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C - Le Généraliste

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ISSN0183 4568 - CPPAP N° 0212 T 81255<br />

N°2547<br />

www.legeneraliste.fr<br />

BSIP - IMAGE SOURCE/CHRISTOPHER ROBBINS<br />

2010<br />

Vendredi 17 décembre 2010<br />

| N°2547<br />

COMME VOUS<br />

L’AVEZ VÉCU<br />

> SONDAGE : les événements qui vous ont marqué<br />

> AVANCÉES MÉDICALES : ce qui a changé votre<br />

pratique au quotidien<br />

LEGÉNÉRALISTEFMC<br />

QUIZ 2010<br />

Testez vos<br />

connaissances<br />

SPÉCIAL NOËL<br />

Expos, cinéma, théâtre :<br />

notre sélection pour les fêtes<br />

Escale à Bora Bora


QUESTION DE LA SEMAINE<br />

répondez sur www.legeneraliste.fr<br />

« Comment percevez-vous l’année<br />

2010 pour les généralistes ?»<br />

VOS RÉPONSES<br />

À LA QUESTION FLASH<br />

«Avez-vous peur<br />

pour votre sécurité<br />

dans votre exercice ?»<br />

Oui, beaucoup<br />

Oui, un peu<br />

Non, pas du tout<br />

À VOUS LA PAROLE<br />

Vous aussi réagissez sur :.<br />

redaction@legeneraliste.fr<br />

Alerte à l’arnaque !<br />

COMBINE Je tiens à alerter les confrères sur une combine bien huilée<br />

d'une certaine officine de location de lecteur portatif de Cartes Vitale. Un<br />

« beau » jour,un technicien vous propose un nouveau lecteur plus performant qu'il<br />

viendra vous installer gratuitement en cinq minutes.<br />

Entre deux patients, l'installateur vous explique le maniement,tout va très vite ,et<br />

l'on vous fait signer ce que vous croyiez être le récépissé de livraison. Or vous aviez<br />

oublié que vous étiez au quatrième anniversaire de votre contrat et sans le savoir, vous<br />

en avez repris pour encore quatre ans avec des conditions qui vous lient quasiment<br />

même si vous arrêtez votre activité, ce qui est mon cas.Mon associé s'est fait avoir de<br />

la même façon.Je dois continuer à payer au prix fort(environ deux fois le prix de la<br />

concurrence actuelle)un appareil qui ne me servira plus et pendant deux ans.<strong>Le</strong>s termes<br />

du contrat sont en béton et mon avocat n'y peut rien. Pour les contrats à tacite reconduction,la<br />

Loi Chatel peux vous sauver.<br />

Soyez vigilants mes frères et sachez que rien n'est gratuit dans ce bas monde. <strong>Le</strong><br />

dindon picard pré-retraité en mi-temps thérapeutique vous salue bien! <br />

Dr Gilbert Oudin Amiens (Somme)<br />

PING<br />

PONG<br />

Dr Jean-Pierre<br />

Noël,<br />

Thouars (79)<br />

Vision réductrice<br />

Pratiquer une gestion comptable des<br />

médecins militaires m'apparaît bien<br />

réducteur. <strong>Le</strong>ur rôle dépasse largement<br />

un décompte de visites ! Beaucoup n'<br />

ont pas attendu « la géniale idée » du<br />

Dr Mazé (voir <strong>Le</strong> <strong>Généraliste</strong> n° 2544,<br />

page 3) pour se diversifier : servant<br />

dans les services d'urgence par<br />

exemple ou œuvres caritatives. Vous<br />

gommez complètement leurs actions<br />

lors des catastrophes naturelles. Il faut<br />

du temps pour se former à ces<br />

compétences, cela ne s'improvise pas.<br />

L'armée ne se bat pas, affectons-la à<br />

d'autres tâches.<br />

34 %<br />

23 %<br />

44 %<br />

LA SEMAINE DE DELIGNE<br />

STOP AUX GRINCHEUX !<br />

HEUREUX Arrêtez de toujours donner la<br />

parole aux grincheux. Oui il existe des<br />

généralistes heureux. Je suis à 3 ans et demi<br />

de la retraite et pas du tout en burn out. Je<br />

gagne bien ma vie par rapport à la grande<br />

majorité de mes patients. Oui j'aimerais<br />

bien être déjà à la retraite à bientôt 62 ans,<br />

mais je gère mon temps comme je le veux<br />

car installé en groupe. Non, la Sécu ne me<br />

harcèle pas... Oui, les jeunes ont une autre<br />

façon de concevoir la médecine générale :<br />

bien ? Pas bien ? On verra dans 10 ans<br />

quand je serai consommateur.<br />

Ces plaintes continuelles dans votre<br />

journal et dans les autres m'exaspèrent :<br />

dans cette période de crise sommes-nous<br />

les plus défavorisés ? <br />

Dr Patrick Amblard,<br />

Aurillac (Cantal)<br />

Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

3


IMAGE SOURCE/CHRISTOPHER ROBBINS<br />

PASIEKA/SPL/PHANI<br />

A LA UNE<br />

Sondage 2010 comme vous l’avez vécu PAGE 10<br />

Avancées médicales L’actu<br />

2010 tous azimuts P. 17<br />

L’essentiel de l’actualité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7<br />

ACTUALITÉ PROFESSIONNELLE<br />

Sondage 2010 comme vous l’avez vécu . . . . . . . . . . . . 10<br />

Chronologie L’année au fil de l’actualité . . . . . . . . . . . . 14<br />

ACTUALITÉ MÉDICALE<br />

<strong>Le</strong>s avancées médicales 2010 en... Addictologie,<br />

Antalgie, Cancérologie, Cardiologie, Diabétologie,<br />

Infectiologie, Neurologie, Nutrition, Pédiatrie,<br />

Pneumologie, Rhumatologie et Urologie . . . . . . . . . . . . 17<br />

QUIZZ Testez vos connaissances . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41<br />

PETITES ANNONCES<br />

HORIZONS<br />

Spécial Noël Expo, cinéma,<br />

théâtre, notre sélection P. 49<br />

. . . . . . . . . . . . . . . 45<br />

Tourisme Escale à Bora Bora. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49<br />

Beau Livre La chronique des années 70. . . . . . . . . . . . . 50<br />

Exposition « Orages de papier » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51<br />

Cinéma « Une vie de chat ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51<br />

Théâtre « Laissez-moi sortir », « <strong>Le</strong> Roi se meurt »,<br />

« Nono », trois idées de sortie pour les fêtes . . . . . . . . . 51<br />

>L’équipe du <strong>Généraliste</strong> vous souhaite de joyeuses<br />

fêtes et vous donne rendez-vous le 14 janvier 2011.<br />

>D’ici là, retrouvez toute l’actualité en direct<br />

sur notre site<br />

Avec ce numéro, un encart jeté « Guide <strong>Le</strong> Pain » n° 13.<br />

LAWRENCE LAWRY/SPL/PHANIE<br />

L’ÉDITORIAL<br />

Année blanche ?<br />

LES ÉDITIONS DU MÉDECIN<br />

GÉNÉRALISTE<br />

21, rue Camille-Desmoulins,<br />

92789 Issy-les-Moulineaux Cedex 9<br />

Tél. : 01.73.28.14.70.<br />

Fax de la direction : 01.73.28.14.71.<br />

http ://www.legeneraliste.fr<br />

S.A.S. au capital de 150000 euros<br />

Durée : 60 ans à compter<br />

du 24 décembre 1975<br />

Actionnaire unique:<br />

UBM MEDICA Holding France<br />

Président-directeurgénéral, directeur<br />

de la publication: Dr Gérard Kouchner<br />

Directeur de la rédaction:<br />

Jean Paillard (14.74)<br />

jpaillard@legeneraliste.fr<br />

Vendredi 17 décembre 2010 Nº 2547<br />

Étrange année que 2010 ! Elle aura certes amené<br />

quelques surprises : des bonnes (promesse du C à 23 euros<br />

et de la réforme de la médecine de proximité), comme<br />

des mauvaises (taxation de la télétransmission, hausse de<br />

la taxe professionnelle). Mais, de l’avis général, elle aura<br />

surtout été celle des attentes, des indécisions et même<br />

des reculs. Pas de deux sur la réforme Bachelot... Et régression<br />

probable de vos revenus. Il y a pourtant deux façons<br />

bien différentes d’interpréter ces douze mois d’actualité.<br />

<strong>Le</strong>s pessimistes décriront un vide sidéral. 2010 serait<br />

une année sans, une année « pour du beurre ». Et c’est vrai<br />

que pour les médecins, rien ne s’est décidé, rien ne s’est discuté<br />

et au final rien n’a vraiment changé depuis le 1 er janvier.<br />

C’est l’année de la dénonciation de la convention médicale,<br />

sans rien de neuf pour la remplacer. C’est une bonne<br />

année pour la maîtrise des dépenses, mais hormis les primés<br />

du Capi, les médecins n’en ont pas bénéficié en retour. C’est<br />

l’année des élections professionnelles, mais la campagne a<br />

été à moitié escamotée et, au final, les abstentionnistes ont<br />

été majoritaires. Enfin, c’est l’année de la mise en place<br />

des ARS, mais celles-ci semblent se soucier comme d’une<br />

guigne de la médecine de ville.<br />

Face à cet inventaire un peu déprimant, risquons quand<br />

même une interprétation plus optimiste. 2010 serait, en réalité,<br />

le temps de gestation qu’il fallait avant la réforme. Et,<br />

d’ailleurs, elle se clôt sur des notes positives. La première<br />

partie de l’année a été marquée par des grèves de généralistes<br />

à répétition, par des blocages sur le C et le Cs et par un<br />

climat de méfiance entre Roselyne Bachelot et la profession,<br />

hérité de la crise du H1N1. Elle se termine presque en fanfare,<br />

sur la dynamique du rapport Hubert, les promesses<br />

du président et l’arrivée d’un tandem de ministres qui semble<br />

bien accueilli par les médecins. Changement de décor qui<br />

devrait se décliner par la reprise prochaine des négociations<br />

conventionnelles. 2010 s’achève donc plutôt mieux pour vous<br />

qu’il n’a commencé. Faut-il y voir le<br />

signe avant-coureur d’un printemps<br />

de la médecine générale ? C’est en tout<br />

cas le vœu que <strong>Le</strong> <strong>Généraliste</strong> formule<br />

à ses lecteurs pour 2011. <br />

JEAN PAILLARD,<br />

directeur de la rédaction<br />

Abonnements: 01.73.28.14.18.<br />

abonnements@legeneraliste.fr<br />

40 numéros :<br />

- médecins : 82 euros TTC<br />

- étudiants : 49,20 euros TTC<br />

Dépôt légal : à parution.<br />

Commission paritaire : 0212 T 81255<br />

ISSN : 0183 4568<br />

Copyright <strong>Le</strong> <strong>Généraliste</strong><br />

Impression, Brochage :<br />

SIEP, 77590 Bois-le-Roi.<br />

Technic Imprim, 91971 <strong>Le</strong>s Ulis.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Généraliste</strong> est une<br />

publication de<br />

UBM MEDICA France


GARO/PHANIE -BSIP/ASTIER<br />

L’ESSENTIEL<br />

DE L’ACTUALITÉ<br />

L’explosion de l’HAD<br />

RAPPORT IGAS L’Inspection<br />

Générale des Affaires Sociales vient<br />

de rendre son rapport très attendu<br />

sur l’hospitalisation à domicile.<br />

Première information, l’activité<br />

d’hospitalisation à domicile a connu<br />

une progression très importante<br />

entre 2005 et 2008, tant en nombre<br />

de journées (+84 %) que de séjours<br />

(+78 %), la durée de séjour restant<br />

stable à 15 jours. La population<br />

prise en charge vieillit légèrement,<br />

l’âge moyen passant de 61 ans<br />

à 63 ans. Mais les auteurs du rapport<br />

se sont aussi concentrés pour partie<br />

sur les relations entre acteurs d’HAD<br />

et médecins libéraux.<br />

16 recommandations « Alors que le<br />

réflexe des médecins traitants était,<br />

traditionnellement, d’envoyer à l’hôpital<br />

les malades complexes, le<br />

regard des médecins de ville a évolué<br />

au fur et à mesure qu’un nombre<br />

accru de leurs patients était admis<br />

en HAD, notent-ils. En effet des relations<br />

très étroites sont nouées avec<br />

les médecins traitant dans le cadre<br />

de la prise en charge. Cela a conduit<br />

MOINS DE MÉDICAMENTS PRESCRITS... EN VILLE<br />

En matière de consommation de médicaments, l’année 2009 a connu<br />

une des croissances les plus basses sur les dix dernières années à<br />

+2,3 % contre 6 à 8 % par an au début de la décennie. « La tendance<br />

observée sur les dix premiers mois de l’année 2010 prolonge le mouvement<br />

de décélération : +1,4 % pour les médicaments délivrés en ville » expliquait<br />

la CNAMTS lors de la réunion de son conseil la semaine dernière.<br />

<strong>Le</strong>s prescriptions hospitalières représentent<br />

les trois quarts de la croissance : +7 % pour<br />

l’hôpital contre à peine +0,8 % pour les<br />

prescriptions par les médecins de ville.<br />

« De plus, la croissance des prescriptions des<br />

médecins de ville s’explique principalement par<br />

le renouvellement des traitements initiés<br />

Une croissance de seulement<br />

1,4 % pour les médicaments<br />

délivrés en ville en 2010.<br />

progressivement, à positionner<br />

l’HAD comme appui des médecins<br />

traitants, notamment en termes<br />

d’expertise, de permanence et de<br />

continuité des soins. » À l’arrivée,<br />

l’HAD apporte aux libéraux plus de<br />

sécurité pour des patients lourds et<br />

complexes et peut les soulager<br />

techniquement. En conclusion,<br />

l’IGAS fait 16 recommandations<br />

pour contribuer au développement<br />

de l’hospitalisation à domicile parmi<br />

lesquelles le « renforcement de la<br />

formation des intervenants libéraux<br />

et le développement de la formation<br />

initiale et continue en matière<br />

de coordination médicale et paramédicale<br />

». <br />

La proposition Fourcade débattue en février<br />

La proposition de loi du sénateur Fourcade sera sans doute le rendez-vous à surveiller<br />

en début d’année prochaine. « Plus ça va, plus ça se transforme en DDOS »,<br />

disait-il la semaine dernière lors d’un séminaire organisé par le groupe Galilée<br />

autour du « renouveau pour les soins primaires ». Ce fourre-tout législatif portant<br />

« diverses dispositions d’ordre social » devrait donc être discuté en févier a confirmé<br />

le sénateur UMP des Hauts-de-Seine. A sa proposition de loi initiale qui synthétisait<br />

treize propositions pour « adoucir » la réforme HPST devrait donc s’ajouter un<br />

statut pour les pôles de santé. Et peut-être aussi d’autres traductions du rapport<br />

Hubert : celles, par exemple, qui touchent à la réforme de la formation.<br />

à l’hôpital », a précisé la CNAMTS. En dehors<br />

de ces renouvellements, les prescriptions<br />

de ville ont même diminué de 70 millions.<br />

LEICHER RÉÉLU À MG<br />

<strong>Le</strong> président de MG France a été<br />

reconduit à la tête de MG France<br />

dimanche lors de l’AG du syndicat. Il<br />

avait été élu pour la première fois en<br />

2009 contre Martial Olivier-Koehret.<br />

36<br />

C’est le nombre de jours d’espérance<br />

de vie en moins pour les<br />

Américains. En 2008, les hommes<br />

avaient une espérance de vie de<br />

75,3 ans (contre 75,4 en 2007) et les<br />

femmes de 80,3 ans (contre 80,4).<br />

URPS : ANNULATIONS<br />

EN CASCADE<br />

Après la Bretagne, la Guadeloupe et<br />

les spécialistes en PACA, c’est en<br />

Aquitaine que les résultats des élections<br />

aux URPS ont été annulés.<br />

RETOUR DE LA TAXE PRO<br />

Selon le budget définitif pour l’année<br />

prochaine, les communes pourront<br />

exiger un montant minimum<br />

compris entre 200 et 6000 euros<br />

pour la cotisation financière des<br />

entreprises des libéraux, l’impôt qui<br />

remplace la taxe professionnelle.<br />

L’AIDE MÉDICALE N’EST<br />

PLUS GRATUITE<br />

<strong>Le</strong>s bénéficiaires de l’AME devront<br />

désormais payer un droit d’entrée<br />

de 30 euros. Députés et sénateurs en<br />

ont décidé ainsi dans la version<br />

finale du budget 2011.<br />

LA CSMF S’IMPATIENTE<br />

Réunie en AG le week-end dernier,<br />

la CSMF a adopté six motions. Elle<br />

maintient notamment son mot<br />

d’ordre sur le C à 23 euros bien<br />

que cette revalorisation devienne<br />

légale à partir du 1 er janvier.<br />

LES PROJETS SANTÉ POUR<br />

2012 SE PRÉCISENT<br />

Après l’adoption par le PS de son<br />

projet sur « l’égalité réelle » qui comprend<br />

un volet santé, le Nouveau<br />

Centre a tenu une convention<br />

thématique « Santé » mardi à Paris.<br />

L’UNOF PARTANTE POUR<br />

PARLER RÉMUNÉRATION<br />

La branche généraliste de la CSMF<br />

se dit fin prête pour commencer les<br />

négociations avec la CNAMTS sur la<br />

réforme de la rémunération des<br />

généralistes selon le modèle des<br />

trois étages: actes, forfait et CAPI<br />

conventionnel.<br />

Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

7


L’ESSENTIEL<br />

DE L’ACTUALITÉ<br />

LES INÉGALITÉS SOCIALES DE L’APRÈS-CANCER<br />

Une personne atteinte de cancer sur deux a moins de<br />

67 ans. Mais les chances de conserver son emploi après<br />

une période de deux ans sont réduites de 13 % chez<br />

les personnes atteintes de cancer par rapport<br />

aux actifs sains, comme l’a mis en exergue une<br />

étude de la DREES. « La réinsertion professionnelle<br />

n’est pas anticipée », s’alarme le Pr Jean-Pierre<br />

Grünfeld (néphrologue) lors d’un récent colloque<br />

sur le thème « Cancer et Travail ». Ainsi,<br />

à la reprise de leur travail, un patient sur cinq<br />

se sent pénalisé professionnellement et les<br />

fonctions d’exécution sont plus durement touchées<br />

que les postes d’encadrement. Et si le<br />

médecin du travail devrait être au premier plan dans la reprise professionnelle,<br />

il ne joue malheureusement pas pleinement son rôle. « Souvent la<br />

visite de reprise est effectuée comme une simple formalité », indique Marcel<br />

Goldberg (directeur de recherche, INSERM). Seulement 8 % des médecins<br />

du travail sont en contact avec les équipes soignantes et le cancérologue<br />

se sent peu concerné par cet aspect. Pour que cette situation s’améliore,<br />

« le plan Cancer prévoit de mieux formaliser le temps de l’après parcours<br />

thérapeutique », indique Dominique Maraninchi (directeur de l’INCA).<br />

L’hormone de croissance<br />

épinglée par l’Afssaps<br />

PHARMACOVIGILANCE<br />

L’Agence française de sécurité sanitaire<br />

des produits de santé (Afssaps)<br />

émet un message de prudence dans<br />

l’utilisation de l’hormone de croissance<br />

suite aux résultats de l’étude<br />

« Santé Adulte GH Enfant » (SAGHE)<br />

menée sur 7 000 personnes<br />

traitées entre<br />

1985 et 1996. « <strong>Le</strong>s analyses<br />

réalisées dans la<br />

population de patients<br />

traités pour un retard de<br />

croissance montrent une<br />

surmortalité par rapport<br />

à celle observée dans la<br />

population générale. <strong>Le</strong><br />

risque augmente chez les<br />

patients ayant reçu de<br />

fortes doses, au-delà de<br />

celles autorisées dans les autorisations<br />

de mise sur le marché », peut-on<br />

lire sur le site de l’Afssaps. Côté chiffres,<br />

93 décès ont été constatés pour<br />

70 décès dans la même classe d’âge.<br />

Soit 23 décès en excès.<br />

Précautions Après la maladie de<br />

Creutzfeldt- Jakob qui a plombé l’hormone<br />

extractive, ce sont les complications<br />

vasculaires cérébrales et les<br />

tumeurs osseuses qui sont à la barre<br />

8 Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

des accusés. Pour autant, aucune relation<br />

de causalité n’a été démontrée.<br />

En attente d’un travail confirmatif<br />

réalisé à l’échelon européen, l’Afssaps<br />

préconise de réserver ce traitement<br />

aux enfants pour lesquels le bénéfice<br />

escompté est important. l’Afssaps réitère<br />

la nécessité de respecter<br />

strictement les<br />

conditions de prescription<br />

des hormones de<br />

croissance, et en particulier<br />

les doses recommandées.<br />

Cette information<br />

a été relayée aux associations<br />

de patients. De<br />

plus, « ces nouvelles données<br />

seront portées dans<br />

les tous prochains jours à<br />

la connaissance des<br />

patients ainsi que des professionnels<br />

de santé, prescripteurs de ces médicaments<br />

», indique l’Afssaps. <strong>Le</strong>s traitements<br />

à base d’hormones de croissance<br />

synthétiques sont utilisés<br />

pour soigner les déficits en hormone<br />

de croissance et les patients de petite<br />

taille. Actuellement, environ 9 800<br />

enfants et adolescents de moins de 18<br />

ans sont traités, toutes indications<br />

confondues. <br />

CHOLÉRA IMPORTÉ<br />

Un article du NEJM montre que les<br />

souches de vibrions cholériques<br />

isolées en Haiti proviennent d’Asie,<br />

et non de la plus proche Amérique<br />

du Sud où le choléra est pourtant<br />

présent depuis 1991. Il n’y a<br />

pas eu d’épidémie depuis 100 ans<br />

en Haïti.<br />

1 %<br />

C’est la proportion estimée de décès<br />

en rapport avec le tabagisme passif<br />

au niveau mondial, soit une estimation<br />

de 600 000 morts annuelles,<br />

selon une étude du Lancet. Un<br />

signal fort alors que la prévalence<br />

tabagique en France a augmenté<br />

de 4% entre 2005 et 2010.<br />

GROSSE FATIGUE<br />

En 2010, les salariés se sentent<br />

un peu moins soumis à la pression<br />

psychologique, mais se sentent<br />

plus fatigués qu'en 2009, selon<br />

une enquête menée par le groupe<br />

Malakoff Médéric dans le secteur<br />

privé. <strong>Le</strong>s cadres sont les plus<br />

exposés: 33 % ont connu une<br />

mutation de leur environnement<br />

professionnel, 35 % seulement<br />

s'estiment efficaces dans leur<br />

travail et 60 % se disent fatigués.<br />

DROGUE : UNE CAMPAGNE<br />

QUI CIBLE LES PARENTS<br />

La campagne TV « Contre les<br />

drogues, chacun peut agir » a été<br />

lancée lundi pour encourager les<br />

parents et les adultes à engager le<br />

dialogue avec leurs enfants au sujet<br />

des drogues, sans dramatisation ni<br />

banalisation, et à demander une<br />

aide extérieure si c’est nécessaire.<br />

MONURIL ® INDIQUÉ CHEZ<br />

L’ADOLESCENTE PUBÈRE<br />

<strong>Le</strong> traitement monodose de la cystite<br />

aiguë non compliquée de la<br />

femme est désormais étendu aux<br />

cystites des jeunes filles pubères.<br />

La posologie est d’un sachet de 3 g<br />

de Monuril® (fosfomycine-trométamol)<br />

en une seule prise. Cet antibiotique<br />

est recommandé comme<br />

antimicrobien de première intention<br />

selon les recommandations de<br />

l’Afssaps. Il atteint une concentration<br />

urinaire efficace jusqu’à 36 à<br />

48 heures après la prise et ne<br />

génère pas de résistance croisée.<br />

La demande de remboursement par<br />

la Sécurité sociale a été déposée<br />

par le laboratoire Zambon.<br />

GARO/PHANIE-VOISIN/PHANIE


RETROSPECTIVE<br />

SONDAGE 2010 COMME<br />

VOUS L’AVEZ VÉCU...<br />

Pas contents d’avoir été mis sur la touche au moment<br />

de la vaccination contre la grippe H1N1, les médecins<br />

généralistes ne font grâce à Roselyne Bachelot que d’une<br />

seule chose : être finalement revenue sur les mesures<br />

coercitives de sa réforme. Par ailleurs, notre sondage<br />

CMC révèle que, sur le plan médical, la profession a été<br />

bluffée par la première greffe visage-bouche-paupières.<br />

Et, concernant la santé publique, elle applaudit l’entrée<br />

dans le calendrier vaccinal de la méningite C.<br />

10 Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

<strong>Le</strong>s maladresses et les reculs législatifs<br />

de Roselyne Bachelot, d’une part…<br />

L’adresse et les avancées chirurgicales<br />

du Pr Lantieri, de l’autre… En schématisant,<br />

voilà ce qu’ont retenu de 2010 les<br />

médecin généralistes. <strong>Le</strong>s résultats de notre<br />

sondage Call Medica Call/<strong>Le</strong> <strong>Généraliste</strong> suggèrent<br />

