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imagerie des masses kystiques cervicales de l'enfant - smorl

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IMAGERIE DES MASSES<br />

KYSTIQUES CERVICALES DE<br />

L’ENFANT<br />

I Marzouk, R Braham, M Said, K Zaag, M Golli, A Ennouri, A Gannouni –<br />

service d’<strong>imagerie</strong> médicale CHU F B Monastir - Tunisie


INTRODUCTION :<br />

Les <strong>masses</strong> <strong>cervicales</strong> <strong>kystiques</strong> chez l’enfant sont fréquentes.<br />

L’<strong>imagerie</strong> mo<strong>de</strong>rne (échographie, TDM et IRM) a beaucoup<br />

contribué au diagnostic étiologique précis <strong>de</strong> ces <strong>masses</strong> ainsi<br />

que l’approche thérapeutique <strong>de</strong> certaines lésions.<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>masses</strong> <strong>kystiques</strong> <strong>cervicales</strong> doit être envisagée en<br />

fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> critères cliniques et <strong>de</strong> la topographie. Une bonne<br />

connaissance <strong>de</strong> l’anatomie et <strong>de</strong> l’embryologie <strong>de</strong> la région<br />

cervicale est nécessaire pour une meilleure approche<br />

diagnostique.


Ce travail illustre à travers 10 cas les différentes<br />

<strong>masses</strong> <strong>kystiques</strong> retrouvées chez l’enfant dominées<br />

<strong>de</strong> façon générale par les kystes du tractus<br />

thyréoglosse, et en second lieu les kystes<br />

branchiaux, l’hygroma kystique, les kystes<br />

<strong>de</strong>rmoi<strong><strong>de</strong>s</strong>, les adénites suppuratives spécifiques et<br />

non spécifiques, le kyste hydatique l’abcès<br />

rétropharyngé et le kyste laryngé.


CAS N° 1<br />

Il s' agit d’ un garçon âgé <strong>de</strong> 6 ans adressé pour tuméfaction<br />

cervicale médiane d’apparition ancienne (4 ans) initialement<br />

indolore mobile a la déglutition <strong>de</strong>venue <strong>de</strong>puis quelques jours<br />

douloureuse avec signes inflammatoires cutanés en regard dans<br />

un contexte fébrile.<br />

Une échographie cervicale est réalisée.<br />

Interprétez ces 2 images.


REPONSE


Échographie cervicale en coupe longitudinale montrant<br />

une formation kystique à contenu finement échogène en<br />

regard <strong>de</strong> l’os hyoï<strong>de</strong>.


On complète alors par une TDM cervicale, décrivez cette lésion.<br />

REPONSE


Coupes TDM sans et après injection <strong>de</strong> PDC à l’étage<br />

infrahyoïdien: formation hypo<strong>de</strong>nse discrètement hétérogène<br />

médiane antérieure dont la paroi est épaisse et se rehausse après<br />

injection <strong>de</strong> PDC.


QUEL est votre diagnostic?<br />

REPONSE


KYSTE DU TRACTUS THYREOGLOSSE


Commentaires :<br />

Les kystes du tractus thyréoglosse KTT représentent la plus fréquente <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

anomalies congénitales du cou (40%). Situés sur la ligne médiane, les kystes<br />

du tractus thyréoglosse correspon<strong>de</strong>nt au reliquat du tractus thyréoglosse et<br />

s’observent à tout âge, avec une fréquence particulière au cours <strong><strong>de</strong>s</strong> 3<br />

premières décennies. La découverte du kyste est généralement fortuite,<br />

quelques fois révélée lors d’une infection ORL par une augmentation brutale<br />

<strong>de</strong> volume et <strong><strong>de</strong>s</strong> signes inflammatoires locaux. La palpation constitue le<br />

temps essentiel du diagnostic : il est situé est en regard <strong>de</strong> l’os hyoï<strong>de</strong> dans<br />

2/3 <strong><strong>de</strong>s</strong> cas, quelques fois légèrement latéralisé mais peut aussi être retrouvé<br />

entre la glan<strong>de</strong> thyroï<strong>de</strong> et la base <strong>de</strong> langue, et s’élève lors <strong>de</strong> la déglutition.<br />

L'échographie cervicale confirme la nature kystique <strong>de</strong> la masse et<br />

permet <strong>de</strong> préciser la présence <strong>de</strong> la glan<strong>de</strong> thyroï<strong>de</strong>. Les kystes <strong>de</strong> siège<br />

prélaryngé mais aussi basi lingual <strong>de</strong> traduisent en échographie par une<br />

formation kystique hypo ou anéchogène médiane ou paramédiane, le plus<br />

souvent latéralisée à gauche , bien limitée <strong>de</strong> 1 à 3 cm <strong>de</strong> diamètre et parfois<br />

enclose dans les muscles intrinsèques.


Àla TDM, ils apparaissent hypo<strong>de</strong>nses bien limités avec un rehaussement<br />

pariétal très faible majoré en cas <strong>de</strong> surinfection. Le passage d’une parie du<br />

kyste sous l’arc antérieur <strong>de</strong> l’os hyoï<strong>de</strong> est très évocateur du diagnostic.<br />

À l’IRM les KTT apparaissent en hyposignal T1 et en hypersignal T2.<br />

Si la glan<strong>de</strong> thyroi<strong>de</strong> n’est pas en place, le KTT doit être considéré comme<br />

une thyroi<strong>de</strong> ectopique et une scintigraphie hyroidienne doit être réalisée. La<br />

présence d’une calcification associée à une composante tissulaire peut être<br />

en rapport avec une dégénérescence maligne.<br />

Le diagnostic différentiel se pose avec les kystes <strong>de</strong>rmoï<strong><strong>de</strong>s</strong>, les<br />

adnépathies nécrosées, les kystes branchiaux du 3 ème arc (plus postérieur),<br />

les lymphangiomes <strong>kystiques</strong> et les tératomes avec une importante<br />

composante kystique.<br />

L’examen anatomopathologique confirme le diagnostic.


