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Le ministre Douaty est notre financier, le Colonel Yedess, notre père ...

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L.M. : Bon ! A force de se fréquenter et de s’appe<strong>le</strong>r par nos surnoms et sobriquets, on oublie nos<br />

vrais noms. Parce que chaque élément avait son surnom sur son tee-shirt noir à l’effigie du MILOCI.<br />

<strong>Le</strong> Patriote : En janvier, vous avez lancé la première attaque. Que s’<strong>est</strong>-il passé par la suite?<br />

L.M. : Quand on a attaqué, en janvier, on a enregistré un mort dans nos rangs. Et on a replié. Après<br />

<strong>notre</strong> repli, on a pris position sur la route principa<strong>le</strong> du canton Zarabaon, vers <strong>le</strong>s campements<br />

Char<strong>le</strong>kro’, Danielkro, jusqu’à Zou. Parce que ce sont <strong>le</strong>s plantations des allogènes et étrangers<br />

(Mossi) installés dans ces campements que <strong>le</strong>s jeunes guérés attaquaient. En fait, ce ne sont pas <strong>le</strong>s<br />

rebel<strong>le</strong>s qui nous attaquaient ou qui attaquaient <strong>le</strong>s villages guéré. Ce sont <strong>le</strong>s jeunes guérés qui<br />

attaquaient <strong>le</strong>s campements des Mossi. Et ceux-ci ne faisaient, en réalité, que riposter. A force d’être<br />

attaqués, <strong>le</strong>s planteurs allogènes et étrangers se sont armés.<br />

Parce qu’au début de la guerre, <strong>le</strong>s jeunes guérés ont chassé, de <strong>le</strong>urs différents villages, tous <strong>le</strong>s<br />

planteurs étrangers (Burkinabé) et allogènes (Dioula, Baoulé) sous prétexte qu’ils collaboraient avec<br />

<strong>le</strong>s rebel<strong>le</strong>s. Ceux-ci sont allés s’instal<strong>le</strong>r dans <strong>le</strong>urs plantations. C’<strong>est</strong> à partir de là que <strong>le</strong>s premiers<br />

combats meurtriers ont commencé. C’<strong>est</strong> ce qui constitue <strong>le</strong> vrai problème à l’Ou<strong>est</strong> aujourd’hui. Et<br />

tant que <strong>le</strong>s jeunes guérés iront attaquer <strong>le</strong>s paysans (allogènes et étrangers) dans <strong>le</strong>urs plantations,<br />

<strong>le</strong>s combats ne s’arrêteront jamais à l’Ou<strong>est</strong>.<br />

<strong>Le</strong> Patriote : S’agissant de l’attaque de Logoualé, on nous a dit que des cars remplis de miliciens<br />

sont partis d’Abidjan vers l’ou<strong>est</strong>. Qu’en savez-vous ?<br />

L.M. : Quand on devait attaquer, on nous a dit que si on prenait la vil<strong>le</strong> de Logoualé, c’<strong>est</strong> là-bas sur<br />

place qu’on allait nous intégrer immédiatement dans l’armée. On nous a promis qu’on allait nous<br />

recenser directement là-bas et entrer automatiquement dans l’armée.<br />

Compte tenu de <strong>notre</strong> situation socia<strong>le</strong> précaire, on n’a pas trop cherché à réfléchir et on a décidé de<br />

nous jeter à l’eau et d’attaquer. Effectivement, on a attaqué. Mais déjà, <strong>le</strong> 23 et <strong>le</strong> 24 février, on avait<br />

pris position autour de la vil<strong>le</strong>. On a commencé à infiltrer petit à petit la vil<strong>le</strong>, on <strong>est</strong> entrés à Logoualé<br />

par vagues successives en provenance de Duékoué. <strong>Le</strong> capitaine Gondo, Commandant du camp de<br />

‘’Tri Bois’’ de Duékoué était au courant. Ce camp <strong>est</strong> situé juste après <strong>le</strong> quartier de ‘’Petit Duékoué’’.<br />

Ce sont <strong>le</strong>s cargos militaires de Guiglo qui nous déposaient juste au cimetière de ‘’Petit Duékoué’’ pour<br />

que nous contournions <strong>le</strong>s positions des soldats de l’ONUCI, à pied, sur la route de Guitrozon pour<br />

sortir à Baoubly. On a fait tout cela avec l’appui logistique et l’aide des FANCI.<br />

Comme c’était une attaque secrète, nous sommes partis en tenue civi<strong>le</strong>, avec des cargaisons de<br />

munitions sur nos têtes. <strong>Le</strong>s armes devaient norma<strong>le</strong>ment être acheminées à travers des sacs de riz,<br />

en prétextant de funérail<strong>le</strong>s à Logoualé. Malheureusement, toutes <strong>le</strong>s armes ne sont pas passées.<br />

<strong>Le</strong> Patriote : Etiez-vous lourdement armés ?<br />

L.M. : Non ! Nous n’avions que des armes légères, à savoir des Kalachnikovs. En plus de cela, nous<br />

avions 4 lance-roquettes RPG-7 et même pas une dizaine d’obus. Sur <strong>le</strong> chemin, nous avons marqué<br />

une esca<strong>le</strong> à Baoubly. Et on s’<strong>est</strong> rendu, ensuite, à Bangolo où des jeunes gens nous attendaient au<br />

jardin d’enfants situé juste à côté de la station Shell.<br />

Ensemb<strong>le</strong>, nous avons parcouru à pied <strong>le</strong>s 12 km de piste qui séparent Bangolo de Zéo, <strong>le</strong> village du<br />

<strong>ministre</strong> Emi<strong>le</strong> Constant Bombet. De Duékoué à Zéo, nous avons marché, par groupe de 5 à 6<br />

personnes comme si nous étions des amis qui cheminaient en causant. Parce qu’à partir de Bangolo,<br />

<strong>le</strong>s soldats de l’armée française patrouil<strong>le</strong>nt à longueur de journée. Comme on portait des munitions<br />

sur nous, chaque fois qu’on apercevait de loin <strong>le</strong>ur véhicu<strong>le</strong>, on était obligés de nous cacher en<br />

brousse et de ne ressortir qu’après que <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong> se soit éloigné. Arrivés à Zéo, nous nous sommes<br />

rendus compte que l’armée française patrouillait dans <strong>le</strong> village.<br />

Et on a été obligés de nous planquer, pendant une semaine, dans la broussail<strong>le</strong> près de Zéo. <strong>Le</strong>s<br />

hélicoptères de la Force Licorne faisaient des patrouil<strong>le</strong>s aériennes pour nous dénicher des

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