d’abord qu’il était temps que Roselyne<br />

Bachelot change de portefeuille ministériel.<br />

En effet, quel est le comble de l’agacement ces<br />

derniers mois pour les généralistes de l’Hexagone<br />

? La désastreuse campagne de vaccination<br />

contre le H1N1 !<br />

La profession a visiblement peu goûté d’être<br />

mise à l’écart de cette campagne, en théorie pour<br />

des raisons de conditionnement des produits, en<br />

réalité pour des motifs de gros sous, avant que<br />

le ministère de la Santé ne revienne en arrière<br />

au tout début de 2010 en concédant aux praticiens<br />

la possibilité de vacciner, pour moins de<br />

7 euros la piqûre. Pour un généraliste sur deux,<br />

le principal motif de frustration en 2010 est<br />

d’avoir été ainsi court-circuité sans trop de ménagement,<br />

avant d’être remis dans la boucle,<br />

mais quasiment au prix de l’acte infirmier...<br />

Excédés par la campagne H1N1<br />

En comparaison, même la taxation annoncée<br />

des feuilles de soins papier apparaît loin derrière,<br />

citée comme principale source d’allergie par seulement<br />

un généraliste sur cinq. Pourtant, les discussions<br />

autour de la fameuse taxe auront animé<br />

une grande partie de l’année : elle est à l’origine<br />

des mouvements de fermeture des cabinets qui<br />

ont émaillé le premier semestre et de pas mal<br />

d’aller-retours de la part des pouvoirs publics,<br />

avant que la Sécu ne tranche, fin avril, sur une<br />

entrée en vigueur début 2011.<br />

Paradoxalement, on retrouve aussi la réforme<br />

Bachelot dans les motifs de satisfaction des médecins<br />

généralistes. Mais c’est parce que la ministre<br />

a fait amende honorable que les généralistes<br />

sont contents. Un gros tiers d’entre eux<br />

applaudit à l’abandon des mesures coercitives<br />

de la réforme « HPST » : déclaration obligatoire<br />

de congés et pénalités pour les récalcitrants aux<br />

PAUL BRETAGNE ET FRANÇOIS PETTY BURGER/PHANIE - JFO


<strong>Le</strong> surplace du<br />

dispositif du DPC<br />

<strong>Le</strong> « niet » de la Cour<br />

de cassation au Cs<br />

pour les généralistes<br />

<strong>Le</strong>s tentatives de<br />

repousser l’âge<br />

de la retraite des<br />

médecins à 67 ans<br />

La recrudescence<br />

de la rougeole<br />

L’apparition de cas<br />

autochtones<br />

de dengue et<br />

de chikungunya<br />

en France<br />

métropolitaine<br />

La polémique<br />

sur le Mediator<br />

Qu’est-ce qui vous a<br />

le plus agacé en 2010?<br />

L’enième<br />

report du DMP<br />

<strong>Le</strong> succès<br />

du Capi<br />

3,5<br />

11,5<br />

13,5<br />

2,5<br />

%<br />

49<br />

La mise à l’écart<br />

des généralistes<br />

de la vaccination<br />

contre le H1N1<br />

La décision de<br />

<strong>Le</strong> retour de Xavier<br />

Bertrand à la Santé<br />

La victoire du Front<br />

« anti-Bachelot »<br />

aux URPS<br />

La dynamique initiée<br />

par le rapport Hubert<br />

9,5<br />

12<br />

16,5<br />

1,5<br />

%<br />

36<br />

20<br />

taxer les feuilles<br />

de soins papier<br />

sur la médecine<br />

de proximité<br />

24,5<br />

Quel élément médical<br />

vous a le plus marqué ?<br />

La naissance de jumeaux<br />

issus d’embryons<br />

congelés en France<br />

Qu’est-ce qui vous<br />

a le plus réjoui ?<br />

Quelle a été la meilleure décision<br />

en santé publique ?<br />

<strong>Le</strong> retrait des sirops antitussifs<br />

anti-histaminiques H1<br />

chez le nourrisson<br />

La première greffe La hausse de 6%<br />

11,5<br />

4<br />

totale de visage,<br />

bouche et<br />

du prix du tabac<br />

8<br />

6<br />

12,5<br />

%<br />

31,5 paupières<br />

comprises<br />

La décision de<br />

systématiser le<br />

dépistage du VIH en ville<br />

via les généralistes<br />

11<br />

%<br />

41,5<br />

14<br />

L’arrivée de<br />

14,5<br />

26,5 nouveaux<br />

médicaments<br />

L’interdiction à la vente<br />

de biberons renfermant<br />

19<br />

dans le diabète<br />

du bisphénol A<br />

Fiche technique Cette enquête a été réalisée par CMC (Call Medi Call) par téléphone auprès d’un panel de 200 médecins généralistes du 26 novembre au 2 décembre 2010.<br />

« contrats santé solidarité ». Comme motif d’allégresse,<br />

on s’attendrait à plus enthousiasmant.<br />

Sans doute faut-il y voir une nouvelle preuve que<br />

2010 n’a pas apporté de grandes nouveautés.<br />

Au hit-parade de la satisfaction, l’annonce<br />

par Nicolas Sarkozy du C à 23 euros est retenue<br />

à la première place par seulement 19 % de nos<br />

sondés. Il faut dire qu’elle était attendue depuis<br />

longtemps et puis, accordée au printemps, il<br />

faudra ensuite du temps pour qu’elle se concrétise<br />

au 1 er janvier prochain… Reste la dynamique<br />

initiée par Elisabeth Hubert : rapport sur la médecine<br />

de proximité, puis annonce d’une réforme<br />

par le président. C’est, objectivement, le plus<br />

gros chantier initié cette année, mais, visiblement,<br />

les généralistes attendent à voir. On leur<br />

a déjà tellement promis...<br />

La greffe du visage les enthousiasme<br />

Concernant les points saillants de l’actualité médicale,<br />

l’opinion des généralistes apparaît plus<br />

partagée encore. 31,5 % retiennent la première<br />

greffe visage-bouche-paupière réalisée fin juin<br />

par l’équipe du Pr Laurent Lantieri à l’hôpital<br />

Henri-Mondor à Créteil. Sacré exploit effectivement<br />

: l’opération a duré 12 heures, c’est la<br />

treizième greffe de visage dans le monde, cinq<br />

ans après Isabelle Dinoire à Amiens et c’est, surtout,<br />

la première fois que l’on réalise le tour de<br />

force de greffer les paupières avec tout le système<br />

lacrymal. On est loin bien sûr du cabinet<br />

de médecine générale, mais c’est, peut-être, une<br />

façon pour les généralistes de célébrer l’excellence<br />

médicale française. En comparaison, l’ar-<br />

L’entrée dans<br />

le calendrier<br />

vaccinal<br />

de la vaccination<br />

contre<br />

la méningite C<br />

a été plébiscitée<br />

par la profession.<br />

Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

L’abandon<br />

des mesures<br />

coercitives de la<br />

réforme « HPST »<br />

L’annonce du<br />

C à 23 euros par<br />

Nicolas Sarkozy<br />

L’intégration de<br />

la vaccination<br />

contre la<br />

méningite C<br />

au calendrier<br />

vaccinal<br />

L’implication<br />

des généralistes<br />

dans le dépistage<br />

du cancer du col<br />

de l’utérus<br />

rivée de nouveaux médicaments dans le diabète<br />

est d’une utilité quotidienne pour les médecins<br />

de ville : un gros quart (26,5 %) en fait l’événement<br />

médical majeur de 2010. À côté de ces deux<br />

nouveautés médicales, la polémique sur le Médiator®,<br />

pourtant récente et très médiatisée, l’apparition<br />

de la dengue en métropole et, même, la<br />

recrudescence de la rougeole ne sont cités que<br />

par un peu plus d’un médecin sur dix.<br />

Notre sondage a enfin voulu savoir comment<br />

ont été perçues les principales mesures de santé<br />

publique prises pendant l’année. Pas de doute<br />

possible, c’est l’arrivée du méningocoque C dans<br />

le calendrier vaccinal qui recueille la majorité<br />

des suffrages : pour plus de 4 médecins sur 10,<br />

c’est la meilleure décision prise en santé publique<br />

cette année. Un tel score peut surprendre<br />

compte tenu de l’incidence faible (quelques centaines<br />

de cas par an) de la méningite C dans notre<br />

pays. Sans doute l’extrême gravité de cette<br />

infection fulgurante, mais aussi le changement<br />

que la vaccination représente dans la pratique<br />

des généralistes expliquent-elles que les praticiens<br />

soient si nombreux à faire de sa prévention<br />

une priorité. Et la médiatisation des cas<br />

avec, notamment, la vaccination de plusieurs<br />

milliers d’étudiants à Lille cet automne y<br />

est sans doute aussi pour quelque chose.<br />

À côté, l’implication des généralistes dans le dépistage<br />

systématique du Sida n’est placée en tête<br />

que par 11 % des sondés. C’est peu. Et beaucoup<br />

moins que le rôle croissant qui leur est désormais<br />

attribué dans la prévention du cancer du<br />

col de l’utérus. ><br />

11


PROFESSION<br />

2010, COMME VOUS L’AVEZ VÉCU...<br />

BERTRAND-BERRA, LE TANDEM GAGNANT ?<br />

Dans le mille ! Sarkozy a<br />

visiblement fait la bonne<br />

opération en demandant<br />

à Xavier Bertrand de<br />

reprendre une deuxième<br />

fois les rênes de la Santé.<br />

63 % de nos sondés ont,<br />

en effet, une bonne ou très<br />

bonne opinion du nouveau tandem qu’il forme avec Nora<br />

Berra. Probablement ce bon score s’explique-t-il un peu par<br />

des relations avec Roselyne Bachelot qui devenaient de plus<br />

en plus compliquées avec les médecins. De ce point de vue,<br />

Nora Berra bénéficie d’une certaine virginité. Quant à<br />

12 Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

Xavier Betrand, il faut croire que la réforme du médecin<br />

traitant n’a pas laissé de mauvais souvenirs aux praticiens.<br />

Peut-on parler d’état de grâce pour<br />

le nouveau binôme santé du<br />

gouvernement ? Il faut quand même<br />

rester prudent. D’abord, parce qu’à<br />

regarder du côté des extrêmes, les<br />

très mauvaises opinions (11 %) sont<br />

nettement plus fortes que les très<br />

bonnes (4 %). Ensuite, parce qu’il faut<br />

garder à l’esprit que parmi les bonnes nouvelles de 2010<br />

(voir p. 11), la nomination de Xavier Bertrand n’arrive qu’en<br />

cinquième position parmi les médecins généralistes...<br />

Quatre généralistes, quatre points de vue<br />

« La victoire du front anti-Bachelot »<br />

Dr Sophie Siegrist : « <strong>Le</strong> score de la réponse sur la<br />

vaccination contre le H1N1 est à la hauteur du<br />

mécontentement ressenti par la profession. Faire de la<br />

médecine et de la prévention sans les médecins généralistes,<br />

c’est un non-sens. Pour le reste des motifs d’agacement, je les<br />

partage également. Ce qui m’a le plus réjoui en 2010, c’est<br />

certainement la victoire du front anti-Bachelot. <strong>Le</strong>s pouvoirs<br />

publics avaient fait le pari que les opposants perdraient les<br />

élections. Ils ont eu tort. Pour ce qui concerne les événements<br />

médicaux de cette année, je relève la dengue, le<br />

chikungunya. Et la rougeole, qui relève le<br />

plus de ma pratique. En revanche, pas grand<br />

chose ne retient mon attention en santé<br />

publique, j’ai l’impression que la plupart<br />

d’entre nous avaient déjà intégré les<br />

recommandations que vous citez. Enfin, mon<br />

opinion sur le nouveau tandem est bonne. Nora Berra a fait<br />

du bon travail au ministère des Aînés et le précédent passage<br />

de Xavier Bertrand à la Santé m’a laissé un bon souvenir. <br />

Médecin généraliste à <strong>Le</strong> Ban Saint-Martin (Moselle).<br />

« La taxation des FSP est injuste »<br />

Dr Vincent Hélis : « Plus que la mise à l’écart des<br />

généralistes sur le H1N1, c’est la décision de taxer les<br />

feuilles de soins papiers qui m’a le plus agacé. Tout<br />

simplement parce que c’est totalement injuste.<br />

Un médecin qui est équipé, il télétransmet.<br />

S’il ne le fait pas, c’est parce qu’il y a un<br />

problème. Soit provenant du patient qui n’a<br />

pas sa carte. Soit parce que la caisse<br />

primaire elle-même met trois semaines à<br />

renvoyer une carte. Et le cas de figure est loin<br />

d’être rarissime. Ce qui m’a le plus réjoui en 2010 ? À titre<br />

personnel, le départ de Madame Bachelot du ministère de la<br />

Santé et, dans le registre de la santé publique, je me réjouis<br />

grandement de l’interdiction à la vente des biberons<br />

renfermant du bisphénol A. Enfin, je reste prudent face<br />

au tandem Bertrand-Berra. Nous verrons à la pratique ». <br />

Médecin généraliste à Frontenay-Rohan-Rohan (Deux-Sèvres).<br />

Quel opinion avezvous<br />

de ce binôme ?<br />

4 % Très bonne<br />

59 % Bonne<br />

26 % Mauvaise<br />

11 % Très mauvaise<br />

« Aucune raison d’être réjoui »<br />

Dr Georges Delamare « Notre mise à l’écart de la<br />

vaccination contre le H1N1, qui a commencé à l’automne<br />

2009, je le rappelle, a aussi suscité chez moi, un<br />

énervement certain. Quant à savoir ce qui m’a<br />

le plus réjoui en 2010, j’ai beau chercher,<br />

je ne vois pas. Vous n’avez pas un item<br />

« Rien » ? Idem pour l’événement<br />

médical. Certes, la greffe totale de visage<br />

est une prouesse, mais très éloignée de<br />

notre champ d’intervention. En revanche,<br />

l’intégration de la vaccination contre la méningite C au<br />

calendrier vaccinal est, je pense, une bonne chose. Enfin,<br />

mon opinion concernant le nouveau tandem au ministère<br />

de la Santé est claire : nul. Nora Berra a déjà l’air larguée<br />

sur les dossiers qui sont les siens. Quant à Xavier Bertrand,<br />

dont c’est le retour, il ne devrait pas avoir d’autre latitude<br />

que de suivre les recommandations du chef de l’Etat. <br />

Médecin généraliste à Blois (Loir-et-Cher).<br />

« Non-respect de la parole donnée »<br />

Dr Dominique Dreux « Au chapitre de l’agacement, je<br />

réponds spontanément le Cs. Il s’agit ni plus ni moins d’un<br />

non-respect de la parole donnée. Donc, en corollaire,<br />

l’annonce de Nicolas Sarkozy sur la possibilité pour les<br />

généralistes de le coter en 2011 ne m’a fait ni chaud ni froid.<br />

Au passage, je suis effondré par le fait qu’autant de confères<br />

soient réjouis par l’abandon des mesures coercitives. Après<br />

tout, c’était la moindre des choses. La polémique sur le<br />

Mediator® est sans doute ce qui m’a le plus marqué sur le<br />

volet des événements médicaux. C’est peut-être le signe<br />

qu’on s’apprête à sortir des conflits d’intérêts. L’intégration<br />

de la vaccination contre la méningite C au calendrier<br />

vaccinal me semble aussi une bonne chose. Quant au<br />

nouveau tandem ministériel, je n’y crois pas<br />

trop. Ce n’est pas une question de personne.<br />

Ce que je constate, c’est que la Santé ne<br />

semble pas mériter un ministre d’envergure<br />

à part entière ». <br />

Médecin généraliste à Igny (Essonne).<br />

VOISIN-BURGER/PHANIE - FP1 - F ZECCHIN


AMI IMAGES/SPL/PHANIE<br />

PROFESSION<br />

CHRONOLOGIE<br />

2010, AU FIL DE L’ACTU<br />

Adieu la Convention de 2005 et bonjour les Urps. L’année 2010 aura été une année de débats plus<br />

qu’une année de décisions. Elle a été marquée par les élections profesionnelles de septembre, par<br />

l’entrée en vigueur progressive de la réforme HPST. Et par l’arrivée de Xavier Bertrand à la Santé.<br />

