</strong> l’on attend de lui.<br />

« Ces visages révèlent combien on peut avoir mal.<br />

Ce visage (indi<strong>que</strong>r celui de gauche) montre <strong>que</strong>lqu’<strong>un</strong><br />

qui n’a pas mal du tout. Ces visages (les pointer <strong>un</strong> à <strong>un</strong>,<br />

de gauche à droite) reflètent <strong>que</strong>lqu’<strong>un</strong> qui a de plus<br />

en plus mal, jusqu’à celui-ci (désigner celui de droite), qui<br />

illustre <strong>un</strong>e personne qui a très très mal. Montre-moi<br />

le visage qui décrit combien tu as mal en ce moment » (1).<br />

> <strong>Le</strong>s limites extrêmes – pas mal du tout et très<br />

très mal – doivent être clairement exprimées. Ne<br />

pas utiliser les mots « triste » ou « heureux », ne pas<br />

<strong>faire</strong> figurer de larmes sur les schémas. Bien préciser<br />

qu’il s’agit de la sensation intérieure, pas de l’aspect<br />

affiché de leur visage : « Montre-moi comment tu te<br />

sens à l’intérieur de toi ».<br />

INTERPRÉTATION<br />

<strong>Le</strong>s scores sont de gauche à droite : 0, 2, 4, 6, 8, 10. Un<br />

score égal à 0 correspond donc à « pas mal du tout »<br />

et <strong>un</strong> score égal à 10 correspond à « très très mal ».<br />

<strong>Le</strong>s catégories de douleurs sont les suivantes :<br />

– douleur d’intensité légère : score 2 (2 e visage sélectionné)<br />

;<br />

– douleur d’intensité modérée : score 4 (3 e visage sélectionné)<br />

;<br />

– douleur intense : score 6 (4 e visage sélectionné) ;<br />

– douleur très intense : scores 8 ou 10 (5 e ou 6 e visage<br />

10 | La FMC du spécialiste en médecine générale | 4 mai 2007 | N° 2410<br />

sélectionné).<br />

L’objectif du traitement antalgi<strong>que</strong> est de ramener le<br />

score en dessous de 4 (3/10 sur EVA).<br />

Une douleur aiguë légère sera traitée en première<br />

intention par <strong>un</strong> antalgi<strong>que</strong> de palier I ; <strong>un</strong>e douleur<br />

modérée sera traitée en première intention par <strong>un</strong><br />

antalgi<strong>que</strong> de palier I ou II ; <strong>un</strong>e douleur intense sera<br />

traitée en première intention par <strong>un</strong> antalgi<strong>que</strong> de<br />

palier II ou III ; <strong>un</strong>e douleur très intense sera traitée en<br />

première intention par <strong>un</strong> antalgi<strong>que</strong> de palier III (1).<br />

<strong>Le</strong> plan Douleur 2006-2010 (3) prévoit la publication<br />

de recommandations sur le bon usage des médicaments<br />

et sur les stratégies de traitement de la douleur chez<br />

l’enfant.<br />

À PARTIR DE 4 ANS<br />

> Selon les recommandations de l’Anaes sur la prise<br />

en charge de la douleur aiguë en pédiatrie (1), l’échelle<br />

de six visages est utilisable chez l’enfant à partir de 4 ans,<br />

âge au<strong>que</strong>l l’auto-évaluation peut être tentée. Entre 4<br />

et 6 ans, cette échelle est utilisée conjointement à<br />

l’échelle visuelle analogi<strong>que</strong> (EVA).<br />

> Cette échelle peut aussi être employée chez les<br />

enfants de plus de 6 ans lorsqu’ils ne parviennent pas à<br />

fournir de cotation avec l’EVA, outil d’auto-évaluation<br />

de référence.<br />

> Lors du suivi, il est préférable de réaliser l’autoévaluation<br />

avec le même outil. ◆<br />

www.legeneraliste.fr<br />

SCORE : 0/10 SCORE : 2/10 SCORE : 4/10 SCORE : 6/10 SCORE : 8/10 SCORE : 10/10<br />

Antalgi<strong>que</strong> Antalgi<strong>que</strong> Antalgi<strong>que</strong> Antalgi<strong>que</strong> de palier III<br />

de palier I de palier I ou II de palier II ou III<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

1– Anaes. Evaluation et<br />

stratégies de prise en charge de<br />

la douleur aiguë en ambulatoire<br />

chez l’enfant de 1 mois à 15 ans.<br />

Mars 2000.<br />

http://www.has-sante.fr/<br />

portail/upload/docs/application/<br />

pdf/doulenfrap2.pdf<br />

(en accès direct sur<br />

legeneraliste.fr)<br />

2– Hicks C.-L., von Baeyer C.-L.,<br />

Spafford P, van Korlaar I,<br />

Goodenough, B. The Faces Pain<br />

Scale – Revised : Toward a<br />

Common Metric in Pediatric Pain<br />

Measurement. Pain 2001 ;<br />

93 :173-183.<br />

3– Ministère de la Santé et des<br />

Solidarités. Plan d’amélioration<br />

de la prise en charge de la<br />

douleur 2006-2010. Mars 2006.<br />

http://www.sante.gouv.fr/htm/<br />

dossiers/prog_douleur/doc_pdf/<br />

plan_douleur06_2010.pdf<br />

(en accès direct sur<br />

legeneraliste.fr)


