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CrÉATIoNS<br />

Gaetan Bulourde est un artiste polyvalent. Musicien,<br />

comédien et performeur, il a collaboré à différents<br />

projets chorégraphiques avec, entre autres, Xavier<br />

Leroy, Christian Rizzo, Maria Clara Villa Lobos,<br />

Thomas Lehmen, Laure Bonicel en France, en Allemagne<br />

et en Belgique, où il est désormais installé.<br />

Already Made, sa nouvelle création, est une allusion<br />

directe au concept de «ready made» (tout fait), lancé<br />

par Marcel Duchamp au début du XX e siècle, qui<br />

détournait des objets utilitaires en les plaçant dans<br />

un contexte d’exposition pour questionner le statut<br />

de l’œuvre d’art. Ici, des objets apparemment inoffensifs<br />

et sans valeur sont manipulés et bombardés<br />

sur scène parmi les performeurs. Selon Bulourde,<br />

l’objet de sa performance est la performance en<br />

tant que telle, une «performance toute faite» qui se<br />

moque d’elle-même. Première le 27 septembre à<br />

Bruxelles, aux Halles.<br />

La danse et la calligraphie ont indéniablement des<br />

choses en commun et notamment la précision du<br />

geste. Dans sa nouvelle création, TeZuka, du nom du<br />

célèbre auteur de manga japonais Esamu Tezuka,<br />

Sidi Larbi Cherkaoui renoue avec sa première passion<br />

pour le dessin. Il réunit sur scène dix danseurs,<br />

deux calligraphes, deux acteurs et deux musiciens<br />

pour un flambant hommage au dessinateur. Au-delà<br />

de l’influence formelle des dessins sur la chorégraphie,<br />

TeZuka s’inspire aussi de l’humanité des<br />

personnages aux multiples facettes et de l’esprit<br />

de tolérance qui se dégage des livres. La création<br />

s’est produite en partie au Japon durant la période<br />

d’angoisse provoquée par le tremblement de terre<br />

en mars dernier. Cherkaoui montre dans sa pièce<br />

l’incroyable faculté d’adaptation et de transformation<br />

de l’être humain dans des circonstances parfois<br />

extrêmes. De transformation il est en effet question<br />

très concrètement sur scène, où la chorégraphie<br />

rend tangible le processus de création de la<br />

calligraphie. Première le 28 septembre à Anvers à<br />

De Singel.<br />

Avec Violet, Meg Stuart produit une des pièces les<br />

plus abstraites de son répertoire. Après avoir fait côtoyer<br />

danse, théâtre et autres arts, elle utilise ici le<br />

mouvement comme premier moteur de son œuvre.<br />

Cinq danseurs produisent un paysage énergique aux<br />

multiples variables. Leurs actions sont des surgissements,<br />

imperceptibles mais toujours dynamiques.<br />

Violet entraîne le spectateur dans un tourbillon de<br />

modèles énergétiques et de sculptures kinétiques.<br />

La musique live de Brendan Dougherty aux percussions<br />

et aux instruments électroniques contribue à<br />

alimenter le flux de la danse. La première a eu lieu<br />

en juillet à Essen. Création en Belgique le 29 septembre<br />

à Bruxelles, au Kaaitheater.<br />

Arco Renz crée cet automne une nouvelle pièce<br />

de groupe, Dust. Celle-ci constitue le troisième<br />

volet d’une trilogie commencée avec Bullitt (pièce<br />

pour quatre danseurs, 2006) et i !2 (duo, 2008) sur<br />

le thème de l’individualité dans un environnement<br />

digital. Dans la lignée des deux premières, Dust<br />

explore la coexistence solitaire d’individus et leurs<br />

tentatives de rencontre. Pour entrer en connexion,<br />

les danseurs incarnent de multiples personnages<br />

qui sont des reconstructions digitales d’eux-mêmes.<br />

L’univers abstrait créé présente ainsi de nombreux<br />

points communs avec nos communautés virtuelles.<br />

Au niveau du vocabulaire gestuel, la chorégraphie<br />

puise dans le registre des pratiques et danses de<br />

séduction. Quant à la scénographie, elle est due au<br />

plasticien belge Lawrence Malstaf. Vent et poussière<br />

(Dust) sont le symbole de l’instabilité et du changement<br />

sur lequel se base une représentation où les<br />

Mossoux/Bonté Les Buveuses de café © Laurent Philippe<br />

Claudio Bernardo No Coração da Tempestade<br />

© Celso Oliveira<br />

apparences se transforment et les sons et les significations<br />

disparaissent avant qu’on puisse se les<br />

approprier. Première le 5 octobre à Louvain, au Stuk.<br />

Dans Ideography, son nouveau solo, le jeune chorégraphe<br />

français Noé Soulier, diplômé de PARTS l’année<br />

dernière et qui termine cette année une maîtrise<br />

en philosophie à la Sorbonne à Paris, conjugue ses<br />

deux spécialités: danse et philosophie. Deux textes<br />

sont à la base de cette création: Wealth of Nations<br />

d’Adam Smith, le père du libéralisme économique, et<br />

The Principle of Divergence de Charles Darwin, fondateur<br />

de la théorie de l’évolution. Le chorégraphe y<br />

voit une même manière de penser et un même type<br />

de construction. Partant de ces textes théoriques, il<br />

les intègre librement dans le cadre spectaculaire du<br />

théâtre: sautant de l’un à l’autre en accéléré ou au<br />

ralenti, il crée un rythme qui devient mouvements,<br />

qui deviennent danse, musique et poésie. Quelques<br />

objets sur scène orientent et précisent le discours.<br />

Les spectateurs, quant à eux, ne sont pas seulement<br />

pris à témoin. Soulier s’adresse à eux comme s’ils<br />

étaient une partie de sa conscience. La création a eu<br />

lieu en septembre à Paris. Première en Belgique le 7<br />

octobre à Bruxelles, au Kaaistudio’s.<br />

Pé Vermeersch/Radical HeArts crée le troisième<br />

volet de son «triptyque de danse spirituelle». Commencé<br />

en 2002 avec Blondes have no soul, un solo<br />

sur la nudité, le blanc et le silence, poursuivi avec<br />

Het Orgelt (2009), trio pour église et orgue, il se termine<br />

avec Making the skies move, un duo. Les deux<br />

danseuses (Pe Vermeersch et Angela Babuin) évoluent<br />

à l’unisson sur sept pièces pour piano d’Olivier<br />

Messiaen interprétées par Jan Michiels. De longs<br />

ndd . AUTOMNE 11 . N° 52<br />

p. 03

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