JANVIER<br />

12 En présentant ses<br />

vœux au monde de la santé<br />

à Perpignan, Nicolas Sarkozy<br />

confie une mission de réflexion<br />

au président du CNOM<br />

Michel <strong>Le</strong>gmann sur la « définition<br />

d’un nouveau modèle<br />

de la médecine libérale ».<br />

12 Alors que l’épidémie<br />

commence à refluer, Roselyne<br />

Bachelot autorise enfin les généralistes<br />

à vacciner contre la<br />

grippe A(H1N1) dans leur cabinet,<br />

même sans bon. Une<br />

lettre-clé nouvelle est créée<br />

pour l’occasion : le VAC... qui<br />

vaut 6,60 euros !<br />

19 <strong>Le</strong> Pr Guy Vallencien<br />

et le sénateur UMP Jean-Marc<br />

Juilhard remettent un rapport<br />

sur les maisons de santé au<br />

gouvernement. « <strong>Le</strong> dispositif<br />

de premier recours est le<br />

maillon faible du système de<br />

santé français » : cette petite<br />

phrase déplaira profondément<br />

à certains syndicalistes.<br />

24 Assemblée générale<br />

d’Union <strong>Généraliste</strong> pour élire<br />

son tout premier bureau.<br />

Claude Bronner et Jean-Paul<br />

Hamon sont co-présidents.<br />

FÉVRIER<br />

10 <strong>Le</strong> président du CISS,<br />

Christian Saout, provoque une<br />

bronca après avoir fait une<br />

mauvaise plaisanterie sur<br />

France Info : les médecins of-<br />

friraient des sacs à main à leur<br />

épouse et des playmobils à<br />

leurs enfants avec l’argent des<br />

aides à la télétransmission.<br />

10 Nicolas Sarkozy annonce<br />

le lancement d’un plan<br />

triennal de création de maisons<br />

de santé. <strong>Le</strong> Président en<br />

veut 250 de plus d’ici à 2013.<br />

12 La convention de<br />

2005 arrive à expiration, l’arbitre<br />

Bertrand Fragonard a<br />

débuté ses consultations depuis<br />

un mois. En effet, six<br />

mois auparavant, la CSMF et<br />

le SML se sont opposés à sa<br />

reconduction tacite.<br />

MARS<br />

11 C’est la grève ! La<br />

journée de fermeture des cabinets<br />

à l’appel de MG France,<br />

Union généraliste, Union Collégiale<br />

et le SNJMG remporte<br />

un succès inatendu. <strong>Le</strong> ministère<br />

de la Santé estime que<br />

18 % des cabinets ont gardé<br />

porte close ce jour là.<br />

24 <strong>Le</strong> Président de la<br />

République annonce une<br />

grande concertation sur la<br />

« médecine de proximité ».<br />

14 Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

GARO/PHANIE<br />

GARO/PHANIE<br />

26 OUVERTURE À<br />

LILLE DU V e CONGRÈS DE<br />

MG FRANCE<br />

31 <strong>Le</strong> directeur de l’Uncam<br />

prend unilatéralement la<br />

décision de taxer les feuilles<br />

de soins papier à partir du<br />

1er janvier 2011.<br />

AVRIL<br />

1 er LANCEMENT OFFI-<br />

CIEL DES 26 AGENCES RÉ-<br />

GIONALES DE SANTÉ.<br />

8 La Cour de Cassation<br />

refuse le droit aux généralistes<br />

de coter en CS dans l’affaire<br />

des « neuf de la Drôme »<br />

dont le président de MG<br />

France, Claude <strong>Le</strong>icher. Un<br />

nouvel appel à la fermeture<br />

des cabinets avait été fait pour<br />

le même jour, avec une participation<br />

en légère baisse selon<br />

le ministère de la Santé.<br />

13 Michel <strong>Le</strong>gmann rend<br />

les conclusions de son rapport<br />

au président de la République.<br />

Il fait vingt propositions.<br />

16 Revirement de situation<br />

! Nicolas Sarkozy an-<br />

GARO/PHANIE<br />

GARO/PHANIE<br />

nonce pour le 1 er janvier la<br />

hausse du C à 23 euros et le<br />

droit au Cs pour les généralistes<br />

à l’occasion d’un déplacement<br />

à Livry-Gargan<br />

en banlieue parisienne. Dans<br />

le même temps, il charge<br />

l’ancienne ministre Elisabeth<br />

Hubert d’une mission sur la<br />

médecine de proximité.<br />

16 LE TAUX DE REM-<br />

BOURSEMENT DE 153 MÉ-<br />

DICAMENTS PASSE À 15 %.<br />

20 Bertrand Fragonard<br />

rend sa proposition de règlement<br />

arbitral, qui remplace<br />

la convention médicale dont<br />

il reprend l’essentiel et entérine<br />

la hausse du C.<br />

26 <strong>Le</strong> TASS de Vannes<br />

donne raison à un généraliste<br />

sur le CS. Nouvelle victoire<br />

pour un autre généraliste dès<br />

le lendemain à Digne.<br />

MAI<br />

5 LE RÈGLEMENT AR-<br />

BITRAL ENTRE EN VI-<br />

GUEUR.<br />

6 <strong>Le</strong> Haut conseil pour la<br />

santé publique remet son rap-<br />

PRÉSIDENCE DE LA REPUBLIQUE<br />

BSIP/CHAGNON


GARO/PHANIE<br />

GARO/PHANIE<br />

port d’évaluation des cent objectifs<br />

de la loi de santé publique<br />

de 2004.<br />

20 Raoul Briet remet au<br />

président de la République un<br />

rapport sur le pilotage des dépenses<br />

de santé. Il propose un<br />

renforcement des prérogatives<br />

du Comité d’alerte. Désormais,<br />

l’heure est à la surveillance<br />

stricte des dépenses.<br />

JUIN<br />

18 Dernière journée<br />

d’action de l’intersyndicale<br />

des généralistes en colère.<br />

25 Au Congrès de la médecine<br />

générale de Nice, Roselyne<br />

Bachelot annonce la<br />

suspension des mesures qui<br />

fâchent dans HPST.<br />

JUILLET<br />

13 Rapport de la commission<br />

d’enquête de l’Assemblée<br />

nationale sur la campagne<br />

de vaccination contre<br />

la grippe A(H1N1).<br />

23 En déplacement à<br />

Bordeaux, Roselyne Bachelot<br />

confirme le déploiement national<br />

du DMP à partir de décembre.<br />

AOÛT<br />

4 <strong>Le</strong>s textes organisant la<br />

mise en place des programmes<br />

d’éducation thérapeutiques<br />

paraissent.<br />

SEPTEMBRE<br />

8 <strong>Le</strong> Dr Didier Poupardin<br />

est entendu par le TASS de<br />

Créteil en raison de son usage<br />

« abusif » de l’ordonnancier<br />

bizone. A ce jour, la justice<br />

n’a toujours pas tranché.<br />

29 C’est le début des<br />

élections des représentants<br />

des médecins pour les Unions<br />

régionales des professionnels<br />

de santé (URPS). <strong>Le</strong> taux de<br />

participation est de 47 % chez<br />

les généralistes.<br />

OCTOBRE<br />

4 Résultats des élections<br />

aux URPS dans le collège<br />

« généralistes » : 30,2 % pour<br />

MG France, 26,5% pour la<br />

CSMF, 19,2% pour le SML et<br />

18,6 % pour Union <strong>Généraliste</strong>.<br />

Au niveau de l’ensemble<br />

de la profession, l’axe<br />

CSMF/SML sort vainqueur<br />

avec 55 % des suffrages.<br />

4 <strong>Le</strong> Nobel de médecine<br />

est décerné à Robert Edwards<br />

pionnier de la fécondation in<br />

vitro et « père scientifique »<br />

de Louise Brown.<br />

5 <strong>Le</strong> « CALM » (Comité<br />

pour l’avenir de la médecine<br />

libérale CSMF/SML) présente<br />

ses 100 propositions.<br />

7 LE CNPS PRÉSENTE<br />

SA PLATE-FORME DE<br />

55 PROPOSITIONS.<br />

13 <strong>Le</strong> conseil des ministres<br />

adopte un PLFSS, qui<br />

s’intéresse assez peu à la mé-<br />

DR<br />

GARO/PHANIE<br />

decine de ville. Il prévoit un<br />

Ondam limité à 2,9 %.<br />

20 Adoption en Conseil<br />

des ministres du projet de loi<br />

de révision des lois de bioéthique.<br />

Il sera débattu au Parlement<br />

à partir du 8 février.<br />

20 PUBLICATION DU<br />

III E PLAN ANTIBIOTIQUES.<br />

22 <strong>Le</strong> Dr Philippe van<br />

Winkelberg est renvoyé en<br />

correctionnelle, ainsi que les<br />

autres membres de l’Arche<br />

de Zoé. <strong>Le</strong> procès devrait se<br />

tenir à Paris au premier semestre<br />

2011.<br />

26 Dans une interview<br />

au Parisien, Roselyne Bachelot<br />

crée la surprise en annon-<br />

çant les premières « télécon-<br />

sultations » pour début 2011.<br />

Dans les jours suivants, son<br />

cabinet nuance ses propos.<br />

NOVEMBRE<br />

14 <strong>Le</strong> remaniement ministériel<br />

arrive enfin : Xavier<br />

Bertrand revient à la Santé,<br />

épaulé par Nora Berra. Roselyne<br />

Bachelot quitte l’avenue<br />

de Ségur au bout de trois ans<br />

et demi pour s’occuper de la<br />

« Cohésion sociale ».<br />

18 L’étude de la<br />

CNAMTS sur le Mediator® est<br />

rendue publique.<br />

26 Elisabeth Hubert remet<br />

son rapport sur « la médecine<br />

de proximité » au président<br />

de la République. Elle<br />

propose notamment un C<br />

DR<br />

GARO/PHANIE<br />

modulé de 11 à 70 euros selon<br />

le contenu de la consultation.<br />

30 <strong>Le</strong> plan VIH/Sida prévoit<br />

que le dépistage sera<br />

désormais proposé de façon<br />

beaucoup plus large via les<br />

médecins généralistes.<br />

DÉCEMBRE<br />

1 er Nicolas Sarkozy se<br />

rend dans un pôle de santé à<br />

Orbec dans le Calvados. Il<br />

assure que la médecine<br />

de proximité sera la priorité<br />

de la deuxième partie de son<br />

quinquennat et charge ses<br />

ministres d’une concertation<br />

avec la profession,<br />

notamment sur les modes de<br />

rémunération. Décisions attendues<br />

pour 2011.<br />

14 Retour de Philippe<br />

Bonet à la présidence de<br />

l’Unaformec.<br />

14 Etienne Caniard, nouveau<br />

patron de la Mutualité<br />

Française. Son élection met un<br />

terme à17 ans de présidence<br />

de Jean-Pierre Davant.<br />

16 <strong>Le</strong>s premiers DMP<br />

commencent à être créés dans<br />

quelques régions par des médecins<br />

pionniers.<br />

Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

PRÉSIDENCE DE LA REPUBLIQUE<br />

PRÉSIDENCE DE LA REPUBLIQUE<br />

DR<br />

15


PASIEKA/SPL/PHANIE - FOTOLIA<br />

MÉDECINE<br />

LES AVANCÉES 2010<br />

L’actu médicale tous azimuts<br />

> Grande actualité médicale cette année – et vous avez été plus d’un<br />

quart à le reconnaître dans notre sondage – l’arsenal thérapeutique s’est<br />

considérablement enrichi dans le diabète, avec l’avènement des<br />

incrétinomimétiques. Et votre pratique s’en retrouve bouleversée. À ce<br />

sujet, d’ailleurs, une question pourrait nous tarauder : quand donc nos<br />

autorités de santé songeront-elles à actualiser les recommandations sur le<br />

diabète, qui datent de 2006 ? Cette année, elles ont eu d’autres chats à fouetter,<br />

certes : avec la sortie de recommandations sur la prise en charge de l’anorexie mentale et sur<br />

la prise en charge des consommateurs de cocaïne, mais aussi de celles en faveur<br />

d’un dépistage organisé du cancer du col de l’utérus. De plus, bien d’autres actualités<br />

médicales ont ponctué ces douze derniers mois : la mortalité par cancer a chuté, la prise<br />

en charge de la fibrillation atriale a été actualisée, la méningite C est entrée au calendrier<br />

vaccinal… Voici un tour d’horizon des principales spécialités médicales qui ont été mises<br />

sous les feux de la rampe en 2010. CHARLOTTE DEMARTI<br />

DIABÈTE<br />

Alternatives à l’insuline<br />

<strong>Le</strong> retrait de la rosiglitazone et<br />

l’affaire du benfluorex posent<br />

de vraies questions sur les<br />

études de phase IV et les<br />

limites de l’exercice de<br />

pharmacovigilance. 2010, c’est<br />

aussi l’arrivée du liraglutide et<br />

l’entrée des incrétines dans les<br />

habitudes de prescription.<br />

«<br />

<strong>Le</strong> fait remarquable de 2010<br />

dans le traitement du diabète de<br />

type 2 me semble être la commercialisation<br />

du liraglutide en début<br />

d’année, estime le Dr Christine Cugnet-<br />

Anceau, membre de la Fédération d’endocrinologie,<br />

maladies métaboliques,<br />

diabète et nutrition (hôpital Louis-Pradel,<br />

Bron). Cet analogue du GLP-1 (glu-<br />

cagon like peptide-1) humain (Victoza®,<br />

6 mg/mL) est utilisé en une injection<br />

sous-cutanée quotidienne, soit en bithérapie<br />

en association à la metformine ou<br />

à un sulfamide hypoglycémiant ou une<br />

glitazone, soit en trithérapie avec la metformine-<br />

sulfamide ou glitazone. Cette<br />

incrétine peut ainsi être utilisée assez tôt<br />

dans la prise en charge avec une bonne<br />

efficacité, autour de 0,9 à 1 % d’HbA1c<br />

en moins et une perte de poids,<br />

en moyenne de 3,24 kg dans l’étude<br />

LEAD 6. Son profil de tolérance est favorable,<br />

notamment en termes de risque<br />

d'hypoglycémie. Cette molécule trouve<br />

sa place par rapport à l’autre analogue<br />

du GLP-1 commercialisé, l’exénatide qui<br />

doit être administré en 2 injections par<br />

jour.<br />

<strong>Le</strong>s incrétines sont adoptées<br />

2010 est en quelque sorte l’année des incrétines<br />

(analogues du GLP-1 et inhibiteurs<br />

DPP-4), leur prescription s’étant<br />

largement développée. « Diabétologues<br />

et généralistes les utilisent désormais en<br />

routine », constate le Dr Cugnet-Anceau.<br />

<strong>Le</strong>s inhibiteurs des DPP-4, per os, sont<br />

préférés chez les diabétiques de type 2<br />

en échec d’une mono- et bithérapie<br />

(HbA1c entre 6,5 et 8 %). <strong>Le</strong>s analogues<br />

du GLP-1, en sous-cutané, sont plus intéressants<br />

en cas d’échec d’une bithérapie,<br />

chez des patients obèses avec une<br />

HbA1c entre 7 et 10 %. « Nous disposons<br />

d’alternatives à l’insulinothérapie, poursuit-elle.<br />

Notre pratique a changé cette<br />

année car nous disposons d’un choix plus<br />

étoffé à proposer au patient, un traitement<br />

affiné en fonction de son profil physiopathologique<br />

». Encore réticents en<br />

2009, les généralistes n’hésitent plus à<br />

les prescrire. « Cela étoffe la panoplie thérapeutique,<br />

mais concrètement, la majorité<br />

des patients n’obtient que de faibles<br />

abaissements glycémiques avec les<br />

incrétines, modère Eric Drahi, médecin<br />

généraliste dans le Loiret. <strong>Le</strong>s études chiffrent<br />

des diminutions de l’HbA1c de 1 à<br />

1,5 % sous analogues du GLP-1 et de<br />

0,6 à 0,9 % sous inhibiteurs du DPP-4,<br />

à comparer avec l’activité physique ><br />

Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

17


MÉDECINE<br />

LES AVANCÉES 2010<br />

L’AVIS DU DR ERIC DRAHI*<br />

«<br />

Education thérapeutique « Elle est enfin prise au<br />

sérieux en 2010. D’une part, parce que la loi l’a<br />

entérinée (décret du 2 août 2010) et, d’autre<br />

part, parce que les procédures d’autorisation des<br />

structures pratiquant l’éducation thérapeutique (réseaux,<br />

services hospitaliers..) sont désormais uniquement<br />

délivrées par les Agences régionales de Santé (ARS). Dans<br />

la plupart des régions françaises, les dossiers de demande<br />

d’autorisation devaient être déposés avant le 30 octobre<br />

2010. Il n’est plus possible de s’autoproclamer structure<br />

réalisant l’éducation thérapeutique. Celles-ci sont<br />

maintenant encadrées et cela permettra d’obtenir des<br />

listes positives éditées par les ARS compilant les<br />

structures autorisées au niveau d’une aire géographique.<br />

Jusqu’à présent rien ne permettait de connaître<br />

l’ensemble des structures, en dehors du bouche-à-oreille,<br />

> et la diététique qui produisent<br />

des abaissements de l’hémoglobine<br />

glyquée beaucoup plus<br />

spectaculaires ! »<br />

Suite et fin de l’histoire<br />

pour la rosiglitazone<br />

En France, le 3 novembre 2010, a été décidé<br />

le retrait du marché d’Avandia ® et<br />

d’Avandamet®, seules spécialités commercialisées<br />

dans l’Hexagone contenant de la<br />

rosiglitazone, une molécule dont le rapport<br />

bénéfice/ risque a été jugé défavorable<br />

en raison d’une augmentation du<br />

risque cardiovasculaire.<br />

« La prise de position de l’Afssaps (précédée<br />

par celle de l’EMEA) a été tardive sur<br />

les glitazones, pointe Eric Drahi. En soi,<br />

la suspension d’AMM des spécialités contenant<br />

de la rosiglitazone suite à des données<br />

sur le sur-risque coronaire publiées en 2010<br />

est un non-évènement. Cela officialise ce<br />

que l’on savait depuis longtemps et ces médicaments<br />

étaient sous surveillance avant<br />

même leur mise sur le marché en 2002 pour<br />

les mêmes risques que ceux qui justifient<br />

leur retrait (IC et maladie cardiaque ischémique).<br />

» Pour certains spécialistes, l’affaire<br />

de la rosiglitazone est un exemple du<br />

manque de contrôle des autorités sanitaires<br />

sur le design et la conduite des<br />

études post-marketing.<br />

Cela signifie-t-il pour autant la fin des<br />

glitazones ? « L’arrêt de commercialisation<br />

de la rosiglitazone ne doit pas être un frein<br />

à l’utilisation de la pioglitazone », explique<br />

Christine Cugnet-Anceau. Dans l’étude<br />

Proactive parue en 2005, la pioglitazone<br />

a permis de réduire l’HbA1c de 0,5 %, la<br />

triglycéridémie de 9,6 % et d’augmenter<br />

18 Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

<strong>Le</strong> concept<br />

d'HbA1c à 6,5%<br />

n'est plus de mise.<br />

de 8,9 % le HDL cholestérol.<br />

<strong>Le</strong> traitement<br />

par pioglitazone a<br />

permis une réduction<br />

de 16 % d’un critère<br />

composite secondaire<br />

cardiovasculaire (décès<br />

toutes causes,<br />

IDM non fatal, AVC<br />

non fatal) mais avec<br />

une augmentation du<br />

risque d’insuffisance<br />

cardiaque de 39,5 %.<br />

« Il faut donc respecter<br />

les règles de prescrip-<br />

tion de ce traitement, poursuit-elle, et le proposer<br />

à une population ciblée de patients<br />

diabétiques de type 2 : syndrome métabolique<br />

et/ou insulinorésistance ».<br />

<strong>Le</strong> slogan « 6,5% d’HbA1c<br />

pour tous » a vécu<br />

En 2010, on commence à mieux cerner<br />

la valeur cible d’hémoglobine glyquée<br />

optimale pour les diabétiques et ne plus<br />

viser systématiquement une HbA1c<br />

basse. On peut parler de « sur-mesure »,<br />

un ajustement en fonction de l’histoire<br />

du diabète, des complications et des facteurs<br />

de risques CV. <strong>Le</strong> 6,5 % d’HbA1c<br />

pour tous a vécu, précepte secoué par<br />

les études parues en 2008 (UKPDS, AC-<br />

CORD, ADVANCE, VADT, EDIC, Steno-<br />

2…). Atteindre 6,5 % paraît plutôt délétère<br />

pour certains patients, même si le<br />

mécanisme en cause n’est pas élucidé.<br />

Pour ceux dont la durée d’évolution du<br />

diabète est inférieure à 10 ans, sans complications<br />

micro-macroangiopathiques,<br />

il est légitime de viser une hémoglobine<br />

des connaissances locales. <strong>Le</strong> contrôle<br />

qualité est désormais imposé, en<br />

sachant que dans les textes n’est<br />

concernée que l’éducation réalisée par<br />

des structures. Celle proposée en soins<br />

de premiers recours par des professionnels<br />

isolés ou en équipes ambulatoires (médecins,<br />

pharmaciens, infirmières, podologues et diététiciens….)<br />

a été oubliée. La seule réflexion sur ce point se situe<br />

au niveau de l’Union nationale des réseaux de santé et du<br />

Collège de Médecine générale. 2010 marque le début de<br />

cette réflexion qui aboutira certainement en 2011 à une<br />

reconnaissance d’une ETP continue réalisée en soins de<br />

premiers recours. »<br />

*Médecin généraliste à Saint-Jean-de-Bray, membre du Réseau DIABète<br />

Orléans Loiret (Diabolo) et de la SFDRMG.<br />

glyquée en dessous de 6,5 % -7 %. En<br />

revanche, un diabète ancien justifie plutôt<br />

des objectifs de 7-7,5 % voire 8 %<br />

chez des sujets âgés de plus de 80 ans.<br />

« Toutes les données convergent vers des<br />

cibles d’HbA1c adaptées même si aucune<br />

recommandation officielle française n’a<br />

à ce jour validé ces pratiques », précise<br />

<strong>Le</strong> Dr Cugnet-Anceau.<br />

L’affaire Mediator<br />

L’affaire Mediator® clôt l’année. <strong>Le</strong>s médicaments<br />

contenant du benfluorex ne<br />

sont plus disponibles en France depuis<br />

le 30 novembre 2009. <strong>Le</strong> scandale éclate<br />

en novembre 2010: le médicament accroît<br />

le risque de valvulopathies et pourrait<br />

être responsable de 500 décès en France.<br />

Cet événement illustre les difficultés de<br />

la pharmacovigilance, la quasi-absence<br />

des études de pharmaco-épidémiologie.<br />

Enfin, 2010 a été aussi marqué par les<br />

résultats de phase II des formes hebdomadaires<br />

du taspoglutide, de l’exénatide<br />

et de l’insuline, désormais en phase III et<br />

qui confirment la sécurité d’emploi et<br />

affichent des efficacités au moins équivalentes<br />

aux spécialités actuellement disponibles.<br />

Ces formes de longue durée d’action<br />

ne sont pas attendues avant 2012. <strong>Le</strong>s<br />

inhibiteurs SGLT2 sont les plus avancés<br />

avec des résultats encourageants en phase<br />

III, présentés au congrès de l’ADA, en juin<br />

2010, à Orlando, dont la réduction<br />

d’HbA1c de l’ordre de -0,80 % et du poids<br />

(- 4kg), mais dont les infections urinaires<br />

et gynécologiques nettement majorées<br />

pourraient éventuellement être un frein<br />

DR<br />

de prescription. <br />

-<br />

Hélène Joubert BSIP


DR - VERONIQUE LEPLAT/SPL/PHANIE<br />

<strong>Le</strong> 8 décembre dernier, les<br />

experts français ont avalisé de<br />

nouvelles recommandations<br />

pour le diabète gestationnel.<br />

Fin du suspense le 8 décembre<br />

2010, avec la présentation du<br />

consensus de la Société Française<br />

de Diabétologie et du Collège National<br />

des Gynécologues Obstétriciens : pour le<br />

dépistage du diabète gestationnel, exit les<br />

anciens critères de Carpenter et Coustan<br />

! <strong>Le</strong>s experts français avalisent les récentes<br />

normes diagnostiques de l'International<br />

Association of Diabetes in Pregnancy<br />

Study Groups (IADPSG). En<br />

substance, ils ont jugé que la présence<br />

d’au moins un facteur de risque de diabète<br />

gestationnel impose de réaliser une<br />

glycémie à jeun dès la première consultation<br />

prénatale puis en cas de normalité,<br />

d’utiliser les seuils IADPSG entre la<br />

24 e et la 28 e semaine d’aménorrhée. <strong>Le</strong><br />

dépistage ciblé prend le pas sur le dépistage<br />

universel.<br />

En 2008, l’étude internationale<br />

HAPO menée dans 9 pays démontrait<br />

enfin la relation linéaire entre les complications<br />

materno-fœtales et la glycémie<br />

maternelle. Elle a servi à l’élaboration,<br />

sous l’égide de l’IADPSG, de<br />

nouvelles directives en matière de dépistage,<br />

de diagnostic et de classifica-<br />

MÉDECINE<br />

LES AVANCÉES 2010<br />

DIABÈTE GESTATIONNEL<br />

<strong>Le</strong> dépistage ciblé<br />

l’a emporté<br />

«L’AVIS DU PR ANNE VAMBERGUE*<br />

tion des valeurs de glycémie à risque<br />

lors d’une grossesse. Ces dernières sont<br />

bien plus pertinentes sur le plan clinique<br />

que les critères de Carpenter et<br />

Coustan, en dépistant une partie des<br />

parturientes à risque dont le diabète<br />

gestationnel serait passé inaperçu. Ces<br />

femmes présentent des troubles du métabolisme<br />

glucidique et des complications<br />

obstétricales similaires aux<br />

femmes ayant un diabète gestationnel<br />

et ont, elles aussi, un risque multiplié<br />

par sept de développer dans le futur un<br />

diabète de type 2.<br />

<strong>Le</strong> consensus français (prochainement<br />

sur www.cngof.asso.fr) adopte<br />

donc les critères internationaux.<br />

<strong>Le</strong> choix du dépistage ciblé<br />

Néanmoins, la France se distingue et a<br />

choisi un dépistage ciblé aux facteurs de<br />

risque (IMC ∗ 25 kg/m 2 , âge ∗ 35 ans,<br />

antécédents de diabète de type 2 chez<br />

les ascendants du 1 er degré, antécédents<br />

obstétricaux de diabète gestationnel ou<br />

de macrosomie…) et non pas universel.<br />

Sans pour autant fermer la porte aux<br />

praticiens qui désireraient maintenir un<br />

dépistage systématique, notamment<br />

dans les zones géographiques où la prévalence<br />

du surpoids-obésité et, de ce fait,<br />

du diabète gestationnel comme du type<br />

2, est plus importante.<br />

Doser la glycémie <strong>Le</strong> rôle du médecin généraliste<br />

est d’intervenir dès la première consultation<br />

prénatale et de doser la glycémie, s’il existe au<br />

moins un facteur de risque de diabète gestationnel (DG). Il<br />

devait déjà repérer toute femme dont le diabète de type 2 est<br />

méconnu, en amont ou dès le début de la grossesse, avec une<br />

glycémie à jeun.<br />

Suivi à long terme C’est aussi le généraliste qui assure le suivi à long terme de ces<br />

femmes qui ont fait un DG et la prévention du DT2. Tous les 1 à 3 ans selon<br />

l’importance des facteurs de risque, il prescrira une glycémie à jeun ou une HGPO,<br />

au choix. Dans la région lilloise, 18% des femmes ayant eu un DG sont diabétiques<br />

six ans après l’accouchement et plus de 30% 11 ans après (âge moyen 33 ans).»<br />