CAS N 2<br />

Enfant <strong>de</strong> 9 ans qui présente une tuméfaction cervicale postérieure<br />

découverte il y quelques mois <strong>de</strong> consistance molle, avec un aspect<br />

normal <strong>de</strong> la peau en regard. Le reste <strong>de</strong> l’examen physique est<br />

sans particularité.<br />

Quelle anomalie remarquez<br />

vous sur cette radiographie <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

parties molles du cou?<br />

REPONSE


La radiographie <strong><strong>de</strong>s</strong> parties molles du cou montre la présence d’un<br />

épaississement <strong><strong>de</strong>s</strong> parties molles postérieures <strong>de</strong> la région cervicale en regard <strong>de</strong><br />

c1 c2 sans visualisation <strong>de</strong> calcification ou d’anomalie rachidienne.


Une échographie cervicale a été<br />

réalisée. Interprétez la.<br />

REPONSE


Échographie cervicale : coupes<br />

longitudinale et transversale<br />

passant par la région cervicale<br />

postérieure: formation kystique<br />

multicloisonnée à contenu<br />

transsonore siégeant au niveau du<br />

tissu graisseux sous cutané <strong>de</strong> la<br />

région postéro-latérale droite <strong>de</strong> la<br />

nuque.


L’échographie Doppler couleur et pulsé est également réalisé en même<br />

temps. Quel plus apporte-il?<br />

REPONSE


L’ échographie en mo<strong>de</strong> doppler couleur montre la présence d’un flux<br />

vasculaire <strong>de</strong> type artériel au niveau <strong><strong>de</strong>s</strong> cloisons.


Une TDM cervicale est réalisée interprétez et donner le premier diagnostic à<br />

évoquer:<br />

REPONSE


diagnostic<br />

Coupes TDM axiales passant par<br />

l’oropharynx réalisées après injection <strong>de</strong><br />

PDC avec reconstructions dans le plan<br />

frontal : on note la présence d’une<br />

formation hypo<strong>de</strong>nse contenant <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

cloisons rehaussées sans limites nettes<br />

avec le muscle sous jacent.


Cet aspect fait fortement évoquer un lymphangiome<br />

macrokystique ce qui a été confirmé après traitement<br />

chirurgical et examen anatomopathologique <strong>de</strong> la<br />

pièce.


Commentaires:<br />

Les lymphangiomes <strong>kystiques</strong> sont <strong><strong>de</strong>s</strong> malformations congénitales du système<br />

lymphatique par l’absence <strong>de</strong> communication d’un sac lymphatique avec le<br />

système périphérique. Ils peuvent se localiser dans l’abdomen, le thorax, et<br />

au niveau cervical comme chez notre patient. La localisation cervico faciale est la<br />

plus fréquente (40 à 75%) et se rencontre plus dans l’enfance : 90% avant l’âge<br />

<strong>de</strong> 20 ans, mais peut être découverte à tout âge <strong>de</strong> la vie en raison <strong>de</strong> la latence<br />

d’évolution.<br />

Ils sont constitués <strong>de</strong> cavités <strong>de</strong> taille variable <strong>de</strong> 1 mm à 5 cm et sont classés en<br />

trois types :<br />

1- les lymphangiomes micro<strong>kystiques</strong> composés <strong>de</strong> vaisseaux lymphatiques<br />

analogues à <strong><strong>de</strong>s</strong> capillaires.<br />

2- les lymphangiomes caverneux comportant <strong><strong>de</strong>s</strong> vaisseaux lymphatiques<br />

dilatés avec une couche endothéliale associée ou non à une couche adventitielle<br />

3- les lymphangiomes macro<strong>kystiques</strong> ou cystic hygroma sont les plus<br />

fréquents et sont formés par un conglomérat <strong>de</strong> poches liquidiennes accolées<br />

entre elles et donnant un aspect multiloculaires.


L’<strong>imagerie</strong> :<br />

La radiographie standard met en évi<strong>de</strong>nce une opacité hydrique, à<br />

limite nette, refoulant selon son volume les organes avoisinants.<br />

A l’échographie, le lymphangiome macrokystique apparaît sous forme<br />

d’une masse <strong>de</strong> caractère kystique, cloisonnée, constituée <strong>de</strong> plusieurs<br />

kystes <strong>de</strong> taille variable séparés par <strong><strong>de</strong>s</strong> cloisons plus ou moins fines. Le<br />

contenu kystique peut être hétérogène avec parfoisla présence d’un<br />

niveau liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> témoignant d’une hémorragie intrakystique.<br />

en pério<strong>de</strong> anténatale, elle permet <strong>de</strong> la situer par rapport au rachis<br />

cervical et doit la distinguer <strong>de</strong> l’hygroma colli <strong>de</strong> pronostic différent. En<br />

pério<strong>de</strong> néonatale, elle permet <strong>de</strong> confirmer le diagnostic, <strong>de</strong> préciser le<br />

volume, les limites et les rapports <strong>de</strong> la tumeur an particulier par rapport<br />

aux vaisseaux du cou. Elle permet <strong>de</strong> rechercher le prolongement<br />

médiastinal et <strong>de</strong> surveiller l’évolution <strong>de</strong> lésions.<br />

Le Doppler couleur peut montrer la présence d’un flux vasculaire au<br />

niveau <strong><strong>de</strong>s</strong> cloisons. Ils’y associe le plus souvent un contingent soli<strong>de</strong><br />

relié aux images <strong>kystiques</strong>.


