marin sur un patrouilleur Métiers passionMétiers ... - Marine et Marins

« Le commerce de la vanille
à Madagascar, c'est bien,
mais la Marine me passionne
! Je veux faire comme
eux ! »
C'est ce que Christelle se
dit à l'âge de 10 ans quand
elle quitte le porte-hélicoptères
Jeanne-d'Arc qu'elle
vient de visiter avec sa classe
de 6 e . Le bâtiment est en
visite dans l'île de l'océan
Indien, amarré à un quai
d'Antseranana (anciennement
Diégo-Suarez). Fille
cadette d'une famille de six
enfants, elle sait qu'elle peut
en rêver puisque sa mère,
française, lui a donné droit à
la double nationalité.
A 17 ans, armée d'un Bac S, elle quitte Madagascar pour rejoindre
sa sœur à Paris. La déception lui fait l’effet d’une gifle lorsqu’elle
apprend son échec au concours de l'Ecole navale. Et pourtant, elle
avait passé une année de préparation dans un établissement spécialisé.
Mais Christelle veut entrer dans la Marine.
La réussite des tests au BICM lui permet de faire partie de la promotion
de janvier 2002 à l'école de maistrance de Brest. Elle signe
un contrat de 10 ans. Quatre mois plus tard, en qualité de second
maître qualifiable, elle choisit la spécialité radio et rejoint l'école de
spécialisation à Saint-Mandrier. Des bateaux, elle en voit de loin tous
les jours dans la base navale de Toulon, mais une question lui trotte
sans cesse dans la tête... Aura-t-elle le mal de mer ? Pas de réponse
immédiate : elle est affectée sur le De Grasse, mais la frégate ne
quitte pas le quai ! Elle est en IPER (grand entretien).
Trois mois plus tard, le test tant redouté arrive avec le Tourville, une
autre frégate anti-sous-marine qui, elle, va larguer les amarres...
Christelle s'observe, attend quelques heures, analyse ses réactions...
Non, elle ne souffre pas du mal de mer ! L'angoisse fait alors place
à l'immense joie d'être en mer, comme elle en a toujours rêvé.
Second maître radio, elle passe ensuite plus d'un an sur le
Primauguet. En septembre 2004, Christelle vient d'avoir 22 ans
quand elle se présente au concours OSC/L (officier sous contrat
long). Sélectionnée, elle signe un nouveau contrat de huit ans et suit
un cours d’officier à Lanvéoc-Poulmic avec le grade d'aspirant. La
petite fille malgache est devenue officier de la Marine nationale.
Après une année de cours, elle est déclarée apte au quart passerelle
et reçoit le premier galon doré, celui d'enseigne de vaisseau de
seconde classe. Sa première affectation l’amène à Cherbourg, sur le
PSP Pluvier en qualité de quatrième officier. Seule femme à bord,
toujours souriante, elle jouit de la confiance de ses collègues et
engrange chaque jour un peu plus d'expérience de la mer et des
marins. En dehors des heures de quart sur la passerelle de ce
patrouilleur qui se balance comme un bouchon au gré de la houle,
elle s'acquitte de plusieurs tâches administratives. Sa chambre, juste
en face du carré du commandant, est spacieuse et confortable.
C'est son « chez elle » et, parmi ses effets personnels, son sabre
d'officier de Marine dont elle n'est pas peu fière. En août 2006, elle
reçoit son deuxième galon et rejoint le RHM (remorqueur de haute
mer) Malabar. Elle y remplit les fonctions d'officier en troisième et
pense déjà à s'inscrire à l'école de spécialité SIC (systèmes d'information
et de communication).
Plus tard ? Qui sait ? Pourquoi pas la vanille...