*Expert représentante de la SFD pour les recommandations sur le diabète gestationnel (Lille).<br />

Conduite à suivre<br />

Traduction pratique : en présence d’au<br />

moins un facteur de risque, il faudra réaliser<br />

une glycémie à jeun dès la première<br />

consultation prénatale. <strong>Le</strong> seuil diagnostic<br />

consensuel retenu est de 0,92g/l. Une<br />

valeur supérieure ou égale à 1,26 g/l<br />

confirme un diabète de type 2 pré-gestationnel,<br />

grevé d’une morbidité maternofœtale<br />

très importante, avec un risque<br />

quadruplé de malformations congénitales<br />

et un risque accru de fausse couche.<br />

Par la suite, chez une femme avec<br />

facteur de risque mais dont la glycémie<br />

lors de la consultation du 1 er trimestre de<br />

grossesse s’est révélée inférieure à 0,92,<br />

les experts recommandent une HGPO<br />

75 g entre 24 et 28 semaines d’aménorrhées.<br />

Dans ce cas, les seuils de glycémie<br />

à jeun après l’hyperglycémie provoquée<br />

orale sont désormais ceux de<br />

l’IADPSG, soit 92 mg/dl (immédiat),<br />

180 mg/dl à 1h et 153 mg/dl à 2h (5,1,<br />

10 et 8.5 mmol/l respectivement). <strong>Le</strong><br />

diagnostic de diabète gestationnel est<br />

posé si une valeur au minimum sur les<br />

trois est égale ou supérieure à l’un de ces<br />

seuils.<br />

Une prise en charge inchangée<br />

Quant à la prise en charge, celle-ci demeure<br />

inchangée, fondée sur les mesures<br />

hygiéno-diététiques, l’autosurveillance<br />

glycémique, voire l’insulinothérapie dès<br />

que l’on dépasse les objectifs glycémiques.<br />

L’autosurveillance est recommandée<br />

entre 4 et 6 fois par jour et<br />

l’objectif est d’obtenir une glycémie à<br />

jeun inférieure à 0,95 g/l et inférieure à<br />

1,20g/l à deux heures. Selon que les<br />

femmes aient une ou trois valeurs positives,<br />

la prise en charge sera graduelle,<br />

l’insulinothérapie s’imposant si les objectifs<br />

glycémiques ne sont pas atteints<br />

après 7 à 10 jours . <br />

Hélène Joubert<br />

Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

19


DR - SPL/PHANIE<br />

ADDICTIONS<br />

En cas d’addiction à l’alcool,<br />

au cannabis, à la cocaïne<br />

ou au tabac, de nouvelles<br />

pistes peuvent être utiles<br />

en consultation.<br />

L<br />

égalisation des jeux en ligne,<br />

« coming out » d’un présentateur<br />

télé consommateur de cocaïne,<br />

débat sur les salles de shoot… À<br />

côté de ces sujets très médiatiques, la<br />

recherche sur les addictions et leur<br />

prise en charge avance.<br />

Alcoolisme : les plus résistants<br />

sont les plus à risque<br />

Une étude récente a mis en évidence<br />

un gène associé au risque de ressenti<br />

d’ivresse qui protège de la dépendance :<br />

les personnes « qui tiennent bien l’alcool<br />

» sont en réalité les plus à risque…<br />

« C’est un nouveau clignotant utile<br />

pour le médecin », estime le Pr Michel<br />

<strong>Le</strong>joyeux (hôpital Bichat, Paris). Par ailleurs,<br />

outre les deux traitements actuellement<br />

autorisés (l’acamprosate et le<br />

naltrexone), l’utilisation du baclofène<br />

(qui a l’AMM dans les contractures<br />

spastiques) fait l’objet d’un débat : il<br />

reste à évaluer son efficacité versus placebo.<br />

Enfin, on attend beaucoup de<br />

molécules qui bloquent le système de<br />

récompense et d’excitation cérébrale,<br />

qui pourraient être disponibles dès l’an<br />

prochain.<br />

MÉDECINE<br />

LES AVANCÉES 2010<br />

De nouvelles<br />

pistes à suivre<br />

L’AVIS DU DR HERVÉ MOULA*<br />

«<br />

Effet de société <strong>Le</strong> généraliste n'a plus<br />

l'impression de se battre contre des moulins à<br />

vent car, depuis peu, son message est appuyé<br />

efficacement par les législations contre les abus de<br />

consommation d'alcool et de tabac, qui mettent un accent<br />

particulier de responsabilisation sur les femmes enceintes et<br />

la conduite au volant. <strong>Le</strong>s addictions sont, outre un<br />

phénomène de mode, un effet de société où tout serait permis<br />

sans limite, sans respect de sa santé ou de celle des autres.<br />

Personellement, cela fait 15 ans que je m’intéresse aux<br />

Cannabis : toujours<br />

associé au tabac<br />

Côté cannabis, la prise en charge des<br />

consommateurs reste difficile et souvent<br />

trop tardive. « Il est toujours fumé<br />

avec du tabac, il faut donc prendre en<br />

charge aussi le tabagisme. On observe<br />

beaucoup de bouffées délirantes associées…<br />

Mais quant à la schizophrénie,<br />

aucun lien de cause à effet n’a été<br />

prouvé », précise le Pr Michel <strong>Le</strong>joyeux.<br />

Cocaïne : le lien avec<br />

une douleur thoracique<br />

La nouveauté concerne surtout la prise<br />

en charge des consommateurs de cocaïne,<br />

qui a fait l’objet de recommandations<br />

de l’HAS en février 2010, visant en<br />

particulier à faciliter leur repérage et à décrire<br />

les stratégies de sevrage. Ces recommandations<br />

insistent aussi sur la douleur<br />

thoracique suite à la prise de cocaïne, qui<br />

est le symptôme amenant aux urgences<br />

le plus souvent rencontré. Ce symptôme<br />

ne doit pas être considéré comme un effet<br />

normal de la prise de cocaïne. Toute<br />

douleur thoracique doit conduire à un appel<br />

au Samu-Centre 15 et à un interrogatoire<br />

sur une éventuelle consommation<br />

de cocaïne.<br />

Tabagisme : priorité<br />

aux femmes enceintes<br />

La prévalence de la consommation de tabac<br />

pour les 15-75 ans est en augmenta-<br />

tion significative : 33,6 % en 2010 contre<br />

31,8 % en 2005, selon le Baromètre santé<br />

2010. Et si les femmes fument moins que<br />

les hommes, c’est chez elles que la prévalence<br />

augmente le plus (30,2 % en<br />

2010 versus 27,6 % en 2005).<br />

Une attention particulière devrait<br />

être portée au tabagisme pendant la<br />

grossesse, qui concerne environ une<br />

femme sur cinq.<br />

« <strong>Le</strong> tabagisme entraîne un petit<br />

poids de naissance, une fragilité respiratoire<br />

de l’enfant et favorise l’obésité.<br />

Une étude finlandaise portant sur plus<br />

de 175 000 enfants suivis sur 20 ans,<br />

montre qu’il augmente le risque de<br />

troubles psychiatriques (troubles de<br />

l’émotion, appétence aux drogues…), et<br />

même, au-delà de 10 cigarettes par jour,<br />

le risque de mortalité », souligne le<br />

Dr Ivan Berlin, président de la Société<br />

Française de Tabacologie (SFT). Une<br />

étude présentée en novembre dernier<br />

lors du congrès de la SFT montre que<br />

ce n’est pas seulement le nombre de cigarettes<br />

qui rentre en compte. Ceux qui<br />

fumaient 5 cigarettes par jour inhalaient<br />

plus profond pour extraire plus de substance<br />

par rapport à ceux qui en fumaient<br />

20, comme en atteste le taux de<br />

cotinine par cigarette (dérivé de la nicotine)<br />

plus élevé dans la salive. <br />

Isabelle Gonse<br />

À lire : « Addictologie » par Michel Joyeux, coll.<br />

Abrégés, Éd. Masson, décembre 2008.<br />

addictions. Je vois de nombreux patients<br />

polytoxicomanes qui n’ont pas vraiment<br />

envie de s’en sortir.<br />

Agir en amont La prise en charge est<br />

souvent pluridisciplinaire, avec le<br />

psychiatre, le pneumologue, le cardiologue…<br />

Mais, au-delà du médical, une action en amont est nécessaire,<br />

dont éducation précoce, prévention et information sont les<br />

mots clés. Car prévenir semble plus aisé que guérir ! »<br />

*Médecin généraliste à Paris XVIII e .<br />

Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

21


BSIP - VOISIN/PHANIE<br />

MÉDECINE<br />

LES AVANCÉES 2010<br />

ANTALGIE<br />

Un bilan en demi-teinte<br />

Alors que les moyens<br />

antalgiques sont de plus<br />

en plus variés, la prise<br />

en charge de la douleur<br />

reste en souffrance faute de<br />

moyens financiers et humains<br />

suffisants.<br />

En matière de douleur, 2010 marquera<br />

la fin du 3 e plan Douleur,<br />

avec un bilan qui s’annonce<br />

déjà très mitigé. Ainsi, pour le Pr Alain<br />

Serrie*, ce plan « n’a pas apporté la réponse<br />

attendue par la communauté médicale<br />

et les patients douloureux chroniques<br />

dont les difficultés persistent. <strong>Le</strong>s<br />

délais de prise en charge sont toujours<br />

aussi longs et certaines populations spécifiques<br />

qui devaient être prioritaires<br />

sont encore littéralement délaissées ».<br />

À cause notamment d’un réel problème<br />

de financement. Sur les 27 millions<br />

De nouveaux<br />

traitements, dont les<br />

premiers sont attendus<br />

pour 2011, risquent de<br />

changer la donne.<br />

<strong>Le</strong> traitement de la crise bien<br />

conduit va connaître une alternative<br />

intéressante avec l’arrivée prochaine<br />

d’une nouvelle famille<br />

thérapeutique : les gépans, qui ciblent directement<br />

le nerf responsable des migraines,<br />

et n’ont pas d’action vasculaire,<br />

contrairement aux triptans. Cette famille<br />

a « une efficacité anti-inflammatoire sur<br />

les vaisseaux sans effet de vasoconstriction,<br />

avec une bonne tolérance », annonce<br />

le Pr Serrie. Attendus en France d’ici un<br />

an, les gépans permettront de traiter les<br />

migraines sévères de patients hypertendus,<br />

coronariens ou vasculaires, chez qui<br />

les triptans sont contre-indiqués.<br />

D’autres perspectives concernent la famille<br />

des agonistes du récepteur à la sérotonine<br />

5HT1F qui ont également un effet<br />

sur la douleur sans effet vasoconstricteur.<br />

d’euros de dotation du 3 e plan, seulement<br />

16 millions auront été réellement<br />

attribués. Par ailleurs, si le nombre de<br />

centres spécialisés a considérablement<br />

augmenté, un certain nombre ont dû<br />

fermer et « pour une prévalence de<br />

31,5 % de douloureux chroniques dans<br />

la population générale, il n’existe que<br />

245 structures de prise en charge de la<br />

douleur en France », regrette le Pr Série.<br />

L’arsenal thérapeutique s’élargit<br />

Sur le plan thérapeutique les avancées<br />

sont pourtant réelles. L’année 2010 a fait<br />

la part belle aux opioïdes forts avec, notamment,<br />

la mise à disposition de nouvelles<br />

formes galéniques de sulfate de<br />

fentanyl à libération transmuqueuse rapide.<br />

Ainsi, la gamme qui comprenait<br />

déjà du fentanyl en comprimés sublinguaux<br />

à dissolution rapide (Abstral®)<br />

et en comprimés avec applicateur buc-<br />

MIGRAINE<br />

Des molécules prometteuses<br />

Ainsi, « si la prise en charge de<br />

la crise migraineuse légère à<br />

modérée restera vraisemblablement<br />

basée sur la prise d’antiinflammatoires<br />

pour des raisons<br />

économiques, les<br />

alternatives en cas d’inefficacité<br />

seront ouvertes à une plus large population<br />

de patients », poursuit le Pr Serrie. En ce<br />

«L’AVIS DU DR JACQUES BIRGÉ*<br />

cal (Actiq®) s’enrichit de deux nouvelles<br />

présentations : des comprimés gingivaux<br />

(Effentora®) et une solution pour<br />

pulvérisation nasale (Instanyl®). Ces<br />

spécialités sont indiquées pour le traitement<br />

des accès douloureux paroxystiques<br />

(ADP) des patients atteints de<br />

cancer et sont très efficaces chez les patients<br />

déjà sous traitement de fond optimal<br />

par opioïdes. Par ailleurs, la HAS<br />

a publié début mars une fiche de bon<br />

usage du médicament qui précise les règles<br />

d’utilisations de ces opioïdes d’action<br />

rapide par voie transmuqueuse. <br />

Bénédicte Gatin<br />

*Hôpital Lariboisière, Paris, président<br />

d’honneur de la Société française d’étude<br />

et de traitement de la douleur.<br />

qui concerne les traitements de fond, on<br />

attend en 2014 le lancement d’un antalgique<br />

proche de la kétamine qui n’aurait<br />

pas d’effet d’accoutumance. Dans la migraine<br />

chronique, c’est le Botox qui est<br />

mieux placé dans le pipeline. À raison<br />

d’une injection tous les 90 jours, il pourrait<br />

rompre le cycle de la chronicité. <br />

Dr Anne Huynh-Druart<br />

Repérer et évaluer Dans la migraine, la véritable révolution a été<br />

représentée par l’apparition des triptans dans notre arsenal<br />

thérapeutique, mais ceux mis sur le marché après le sumatriptan<br />

(le naratriptan et le zolmitriptan) n’apportent rien de nouveau, en pratique.<br />

Concernant les traitements de fond, ils ont leurs indications et leurs limites,<br />

mais leur sous-utilisation peut occasionner un abus des traitements de la crise<br />

par les patients. <strong>Le</strong>s migraines sont souvent banalisées et non identifiées<br />

comme de véritables migraines. Il est essentiel de prendre le temps de les<br />

repérer et de les évaluer. Je remets à mes patients un agenda des migraines<br />

pour évaluer la nécessité ou non d’un traitement de fond. Et je délivre une<br />

ordonnance pour le traitement de la crise basée sur le paracétamol ou les AINS<br />

– ce qui est souvent suffisant en pratique – en gardant les triptans comme<br />

arme ultime lorsque je peux les prescrire ». *Médecin généraliste à Boulay (Moselle)<br />

Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

23


DR -BSIP<br />

CANCÉROLOGIE<br />

Entre recul de la mortalité et<br />

déploiement des traitements<br />

ambulatoires, le cancer<br />

devient peu à peu une maladie<br />

« chronique » de plus en plus<br />

présente en cabinet de ville.<br />

L<br />

année 2010 s’achève sur une<br />

’ bonne nouvelle en cancérologie<br />

: « La baisse de la mortalité<br />

par cancer s’accélère en France », soulignait<br />

un rapport de l’Institut national du<br />

cancer (INCa) publié en novembre dernier.<br />

Selon ce document, le taux de mortalité<br />

par cancer a fortement diminué entre<br />

les périodes 1983-1987 et 2003-2007.<br />

« <strong>Le</strong> taux de mortalité masculin a ainsi<br />

baissé de 22 % passant de 208,7 à 162,6<br />

décès pour 100 000 hommes avec une accélération<br />

de la baisse sur les dix dernières<br />

années », indique l’Inca. <strong>Le</strong> taux féminin<br />

a diminué de manière moins importante<br />

(-14 %) passant de 92,8 à 79,9 décès pour<br />

100 000 femmes ». Autre constat : la mortalité<br />

par cancer touche des personnes de<br />

plus en plus âgées avec, en 2010, près<br />

de 20 % des décès par cancer recensés<br />

chez des patients de plus de 85 ans.<br />

Forte poussée<br />

de la chimiothérapie orale<br />

Sur le plan thérapeutique, l’année écoulée<br />

a confirmé la poussée de la chimio-<br />

MÉDECINE<br />

LES AVANCÉES 2010<br />

<strong>Le</strong> cancer<br />

sort de l’hôpital<br />

thérapie. Si le nombre de malades traités<br />

pour cancer a augmenté de 12 % entre<br />

2005 et 2010, celui des patients bénéficiant<br />

d’une chimiothérapie s’est accru de plus<br />

de 24 % dans le même temps. Avec,<br />

comme le souligne le Pr Véronique Trillet-<strong>Le</strong>noir,<br />

présidente du Conseil national<br />

de cancérologie, « une évolution très forte<br />

vers les chimiothérapies orales ». À l’exception<br />

des anticorps monoclonaux qui<br />

sont de grosses molécules difficiles à rendre<br />

absorbables par voie digestive, quasiment<br />

toutes les thérapies ciblées ont un<br />

avenir par voie orale. De nombreuses molécules<br />

sont déjà disponibles en comprimés<br />

et d’ici 3 à 4 ans, 25 % des nouveaux<br />

traitements en cancérologie pourraient se<br />

présenter sous forme orale. Dans le même<br />

temps l’« externalisation » des chimiothérapies<br />

intraveineuses se poursuit avec une<br />

réduction majeure des temps d’hospitalisations.<br />

Implication croissante<br />

des généralistes<br />

Pendant de ces évolutions, le généraliste<br />

est de plus en plus impliqué dans la prise<br />

en charge des patients atteints de cancers.<br />

Selon une enquête publiée en octobre par<br />

la Ligue contre le cancer, pour 65 % des<br />

médecins généralistes interrogés, le cancer<br />

représente une pathologie en forte<br />

augmentation dans leur activité. Outre<br />

L’AVIS DU DR JEAN GODARD*<br />

«<br />

Statut légal <strong>Le</strong> cancer est une préoccupation<br />

fondamentale pour le médecin généraliste.<br />

L’obsession, c’est de passer à côté du diagnostic<br />

ou d’oublier les messages clés de prévention… <strong>Le</strong><br />

deuxième plan Cancer, au contraire du premier fait une vraie<br />

place au médecin traitant. Mais il y a encore loin avant que le<br />

généraliste puisse s’investir de façon pérenne dans la prise en charge<br />

des cancers faute d’une structuration adéquate des soins de premier recours<br />

par la loi. Pour cela, nous attendons un statut légal pour les structures de soins<br />

et de proximité, qu’elles s’appuient sur des maisons de santé ou constituent<br />

des pôles fonctionnels. Il est nécessaire de mettre en place une informatique<br />

communicante sans attendre le DMP. »<br />

* Spécialiste en médecine générale à Val-de-Saâne (Seine-Maritime) et membre de la SFMG.<br />

leur rôle traditionnel dans la prévention,<br />

les médecins de famille se voient aussi de<br />

plus en plus impliqués dans le dépistage<br />

organisé de certaines tumeurs à l’instar<br />

du cancer du col pour lequel la HAS vient<br />

de recommander la mise en place d’un<br />

dépistage organisé centré sur le médecin<br />

traitant. Il sont également de plus en plus<br />

mis à contribution pour le suivi ambulatoire<br />

des patients, avec un rôle accru dans<br />

la gestion des effets secondaires des traitements<br />

et les soins de support.<br />

La formation devient donc un enjeu<br />

majeur. « Je pense qu’il n’est pas raisonnable<br />

de laisser des patients prendre leur<br />

chimiothérapie sous la supervision de médecins<br />

qui pour des raisons évidentes n’ont<br />

pas pu se former à ce suivi sur les bancs<br />

de la fac. Il y a vraiment tout un dispositif<br />

de formation à mettre en place »,<br />

estime le Pr Trillet-<strong>Le</strong>noir. Un constat partagé<br />

par les médecins traitants: « Il y a un<br />

vrai problème de formation », reconnaît<br />

l’un des généralistes du réseau oncologie<br />

d’Argenteuil tout soulignant que si ces<br />

confrères sont près à s’investir, « il faut<br />

qu’à la clé, ils se sentent vraiment intégrés<br />

dans la prise en charge des patients. »<br />

La coordination ville-hôpital<br />

toujours compliquée<br />

Pour l’heure, « la place du généraliste<br />

dans la prise en charge des cancers n’est<br />

pas reconnue à sa juste valeur », souligne<br />

l’enquête de la Ligue, la majorité des praticiens<br />

interrogés regrettant notamment<br />

une communication avec l’hôpital « toujours<br />

aussi compliquée ». « Si le premier<br />

plan Cancer a permis de mieux organiser<br />

et structurer la cancérologie hospitalière,<br />

le médecin traitant n’a pas complètement<br />

été intégré dans le dispositif », reconnaît<br />

le Pr Trillet <strong>Le</strong>noir. En revanche, « <strong>Le</strong><br />

deuxième plan Cancer (2009-2013) me<br />

paraît tout à fait de nature à remettre les<br />

choses en place ». Avec, notamment, la<br />

mise en place annoncée d’un « parcours<br />

de soin personnalisé pour les patients »<br />

qui devrait renforcer la coordination ville<br />

hôpital. Bénédicte Gatin<br />

Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

25


DR - BSIP<br />

CARDIOLOGIE<br />

Fibrillation atriale,<br />

insuffisance cardiaque,<br />

techniques interventionnelles,<br />

la cardiologie a évolué dans<br />

plusieurs axes mais l’aspect<br />

médico-économique monte<br />

en puissance.<br />

L<br />

a prise en charge de la fibrillation<br />

atriale (FA) a connu de<br />

grandes avancées en 2010, une<br />

année aussi marquée par un nouvel<br />

anti-arythmique – la dronédarone<br />

(Multaq®) – disponible en première intention.<br />

« Ces nouveautés vont impacter la<br />

prise en charge par les médecins généralistes<br />

», souligne le Pr Jacques Blacher<br />

(Hôtel Dieu, Paris). Il y a eu peu de<br />

développement de nouvelles molécules<br />

au cours des vingt dernières années. La<br />

dronédarone est un médicament qui a<br />

réalisé des études de morbi-mortalité<br />

dont les résultats sont indiscutables dans<br />

différents types de FA associées à diverses<br />

cardiopathies. » Toutefois, son remboursement<br />

est cantonné à certaines indications.<br />

Ce nouvel anti-arythmique apporte<br />

une valeur ajoutée indiscutable<br />

chez les patients ayant une coronaropathie,<br />

une hypertension artérielle, une<br />

hypertrophie ventriculaire gauche ou<br />

bien une contre-indication à la Cordarone®.<br />

« Pour l’instant, la prescription<br />

initiale reste du domaine du cardiologue<br />

pour bien peser l’indication et les bénéfices<br />

attendus mais le médecin généraliste<br />

va faire le renouvellement du trai-<br />

MÉDECINE<br />

LES AVANCÉES 2010<br />

Un florilège d’innovations<br />

«L’AVIS DU DR JEAN-PIERRE LEBEAU*<br />

tement. Dans un deuxième temps, il est<br />

possible que la prescription initiale évolue<br />

vers une plus grande implication du<br />

généraliste.»<br />

Des anticoagulants<br />

révolutionnaires<br />

Autre progrès à venir : les anticoagulants.<br />

« Jusqu’à présent, nous n’avions<br />

pas mieux que les anti-vitamines K dont<br />

le seuil de sécurité est très faible. <strong>Le</strong>ur activité<br />

est peu prévisible et très variable,<br />

chez un même sujet. » Des anti-Xa<br />

comme le rivaroxaban et l’apixaban et<br />

un anti thrombine comme le dabigatran<br />

vont bientôt révolutionner la prise en<br />

charge non seulement de la FA mais<br />

aussi de la thrombose veineuse et de<br />

l’embolie pulmonaire. « Dans cinq ans,<br />

nous regarderons nos anciennes prescriptions<br />

d’antivitamines K comme des pratiques<br />

archaïques », prophétise le cardiologue.<br />

Dans l’insuffisance cardiaque,<br />

l’étude SHIFT publiée en septembre a<br />

montré que l’ivabradine, un inhibiteur<br />

des canaux If, devrait faire partie de la<br />

prise en charge de l’insuffisant cardiaque<br />

au même titre que les bêta-bloquants et<br />

les inhibiteurs de l’enzyme de conversion.<br />

L’étude a démontré son bénéfice<br />

en termes de morbi-mortalité cardiovasculaire,<br />

même si on a encore du mal à<br />

distinguer la part relative du bêta-bloquant<br />

et de l’ivabradine dans l’optimisation<br />

de la prise charge sachant qu’il<br />

est difficile d’atteindre la posologie recommandée<br />

de bêta-bloquants.<br />

Diabète et HTA « Pour moi, j’ai le sentiment que<br />

le diabète devient LE grand facteur de risque<br />

cardiovasculaire et nécessite d’être très<br />

rigoureux. Dans l’HTA, le véritable progrès vient de<br />

l’extension des appareils oscillométriques pour la prise de<br />

pression artérielle et les appareils d’auto-mesure pour les<br />

patients. Côté insuffisance cardiaque, on utilise de plus en plus le dosage du<br />