La TDM:<br />

Elle permet <strong>de</strong> mieux préciser et d’analyser les extensions vers les<br />

régions parotidiennes, para pharyngées et médiastinales, ce qui peut<br />

modifier le protocole thérapeutique. Le lymphangiome se traduit par<br />

une masse relativement homogène dont la <strong>de</strong>nsité est<br />

essentiellement liquidienne ne se rehaussant pas. elle est souvent<br />

cloisonnée, avec un rehaussement <strong>de</strong> certaines cloisons. Le<br />

lymphangiome micro kystique a tendance à infiltrer les structures<br />

adjacentes, les limites sont alors difficiles à étudier sur la TDM.<br />

L’IRM(fig):<br />

Elle permet un bilan cartographique <strong><strong>de</strong>s</strong> lymphangiomes, en particuler<br />

pour les formes pseudoinfiltratives iso<strong>de</strong>nses au musle. Elle montre<br />

un hyposignal hétérogène par rapport au muscle, parfois un<br />

hypersignal signe <strong>de</strong> saignement récent. Elle peut également montrer<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> hypersignaux T1 en rapport avec la graisse contenue dans les<br />

septa. Il n’existe aucun pédicule vasculaire nourricier contrairement<br />

aux hémangiomes. En T2 c’est un hypersignal franc homogène<br />

supérieur à celui <strong>de</strong> la graisse vu le contenu richement protéique.


IRM séquences axiales T1 et T2 passant par l’étage infra-hyoidien : lymphangiome<br />

macrokystique cervical étendu dans la région antérolatérale gauche du cou, avec<br />

présence d’un kyste compliqué ().


Coupe IRM coronale <strong>de</strong> la région cervicale en pondération T1: noter l’extension<br />

<strong>de</strong> la masse au niveaux du creux sus sternal refoulant un vaisseau supraaortique.


Diagnostic différentiel:<br />

Selon l’aspect échographique ;<br />

Liquidien: - abcès (contexte clinique)<br />

- hématome (TDM et IRM)<br />

- angiome veineux (ponction avec analyse du liqui<strong>de</strong>)<br />

- autre tumeurs <strong>kystiques</strong> ; KTTG (médian), kyste branchial, tératome.)<br />

Tissulaire: - hémangiome (aspect du doppler, IRM et évolutif)<br />

- tumeurs soli<strong><strong>de</strong>s</strong>.


CAS N ° 3:<br />

Enfant âgé <strong>de</strong> 5 ans issu d’un milieu rural qui consulte pour tuméfaction<br />

sous angulo-mandibulaire droite évoluant <strong>de</strong>puis 2 mois dans un contexte<br />

d’apyrexie. L’examen physique trouve une masse ferme non douloureuse à<br />

la palpation, la peau en regard est normale.<br />

Une échographie cervicale a été pratiquée; en voici trois clichés


Décrivez ces anomalies<br />

REPONSE


Multiples Formations ovalaires bien<br />

limitées <strong>cervicales</strong> bilatérales à double<br />

composante hypoéchogène tissulaire<br />

et anéchogène liquidienne<br />

correspondant à <strong>de</strong> la nécrose.


On complète par une TDM cervico thoracique,<br />

interprétez ces clichés


REPONSE


Coupes TDM après injections <strong>de</strong> PDC<br />

passant par la région infrahyoïdienne :<br />

présence d’un agglomérat multiples<br />

formations hypo<strong>de</strong>nses se rehaussant en<br />

périphérie après injection siégeant au<br />

niveau <strong><strong>de</strong>s</strong> espaces cervicaux<br />

postérieurs étendues en avant aux<br />

espaces carotidiens.


Que remarquez vous sur la TDM Thoracique?<br />

REPONSE


La TDM Thoracique est d’un grand apport dans le diagnostic<br />

étiologique, elle montre sur la coupe en fenêtre parenchymateuse<br />

une caverne ()signant la tuberculose.<br />

Elle montre également <strong>de</strong>ux autres <strong>masses</strong> <strong>kystiques</strong> basi<strong>cervicales</strong><br />

en rapport avec d’autres adénopathies nécrosées.


Diagnostic : adénopathies tuberculeuses liquefiées.<br />

Commentaires:<br />

L’atteinte ganglionnaire est l’atteinte la plus fréquente <strong>de</strong> la tuberculose au<br />

niveau <strong>de</strong> la tête et du cou. Les adénopathies sont souvent peu douloureuses<br />

pouvant être uni ou bilatérales. Le triangle <strong>de</strong> la chaîne jugulaire interne sont<br />

le plus souvent touchés. Leurs aspects varie selon la phase <strong>de</strong> la maladie et<br />

ce n’est qu’en phase subaigue qu’apparaissent <strong><strong>de</strong>s</strong> hypoéchogénicités et <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

hypo<strong>de</strong>nsités intra ganglionnaires qui peut aller jusqu’à l’aspect<br />

pseudoliquidien (nécrotico-kystique) en rapport avec <strong>de</strong> la nécrose ou <strong>de</strong><br />

l’abcédation. C’est l’aspect le plus fréquemment rencontré <strong>de</strong> la tuberculose<br />

ganglionnaire. l‘œdème péri-ganglionnaire donne un aspect flou « voilé » <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

contours. La nécrose centrale <strong>de</strong> l’adénopathie et l’inflammation<br />

périlésionnelle sont à l’origine <strong><strong>de</strong>s</strong> ruptures capsulaires avec formation<br />

d’abcès et <strong>de</strong> fistules.<br />

Le diagnostic différentiel se pose avec les adénopathies métastatiques<br />

notamment lymphomateuses qui sont d’aspect peu spécifiques elles sont<br />

hypoéchogènes avec perte du hile ganglionnaire. En TDM il existe une prise<br />

<strong>de</strong> contraste annulaire, irrégulière avec infiltration <strong>de</strong> la graisse. Cet aspect<br />

peut également se voir aussi après chirurgie, une irradiation, au cours d’une<br />

infection active ou d’une poussée inflammatoire.


CAS N° 4:<br />

Fillette âgée <strong>de</strong> 15 ans consulte pour dysphagie et dyspnée évoluant<br />

<strong>de</strong>puis une semaine dans un contexte fébrile. À la biologie la CRP est<br />

élevée avec hyperleucocytose à Polynucléaires.<br />

Qu’observez vous sur la radiographie standard et l’échographie cervicale ci<br />

jointes ?


