HISTOIRE D'OSTRICOURT
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famille. « Messeigneurs, leur dit-il, laissez tomber vos bénédictions sur cette<br />
terre arrosée des sueurs de mes parents à qui j’ai tant coûté. Ils firent le sacrifice<br />
pour couronner mes études, je vous demande une prière pour ces pieux parents<br />
à qui j’ai tant coûté. »<br />
Admis en octobre 1824, au Grand Séminaire de Cambrai, le jeune ecclésiastique<br />
en sortit quatre ans plus tard avec l’auréole du sacerdoce au front. Ses rares<br />
qualités avaient frappé ses supérieurs. Aussi nul ne s’étonna de le voir nommé à<br />
l’âge de vingt deux ans, vicaire à la cathédrale. Là, sous la direction de<br />
Monsieur Léville, son archiprêtre, homme non moins remarquable par son<br />
éloquence que par sa piété, il conquit vite l’estime et l’affection des paroissiens.<br />
Son zèle et son dévouement étaient sans limite. On en eut des témoignages<br />
admirables au moment où la peste exerça d’affreux ravages dans le pays.<br />
Quand son vieil archiprêtre devint infirme, l’abbé Desprez fut désigné pour le<br />
suppléer. Il s’acquitta de ses diverses fonctions avec tant de sagesse, de<br />
distinction et de grandeur que, au dire de M.Carlier, vicaire général, il avait l’air<br />
d’un « petit évêque ». Mais M.Louville étant mort, (le vicaire de la cathédrale)<br />
l’abbé Desprez fut désigné pour la cure de Pont-à-Marcq. Il n’avait que vingt six<br />
ans. Accompagné de sa sœur Justine, qui ne devait plus le quitter jusqu’à sa<br />
mort, l’abbé Desprez arriva dans sa paroisse en février 1834. Là, église,<br />
presbytère, tout tombait en ruines. Devant ce délabrement, le frère et la sœur ne<br />
purent retenir leurs larmes. Mais cette faiblesse, devait dire plus tard le cardinal,<br />
ne dura qu’un instant, et je m’écriais :<br />
« A l’œuvre ! Il faut une maison, à dieu, il l’aura, Mais où trouver des ressources ? La personne<br />
du pays la plus fortunée, en m’offrant 300 francs, croyait m’offrir tout l’or du monde ; et comme je lui<br />
exprimais le désir d’en avoir le double pour réaliser mes desseins :600francs, dit-elle, mais vous n’y<br />
pensez pas !…Vous ne les aurez jamais ! » . Le zélé pasteur les eut, et au delà, et l’église<br />
fut bâtie.<br />
Frère et sœur vivaient heureux avec ce bon peuple de Pont-à-Marcq, quand un<br />
ordre de l’évêché le nomma curé doyen de Templeuve. « Nous quittâmes Pont-À-<br />
Marcq, écrit-il dans ses notes personnelles, avec un déchirement de cœur que nous ne saurions<br />
exprimer. »<br />
A Templeuve, paroisse de 300 âmes, le jeune doyen visita chaque maison. La<br />
glace du premier abord fut vite brisée, il sait se faire à tout et à tous, les enfants<br />
courent à lui comme à un père dont ils se sentent aimés. Au moment où le doyen<br />
installait à Templeuve une école et une salle d’asile dirigées par les religieuses,<br />
il reçut sa nomination pour la cure de Roubaix. Ce fut avec peine et tristesse que<br />
l’abbé Desprez se soumit à la décision de l’archevêché.<br />
Roubaix, où il arriva le 17 février 1847, était alors un simple chef-lieu de<br />
canton. Ce bourg est devenu une des grandes villes de France, sa population est<br />
montée de 8000 à 150 000 habitants, dans ce centre industriel, un des plus actifs<br />
et des plus riches du monde, dira plus tard le cardinal.