BNP, de manière parfois excessive d’ailleurs. <strong>Le</strong>s médecins généralistes restent<br />

traditionnellement et pour des raisons inconnues, assez réticents à manier les<br />

anti-arythmiques mais c’est une bonne chose d’avoir un médicament aussi<br />

efficace que l’amiodarone sans effets thyroïdiens. » *Médecin généraliste à Tours.<br />

Traitement interventionnel<br />

dans l’HTA<br />

Dans les hypertension artérielles sévères<br />

sévères, une étude a montré l’intérêt du<br />

traitement « interventionnel » de l’hypertension<br />

en modulant l'innervation<br />

rénale sympathique par voie endocavitaire<br />

avec un cathéter de radiofréquence.<br />

L’intervention est relativement anodine,<br />

efficace et dénuée de complications.<br />

« C’est encore du domaine de l’espoir, pas<br />

encore du soin », précise le Pr Blacher.<br />

Autre avancée dans le domaine de<br />

l’interventionnel : le remplacement valvulaire<br />

aortique par voie percutanée en<br />

transfémoral. « Si la technique est actuellement<br />

limitée à des centres expérimentés,<br />

on peut se dire que, dans dix ans<br />

peut-être, on n’ouvrira plus le thorax<br />

pour remplacer une valve aortique dans<br />

la majorité des cas. »<br />

Enfin, en matière de dyslipidémie,<br />

l’anacetrapib a montré qu’il pouvait réduire<br />

le cholestérol LDL et augmenter le<br />

HDL sans entrainer d’élévation de pression<br />

artérielle comme son infortuné prédécesseur,<br />

le torcetrapib. Reste que le<br />

paysage médico-économique est en train<br />

de changer. « Pour la première fois, un<br />

anti-hypertenseur comportant trois principes<br />

actifs n’a pas obtenu son remboursement<br />

et l’ALD est actuellement en discussion<br />

dans certains cas d’HTA, ce qui<br />

constitue des signaux d’alerte », conclut<br />

le spécialiste.<br />

Dr Muriel Gevrey<br />

Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

27


DR - VOISIN/PHANIE<br />

VACCINOLOGIE<br />

La « grippe A » a été sans<br />

conteste l’événement<br />

mémorable du début d’année<br />

2010. Puis mi-avril est arrivé<br />

le calendrier vaccinal<br />

avec ses nouveautés.<br />

<strong>Le</strong> nombre de vaccins antigrippaux<br />

saisonniers 2010-2011 remboursés<br />

après trois semaines de<br />

campagne est de 1,5 million, alors que<br />

la moyenne sur les quatre années précédentes<br />

(2006-2009) était de 1,24 million.<br />

Pas d’ « effet grippe A » pour l’instant<br />

selon les chiffres… « Néanmoins,<br />

estime le Pr Daniel Floret, président du<br />

comité technique des vaccinations<br />

(CTV) et Service d’Urgence réanimation<br />

pédiatrique (hôpital Femme-Mère-Enfant,<br />

Lyon), il y aurait plus de difficultés<br />

que d’habitude à faire accepter cette<br />

vaccination. Heureusement, comme l’épidémie<br />

de cette année devrait être retardée,<br />

cela laisse encore du temps pour<br />

convaincre ». Cet automne marque le retour<br />

à la vaccination habituelle avec le<br />

vaccin trivalent classique. On abandonne<br />

la recommandation exceptionnelle<br />

de vacciner les personnes non à<br />

risque habituellement vis-à-vis de la<br />

grippe saisonnière (femmes enceintes,<br />

personnes obèses notamment). « On ne<br />

comprend pas cette campagne de désinformation<br />

sur ce vaccin du fait qu’il comprend<br />

la souche H1N1, alors que, depuis<br />

MÉDECINE<br />

LES AVANCÉES 2010<br />

La saga H1N1 a<br />

marqué les esprits<br />

L’AVIS DU DR PATRICIA COROLLER*<br />

«<br />

Consultation préventive L’absence de<br />

consultation dédiée à la prévention est<br />

le problème majeur de la médecine générale.<br />

Au quotidien, il est impossible de faire passer un message<br />

concernant la vaccination, car les patients consultent toujours<br />

en aigu. Et lorsqu’ils ne viennent pas pour une pathologie<br />

précise, leur liste « check-up » est ingérable<br />

en une seule consultation et la vaccination n’est jamais<br />

comprise ! Ils ne reviennent jamais parler vaccination. C’est<br />

pourquoi je profite de la consultation de renouvellement de<br />

des années les vaccins grippaux comportent<br />

une souche H1N1 et que la souche<br />

2009 va certainement circuler cette année,<br />

s’étonne Daniel Floret ! Surtout, le<br />

vaccin pandémique n’a pas entraîné d’effets<br />

secondaires inquiétants, pas plus que<br />

la vaccination antigrippale habituelle. »<br />

Deux nouveautés au calendrier<br />

<strong>Le</strong> calendrier vaccinal 2010 (BEH des 14-<br />

15/22 avril) a inscrit deux modifications.<br />

La première a été l’introduction de la vaccination<br />

systématique contre les infections<br />

invasives à méningocoque C chez<br />

les 1-24 ans révolus. La seconde fut la<br />

substitution du vaccin antipneumococcique<br />

7-valent par le 13-valent, devenue<br />

indispensable afin de couvrir non plus<br />

16 % mais 70 % des germes circulants<br />

responsables des infections invasives<br />

chez les enfants. Ce remplacement s’est<br />

fait sans difficulté. « En revanche, craint<br />

Daniel Floret, nous avions recommandé<br />

que les enfants âgés d’un an et totalement<br />

vaccinés par le Prévenar®, reçoivent<br />

une dose de Prévenar®13 supplémentaire.<br />

C’est rarement appliqué et un nombre très<br />

important de jeunes enfants ne sont pas<br />

protégés. <strong>Le</strong> prochain calendrier insistera<br />

de nouveau sur ce point. »<br />

Enfin, tout au long de 2010, la rougeole<br />

a continué sa progression. Depuis<br />

janvier 2010 on a recensé 3 094 cas (données<br />

au 5 octobre 2010), soit une incidence<br />

de 4,84/100 000, à comparer à<br />

0,95/100 000 en 2008 (604 cas). <strong>Le</strong>s<br />

cas étaient majoritairement non vaccinés<br />

(82 %) ou incomplètement (14 %).<br />

Au prochain calendrier<br />

Et parce que le calendrier 2011 se prépare<br />

en 2010, on dispose déjà de<br />

quelques certitudes et pistes. Pour la seconde<br />

fois, la vaccination antirotavirus<br />

systématique pour les moins de 6 mois<br />

ne sera pas recommandée. Il devrait y<br />

avoir une remise à plat des groupes à<br />

risque (dont la liste des maladies chroniques)<br />

éligibles à la vaccination antigrippale<br />

prioritaire. Par ailleurs, les<br />

places respectives des deux vaccins disponibles<br />

contre le papillomavirus seront<br />

réexaminées et le nouveau vaccin quadrivalent<br />

conjugué A, C, Y, W-135 contre<br />

le méningocoque (vaccin Menveo®) fera<br />

son entrée, restreint à certaines populations.<br />

<strong>Le</strong>s médecins auront la possibilité<br />

d’utiliser un nouveau vaccin anti-grippal<br />

sous-cutané (Intanza®) pour les personnes<br />

âgées (65 ans et plus et 60 à 65<br />

ans relevant de la vaccination), ce qui a<br />

pour effet d’augmenter chez eux la réponse<br />

immunitaire. <br />

Hélène Joubert<br />

contraception et préconceptionnelle pour<br />

glisser des informations sur ce sujet.<br />

Méfiance <strong>Le</strong> cafouillage et les sommes<br />

dépensées lors de la vaccination antigrippale<br />

H1N1 de l’hiver dernier, le fait que nous en ayons<br />

été écartés, ont rendu les patients plus méfiants vis-à-vis<br />

des vaccins, de l’industrie pharmaceutique, des institutions.<br />

Réexpliquer aux patients la chance de pouvoir bénéficier de<br />

certains vaccins est encore plus difficile qu’avant. »<br />

*Médecin généraliste à Quimper<br />

Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

29


MÉDECINE<br />

LES AVANCÉES 2010<br />

INFECTIOLOGIE<br />

Dépistage du VIH pour tous<br />

Dévoilé le mois dernier, le<br />

Plan national de lutte contre<br />

le VIH/SIDA 2010-2014,<br />

ambitionne de réduire de<br />

50 % en cinq ans l’incidence<br />

de l’infection par le VIH.<br />

Avec une mesure phare :<br />

l’élargissement du dépistage<br />

à l’ensemble des 15-70 ans.<br />

C<br />

est un vrai changement de<br />

’ paradigme en cette fin d’année<br />

2010. Alors que jusquelà<br />

le dépistage du VIH restait ciblé sur<br />

les populations ou les situations à<br />

risque, le Plan national de lutte contre<br />

le VIH/SIDA et les IST 2010-2014 propose<br />

d’élargir ce dépistage à l’ensemble<br />

de la population générale de 15 à<br />

70 ans, indépendamment de la notion<br />

de risque d’exposition ou de contamination.<br />

Objectif : réduire le nombre de<br />

MALADIES INFECTIEUSES<br />

30 Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

personnes séropositives qui l’ignorent<br />

(environ 40 000 à 50 000 personnes en<br />

France) et limiter ainsi le risque de<br />

transmission. <strong>Le</strong> dépistage à large<br />

échelle du VIH pourrait, en effet, selon<br />

les experts, réduire le taux de transmission<br />

de l’infection à double titre. Directement,<br />

d’une part, par la diminution<br />

des pratiques à risque. Mais aussi indirectement,<br />

le traitement plus précoce<br />

des personnes infectées permettant de<br />

rendre la charge virale indétectable et<br />

ainsi le patient moins contagieux.<br />

Vers un traitement plus précoce<br />

A l’échelle individuelle, les bénéfices<br />

d’un dépistage précoce sont aussi mis<br />

en avant. Si le nombre de personnes<br />

diagnostiquées à un stade très tardif a<br />

globalement diminué entre 2003<br />

et 2008 de 20 % à 13 %, la moitié des<br />

personnes découvre leur séropositivité<br />

avec un taux de CD4 < 350/mm 3 et<br />

29 % sont diagnostiqués avec un taux<br />

Des signaux d’alerte…<br />

Après le H1N1, le NDM-1 ! Relayée<br />

à grand bruit par les médias la publication<br />

du Lancet de cet été sur les entérobactéries<br />

hautement résistantes dite<br />

bactéries « NDM-1 » a relancé l’inquiétude<br />

quand aux problèmes des résistances<br />

aux antibiotiques et fait miroiter<br />

la possibilité d’un « glissement » des<br />

phénomènes de multirésistances de<br />

l’hôpital vers la ville. Pour l’heure,<br />

< 200/mm 3 . Or l’impact délétère d’une<br />

prise en charge trop tardive est aujourd’hui<br />

démontré. Et alors que les dernières<br />

recommandations préconisent de<br />

débuter le traitement dès 500 CD4/mm 3 ,<br />

tout retard à la prise ne charge peut apparaître<br />

comme une perte de chance<br />

pour les patients.<br />

Pour autant, le dépistage « pour tous<br />

» ne fait pas l’unanimité. « Si personne<br />

ne peut être contre un dépistage large<br />

dès qu’il a un doute, je pense que le dépistage<br />

pour tous n’est pas opportun, indique<br />

le Pr Jean Paul Stahl (médecine<br />

infectieuse et tropicale, CHU de Grenoble).<br />

Et compte tenu de l’incidence du<br />

VIH en France, cela me semble ridicule<br />

de mettre des moyens sur des personnes<br />

qui n’ont pas de risque ». Reste que cette<br />

« banalisation » du dépistage, notamment<br />

en médecine générale, pourrait<br />

permettre de dédramatiser le geste et<br />

d’atteindre ainsi des populations considérées<br />

comme à faible risque. <br />

L’AVIS DU DR MARTIN BUISSON*<br />

«<br />

Dépistage, oui. Suivi, non. L’élargissement du dépistage du VIH<br />

dans les cabinets de ville me paraît essentiel. Pour rendre les gens<br />

indétectables et limiter ainsi la transmission, il faut pouvoir<br />

les détecter ! En revanche, je ne crois pas au suivi VIH en ville sauf par des<br />

médecins qui sont dans la pathologie depuis longtemps. Il y a en permanence<br />

des nouvelles molécules, de nouveaux protocoles auxquels les patients ne<br />

peuvent avoir accès en dehors de l’hôpital. De même pour certains examens<br />

comme les génotypages ou le dosage de médicaments qui nécessitent un<br />

plateau technique particulier.<br />

*Médecin <strong>Généraliste</strong> à Bagneux. Praticien attaché, service d’immunologie clinique, HEGP, Paris.<br />

« ce problème ne concerne absolument<br />

pas les généralistes, tempère toutefois le<br />

Pr Jean Paul Stahl*, mais c’est un vrai<br />

souci que personne ne prend en compte<br />

pour l’instant malgré la raréfaction des<br />

antibiotiques et l’extension prévisible des<br />

résistances à échelle de dix ans. Ces<br />

émergences de résistance pour l’instant<br />

accessoires préfigurent de ce qui se passera<br />

d’ici quelques années et c’est l’oc-<br />

casion d’appuyer à nouveau le message<br />

de bon usage des antibiotiques. »<br />

Autre signal d’alerte, le signalement<br />

coup sur coup de cas autochtones de<br />

dengue puis de chikungunya en métropole,<br />

dans le sud de La France. Là encore,<br />

le Pr Jean-Paul Stahl se veut rassurant<br />

: « Pour le moment, c’est<br />

anecdotique et même si le vecteur existe,<br />

personne ne peut dire si le virus reussira<br />

à s’implanter ». Pour autant, « la<br />

vigilance reste de mise et il faudra surveiller<br />

ce qui se passe…» <br />

Bénédicte Gatin<br />

OSCAR BURRIEL/SPL/PHANIE


DR - BSIP<br />

Pas de révolution diagnostique<br />

ou « moléculaire » en 2010<br />

pour ces deux maladies<br />

neurodégénératives, mais une<br />

prise en charge de plus en plus<br />

personnalisée, avec les moyens<br />

disponibles… Revue de détail.<br />

Si le précurseur de la dopamine,<br />

la L-Dopa, reste le traitement de<br />

référence de la maladie de Parkinson,<br />

les différentes autres familles de<br />

médicaments, agonistes dopaminergiques<br />

et inhibiteurs enzymatiques<br />

(comme les IMAO-B), peuvent être associées<br />

en des combinaisons « vertueuses<br />

» puisqu’elles autorisent<br />

de moindres doses de chacune de ces<br />

molécules. <strong>Le</strong> traitement serait mieux<br />

toléré et l’évolution de la maladie peutêtre<br />

ralentie… « Nous disposons aujourd’hui<br />

de plusieurs médicaments, et<br />

d’un grand nombre d’associations possibles,<br />

et pouvons proposer à nos patients<br />

un traitement à la carte, se réjouit le<br />

Dr Catherine Thomas-Antérion, responsable<br />

de l'unité de Neuropsychologie<br />

et du CM2R du CHU de Saint-Etienne.<br />

Nous les voyons donc plus souvent<br />

qu’autrefois pour juger pas à pas de<br />

l’amélioration de leur qualité de vie en<br />

fonction d’une association donnée, tous<br />

les 3 à 6 mois par exemple, et ainsi gagner<br />

un peu plus sur la maladie au fil de<br />

ces tentatives ». <strong>Le</strong>s malades souffrant<br />

de Parkinson sont donc invités à consulter<br />

régulièrement le spécialiste, pour bénéficier<br />

d’éventuelles nouvelles molé-<br />

MÉDECINE<br />

LES AVANCÉES 2010<br />

NEUROLOGIE : ALZHEIMER ET PARKINSON<br />

Prise en charge sur mesure<br />

«L’AVIS DU DR FRANÇOIS LIARD*<br />

De la théorie à la pratique <strong>Le</strong>s recos de la HAS<br />

pour gérer les troubles du comportement des<br />

patients souffrant de maladie d’Alzheimer et<br />

“économiser“ les psychotropes ? <strong>Le</strong>s avis d’experts nous<br />

intéressent toujours, mais il y a parfois loin de la théorie<br />

à la pratique… Soit nos patients sont institutionnalisés<br />

en Ehpad et les personnels nous demandent de trouver<br />

des solutions. Soit ils sont à la maison, ce qui est de plus<br />

en plus souvent le cas, pour des raisons affectives et<br />

aussi économiques, et ces troubles du comportement<br />

posent parfois des problèmes insurmontables. Parce que<br />

20 minutes<br />

d’activité<br />

sportive<br />

quotidienne<br />

sont<br />

bénéfiques<br />

dans le<br />

Parkinson.<br />

cules et de ces combinaisons. Un message<br />

que relaient d’ailleurs volontiers les<br />

Associations de patients*.<br />

<strong>Le</strong> lien entre pesticides et maladie de<br />

Parkinson a été confirmé par de nouvelles<br />

études. <strong>Le</strong>s effets d’une exposition à ces<br />

toxiques sont reconnus maintenant<br />

comme une maladie professionnelle et<br />

les malades comme leurs médecins ne<br />

savent pas toujours qu’ils pourraient être<br />

pris en charge et indemnisés à ce titre.<br />

Alzheimer : recherche florissante<br />

En ce qui concerne la maladie d’Alzheimer,<br />

la recherche est florissante avec<br />

380 études de médicaments actuellement.<br />

Elles explorent de multiples voies, certains<br />

de ces essais sont en phase 2, et surtout<br />

celles des protéines ß-amyloïdes<br />

d’une part avec des anticorps (sur le<br />

mode vaccinal) et, d’autre part, avec des<br />

molécules anti-tau. <strong>Le</strong>s premiers résultats<br />

attendus pour 2011 paraissent d’ores<br />

et déjà… peu encourageants.<br />

« La seule “avancée“ que nous avons<br />

connue en 2010, rapporte Catherine Thomas-Antérion,<br />

est la mise en évidence, en<br />

prévention primaire, de l’intérêt de la pratique<br />

sportive uniquement ! La maladie<br />

débutant environ 15 ans avant les premiers<br />

signes cognitifs, les personnes d’un<br />

certain âge, de 60-65 ans, qui ont une<br />

vie active, de bons réseaux sociaux et marchent<br />

régulièrement (20 minutes par jour)<br />

vieilliront mieux que les autres. Et s’ils<br />

doivent faire un Alzheimer, ils le différeront<br />

de quelques années ». <strong>Le</strong>s bénéfices<br />

de l’entraînement cognitif sont plus<br />

flous…<br />

Quant aux critères diagnostiques précoces<br />

établis par le Groupe d’experts que<br />

pilote le Pr Bruno Dubois (université<br />

Pierre-et-Marie-Curie, Groupe Pitié-Salpêtrière,<br />

AP-HP), ils sont à visée scientifique<br />

exclusivement, pour constituer des<br />

groupes les plus homogènes possible de<br />

patients éligibles à un nouveau traitement.<br />

Dans de rares cas, ils permettent de faire<br />

un diagnostic différentiel avec une autre<br />

forme de maladie neurodégénérative ou<br />

un tableau psychiatrique complexe. <br />

Dr Brigitte Blond<br />

* Association France Parkinson,<br />

www.franceparkinson.fr<br />

l’aidant est “sur le pont“ 24 heures sur 24, une situation<br />

qui devient très vite insupportable, surtout la nuit. Il<br />

nous manque à l’évidence des travaux sur les meilleures<br />

stratégies de prise en charge.<br />

Recours au spécialiste La maladie de Parkinson<br />

étant de plus en plus complexe, en raison<br />

du grand nombre de molécules, je recours<br />

très vite maintenant au spécialiste, d’autant<br />

que le dogme de la prise en charge<br />

médicamenteuse le plus tard possible a vécu… »<br />

*Médecin généraliste à Saint-Epain (Indre-et-Loire)<br />

Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

31


DR - BSIP<br />

NUTRITION<br />

Avec la mise en place du<br />

PNNS, la France note un recul<br />

l’obésité chez les enfants,<br />

et de meilleures habitudes<br />

alimentaires chez les<br />

adultes.C’est aussi en 2010<br />

que les ANC en lipides ont été<br />

revus à la hausse.<br />

L<br />

année 2010 a été riche en<br />

’ bonnes nouvelles sur le plan de<br />

l’alimentation des Français.<br />

Avec, tout d’abord, un net recul de l’obésité<br />

chez les plus jeunes : la prévalence<br />

du surpoids chez les enfants de 5 à 6 ans<br />

serait passée de 16 % en 2000 à 12,1 %<br />

en 2006 (et l’obésité a baissé de 3,9 à<br />

3,1 %). « De plus, depuis 2006, cette<br />

prévalence a encore chuté », se félicite le<br />

Pr Régis Hankard (pédiatre, CHU de Poitiers)<br />

en se référant à une enquête réalisée<br />

en région Poitou-Charentes auprès<br />

d’enfants de 4 ans, qui indique même<br />

des données inférieures. « Cet effort devrait<br />

se poursuivre avec la mise en place<br />

du prochain PNNS dans lequel plusieurs<br />

propositions concernent les enfants et les<br />

adolescents », poursuit Régis Hankard.<br />

Toutefois, ce succès pondéral est à<br />

relativiser : le recul de l’obésité concerne<br />

les enfants, mais pas les adultes pour<br />

lesquels l’obésité est, au contraire, pas-<br />

MÉDECINE<br />

LES AVANCÉES 2010<br />

Du mieux sur<br />

tous les fronts<br />

sée de 10 à 15 %entre 2000 et 2009.<br />

Autre bon point qui ressort du Baromètre<br />

santé nutrition 2010 : en dix ans,<br />

les Français ont consommé moins de sel,<br />

moins de graisses (beurre : 15,1 %<br />

contre 20,7 %, de mayonnaise et de<br />

beurre sur la table : 14,5 % contre 23 %)<br />

et moins d’alcool (37,4 % en ont<br />

consommé la veille de l’enquête contre<br />

44,7 %). Toutefois, des efforts restent<br />

à faire sur les fruits et légumes (seulement<br />

12 % des Français en consomment<br />

5 par jour), les produits laitiers (18 %<br />

en consomment 3 par jour) et les<br />

boissons et produits sucrés, qui ont toujours<br />

la cote chez les ados (36,2 % des<br />

12-17 ans en consomment quotidiennement).<br />

De nouveaux apports<br />

nutritionnels conseillés en lipides<br />

Cette année 2010 a aussi été l’occasion<br />

de réviser à la hausse les apports nutritionnels<br />

conseillés (ANC) en lipides.<br />

Ainsi, leur part peut désormais atteindre<br />

35 à 40 % de l’apport énergétique<br />

total (AET) – contre 30 à 35 % auparavant<br />

– dans la mesure où la balance<br />

énergétique est équilibrée. Ceci permet<br />

de couvrir les besoins physiologiques de<br />

la population mais aussi de prévenir certaines<br />

maladies. Aujourd’hui, les Fran-<br />

L’AVIS DU DR PASCALE MODAI*<br />

«<br />

Cacophonie <strong>Le</strong> rapport de l’Anses n’a rien<br />

appris aux médecins. <strong>Le</strong>s patients<br />

qui pratiquent ces régimes échouent<br />

régulièrement dans nos cabinets de consultation. Mais<br />

maintenant, les médecins pourront brandir cette mise<br />

au point comme référence pour déconseiller à leurs patients<br />

ces régimes extrêmes. Malheureusement, la médiatisation<br />

du rapport a été trop rapide et les patients sont perdus entre les<br />

recommandations de perte de poids et l’annonce des risques associés<br />

aux régimes amaigrissants. Ils ne savent plus quoi faire, c’est un peu la<br />

cacophonie générale. Rappelons aux pouvoirs publics que les médecins sont<br />

là pour informer et éduquer les patients. Il est regrettable que nous n’ayons<br />