REPONSE


la radiographie standard montre un épaississement <strong><strong>de</strong>s</strong> parties molles<br />

prévertrébrales du cou.<br />

L’échographie cervicale a permis <strong>de</strong> déceler une formation liquidienne<br />

hétérogène prévertébrale assez bien limitée


Cette TDM vous apporte t-elle une orientation<br />

diagnostique?<br />

REPONSE


Coupes axiales TDM sans et avec injection <strong>de</strong> PDC passnt par<br />

l’oropharynx : volumineuse formation hypo<strong>de</strong>nse hétérogène occupant<br />

l’espace rétropharyngé étendue à l’espace parapharyngé droit, faisant<br />

saillie dans l’oropharynx. Cette formation se rehausse d’une façon<br />

hétérogène après injection du PDC délimitant <strong><strong>de</strong>s</strong> zones hypo<strong>de</strong>nses.


Reconstruction sagittale fenêtre partie molle et osseuse permettant <strong>de</strong> mieux<br />

apprécier l’étendue en hauteur <strong>de</strong> l’abcès dans l’espace rétropharyngé.<br />

Diagnostic: abcès rétropharyngé.


Commentaires:<br />

Le diagnostic <strong><strong>de</strong>s</strong> abcès rétropharyngés se pose à l’<strong>imagerie</strong> :<br />

La radiographie du rachis cervical <strong>de</strong> profil réalisés <strong>de</strong> préference en inspiration<br />

peut montrer une opacité hydrique située entre le plan vertébral et la cavité<br />

pharyngée, parfois elle-même siège <strong>de</strong> quelques bulles d’air signant la présence<br />

<strong>de</strong> germes anaérobies.<br />

L’échographie cervicale en mo<strong>de</strong> B montre l’épaississement <strong><strong>de</strong>s</strong> parties molles<br />

latéro<strong>cervicales</strong> en rapport avec la cellulite elle permet <strong>de</strong> détecter les<br />

collections. Au Doppler couleur, elle met en évi<strong>de</strong>nce <strong><strong>de</strong>s</strong> adénopathies<br />

inflammatoires hypervascularisées (fig) et permet aussi <strong>de</strong> détecter<br />

d’éventuelles thromboses jugulaires.


La TDM est indiquée en urgence pour confirmer le diagnostic avec<br />

une sensibilité <strong>de</strong> 80,8 % et apprécier le siège exact <strong>de</strong> l'abcès ainsi<br />

que ses rapports avec les structures voisines. L'interprétation est<br />

améliorée grâce à l'injection <strong>de</strong> produit <strong>de</strong> contraste qui peut révéler<br />

la présence d'un rehaussement en périphérie avec une image<br />

centrale hypo<strong>de</strong>nse et nécrotique évocatrice d'une collection.<br />

L’IRM vient pallier la TDM puisqu’elle a l’avantage <strong>de</strong> bien mettre en<br />

évi<strong>de</strong>nce les tissus mous et <strong>de</strong> bien analyser l’extension<br />

locorégionale du processus infectieux notamment en endocanalaire<br />

permettant ainsi <strong>de</strong> guetter une éventuelle épidurite. Elle permet<br />

également une bonne visualisation <strong><strong>de</strong>s</strong> vaisseaux et <strong>de</strong> préciser la<br />

présence ou non d’une éventuelle thrombose. Les limites sont les<br />

artéfacts <strong>de</strong>ntaires.


Le diagnostic <strong>de</strong> phlegmon rétropharyngé ou latéropharyngé est<br />

porté sur <strong><strong>de</strong>s</strong> critères cliniques. L'<strong>imagerie</strong> permet <strong>de</strong> confirmer ce<br />

diagnostic mais ne permet pas toujours <strong>de</strong> préciser formellement le<br />

sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'infection. Un drainage chirurgical s'impose si une<br />

collection est présente.


Cas N° 5:<br />

Enfant âgée <strong>de</strong> 8 ans consulte pour tuméfaction basi-cervicale médiane sus<br />

sternale ferme, non mobile.<br />

Une échographie est faite, que montre t-elle?<br />

REPONSE


Coupes longitudinale et transversales montrant une formation ovalaire bien<br />

limitée hypoéchogène <strong>de</strong> siège médian sous mental.


Commentaires:<br />

Le diagnostic a été établi par l’histologie :<br />

KYSTE DERMOIDE<br />

Les kystes <strong>de</strong>rmoi<strong><strong>de</strong>s</strong> sont liés à une inclusion ecto<strong>de</strong>rmique lors <strong>de</strong> la fusion <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

arcs branchiaux.<br />

L’âge <strong>de</strong> survenue est variable mais semble cependant plus précoce que pour le<br />

kyste du tractus thyréoglosse.<br />

Cliniquement, les kystes se présentent sous la forme d’une tumeur mobile, le<br />

plussouvent ferme. Leur localisation au niveau <strong>de</strong> la tête et cou est estimée à 7%.<br />

Généralement médians, ils siègent au niveau <strong>de</strong> la région orbitaire, au niveau du<br />

plancher buccal et <strong><strong>de</strong>s</strong> cavités nasales. Ils peuvent s’étendre <strong>de</strong> la région sous<br />

mentale à la fourchette sternale. Le plus souvent, il s’agit <strong>de</strong> kyste sus hyoïdien<br />

localisé soit au niveau du plancher buccal soit en position génio-glosse, plus rarement<br />

en position génio-hyoïdienne, sous mentale et parfois maxillaire.


IMAGERIE:<br />

Leur aspect échographique est non spécifique, il s’agit <strong>de</strong> petites <strong>masses</strong><br />

échogènes parfois hétérogènes.<br />

La TDM et l’IRM sont rarement utilisées et objectivent essentiellement un<br />

contenu épais pseudo liquidien voir lipidique.<br />

L’histologie confirme le diagnostic et permet <strong>de</strong> les différencier du kyste<br />

épi<strong>de</strong>rmoï<strong>de</strong> et du kyste tératoï<strong>de</strong>.