RECHERCHE EN MÉDECINE GÉNÉRALE<br />

Adolescence <strong>Le</strong> test de dépistage du ris<strong>que</strong> suicidaire<br />

chez les adolescents, le TSTS, avec ses cinq <strong>que</strong>stions,<br />

est applicable en prati<strong>que</strong> de médecine générale<br />

et améliore le contact avec les adolescents.<br />

UN TEST POUR DÉTECTER<br />

LES IDÉES SUICIDAIRES<br />

Dr Catherine Freydt (rédactrice, fmc@legeneraliste.fr), d’après <strong>un</strong>e comm<strong>un</strong>ication du<br />

Dr Philippe Binder (7 e Congrès national du Cnge – 23 et 24 novembre 2006 –<br />

Lycée Saint-Jac<strong>que</strong>s de Compostelle – Poitiers).<br />

L e<br />

suicide est la deuxième cause de décès des adolescents<br />

après les accidents de la route. <strong>Le</strong>s idées suicidaires<br />

sont fré<strong>que</strong>ntes mais ne sont pas la norme<br />

à l’adolescence (1). Elles ne font pas partie d’<strong>un</strong> « passage<br />

obligé » et ne doivent pas être confondues avec des idées<br />

concernant la mort.<br />

La sollicitation du médecin généraliste par les adolescents<br />

pour les plaintes psychologi<strong>que</strong> est faible – seulement<br />

6,5 % des consultations – alors <strong>que</strong> 87 % des<br />

adolescents ayant fait des actes suicidaires ont consulté<br />

<strong>un</strong> MG pour d’autres motifs <strong>que</strong> les idées suicidaires (2).<br />

C’est dans le but de dépister simplement le ris<strong>que</strong> suicidaire<br />

chez les adolescents <strong>que</strong> le test TSTS-CAFARD a<br />

été élaboré par le groupe ADOC (ADOlescents et<br />

Conduites à ris<strong>que</strong>). Selon <strong>un</strong>e étude pilotée par le<br />

Dr Philippe Binder (médecin généraliste à Lussant), il<br />

a été mis en évidence <strong>que</strong> ce test est fiable pour évaluer<br />

ce ris<strong>que</strong>, puisqu’il permet le dépistage d’au moins 50 %<br />

des filles et 30 % des garçons ayant déjà eu des antécédents<br />

d’idées ou d’actes suicidaires (lire <strong>Le</strong> <strong>Généraliste</strong><br />

> LES QUESTIONS D’OUVERTURE : TSTS<br />

– Traumatologie : « As-tu déjà eu des blessures<br />

ou <strong>un</strong> accident (même très anodin) cette année ? »<br />

– Sommeil : « As-tu des difficultés à t’endormir ? »<br />

– Tabac : « As-tu déjà fumé (même si tu as arrêté) ? »<br />

– Stress scolaire ou familial : « Es-tu stressé par le travail<br />

scolaire ou par la vie familiale, ou les deux ? »<br />

Ces <strong>que</strong>stions peuvent être abordées à <strong>un</strong> moment donné<br />

ou au mieux « distillées » au cours de la consultation pour<br />

en atténuer l’éventuel caractère d’interrogatoire intrusif.<br />

A cha<strong>que</strong> réponse positive retenue, il est alors proposé<br />

<strong>un</strong>e <strong>que</strong>stion complémentaire introduisant <strong>un</strong> niveau<br />

de gravité à partir de cinq mots-clés du test CAFARD.<br />

> CAFARD :<br />

– Difficultés de sommeil > Cauchemars :<br />

« Fais-tu souvent des cauchemars ? »<br />

– Antécédents traumati<strong>que</strong>s > Agression :<br />

« As-tu été victime d’<strong>un</strong>e agression physi<strong>que</strong> ? »<br />

– A déjà fumé du tabac > Fumeur :<br />

« Fumes-tu tous les jours au moins cinq cigarettes ? »<br />

– Travail scolaire avec stress > Absentéisme :<br />

« Es-tu souvent absent ou en retard à l’école ? »<br />

– Vie de famille tendue > Ressenti Désagréable<br />

familial : « Dirais-tu <strong>que</strong> ta vie familiale est<br />

désagréable ? »<br />

FMC n°2408 du 20 avril 2007). La deuxième phase de<br />

cette étude, présentée ici, a porté sur la faisabilité de ce<br />

test en prati<strong>que</strong> de médecine générale.<br />

LA MÉTHODE<br />

La méthode d’évaluation choisie fut <strong>un</strong> audit des prati<strong>que</strong>s<br />

clini<strong>que</strong>s avant et après prise de connaissance<br />

du test.<br />

Trente-huit généralistes, installés depuis au moins trois<br />

ans, tirés au sort et acceptant le principe d’<strong>un</strong>e étude<br />

« concernant les consultations avec les adolescents en médecine<br />

générale », devaient inclure les vingt prochaines<br />

consultations de je<strong>un</strong>es âgés de 12 à 20 ans et remplir <strong>un</strong><br />