pas été mis au courant de la publication du rapport avant nos patients ».<br />

*Médecin généraliste et nutritionniste, Paris.<br />

Seulement 12%<br />

des Français<br />

consomment<br />

5 fruits et légumes<br />

par jour.<br />

çais respectent globalement cette fourchette.<br />

Mais les acides gras saturés sont<br />

consommés en excès (16 % des AET<br />

alors qu’on conseille de ne pas dépasser<br />

12 %). Il est également recommandé de<br />

diversifier les huiles végétales (huile de<br />

colza et de noix sont des sources d’acide<br />

alpha-linoléique) et, parmi les deux portions<br />

de poisson à consommer chaque<br />

semaine, ne pas bouder les poissons<br />

gras.<br />

<strong>Le</strong> rapport de l’Anses sur<br />

les régimes amaigrissants<br />

Dernier événement nutritionnel marquant<br />

: en novembre dernier, l’Anses<br />

a publié une expertise dénonçant les<br />

risques associés à la pratique de 15 régimes<br />

amaigrissants populaires : le régime<br />

Dukan, Weight watchers, la soupe<br />

aux choux, Atkins, Mayo, le régime<br />

du Dr Cohen, de Fricker, la méthode<br />

Montignac, les régimes détoxifiants...<br />

Selon ce rapport, non seulement ces<br />

régimes ne font pas maigrir à long terme<br />

(80 % des sujets reprennent du poids<br />

après un an), mais ils entraînent des déséquilibres<br />

nutritionnels parfois graves.<br />

En général, ils manquent de fibres, de<br />

vitamines, de minéraux, de glucides et<br />

souvent comportent beaucoup trop de<br />

sel. Ce qui peut provoquer une fonte<br />

musculaire, des ostéopénies, des<br />

troubles du rythme cardiaque, voire des<br />

fibroses hépatiques et des calculs rénaux<br />

pour les régimes les plus stricts. <br />

Cyrille Costa<br />

Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

33


PÉDIATRIE<br />

Lavez le nez de votre enfant, proposez-lui<br />

fréquemment à boire,<br />

maintenez sa chambre entre<br />

19 et 20°, avec du paracétamol en cas de<br />

fièvre. Tels sont, désormais, les messages<br />

à diffuser en cas de toux chez le nourrisson.<br />

Terminées les prescriptions de mucolytiques<br />

(carbocistéine, acetylcistéine),<br />

de mucofluidifiants (benzoate de méglumine)<br />

ou d’hélicidine. Ces médicaments<br />

sont contre-indiqués chez les enfants de<br />

moins de 2 ans depuis le 29 avril 2010,<br />

en raison de risque d’aggravation de l’encombrement<br />

bronchique.<br />

La même mesure devrait être prise<br />

mi mars 2011 vis-à-vis des sirops antitussifs<br />

antihistaminiques H1, et sans doute<br />

du fenspiride et des suppositoires à base<br />

de dérivés terpéniques.<br />

Pour Catherine Salinier, pédiatre à<br />

Gradignan et présidente de l’Association<br />

française de pédiatrie ambulatoire<br />

(AFPA), ces prises de position sont tout<br />

à fait justifiées. « La toux est un phénomène<br />

réflexe protecteur qu’il faut respecter.<br />

Il est donc logique de bannir les mucolytiques<br />

- qui, de plus n’ont jamais fait<br />

la preuve de leur efficacité - et les antihistaminiques<br />

en cas de toux, pour revenir<br />

à des méthodes physiques », déclare-telle.<br />

Toutefois, « <strong>Le</strong>s prescriptions de kinésithérapie<br />

respiratoire de drainage en<br />

cas de bronchite sécrétante peuvent être<br />

discutées chez ces enfants qui sont trop<br />

MÉDECINE<br />

LES AVANCÉES 2010<br />

Retour aux<br />

mesures simples<br />

Que ce soit dans<br />

la toux, le RGO<br />

ou les bronchiolites,<br />

bon nombre<br />

de traitements<br />

et de thérapies<br />

ont fait l’objet<br />

de controverses,<br />

voire ont été contreindiqués<br />

chez le<br />

nourrisson cette année...<br />

pour un retour des<br />

mesures simples.<br />

jeunes pour savoir tousser efficacement<br />

dans ce cas », suppose la pédiatre.<br />

La kiné sur la sellette<br />

En revanche, la kiné dans les cas de bronchiolites<br />

risquerait bien d’être sérieusement<br />

remise en cause. En effet, une étude<br />

française publiée en septembre (Plos Medicine)<br />

n’a pas montré son efficacité chez<br />

des nourrissons hospitalisés pour bronchiolite<br />

aiguë. « On attend que d’autres<br />

études viennent confirmer ce fait, notamment<br />

en médecine de ville », commente<br />

Catherine Salinier, qui estime toutefois que<br />

les conclusions ont de fortes chances d’être<br />

identiques. La prise en charge de la bron-<br />

«L’AVIS DU DR CHRISTINE REGIMBART*<br />

chiolite en ville pourrait donc bien se limiter<br />

à une évaluation clinique minutieuse<br />

et répétée, à une mesure de la saturation<br />

en oxygène et à une surveillance<br />

active, sous réserve d’hospitalisation en<br />

cas d’aggravation. « Toutefois, si la kinésithérapie<br />

pourrait ne plus avoir sa place<br />

au stade aigu, elle pourrait toujours être<br />

utile lors de la phase excrétoire de la bronchiolite<br />

», relativise la présidente de<br />

l’AFPA.<br />

<strong>Le</strong>s anti-reflux trop prescrits ?<br />

Autre controverse, cette fois lors du<br />

congrès de pédiatrie qui s’est tenu en<br />

juin, les spécialistes ont pointé du doigt<br />

les sur-prescriptions de médicaments<br />

anti-RGO chez les enfants de moins de<br />

1 an, notamment les prokinétiques et<br />

les IPP. « Il ne faut pas y avoir recours<br />

à l’aveugle devant des signes qui pourraient<br />

hypothétiquement être dus à un<br />

reflux : des pleurs inexpliqués, une toux,<br />

des otites à répétition…. c’est en ce sens<br />

qu’il y a des prescriptions abusives chez<br />

les enfants », commente Catherine<br />

Salinier, qui conseille de se recentrer<br />

sur l’analyse fine clinique.<br />

L’éviction totale à éviter<br />

Enfin, une autre nouveauté cette année<br />

concerne l’allergie alimentaire, notamment<br />

celle à l’arachide. <strong>Le</strong>s allergologues<br />

ne conseillent plus l’éviction totale, mais<br />

une éviction partielle de l’aliment, tout<br />

en déterminant en milieu hospitalier la<br />

dose minimale tolérée. En effet, des<br />

études récentes ont démontré que l’éviction<br />

stricte pourrait, dans certains cas,<br />

aggraver l’allergie et diminuer la tolérance.<br />

D’où un risque majoré en cas de<br />

réintroduction accidentelle. <br />

Vaccinations <strong>Le</strong>s grandes nouveautés ont surtout<br />

eu lieu dans le domaine des vaccinations<br />

(lire p. 29). Quant aux mesures contre-indiquant<br />

les mucolytiques, elles ont plutôt été bien perçues par mes<br />

patients. Et ils ont tous aujourd’hui le réflexe de laver le nez<br />

plusieurs fois par jour, même si ce n’est pas toujours évident.<br />

RGO En ce qui concerne le RGO, il m’arrive d’instaurer un traitement mais<br />

toujours de façon motivée. Tout d’abord, je tente de changer le lait de l’enfant pour<br />

un lait antirégurgitation, en y associant éventuellement des épaississants. Si<br />

l’enfant reste algique à chaque biberon, je réalise alors un test thérapeutique sur<br />

un mois avec un prokinétique et/ou un surnageant type Gaviscon ® . En général,<br />

cette prescription suffit. Il m’est arrivé deux fois cette année de prescrire des IPP<br />

– avec succès – chez des enfants qui n’étaient pas améliorés par les<br />

prokinétiques et surfactants. » *Médecin généraliste à Bécon-les-Granits.<br />

Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

35


DR - BSIP/LAURENT/BOUHIER<br />

PNEUMOLOGIE<br />

MÉDECINE<br />

LES AVANCÉES 2010<br />

Asthme : l’explosion<br />

des thérapeutiques<br />

Plusieurs études ont été<br />

publiées en 2010 sur des<br />

molécules prometteuses dans<br />

l’asthme sévère.<br />

L<br />

asthme des adultes s’est sta-<br />

’ bilisé depuis trois ans dans les<br />

pays industrialisés, tandis qu’il<br />

continue à augmenter fortement chez<br />

l’enfant, selon les dernières études épidémiologiques.<br />

Et dans les pays émergents<br />

qui adoptent le style de vie occidental…<br />

il explose ! En France, le<br />

nombre de décès a diminué de 2 000 à<br />

moins de 1 500 par an grâce à une<br />

meilleure prise en charge, mais le nombre<br />

de cas sévères semble augmenter.<br />

Aussi, « la tendance aujourd’hui est de<br />

mieux classifier les asthmes sévères en<br />

fonction de différents critères : début<br />

précoce ou non, composante allergique,<br />

formes à forte éosinophilie… Cela<br />

permet de développer des stratégies<br />

ciblées pour le contrôler », explique le<br />

Pr Michel Aubier, chef du service de<br />

pneumologie du CHU de Bichat.<br />

La percée des anticorps<br />

monoclonaux<br />

Utilisé depuis 2006 chez les adultes,<br />

l’anticorps monoclonal anti-IgE Xolair®<br />

(omalizumab), administré sous forme<br />

«L’AVIS DU DR DOMINIQUE RICHARD*<br />

Des recos adaptées La vraie nouveauté<br />

en 2010, c’est l’application des<br />

recommandations publiées en mars<br />

2009 sur l’asthme spécifique à l’enfant de moins<br />

de 36 mois , dont l’objectif principal est<br />

d’améliorer le diagnostic et la prise en charge. Ces<br />

recommandations sont claires et répondent bien à nos<br />

questions : Comment réagir face à un épisode de bronchite<br />

sifflante ? Quels enfants traiter ? Combien de temps ?<br />

École de l’asthme Côté thérapeutique, nous disposons déjà<br />

d’un panel de traitements très efficaces, la difficulté se situe<br />

plutôt du côté de l’observance et de la technique<br />

d’utilisation des traitements inhalés, souvent mal maîtrisée.<br />

d’injection sous-cutanée toutes les 2 à<br />

4 semaines, est désormais autorisé chez<br />

les enfants de plus de six ans souffrant<br />

d’asthme allergique sévère mal contrôlé<br />

par des options cliniques standard.<br />

Chez les patients qui ont une inflammation<br />

aux éosinophiles, une étude<br />

récente a montré qu’un traitement par<br />

anticorps anti-IL (mepoluzimab) était<br />

efficace. D’autres molécules (anti-IL13,<br />

anti-IL9…) pourraient arriver dans les<br />

prochaines années. Selon le Pr Aubier,<br />

l’utilisation des biothérapies a permis<br />

de renforcer les liens entre la ville et<br />

l’hôpital pour le suivi des patients présentant<br />

un asthme sévère.<br />

L’asthme<br />

continue<br />

à augmenter<br />

fortement<br />

chez l’enfant.<br />

De nombreux patients ont appris à vivre avec leur<br />

asthme et ignorent qu’il n’est pas normal d’avoir<br />

des symptômes et que l’on peut contrôler l’asthme.<br />

<strong>Le</strong>s écoles de l’asthme, très utiles à cet égard, ne<br />

sont pas encore facilement accessibles partout.<br />

EFR annuelles Si les EFR (explorations fonctionnelles<br />

respiratoires) étaient effectuées une fois par an ou au<br />

moins tous les deux ans, cela aiderait à montrer au patient<br />

que la maladie est toujours présente et qu’il est important<br />

de suivre son traitement, même s’il n’a pas de symptômes. »<br />

*Médecin généraliste à Morangis (Essonne)<br />

et attaché de pneumologie au Centre Hospitalier Sud Francilien<br />

(site de Corbeil-Essonnes).<br />

Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

…Et les autres<br />

avancées<br />

La recherche porte<br />

aussi sur les molécules<br />

existantes.<br />

Ainsi, le tiotropium<br />

(Spiriva®), jusqu’à<br />

présent réservée au<br />

traitement de la BPCO,<br />

serait intéressante<br />

aussi chez les patients<br />

asthmatiques insuffisamment<br />

contrôlés.<br />

Dans une étude en<br />

double aveugle portant<br />

sur 210 patients<br />

traités par corticoïdes inhalés + salmétérol,<br />

le triotropium ajouté au corticoïde<br />

inhalé a amélioré la fonction pulmonaire<br />

de façon plus importante que le<br />

doublement de la dose de corticoïde.<br />

Son effet était similaire à celui de l’addition<br />

de salmeterol. Certains patients<br />

atteints d’asthme sévère pourraient<br />

aussi bénéficier d’un traitement par<br />

Glivec®, un inhibiteur de la tyrosine<br />

kinase utilisé pour traiter la leucémie<br />

myéloïde chronique. <br />

Isabelle Gonse<br />

(1) Stephen P. Peters. NEJM 2010 ; 363 : 1715-<br />

1726. October 28, 2010.<br />

(2) Michel Aubier. Eur. Resp. Journal, sept. 2010.<br />

37


DR - ROGER HARRIS/SPL/PHANIE<br />

PROSTATE<br />

L’année 2010 s’enrichit de<br />

quelques nouveautés dans la<br />

prise en charge de l’adénome<br />

et du cancer de la prostate.<br />

Et le principe<br />

de surveillance active est<br />

validé dans le dépistage<br />

du cancer de la prostate.<br />

L<br />

avenir<br />

’ semble<br />

prometteur<br />

en ce qui concerne<br />

la prise en charge de<br />

l’adénome de la prostate.<br />

Tout d’abord,<br />

« une publication montre<br />

que l’utilisation du tadalafil<br />

(Cialis®), en association<br />

avec un inhibiteur de la<br />

5 alpha-réductase pourrait avoir<br />

un intérêt », avance le Pr Stéphane<br />

Droupy (CHU de Nîmes).<br />

<strong>Le</strong> premier ayant une action sur<br />

le muscle lisse et la fonction<br />

érectile (3/4 des patients présentent<br />

à la fois un adénome<br />

de prostate et une dysfonction<br />

érectile), et le second pouvant<br />

générer une dysfonction sexuelle.<br />

Son autorisation pourrait être délivrée<br />

dès l’an prochain. Par ailleurs, « une<br />

association dutastéride + tamsulosin<br />

(Combodart®) a obtenu son AMM cette<br />

année sur le marché européen et ne devrait<br />

prochainement être commercialisée<br />

en France », poursuit Stéphane<br />

Droupy.<br />

<strong>Le</strong> dutastéride aussi<br />

en prévention du cancer<br />

Côté cancer, la publication de l’étude<br />

REDUCE laisse espérer, pour les très<br />

prochaines années, l’utilisation des<br />

inhibiteurs de la 5 alpha-réductase dans<br />

la prévention du cancer de la prostate.<br />

En effet une diminution de 23 % du<br />

risque de cancer de prostate a été montrée<br />

chez des patients à risque traités<br />

par dutastéride. « Une fois que les éventuels<br />

inconvénients de ce traitement au<br />

long cours seront bien cernés, il restera<br />

à identifier la population qui pourra en<br />

MÉDECINE<br />

LES AVANCÉES 2010<br />

Vers une surveillance active<br />

bénéficier, vraisemblablement sur des<br />

critères d’antécédents familiaux et de<br />

taux-seuils de PSA à 50 ans », commente<br />

l’urologue.<br />

Par ailleurs, un nouveau traitement<br />

hormonal antagoniste de la GnRH, le<br />

degarelix (Firmagon®) a été mis sur<br />

le marché cette année, pour le cancer<br />

de la prostate. Il nécessite une injection<br />

par mois. « Sa cible spécifique<br />

n’est pas en-<br />

<strong>Le</strong> dutastéride<br />

est évalué<br />

en prévention<br />

du cancer<br />

de la prostate.<br />

core définie mais il<br />

agit plus rapidement<br />

et baisse la<br />

testostérone de façon<br />

plus importante<br />

par rapport<br />

aux autres traitements<br />

» explique<br />

le Pr Stéphane<br />

Droupy.<br />

<strong>Le</strong> robot doit<br />

faire des<br />

preuves<br />

Quant aux recourschirurgicaux<br />

dans le<br />

cancer de la<br />

prostate, l’assistance<br />

robotisée reste encore à évaluer.<br />

« Il n’y a pas de preuve scientifique<br />

que le robot fasse mieux que les traitements<br />

chirurgicaux classiques en terme<br />

de continence, de qualité d’érection ou<br />

de traitement du cancer, même si cela<br />

peut être la perception de certains patients<br />

et des chirurgiens qui l’utilisent.<br />

Aujourd’hui, plus de 85 % des interventions<br />

sur le cancer de la prostate sont<br />

robotisées aux Etats-Unis, mais cette innovation<br />

reste coûteuse. <strong>Le</strong> surcoût n’est<br />

pas pris en charge par l’assurance maladie,<br />

et rares sont les centres qui en sont<br />

équipés dans notre pays », avance l’urologue.<br />

En France, le traitement chirurgical<br />

robotisé ne représente que 15 %<br />

des interventions.<br />

Quant au dépistage du cancer de la<br />

prostate, les chiffres qui guideront la<br />

fréquence du dosage de PSA en fonction<br />

de la dynamique des taux de PSA<br />

sont attendus dans les 2 à 3 ans à venir.<br />

La France reste dans le cadre d’un<br />

dépistage individualisé, et la HAS indique<br />

clairement que la prescription du<br />

dosage de PSA doit être le choix du patient,<br />

après information par son médecin.<br />

Enfin, les nouvelles recommandations<br />

dans le cancer de la prostate, sorties<br />

en novembre, ont validé le principe<br />

de surveillance active des cancers de<br />

petite taille, qui reste donc de mise,<br />

même si la tendance sera sans doute de<br />

resserrer les critères. « En effet, les résultats<br />

d’études canadiennes ont montré<br />

que 30 % des patients étaient sousstadifiés<br />

: ils auraient dû être traités<br />

et non surveillés activement », conclut<br />

le Pr Stéphane Droupy. <br />

Dr Anne Huynh-Druart<br />

L’AVIS DU DR DAVID COSTA*<br />

«<br />

Dépistage « Je consacre beaucoup plus de<br />

temps au dépistage du cancer de la prostate<br />

dans mes consultations. Je ne prescris<br />

un dosage du PSA qu’après avoir informé le patient des<br />

implications que ce test diagnostic pourrait entraîner, il est donc<br />

souvent nécessaire d’y vouer une séance entière pour en parler. Bien que les<br />

recommandations ne permettent pas encore de trancher en faveur ou pas d’un<br />

dépistage de masse, leur lecture donne des arguments pour expliquer les avantages<br />

et les inconvénients du dosage de PSA et permettre un choix éclairé et conjoint.<br />