Cas N° 6<br />

fille <strong>de</strong> 12 ans, d’origine rurale avec<br />

notion d’élevage <strong><strong>de</strong>s</strong> animaux dans<br />

l’entourage. Elle a était opérée, il y a 1<br />

an pour hydatidose hépatique, les<br />

suites opératoires étaient simples.<br />

L’histoire actuelle remonte à 8 mois par<br />

l’apparition d’une masse cervicale<br />

antéro latérale gauche.<br />

L’examen clinique trouvait une patiente<br />

apyrétique, en bon état général ; La<br />

masse est indolore, <strong>de</strong> 6 cm <strong>de</strong> grand<br />

axe, rénitente, mobile par rapport au<br />

plan superficiel, avec une peau saine<br />

en regard. Par ailleurs, absence<br />

d’adénopathies et la loge thyroïdienne<br />

était libre.<br />

Une échographie cervicale a été<br />

réalisée, complétée par un examen<br />

tomo<strong>de</strong>nsitométrique


1-Interpréter ces images ?<br />

REPONSE


1-Interpréter ces images ?<br />

Les coupes échographique montraient une volumineuse<br />

masse ovalaire, bien limitée, <strong>de</strong> 6 cm <strong>de</strong> grand axe. Elle<br />

est d’échostructure très hétérogène à prédominance<br />

hypoéchogène pseudo tissulaire avec quelques plages<br />

anéchogènes. On individualise <strong><strong>de</strong>s</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong> ou pseudo<br />

cloisons hyperéchogènes, rubanées, entrecroisées<br />

rappelant l’image d’une membrane hydatique. Cette<br />

masse se prolonge en bas dans l’orifice cervicothoracique


Une TDM cervicale est indiquée pour une meilleure étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l’extension et <strong><strong>de</strong>s</strong> rapports du kyste en pré opératoire.<br />

REPONSE


La tomo<strong>de</strong>nsitométrie cervico thoracique a<br />

confirmé la nature liquidienne <strong>de</strong> la masse. Elle est<br />

homogène, à paroi fine, occupant l’étage sous<br />

hyoïdien, refoulant en <strong>de</strong>dans le lobe gauche <strong>de</strong> la<br />

thyroï<strong>de</strong>, en bas l’axe vasculaire jugulo carotidien,<br />

elle se développe entre le muscle sterno cleido<br />

mastoïdien qui est refoulé en <strong>de</strong>hors et le muscle<br />

sterno hyoïdien. Les coupes tomo<strong>de</strong>nsitométriques<br />

à l’étage thoracique ont montré l’extension <strong>de</strong> la<br />

masse dans le médiastin antéro-supérieur, à ce<br />

niveau, la masse paraît cloisonnée délimitant au<br />

moins trois formations <strong>kystiques</strong>.


2. Quel diagnostic évoquez vous?<br />

REPONSE<br />

Au total , il s’agit d’une volumineuse masse kystique cervico<br />

médiastinale gauche, se développant au dépend <strong><strong>de</strong>s</strong> tissus mous. Le<br />

diagnostic du kyste hydatique cervico thoracique a été évoqué<br />

<strong>de</strong>vant les antécé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la patiente, l’aspect clinique et<br />

échographique <strong>de</strong> la masse ainsi que la réapparition d’un <strong>de</strong>uxième<br />

arc 5 à la sérologie hydatique <strong>de</strong> contrôle.


Les coupes passant par le foie décèles 3 kystes hydatiques signant la<br />

récidive et la réinfestation parasitaire.


En per opératoire, l’aspiration du<br />

kyste retire un liqui<strong>de</strong> eau <strong>de</strong><br />

roche, notez la membrane<br />

proligère du parasite ().<br />

Le diagnostic <strong>de</strong> kyste<br />

hydatique a été posé par<br />

l’histologie


commentaire<br />

Chez <strong>l'enfant</strong> l'hydatidose musculaire est exceptionnelle même en pays d'endémie.<br />

Elle vient au quatrième rang après le poumon, le foie et la rate. Sa fréquence est<br />

estimée entre 1 et 5,4 %. Cette rareté s'explique d'abord par le cycle du parasite,<br />

qui empruntant le système porte est arrêté dans 80% cas aux niveaux du foie et<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> poumons, ensuite par <strong><strong>de</strong>s</strong> phénomènes locaux propres aux muscles où la<br />

contractilité <strong>de</strong> la fibre musculaire et la production d'aci<strong>de</strong> lactique, élément<br />

toxique pour le parasite, empêchent la nidation et la croissance du parasite.<br />

L'hydatidose musculaire est essentiellement interstitielle, puisque l'embryon se<br />

greffe dans le tissu cellulo-adipeux . Elle touche électivement les muscles<br />

proximaux du cou, du tronc et <strong><strong>de</strong>s</strong> membres, en raison <strong>de</strong> leur richesse vasculaire<br />

et leur irrigation massive en pério<strong>de</strong> d'activité fonctionnelle.<br />

Le Kyste hydatique cervical est rarement évoqué même en zone d'endémie. En<br />

effet l'hydatidose est une <strong><strong>de</strong>s</strong> causes les plus exceptionnelles <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>masses</strong><br />

<strong>cervicales</strong>, toutefois, on doit y penser lorsque d'autres localisations existent,<br />

comme dans notre observation.


L’<strong>imagerie</strong> présente un double intérêt dans le cadre <strong>de</strong> l’hydatidose, celui du<br />

diagnostic positif, en affirmant la nature liquidienne <strong>de</strong> la masse et en précisant<br />

les rapports avec les voies aéro-digestives, les éléments vasculaires et faire un<br />

bilan d’extension précis à la recherche d’autre localisation hydatique extracervicale.<br />

L’échographie constitue le plus souvent l’examen clé <strong>de</strong> l’orientation<br />

diagnostique . Elle précise la nature liquidienne <strong>de</strong> la tuméfaction, la taille , le<br />

siège et le type du kyste. Sa sensibilité est <strong>de</strong> 95% et peut atteindre 100 % <strong>de</strong><br />

valeur diagnostique dans les formes avec vésicules filles. Elle objective <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

aspects comparables à ceux d’autres localisations viscérales, en particulier<br />

hépatiques en répondant à la classification <strong>de</strong> Gharbi. C’est le type I et IV ainsi<br />

que les <strong>masses</strong> volumineuses et/ou profon<strong><strong>de</strong>s</strong> qui posent souvent les problèmes<br />

