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UNIVERSITE BLAISE PASCAL - Maladies liées à la morsure des ...

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Etude bibliographique<br />

I. ricinus reconnaît les animaux hôtes grâce aux composés vo<strong>la</strong>tiles émis par ceux-ci.<br />

Ainsi, I. ricinus répond indifféremment aux odeurs de bovins, d’humains, de souris ou<br />

de chevreuils (Osterkamp et al., 1999). Le dép<strong>la</strong>cement <strong>des</strong> tiques sur les hôtes n’est pas<br />

systématique. En effet, sur certains hôtes, I. ricinus trouve <strong>des</strong> sites d’attachement plus<br />

rapidement que sur d’autres (Nilsson et Lundqvist, 1978). Par ailleurs, les sites<br />

d’attachement d’I. ricinus s varient selon l’hôte et <strong>la</strong> stase : sur les moutons, les <strong>la</strong>rves<br />

mordent les parties du mouton qui sont proches du sol (museau et au <strong>des</strong>sus <strong>des</strong> sabots),<br />

les adultes privilégient les oreilles, l’aine et le cou ; quant aux nymphes, elles mordent<br />

dans <strong>des</strong> zones intermédiaires entre celles <strong>des</strong> <strong>la</strong>rves et <strong>des</strong> adultes (Ogden et al., 1998).<br />

Chez les oiseaux, les tiques sont retrouvées autour du bec, qui est un endroit<br />

inaccessible au détiquage. Les <strong>la</strong>rves d’I. ricinus sur les micromammifères se<br />

rencontrent sur les oreilles, sur le museau et entre les pha<strong>la</strong>nges.<br />

La structure de <strong>la</strong> communauté <strong>des</strong> animaux hôtes disponibles pour I. ricinus joue sur<br />

<strong>la</strong> prévalence <strong>des</strong> pathogènes dans <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion de tiques. Certaines espèces sont<br />

importantes pour le maintien <strong>des</strong> popu<strong>la</strong>tions de tiques, d’autres sont réservoirs d’agents<br />

pathogènes. Les grands mammifères, tels que les chevreuils, représentent un élément<br />

essentiel pour l’accomplissement de l’ensemble du cycle de développement d’I. ricinus.<br />

Les <strong>la</strong>rves semblent en fait être présentes uniquement où les grands mammifères<br />

peuvent circuler (Gray et al., 1995 ; Pichon et al., 1999). Les chevreuils sont d’ailleurs<br />

tenus pour responsables <strong>des</strong> fortes densités d’I. ricinus (Gray et al., 1992). Les<br />

rongeurs, en revanche, constituent <strong>des</strong> réservoirs de ma<strong>la</strong>dies très importants. Parmi les<br />

ma<strong>la</strong>dies humaines transmises par I. ricinus, ils sont en effet réservoirs de <strong>la</strong> fièvre<br />

hémorragique de Crimée-Congo, de l’encéphalite <strong>à</strong> tique, de <strong>la</strong> fièvre Q, de <strong>la</strong> tu<strong>la</strong>rémie,<br />

de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die de Lyme (principalement B. afzelii en Europe) et de l’ehrlichiose<br />

granulocytaire humaine. Ils sont également réservoirs de ma<strong>la</strong>dies non transmises par<br />

les tiques, telles que <strong>la</strong> leptospirose, <strong>la</strong> leishmaniose et <strong>la</strong> peste (Clement et Van Ranst,<br />

2000). Les conditions climatiques, les cycles propres <strong>à</strong> <strong>la</strong> production de semences<br />

(g<strong>la</strong>ndées, faînées) par les arbres sont autant de facteurs qui vont agir sur <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

de rongeurs, et donc sur <strong>la</strong> proportion de <strong>la</strong>rves I. ricinus qui vont se nourrir de leur<br />

sang, et en conséquence sur <strong>la</strong> quantité de nymphes infectées <strong>à</strong> l’affût l’année suivante<br />

(exemple pour I. scapu<strong>la</strong>ris : Jones et al., 1998). Enfin, les oiseaux ne sont pas <strong>à</strong><br />

négliger en tant que réservoirs de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die de Lyme (principalement B. garinii en<br />

Europe, Comstedt et al., 2006).<br />

L’Homme, hôte accidentel d’I. ricinus, joue le rôle de « cul-de-sac »<br />

épidémiologique pour les agents pathogènes transportés. La stase <strong>la</strong> plus impliquée dans<br />

les cas de ma<strong>la</strong>dies humaines semble être <strong>la</strong> stase nymphale. En effet, le taux<br />

d’incidence de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die de Lyme est fortement corrélé aux densités de nymphes I.<br />

ricinus, mais pas aux densités d’adultes (Hubálek et al., 2003b). Les nymphes sont plus<br />

petites que les adultes et par conséquent, leur <strong>morsure</strong> est moins vite repérée. Elles ont<br />

déj<strong>à</strong> eu un repas de sang, donc une occasion de s’infecter sur un hôte réservoir. De plus,<br />

les nymphes I. ricinus sont plus attirées par les humains que les adultes (Vassallo et<br />

Pérez-Eid, 2002).<br />

I.1.3.3 Activité d’I. ricinus et saisonnalité du risque acarologique<br />

La période de recherche de l’hôte par <strong>la</strong> tique est plus communément appelée<br />

« période d’activité », par opposition aux phases de développement et de mue qui ont<br />

lieu <strong>à</strong> même le sol ou juste en-<strong>des</strong>sous du niveau du sol (Gray, 1998). La période<br />

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