Séquence «La Peau de Chagrin » - Honoré de Balzac - Icem

Vivre avec excès : C’est le parti que prend Raphael, alias Balzac.
Vivre sobrement : Si l’antiquaire avait eu raison, Si le bonheur, notion toute relative
correspondait à l’autre proposition, soit à la vie modeste et retenue, sans passion, sans
exaltation mais de longue durée !
3. L’absurde fatalité
Nous pouvons conclure :
« Quoique nous fassions, le bonheur nous échappe et nous ne pouvons en aucun cas exercer notre
pleine arbitre. Nous sommes tous aliénés. »
Pouvoir et vouloir, en un mot agir, tenter de s’affirmer d’une manière ou d’une autre, nous
rapproche inéluctablement de notre mort. Raphael est à la fois maitre et esclave de ses
désirs, et réduit lui-même sa vie. Autrement dit, comme Raphael, nous sommes totalement
impuissants à maitriser notre vie.
D’autre part, l’absence d’activité, la vie morne et paisible, n’est pas synonyme de bonheur.
Elle amène à plus ou moins brève échéance, le dégout de la vie, la dépression, la
prostration et donc la mort intellectuelle.
Notre existence est enfermée dans une inéluctable contradiction. Notre prétendu libre arbitre ne
nous donne le choix qu’entre 2 formes de mort :
L’inertie (la passivité)
L’anéantissement (la destruction totale)
Balzac avant Camus avait vu « le sens de l’absurde » de la vie
Cécile Filliâtre Septembre 2010