<strong>de</strong> diagnostic différentiel. D’où l’intérêt <strong>de</strong> la tomo<strong>de</strong>nsitométrie qui permet<br />

d’affirmer la nature liquidienne <strong>de</strong> la masse, avec un diagnostic précis <strong>de</strong> la<br />

topographie, la taille et les rapports.<br />

L’IRM, meilleur outil actuellement <strong>de</strong> détection et <strong>de</strong> caractérisation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>masses</strong><br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> tissus mous, est le moyen d’<strong>imagerie</strong> le plus utile en pathologie hydatique<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> parties molles chaque fois que l’aspect échographique est atypique. En plus<br />

<strong>de</strong> la démonstration <strong><strong>de</strong>s</strong> vésicules et <strong>de</strong> membrane , l’hyposignal T2 <strong>de</strong> la paroi<br />

et le rehaussement péri kystique sont pathognomoniques <strong>de</strong> l’hydatidose <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

tissus mous.


L’extension médiastinale fait discuter essentiellement <strong>de</strong>ux diagnostics:<br />

le lymphangiome kystique et le kyste cervical thymique.<br />

Le lymphangiome kystique est <strong>de</strong> siège souvent cervical avec possibilité<br />

d’extension médiastinale dans 3 à 10% <strong><strong>de</strong>s</strong> cas. Il est multi-cloisonné,<br />

dont la paroi et les cloisons se rehaussent après injection <strong>de</strong> contraste.<br />

Le kyste cervical thymique se développe le plus souvent dans le creux<br />

sus-claviculaire gauche, sous forme d’une masse kystique uniloculaire<br />

parallèle au muscle sterno-cléido-mastoïdien, adjacente à l’espace<br />

carotidien avec extension médiastinale dans 50% <strong><strong>de</strong>s</strong> cas.


Cas N° 7<br />

Un garçon âgé <strong>de</strong> 12 ans consulte pour tuméfaction latérocervicale droite<br />

évoluant <strong>de</strong>puis 2 mois. L’examen physique trouve une tuméfaction molle<br />

d’environ 2 cm <strong>de</strong> grand axe sans adénopathies <strong>cervicales</strong> associées.<br />

Une échographie cervicale a été réalisée<br />

Interprétez cette image.<br />

REPONSE


Coupe longitudinale montrant une formation hypoéchogène sous cutanée<br />

ovalaire, discrètement hétérogène latéro cervicale droite en avant <strong>de</strong> l’artère<br />

et <strong>de</strong> la veine jugulaire droite. On ne note d’adénopathie cervicale associée.<br />

La glan<strong>de</strong> thyroï<strong>de</strong> est d’aspect échographique normal.


Un complément <strong>de</strong> TDM cervicale est fait<br />

décrivez la lésion quel est votre diagnostic ?<br />

REPONSE


TDM sans et après injection <strong>de</strong> PDC : formation kystique<br />

hypo<strong>de</strong>nse dans les espaces carotidiens et cervical<br />

postérieur droits refoulant le sterno-cleido-mastoïdien en<br />

<strong>de</strong>hors et en arrière et l’axe vasculaire jugulo-carotidien en<br />

<strong>de</strong>dans, la glan<strong>de</strong> sous maxillaire droite en avant<br />

Diagnostic : KYSTE DE LA 2 èME FENTE BRACHIALE


Cas N°8:<br />

Fillette âgée <strong>de</strong> 9 ans consulte pour fistule cutanée faisant sourdre un<br />

liqui<strong>de</strong> jaune citrin située au niveau du 1/3 inférieur du bord antérieur du<br />

sterno-cléidomastoïdien et évoluant <strong>de</strong>puis 3 mois.<br />

Interprétez ces <strong>de</strong>ux clichés d’échographie cervicale.<br />

REPONSE


L’échographie cervicale en regard <strong>de</strong> l’orifice externe <strong>de</strong> la fistule trouve<br />

une formation hypoéchogène hétérogène préthyroidienne


Un complément <strong>de</strong> TDM cervicale a été réalisé interpértez ces<br />

images.<br />

REPONSE


La TDM cervicale avec <strong><strong>de</strong>s</strong> coupes axiales avec injection intraveineuse<br />

<strong>de</strong> PDC montre une formation hypo<strong>de</strong>nse hétérogène mallimitée au sein<br />

d’un épaississement <strong><strong>de</strong>s</strong> parties molles préthyroïdiennes gauches.


La fisulographie a permis <strong>de</strong> montrer le trajet fistuleux dirigé vers<br />

la cavité pharyngée.<br />

Diagnostic : kyste <strong>de</strong> la 3 ème fente brachiale.


Commentaires:<br />

Les anomalies branchiales résultent <strong>de</strong><br />

l’involution incomplète <strong>de</strong> l’appareil branchial.<br />

Rappel d’embryologie<br />

L’appareil branchial apparaît à la 3-4e semaine<br />

<strong>de</strong> vie embryonnaire sur les parois latérales <strong>de</strong><br />

l’intestin pharyngien. Il s’agit <strong>de</strong> six paires<br />

d’arcs séparés par une série <strong>de</strong> dépressions<br />

ecto- et endoblastiques: on compte cinq<br />

poches endoblastiques et quatre sillons<br />

ectoblastiques. Le 1er arc est l’arc<br />

mandibulaire, Le 2e arc est l’arc hyoïdien, Le<br />

3e arc forme la gran<strong>de</strong> corne et le corps <strong>de</strong> l’os<br />

hyoï<strong>de</strong>, les cornes supérieures du cartilage<br />

thyroï<strong>de</strong>, le segment proximal <strong>de</strong> la caroti<strong>de</strong><br />

interne, le nerf glossopharyngien, Le 4e arc<br />

forme le cartilage thyroï<strong>de</strong>, le nerf laryngé<br />

supérieur, les muscles constricteurs du<br />

pharynx, l’arc aortique et l’artère sous-clavière,<br />

La parathyroï<strong>de</strong> supérieure se développe à<br />

partir <strong>de</strong> la 4e poche qui s’ouvre dans le sinus<br />

piriforme.