<strong>que</strong>stionnaire. L’ensemble du procédé était au préalable<br />

expliqué par <strong>un</strong> attaché de recherche clini<strong>que</strong>. Au terme<br />

des vingt consultations ayant motivé l’usage du test<br />

TSTS-CAFARD, suivait <strong>un</strong> entretien portant sur l’utilisation<br />

du test et recueillant l’avis du médecin clinicien.<br />

RÉSULTATS DE L’ÉTUDE<br />

<strong>Le</strong>s consultations avant le test avaient <strong>un</strong> motif somati<strong>que</strong><br />

dans 74,5 % des cas, étaient d’ordre administratif ou<br />

à but préventif dans 19 % des cas et d’ordre psychologi<strong>que</strong><br />

dans 6,5 % des cas. Après utilisation du TSTS,<br />

52 % des je<strong>un</strong>es avaient au moins <strong>un</strong>e réponse positive<br />

à l’<strong>un</strong>e des <strong>que</strong>stions.<br />

> <strong>Le</strong> test améliore le contact avec l’adolescent :<br />

– 87 % des médecins ont été satisfaits de l’amélioration<br />

des entretiens clini<strong>que</strong>s avec les je<strong>un</strong>es, permise par le<br />

test ;<br />

– 78 % ont estimé <strong>que</strong> l’intégralité des <strong>que</strong>stions étaient<br />

faciles à retenir ;<br />

– 74 % ont estimé qu’il facilitait utilement l’abord du<br />

sujet du suicide avec les je<strong>un</strong>es.<br />

> L’usage du TSTS n’a pas allongé le temps de consultation,<br />

sauf lorsqu’il était positif.<br />

> <strong>Le</strong> test TSTS a été <strong>un</strong> outil de dépistage des conduites<br />

suicidaires efficace. Il met suffisamment à l’aise le généraliste<br />

pour qu’ils puisse les aborder avec les adolescents<br />

à partir d’indices simples : la <strong>que</strong>stion du suicide a été<br />

abordée chez plus de 30 % de cette population de je<strong>un</strong>es<br />

tout venant et le dépistage d’antécédents suicidaires<br />

réalisé chez 8,5 % d’entre eux.<br />

L’audit pratiqué a conclu à la très bonne acceptabilité<br />

par le praticien et à son efficacité pour dépister des antécédents<br />

suicidaires. ◆<br />

www.legeneraliste.fr<br />

L’AVIS DE L’AUTEUR<br />

DE L’ÉTUDE<br />

« <strong>Le</strong>s résultats de l’étude sont<br />

satisfaisants mais des <strong>que</strong>stions<br />

persistent : <strong>que</strong>lle attitude<br />

adopter lors de la mise en<br />

évidence d’<strong>un</strong> problème suicidaire<br />

ancien ou récent ? Comment gérer<br />

le tiers qui accompagne ? Tout<br />

cela nécessite d’autres études<br />

qui sont en cours. En parallèle,<br />

nous mettons au point <strong>un</strong> système<br />

pédagogi<strong>que</strong> sur CD-rom utilisant<br />

scénarii et bandes dessinées<br />

afin <strong>que</strong> le généraliste<br />

se rende compte de la fluidité<br />

du <strong>que</strong>stionnaire en prati<strong>que</strong><br />

courante. »<br />

<strong>Le</strong> Dr Philippe Binder (photo), médecin<br />

généraliste à Lussant et président de<br />

l’Association nationale « Médecine Générale<br />

et Conduites Addictives », est aussi<br />

coordinateur d’ADOC et membre titulaire<br />

de la commission nationale<br />

« Stupéfiants et psychotropes »<br />

à l’Afssaps.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

1– Cho<strong>que</strong>t M.<br />

Tentatives de suicide<br />

à l’adolescence en France.<br />

In : Travaux clini<strong>que</strong>s et<br />

épidémiologi<strong>que</strong>s sur les<br />

tentatives de suicide (R. Fran Ed).<br />

GEPS, STARSUP, Toulouse, 1995<br />

195-206.<br />

2– Mc Kelvey R., Pfaff J.-J.<br />

The Relationship Between Chief<br />

Complaints, Psychological<br />

Distress, and Suicidal Ideation<br />

in 15-24-year-old Patients<br />

Preseneting to General<br />

Practionners. Acres JG.<br />

Med J Aust 2001 Nov 19 ;<br />

175 (10) : 550-2.<br />

N°2410 | 4 mai 2007 | La FMC du spécialiste en médecine générale | 11<br />

GARO/PHANIE

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