Surveillance active L’attitude actuelle de surveillance active de certains cancers<br />

m’intéresse également, et j’attends maintenant les prochaines études qui<br />

permettront de prédire les cancers qui vont évoluer ou pas. »<br />

*Médecin généraliste à Codognan (Gard)<br />

Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

39


MÉDECINE<br />

LES AVANCÉES 2010<br />

RHUMATOLOGIE : OSTÉOPOROSE<br />

Cibler les patientes à risque<br />

Aujourd’hui, on observe une diminution<br />

de 10% des fractures<br />

de l’extrémité supérieure du<br />

fémur. « Ces résultats sont certainement<br />

la traduction d’un meilleur état de santé<br />

global de la population, d’une meilleure<br />

prise en charge de l’ostéoporose, et de<br />

l’impact des campagnes de prévention<br />

et de prise en charge des chutes chez<br />

les personnes très âgées, observe le<br />

Pr Thierry Thomas (CHU de Saint-<br />

Etienne). Cette évolution nous encourage<br />

à poursuivre dans le même sens<br />

les efforts entrepris. Cela dit, il va falloir<br />

aller vers des schémas plus simples de<br />

prise en charge de l’ostéoporose, plus<br />

applicables en médecine générale. »<br />

<strong>Le</strong>s prédictions du Frax<br />

En prévention, l’identification des patientes<br />

à risque pourrait tirer bénéfice<br />

de l’outil FRAX, même s’il présente ses<br />

limites. <strong>Le</strong> Frax est un outil de prédiction<br />

du risque absolu à 10 ans de fracture<br />

ostéoporotique majeure, qui a été<br />

approuvé par l’OMS. Il est disponible<br />

sur le net et commence à être intégré<br />

dans les logiciels des ostéodensitomètres.<br />

L’algorithme de calcul prend en<br />

compte les facteurs de risque ostéoporotiques<br />

classiques : le sexe, l’âge, l’index<br />

de masse corporelle, les antécédents<br />

familiaux, la corticothérapie, les<br />

fractures ostéoporotiques prévalentes,<br />

le tabagisme, l’alcoolisme et les ostéo-<br />

40 Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

L’année 2010 a été marquée une baisse<br />

de l’incidence des fractures de hanche<br />

en France. Rien de très nouveau en<br />

revanche concernant la prise<br />

en charge de<br />

l’ostéoporose,<br />

ni en terme<br />

d’identification<br />

des patientes<br />

à risque, ni en<br />

terme de<br />

détermination<br />

des patientes<br />

devant<br />

bénéficier<br />

d’un<br />

traitement.<br />

poroses secondaires. « <strong>Le</strong> premier avantage<br />

du FRAX est d’aider à se poser les<br />

bonnes questions face à une patiente<br />

ménopausée pour savoir si elle est susceptible<br />

de présenter un statut osseux<br />

insuffisant. Par ailleurs, il faudrait aller<br />

vers une utilisation simplifiée de la<br />

DMO, car ses conditions de remboursements<br />

complexes expliquent en<br />

grande partie qu’il n’y ait pas eu plus<br />

de prescriptions depuis 2006 », commente<br />

Thierry Thomas. Parallèlement,<br />

l’utilisation plus large de l’analyse<br />

morphométrique vertébrale (VFA)<br />

combinée à la DMO pourrait permettre<br />

d’identifier les fractures asymptomatiques<br />

et de mieux décider des choix<br />

«L’AVIS DU DR PHILIPPE NICOT*<br />

thérapeutiques. Ainsi, plusieurs sociétés<br />

savantes (GRIO, SFRhumato, SFE,<br />

GEMVI, SOFCOT...) se sont associées<br />

dans un groupe de travail multidisciplinaire<br />

afin de proposer une mise à<br />

jour des recommandations de prise<br />

charge de l’ostéoporose, prévue pour<br />

l’an prochain.<br />

Une nouvelle biothérapie<br />

Pour ce qui est des traitements, le denosumab,<br />

un anticorps monoclonal humain,<br />

a montré de très bons résultats<br />

en essais de phase III, et vient d’obtenir<br />

une autorisation de mise sur le marché<br />

européenne en 2010 en traitement<br />

et prévention de l’ostéoporose. Il devrait<br />

arriver sur le marché français l’an<br />

prochain.<br />

« Aujourd’hui, notre objectif thérapeutique<br />

reste bien de cibler nos efforts<br />

sur le traitement sur les patientes à haut<br />

risque – notamment les patientes déjà<br />

fracturées, qui ne sont traitées actuellement<br />

que dans un tiers des cas -, alors<br />

qu’à l’inverse, on observe trop de patientes<br />

surtraitées, en particulier des<br />

femmes encore relativement jeunes, autour<br />

de 60 ans, et à faible risque fracturaire<br />

à 10 ans. Il est important de mieux<br />

adapter la cible thérapeutique au niveau<br />

de risque de la population, et c’est<br />

un des intérêts du FRAX », conclut le<br />

Pr Thomas. <br />

Dr Anne Huynh-Druart<br />

DMO <strong>Le</strong>s populations incluses dans les<br />

études correspondent mal à la médecine<br />

de soins primaires. En pratique, il faut<br />

distinguer les patientes fracturées des patientes non<br />

fracturées, et ne pas poser un excès d’indications de la<br />

DMO. Etant donné les enjeux commerciaux, il y a une<br />

incitation permanente à faire du dépistage précoce et rien ne permet de dire<br />

que toutes les patientes présentant une ostéoporose vont faire des fractures.<br />

Activité physique <strong>Le</strong> rôle du généraliste se situe très en amont, en incitant<br />

les patientes à avoir une activité physique et un bon apport vitaminocalcique.<br />

Pour s’engager dans le dépistage de l’ostéoporose, il ne faut pas<br />

angoisser les patientes inutilement et se fier à du solide en se reportant<br />

aux facteurs de risque publiés dans les recommandations Anaes en 2001 ».<br />

*<strong>Généraliste</strong> à Panazol ( Haute-Vienne).<br />

DR - PASIEKA/SPL/PHANIE


LA FMC DU SPÉCIALISTE EN MÉDECINE GÉNÉRALE<br />

COMITÉ DE RÉDACTION<br />

Dr Linda Sitruk (14.78)<br />

rédactrice en chef<br />

lsitruk@legeneraliste.fr<br />

Dr Catherine Freydt,<br />

Dr Pascale Naudin-Rousselle,<br />

Dr Marc Kreuter<br />

fmc@legeneraliste.fr<br />

<strong>Le</strong>s membres de la rédaction<br />

signent chaque année une<br />

déclaration personnelle d'absence<br />

de conflit d'intérêts.<br />

COMITÉ SCIENTIFIQUE<br />

Pr Lucien ABENHAIM (Paris),<br />

Dr François BAUMANN (Paris),<br />

Pr Marc-André BIGARD<br />

(Vandœuvre-lès-Nancy),<br />

Dr Philippe BONET (Montbert),<br />

Pr Pierre BONFILS (Paris),<br />

Pr Jean-François BRETAGNE<br />

(Rennes), Pr Éric BRUCKERT<br />

(Paris), Pr Pierre DELLAMONICA<br />

(Nice), Pr Philippe FROGUEL (Lille),<br />

Pr René FRYDMAN (Clamart),<br />

Pr Bernard GAY (Rions), Pr Serge<br />

GILBERG (Paris), Pr Xavier GIRERD<br />

(Paris), Dr Daniel JANNIERE<br />

(Paris), Pr Claude JEANDEL<br />

(Montpellier), Dr Olivier KANDEL<br />

(Poitiers), Dr Jean LAVAUD (Paris),<br />

Pr Frédéric LIOTÉ (Paris),<br />

Dr William LOWENSTEIN<br />

(Boulogne-Billancourt),<br />

Dr Sylvie MEAUME<br />

(Ivry-sur-Seine),<br />

Dr Nadine MEMRAN (Nice),<br />

Pr Christian PERRONNE<br />

(Garches), Pr Pascal RISCHMANN<br />

(Toulouse), Pr Frédéric ROUILLON<br />

(Paris), Pr Philippe STEG (Paris),<br />

Dr Alain SERRIE (Paris),<br />

Pr Paul VALENSI (Bondy),<br />

Pr Daniel VERVLOET (Marseille),<br />

Dr France WOIMANT (Paris).<br />

PASIEKA/SPL/PHANIE<br />

QUIZ 2010<br />

TESTEZ VOS<br />

CONNAISSANCES<br />

QUIZ (réponses p. 44)<br />

1. <strong>Le</strong>s condylomes acuminés :<br />

A ❏ Sont dûs au HPV 6 et 11 à haut risque<br />

oncogénique.<br />

B ❏ Sont dûs au HPV 6 et 11 à bas risque<br />

oncogénique.<br />

C ❏ Ne se contractent que pas voie sexuelle.<br />

D ❏ Récidivent dans environ 30 % des cas.<br />

E ❏ Sont traités par laser en cas de foyers<br />

multiples.<br />

« <strong>Le</strong>s infections à papillomavirus humain »<br />

(N°2545 du 3 décembre)<br />

2A. Parmi les onze recommandations<br />

de l’Eular sur le traitement de l’arthrose<br />

des mains, les traitements systémiques<br />

pharmacologiques n’apparaissent<br />

qu’en 7 e position.<br />

A ❏ Vrai. B ❏ Faux.<br />

2B. Concernant l’arthrose digitale :<br />

A ❏ Elle est prédictive d’une arthrose<br />

des membres inférieurs.<br />

B ❏ L’obésité en est un facteur de risque.<br />

C ❏ Relève en premier lieu<br />

sur les traitements locaux externes.<br />

D ❏ <strong>Le</strong> recours à la chirurgie devrait s’élargir.<br />

E ❏ <strong>Le</strong>s orthèses de repos ont un but<br />

VENDREDI 17 DÉCEMBRE 2010- N° 2547<br />

Qu’avez-vous<br />

retenu cette année<br />

de nos articles de<br />

formation ? Nous<br />

vous proposons<br />

de rafraîchir vos<br />

connaissances dans<br />

ces pages.…<br />

Retrouvez<br />

ces QCM sur<br />

legeneraliste.fr sous<br />

forme interactive.<br />

Comparez votre<br />

score à celui<br />

de vos confrères.<br />

À vos claviers !<br />

❄<br />

antalgique et sont portées la nuit.<br />

« Arthrose digitale et rhizarthrose »<br />

(N°2543 du 19 novembre)<br />

3. Chez l’adulte, une première crise<br />

d’épilepsie :<br />

A ❏ Impose une hospitalisation systématique.<br />

B ❏ Un examen neurologique anormal<br />

doit conduire à la réalisation en urgence<br />

d’une imagerie cérébrale.<br />

C ❏ Seules les crises tonico-cloniques<br />

doivent être hospitalisées.<br />

D ❏ La présence d’une fièvre associée<br />

impose l’hospitalisation.<br />

E ❏ Révèle le plus souvent une épilepsie<br />

authentique.<br />

« La première crise d’épilepsie de l’adulte<br />

jeune » (N°2542 du 10 novembre)<br />

4A. En France, le dépistage du diabète<br />

de type 2 s’adresse :<br />

A ❏ A l’ensemble de la population à partir<br />

de 45 ans.<br />

B ❏ A l’ensemble de la population à partir<br />

de 50 ans.<br />

C ❏ Aux plus de 45 ans ayant au moins un<br />

facteur de risque de diabète<br />

www.legeneraliste.fr


❄www.legeneraliste.fr<br />

PHANIE<br />

D ❏ Aux plus de 45 ans en situation de précarité<br />

E ❏ Aucune de ces propositions.<br />

4B. Concernant les moyens utilisés<br />

pour le dépistage du diabète de type 2,<br />

quelles propositions sont exactes ?<br />

A ❏ La glycémie à jeun est l’examen de référence<br />

pour dépister le diabète.<br />

B ❏ La charge orale en glucose permet d’identifier<br />

un état pré-diabétique.<br />

C ❏ La glycémie capillaire peut remplacer la glycémie<br />

à jeun et suffit à poser le diagnostic de diabète.<br />

D ❏ La glycémie capillaire peut être utilisée<br />

pour dépister un diabète à condition de confirmer<br />

une positivité par un dosage veineux.<br />

E ❏ <strong>Le</strong> dosage de l’HbA1c est un bon outil de dépistage.<br />

« Dépister et diagnostiquer le diabète de type 2 »<br />

(N°2541 du 5 novembre)<br />

5. Concernant le dépistage du cancer de la prostate :<br />

A ❏ Il repose sur le dosage du PSA total<br />

et le toucher rectal.<br />

B ❏ Il serait particulièrement indiqué chez les<br />

hommes ayant des facteurs de risque (antécédents<br />

familiaux, origine afro-antillaise).<br />

C ❏ Il concerne les patients dès l’âge de 45 ans.<br />

D ❏ <strong>Le</strong> seuil de déclenchement de la biopsie se situe<br />

à 3 ou 4 ng/ml selon l’âge.<br />

E ❏ Certains aliments auraient un effet protecteur<br />

sur ce cancer.<br />

« Cancer de la prostate: quid du dépistage ? »<br />

(N°2538 du 22 octobre)<br />

6. Seule la moitié des patients souffrant de BPCO<br />

sont traités alors que le dépistage permet<br />

d’améliorer le pronostic de la maladie...<br />

A ❏ <strong>Le</strong>s mini-spiromètres<br />

électroniques permettent<br />

de détecter une obstruction<br />

bronchique en mesurant un<br />

rapport VEMS/CVF < 0,7.<br />

B ❏ La mesure du souffle<br />

devrait être réalisée chez<br />

tous les fumeurs et tous les<br />

professionnels à risque à<br />

partir de 40 ans.<br />

C ❏ La mesure du souffle<br />

n’est utile que s’il existe une<br />

dyspnée à l’effort.<br />

D ❏ <strong>Le</strong> débit expiratoire de pointe, utilisé dans<br />

l’asthme, est un outil pertinent pour le diagnostic<br />

d’une BPCO.<br />

E ❏ <strong>Le</strong> débit expiratoire de pointe, utilisé dans<br />

l’asthme, n’est pas un outil pertinent pour le<br />

diagnostic d’une BPCO.<br />

« BPCO : penser à la dépister » (N°2539 du 15 octobre)<br />

7. Parmi les recommandations de la HAS sur l’usage<br />

des marqueurs dans la maladie coronarienne,<br />

quelles sont les propositions exactes ?<br />

A ❏ Aucun dosage de marqueurs de nécrose<br />

mycocardique n’est indiqué en ambulatoire en cas<br />

de suspicion de syndrome coronaire aigu.<br />

B ❏ Seul le dosage de troponine est indiqué en cas<br />

de suspicion de SCA en ambulatoire.<br />

C ❏ La troponine n’est dosée en ambulatoire<br />

qu’en cas de douleur thoracique survenue 72 heures<br />

auparavant avec un ECG non contributif.<br />

D ❏ <strong>Le</strong> taux de troponine s’élève dans les<br />

2 à 4 heures suivant un infarctus du myocarde.<br />

E ❏ Toute suspicion de SCA doit conduire à un appel<br />

immédiat du 15.<br />

« Maladie coronarienne : aucun marqueur en ville »<br />

(N°2538 du 8 octobre)<br />

8. Selon les recommandations de l’Afssaps de 2004,<br />

l’impétigo ne justifie une antibiothérapie par voie<br />

générale que si :<br />

A ❏ La surface cutanée<br />

atteinte est supérieure<br />

à 2 % de la surface<br />

corporelle totale.<br />

B ❏ Il existe plus d’une<br />

dizaine de lésions actives.<br />

C ❏ <strong>Le</strong>s lésions sont très<br />

croûteuses.<br />

D ❏ en cas d’extension<br />

rapide des lésions.<br />

E ❏ <strong>Le</strong> choix de l’antibiothérapie est orienté<br />

en fonction de l’efficacité anti-staphylococcique et<br />

anti-streptococcique.<br />

« La dermatologie courante chez l’enfant d’âge<br />

scolaire » (N°2534 du 10 septembre)<br />

9. Dans le cadre de l’examen des programmes<br />

de dépistage de la toxoplasmose et de la rubéole<br />

chez la femme enceinte, la HAS vient de publier<br />

des recommandations sur le sujet :<br />

A ❏ <strong>Le</strong> statut sérologique des femmes enceintes visà-vis<br />

de la rubéole et de la toxoplasmose doit être<br />

connu dès la première consultation prénatale.<br />

B ❏ Il est inutile de vérifier la sérologie rubéolique<br />

si deux vaccinations antérieures ont été réalisées<br />

et sont documentées.<br />

C ❏ Une détection des IgG et des IgM<br />

toxoplasmiques doit être réalisée en début de<br />

grossesse en l’absence de preuve écrite d’immunité.<br />

D ❏ Idéalement, les contrôles sérologiques doivent être<br />

réalisés avant la conception dès le projet parental.<br />

E ❏ Une séronégativité toxoplasmique doit être vérifiée<br />

chaque mois lors d’une grossesse.<br />

« Toxoplasmose et rubéole en cas de grossesse »<br />

(N°2533 du 2 juillet)<br />

42 Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547 Cahier FMC II<br />

E. MAHE


M. SITRUK<br />

10. Jusque la fin des années 1990, les IST semblaient<br />

être des maladies d’un autre temps. La recrudescence<br />

des gonococcies et de la syphilis obligent à la<br />

vigilance. Quelles sont les propositions exactes ?<br />

A ❏ Chlamydia trachomatis représente l’IST<br />

bactérienne la plus fréquente et la plus<br />

asymptomatique dans les deux sexes.<br />

B ❏ Compte tenu de son caractère asymptomatique<br />

de la chlamydiose et de sa gravité potentielle<br />

sur la fertilité, les femmes entre 18 et 25 ans<br />

doivent être dépistées tous les ans.<br />

C ❏ La gonococcie doit être traitée sur la base<br />

des résultats de l’antibiogramme.<br />

D ❏ La gonococcie se traite par une antibiothérapie<br />

minute probabiliste.<br />

E ❏ La recherche de tréponème n’est réalisée<br />

que si la clinique n’est pas évocatrice.<br />

« Prévenir et prendre en charge les IST »<br />

(N°2532 du 25 juin)<br />

11. Concernant la prise en charge d’une épaule<br />

douloureuse non traumatique :<br />

A ❏ Il s’agit de la première cause de maladie<br />

professionnelle indemnisée.<br />

B ❏ <strong>Le</strong> traitement initial est toujours médical<br />

avec physiothérapie et mise au repos.<br />

C ❏ <strong>Le</strong>s AINS sont prescrits aussi longtemps<br />

que le patient souffre.<br />

D ❏ <strong>Le</strong>s infiltrations sont indiquées après échec<br />

du traitement médical.<br />

E ❏ La balnéothérapie a toute sa place dans<br />

la stratégie thérapeutique.<br />

« L’épaule douloureuse non traumatique »<br />

(N°2530 du 11 juin)<br />

12. La sténose canalaire lombaire est une pathologie<br />

dégénérative par processus arthrosique :<br />

A ❏ La claudication intermittente<br />

est un signe clinique typique.<br />

B ❏ La position antéfléchie<br />

soulage les symptômes.<br />

C ❏ <strong>Le</strong>s radiographies standard<br />

sont systématiquement réalisées.<br />

D ❏ <strong>Le</strong> scanner est l’examen clé<br />

révélant un diamètre sagittal<br />

antéropostérieur inférieur à 12 mm.<br />

E ❏ <strong>Le</strong>s manipulations ne sont<br />

pas recommandées dans cette<br />

indication.<br />

« <strong>Le</strong> canal lombaire étroit »<br />

(N°2528 du 28 mai)<br />

13. Chez un patient recevant un traitement par<br />

opioïdes dans le cadre de soins palliatifs, le<br />

traitement de première intention de la constipation<br />

avérée comporte :<br />

www.legeneraliste.fr<br />

A ❏ Un laxatif osmotique.<br />

B ❏ Un laxatif stimulant.<br />

C ❏ Un laxatif lubrifiant.<br />

D ❏ Un laxatif osmotique + un laxatif stimulant.<br />

« Soins palliatifs et troubles digestifs »<br />

(N° 2537 du 1 er octobre)<br />

14. En cas de fracture vertébrale ostéoporotique,<br />

quels médicaments anti-ostéoporotiques ont<br />

montré leur efficacité dans ce contexte ?<br />

A ❏ <strong>Le</strong>s biphosphonates.<br />

B ❏ <strong>Le</strong> raloxifène.<br />

C ❏ <strong>Le</strong> denosumab.<br />

D ❏ <strong>Le</strong> tériparatide.<br />

E ❏ <strong>Le</strong> ranélate de strontium.<br />

« L’ostéoporose vertébrale fracturaire sévère »<br />

(N° 2536 du 24 septembre)<br />

15. En présence d'une anémie microcytaire hypochrome<br />

et si l'on suspecte une anémie par carence<br />

martiale, le bilan biologique ferrique comporte :<br />

A ❏ <strong>Le</strong> dosage du fer sérique.<br />

B ❏ La détermination de la capacité totale de fixation<br />

de la sidérophiline.<br />

C ❏ <strong>Le</strong> dosage de la ferritine.<br />

«<strong>Le</strong>s anémies par carence en fer » (N° 2535 du 17 septembre)<br />

16.La kératose actinique et la maladie de Bowen<br />

sont des précurseurs du :<br />

A ❏ Carcinome épidermoïde cutané.<br />

B ❏ Carcinome basocellulaire.<br />

« <strong>Le</strong>s cancers cutanés non mélanocytaires »<br />

(N° 2529 du 4 juin)<br />

17A. En présence d'un diabète de type 2 récemment<br />

découvert, l'objectif glycémique fixé par les<br />

recommandations de la HAS et de l'AFSSAPS est :<br />

A ❏ Hba1C < 6 %.<br />

B ❏ Hba1C < 6,5 %.<br />

C ❏ Hba1C < 7 %.<br />

17B. En pratique, dans l'escalade thérapeutique<br />

du diabète de type 2, les gliptines ont leur place :<br />

A ❏ À partir du stade de bithérapie (HbA1c > 6,5 %).<br />

B ❏ À partir du stade de trithérapie (HbA1c > 7 %).<br />

« Diabète de type 2 : la nouvelle stratégie<br />

thérapeutique » (N° 2527 du 21 mai)<br />

18. Dans le cadre des situations d'urgence<br />

spécifiques au sujet âgé, les fonctions<br />

qui décompensent le plus facilement chez la<br />

personne âgée sont :<br />

A ❏ La fonction cérébrale.<br />

B ❏ La fonction cardiovasculaire.<br />

C ❏ La fonction d'équilibration.<br />

❄<br />

III Cahier FMC<br />

Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

43<br />

E. THOMAS


❄www.legeneraliste.fr<br />

PR REGENT<br />

❄<br />

D ❏ La fonction rénale.<br />

E ❏ La fonction d'alimentation/hydratation.<br />

« <strong>Le</strong>s urgences chez le sujet âgé » (N° 2525 du 7 mai)<br />

19. <strong>Le</strong> statut en vitamine D s'apprécie par le dosage :<br />

A ❏ de la 1,25 (OH)2D. B ❏ de la 25 (OH)D.<br />

« <strong>Le</strong>s effets osseux de la vitamine D »<br />

(N° 2524 du 23 avril)<br />

20. En cas de psoriasis, le recours<br />

à un traitement par voie générale et, donc, le<br />

recours au spécialiste, sont nécessaires lorsque :<br />

A ❏ <strong>Le</strong> psoriasis atteint plus de 20 % de la surface<br />

corporelle.<br />

B ❏ <strong>Le</strong> psoriasis atteint la zone ano-génitale.<br />

C ❏ <strong>Le</strong> psoriasis atteint les paumes et les plantes.<br />

« Stratégie thérapeutique du psoriasis »<br />

(N° 2520 du 26 mars)<br />

21. <strong>Le</strong>s indications admises<br />

de la coloscopie virtuelle sont :<br />

A ❏ <strong>Le</strong> dépistage en première intention<br />

du cancer colorectal (CCR) chez les<br />

sujets à risque moyen de CCR.<br />

B ❏ <strong>Le</strong> dépistage en première intention<br />

du cancer colorectal (CCR) chez les<br />

sujets à risque élevé de CCR.<br />

C ❏ L'exploration colique en première<br />

intention en cas de symptômes<br />

évocateurs de tumeur colorectale.<br />

D ❏ L'exploration colique après<br />

coloscopie classique incomplète.<br />

« <strong>Le</strong>s indications de la coloscopie<br />

virtuelle »(N°2517 du 5 mars)<br />

22. En cas de suspicion d'embolie pulmonaire ou de<br />

thrombose veineuse profonde, l'anticoagulation est<br />

assurée par :<br />

A ❏ Une héparine de bas poids moléculaire.<br />

B ❏ Une héparine non fractionnée.<br />

C ❏ <strong>Le</strong> fondaparinux.<br />

« La maladie thrombo-embolique veineuse»<br />

(N° 2516 du 26 février)<br />

23. <strong>Le</strong> syndrome intestin irritable (SII) est un<br />

diagnostic clinique. Cependant, parmi les examens<br />

suivants, lesquels peuvent être utiles ?<br />

A ❏ Recherche des Ac antitransglutaminase.<br />

B ❏ NFS, VS, CRP.<br />

C ❏ Coloscopie systématique.<br />

D ❏ Échographie abdominale.<br />

« <strong>Le</strong> syndrome de l’intestin irritable »<br />

(N° 2515 du 19 fév.)<br />

24. <strong>Le</strong>s vaccinations à proposer lors de la<br />

consultation préconceptionnelle sont :<br />

A ❏ Contre la coqueluche. B ❏ Contre l'hépatite B.<br />

C ❏ Contre la rubéole. D ❏ Contre la varicelle.<br />

« Anticiper un projet de grossesse »<br />

(N° 2514 du 12 février)<br />

25.Chez les sujets âgés atteints de cancer,<br />

et en ayant éliminé la part de mortalité due<br />

aux décès par une cause que le cancer, les taux<br />

de survie après le diagnostic sont :<br />

A ❏ Semblables à ceux des adultes plus jeunes<br />

atteints de cancer.<br />

B ❏ Plus faibles que ceux des adultes plus jeunes<br />

atteints de cancer.<br />

« Oncogériatrie » (N° 2513 du 5 février)<br />

26. En cas de thrombose<br />

veineuse profonde proximale<br />

constituée, outre<br />

le traitement héparinique,<br />

la compression veineuse<br />

prescrite doit être :<br />

A ❏ De classe II.<br />

B ❏ De classe III.<br />

C ❏ De classe IV.<br />

« Prescrire une compression<br />

veineuse » (N°2521 du 2 avril)<br />

27. En 2010, l’offre de dépistage de l’infection par le<br />

VIH s’adresse :<br />

A ❏ À l’ensemble de la population de 15 à 70 ans<br />

indépendamment du risque d’exposition au VIH.<br />

B ❏ Aux populations à risques, avec répétition<br />

régulières de cette offre.<br />

C ❏ Uniquement aux populations à haut risque<br />

d’infection.<br />

D ❏ En cas d’IVG.<br />

E ❏ En cas d’exposition sanguine accidentelle.<br />

« <strong>Le</strong> dépistage du VIH » (N° 2544 du 26 novembre)<br />

RÉPONSES : Q1) B, D, E • Q2A) A • Q2B) A, B, C, E • Q3) B,D • Q4A) C, D • Q4B) A, B, D • Q5) Toutes les propositions<br />

sont exactes. • Q6) A, B, E • Q7) A, C, D, E • Q8) A, B, D, E • Q9) Toutes les propositions sont exactes • Q10) A, B, C et E<br />

