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Le ministre Douaty est notre financier, le Colonel Yedess, notre père ...

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oussail<strong>le</strong>s. Parce que, déjà tout <strong>le</strong> monde était au courant de l’attaque. Avant même qu’on arrive à<br />

Zéo, <strong>le</strong> journal « <strong>Le</strong> Temps » a écrit que nous avions pris <strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s de Biankouma et Sipilou. Alors<br />

même qu’on n’avait pas encore franchi l’étape du village de Zéo(Bangolo). <strong>Le</strong> président des jeunes de<br />

Zéo devait nous servir d’indicateur jusqu’à Logoualé.<br />

Il a envoyé ses émissaires en éclaireurs à Logoualé. A <strong>le</strong>ur retour, il <strong>est</strong> lui-même venu nous voir pour<br />

demander si nous avions un armement lourd. Il a souhaité donc voir nos armes avant toute action.<br />

Parce que, selon lui, <strong>le</strong>s rebel<strong>le</strong>s de Logoualé étaient déjà informés de <strong>notre</strong> arrivée et ils nous<br />

attendaient de pieds fermes. En tout et pour nous, nous n’avions que 19 Kalachnikovs et 22 fusils<br />

calibres 12. Au vu de <strong>notre</strong> maigre arsenal, il a refusé de nous accompagner au motif que nous allions<br />

tous à l’abattoir. Nous n’avions aucune arme lourde en dehors des quelques lance-roquettes.<br />

<strong>Le</strong> Patriote : Malgré <strong>le</strong>s avertissements, vous êtes quand même allés. N’<strong>est</strong>-ce pas de la témérité ?<br />

L.M. : Effectivement, nous sommes allés à l’abattoir malgré <strong>le</strong>s avertissements du président des<br />

jeunes de Zéo. Mais, on a changé de tactique. On nous a demandé d’al<strong>le</strong>r en deux vagues. La<br />

première vague, constituée de ceux qui se croyaient préparés sur <strong>le</strong> plan mystique <strong>est</strong> allée sans<br />

armes. Comme ils avaient beaucoup de gris-gris, ils nous ont promis nous envoyer <strong>le</strong>s armes qu’ils<br />

allaient récupérer sur l’ennemi. C’était l’erreur.<br />

<strong>Le</strong> Patriote : Pendant tout ce temps, où était <strong>le</strong> pasteur Gammi ?<br />

L.M. : Pasteur Gammi n’a jamais dépassé la station Shell de Bangolo. Il n’<strong>est</strong> même arrivé en forêt.<br />

Même pas à Zéo.<br />

<strong>Le</strong> Patriote : On a vu une photo où il était dans la forêt avec des hommes armés. Et il a affirmé qu’ils<br />

partaient au front. Qu’en dites-vous?<br />

L.M : C’était un montage. On a pris cette photo avant de partir au combat. Pasteur Gammi ne connaît<br />

pas la forêt. Il ne sait même pas démonter et remonter une Kalachnikov. C’<strong>est</strong> un imposteur. Ce n’<strong>est</strong><br />

pas un combattant.<br />

<strong>Le</strong> Patriote : Comment avez-vous vécu <strong>le</strong>s combats avec <strong>le</strong>s rebel<strong>le</strong>s de Logoualé ?<br />

L.M : Ce fut un enfer sur terre. On a perdu trop d’hommes. <strong>Le</strong>s combattants du MILOCI étaient<br />

mélangés à ceux de la force LIMA, c’<strong>est</strong>-à-dire <strong>le</strong>s mercenaires libériens avec <strong>le</strong>ur chef de guerre Solo<br />

de Pick-Town à Guiglo et Jean Marie de Pick-Towm (lui aussi membre des LIMA) avec <strong>le</strong>s jeunes<br />

miliciens du ‘’Zapro’’ de Kahadé et quelques jeunes déplacés de guerre du canton Zarabaon. On était<br />

un peu plus de 300 personnes. 100 à 150 de nos combattants sont morts. Aujourd’hui, trop de<br />

famil<strong>le</strong>s cherchent <strong>le</strong>urs enfants.<br />

<strong>Le</strong> Patriote: Seriez-vous en train d’admettre qu’on vous a mis dans un guêpier ?<br />

L.M : Oui, <strong>le</strong> MILOCI nous a envoyé à l’abattoir. Et <strong>le</strong> plus choquant, dans tout ça… (Il affiche une<br />

mine de dépit)<br />

<strong>Le</strong> Patriote : Avez-vous été fait prisonnier ?<br />

L.M : Je n’ai pas été parmi <strong>le</strong>s prisonniers. J’ai réussi à ressortir sain et sauf, en passant par la<br />

brousse. J’ai passé deux semaines à Zéo. De là, je suis allé à Guiglo. Et de Guiglo, je suis arrivé à<br />

Abidjan.<br />

<strong>Le</strong> Patriote : Depuis l’attaque de Logoualé, que devient <strong>le</strong> MILOCI?<br />

L.M : <strong>Le</strong> MILOCI <strong>est</strong> en train de mourir à petit feu. Parce que la nourriture ne vient plus. Souvent, on<br />

nous disait que quatre tonnes de riz arrivent du Port au nom de <strong>Douaty</strong>. En réalité, c’<strong>est</strong> une seu<strong>le</strong><br />

tonne qu’on reçoit. Aux dernières nouvel<strong>le</strong>s, on a appris, de sources sures, que <strong>le</strong> Pasteur Gammi et<br />

ses amis ont des magasins ici à Abidjan et qu’ils vendent du riz. <strong>Le</strong>s combattants du MILOCI mangent

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