25.06.2013 Views

Annales de l'Université Omar Bongo N°17 - Site Officiel des Presses ...

Annales de l'Université Omar Bongo N°17 - Site Officiel des Presses ...

Annales de l'Université Omar Bongo N°17 - Site Officiel des Presses ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

du foisonnement, <strong>de</strong> décloisonnement, d’ouverture et<br />

d’impureté, etc., font le lit <strong>de</strong> cette critique dans le<br />

roman africain.<br />

L’investigation appelle une pluralité <strong>de</strong> voies : une<br />

voie tropologique pure ; une lecture du transculturel<br />

comme effet <strong>de</strong> fragmentation (qui fonctionne<br />

comme une figuration métonymique), une voie<br />

analytique du flux et du reflux mémorielle, sans<br />

oublier que nous sommes à l’ère <strong>de</strong> la mobilité, <strong>de</strong> la<br />

transitivité dans l’écriture. Par exemple, Dans les<br />

formes transculturelles, trois niveaux d’analyse<br />

complémentaires importants <strong>de</strong> la dynamique<br />

transculturelle sont soulignés par trois articles 62 . Un<br />

niveau historique, un niveau tropologique et un<br />

niveau <strong>de</strong> la fragmentation. Semujanga 63 analyse la<br />

circulation <strong>de</strong>s valeurs, la question <strong>de</strong>s réminiscences<br />

à partir d’une mise en relief mémoriel comme<br />

conjuration <strong>de</strong> l’oubli historique: une mémoire<br />

transculturelle profondément ancrée dans l’histoire<br />

dont elle traverse allègrement les frontières <strong>de</strong>-çà <strong>de</strong>là.<br />

Dans le contexte africain, cela est important car il<br />

s’agit d’une mémoire « qui tout en manifestant<br />

inlassablement la hantise <strong>de</strong> la colonisation tente <strong>de</strong><br />

dépasser le piège du jeu du miroir qui s’abîme dans<br />

l’altérité indépassable » 64 .<br />

Une métaphore très originale d’une critique<br />

transculturelle serait une analyse très pragmatique<br />

<strong>de</strong>s « figures et <strong>de</strong>s spectres » telle que l’envisage<br />

62<br />

Il s’agit <strong>de</strong> « La mémoire transculturelle comme<br />

fon<strong>de</strong>ment du Sujet africain chez Mudimbé et Ngal », p.15-<br />

39 <strong>de</strong> Josias Semujanga; « Figures et spectres», p. 63-82<br />

<strong>de</strong> Justin Bisanswa et « Le fragmentaire dans le roman<br />

francophone africain », p. 83-105 <strong>de</strong> Selom Komlan<br />

Gbanou.<br />

63<br />

JOSIAS SEMUJANGA, « La mémoire transculturelle comme<br />

fon<strong>de</strong>ment du Sujet africain chez Mudimbé et Ngal »,<br />

Tangence, n° 75, été 2004, Rimouski, <strong>Presses</strong> <strong>de</strong> l’Université<br />

du Québec, p. 15-39.<br />

64<br />

JOSIAS SEMUJANGA, « La mémoire transculturelle comme<br />

fon<strong>de</strong>ment du Sujet africain. », op. cit, p. 19<br />

ANNALES DE L’UNIVERSITE OMAR BONGO, N° 17, ANNEE 2012<br />

ISSN : 2-912603-18-8 ; ISBN : 978-2-912603-30-2 ; EAN : 9782912603302<br />

WWW.PUG-UOB.ORG 28<br />

Justin Bisanswa dans son article 65 . Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette<br />

« interrogation « <strong>de</strong>s petits trucs » <strong>de</strong> fabrication du<br />

roman africain » 66 qu’il opère, c’est la portée <strong>de</strong><br />

l’approche tropologique 67 (métonymie, allégorie ou<br />

allusion) <strong>de</strong> ces mouvements <strong>de</strong> va et vient qu’il<br />

propose qui retient l’attention.<br />

Selom Gbanou propose le « fragmentaire dans le<br />

roman francophone africain » 68 en tant qu’une <strong>de</strong> ses<br />

formes transculturelles. L’analyse du fragment<br />

requiert une mise en relief, un isolement d’un<br />

segment perçu comme structure signifiante : avec sa<br />

transitivité, sa mobilité. Ce niveau sémiologique situe<br />

déjà l’analyse à l’avant <strong>de</strong> l’intertextualité. Selom<br />

caractérise ce phénomène en parlant <strong>de</strong> « technique<br />

vingtiémiste <strong>de</strong> collage, <strong>de</strong> cut up », (que l’on peut<br />

compléter avec l’échantillonnage, le sampling <strong>de</strong> W.<br />

Burroughs et autres) dont l’effet serait l’inscription <strong>de</strong><br />

ce roman dans « une convergence esthétique avec<br />

l’époque postmo<strong>de</strong>rne du chaos, du désordre, <strong>de</strong><br />

l’éternel recommencement » 69 . De l’analyse <strong>de</strong> son<br />

corpus, <strong>de</strong>s expressions symptomatiques <strong>de</strong> « roman<br />

du melting pot typographique et événementiel » 70 ,<br />

« mouvement <strong>de</strong> zapping », « l’art du roman en clips »<br />

permettent au critique <strong>de</strong> postuler le fragmentaire<br />

comme « reflet <strong>de</strong> l’individu délocalisé, dépersonnalisé<br />

et désespéré qui cherche [ses] rêves, souvenirs [ : ]<br />

65<br />

JUSTIN BISANSWA, « Figures et spectres», in Tangence, n°<br />

75, été 2004, Rimouski, <strong>Presses</strong> <strong>de</strong> l’Université du Québec,<br />

p. 63-82.<br />

66<br />

JUSTIN BISANSWA, « Figures et spectres », Tangence, n° 75,<br />

op. cit., p. 64.<br />

67<br />

Nous choisissons <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> tropes pour mettre l’accent<br />

sur une analyse <strong>de</strong> fonctionnement plutôt que <strong>de</strong> parler <strong>de</strong><br />

rhétorique qui insisterait sur les résultats.<br />

68<br />

KOMLAN SELOM GBANOU, « Le fragmentaire dans le roman<br />

francophone africain », in Tangence, n° 75, op. cit., p. 83-<br />

105.<br />

69<br />

KOMLAN SELOM GBANOU, « Le fragmentaire dans le roman<br />

francophone africain », op. cit., p. 84.<br />

70 Ibi<strong>de</strong>m, p. 93.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!