• Q11) B, D et E • Q12) A, B, D et E • Q13) D • Q14) A, B, C, D, E • Q15) A, B • Q16) A • Q17A) B - Q17B) A • Q18) A, C et E<br />

• Q19) B • Q20) A, B, C • Q21) D • Q22) A, C • Q23) A, B • Q24) A, C et D • Q25) B. • Q26) B • Q27) A, B, D et E.<br />

44 Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547 Cahier FMC IV<br />

BSIP/CHASSENET


CROISIÈRE<br />

EN POLYNÉSIE<br />

Papeete, Huahine, Raiatea,<br />

Taha, Bora Bora...<br />

des noms aux sonorités<br />

d’ukulélé qui nous invitaient à<br />

la danse devant le tracé de nos<br />

cartes marines. Comme le paradis<br />

se mérite, dit-on aussi chez<br />

les Ma’ohi, il faut bien sacrifier<br />

au rite des quelque 24 heures de<br />

voyage dans les airs pour atteindre<br />

la mer promise ! Tahiti, à<br />

17 000 km de Paris ! Et l’on oublie<br />

toujours que les 118 îles de<br />

la Polynésie française s’étendent<br />

sur une superficie aussi vaste<br />

que l’Europe ! Un paradis sur<br />

l’eau avec une navigation relativement<br />

facile pour les néophytes,<br />

un eldorado sous l’eau<br />

avec d’improbables mais réelles<br />

rencontres avec les fascinantes<br />

raies manta qui accompagnaient<br />

nos baignades et plongées. Une<br />

promesse tenue de bonheur en<br />

mer ! Et, en bonus, la découverte<br />

de bouts de terre à la végétation<br />

luxuriante, des petits bouts de<br />

France avec maisonnettes et<br />

église de poche, visages métissés,<br />

traditions et coutumes forgées<br />

par le melting-pot d’une population<br />

arrivée aux antipodes<br />

par des chemins de traverse !<br />

Sur les traces<br />

de Gauguin<br />

<strong>Le</strong> visiteur qui débarque en Polynésie<br />

aujourd’hui, ne s’extasie<br />

plus comme Bougainville mais le<br />

mythe du paradis sur terre reste<br />

fortement ancré dans l’imaginaire<br />

collectif. La réalité est bien différente.<br />

Mais ce n’est pas l’objet de<br />

notre modeste carnet de bord !<br />

Même si les puristes regretteront<br />

HORIZONS<br />

Noël Pacifique<br />

Bora Bora plus que toute autre île au monde évoque irrésistiblement<br />

le rêve ultime du voyageur en quête d’absolu et de bout du monde !<br />

Pour le navigateur, la découverte du Pacifique sud passe par cette<br />

escale onirique et romantique à souhait !<br />

TEXTE & PHOTOS : ANNE-MARIE DE RUBIANA<br />

les pilotis aux cabanes les plus sophistiquées<br />

qui envahissent certains<br />

lagons, que l’aéroport jouxte<br />

le motu de Paul-Emile Victor, probablement<br />

le meilleur ambassadeur<br />

des splendeurs de Bora<br />

Bora… Voilà pour l’enfer du décor,<br />

le retour de la médaille !<br />

Mais, rassurez-vous, le voyage<br />

vaut le détour. À la voile, évidemment,<br />

car on ne se lassera jamais<br />

de découvrir, mille après mille,<br />

un horizon vierge puis à son approche,<br />

la mystérieuse découpe<br />

d’une île protégée par des passes<br />

de corail battues par les flots…<br />

Enfin, le calme du lagon, et à<br />

perte de vue des camaïeux de<br />

bleu de vert sur lesquels semblent<br />

flotter les motus ces petits grains<br />

d’îles tels des bijoux scintillants.<br />

Aigue-marine, turquoise, émeraude<br />

se fondent sur la palette<br />

d’orangers, de rubis, d’anthracite<br />

lorsque le coucher du soleil enflamme<br />

l’horizon.<br />

On comprend alors que Paul Gauguin<br />

et Henri Matisse ne sont pas<br />

seulement venus pour la beauté<br />

des vahinés, mais aussi pour cet<br />

incomparable festival de couleurs.<br />

Ciels tourmentés, nature<br />

foisonnante colorée par les<br />

rouges flamboyants des fleurs<br />

d’hibiscus, aquarium naturel à<br />

ciel ouvert, la Polynésie est une<br />

constante invitation à la rêverie...<br />

Des plaisirs d’esthète que ne boudent<br />

pas non plus les surfeurs venus<br />

se frotter à l’une des plus terribles<br />

vagues du monde dans la<br />

fameuse passe de Teahupoo.<br />

Mais le sport national dans l’archipel<br />

des îles de la Société reste<br />

la course de Va’Ha (pirogue).<br />

EN PRATIQUE :<br />

Y ALLER<br />

Avec Air Tahiti Nui<br />

(Tél. : 0825.02.42 02,<br />

0,15 euros/ minute,<br />

www.airtahitinui.com)<br />

Vol Paris-Papeete<br />

(22 heures de vol) :<br />

7 fois par semaine, via<br />

Los Angeles, au départ<br />

de l’Aéroport Charles de<br />

Gaulle 2A. À partir de<br />

1 735 euros A/R TTC en<br />

classe économique.<br />

Service vols inter-îles :<br />

Air Tahiti<br />

www.airtahiti.aero. la<br />

liaison Papeete-Raätea<br />

dure 50 mn pour 150 ℵ..<br />

LOUER UN VOILIER<br />

Moorings (www.<br />

moorings.fr) ou Sunsail<br />

(www.sunsail.fr).<br />

Avec ou sans équipage<br />

(skipper et cuisinier),<br />

sur monocoque de<br />

35 pieds ou catamaran<br />

de luxe, les tarifs<br />

et prestations varient<br />

en fonction des saisons<br />

et des prestations<br />

demandées. Rens.<br />

personnalisés au<br />

01.53.00.30.30.<br />

SE RENSEIGNER<br />

www.tahiti-tourisme.fr<br />

BON À SAVOIR<br />

Attention , il vous faut<br />

impérativement un<br />

passeport et le<br />

formulaire ESTA pour<br />

vous rendre en<br />

Polynésie française (ou<br />

autre) car les vols font<br />

escale à Los Angeles.<br />

Chaque soir au coucher du soleil,<br />

de vigoureux rameurs se<br />

glissent dans l’étrave des voiliers<br />

pour mieux s’entraîner. Spectacle<br />

impressionnant dont le clou<br />

de la saison est la fameuse Hawaiki<br />

Nui Va’a. Entre Bora, Raïatea,<br />

Taha et Huahine s’affrontent<br />

les meilleurs rameurs des îles.<br />

C’est aussi sur ce « terrain<br />

vagues » que se déroulera au<br />

mois de mai prochain, la très sélect<br />

Tahiti Pearl Regatta<br />

qui rassemble<br />

le gratin de la plaisance<br />

internationale.<br />

Chaque régate permet<br />

de découvrir<br />

les richesses des îles<br />

à travers les secrets de<br />

culture de la savoureuse<br />

vanille de Taha<br />

ou encore des<br />

perles dans ces étonnantes<br />

fermes perlières<br />

posées sur les atolls. <br />

Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

49


BEAUX LIVRES<br />

VINS<br />

HORIZONS<br />

SEVENTIES A L’AUBE D’UN MONDE NOUVEAU<br />

Dans la lignée d’un certain mois de mai 68, les années 70, trop souvent vampirisées<br />

par la décennie précédente, attendaient une chronique qui leur<br />

fasse justice. C’est désormais chose faite. Prises sur le vif, les photos d’André<br />

Perlstein, racontent, entre nostalgie et modernité, ces seventies qui portent<br />

encore les traces des Trentes Glorieuses, tout en enregistrant, au fil du temps les<br />

conséquences de la « révolution »<br />

soixante-huitarde. <strong>Le</strong>s visages de<br />

« la nouvelle chanson française »<br />

d’alors (pêle-mêle et sans préférence<br />

: les deux Michel, Berger<br />

et Jonasz, mais aussi Marie-Paul<br />

Belle et Yves Duteil) côtoient,<br />

comme en regard, monsieur Jean<br />

Ferrat, deux ans avant que ce<br />

dernier annonce son retrait de la<br />

scène. Tandis qu’auparavant,<br />

quelques pages plus tôt, Georges<br />

Marchais hypnotisait de son index,<br />

la faucille et le marteau du<br />

décor de l’estrade du congrès du<br />

Parti Communiste Français.<br />

C’était en 1976. Souvenez-vous, trois ans plus tard, le secrétaire général du PCF<br />

déclarera que le bilan de l’URSS est « globalement positif ». Mais aussi Serge Reggiani<br />

ou Bourvil qui s’apprête à tourner <strong>Le</strong> Cercle Rouge. Mais encore… la liste<br />

n’est pas sans fin, mais constitue, assurément, un excellent cadeau de Noël. <br />

François Petty<br />

« Chronique des années 70 », photographies d’André Perlstein, texte de Denis Jeambar<br />

Collection « Beaux livres », Editions du Seuil, 200 p., 39 euros.<br />

« LE ROUGE ET LE BLANC »<br />

UN GUIDE PAS COMME<br />

LES AUTRES<br />

Ils sont quatorze, tous bénévoles, réunis par leur<br />

seule passion du vin. Depuis 1983, ils sillonnent la<br />

France pour comprendre les vignerons,<br />

les terroirs, les appellations…<br />

Vous pouvez suivre leurs conseils avisés<br />

(et désintéressés) dans une revue<br />

trimestrielle, <strong>Le</strong> Rouge et le blanc,<br />

dont le prochain numéro paraît fin<br />

décembre. En mars, on fête le numéro 100.<br />

« <strong>Le</strong> Rouge et le blanc » .<br />

Abonnement à l’année : 48 euros.<br />

Internet : www.lerougeetleblanc.com<br />

Tél. : 06.11.78.11.47<br />

COLOMBELLE<br />

UN FIER GASCON<br />

Ce blanc de Gascogne est un assemblage heureux<br />

de cépages du Gers : Colombard, Sauvignon,<br />

Chardonnay et Listan. Historiquement,<br />

le premier était réservé à la production<br />

d’Armagnac. C’est lors d’une visite en<br />

Californie en 1979, où il représentait<br />

50 Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

???????????<br />

la première production de blanc, que les Gascons<br />

perçurent son potentiel : frais et fruité.<br />

Prix chez les cavistes entre 4 et 4,50 euros.<br />

CHÂTEAUNEUF DU PAPE<br />

« LES SAUMADES » 2008<br />

TANINS<br />

VELOUTÉS<br />

Cueillis à la main avec tri à la parcelle<br />

puis en cave, les raisins de ce châteauneuf<br />

du Pape ont fait l’objet d’une macération<br />

pré-fermentaire pour extraire<br />

le fruit, et post-fermentaire ce qui lui<br />

donne des tanins veloutés. A l’arrivée,<br />

la bouche est d’un équilibre remarquable<br />

et fait preuve d’une<br />

belle finesse. Une jolie bouteille<br />

pour les fêtes donc, qui s’accordera<br />

pleinement avec une oie ou un chapon<br />

farci.<br />

Châteauneuf du Pape « <strong>Le</strong>s<br />

Saumades » 2008. Prix TTC<br />

départ cave : 17,90 euros<br />

JAZZ SUR UN NUAGE...<br />

Avec cet opéra-jazz, le pianiste et chef<br />

d’orchestre Laurent Cugny signe un<br />

travail mémorable, assurément l’un des<br />

temps forts et des plus ambitieux de 2010.<br />

Cette œuvre singulière, où tout est idéalement<br />

dosé, calculé, ciselé, a été créée en<br />

2006. Elle est librement adaptée de la<br />

pièce de l’auteur portoricain José Rivera,<br />

une fable contemporaine sur le temps au<br />

travers d’une histoire d’amour baignant<br />

dans un réalisme magique. À partition savante<br />

et subtile, interprétation magistrale.<br />

Mention spéciale au chanteur bruxellois<br />

David Linx qui habite son rôle et lui<br />

donne une dimension inespérée. <br />

Philippe Bourdin<br />

« La Tectonique des nuages », Laurent Cugny<br />

Signature/Radio France,<br />

distribution Harmonia Mundi.<br />

MONTLOUIS-SUR-LOIRE<br />

QUEL MOELLEUX !<br />

Avec son sol crayeux, véritable cadeau de la nature,<br />

le territoire de Montlouis-sur-Loire abrite une cinquantaine<br />

de familles vigneronnes. Grâce à un effort<br />

exceptionnel (ramassage à la main, absence de toute<br />

chimie), la ville a gagné son appellation en 1951, une<br />

des plus en vue actuellement, avec des vins<br />

blancs exceptionnels, dans une gamme de<br />

prix aussi large que celle de ses arômes :<br />

fruits exotiques, zestes d’agrumes, cire<br />

d’abeille… Pour les fêtes, découvrez le<br />

« Montlouis-sur-Loire sur le fil », un moelleux<br />

2008 , tendu , avec de subtils arômes<br />

de coing et de raisin mûr, qui s’accorderont<br />

parfaitement à l’acidité de certains<br />

desserts (rhubarbe, ananas) (30 euros<br />

au départ cave). Pour un prix plus modeste<br />

(12 euros au départ cave) le<br />

même producteur offre une cuvée<br />

« Premier rendez-vous » (2009), un vin<br />

sec, riche et puissant idéal sur poissons<br />

et Saint-Jacques. <br />

www.domaine-jousset.com<br />

TECHTRONIQUE


DR<br />

EXPOSITION « ORAGES DE PAPIER »<br />

La guerre médiatique<br />

La Guerre de 14-18 a connu une<br />

couverture médiatique multiforme et sans<br />

précédent. À la presse écrite s’ajoutèrent<br />

la photographie et le cinéma. Il y eut<br />

aussi les tracts, déversés généreusement<br />

de chaque côté du front par avions ou<br />

zeppelins, les avis placardés sur les murs<br />

(dont les réquisitions par l’occupant de<br />

chats, d’avoine ou d’otages dans le Nord<br />

et l’Est…) et, bien sûr, les affiches, illustrées<br />

par les plus célèbres crayons du moment<br />

– Steinlen, Faivre, Poulbot …<br />

Brutale ou larvée, la censure est omniprésente.<br />

Si la « grande presse » la subit<br />

de plein fouet, « Anastasie » taille allègrement<br />

dans les journaux de tranchées<br />

dont la lecture est un régal. On compte environ<br />

500 titres de ces feuilles faites par et<br />

pour les Poilus (<strong>Le</strong> Rire aux éclats,<br />

<strong>Le</strong> Poilu enchaîné, Plaies et Boches… )<br />

Sur les photos (le Service Photogra-<br />

THÉÂTRE<br />

« LAISSEZ-MOI SORTIR »<br />

LA REINE DES BELGES<br />

Fêtant ses soixante ans de carrière,<br />

Annie Cordy est plus dynamique que<br />

jamais. Devenue baronne par la grâce<br />

du roi des Belges, elle incarne une star<br />

HORIZONS<br />

DR<br />

phique aux Armées a été créé en 1915) et<br />

dans les films, les morts sont essentiellement<br />

allemands : il ne faut pas désespérer<br />

l’arrière…<br />

Quand à la peinture, elle se sent très<br />

vite impuissante à rendre cette « guerre de<br />

l’invisibilité » où des millions d’hommes<br />

s’enterrent sur un front de 700 km… <strong>Le</strong>s<br />

vrais témoignages sont désormais à chercher<br />

dans les dessins de Poilus connus<br />

(Masson, Zadkine...) ou inconnus.<br />

« Et tandis que les bonhommes, couverts<br />

de boue, éclaboussés de sang, gravissent<br />

péniblement leur indescriptible calvaire, la<br />

"grande guerre" à l’arrière se traduit en livres,<br />

en articles, en<br />

dessins, en films et<br />

en chansons. Une<br />

horde d’industriels<br />

de la pensée et de<br />

l’image se sont jetés<br />

sur la grande catastrophe<br />

comme des<br />

mouches sur une<br />

charogne. A de rares<br />

exceptions près, ceux<br />

qui font la guerre ne<br />

sont pas ceux qui la racontent ». Ces lignes<br />

signées en juin 1917 par Jean Galtier-<br />

Boissière dans « <strong>Le</strong> Crapouillot » (journal<br />

de tranchées qu’il avait fondé) furent<br />

censurées. <br />

Claude Libert<br />

*« Orages de papier, la Grande Guerre<br />

des médias ». BDIC, Hôtel National des Invalides,<br />

Paris VII e . Tél. : 01.44.42.54.91.<br />

en plein bilan de carrière. Pétulante<br />

et cocasse, elle monologue, esquisse<br />

trois pas de danse, fredonne<br />

un air…Menant tambour battant ses<br />

fausses confidences, elle transforme<br />

les spectateurs en amis ravis de la<br />

retrouver. Bruno Villien<br />

Théâtre Daunou, Paris II e .<br />

Tél. : 01.42.61.69.14<br />

« LE ROI SE MEURT »<br />

BOUQUET ROYAL<br />

L’antique souverain Béranger Ier sait<br />

qu’il va mourir, mais refuse son sort.<br />

Eugène Ionesco fait de lui l’emblème de<br />

la condition humaine, fragile et<br />

dérisoire. Michel Bouquet est un roi<br />

rageur comme un bébé, drôle et<br />

PASCAL VICTOR/ARTCOMART<br />

FOLIMAGE<br />

ADAGP<br />

touchant dans ses puériles angoisses.<br />

Juliette Carré et Vanessa Fonte incarnent<br />

les épouses compatissantes, face à<br />

Sophie Artur en infirmière aimante.<br />

Comédie des Champs-<br />

Elysées , Paris VIII e .<br />

Tél. : 01.53.23.99.19<br />

CINÉMA<br />

CHAT POLICIER<br />

Ne cherchez plus le film qui réunira la famille<br />

durant les fêtes. <strong>Le</strong> meilleur dessin<br />

animé de cette fin d’année ne vient ni de<br />

Pixar, ni de Disney, mais de Folimage, un<br />

studio de la région de Valence qui nous<br />

avait déjà offert La Prophétie des<br />

grenouilles et Mia et la Migou. Une fois<br />

de plus, la « french touch » en matière<br />

d’animation fait merveille. On ne trouve<br />

dans Une vie de chat ni princesse aux<br />

longs cheveux, ni bébêtes pétomanes<br />

comme dans Shrek, mais une petite fille<br />

nommée Zoé, devenue mutique après la<br />

mort de son père, un policier abattu par<br />

un truand. Sa mère, devenue commissaire<br />

de police, pourchasse le coupable…<br />

qui tombera grâce à l’aide inattendue du<br />

propre chat de Zoé. Un dessin animé au<br />

scénario de polar, avec gangsters à la<br />

mie de pain (et clins d’œil à Scorsese !),<br />

c’est déjà une surprise. Si on ajoute que<br />

le suspense est maintenu de bout en<br />

bout, que les personnages sont drôles et<br />

humains et le graphisme d’une rare<br />

élégance (tout en veloutés au pastel sec<br />

jouant sur les clairs obscurs),<br />

on comprendra l’originalité de cet OVNI<br />

aux décors superbes qui mérite de faire<br />

un vrai tabac familial. <br />

Bernard Génin<br />

Dessin animé de Jean-Loup<br />

Felicioli et Alain Gagnol (70’).<br />

« NONO »<br />

DEUX FOIS OUI !<br />

Ecrite par Sacha Guitry<br />

alors qu’il avait à peine vingt ans,<br />

voici une piquante comédie. Julie<br />

Depardieu prête son charme et sa<br />

malice à Nono, cocotte qui mène les<br />

hommes par le bout du nez.<br />

Elle se partage entre deux amants,<br />

un jeune (Xavier Gallais) et un mûr<br />

( Michel Fau). Qui l’emportera ?<br />

Brigitte Catillon campe avec esprit<br />

une maîtresse délaissée.<br />

Théâtre de la<br />

Madeleine, Paris VIII e .<br />

Tél. : 01.42.65.07.09<br />

Vendredi 17 décembre 2010 | numéro 2547<br />

HARTMANN<br />

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