Schéma expliquant le kyste <strong>de</strong> la<br />

2 ème fente brachiale [M. HAMOIR<br />

LOUVAIN MED. 117: 410-424, 1998].<br />

Le kyste <strong>de</strong> la 2 ème fente brachiale:<br />

les anomalies <strong>de</strong> la 2e fente sont les<br />

plus fréquentes. Les fistules sont<br />

rencontrées le plus souvent dans<br />

l’enfance, les formes <strong>kystiques</strong> sont <strong>de</strong><br />

révélation plus tardive. Ces anomalies<br />

sont rarement bilatérales. La localisation<br />

préférentielle est le bord antérieur du<br />

tiers supérieur du sterno-cléidomastoïdien<br />

latéralement par rapport à la<br />

jugulaire interne au niveau <strong>de</strong> la<br />

bifurcation carotidienne. Les kystes <strong>de</strong> la<br />

2e fente branchiale sont généralement<br />

découverts fortuitement sous la forme<br />

d’une masse fluctuante palpable ou à<br />

l’occasion d’infection.


L’ anomalie <strong>de</strong> la 3 ème fente brachiale:<br />

Elle provient <strong>de</strong> la persistance du canal<br />

pharyngo-branchialis III (thymopharyngien).<br />

L’ouverture externe se trouve au tiers inférieur<br />

du bord antérieur du sternocléidomastoïdien.Son<br />

trajet se poursuit ensuite<br />

en profon<strong>de</strong>ur du platysma, le long <strong>de</strong> la<br />

caroti<strong>de</strong>. A la différence d’une fistule <strong>de</strong> la 2e<br />

fente, elle passe postérieurement par rapport<br />

aux vaisseaux carotidiens plutôt qu’entre eux<br />

et passe entre le IX au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus et le XII en<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>sous. Son ouverture interne est plus basse<br />

que celle <strong><strong>de</strong>s</strong> fistules <strong>de</strong> la 2e fente dans la<br />

région haute du sinus piriforme ou dans la<br />

membrane thyrohyoïdienne qu’elle traverse<br />

au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus du nerf laryngé supérieur. Leur<br />

présentation clinique est i<strong>de</strong>ntique à celle <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

fistules <strong>de</strong> la 2e fente. L’orifice cutané cervical<br />

d’une fistule branchiale, quelle que soit la fente<br />

branchiale en cause (2e ou 3e), est le même<br />

car c’est celui du sinus cervicalis.<br />

Schéma expliquant le kyste <strong>de</strong> la<br />

3 ème fente brachiale [M. HAMOIR<br />

LOUVAIN MED. 117: 410-424, 1998].


L’échographie confirme le diagnostic <strong>de</strong> kyste et le situe vis-à-vis <strong><strong>de</strong>s</strong> vaisseaux<br />

jugulo-carotidiens. La ponction à l’aiguille fine peut rapporter <strong><strong>de</strong>s</strong> cellules<br />

malpigiennes orientant fortement le diagnostic. Elle reste le plus souvent stérile.<br />

Le scanner précise la malformation et détaille la structure <strong>de</strong> la malformation. Il n’est<br />

cependant pas indispensable à l’établissement du diagnostic.<br />

L’IRM n’apporte aucun élément supplémentaire et n’est pas justifiée.<br />

Lorsqu’il existe une fistule cutanée, une fistulographie, quand elle est réalisable en<br />

<strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> surinfection, confirme le diagnostic en objectivant<br />

l’opacification du pharynx, le plus souvent à hauteur du sinus piriforme. Dans ce cas<br />

la radiographie déglutition est un examen extrêmement utile surtout si le radiologue<br />

est averti <strong>de</strong> la suspicion <strong>de</strong> l’anomalie et que <strong><strong>de</strong>s</strong> clichés tardifs sont réalisés.<br />

Le diagnostic d’une anomalie brachiale doit donc être systématiquement évoqué<br />

<strong>de</strong>vant toute tuméfaction ou fistule latéro- cervicale et conforté par un bilan<br />

paraclinique (échographie et fistulographie dans le cadre d’une fistule). Le traitement<br />

est, dans tous les cas chirurgical.


CAS N°9:<br />

Enfant <strong>de</strong> 6 ans qui consulte pour une tuméfaction latérocervicale gauche <strong>de</strong> 4<br />

cm <strong>de</strong> grand axe, <strong>de</strong> consistance ferme, douloureuse à la palpation sans signes<br />

inflammatoires en regard, associée à une fièvre chiffrée à 40°C.<br />

Un bilan biologique trouve une VS à 107 (1 ère heure) et 140 (2 ème heure) et une<br />

leucocytose à 24730 éléments/ml.


Une exploration par une échographie cervicale a été réalisé,<br />

voici une coupe longitudinale décrivez la lésion observée:<br />

REPONSE


L’échographie montre une formation ovalaire bien limitée<br />

<strong>de</strong> 5 cm <strong>de</strong> grand axe, hypoéchogène situé en avant <strong>de</strong><br />

l’axe jugulocarotidien.


Une TDM cervicale a été pratiquée , quels constatations en déduisez<br />

vous et quel diagnostic est le plus probable vu le contexte?<br />

REPONSE


La TDM cervicale avec <strong><strong>de</strong>s</strong> coupes axiales sans et après injection <strong>de</strong><br />

PDC montre une formation liquidienne sous angulomandibualire<br />

gauche hypo<strong>de</strong>nse rehaussée en périphérie. Tenant compte du<br />

contexte, le diagnostic d’adénite cervicale suppurative ou<br />

adénophlegmon est le plus probable. Les autres étiologies d’adp<br />

nécrosée notamment tuberculeuse ou hémopathie maligne ont été<br />

éliminés par l’étu<strong>de</strong> cyto histologique.


ADENOPHLEGMON<br />

Il s’agit d’une suppuration d'un ganglion lymphatique <strong>de</strong> la chaîne<br />

jugulocarotidienne. Cette complication est plus rare. Après une phase<br />

d'angine, apparaissent un torticolis douloureux, un empâtement cervical<br />

profond, avec syndrome fébrile.<br />

L’<strong>imagerie</strong> (scanner) ai<strong>de</strong> au diagnostic topographique. Le traitement<br />

repose sur l'antibiothérapie au sta<strong>de</strong> présuppuratif. A la phase<br />

d'abcédation, la collection sera évacuée par incision et drainage<br />

cervicaux.


CAS N°10:<br />

Une enfant <strong>de</strong> 4 ans est amenée par ses parents pour dyspnée<br />

évoluant par poussées nocturnes.<br />

À l’examen la patiente présente un stridor<br />

A l’endoscopie, on note la présence d’une formation rénitente comblant le<br />

pli ary-épiglottique, la fausse cor<strong>de</strong> vocale et le ventricule droit.<br />

Bombement du mur médian du sinus pyrifome. Une exploration par une<br />

TDM cervicale est indiquée.


En voici trois coupes axiales passant par<br />

le larynx. Interprétez les.<br />

REPONSE


TDM cervicale avec <strong><strong>de</strong>s</strong> coupes axiales sans<br />

injection <strong>de</strong> PDC montrant une formation<br />

hypo<strong>de</strong>nse liquidienne au niveau du pli<br />

aryépiglottique droit arrondie bien limitée <strong>de</strong> 2 cm<br />

<strong>de</strong> diamètre rétrécissant la lumière laryngée.


Quel DIAGNOSTIC<br />

est à évoquer le<br />

premier ?


COMMENTAIRES:<br />

DIAGNOSTIC<br />

KYSTE LARYNGE CONGENITAL<br />

Le kyste laryngé KL congénital est une entité rare découverte habituellement en<br />

pério<strong>de</strong> néonatale par une dyspnée rapi<strong>de</strong>ment fatale en l’absence d’intubation.<br />

Elle peut également être découverte dans la première enfance. Il s’agit d’une<br />

formation sacculaire large à l’origine d’une dyspnée par leur volume. Différentes<br />

théories expliquent la présence <strong><strong>de</strong>s</strong> KL, comme l'obstruction <strong><strong>de</strong>s</strong> glan<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

muqueuses <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> langue ou <strong><strong>de</strong>s</strong> anomalies embryologiques (angiome,<br />

malformation lymphatique, etc). Les KL avec épithélium respiratoire sont plus<br />

rares. La symptomatologie comprend une dyspnée à type <strong>de</strong> stridor, <strong><strong>de</strong>s</strong> troubles<br />

<strong>de</strong> la déglutition plus rarement <strong><strong>de</strong>s</strong> épiso<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> cyanose.


Le diagnostic repose sur une laryngoscopie directe en urgence complétée par<br />

une échographie et une TDM <strong>cervicales</strong>. L’échographie bien orientée par<br />

l’endoscopie permet <strong>de</strong> déterminer la nature liquidienne <strong>de</strong> la lésion vocale. La<br />

TDM est nécessaire en pré opératoire permettant d’étudier l’étendue et les<br />

rapports.<br />

Les diagnostics différentiels <strong><strong>de</strong>s</strong> KL incluent les kystes thyréoglosses, les<br />

thyroï<strong><strong>de</strong>s</strong> linguales, les lymphangiomes, les hémangiomes, les kystes<br />

<strong>de</strong>rmoï<strong><strong>de</strong>s</strong>, les tératomes ou les duplications digestives antérieures qui sont<br />

exceptionnelles.<br />

Avec le progrès <strong>de</strong> l’<strong>imagerie</strong> mo<strong>de</strong>rne notamment <strong>de</strong> l’IRM le diagnostic<br />

anténatal <strong>de</strong> cette affection et <strong>de</strong> plus en plus établi permettant d’éviter une<br />

détresse respiratoire grave par une prise en charge planifiée et multidisciplinaire.


EN CONCLUSION<br />

Les <strong>masses</strong> <strong>cervicales</strong> <strong>de</strong> l’enfant sont une situation clinique fréquente. Elles<br />

sont caractérisée par une gran<strong>de</strong> variabilité, pouvant être d’origine congénitale,<br />

acquise, inflammatoire, tumorale ou vasculaire.<br />

L’<strong>imagerie</strong> mo<strong>de</strong>rne et notamment l’échographie, la TDM et l’IRM est <strong>de</strong>venue<br />

un outil indispensable pour l’approche diagnostique et la prise en charge <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>masses</strong> <strong>cervicales</strong>.<br />

L’échographie permet <strong>de</strong> confirmer la nature liquidienne <strong>de</strong> la masse; temps<br />

capital <strong>de</strong> l’approche diagnostique. Le Doppler couleur et le Doppler énergie<br />

peuvent ai<strong>de</strong>r à i<strong>de</strong>ntifier les composantes vasculaires <strong>de</strong> la masse.<br />

La TDM et l'IRM peuvent <strong>de</strong> plus, en précisant l'espace exact d'origine <strong>de</strong> la<br />

lésion et ses caractéristiques <strong>de</strong> signal et <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité, ai<strong>de</strong>r au diagnostic.<br />

Enfin nous proposons cette approche diagnostique d’une masse kystique<br />

cervicale découverte chez un enfant selon le siège et l’aspect échographique


Masse cervicale liquidienne à l’échographie chez un enfant<br />

ANTERIEURE MEDIANE ET<br />

PARAMEDIANE<br />

KYSTE du TRACTUS<br />

THYREOGLOSSE<br />

KYSTE DERMOÏDE<br />

SIEGE?<br />

LYMPHANGIOME<br />

MACROKYSTIQUE<br />

KYSTE BRANCHIAL<br />

KYSTE THYMIQUE<br />

TERATOME KYSTIQUE<br />

LARYNGOCELE, KYSTE<br />

LARYNGE<br />

TDM +/- IRM (extension)<br />

LATERO-CERVICALE<br />

+/-TDM<br />

CONTEXTE<br />

INFECTIEUX<br />

Adénite nécrosée<br />

tuberculeuse ou non<br />

spécifique<br />

kyste branchial<br />

surinfecté<br />

abcès/ hématome


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